automne et hiver - Rhône
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automne et hiver - Rhône
AUTOMNE ET HIVER LARS NOREN ... ? « Mise en scène ~ } Hadda Djaber ... Leila Soleil (...) Une creation Leila Soleil La pièce Une famille suédoise de classe moyenne. Le père est médecin, alcoolique et plutôt absent. La mère d’apparence aimante mais plutôt dominatrice et enfin deux sœurs, Ann et Ewa, que presque tout oppose. C’est autour d’un repas que l’attention se concentre. On parle de choses insignifiantes, dialogue de sourds que Lars Norén, tel un chef d’orchestre, conduit avec un humour féroce. Ann, mal aimée et malheureuse veut déchirer le voile du mensonge et de l’hypocrisie. A la fois victime et bourreau elle force les autres, sa sœur, son père, sa mère à rompre le silence. Chacun mettra à nu ses démons. Automne Hiver est un texte âpre qui dévoile les vérités d’une famille suédoise en crise mais ces drames peuvent se rencontrer dans n’importe quelle autre famille : non-dits, lâcheté, incommunicabilité… thèmes universels .* * L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. www.arche-editeur.com Les textes slamés ne sont pas écrits par Lars Noren. 2 AUTOMNE HIVER De Lars Norén Mise en scène : Hadda Djaber Avec Françoise Fouquet : Cécile Marroco : Alice Robert : Olivier Rougerie : Margareta Ann Ewa Henrik Création lumière – Scénographie : Création son : Création film et vidéo : Cyril Bossard Yves Henri Stéphane Lambert Arnaud Deparis En partenariat artistique avec le CCO Villeurbanne [email protected] – www.leilasoleil.fr 3 Autour de la famille rêvée Pour créer cette pièce de Lars Noren nous nous sommes installés dans un quartier de Villeurbanne : Saint-Jean Nous avons souhaité intégrer des habitants à notre création Pour cela nous nous sommes fait connaître Nous avons rencontré des femmes, des hommes, travailleurs sociaux, animateurs A notre soirée slam nous avons rencontré un bel enthousiasme A plusieurs reprises, nous avons lu un, deux, trois extraits d’Automne et Hiver Nous avons discuté, échangé autour de la famille Celle de nos rêves Nous avons trouvé un écho et des habitants nous ont suivis Ecriture slam, expression théâtrale, improvisations Travail exigeant, présence régulière et constante de part et d’autre Toujours la famille de nos rêves Celle que nous avons choisie Celle qui nous a choisis Pas celle que l’on nous impose Pas celle présentée comme modèle Par ceux qui manifestaient pour dénier un droit acquis à d’autres parce que différents La famille de nos rêves C’est celle où la parole est reine, Celle qui ouvre les bras lorsqu’on a le cœur gros Celle qui accueille l’autre avec ses différences La famille de nos rêves c’est celle soudainement née Et peut-être éphémère… Avec Automne et Hiver Lars Noren nous offre un texte fort, actuel, arrimé à notre société Une société en crise qui fragilise même les plus aisés Il nous donne à voir l’image d’une famille Où les non-dits accumulés font des ravages Et où il suffit d’une étincelle pour que le désespoir explose Une famille universelle où chacun pourrait se reconnaître. Hadda Djaber 4 L’auteur : Lars Norén Lars Norén est Né en 1944 à Stockholm. Poète, romancier, dramaturge. Il publie son premier recueil de poèmes, Lilas, Neige, en 1963, suivi un an plus tard de Résidus verbaux d’une splendeur passagère. Après la mort de sa mère, Lars Norén est interné en hôpital psychiatrique pour schizophrénie. Il continue néanmoins à écrire et à publier de la poésie, puis un roman, Les Apiculteurs (1970), portrait vif et sans complaisance d’une jeunesse désœuvrée, bientôt suivi d’un second, Au ciel souverain (1972). En 1973 Lars Norén voit monter sa première pièce (Le lécheur de souverain). Depuis lors, ses œuvres dramatiques sont montées dans le monde entier. La moitié sont traduites en français, dont La Veillée, Le Sourire des mondes souterrains 1992, Catégorie 3:1 et Détails et enfin Démons à l’Odéon dans la version d’Ostermeier sous le titre de Dämonen en décembre 2010. Lars Norén, qui a dirigé le Théâtre national de Suède, est depuis 1999 directeur artistique du Riks Drama, la troupe permanente du Riksteatern, le théâtre itinérant suédois. Il est considéré comme l’un des plus grands auteurs dramatique de notre époque. 