Le Quotidien, Ausgabe: 283, vom: 03.12.2008
Transcription
Le Quotidien, Ausgabe: 283, vom: 03.12.2008
5 Photo : lq archives/isabella finzi Accès aux résultats des élections Ce n'est pas tous les jours évident d'être ministre délégué aux Affaires étrangères et à l'Immigration. Nicolas Schmit le confirme. Des invités-surprises dans la salle Nicolas Schmit s'est fait chahuter lundi soir, lors d'une conférence au sujet du futur centre de rétention, par un groupe de contestataires. Ils ne sont pas d'accord avec la politique d'immigration et ils avaient décidé de le signifier au ministre en personne. De notre journaliste Olivier Landini L e Luxembourg a-t-il besoin d'un centre de rétention pour les demandeurs d'asile qui ont été déboutés en attendant leur renvoi? C'est pour répondre à cette question que Nicolas Schmit, ministre délégué aux Affaires étrangères et à l'Immigration était invité à donner une conférence, suivie d'un débat public, lundi soir, à l'université de Luxembourg. Parmi les conférenciers : Pierre-Emmanuel Chabry, ancien directeur de l'établissement concordataire romand de détention administrative de Frambois en Suisse, dont le concept a très largement inspiré le projet luxembourgeois, et Fari Khabirpour, chargé par le gouvernement de la conceptualisa- tion et de l'organisation du futur centre. Ces trois protagonistes ne s'attendaient certainement pas à être chahutés de la sorte ! En effet, alors que Nicolas Schmit commence à expliquer les raisons qui ont amené ce projet, cinq personnes du public se lèvent, descendent dans l'amphithéâtre au niveau des conférenciers, revêtent des masques et brandissent deux énormes banderoles où l'on peut lire «Droit d'asile pour Eldin et les autres» et «Tant qu'ils ne sont pas tous libres... personne n'est libre» > «La solution la moins mauvaise» Étonnement, incompréhension, les conférenciers sont un petit peu déconcertés, mais le ministre ne se laisse pas démonter et poursuit donc ses explications en exigeant uniquement que son droit à la parole soit respecté. Interpellé tout de même pendant et après son exposé sur la politique d'immigration et la dette de l'Europe envers nombre de pays du tiersmonde par des intervenants dans le public dont notamment Claude Frentz de déi jonk Lénk, le ministre aborde la question et lâche : «Moi aussi, je rêve d'un monde où il n'y a plus de frontières. Oui, l'Afrique a été et est encore exploitée et oui c'est en partie la faute de l'Occident. Mais quand j'ai dit ça, je n'ai toujours pas résolu le problème.» Et s'il est vrai que les politiques qui se sont succédé et qui ont entrainé cet état de fait sont elles très critiquables, le projet de création d'un centre de rétention qui s'inscrit dans ce contexte «n'est pas la bonne solution, mais la moins mauvaise», indique Nicolas Schmit lui-même. Car ce centre, et c'était bien là l'objet de la conférence, est destiné à faire la part des choses entre des demandeurs d'asile et des criminels qui, pour l'instant, sont retenus - bien que dans des espaces séparés - dans la même prison, à Schrassig. «L'idée est de faire le moins bête possible en matière de détention», signale Pierre-Emmanuel Chabry, en mentionnant l'importance que revêt un travail de soutien, dès le départ, en permettant à des gens de commencer à construire leur avenir le plus tôt possible. «La politique veut donner un caractère humaniste à cette structure. C'est ça qui m'a incité. Et dans ce projet, on a prévu tous les éléments possibles. Les articles (NDLR : du projet de loi) précisent exactement comment on veut que ces gens soient traités», se justifie le psychologue chargé du projet. En quittant les lieux, devant la porte du bâtiment, Nicolas Schmit s'arrête à hauteur d'une jeune fille qui a manifesté son mécontentement lors de la conférence et lui confie : «J'ai beaucoup de respect pour des jeunes qui s'engagent pour une cause humanitaire.» Les syndicats pourront désormais avoir accès aux procès-verbaux établis lors des élections des délégations du personnel en vue d'éventuels recours. Jusqu'à présent, les procès verbaux n'étaient pas transmis directement aux syndicats qui ont participé aux élections, du moins pas avant la date prévue pour faire connaître toute contestation éventuelle. En ce qui concerne les dernières élections, les syndicats ont jusqu'à aujourd'hui pour contester les résultats. «Or, il est difficile voire impossible pour les syndicats concernés de formuler des contestations s'ils ne disposent pas préalablement desdits procès verbaux d'élections», souligne le député Marc Spautz. Le ministre du Travail et de l'Emploi, François Biltgen, a donc demandé à l'Inspection du travail et des mines d'inviter les dirigeants d'entreprises à transmettre une copie des procès-verbaux aux syndicats ayant présenté une liste dans leur entreprise. CAP-VERT Émigration choisie Le ministère de la Coopération lancera une deuxième phase au projet «Migrer les yeux ouverts», pour un budget de 109 050 euros. Ce projet-pilote, qui concerne le Cap-Vert, vise à permettre aux Cap-Verdiens qui envisagent l'émigration vers