La fibrillation auriculaire : au cœur du problème
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La fibrillation auriculaire : au cœur du problème
La fibrillation auriculaire : au cœur du problème Cette brochure a été spécialement conçue pour les personnes souffrant de fibrillation auriculaire (FA), un trouble souvent décrit comme un rythme cardiaque irrégulier (aussi appelé arythmie). Elle explique ce qui se passe dans votre cœur lors d’une fibrillation auriculaire et quels sont les facteurs de risque et symptômes associés à la FA. Elle traite aussi des complications tardives qui peuvent apparaître en l’absence d’une surveillance et d’un traitement appropriés et ce que vous pouvez faire pour améliorer et maintenir votre qualité de vie. Table des matières Le cœur et le battement cardiaque __________________________ 1 Comprendre la FA ___________________________________________ 3 Comment traiter la FA ________________________________________ 9 Mieux vivre avec une FA _____________________________________ 13 Glossaire ____________________________________________________ 17 Le cœur et le battement cardiaque Faisceau de His Nœud sinoauriculaire Fibres de Purkinje Nœud auriculoventriculaire OD = oreillette droite OG = oreillette gauche 1 VD = ventricule droit VG = ventricule gauche Le cœur et le battement cardiaque Le cœur est un muscle d’environ la taille d’un poing. Il comporte quatre sections principales appelées cavités, soit deux cavités collectrices, les oreillettes (situées dans la partie supérieure du cœur) et deux cavités d’expulsion, les ventricules (situées dans la partie inférieure du cœur). Le rôle du cœur consiste à pomper le sang dans tout l’organisme; il travaille chaque seconde, chaque jour de votre vie. Le cœur possède son propre système électrique qui lui commande de battre, habituellement entre 60 et 80 fois par minute (au repos). Il fournit ainsi à vos organes et à vos cellules le sang et l’oxygène dont ils ont besoin pour fonctionner. Le cœur doit se dilater et se contracter pour exercer sa fonction de pompage du sang. Ce mouvement cyclique est régulé par un signal électrique qui prend naissance dans l’oreillette droite et qui est déclenché par le stimulateur naturel du cœur — un groupe de cellules appelé nœud sinusal ou nœud sino-auriculaire (SA). L’onde se propage ensuite au nœud auriculo-ventriculaire (AV), puis aux ventricules. Le signal électrique coordonne l’activité des différentes parties du cœur, lui permettant ainsi de battre à un rythme régulier. Le cœur possède son propre système électrique qui lui commande de battre. 2 Comprendre la FA La FA est le type le plus commun d’arythmie (battements cardiaques irréguliers). 3 Lorsque vous souffrez de FA, votre cœur ne bat plus en rythme Comprendre la FA La FA est le type le plus commun d’arythmie (battements cardiaques irréguliers). En présence d’une FA, le signal électrique qui régule le battement cardiaque devient confus. Les oreillettes « palpitent » de façon rapide et désordonnée, ce qui modifie le rythme normal du cœur et entraîne une contraction irrégulière et généralement rapide des cavités d’expulsion (ventricules). La FA peut entraîner des symptômes, ou pas La FA peut survenir de façon intermittente ou être présente en permanence. Certaines personnes présentent des symptômes très distinctifs lors d’un épisode de FA tandis que d’autres peuvent ne présenter aucun symptôme. Toutefois, une même personne peut parfois ressentir des battements cardiaques irréguliers et ne rien remarquer de particulier à d’autres moments. Quoi qu’il en soit, la FA est une affection à prendre au sérieux. Les palpitations (battements cardiaques irréguliers et accélérés, habituellement perçus comme des tambourinements rapides dans la poitrine) sont les symptômes de la FA les plus communs. Vous pouvez également présenter d’autres symptômes, notamment : • de la fatigue ou une sensation de faiblesse; • des étourdissements ou des évanouissements; 4 • u ne douleur ou un inconfort dans la poitrine, ou de l’essoufflement (notamment en cas d’effort ou d’anxiété); • une fatigue anormale après la pratique d’une activité physique. Les causes de la FA L’âge est un important facteur de risque de FA. À mesure que l’on vieillit, notre cœur subit certains changements qui nous rendent plus vulnérables face à cette affection. Bien que plus fréquente après 65 ans, la FA peut aussi apparaître à un plus jeune âge. Dans bien des cas, la cause sous-jacente de la FA est inconnue. Chez certaines personnes, la FA est attribuable à un problème de santé préexistant, comme une pression artérielle élevée (la plus fréquente des causes connues), une anomalie cardiaque structurale (comme une affection des valvules du cœur), une infection ou une inflammation du cœur (myocardite ou péricardite), une maladie du cœur congénitale, l’obésité, une crise cardiaque, une insuffisance cardiaque congestive (ICC), une maladie des poumons (comme une bronchite ou une pneumonie), une hyperthyroïdie (suractivité de la glande thyroïde) ou une consommation excessive d’alcool. Il existe cependant d’autres causes responsables de la FA, et celle-ci peut également survenir sans raison apparente chez certaines personnes. 