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Clyde Plumauzille Allocation post-doctorale « Genre » 2015 Sujet de recherche : Les femmes aux « seins mercenaires » : le travail nourricier à Paris, XVIIIe-XIXe siècle Durée : 18 mois Discipline : Histoire —————————————————————————————————————-————— Situation actuelle : Post-doctorante Directrice de recherche : Sylvie Steinberg Laboratoire d’accueil : Centre de Recherches Historiques, UMR 8558, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales —————————————————————————————————————-————— Présentation de la recherche La mise en nourrice constitue un mode d’élevage plébiscité par toutes les classes de la société urbaine dans la France du second XVIIIe siècle, atteignant au milieu du XIXe siècle des sommets nulle part égalés en Europe. La possibilité pour des jeunes femmes des classes populaires, paysannes pour l’essentiel, de servir de mère nourricière à un autre enfant que le leur forme une activité économique d’appoint répandue sous contrôle de l’État. Véritable « industrie » au XIXe siècle, le nourrissage constitue un travail qui contraint le corps et engage l’affect : il offre ainsi un prisme de recherche central pour penser les rapports qu’entretient la maternité avec le marché. Les réflexions actuelles sur le travail de « care » ont souligné tout l’intérêt de prendre au sérieux cet ensemble d’activités-frontières peu qualifiées, à la limite du domestique, du soin et du social pour reposer la question du travail des femmes des classes populaires. C’est dans cette perspective, attentive aux trajectoires et aux actions des nourrices, que nous proposons une étude compréhensive de cette maternité populaire et agissante sur le marché du travail de la France contemporaine. Il s’agit donc d’appréhender l’allaitement mercenaire comme une forme de travail, une étape d’un parcours de vie et une stratégie de survie. Par là même, il nous faut interroger l’anatomie comme une source de revenus mobilisables et une composante de l’économie d’expédients des classes féminines laborieuses. Cette étude du travail nourricier appelle ainsi à restituer l’historicité des puissances d’agir des nourrices. Sous certaines conditions, et bien qu’il déroge aux normes dominantes de la bonne féminité, l’allaitement mercenaire peut constituer le lieu d’une autonomie économique, corporelle et maternelle. —————————————————————————————————————-————— Articles — « Du “scandale de la prostitution” à l’“atteinte contre les bonnes mœurs”. Contrôle policier et administration des filles publiques sous la Révolution française », Politix, Volume 27, n°107/2014, p. 9-31. — « Joan Scott ou l’histoire critique des inégalités », La Vie des idées, 17 juin 2014, [En ligne], http://www.laviedesidees.fr/Joan-W-Scott-ou-l-histoire.html. Article également publié dans le recueil sous la direction de Laure Bereni et Mathieu Trachman, Genre : théories et controverses, Presses Universitaires de France, 2014 et traduit en anglais par l’Institute for Advanced Study de Princeton pour The Institute Letter, summer 2014 [En ligne], http://www.ias.edu/plumauzille-scott. — Avec Mathilde Rossigneux-Méheust, « Le stigmate ou la différence comme catégorie d’analyse historique utile », Hypothèses. Travaux de l’École doctorale d’Histoire, Publications de la Sorbonne, n° 17, 2014/1, p. 215-228. — « Scandale au Palais-Royal : les riverains à l’épreuve des “femmes de mauvaise vie” sous la Révolution »*, Hypothèses. Travaux de l’École doctorale d’Histoire, Publications de la Sorbonne, n° 17, 2014/1, p. 241-253. — « Le “marché aux putains” : économies sexuelles et dynamiques spatiales du Palais-Royal dans le Paris révolutionnaire », Genre, sexualités & sociétés, « Paris, ville de l’amour et du sexe, du XVIIIe siècle à l’aube des années 1980 », automne 2013, n°10 [En ligne], http://gss.revues.org/2943. — « L’appel à la justice des femmes enfermées pour prostitution sous la Terreur : entre “vie fragile” et puissance d’agir », Revue Orages. Littérature et culture, 1769-1830, 2013, numéro « Sexe et Révolution », p. 111-131. — « Élaborer un savoir sur la sexualité : le Dictionnaire des sciences médicales (1812-1822) », CLIO. Histoire, femmes et sociétés, 2009, n° 31, « Érotiques », http://clio.revues.org/9611. Chapitres d’ouvrages — « Les « femmes publiques » du Paris révolutionnaire et le travail de la prostitution (17891799) », in Gabrielle Houbre, Isolde Pludermacher et Marie Robert (dir.), Prostitutions. Des représentations aveuglantes, Paris, Mook Musée d’Orsay/Flammarion, 2015. — « La nouvelle publicité de la prostitution dans le Paris révolutionnaire : information, marchandisation et banalisation d’une transgression sexuelle (1789-1799) » in Lydie Bodiou, Marlène Cacouault, Ludovic Gausso (dir.), Genre, Transmissions, Transgressions, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2014, p. 79-93. — « Revisiter un lieu de mémoire de l’histoire de la prostitution : l’administration de la sexualité vénale de la Révolution au Consulat » dans Jacques-Olivier Boudon (dir.), Napoléon et les femmes, Paris, Fondation Napoléon, L’Harmattan, 2013, p. 103-119. Communications Colloques — « La prostitution parisienne en Révolution », L’Invention des Bas-Fonds Parisiens, cycles de conférences organisés conjointement par le Comité d'histoire de la Ville de Paris et le Petit Palais, 22 mai 2015, Paris. — Avec Rafe Blaufarb, « Introduction », colloque Revolutionary economical practices, 24-25 avril 2015, Florida State University, Tallahassee. — “Prostitution and sexual-economic exchanges in Revolutionary Paris, 1789-1799”, colloque Revolutionary economical practices, 24-25 avril, Florida State University, Tallahassee — « “Adieu, charmantes demoiselles” : les troupes impériales d’Alexandre Ier et la prostitution dans le Paris occupé de 1814 », Les Russes en France en 1814. Des faits, des imaginaires et des mémoires, colloque organisé par le Centre de Recherches en Histoire des Slaves (Paris 1), 16-17 octobre 2014, Paris. — « Du “scandale de la prostitution” à l’“atteinte publique contre les bonnes mœurs” : la fabrique d’une nouvelle catégorie d’action policière sur la prostitution en Révolution », section « Affaires sexuelles, questions sexuelles, sexualité » coordonnée par Frédérique Matonti et Sandrine Lévêque, Congrès de l’Association Française de Sciences Politiques, 11 juillet, Paris. — « Napoléon et les femmes publiques : Revisiter un lieu de mémoire de l’histoire de la prostitution : l’administration de la sexualité vénale de la Révolution au Consulat », Napoléon et les femmes. Colloque de l’Institut Napoléon, 1er décembre 2012, Rueil Malmaison. — « Assainir la prostitution pour régénérer l’espace parisien révolutionnaire(s) : vers un traitement sanitaire des « filles publiques (1793-1799) », Ordonner et régénérer la ville (16e-19e siècles), 25 avril 2012, 137e congrès du Comité de Travaux Historiques et Scientifiques (CTHS), Tours. — « Les “sérails portatifs” : The Mediatization of Prostitution and the Marketing of Desire in Parisian Public Space during the Revolutionary Era »/ « Les “sérails portatifs”: médiatisation de la prostitution et politique sexuelle de l’espace parisien révolutionnaire », The Society for French Historical Studies (SFHS) 58th Annual Meeting, 24 mars 2012, Los Angeles. — « Le grand tourniquet des valeurs ou les mutations sociales et sexuelles sous le Directoire : le cas de la prostitution parisienne (1795-1799) », Changer d’époque, les périodes historiques en question de l’Antiquité à nos jours. Colloque du Groupe de Recherche en Histoire (GRHIS), 19-20 mai 2010, Université de Rouen. — « Joan Scott : les normes à l’épreuve du féminisme critique », Normes et normativités en Histoire. Colloque de l’École doctorale d’Histoire de l’Université Paris 1 et de la Columbia Graduate Student Association, 15-16 mars 2010, Université Paris 5, Paris. Journées d’étude et séminaires de recherche — « Prostitution and Women’s Agency in Revolutionary Paris: Can Prostitutes Speak? », Vann Seminar in Premodern History, 20 avril 2015, Emory University, Atlanta. — « Les délits contre les bonnes mœurs en Révolution : une police introuvable ? », journées d’étude Appliquer la loi, organisée par l’Institut d’Histoire Moderne et Contemporaine (ENS, Paris 1, CNRS) et l’Institut de Recherche Historique du Septentrion (Lille 3, CNRS), 5 décembre 2014, Université Paris 1. — « L’administrateur de police, l’honnête citoyen et la prostituée impudique : énoncer la respectabilité républicaine dans l’espace public directorial (1795-1799) », séminaire de recherche de l’Institut d’Histoire de la Révolution française Les jeunes chercheurs, 19 mars 2014, Université Paris 1. — Avec Mathilde Rossigneux-Méheust, « Le stigmate ou la différence comme catégorie d’analyse historique utile », « Scandale au Palais-Royal : les riverains à l’épreuve des “femmes de mauvaise vie” sous la Révolution », journées d’étude Stigmate coorganisée avec Mathilde Rossigneux-Méheust dans le cadre de l’École doctorale d’histoire, 23 mars 2013, Université Paris 1. — « “Ces monstres, l’opprobre de leur sexe et le fléau de la société” : les autorités révolutionnaires face au corps vil des prostituées dans l’espace parisien (1793-1799) », séminaire de recherche de l’Institut d’Histoire de la Révolution française Les chiens de la République, 9 janvier 2013, Université Paris 1. — « “La prostitution est désormais ouverte” : transgressions sexuelles, publicité et commodités dans l’espace parisien révolutionnaire (1789-1799) », séminaire de recherche Genre, transmission, transgression, Groupe de Recherches