Maastricht - La Godasse Oupeye

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Maastricht - La Godasse Oupeye
Maastricht
À l'époque romaine, Maastricht était un lieu de passage de la Meuse pour la
chaussée romaine reliant Bavay à Cologne et un pont y avait été construit ; d'où les
appellations Trajectum ad Mosam en latin et Maastricht en néerlandais qui signifient
passage de la Meuse.
Toutefois, la ville de Maastricht, située au confluent du Geer et de la Meuse, n'est fondée qu'à la
fin du 4e siècle lorsque l'évêque Servais décide d'y établir sa résidence et d'y transférer le siège
de son évêché. En effet, si Tongres avait été une ville importante durant la période romaine, elle
avait perdu énormément de son importance et la place de Maastricht lui était préférée, car située
sur le cours d'un fleuve permettant un meilleur développement du commerce. Au début du 6 e
siècle, l'évêque Monulphe fait construire la cathédrale Saint-Servais pour y inhumer le corps de
son prédécesseur. Maastricht restera le siège épiscopal jusqu'au 9e siècle, pour cette fois, céder
la place à Liège.
Maastricht était placée sous une double juridiction : l'évêque de Liège et le duc de Brabant qui
avaient chacun leur grand-mayeur, des receveurs et des officiers de justice. En matière de
nationalité, la loi disait simplement que tout enfant né d'une mère liégeoise était liégeois et que
tout enfant né d'une mère brabançonne était brabançon.
La première charte mentionnant la co-souveraineté date de 908. Elle fut signée par le roi de
Germanie, Louis l'Enfant (893-911), puis confirmée par les empereurs germaniques Otton II en
980, Otton III en 985 et 988 et Henri II en 1066. En 1284, les droits respectifs sont clairement
codifiés dans une charte qui assure la neutralité de Maastricht dans tout conflit entre le Brabant,
Looz et Liège.
En 1485, c'est à Maastricht que le prince-évêque Jean de Hornes fait
décapiter Guillaume de La Marck surnommé le Sanglier des Ardennes.
Maastricht est connue pour ses nombreux sièges. En 1576, la ville est
saccagée par les troupes du duc d'Albe venues au secours du
gouverneur Montesdoca qui voulait réprimer une révolte des habitants
contre le joug espagnol. Alexandre Farnese, prince de Parme, prend la
ville le 29 juin 1579 en s'introduisant par un poste mal gardé. FrédericHenri, prince d'Orange, en fait le siège le 10 juin 1632 et forçe la
reddition le 10 août suivant. En 1648, la ville passe du pouvoir espagnol à celui des ProvincesUnies, toujours en co-souveraineté avec Liège. En 1678, Louis XIV se met en campagne avec le
dessein d'investir Maastricht, ce qu'il réussit grâce à Vauban qui dirige le siège. Le célèbre
mousquetaire du roi, d'Artagnan, y meurt pendant ce siège. La ville de Maastricht était
considérée comme la clé des Provinces-Unies du côté de la Meuse, aussi n'a-t-on rien épargné
pour la fortifier. Elle est reprise par les Français en 1748, puis annexée par la France en 1795 et
devient le chef-lieu de la Meuse-Inférieure. Elle retourne aux Pays-Bas en 1815 suite au Congrès
de Vienne.
Après la révolution belge de 1830, tout le Limbourg est belge, à l'exception
de Maastricht qui est une ville de garnison. Les territoires orientaux de la
province sont rendus aux Pays-Bas en 1839. Maastricht est actuellement le
chef-lieu de la province du Limbourg hollandais ; elle est la ville la plus
méridionale des Pays-Bas.
En 1991, le Traité de Maastricht y est signé entre les membres de la
Communauté européenne. Ce traité concerne principalement l'Union
Économique et Monétaire (UEM) avec à terme l'instauration d'une Banque
Centrale Européenne (BCE) et d'une monnaie unique ; l'Union Politique (UP) pour la politique
étrangère et une défense commune ; l'Europe sociale, la citoyenneté européenne et les questions
de justice et de police.
Vers 1770, Maastricht comptait environ 13.000 habitants. Actuellement, elle en compte 120.000.
Des Maastrichtois se sont distingués à Liège : le facteur d'orgue André Severin et la famille de
peintres Coclers. André Severin avait réalisé en 1669, les superbes orgues de l'église abbatiale de
Saint-Jacques à Liège où il fut d'ailleurs inhumé. Il était devenu bourgeois de Liège en 1629
après avoir épousé une Liégeoise.
Aujourd'hui, Maastricht est une ville culturelle qui possède une université depuis 1976 et un
musée d'art moderne. Le Maastricht Exhibition & Congress Centre (MECC) accueille chaque année
The European Fine Art Fair qui compte parmi les plus grandes foires internationales d'art et
d'antiquité. De son glorieux passé, la ville a conservé de nombreuses traces : fortifications,
basilique Saint-Servais (10-12e s.), basilique Notre-Dame (10e s.), église Saint-Jean (15e s.),
Hôtel de ville (1658-1664), etc. La ville est agréable pour la promenade à travers ses nombreux
parcs publics
La Grote Staat (et non pas straat), une artère commerciale piétonne, mène à l’Office de Tourisme
situé à la Kleine Staat, plus précisément dans la Dinghuis, un ancien palais de justice de style
gothique. Chacun peut y rassembler des documents promotionnels gratuits ou acquérir des
guides et cartes dont une suggestion de promenade proposée en français, anglais et allemand.
Ce parcours d’environ une heure trente vous emmène parmi les ruelles étroites de l’ancienne
cité, ses bâtiments religieux et ses maisonnettes rénovées.
Le quartier est presque entièrement piétonnier et permet de déambuler parmi les boutiques de
luxe (notamment dans la Stokstraat avec ses façades des XVIIe et XVIIIe siècles), les chaînes de
magasins de vêtements et chaussures ou de découvrir quelques antiquaires. Maastricht est aussi
une destination pour les amateurs de "bonnes affaires" car les prix dans les magasins (par
exemple de vêtements) seraient inférieurs aux prix pratiques en Belgique.
D’autres ruelles ou petites places sont davantage dédiées aux restaurants et cafés et les
terrasses ensoleillées ne restent pas longtemps désertes. C’est le cas de la place Notre-Dame
(Onze Lieve Vrouw Plein) avec la basilique Notre-Dame (Onze Lieve Vrouwbasiliek). Ce sombre
édifice religieux existait déjà en l’an mil et l’avant-corps de cette époque subsiste; elle compte 2
cryptes
La Helpoort, littéralement la Porte de l’Enfer, est remarquablement conservée. Cette porte avec
ses 2 tours rondes était intégrée dans les 1ers remparts (XIIIe siècle) de la ville, édifiés à partir
de 1229. Non loin, le quartier où coule la petite rivière Jeker invite à la flanerie.
Au nord de ce parcours, vous atteignez le Markt, la grand place sur le centre de laquelle trône,
isolé, le gigantesque hôtel de ville (Stadhuis). L’immeuble bâti au XVIIe siècle est surmonté d’un
clocher abritant un carillon toujours bien actif.
Fabrice MULLER

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