5 Les différentes formes de FA Il existe trois types de FA en fonction de la durée des symptômes. La FA paroxystique : De temps en temps, le cœur se met à battre de façon irrégulière. Les épisodes sont temporaires (parfois récurrents) et peuvent apparaître et disparaître d’eux-mêmes. Ils ne durent habituellement pas plus d’une semaine. La FA persistante : Les épisodes durent plus d’une semaine et ne disparaissent pas d’eux-mêmes; un traitement médical est nécessaire pour rétablir le rythme normal du cœur. La FA permanente : Les battements cardiaques sont irréguliers depuis plus d’un an et ne reviennent pas à la normale, même avec un traitement médical. Certains patients qui présentent une FA permanente n’éprouvent aucun symptôme. 6 Le fardeau de la FA La FA touche un plus grand nombre de personnes chaque année Le risque de développer une FA s’accentue avec l’âge. De plus, en raison de l’allongement de l’espérance de vie des Canadiens et Canadiennes, la FA devrait toucher de plus en plus de personnes. Au Canada, environ 3 % de la population âgée de plus de 45 ans et 6 % de celle de plus de 65 ans souffrent de FA. À l’heure actuelle, quelque 250 000 Canadiens et Canadiennes présentent une FA. Après 55 ans, la fréquence de FA double à chaque décennie de vie. La FA est une affection qu’il faut prendre au sérieux en raison de ses lourdes conséquences La FA augmente votre risque de subir un accident vasculaire cérébral (AVC). Parce que le cœur bat de façon irrégulière en présence d’une FA, des caillots de sang peuvent se former dans les cavités cardiaques (oreillettes). Ces caillots peuvent ensuite migrer vers le cerveau ou d’autres parties du corps. Un caillot sanguin qui se loge au niveau du cerveau peut entraîner un AVC. Le risque d’AVC varie selon les individus. Il peut être aussi faible que 1 %, ou atteindre 15 % dans certains cas. Ce risque augmente avec l’âge, et un tiers des AVC après 60 ans sont causés par la FA. De plus, on estime que les personnes souffrant de FA courent un risque entre trois et cinq fois plus élevé que les autres de subir un AVC provoqué par un caillot (AVC ischémique). La FA peut aussi entraîner des lésions cardiaques à long terme. 7 Avec le temps, lorsque le cœur bat de façon irrégulière pendant de longues périodes (plusieurs semaines ou mois), le muscle cardiaque peut finir par s’endommager et ne plus être capable de pomper le sang normalement. Des complications peuvent alors apparaître, comme une insuffisance cardiaque ou d’autres maladies du cœur. La présence d’une FA augmente votre risque d’hospitalisation Un tiers des hommes et la moitié des femmes qui souffrent de FA devront un jour ou l’autre être hospitalisés en raison de cette affection. Le taux d’hospitalisation pour cause de FA a augmenté au cours des dernières années et représente maintenant le tiers de toutes les hospitalisations liées aux arythmies cardiaques. Les nombreuses visites à l’hôpital en raison d’épisodes répétés de FA peuvent grandement perturber votre vie et être la source d’un stress émotionnel et physique important pour vous et votre famille. Qui consulter pour le traitement de votre FA Chez les personnes qui ne présentent aucun symptôme, il se peut que la FA soit décelée tout à fait par hasard, au cours d’une consultation médicale pour un autre problème de santé ou à l’occasion d’examens de routine. Par contre, si vous présentez des symptômes, la meilleure chose à faire est de consulter votre médecin de famille. Celui-ci vous soumettra à des tests préliminaires puis pourra vous orienter vers un cardiologue. Vous pourrez également être orienté vers un cardiologue spécialisé dans les troubles du rythme cardiaque (un électrophysiologiste). 8 Comment traiter la FA Votre médecin déterminera la stratégie à privilégier en fonction de vos symptômes et de vos facteurs de risque. 