Notre 10 mai » (1) : un bilan moins…rose
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« Notre 10 mai » (1) : un bilan moins…rose ! | TropLibre www.trop-libre.fr Un blog de : Ok Recherche La tradition revisitée Le marché aux livres Paradoxa Publié le 9 mai 2011, par Jacques Bichot En ce temps de célébration quasi-unanime 3 où l’on croit revivre à trente ans de distance « le passage de l’ombre à la lumière » du 10 mai 1981, l’on nous permettra d’introduire quelques réflexions dissonantes dans le concert de louanges. Car certaines mesures prises dans la Share première année du gouvernement de gauche pèsent encore lourdement sur notre société et nos comptes publics. 52 Trois décisions majeures en effet ont été prises dans la foulée du succès électoral de François Mitterrand : les nationalisations, l’octroi du statut de fonctionnaire aux agents des hôpitaux et des collectivités territoriales rendues largement autonomes par la décentralisation, et la « retraite à 60 ans ». La première de ces Au fait, c’est quoi la « justice sociale » ? Final : le consensus libéral « Notre 10 mai » (2) : les hasards d’une victoire « Notre 10 mai » (1) : un bilan moins…rose ! Laïcité ? Laïcités ! La Constitution appartient aux citoyens Une éthique de la liberté Plaidoyer pour un Etat vraiment libéral Libéral, l’Abbé? décisions s’est révélée être réversible ; elle a de ce fait peu nui au pays. En revanche, les deux autres se sont solidement installées dans le paysage institutionnel et social français et constituent toujours une source de dépenses excessives, de déficits publics et d’inefficacité. L’union de la gauche et son programme commun Le 27 juin 1972, le parti communiste français et le parti socialiste adoptent un programme commun de gouvernement qui prévoit de « planifier le progrès ». Appuyé sur « l’intervention des travailleurs à tous les niveaux », le Plan doit s’imposer au secteur public, et encadrer le fonctionnement du secteur privé. Ou du moins de ce qu’il en resterait après « le transfert à la collectivité des moyens de production les plus importants et des instruments financiers actuellement entre les mains de groupes capitalistes dominants ». Après la nette victoire de François Mitterrand et la dissolution de l’Assemblée nationale, la « vague rose » aux législatives du 21 juin donne toute latitude au gouvernement socialo-communiste de Pierre Mauroy pour mettre en œuvre ce programme. Après quelques « gestes » conséquents en faveur des salariés du bas de l’échelle et des bénéficiaires de prestations sociales, trois décisions importantes sont prises entre la fin 1981 et les premiers mois de 1982 : nationalisations, décentralisation couplée avec l’extension de la fonction publique, et retraite à 60 ans. A défaut de pouvoir analyser tout ce qui a été mis en place durant cette période d’euphorie où le refus de la ministre des affaires sociales (Nicole Questiaux) d’être « ministre des comptes » aurait pu servir de maxime au gouvernement tout entier, concentrons-nous sur ces trois domaines importants. Les nationalisations Le bal est ouvert par la loi nationalisant 5 grands groupes industriels et la plupart des banques privées. Votée le 18 décembre 1981, et promulguée en janvier 1982 après censure partielle par le Conseil constitutionnel, cette loi fait passer près de 700 000 personnes du privé au secteur public. Le mouvement http://www.trop-libre.fr/paradoxa/notre-10-mai-1-un-bilan-moins-rose[13/05/2011 12:18:55] English English Translate Powered by Google Translate. Adam Smith Institute Centre for Policy Studies Débat &co Fondapol Fondation Robert Schuman Fundación para el Análisis y los « Notre 10 mai » (1) : un bilan moins…rose ! | TropLibre inverse commencera en 1986, après le changement de majorité (gouvernement Chirac), et se poursuivra à partir de 1993, lors de la seconde alternance (gouvernement Balladur). Il perdurera durant la troisième, les socialistes étant cette fois à Matignon (gouvernement Jospin), et portera même sur des entreprises nationalisées à la Libération, voire sur des administrations publiques (France Télécom). Les nationalisations de 1981-1982 auront donc été le chant du cygne d’une politique d’appropriation publique des moyens de production qui remonte à 1945, et davantage liée au PC qu’au PS. Elles n’ont pas été trop mauvaises pour les entreprises concernées, car d’importants investissements y furent réalisés, souvent à bon escient. Et elles ont été plutôt favorables aux