et d’Études sociologiques du Centre Ouest, 27 janvier 2011, Université de Poitiers. — « Quand l’histoire des femmes transforme l’histoire de la Révolution : le sexe comme sujet d’histoire », journée d’étude Le Bicentenaire 20 ans après : Recherches actuelles en Histoire de la Révolution française, organisée par l’Institut d’Histoire de la Révolution française, Université Paris 1, 19 juin 2010. — « Encyclopédisme et “construction des sexes” dans les périodiques savants entre Directoire et Empire », journée d’étude Usages et enjeux de l’encyclopédisme dans la presse savante entre le XVIIIe et le XIXe siècle, organisée par l’Institut d’Histoire de la Révolution française (Université Paris 1), et le Centre Alexandre Koyré (CNRS), Université Paris 1, 27 novembre 2009. — Avec Caroline Fayolle, « Introduction : les normes de genre et de sexualité dans les mouvements révolutionnaires », journée d’étude Les normes de genre et de sexualité dans les mouvements révolutionnaires (1789-1968), organisée par l’Institut d’Histoire de la Révolution française (Université Paris 1) avec le soutien du Centre d’études Genre (Université Paris 8), 30 octobre 2009, Paris. — « Observer et lire les corps dans l’espace public parisien postrévolutionnaire », journée d’étude Le corps et ses genres. Les dimensions corporelles des différences sexuées, organisée par l’Axe Genre du Campus Condorcet, Université Paris 1, 6 juin 2009. —————————————————————————————————————-————— Activités scientifiques — Membre affilié à l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine (ENS/CNRS/Paris 1) Activités de recherche en cours — Co-organisation du séminaire de recherche Genre et classes populaires avec le soutien du Centre d’Histoire du XIXe siècle, Université Paris 1, http://gcp.hypotheses.org/. — Numérisation et mise en ligne du journal intime d’Alexandre Brongniart en collaboration avec Anne Verjus, directrice de recherche au CNRS, en partenariat avec le laboratoire Triangle de l’ENS Lyon et le Muséum d’Histoire naturelle Responsabilités administratives et activités collectives — Membre du comité de rédaction de la revue La Révolution française en ligne sur le portail OpenEdition : http://lrf.revues.org/. — Co-organisatrice avec Rafe Blaufarb (Florida State University) du Workshop Revolutionary economical practices / Pratiques économiques en Révolution, 24-25 avril 2015, Florida State University, Tallahassee. — Co-organisatrice avec Mathilde Rossigneux-Méheust (Paris 1) de la journée d’étude de l’École doctorale d’Histoire de l’Université Paris 1 Stigmates, 23 mars 2013, Paris. — Co-organisatrice avec Jean-Luc Chappey, Vincent Denis (Paris 1) et Emmanuel Fureix (Paris Est-Créteil) du panel Ordonner et régénérer la ville pour le 137e congrès du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (CTHS), 25 avril, Université François Rabelais, Tours. — Co-organisatrice avec Valériane Milloz, Maude Ternon et Guillaume Tronchet (Paris 1) du colloque doctoral Normes et normativités en Histoire, Université Paris 1/Columbia University, 15-16 mars, Université Paris 5, Paris. — Co-organisatrice avec Caroline Fayolle (Paris 8) de la journée d’étude L’invention des normes de genre et de sexualité dans les mouvements révolutionnaires (1789-1968), journée d’étude de l’Institut d’Histoire de la Révolution Française (Université Paris 1), avec le soutien du Centre d’études Genre (Université Paris 8), 30 octobre, Paris. Valorisation de la recherche — « Prostitutions : expressions, transactions, figurations », table ronde animée par Isole Pludermacher et Gabrielle Houbre au Musée d’Orsay à l’occasion de l’exposition Splendeurs et misères. Images de la prostitution (1850-1950), 3 décembre 2015, Paris. — « Les femmes dans la Révolution française », entretien filmé pour nouveaux dispositifs de médiation des salles de la Révolution française au Musée Carnavalet, Paris Musées, Paris, 2015. – « Rebelles de Paris / Paris ville rebelle, du Moyen Âge à nos jours », table ronde animée par Claude Gauvard et Jean-Louis Robert dans le cadre des 17e Rendez-Vous de l’Histoire de Blois Rebelles, 11 octobre 2014, Blois. – « Les inscriptions corporelles dans le genre », table ronde animée par Lydie Bodiou et Ludovic Gaussot, avec Laurie Laufer dans le cadre du festival organisé par l’Université de Poitiers Le miroir d’Eros. Études de genre, 26 mars 2014, Poitiers. – « Les modes de mobilisation en révolution », participation à l’émission « la Fabrique de l’histoire » sur France culture avec Quentin Deluermoz et Mathilde Larrère, 13 mars 2014, Paris. « De la révolution des corps au corps de la Révolution », table ronde animée par Pierre Serna avec Antoine de Baecque, Guillaume Mazeau dans le cadre des 12e Rendez-Vous de l’Histoire de Blois Le corps dans tous ses états, 10 octobre 2009, Blois.