Mazagón et son Parador [brochure]

Transcription

Mazagón et son Parador [brochure]
TÉMOIN DE PASSÉS RECULÉS ET
DE FUTURS PRÉSENTS
(« Mer de l'aurore, mer d'argent ;
Comme tu es limpide entre les pins !...
Mer de la sieste, mer d'or ;
Comme tu es gaie sur les pins !...
Mer du soir, mer de rose ;
Comme tu es douce entre les pins ! »)
MAZAGÓN
Et Son Parador
Juan Ramón Jiménez
l en est ainsi, et il continuera à en être ainsi : Mazagón est
orgueilleusement soumise à sa situation atlantique et
méditerranéenne à la fois : un climat surprenant dans une région fertile...
Et cela parce que l'histoire en a voulu ainsi, et continue à en décider ainsi.
I
Le voyageur, qui passe par ces contrées, aura l'impression que son séjour
est trop court : il sera immanquablement surpris. Et, très probablement, il
se laissera attraper par ces contrées enchanteresses.
Ces latitudes jouissent de trois mille heures de soleil par an, et de
températures moyennes presque printanières (oscillant entre 10 et 25
degrés).
De plus, elles se révèlent des régions montagneuses privilégiées dont les
arts, l'artisanat et les coutumes sont uniques, et variés : la côte et la
montagne, différentes mais proches ; et vers l'Andévalo et le Condado :
des plaines aux coutumes particulières et très curieuses. Avec tout cela,
l'étranger doit se rappeler qu'il séjourne au milieu de climats, de
coutumes, de traditions et de paysages millénaires, de gens et de
géographies insolites, de mœurs et de caractères enviables.
Pour de plus amples explications, il est possible d’obtenir des informations
et des documents quant à cette riche préhistoire : témoins certains de
civilisations et de cultures extraordinairement fécondes...
Et de belles légendes : « En ces endroits qui furent une frontière, on éleva
une haute tour de garde capable de défier les vents et les tempêtes les plus
violents… » La Torre de la Higuera (la Tour de la Higuera) se dresse
encore, hautaine et orgueilleuse, sentinelle éternelle et indestructible.
Voici un petit résumé pour rafraîchir la mémoire de l'heureux visiteur qui
a décidé de s'aventurer jusqu'à ses lointains atlantiques : ces coins et
recoins sont à la fois de Huelva, d'Andalousie et du Portugal. Ce mélange
atlantique fut crucial et enrichissant grâce au partage forcé d'espaces et
de coutumes par les mers, les gens et les continents qui, des siècles
auparavant, partagèrent les mêmes terres, et des cultures similaires ou
égales.... Et, elles conservent jusqu'à aujourd'hui des racines linguistiques
communes que personne ne pourrait leur dénier.
Des rites et des coutumes communs ; et une religion monothéiste, divisée,
mais aussi partagée et partageable, avec des dieux, des rites et des
prières... parfaitement homologables : le Dieu chrétien et Allah ; le Christ
et Mahomet : incarnations éternelles des mêmes divinités. Ainsi que les
prophètes et les ministres du culte.
Il n'y eut jamais de véritable schisme – pas même lors de l'invasion
sarrasine – dû aux croyances, aux coutumes, et encore moins à la
coexistence entre voisins (même si la cruauté des guerres fut présente,
presque toujours conséquence d'intérêts économiques ou d'ambitions
politiques).
A la fin des premiers temps, tous ces peuples allaient prendre conscience
MAZAGÓN ET SON PARADOR
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du fait de leur proximité
géographique, qu'ils
formaient dans la région une
symbiose de cultures, de
langues et de coutumes si
semblables qu'on les réunit
sous le nom de
méditerranéens. On y voit
maintenant un point
d'échange interculturel : pour
une raison ou une autre, c'est
ici qu'allaient se rencontrer «
Tartesos » (population
hispanique pré-romaine), colonies phéniciennes, Romains impériaux et
impérieux...
