monsieur kairos - teatro di fabio
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monsieur kairos - teatro di fabio
DSN Dieppe Scène Nationale Compagnie Teatro di Fabio, Compiègne présentent MONSIEUR KAIROS de Fabio Alessandrini Photo de Ludovic Leleu Avec Yann Collette et Fabio Alessandrini Création 2015 1 MONSIEUR KAIROS Écriture et mise en scène Fabio Alessandrini Avec : Yann Collette et Fabio Alessandrini Collaboration artistique Sonia Masson Scénographie, image Jean-Pierre Benzekri Lumière : Jérôme Bertin Son : Nicolas Coulon Durée : 1H10 Coproduction : Compagnie Teatro di Fabio, DSN Scène Nationale de Dieppe, Espace Jean Legendre – Scène nationale de l'Oise en préfiguration Avec le soutien de : DRAC Hauts-de-France, Conseil Régional de Hauts-de-France, Conseil Départemental de l’Oise, Ville de Compiègne, Teatro Stabile de Gênes (Italie) Création le 5 novembre 2015 à DSN - Dieppe Scène Nationale, avec Fabio Alessandrini et Carlo Brandt Un personnage, Monsieur, peut toujours demander à un homme : « qui êtes-vous? » parce que un personnage a une vraie vie à lui, marquée par des caractéristiques qui sont les siennes, voilà pourquoi il est toujours « quelqu'un ». Alors qu'un homme – je ne dis pas vous, là, maintenant – mais un homme comme ça, en général, peut très bien ne pas être, être « personne ». (d'après Un, personne et cent mille, de Luigi Pirandello). 2 Monsieur Kairos Le spectacle Un écrivain travaille à son nouveau roman, un voyage dans l'univers des médecins humanitaires, un hommage à leur engagement, à leur courage face aux risques et aux difficultés que cachent les zones de guerre, où de centaines de civils, des femmes et des enfants surtout, perdent leur vie chaque jour. Le protagoniste de ce roman est un chirurgien pas comme les autres, un héros sans peur, armé d’un bistouri, qui se lance là où ses collègues n'osent pas aller. Sauver des vies, c'est la mission qui l'anime et qui le pousse à vaincre toute fatigue, à dépasser toute limite. Seul dans son bureau, dans l'intimité complice du crépuscule, complètement absorbé par les spirales de son imaginaire et de son écriture, l'écrivain ne se rend pas compte qu'un homme, debout et en silence, se trouve dans la pièce. La surprise et la peur de cette présence inattendue cèdent la place à une curiosité croissante vers le regard et la parole de ce monsieur, dont l'identité se dessine petit à petit. Bien que incrédule, l'écrivain doit se rendre à une évidence paradoxale : ce soir là, il se trouve non pas face à une personne, mais face à un personnage. Plus précisément, face au protagoniste de son nouveau roman, qui lui annonce de vouloir renoncer à sa mission héroïque, il n'y arrive plus. L'horreur, les épreuves terribles auxquelles il est soumit, le dépassent, l'écrasent. L'écrivain se retrouve plongé dans un voyage inattendu, il est maintenant personnage à son tour, dans une histoire qui n'est plus la sienne, qui lui échappe et qui se réécrit devant ses yeux. De cette situation fantastique, irréelle, naît un dialogue rythmé, percutant, étonnant dans ses retournements et ses surprises, où le comique et la tragédie se croisent sans cesse. Tel un bistouri, la parole sculpte, peaufine, cisèle les deux personnages, en nous laissant savourer, entrevoir leurs identités, leurs différences et leurs inévitables ressemblances. 3 Monsieur Kairos “Écrire c'est penser en se mettant à la place de tout autre être humain”. (Emmanuel Kant) Photo de Ludovic Leleu « Je suis un médecin humanitaire. Je peux dire que j’ai regardé la guerre de près très souvent. Au début j’étais surpris, je m’attendais de devoir m’occuper de soldats blessés et souffrants, la tête enveloppée de bandages sanglants. En revanche je me suis retrouvé à opérer des centaines de femmes, d’enfants, de vieillards maigres à la barbe pleine de poussière. Sur plus de 4000 personnes opérées dans la seule ville de Kaboul, 93 % étaient des civils. Parmi eux, 34% étaient des enfants qui n’avaient pas 14 ans. Qui fait la guerre ? (Gino Strada, médecin humanitaire) 4 Monsieur Kairos Personnes et personnages, l'identité entre réalité et illusion Est-il possible qu'un personnage refuse l'identité que l'auteur lui a destinée ? Qu'il arrive à modifier son parcours, son histoire à l'intérieur d'une œuvre ? Peut-il y avoir un échange, une