9 En raison des complications graves que peut entraîner la FA, il est important que vous compreniez comment traiter efficacement cette affection. Votre médecin décidera avec vous du meilleur traitement à envisager. Les objectifs de la prise en charge de la FA : • réduire votre risque d’AVC; • réduire le fardeau de la FA sur votre qualité de vie; • r éduire votre risque d’hospitalisation ainsi que de maladies causées par une faiblesse cardiaque prolongée. Comment traiter la FA Plusieurs options thérapeutiques sont offertes pour traiter et/ou prévenir les complications associées à la FA Traitements médicamenteux de la FA À l’heure actuelle, les médicaments constituent le traitement standard de la FA. Deux stratégies sont habituellement utilisées à cette fin : le contrôle du rythme cardiaque et le contrôle de la fréquence cardiaque. Votre médecin déterminera la stratégie à privilégier en fonction de vos symptômes et de vos facteurs de risque. Le contrôle du rythme cardiaque s’effectue par la prise de médicaments qui visent à rétablir le rythme normal du cœur et le maintenir (antiarythmiques). Dans le contrôle de la fréquence cardiaque, les médicaments administrés servent à ralentir la fréquence des battements du cœur. La majorité des personnes atteintes de FA nécessitent un fluidifiant sanguin (anticoagulant ou antiplaquettaire) pour réduire leur risque 10 d’AVC. Le choix de ce médicament dépendra de vos facteurs de risque d’AVC, notamment le fait de présenter une insuffisance cardiaque, une pression artérielle élevée ou un diabète, d’être âgé de plus de 75 ans, ou encore d’avoir des antécédents d’AVC ou de mini-AVC (ischémie cérébrale transitoire ou ICT). Dans la plupart des cas, ces médicaments devront être pris à vie. Traitements non médicamenteux de la FA Lorsque les traitements médicamenteux ne sont pas efficaces ou provoquent des effets secondaires désagréables, le recours à un autre type de traitement peut être envisagé. Votre médecin pourrait décider de vous soumettre à une cardioversion électrique, une intervention qui consiste à faire subir un « choc » au cœur pour lui permettre de retrouver un rythme normal. Ce traitement est effectué à l’aide d’un appareil appelé défibrillateur, qui transmet une brève impulsion électrique entre deux électrodes appliquées sur votre poitrine et votre dos. Dans certains cas, une ablation par cathéter peut également être réalisée pour traiter la FA. Cette procédure consiste à pratiquer de multiples incisions à des endroits stratégiques dans les cavités du cœur (oreillettes). On utilise une forme particulière d’énergie (habituellement la radiofréquence) pour détruire ou éliminer les tissus anormaux du cœur qui provoquent la défaillance électrique. La présence de ces lésions permet d’isoler et d’interrompre les impulsions électriques responsables de la FA. 11 Le meilleur traitement pour vous Le traitement de la FA doit être adapté aux besoins particuliers de chaque patient. Il existe plusieurs façons de traiter cette affection, et votre médecin vous expliquera les bienfaits et les effets secondaires possibles de chacune d’elles avant de choisir celle qui sera la plus appropriée à votre condition. Vu le vaste éventail de traitements disponibles pour traiter la FA, il n’est pas rare que l’on doive en essayer plusieurs avant de trouver celui qui vous convient le mieux. Soyez patient — il en va de votre santé. Vous ne devez jamais cesser de prendre vos médicaments parce que vos symptômes ont disparu ou que vous avez l’impression que votre traitement est inefficace. Rappelez-vous que vos médicaments servent aussi à réduire votre risque de présenter des complications tardives liées à la FA. Parlez à votre médecin si vous avez des préoccupations concernant votre traitement. Les effets secondaires de votre traitement Comme la plupart des médicaments, les produits utilisés pour traiter la FA peuvent causer des effets secondaires. Certains de ces effets peuvent être légers et cesser peu de temps après le début du traitement, alors que d’autres peuvent durer plus longtemps et être plus incommodants. Dans un cas comme dans l’autre, vous ne devez pas interrompre votre traitement sans en avoir d’abord parlé à un médecin. 12 Mieux vivre avec une FA Pour bien des gens, vivre avec une FA est un défi quotidien. 13 Conseils pratiques Pour bien des gens, vivre avec une FA est un défi quotidien. Certains choix dans vos habitudes de vie peuvent cependant vous aider à composer avec cette affection : • R estez physiquement actif, mais avant d’entreprendre une activité physique nécessitant un gros effort, consultez votre médecin ou votre infirmière; ils pourront vous préciser ce qui constitue un degré d’activité sécuritaire et raisonnable pour vous. • S uivez un régime faible en graisses saturées et sodium, incluant des légumes, des fruits, des fibres et des protéines maigres. Demandez à votre médecin, à votre infirmière ou à votre pharmacien de vous prodiguer des conseils en matière d’alimentation, surtout si vous prenez des anticoagulants par voie orale. • É vitez les principaux facteurs déclenchants d’arythmie. Limitez votre consommation