Et de fécondes invasions arabes qui apportèrent à ses zones ibériques des
cultures et des technologies d'une importance et d'une variété non
négligeables : l'irrigation,
l'hygiène... des coutumes
savantes et raffinées comme
les bains publics, les
bibliothèques ; ou la musique.
Le besoin de la lecture,
pratique obligatoire selon les
règles du Coran. Et
n'oublions pas l'hospitalité
qui était et reste une règle de
nos cultures communes,
séparées par le hasard et par
un infime détail.
C'est probablement pour cela que ces côtes de Mazagón ont été appelées
par les historiens le « creuset » du mélange des cultures araboandalouses...
TEMOIN DES TEMPS
e Parador ne peut ni ne doit s'enorgueillir d'être un bâtiment
historique ou noble ; mais il jouit et peut se vanter d'une
situation très particulière, du fait de son climat enviable et
agréable, point de rencontre de ceux de toutes nos côtes péninsulaires.
C
Les alentours de cet établissement arborent d'importantes découvertes
archéologiques : comme par exemple les gisements paléolithiques de la «
Dehesa », « La Antilla » ; ou el « Monturrio ». Ce serait à l'aurore du
néolithique, pendant l’âge du cuivre, que ces contrées auraient connu
leurs premières lueurs. Les habitants commencèrent à dominer les
premières techniques métallurgiques, à partir des métaux découverts et
extraits de grottes minières des montagnes de Huelva, de gisements tels
que ceux de la « Cueva de la Mora », en pleine région de Jabugo, ou «
Papa Uvas », un peu plus au sud.
Des mines, des industries, des arts et de l'artisanat des temps et des
cultures du cuivre : comme dans El Cabezo de los Vientos, ou dans les
sous-sol de « Zufre ».
Contes, histoires et
légendes
propos de tous ces rochers escarpés, qui étaient aussi des
régions douloureuses, foisonnent les références, dont certaines
sont historiques ; beaucoup sont légendaires, mais beaucoup
plus sont mythiques et imaginaires. Et on trouve même des références
bibliques. Comme celle de « Tharsis », qui est parvenue jusqu'à nous par
El Libro de los Reyes (Le Livre des Rois). Elle donne une explication de
la rencontre entre les peuples Tartesos et le monde grec, au milieu du VIIe
siècle (avant J.-C.)
On raconte que c'étaient une époque de magies et de mythologies, ornés
de maintes superstitions : Strabon l'éternel lui-même décrivait ces
Turdétans comme les descendants des Tartesos... Ces faits, ainsi que
beaucoup d'autres,
furent à l'origine de
recherches d'immenses
trésors dans le
Guadiana et dans le
Guadalquivir. Ce
n'étaient pas les
raisons qui
manquaient...
Il faut reconnaître que
les fantaisies et les
légendes étaient
fondées sur des
A
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MAZAGÓN ET SON PARADOR
réalités vérifiables : les recherches archéologiques ont permis récemment
de trouver des restes de peuples qui se consacraient à l'extraction de
métaux précieux – or et argent à foison – et de bronze. C'étaient des
peuples de mineurs qui vivaient dans des maisons rondes ou ovales,
installés près de vallées boisées et de ruisseaux qui servaient à
l'alimentation des fours en fonte...
De plus, les traditions et légendes grecques racontent que ce serait le roi
Habis le sage qui aurait rédigé les premières lois ; et que ce serait
Argantonios qui aurait découvert le premier les techniques et technologies
agraires. Ou peut-être Gerión – fils des dieux de l'Atlantique...
Des passés abondants et
des futurs prometteurs
es gens et ces côtes ont été les victimes d'un oubli injuste, peutêtre à cause de leur éloignement ; peut-être à cause de la
négligence des capitales centralistes.
Grâce à ces particularités géographiques, les voyageurs les plus futés
peuvent et savent profiter du meilleur accueil, de services attentionnés, et
d'offres touristiques très variées...