conversation, un combat intellectuel, émotionnel, physique même, entre un créateur et une entité à la fois abstraite et réelle comme un de ses personnages ? Sur la scène, espace idéal, la réalité et l'illusion se rencontrent, se mélangent, et le médecin, personnage totalement virtuel, vit et raconte des expériences d'une réalité touchante, bouleversante. Toute frontière entre vrai et faux, entre mensonge et vérité, entre réel et irréel, est annulée. L'éclatement de ces dimensions libère et exalte l'aspect comique, paradoxale de ce dialogue. Monsieur Kairos est une réflexion sur les mutations de l'imaginaire et sur sa place dans notre vie, mais aussi un questionnement autour des idées d'engagement, de participation, de construction d'une communauté de plus en plus répandue. Une cité planétaire, un quartier global aux frontières ambigues, où la relation avec l'autre survit presque exclusivement à travers le filtre du virtuel; où l'écran d'un ordinateur ou d'une tablette sont souvent nos seuls amis, où les suicides liés à la solitude et à la “depression informatique” augmentent de façon vertigineuse. Grâce à la technologie, nous pouvons aujourd'hui nous sentir très proches de peuples vivant à l'autre bout de la planète, leur exprimer notre solidarité, notre soutien. Mais sommes-nous encore capables de voir l'autre qui, en chaire et os, respire devant nous, d'en écouter les souffrances, les problèmes, les rêves? Devons nous prendre en compte l'idée d'une reinvention de notre participation, d'une réécriture de nous mêmes dans le présent, dans l'histoire? Un engagement plus complexe, surement plus difficile à accepter et à mettre en oeuvre, mais inevitable, peut-être, pour contribuer à l'effacement de toute frontière, de tout préjugé, de toute peur. 5 Monsieur Kairos Parfois, nous surprenons, entrevoyons en nous des perceptions, des réflexions, des états de conscience qui vont décidément au de là des limites de notre existence”. (Luigi Pirandello) « Se trouver face à un fou, savez-vous ce que c'est ? C'est être devant quelqu'un qui secoue tout ce que vous avez bâti en vous, autour de vous, la logique même de toute votre construction ». (Luigi Pirandello) 6 Monsieur Kairos Luigi Pirandello et son atelier de construction de personnages Nous voudrions aborder les thèmes de l'identité et de l'apparence, à travers un travail ancré dans notre présent et, en même temps, librement inspiré de l’œuvre de l'auteur italien, prix Nobel de littérature, Luigi Pirandello. L'écrivain sicilien nous a laissé un patrimoine littéraire, philosophique et théâtral infini. La légèreté, l'ironie et le tragique se mêlent sans cesse, donnant vie à des situations et à des personnages comiques, grotesques parfois, mais toujours profondément humains. Leur questionnement, leurs obsessions, leur désir de donner un sens à leur existence et à l'Univers entier, ont permis à l'auteur de développer sa vision de l'être humain et du monde. Sommes-nous libres d'agir, de choisir ? Sommes-nous sûrs de nous connaître ? Que voient les autres lorsqu'ils nous regardent ? Pouvons-nous modifier le cours de notre existence? Comme des papillons imprenables, fins et moqueurs, les réponses se cacheront partout, toujours un peu trop haut pour qu'on puisse les serrer dans nos mains. L'inspiration de Pirandello provenait toujours de son présent. Il écrivait souvent à partir de faits divers lus dans un journal. Dans ses nouvelles il a souvent abordé les thèmes et identifié les situations qu'il a ensuite développés dans les pièces de théâtre qui l'ont rendu célèbre dans le monde entier. La nouvelle comme un atelier, un laboratoire de création de personnages. C'est justement cet aspect de l'œuvre de Pirandello qui nous intéresse : l'exploration du labyrinthe infini de ses nouvelles, la rencontre avec des personnages et des situations hors du temps et à la théâtralité forte. Les tons et les couleurs de la comédie ne manqueront certainement pas. Le jeu du théâtre dans le théâtre, la scène comme espace de l'intime, de l'inconscient presque, les tragédies de ces personnages, ridicules à nos yeux, qui pourtant nous ressemblent tellement... Fabio Alessandrini 7 Monsieur Kairos Sources – références bibliographiques Luigi Pirandello Nouvelles pour un an Feu Mattia Pascal Un, personne et cent mille Gino Strada (médecin