Le canal qui alimente la Vierge noire

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Le canal qui alimente la Vierge noire
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SOCIETE
Le Quotidien de la Réunion - mardi 04/06/13
Le canal qui alimente
la Vierge noire
Cela ne faisait aucun doute
pour les anciens du quartier
et tous ceux qui avaient constaté depuis plus d’un an et
demi que la statue sacrée n’était plus « irriguée », mais Laurent Hoarau le confirme, « ce
canal a un rôle dans le fonctionnement de la Vierge
noire ».
Et l’historien de rappeler
que « le site de la Vierge noire
à Sainte-Marie est utilisé par
plusieurs religions (ndlr : pas
seulement par les catholiques)
comme un espace de purification. L’utilisation de l’eau sur
ce site est donc très importante ».
Laurent Hoarau ne peut que
rejoindre le président de l’association « coup de main »
lorsqu’il espère que « le fonctionnement de ce canal sera
rétabli » le plus tôt possible.
« Maintenant qu’on a diagnostiqué le cheminement, il faut
retrouver un fonctionnement
normal », estime Laurent Hoarau.
Albert Damour de l’association « Coup de main » inspecte le canal qui pourrait être réhabilité. (Photos Emmanuel Grondin)
« enfoui » sous la route lui a
certainement permis d’être sauvegardé en l’état. « Il reste
quelques petites maçonneries
en haut et des traces en bas.
Techniquement, cette portion
présente un aspect remarquable. »
Jean-Michel Pounoussamy et
la quinzaine d’adhérents de
« Coup de main » espèrent que
cette mise à jour – plus que
« découverte » au sens propre –
du canal va permettre une prise
de conscience de son importance et surtout « de l’importance qu’il y a de le réhabiliter
sur toute sa longueur ».
Il pense en effet qu’il n’y
aurait pas grand-chose à faire,
dans un premier temps, pour
rétablir le cheminement de
l’eau. « Il est très probable que
le canal est bouché en quelques
endroits. On nous a dit aussi
qu’il y avait eu un éboulement à
la source, dû à des travaux sur le
site ». Autant de questions po-
sées qui pourraient trouver un
début de réponse une fois les
expertises rendues.
Jean-Michel Pounoussamy estime que le chantier actuel ne
posera en tout cas pas un problème insoluble.
« Les deux circuits d’eau ne
sont pas au même niveau et il y
a moyen de concilier le tout.
L’urgent, c’est de sauvegarder
les vestiges, tout en n’empêchant pas ce chantier utile à la
population de se terminer. »
Pour la suite, le président de
« Coup de main » espère que
« notre association sera associée
à d’éventuels travaux de réhabilitation du canal. Nous travaillons déjà dans le quartier pour
la sauvegarde du patrimoine,
notamment au niveau de la case
Desbassyns (300 m plus haut,
près de l’école éponyme, NDLR).
Ce canal fait partie intégrante
du patrimoine d’un quartier historique ».
Pierre-Yves VERSINI
Les vestiges de l’ancien moulin à maïs (ici, l’emplacement de
l’ancienne roue à aubes) sont encore visibles, mais l’eau ne
coule plus...