Le long de ces côtes ; mais aussi tout près, à l'intérieur des terres ; le
touriste fidèle ou occasionnel jouira sans aucun doute d'un éventail varié
et surprenant de possibilités : des plages tranquilles ou houleuses, selon
son désir. Et, à deux pas de là, il peut profiter de gastronomies adaptées à
ses goûts et à son porte-monnaie.
C
Il y a tout cela, et bien plus encore, dans ces paysages proches, ces villages
et ces monuments historiques qui jalonnent généreusement la province.
Connaître et profiter de fêtes très peu connues.
Rappelons que les plages de Mazagón sont situées au milieu de nombreux
sites protégés : El Coto de Doñana (la réserve de Doñana) ; el Paraje de
las Marismas (la contrée des Marismas) de la rivière Odiel ; les Lagunas
de Las Madres (les Lagunes des Mères), l' Estero Domingo Rubio
(l'estuaire Domingo Rubio)... Et un petit miracle dont jouit le Parador à
titre exceptionnel : il peut se vanter, comme enclave naturel, d'arborer une
beauté surprenante et d'offrir une des plages les plus authentiques et les
plus généreuses d’Europe : sports nautiques, nombreuses possibilités pour
le collectionneur de coquillages, d'escargots et d'innombrables petits restes
marins.
Le visiteur fera bien en se fiant avant tout à ses envies personnelles –
artistiques, gastronomiques, naturalistes – plus qu'à n'importe quel autre
conseil. Vos goûts et votre temps libre seront vos meilleurs guides. Sachez
que vous pouvez choisir dans ces régions entre de nombreuses alternatives,
proches et surprenantes :
Comme « Moguer » par exemple, si parfait selon Juan Ramón Jiménez, qui
fut et est encore un centre d'attraction de ces régions qui conservent des
empreintes néolithiques, phéniciennes et romaines.
MOGUER : AURORES INFINIES
(« Je t'avais oublié,
Mon ciel, et tu n'étais
plus qu'une vague Lueur
Aperçue – sans nom –
Par mes yeux fatigués et indolents...
Aujourd'hui je t'ai regardé lentement
Et tu t'es élevé jusqu'à ton nom. »)
Juan Ramón Jiménez
l y a des restes archéologiques qui ne
laissent pas l'ombre d'un doute : cette
ville minuscule naquit avant même le
christianisme. Elle a connu les ères néolithiques et
phéniciennes au cours desquelles se pratiquaient
déjà les échanges, les invasions et les pirateries.
Et plus tard, quoique rapidement, elle reçut la
visite féconde des armées romaines qui amenèrent,
outre des armes, des techniques – viaducs,
aqueducs, chemins – un équipement
révolutionnaire et nouveau pour cette péninsule :
des cultures, des coutumes, des techniques
agricoles, des codes et des lois qui sont toujours de
mise aujourd’hui.
I
Ces armées disciplinées, qui n'étaient pas
seulement formées par des militaires, établirent et
enseignèrent à construire, dans ces régions, des
ateliers de salaisons, surtout de poissons, pour la
plus grande satisfaction des tables impériales de
grand raffinement. A cette époque, c'était déjà une
ville romaine surplombée d'une tour, qui serait
reconvertie en hameau par les voisins musulmans envahisseurs. Au
moment de la reconquête, elle fut gouvernée par l'ordre de Saint-Jacques
qui dominait en même temps les Algarves proches, alors castillans, vers le
milieu du XIIIe siècle.
Il ne fallut pas attendre longtemps pour que cette ville marine s'élève
jusqu'à atteindre un des rangs les plus hauts d'Andalousie : elle connut
une adolescence précoce jusqu'à la fin du XVe siècle. Elle se contentait
alors d'un noyau urbain, qui disposait d'une église principale, un château,
le monastère de Sainte-Claire et le couvent de San Francisco. Ce qui
n'était pas rien pour l'époque.