le Luxembourg de prendre la décision d'émigrer ou pas en connaissance de cause. Le protocole d'accord concernant la deuxième phase du projet devrait être signé lors de la prochaine visite du ministre capverdien des Affaires étrangères, José Brito, à Luxembourg. TRAVAIL Un plan pour les professions libérales La Fédération luxembourgeoise des travailleurs intellectuels indépendants a présenté un plan en 10 points pour l'amélioration de la réglementation sur les professions libérales au LSAP. Elle propose une représentation dans le processus législatif et la suppression des désavantages en matière de fiscalité, de sécurité sociale et de droit des sociétés. Covoiturage sur internet Les centres de secours asphyxiés La communauté des transports développe une plateforme internet sur la promotion du covoiturage au Luxembourg. Les bénévoles ont de plus en plus de difficultés à assurer leur mission de service d'urgence. L e ministère des Transports et le Verkéiersverbond (communauté des transports) ne manquent pas d'idées pour répondre au problème de la mobilité au Grand-Duché. Le Verkéiersverbond est actuellement en train de développer une plateforme internet pour la promotion du covoiturage sur le plan national. Plusieurs démarches ont déjà été entamées pour répondre à la question des transports, avec notamment une campagne d'information sur les offres du transport public auprès des usagers, avec l'action «Mam Velo op d'Schaff». Dans cette même optique, le ministère des Transports et le Verkéiersverbond déclarent «suivre de près» les systèmes de location flexibles de voitures, mis en place dans plusieurs grandes villes d'Europe, comme « car2go » à Ulm, DB carsharing et Greenwheels en Allemagne. Mais pour l'instant, les planifications actuelles du ministère des Transports et du Verkéiersverbond sont surtout concentrées sur l'extension du réseau de transport public et la promotion de la mobilité douce, sur le plan national et urbain. «Il va de soi que seule la mise en place d'un système de transport à grande capacité permet de résoudre le problème de la mobilité. L'objectif de favoriser la voiture par rapport à la mobilité douce n'aboutirait point à un changement de mentalité», déclare le ministre des Transports, Lucien Lux. D'après le ministre, le fait de faire appel à des voitures de location ne ferait que décaler le transport individuel en voiture privée vers la voiture de location, contrairement au covoiturage. «La dimension de la ville de Luxembourg permet de parcourir des distances courtes de manière beaucoup plus vite et plus agréable à vélo ou à pied», rappelle également Lucien Lux. D es bénévoles dont le travail est peu reconnu, un manque de moyens et pourtant une augmentation du nombre d'interventions : les centres de secours du Grand-Duché ont de plus en plus de mal à garantir une permanence sans faille des services de secours d'urgence. «Les services de secours luxembourgeois sont assurés par des bénévoles qui s'engagent de plein gré, sans toucher de rémunération. Au cours des dernières années, on constate une augmentation constante des interventions alors que le nombre et la disponibilité des bénévoles ne cessent de baisser», déclare le député luxembourgeois Ali Kaes. Il dénonce le manque de moyens des services de secours d'urgence dans les régions de la Nordstad, de Hosingen et de Larochette qui ne sont desservies que par une seule ambulance de la protection civile, celle de la ville d'Ettelbruck, pen- dant les heures de travail. «En cas d'indisponibilité de cette dernière, ce sont les centres d'intervention des régions avoisinantes et la base nationale de support de Lintgen qui doivent intervenir avec le risque de provoquer une pénurie des services de secours par effet de boule de neige à travers tout le pays», explique-t-il. > Un encadrement professionnel Le ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Mars Di Bartolomeo , et le ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, Jean-Marie Halsdorf, ont admis «que certains centres de secours sont obligés d'annoncer au central des secours d'urgence, l'indisponibilité de leur ambulance pour certaines tranches horaires». Ils proposent la création de centres régionaux qui pourraient venir en renfort en tant qu'appui technique et logistique aux unités locales en cas de besoin. En 2009, 18 ambulanciers professionnels devraient être embauchés, pour encadrer et aider les bénévoles à garantir leurs missions. «Il ne s'agit en aucun cas de remplacer systématiquement le bénévolat par des agents professionnels, mais de lui garantir le soutien nécessaire et de compléter les lacunes de disponibilité et d'assurer le fonctionnement des services de secours», rassurent les ministres. Un groupe de travail interministériel travaille actuellement sur une meilleure reconnaissance du bénévolat. «Les travaux de ce groupe de travail interministériel sont en cours et devraient aboutir à des conclusions au début de l'année prochaine», assurent les représentants des ministères. Persönlich erstellt für: test test POLITIQUE ET SOCIÉTÉ mercredi 3 décembre 2008