5 La mise en scène : Hadda Djaber Elle fonde en 1986 la Compagnie Leila Soleil à la faveur du spectacle qui porte le même nom « Leila Soleil ». Hadda Djaber écrit et met en scène ses propres textes et adapte des textes d’auteurs contemporains avec parfois un clin d’œil aux écrivains des siècles antérieurs. En 2000, durant la résidence de la compagnie Leila Soleil elle crée le festival « Théat’Réalités » où elle assure la direction artistique avec Fernanda Leite au CCO Villeurbanne ; ce festival, résolument contemporain, continue aujourd’hui sa route avec d’autres équipes chaque année au mois de mars. Hadda Djaber est également conteuse et comédienne. A ce jour, à son actif, une vingtaine de mises en scène dont Shahrazade ou la métamorphose d’un roi (texte original) – les Lettres d’Algérie (adaptation des lettres parues dans le Monde au moment de la terreur en Algérie) – Théâtre en Cabaret Garcia Lorca – Une petite douleur d’Harold Pinter (avec la complicité de l’auteur et de son traducteur Jean Pavan) – En jeune public Liouba, la sorcière (texte original – 4 ans de tournées 4 000 spectateurs) – Les contes tsiganes (spectacle créé sur le terrain des gens du voyage de la Feyssine avec la complicité des Manouches – 3 ans de tournées – 3000 spectateurs) – Dernière création : La Putain Respectueuse de Jean Paul Sartre. Elle travaille depuis 6 ans dans le cadre des lectures du festival « Textes à Dire Rhône-Alpes » dernières lectures : De Samarkand à Kaboul – Nouvelles du Sud de l’Italie – Sorcière qui es-tu ?...du Bronx à Manhattan, New York City, Promenade au Caire en taxi. Hadda Djaber est également impliquée dans des actions de formation théâtre (classes à PAC, ateliers artistiques, projets de main en main, Eureka) dans des lycées relevant de l’Académie de Lyon. Elle est également artiste intervenante dans le domaine du travail du corps et de la voix et, à ce titre, participe au plan d’action de formation des enseignants du second degré. 6 Les interprètes Françoise Fouquet (Dans le rôle de Margareta) Comédienne. Elle intègre le Conservatoire National Supérieur d’Arts Dramatiques de Paris, dans les classes de Michel Bouquet, Pierre Debauche et Antoine Vitez. CINEMA : Rôles dans une quinzaine de téléfilms et de courts- métrages (« La mésange » de Catherine CORSINI, « Maria Vaureil », « La vie de Jean-Jacques Audubon », « Jour de chien » …) et plusieurs films interactifs pour le département communication de La Villette. THEATRE : Rôles dans une trentaine de spectacles. « Le Cid » de Corneille, au Théâtre des Amandiers de Nanterre ,« Prométhée » d’Heiner Muller, au Théâtre de l’Est Parisien, « D’Artagnan » au Théâtre Mogador, dans une mise en scène de Jérôme Savary , « Agnès » dans une mise en scène de Catherine Anne…..Et sur Lyon, plusieurs spectacles au théâtre des Ateliers, avec Gilles Chavassieux, à la salle Gérard Philipe de Villeurbanne, avec Françoise Maimone et au TJA, avec Maurice Yendt, au théâtre des Célestins avec Claudia Stavisky. RADIO : enregistrement d’émissions pour France Culture. DOUBLAGE : pour des films télé et cinéma (« Le Grand Bleu » de Luc Besson, « Cyclo », « Camille Claudel » de Bruno Nuytens …). 7 Cécile Marroco (Dans le rôle d’Ann) THEATRE : Après des études les lettres modernes et d’art du spectacle, elle rentre au cours d’art dramatique Myriade dirigé par Georges Montillier. Elle intègre ensuite la 62e promotion de l’E.N.S.A.T.T et travaille avec Christian Schiaretti, Philippe Delaigue, Enzo Cormann, Christophe Perton, Sergeï Golomazov et Nicolaï Karpov. Après l’école, Christian Schiaretti l’invite à travailler au TNP sur « les langagières » avec Jean-Pierre Simeon. Elle part ensuite au Piccolo Teatro à Milan jouer dans Les Bacchantes d’Euripide en italien, sous la direction de Luca Ronconi.A son retour, elle est dirigée par JeanMarc Avocat dans Phèdre de Sénèque et Madame de Sade de Mishima. Elle s’intéresse ensuite à la relation entre la musique jazz et le théâtre et entame un travail avec des musiciens d’abord sur Aragon, Cocteau et Tzara