Vers la même époque, les industries portuaires
connurent leur temps de gloire. A tel point que les Rois
Catholiques considérèrent juste et convenable de lui
accorder un privilège spécial de protection destiné « à
toute embarcation qui accoste dans le port, provenant
d'Europe, des Canaries, et d'Afrique ».
Le miracle prévisible allait se produire presque aussitôt
: Moguer et son port furent le théâtre obligé de la
découverte des Amériques. Avec les privilèges concédés
par les Rois Catholiques dans un certificat dans lequel
« on ordonne de remettre à l'amiral trois caravelles
armées et équipées, propriété des gens de Moguer »
Même si finalement, les armateurs de la ville allaient
apporter un seul des trois navires : « La Niña. »
Entre-temps, se développèrent les flux migratoires de
chercheurs d'or et de trésors ou d'aventuriers aux
ambitions inavouables. Grâce à tout cela, la ville
connut une prospérité surprenante. D'autres activités
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enrichirent cette croissance : production de vins appréciés universellement,
qui n'a pas cessé d'augmenter jusqu'à aujourd'hui. Les tonnelleries et les
caves se sont multipliés... Moguer devint ainsi un centre d'attraction fertile
et convoité d'activités de haute rentabilité. Le niveau de vie de cette région
suscitait l’envie dans tous les alentours.
inébranlable, a su se reconvertir et se moderniser. Actuellement, Moguer
centre intelligemment la base de son économie sur la culture de la fraise,
dont elle est peut-être le principal fournisseur de la péninsule et le
concurrent apprécié sur maints autres marchés européens.
Allaient suivre des époques assez dures ; mais, de nos jours, la ville,
MOGUER, IL FAUT Y ÊTRE,
SENTIR ET VOIR
oguer n'est pas tout, mais déjà beaucoup : il s'agit d'une ville
dont les remparts sont des pinèdes. Elle est installée au bord
de la rivière Tinto, ville riveraine qui a joui et souffert des gisements
miniers exploités par les capitaux britanniques mais
extraits par les ouvriers de Huelva. La ville a voulu et
a su conserver son centre historique qui peut arborer
fièrement des restes andalous. C'est ici que naquit
l'immortel Nobel, Juan Ramón Jiménez, dont la
maison toujours sur pied a été transformée en musée.
Et elle présente bien d'autres choses ; cela dépend de
ce que le visiteur recherche. Ce qui suit est une
indication simple et simpliste des endroits de passage
obligé.
M
*CONVENTO DE SANTA CLARA (couvent de SainteClaire) : Construit aux alentours du XIVe siècle.
Le résultat, comme souvent, du mélange des styles
gothiques et mudéjars ; il présente de beaux tombeaux
d'albâtre, ainsi qu'un chœur remarquable, avec ses
stalles et ses faïences de belle facture. De plus, le couvent fut l'excellent
théâtre de l '« action de grâce », quand l'amiral Colomb vint y faire
pénitence et promesses, et peut-être, confesser quelques-uns des péchés
de ses aventures atlantiques.
*CAPILLA DEL HOSPITAL DEL CORPUS (chapelle de l'hôpital du
Corpus) : Elle date du XIVe siècle et se révèle une pièce prodigieusement
bien conservée du couvent franciscain originel. Ou l'église de Nuestra
Señora de la Granada, l'ermitage de Montemayor...
Le château légendaire est en processus de restauration ; c'est une
modeste forteresse avec sa tour.
L'hôtel de ville. Bâti au XVIIIe. Belle construction réunissant certains
matériaux précieux de l'époque.
Les fêtes et les traditions incontournables foisonnent et
abondent dans ces contrées : la procession de
Montemayor a lieu le second dimanche du mois de
mai... Processions, foires et fêtes foraines...
Mais peut-être le voyageur préfère-t-il concevoir son
propre plan. Avec ces gens et ces régions, il faut savoir
essentiellement : vivre ensemble, demander, se laisser
conseiller, et, pourquoi pas, apporter son grain de sel.
Quoiqu'il en soit, il existe un point d'information
précis et de première utilité : le Parador lui-même.