humanitaire) Les perroquets verts Buskashi Amin Maalouf Les identités meurtrières Tzvetan Todorov La littérature en péril 8 Monsieur Kairos Photo de Christophe Leclaire « Les créatures du poète sont plus vraies que les créatures de chair et de sang, parce qu’elles sont inépuisables. C'est pourquoi les personnages sont mes amis, mes compagnons, ceux grâce à qui nous sommes reliés aux autres humains, dans la chaîne des êtres et dans la chaîne de l'histoire ». (Charlotte Delbo) 9 Monsieur Kairos Biographies Fabio Alessandrini, comédien, auteur associé à DSN - Scène nationale de Dieppe. Il est diplômé de l’Ecole d’Art Dramatique du Teatro Stabile de Gènes, en 1988. Au théâtre, il a participé à de nombreux spectacles, du repertoire classique et contemporain, avec le théatre de Gênes et avec d'autres compagnies nationales (Moliere, Gozzi, Goldoni, Rostand, Shakespeare, Ibsen, Koltes, Tchekhov...). Il a été dirigé, entre autre, par Alfredo Arias, Simone Benmussa, Marco Sciaccaluga, Carlo Cecchi. Entre 2000 et 2008 il a été en résidence à l’Espace Jean Legendre - Théâtre de Compiègne, où il a présenté les spectacles La Conquête du Mexique (F. Alessandrini) Une fois, un jour (d’après le roman de Erri De Luca, m.e.s Marc Feld) Distants (F. Alessandrini, R. Maranzana, J.P. Pagliari) Touche (F. Alessandrini, C. Tolazzi) Cherchevent (C. Tolazzi) La Cage (Stefano Massini) 2 Frères (Fausto Paravidino) Ces petits mouvements du cœur (d'après des textes et des chansons de F. De André et G. Gaber) La Voix de l'Arbre (F. Alessandrini). A Dieppe DSN, il a collaboré avec l'écrivain libanais Amin Maalouf à l'écriture et à l'interprétation de la soirée spectacle Voyage au pays de Kairos. Il enseigne techniques de jeu à l’École d’art dramatique de Udine, Italie. Au Cinema, il a travaillé avec Dino Risi, Costanza Quatriglio, Gianni Amelio, André Téchiné et Marco Tullio Giordana. Yann Collette, comédien. Né le 14 avril 1956 à Cannes. Enfance ordinaire à Paris. Études scolaires joyeusement interrompues par l’arrivée inopinée d’un sarcome de l’oeil gauche. Condamné par la médecine, il décide de prendre les choses en main. Bref passage au Cours Simon, puis à la rue Blanche. Création du Théâtre du Chapeau Rouge avec Pierre Pradinas et Catherine Frot. Depuis, il joue les plus grands personnages au théâtre : Othon, Madame de Sade, Iago, Baron de Touzenbach, Valmont, le Diable du Livre de Job, El Pelele, Bartleby, Winnie… Georges Lautner lui offre son premier grand rôle au cinéma dans La Maison Assassinée. 10 Il a tourné avec Jacques Rivette (Jeanne la Pucelle), Edouard Molinaro (Le Souper), Enki Bilal (Bunker Place Hotel, Tykho Moon, Immortel), Manuel Flèche (Marie-Louise ou la permission), Philippe de Brocal (Le Bossu), Philippe Garrel (J’entends plus la guitare), Robert Altman (Prêt-à-porter), Marc Caro (Dante 01), Bernie Bonovoisin (Les démons de Jésus)… Il a aussi tourné pour la télévision, notamment dans Le Cri de Hervé Basle. Il a tourné la pièce Le Tramway mise en scène par Krzysztof Warlikowski (Adélaïde en mars 2012). Il a interprété Winnie dans Oh les beaux jours au Théâtre de la Commune. Sonia Masson, comédienne, chanteuse et metteur scène. Née à Paris, elle se forme à l’Ecole du Théâtre d’Art de Moscou sous la direction d'Oleg Tabakov. De retour en France, elle s’oriente vers les performances littéraires, les fictions radiophoniques, et elle participe au gestes théâtraux de B. Bonvoisin Slogans et La Laïcité estelle soluble dans le Sarkozysme. L’éclectisme de son parcours la conduira à assister des metteurs en scène de théâtre (C. Guerre, D. Mesguich) comme d’opéra (L. Dodine), à être scripte (L’île de P. Lounguine) ou coach (E. Kusturica dans L’affaire Farewell), à chanter dans Laborintus de L. Berio à Londres et Cologne, ou à produire pour France Culture Les têtes d’Iljetu, monologue inédit de B. Noël et André Masson, peintre poète. En 2011 elle présente La Vie de Galilée - ébauche de B. Brecht au CNSAD, et signe en 2013 la mise en scène du Journal d'Anne Frank de G. Fried, à l'Opéra de Metz. Depuis 2012, elle propose Les mots de tes couleurs, cycle de lectures dédié à la peinture à la Galerie J.-F. Cazeau, et se consacre avec sa compagnie Le lampion à des performances qui font se rencontrer poésie et musique improvisée: Aragon, ce couteau dans mon cœur, Robert Desnos… Eh ! Pourquoi pas ?