finances de l’Etat, qui revendit à bon prix ce qu’il avait acquis, sous la contrainte, dans des conditions avantageuses. Si le 10 mai 1981 n’avait eu que cet effet-là – Estudios Sociales Institut Coppet Institut Montaigne – Des Idées pour demain Institut Thomas More Konrad Adenauer Stiftung La Cliothèque La république des livres Telos Think Twice Toute l'Europe assurément non voulu par les artisans des nationalisations ! –, il n’y aurait pas grand-chose à regretter. La décentralisation et l’hôpital Votée le 28 janvier 1982, promulguée le 3 mars, la loi Deferre installe par contre au cœur de l’économie française une véritable bombe à retardement. D’autant plus qu’elle est complétée par les lois du 13 juillet 1983 et du 26 janvier 1984 instaurant un statut de fonctionnaire pour le personnel des collectivités territoriales. Accompagnées par la création d’une fonction publique hospitalière, ces lois sont, à l’origine d’une prolifération de postes qui a pris le relais de celle qui s’est longtemps produite au niveau de l’Etat. Le rapport de la Cour des comptes du 16 décembre 2009 indique ainsi que les effectifs employés par l’Etat, les hôpitaux et les collectivités territoriales sont passés de 3,86 millions en 1980 à 5,27 millions en 2007 : une progression de 36 %, tandis que l’emploi total augmentait seulement de 16 %. Or les effectifs de l’Etat ne se sont accrus que de 14 %, contre 54 % pour ceux des hôpitaux et 71 % pour les collectivités territoriales. L’effet de cette inflation de fonctionnaires sur les finances publiques est colossal. Elle accroît le déficit de l’assurance maladie en renchérissant les coûts de fonctionnement des hôpitaux. Quant à la fiscalité locale, elle croît beaucoup plus rapidement que celle de l’Etat, ce que ne saurait justifier le « transfert des charges » sans cesse invoqué, et alors même que les services rendus par les communes, départements et régions laissent à désirer. La synergie de gaspillages qui se produit entre régions et SNCF en matière de transport ferroviaire – les TER – est un modèle du genre. Et comme la droite n’a pu ou voulu revenir sur ce que la gauche a fait en matière de décentralisation et d’hôpital, nous sommes toujours dans l’impasse La retraite à 60 ans Avant la réforme promulguée par ordonnance le 25 mars 1982, le régime général permettait aux Français de prendre leur retraite à la carte avec des dispositions se rapprochant de la neutralité actuarielle. La pension était calculée à partir d’un montant correspondant au salaire moyen des dix meilleures années et au nombre de trimestres d’assurance : ce montant était multiplié par un coefficient dépendant de l’âge à la liquidation, à savoir 25 % en cas de départ à 60 ans, et 5 points de plus par année, jusqu’à atteindre 100 % à 75 ans. Cette formule efficace et juste responsabilisait les assurés sociaux : à chacun de choisir son âge de départ, mais pas question d’obtenir une pension généreuse à un âge précoce au détriment de ceux qui resteraient plus longtemps au travail. La retraite par répartition américaine, qui applique toujours une formule analogue, est aujourd’hui encore dans une santé financière florissante. Le gouvernement Mauroy partit du principe selon lequel chaque senior restant au travail condamnait un jeune à ne pas trouver d’emploi. La droite avait hélas flirté avec cette idée pour faire face à la crise des années 70, mais la multiplication des préretraites qui en était résulté avait l’avantage d’être plus facilement réversible que la réforme des retraites réalisée par la gauche : porter le taux à 50 % pour tous, et pénaliser par une « décote » les assurés sociaux n’ayant pas obtenu 150 trimestres d’assurance. Cette réforme n’a nullement amélioré l’emploi des jeunes. En revanche, elle a défavorisé fortement les femmes, principales victimes de la décote du fait de leurs carrières souvent raccourcies, et « plombé » d’autant plus durablement notre Etat-providence que la droite va l’entériner, se bornant (en 1993, 2003 et 2010) à effectuer des réformes paramétriques destinées à limiter les déficits. xxx Retraite et décentralisation / fonctionnarisation constituent ainsi le pire héritage du 10 mai 1981. Les nationalisations n’ont pas eu de fortes conséquences négatives, parce que la droite a rapidement commencé à les détricoter, entraînant finalement la gauche dans son sillage. En revanche, les deux autres décisions majeures du gouvernement socialo-communiste issu des élections de mai et juin 