C'est par ici que les Romains « inventèrent » les
fabriques de salaisons, sur la rive de la rivière Tinto.
Elle fut longtemps une ville maritime très influente et
prospère, protégée par un puissant château et gardée pieusement par le
couvent de San Francisco et le monastère de Santa Clara. Ses
installations portuaires jouirent d'un renom mérité, au milieu du XVe
siècle, presque au moment où les Rois Catholiques accordèrent leur
protection aux navires qui accostaient dans son port...
Toutes ces circonstances, et bien d'autres encore, firent que Moguer fut
une place forte et un port de première importance pour l'aventure de la
découverte de l'Amérique.
Doñana : parc ayant
souffert et résisté
l se situe juste ici, à la frontière avec le Portugal, presque au
bord de l'Atlantique. Il s'agit de cent mille hectares de terres
humides. Un ample territoire privilégié. Réserve obligée de
milliers d'oiseaux migrateurs qui doivent y faire une halte, un nid et un
foyer. Territoires qui font l'objet d'interminables controverses et qui
réunissent des industries industrieuses à l'excès et des habitants occupant
tranquillement des domaines ancestraux... .
Quoi qu'il en soit, on dit que doña Ana, la duchesse de Medina Sidonia
serait l'âme de tous ces territoires connus aujourd'hui comme la plus
remarquable réserve naturelle du continent européen.
I
Depuis des temps fort reculés, l'embouchure du Guadalquivir forme un
magnifique estuaire : le Gran Río (la Grande Rivière), capable de fournir
une symbiose miraculeuse entre eaux douces et mers salées. Des eaux
navigables, même de façon assez limitée.
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MAZAGÓN ET SON PARADOR
Il en fut ainsi, et il continue à en être ainsi. C'est ainsi que les habitants de
Huelva la décrivent, en toute connaissance de cause : c'est un site protégé
mais sa protection est insuffisante ; il est saturé par un tourisme
envahissant ; il est permissif avec le braconnage des habitants : il n'a pas
su se préserver d'accidents aussi prévisibles que les déchets toxiques d'un
barrage, nocifs pour une faune presque unique dans tout le continent
européen.
Malgré tout, Doñana a reverdi. Et elle a ressuscité et ranimé son passé
glorieux. On arrive au parc par l'autoroute Huelva-Séville. Ses centres
d'information et d'accueil sont établis à Acebrón, La Rocina et l'Acebuche
: il faut prendre rendez-vous pour les visites. Le voyageur doit savoir ou se
rappeler que ces sites sont patrimoine de l'humanité et réserve de la
biosphère.
blaireaux et des cerfs ; des aigles impériaux gardiens de ces marais.
N'oubliez pas non plus que ces embouchures du Guadalquivir formèrent
un estuaire ample : les résidus entraînés par la rivière construisirent une
espèce de barrière frontalière avec les mers atlantiques. Les siècles
passèrent et cela se transforma en une sorte de
péninsule. C'est ainsi que se créèrent ces
champs semés de dunes, repoussées et alignées
par les vents qui soufflèrent et soufflent
encore depuis le couchant. Et, à cause de
circonstances surprenantes, régulières et
prodigieuses, le lit de ce fleuve enfanta des
milliers de bras : d'innombrables lagunes et
ruisseaux naquirent, de petites îles finirent par
surgir, refuges d'oiseaux et de mammifères
d'une extraordinaire valeur écologique. Ces
terres humides exceptionnelles sont, l'été, une
vaste plaine qui reverdit à l'occasion des
premières pluies estivales.
En hiver, s'y posent et s'y reposent d'innombrables flamants et des oies,
qui viennent jusqu'ici des zones nordiques froides à la recherche de climats
plus cléments. Le printemps entend l'explosion de symphonies multicolores
aux accords parfaits et harmonieux.
Mais il y a un autre Doñana, plus maritime, envahi par les chênes-lièges,
foyer et refuge confortable pour hérons et cigognes ; bouviers et spatules.