… 11 Présentation de la Compagnie Créée en octobre 2000, la Compagnie TEATRO DI FABIO a donné vie à une dizaine de spectacles qui ont tourné, ou tournent, en France et en Italie. Elle a été en résidence artistique à l’Espace Jean Legendre – Théâtre de Compiègne – de janvier 2001 à décembre 2008. Elle assure également une présence constante en milieu scolaire, en proposant le théâtre comme instrument de découverte et de conscience de soi. Écriture contemporaine et rencontre de différentes disciplines artistiques. Toutes les créations de la Compagnie sont nées de la nécessité de se confronter à des thèmes et à des questions de notre société. Sa vocation est de promouvoir la dramaturgie contemporaine et de favoriser le dialogue des arts. Son activité est accompagnée par la DRAC Picardie, par le Conseil Régional de Picardie, par le Conseil Général de l’Oise et par la Ville de Compiègne. Autres spectacles de la compagnie La Conquête du Mexique (2000) – de Fabio Alessandrini. Les faits historiques deviennent une métaphore tragi-comique, où l'homme de toute époque peut reconnaître ses rêves et ses peurs. Le spectacle a été représenté en France et en Italie. Une fois, un jour (2002) - d’après le roman de Erri De Luca, avec une phase de création à Rome et à Naples et une tournée dans le réseau des Scènes Nationales françaises. Distants (2003) – de F. Alessandrini, R. Maranzana et J.P. Pagliari, autour des thèmes du voyage et de l’émigration. Dans un mélange de théâtre, de musique et de danse, le spectacle raconte des histoires d’hommes, d’amitié, de conflits, de vie. Des histoires de migrations. Touche (2005) - de Fabio Alessandrini et Carlo Tolazzi. Basé sur des récits d’anciens footballeurs et ère entraîneurs de 1 division italienne, le spectacle explore les coulisses du football professionnel et affronte les thèmes du dopage, des addictions, des frontières entre le sport et l’économie. Cherchevent (2006) - de Carlo Tolazzi, autour du thème de la Grande Guerre. Des dialogues serrés, à la fois violents et drôles, une réflexion sur la difficulté de fréquenter et écouter sa propre conscience, d’affirmer le respect de soi et des autres à tout prix, d’aimer et défendre la vraie liberté, notre vraie terre à tous, toujours et partout. La Cage (2007) - de Stefano Massini. La rencontre, après onze ans, entre une mère et sa fille. Un texte fort, émouvant, qui explore l’univers des relations familiales, leur force, mais aussi les difficultés, les incompréhensions, les silences, l’amour étouffé... 2 Frères (2008) - de Fausto Paravidino, où théâtre et musique vivante se rencontrent encore pour donner vie à une histoire drôle et tragique à la fois, où l’on parle de la jeunesse, des relations amoureuses et familiales et de la difficulté de prendre en main sa propre vie. Prix à la création dans e le cadre du 3 Festival L’Oise au Théâtre d’Ermenonville. Ces petits mouvements du cœur (2010) – spectacle musical d'après des textes et des chansons de Fabrizio De André et Giorgio Gaber. Des histoires, racontées ou chantées qui explorent la relation amoureuse, les sentiments de l'homme, ses désirs, ses peurs, jusqu'à fouiller sans pitié les recoins les plus intimes, les plus inconfortables et comiques de son âme. La voix de l'arbre (2012) – de Fabio Alessandrini - A-t-on jamais vu un arbre prendre ses racines en mains, ou plutôt dans ses branches, et commencer à marcher ? Que ferions-nous si l’élément le plus nécessaire à notre survie, l'eau, venait à nous manquer ? Un voyage fantastique, l'odyssée d'un arbre aux yeux d'enfant, autour de thèmes tels que le déracinement, la différence, le respect de soi et de l'environnement. Un spectacle pour les enfants, qui parle au cœur de l'enfant qui est en nous tous. 12 MONSIEUR KAIROS CONTACTS COMPAGNIE Compagnie TEATRO DI FABIO Espace Jean Legendre – Théâtre de Compiègne Scène nationale de l'Oise en préfiguration Place Briet Daubigny, 60200 Compiègne. Tél +33 06 64 64 60 50 // Fax +33 03 44 97 35 34 Courriel : [email protected] Site : www.teatrodifabio.com Laura Biondi chargée de production (+33) 06 63 39 92 41 Fabio Alessandrini responsable artistique (+33) 06 64 64 60 50 CONTACT DIFFUSION Edna Fainaru (+33) 06 81 33 04 43 [email protected] CONTACT PRESSE Élodie Kugelmann (+33) 06 62 32 96 15 [email protected] 13