Paul Verlaine, Fêtes galantes - Site des Lettres Académie de Rouen

Transcription

Paul Verlaine, Fêtes galantes - Site des Lettres Académie de Rouen
Paul Verlaine, Fêtes galantes
Pistes de lecture pour « En patinant »
L'usage des stéréotypes:
•
les saisons de l'amour (toutes nommées dans le poème), et leurs images conventionnelles,
•
Le langage des fleurs, leurs parfums,
•
le vent, du zéphyr à la bise,
cet usage évoque bien une nature de convention, qui sert à la fois de cadre et d'écho
métaphorique à l'amour.
Un récit rétrospectif:
•
Une histoire d'amour rythmée par les saisons, soumise à leur climat.
•
Analyse des temps, du passé simple dès le premier vers pour aboutir au présent
d'énonciation dans l'avant dernier quatrain et au futur dans le dernier vers. Mais on
remarque nombre d'occurrences du présent de vérité générale:
•
le récit de l'évolution des relations de « Vous » et « moi » semble être soumis aux règles
de toutes les amours.
Les illusions du désir:
« Vous » et « moi » sont les « dupes » de l'amour, de la séduction, mais aussi des charmes
trompeurs de la nature:
-le désir nait au printemps, s'impose en été, se modère en automne...
-Pas de passion amoureuse, mais la courbe naturelle du désir, plus fort que la volonté des
amants qui « cèdent ».
Une vision assez négative, dès les débuts:
-les cinq sens sont « à la fête », mais préludent à la crise
-les baisers sont « superficiels »
-les sentiments « à fleur d'âme »
-les amants ne sont pas passionnés, jouissent « sans enthousiasme »: ce serait là le bonheur
sans conséquence du printemps. L'été affole les amants d'un « ridicule/Vertigo » qui les livre
aux « tristesses moites » dont les délivre l'automne.
Le renversement des stéréotypes
Il ne s'agit cependant pas d'un poème de la mélancolie saturnienne, ou de la version
verlainienne du « post coïtum anima tristis » d'Ovide, bien au contraire. Poème ironique et
joyeux, il nous montre l'automne et l'hiver comme les saisons qui libèrent les amants des
pesanteurs du désirs et des banalités érotiques: fi des « mauvaises habitudes », « filons », « en
patinant », avant le retour des fleurs, telle semble la morale inattendue et ironique de ce
poème qui fonctionne à bien des égards comme une fable.
Texte édité par des professeurs de l’Académie de Rouen - http://lettres.ac-rouen.fr/verlaine/index.htm