La zone est connue sous le nom de « la volière »...
Dans ces mêmes contrées apparaît, quand il le veut et qu'il le peut, le lynx
rare et fuyant ; des sangliers en abondance fouillant sous les cistes et les
romarins à la recherche de racines et de champignons prêts à sortir. Des
DES LIEUX ÉVOQUANT LA
SPLENDEUR DE COLOMB
es lieux qui suivent furent sans aucun doute d'agréables
endroits, occupés généreusement par des paysages et des
espaces surprenants, par une nature à la fois attrayante et
changeante. Avec leurs styles, leurs us et coutumes, leurs paysages et
leurs populations bien différenciables... Tout cela compose ces contrées,
fraternelles mais impossibles à confondre, dans les environs de Huelva,
la capitale, qui mérite le coup d'œil.
L
Les promenades tournent toutes autour de Palos, La Rábida et Moguer :
les trois mâts de l'aventure maritime de Colomb.
L'étranger trouvera, dans quelque endroit de la région qu'il visite, des
traces évidentes des temps de la conquête, temps qui ne sont pas si
éloignés de nous... On signale les lagunes de Las Madres (lagunes des
Mères), Palos et l'estuaire de Domingo Rubio : ils occupent une surface
de plus de mille hectares. Et au fond, toute proche, sur l'autre rive de la
Rivière Tinto, quand elle se fond et se confond avec l'Odiel, apparaît de
nouveau Huelva, la capitale...
Mais il est possible de choisir d'autres alternatives : si on veut se diriger
vers l'ouest, sur l'autre rive de la rivière de Huelva, on se plongera dans
le parc naturel de « Las Marismas de Odiel » (les Marais de Odiel).
Reconnues comme « reserva de la biosfera » (réserve de la biosphère),
elles sont définitivement les deuxièmes terres humides de Huelva. Elles
couvrent plus de sept mille hectares, et comprennent les réserves
naturelles des Marais du Burro et celles des Iles de « En Medio ».
Souvenez-vous que ces marais accueillent aussi en hiver des espèces
protégées d'oiseaux migrateurs.
Si le voyageur dispose de suffisamment de temps – il n'en faut pas
beaucoup – il serait intéressant de connaître ou partir en reconnaissance,
ou simplement de se promener dans les
régions de Mazagón qui ont des raisons
suffisantes pour se flatter d'un enviable port
sportif. Très proche, se dresse la dune
appelée « El Asperillo », convertie en un
monticule pétrifié surprenant, sablonneux et
étonnant, unique en son genre sur le
continent européen, et qui atteint les cent
mètres d'altitude. C'est un paysage aux vues
impressionnantes et aux sensations
spectaculaires.
Au cœur de Doñana, Matalascañas jouit
encore d'une pureté naturelle virginale
presque parfaite. A deux pas de là, les derniers contreforts de la région. A
deux pas de là, les derniers contreforts des marais de l'Odiel, capables de
donner jour à de petites îles dans son embouchure : Bacuta, Saltés et En
Medio, noms et lieux remplis et mêlés d'histoires, de légendes et de poésies
; toujours accompagnés de leurs hérons impériaux, leurs spatules ou leurs
blaireaux, libres et fidèles à la fois.
origines anciennes. Le passage du temps n'a pu venir à bout de ses
coutumes : elle était, presque à ses origines, une fabrique de salaisons,
au moment de l'occupation des arrogants envahisseurs romains.
Rappelez-vous que c'est dans ces contrées que s'élaborait une étrange
mixture, élaborée en pressant des restes de poissons, le « garum », sorte
de pâté fort apprécié des colonisateurs romains.
Des siècles plus tard, au XIXe déjà, ces lieux idylliques furent découverts
et occupés par des colons industriels anglais, attirés par les bénéfices
fructueux des exploitations minières, qui foisonnaient en ces temps-là :
les mines de la rivière Tinto et des gisements proches.