1981, faute d’avoir été déconstruites, d’abord intellectuellement, ensuite sur le plan législatif, perdurent, ainsi que leurs effets : rigidité bureaucratique et déficits publics. Jacques Bichot, économiste, professeur émérite à l’université Lyon 3. http://www.trop-libre.fr/paradoxa/notre-10-mai-1-un-bilan-moins-rose[13/05/2011 12:18:55] mai 2011 avril 2011 mars 2011 février 2011 janvier 2011 « Notre 10 mai » (1) : un bilan moins…rose ! | TropLibre Mots-clés : économie, François Mitterrand, histoire, socialisme Catégories : Paradoxa Remonter à 1981 pour éviter de remonter à 2007 c’est vraiment très fort dans l’art du faux nez. je suis même étonné que vous ne remontiez pas à 1968 voir à 1936. Si cet article n’est pas de l’odeur de rose, de quoi est ce l’odeur? De plus, reprocher au gouvernement Mauroy, qui a pris fin en 1984, d’avoir défavoriser les femmes, victimes de leurs carrières raccourcies, ce qui vient d’être largement amplifié par la réforme des retraites qui repousse l’échéance finale de 65 à 67 ans, n’est ce pas un argument patchouli? Rédigé par : Vraiment? - le 06 mai 2011 Je me permets de mettre en copie ci-dessous le commentaire mis sur notre site, en réponse à votre commentaire. Célébrer le 10 mai comme un évènement majeur de notre histoire, et de l’histoire de la gauche en particulier est important. Cela ne signifie pas avoir une lecture aveugle de cette histoire, et je crois que les socialistes aux mêmes ont été assez critiques sur les septennat de F.Mitterrand. Vous nous permettrez par contre d’être très critiques sur les 3 exemples que vous citez. Sur les nationalisations, on peut être critique sur un aspect systématique incompatible avec les moyens disponibles à l’époque. Par contre le principe que des services ou des biens doivent être contrôlées temporairement ou non par la collectivité reste incontournable … et la crise récente l’a rappelée fortement même au sein des cercles les plus libéraux. Biens communs, bien indispensable à la survie ou a une vie décente, bien stratégiques, autant de raison pour valorisée un contrôle par un pouvoir public. Pour les retraites ou la décentralisation, notre désaccord risque d’être encore plus grand. Ce sont des avancées majeures et leurs défauts actuels tiennent plus à leur financement ou à leur gouvernance. Ces deux points ont été mal traités ou carrément contrariés par les politiques suivies depuis … en grande partie par la droite … ne confondons pas l’idée/l’objectif et son exécution … nous pourrons au moins être d’accord sur ce point. Rédigé par : PS Metz - le 08 mai 2011 ET oui! C’est ça Mitterand! Je n’oublie pas un passé et des amitiés douteuses (Bousquet protégé), les écoutes, Mazarine au frais de la princesse France (a coté l’EPAD de Srako, c’est rien – et je deteste le népostisme), la création du business de l’anti racisme via SOS Racisme ( Desir et Dray sont sa création) et ces associations qui coutent et empechent le débat sur l’immigration et ses conséquences. Le pire? Il a fait des émules avec le Delors et sa CSG (initiallement prévue pour durer sur un mandat), la Aubry-DSK avec ces 35 heures qui ont muselé les PME par rapport a la concurrence étrangere. et ENFIN l’entrisme des syndicats qui sont des satellites du PS et n’ont ni rien d’apolitiques, ni de défenses des travailleurs. Je me fais un plaisir de rappeler aux jeunes que quand Mitterand a été élu Ne 81, en 83 – RIGUEUR avec interdiction de sortir des devises. Il nous a également imposé une immigration qui a des difficultés graves a s’intégrer en jouant sur la corde de la sensiblerie (j’appelle ça de la manipulation de masse ce qu’est devenu le PS, qui se réclame de Mitterand), Voilà mon BILAN de Mitterand. PLUS jamais de vote pour le PS. Alors que les commentateurs précédents se taisent: c’est un homme stratége mais machiavélique. Et maintenant, beaucoup de Français n’en sont pas dupes. Ils le verront lors de leurs célébrations si ils parlent avec le Quidam, pas entre gens « bobo » et intellectuels de gauche. Rédigé par : AGNES GARCIA - le 09 mai 2011 Nom (ou pseudo) Email (ne sera pas publié) Site web (facultatif) http://www.trop-libre.fr/paradoxa/notre-10-mai-1-un-bilan-moins-rose[13/05/2011 12:18:55] « Notre 10 mai » (1) : un bilan moins…rose ! | TropLibre Commentaire Envoyer www.trop-libre.fr Tous droits réservés Trop Libre - Fondapol Site développé par Sooyoos http://www.trop-libre.fr/paradoxa/notre-10-mai-1-un-bilan-moins-rose[13/05/2011 12:18:55] Haut de page