d’alcool, cessez de fumer et évitez de vous exposer à la fumée secondaire. Mieux vivre avec une FA 14 • F aites mesurer votre pression artérielle et votre taux de cholestérol régulièrement, selon les recommandations de votre médecin. Si vous présentez des valeurs élevées, gardez-les sous contrôle en modifiant vos habitudes de vie et en prenant vos médicaments selon les directives de votre médecin. • R éduisez votre stress et trouvez des façons de gérer les sources de stress inévitables. • R appelez-vous que certains médicaments en vente libre et produits naturels (produits à base de plantes médicinales ou suppléments alimentaires) renferment des substances susceptibles d’interagir avec vos médicaments. Consultez votre médecin et votre pharmacien avant de prendre tout produit naturel ou tout autre médicament que ceux qui vous ont été prescrits. • R endez-vous à tous vos examens médicaux — un suivi rigoureux de votre état de santé vous aidera à maintenir votre qualité de vie. Quand consulter votre médecin Il est important de consulter votre médecin si vous : • p résentez une faiblesse ou une fatigue marquée, des étourdissements, des évanouissements, des pertes de conscience, de la difficulté à respirer ou des douleurs à la poitrine; • ressentez un malaise général inhabituel; • présentez des épisodes de saignement; • êtes préoccupé par les effets secondaires de vos médicaments. 15 16 Glossaire 17 Ablation : intervention visant à pratiquer de multiples incisions à des endroits stratégiques au niveau des oreillettes du cœur en vue d’isoler et d’interrompre les impulsions électriques responsables de la FA. Accident vasculaire cérébral (AVC) : événement qui survient lorsqu’un vaisseau sanguin qui transporte l’oxygène au cerveau éclate ou est obstrué par un caillot, laissant une partie du cerveau privée du sang (et de l’oxygène) nécessaire à sa survie. Anticoagulant : médicament destiné à éclaircir le sang et à prévenir les caillots. Antiplaquettaire : médicament destiné à inhiber la fonction des plaquettes dans le sang. Arythmie : toute modification du rythme normal du cœur. Caillot : masse de sang pouvant se former lorsque la circulation est ralentie. Cardioversion : intervention visant à rétablir le rythme sinusal normal du cœur. La cardioversion peut être réalisée au moyen d’impulsions électriques (cardioversion électrique) ou de médicaments (cardioversion pharmacologique). Glossaire Fibrillation auriculaire (FA) : le type le plus courant d’arythmie. En présence d’une FA, les oreillettes « palpitent » de façon rapide et désordonnée, ce qui modifie le rythme normal du cœur. 18 Fréquence cardiaque : vitesse à laquelle le cœur bat. Bien qu’elle varie d’une personne à l’autre, la fréquence cardiaque normale au repos se situe entre 60 et 100 battements par minute. Hypertension : pression artérielle élevée, habituellement définie par des valeurs systolique et diastolique respectivement supérieures à 140 et 90 mm Hg (140/90). On estime qu’une pression artérielle normale s’établit à environ 120/80. Insuffisance cardiaque : affection caractérisée par l’incapacité du cœur à pomper suffisamment de sang vers les autres organes. Le cœur continue à fonctionner, mais son efficacité est restreinte. Les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque éprouvent de la difficulté à pratiquer une activité physique, car ils s’essoufflent et se fatiguent rapidement. Oreillette : petite cavité supérieure du cœur. Au nombre de deux, les oreillettes reçoivent le sang des différents organes (droite) et des poumons (gauche). Rythme cardiaque : cadence à laquelle s’effectue la succession des battements du cœur. Ventricule : cavité inférieure du cœur. Au nombre de deux, les ventricules pompent le sang vers les différents organes (gauche) et les poumons (droit). 19 Lorsque j’ai appris que je souffrais de fibrillation auriculaire, en 2005, je n’avais jamais entendu parler de cette affection. J’étais angoissé à la suite de ce diagnostic et je m’inquiétais de ce qui adviendrait de ma carrière de hockeyeur. À l’époque, les sources d’information sur la FA étaient plutôt limitées, ce qui ne m’a pas aidé. Heureusement, les choses évoluent rapidement, et la fibrillation auriculaire est aujourd’hui davantage reconnue comme une affection potentiellement grave, mais traitable. Plus vous vous renseignez sur la fibrillation auriculaire, mieux vous serez préparé à faire face à ses effets, et plus vous pourrez influencer votre état de santé. Je suis la preuve vivante qu’avec un traitement approprié, il est possible de profiter d’une longue vie pleinement satisfaisante malgré la FA. Mario Lemieux 20 www.fmcoeur.ca Copyright © 2010 sanofi-aventis. 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