C'est ainsi que Punta Umbría allait être totalement envahie par des
colons arrogants ; ils s'y installèrent en colonies d'estivants aux attitudes
et aux styles coloniaux. Il en reste aujourd'hui encore des échantillons
plus que suffisants.
On peut également opter pour une alternative très connue. Il y a un
service de bateaux – appelés « canoas » (canoës) qui suivent le cours de
ces rivières et passent dans de nombreux endroits. Et si cela vous dit,
souvenez-vous ou sachez qu'on peut faire de fructueuses emplettes dans
le port de pêche des Marais de Odiel ; à la Lonja, avec la garantie de
pouvoir acheter chaque jour des poissons et des fruits de mer
fraîchement capturés.
A deux pas de là, nous attend El Portil ; site protégé également dont les
ressources naturelles valent le coup d'œil. Vers l'ouest, on atteint
facilement « El Rompido » ; coquet village blanc de pêcheurs, qui
arbore de charmantes verdures.
Et on arrive presque déjà, au-delà de la rivière Piedras, à la plage de La
Antilla, proche de Isla Cristina (l'île Cristina), dont elle est seulement
séparée par les pinèdes qu'elles partagent.
Près d'ici, se dresse Punta Umbría ; avec ses plages célèbres et ses
MAZAGÓN ET SON PARADOR
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« EL ROCÍO » : RITE, FÊTE
ET ALLÉGRESSE
« L'arc-en-ciel en a sept,
Sept couleurs distinctes.
Mais il lui manque le brun
Cette si jolie couleur
Que nous avons, nous, Gitans... »
Antonio Gala
n principe, c'est une fête religieuse, qui s'est
transformée avec le temps en festivité ; mais qui
combine quelques habitudes et rites d'une grande ardeur
religieuse. Le thème est religieux – « La Vierge du Rocío » –
mais le comportement des assistants l'est moins : ils
concourent et font des concours de chars richement décorés,
venant depuis des alentours plus ou moins lointains comme
Huelva, Séville et d’autres centres de la péninsule.
E
C'est en fait une sorte d'enceinte d'exposition : chaque stand est attribué et/ou financé par un groupe, ou simplement un sponsor.
Mais c'est une belle fête spontanée, sans freins : on boit, on chante, on danse et quelquefois on parle...
ARACENA : DE DOUCES CRÊTES
C
es espaces insolites conjuguent des plages tranquilles, toujours
accueillantes, et les sommets serrés mais proches des
montagnes de Aracena, installées au nord, et proches des points les plus
bas d'Estrémadure.
Dans ces contrées, poussent les chênes-lièges, les châtaigniers et les
chênes blancs. Il y a des rivières et des ruisseaux abondants. Art et
artisanat. Elles conservent des grottes préhistoriques... Le paysage est
préservé : les vieilles constructions médiévales (juives, arabes et
chrétiennes) se respectent et se conservent bien. Elles en gardent
jalousement des échantillons.
Le promeneur ne doit pas oublier que ces contrées montagneuses
montrent aussi des restes de leur histoire : champs de dolmens et restes
des chevaliers de l'ordre du Temple ; ou de celui de Saint-Jacques. Et
qu'il y eut ici bien des jalousies et des querelles, presque toutes
provoquées et consacrées par la religion dominante.
PLAISIRS DU GRIGNOTAGE ET
DÉGUSTATION DE FRUITS DE
MER ET JAMBON DE JABUGO
« Je dis toujours aux étrangers que les tapas sont surtout
l'âme de l'Andalousie. Voilà la recette d'une tapa amusante :
prenez une moitié de pomme de terre, coupez-la en tranches
fines, comme pour faire une tortilla, et placez-les les unes audessus des autres. Enfilez-les sur une petite brochette et
mettez-les à frire avec de l'huile d'olive, des gousses d'ail, du
thym et du romarin, jusqu'à ce qu'elles soient croquantes à
l'extérieur et juteuses à l'intérieur. Assaisonner avec du sel et
régalez-vous »
Ferrán Adriá
es connaisseurs affirment que cette région peut se vanter d'offrir
une savante combinaison ; un mélange magique unissant
jambons « jabugos », toujours des meilleurs, de « bellota » ; et
des fruits de mer, des poissons des côtes proches, qui, chaque jour,
arrivent directement des ports très proches comme Isla Cristina, El
Rompido, Ayamonte, Lepe ou Punta Umbría.
L
On dit et on admet que les grosses crevettes par exemple, ramassées sur
la plage même, sont différentes de celles des autres endroits... Ou la
crevette blanche de ces côtes, de grand renom. Ou encore les homards, les
langoustes, les langoustines, les clovisses, mollusques exquis. Et bien
d'autres encore...
Dans ces régions frontalières, on ne veut pas et on ne peut pas renoncer
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MAZAGÓN ET SON PARADOR
aux traditions des habitants portugais. C'est pourquoi on y trouve des
recettes et des ragoûts partagés par toutes ces contrées regroupées sous le
nom de « Raya de Portugal » (limite du Portugal).
En voici quelques-uns :
-Morue à la tomate. Le « choco » (la seiche) aux fèves, petit et bien frais si
possible.
-Un gaspacho à la coriandre. Poissons frais frits ou grillés.
Mais il reste encore bien mieux : le plat appelé « gurumelo », qui est une
sorte de mixture surprenante qui se
prépare seulement dans cette
région. On dit qu'on ne la trouve
qu'à la frontière entre l'Espagne et
le Portugal.
Mais le voyageur pourra encore en
décider par lui-même.
C'est un plat emblématique de ces côtes de Huelva...
Mais il y a d'autres choix possibles dans les lieux côtiers proches du
Parador : le voyageur trouvera facilement des plats excellents élaborés à
base de thon, de pagre, de corbeau de mer...
Et encore : ce serait une bonne idée de gravir l'Andévalo pour atteindre
des goûts très variés et l'air des proches régions de montagne où naquirent
et demeurent au nord les limites des frontières portugaises de Béjar. Ces
zones offrent des plats à la fois
humbles et délicieux, héritage
transmis par les migrations de
la Mesta (ancienne association
d'éleveur de bétail) comme les
« calderetas », ragoûts juteux
de viandes, et de légumes que
ramassaient les bergers.
LA RECETTE SECRÈTE
*La recette est aussi simple
qu'on le veut : dans une
casserole ou n'importe quel
récipient rempli d'eau
bouillante, mettez les
ingrédients disponibles.
Accompagnez des aromates à
votre portée (ail, herbes...)
Riz aux seiches
C'est une recette plus ou moins
magistrale, qui utilise habilement
des produits habituels pour élaborer
un riz bien juteux. Elle se prépare
plus ou moins ainsi :
-On prépare d'abord un riz en sauce, orné et cuit avec des morceaux de
seiche.
-Une fois qu'on aura fait revenir les ingrédients préalablement salés, on
doit y ajouter les coquillages et les fruits de mer disponibles, n’importe
lesquels.
Il n'est pas nécessaire de passer beaucoup de temps pour affiner ces
gastronomies comme il le faut, et peut-être plus qu'il ne convient.
Mais Magazón et ses alentours peuvent se vanter, avec plus de raisons qu'il
n'en faut, d'être un lieu privilégié pour le repos, et les plaisirs artistiques,
culturels et gastronomiques...
-Ou, si l'on préfère, des fèves fraîches de saison en accompagnement.
Parador de Mazagón
Cristóbal Colón
Playa de Mazagón. 21130 Mazagón (Huelva)
Tel.: 959 53 63 00 - Fax: 959 53 62 28
e-mail: [email protected]
Centrale de Reservations
Requena, 3. 28013 Madrid (España)
Tel.: 902 54 79 79 - Fax: 902 52 54 32
www.parador.es / e-mail: [email protected]
wap.parador.es/wap/
Text: Miguel García Sánchez Design: Fernando Aznar
MAZAGÓN ET SON PARADOR
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