en jazz puis joue dans plusieurs spectacles mêlant musique noire américaine et théâtre. Ensuite elle écrit et interprète son propre spectacle intitulé Les figues se cueillent le matin. CINÉMA : Parallèlement au théâtre, elle interprète quelques rôles pour le cinéma dans des longs métrages. ÉCRITURE : Aujourd’hui elle travaille à l’écriture et l’interprétation de son nouveau spectacle et collabore avec des metteurs en scène sur plusieurs projets comme George Dandin de Molière ou Automne – Hiver de Lars Norén. ENSEIGNEMENT : En plus de son activité de comédienne, elle enseigne en milieu scolaire et professionnel, forme des professeurs et a dernièrement participer à la création de la compagnie les Art’NiaKeuses. 8 ALICE ROBERT (Dans le rôle d’Ewa) THEATRE : Comédienne formée au Centre Dramatique National de Dijon et au Compagnonnage Théâtre à Lyon, elle a travaillé avec le Groupe Merci, la Cie Les Trois-Huit, la Cie Maccoco et Lardenois, l’Olympique Pandémonium, la Cie Gwénaël Morin, le Théâtre du Verseau, le Théâtre Craie, le collectif Traversant Trois, la Cie Métrognome, la Cie Omnibus, la Cie Pare-Choc, la Cie Persona, Les Bouchers de la Mer Noire, la Cie Waaldé... Elle est intervenue pour des petites formes ou des interventions artistiques auprès de l’IUFM de Lyon, de la Ferme du Vinatier, de la Bibliothèque de Lyon, du Théâtre la Renaissance à Oullins, du Théâtre de Vienne, de ChâteauRouge à Annemasse, du collège François Truffaut et de la Talaudière, du lycée de SaintRomain en Gal et de Firminy, du festival des Bravos de la Nuit à Pélussin... Elle a été artiste associée au Nouveau Théâtre du Huitième et elle a fondé la Chienne Hurlante, au sein de laquelle elle alterne le jeu et la mise en scène. 9 OLIVIER ROUGERIE (Dans le rôle de Henrik) THEATRE : Formé à l’ Ecole de la Comédie de Saint-Etienne, il obtient son premier contrat au TNP de Villeurbanne avec Georges Lavaudant ( «Baal» et «Dans la jungle des villes» de Bertold Brecht), puis travaille dans diverses compagnies ou théâtres, notamment avec Gilles Chavassieux ( «Néo, trois panneaux d’ Apocalypse» de J.P.Sarrazac), Nino d’Introna et Michel Belletante ( «Vestiaires», créé en 1995 (rôle de l’ arbitre) et repris en 2007 (rôle de l’ entraîneur)) ou André Tardy ( «la surprise de l’amour» de Marivaux (rôle de Lélio)). En 1990, il entame une collaboration fructueuse avec la Cie Art’M, et notamment son fondateur, Jacques Roux, avec qui il créera, pendant plus de 20 ans, des spectacles à caractère philosophique et/ou scientifique ( «Babel» «Al Kimya» «la danse de Buffon» «vous avez dit «hasard « ? «le bulldog de Darwin», etc), ainsi qu’ avec Gérard Guipont ( Le Radiant, Caluire). Depuis 2009, il ajoute à son parcours professionnel l’expérience riche d’enseignements du théâtre d’entreprise avec la Cie A nous de jouer, dirigée par Cyril Augier (textes sur le handicap «Dialogues de sourds», la parité «Mme le Directeur», le Développement Durable « L’ ABC du DD») En 2012, il devient le commissaire Bonenfant et travaille pour Pascal Martin (Mortelle Soirée) sur des scénarios policiers («Un bon coup de crayon», «Gare au gourou», «Marche nuptiale funèbre»). 10 La scénographie: Yves Henri (artiste plasticien lyonnais) Yves Henri se décrit comme «un bouffeur d’espace» qui a besoin d’avoir un rapport physique avec la matière. D’ailleurs, depuis 20 ans, il travaille le bois... et brûle ses sculptures ! Pour lui, un artiste a la même place que les autres dans la cité. Pas moins, pas plus. Il a pu observer que « la pratique artistique développe l’audace d’être soi et d’aller à la rencontre des autres ». Il sait aussi que création individuelle est création partagée – « nous avons besoin des autres pour créer ». Besoin de ces énergies collectives qui, cependant, doivent sans cesse se renouveler. A ses yeux, la production artistique n’est que la trace de l’essentiel : un bouquet de fleurs fanées, un morceau de temps figé. Sélection de ses dernières réalisations 2012 : Expo « Jai mangé mon père, jai mangé ma mère et ça va mieux » // galerie 116 art Villefranche :Expo 2012 : réalisation sculpture signal pour le parc des horizons Rillieux la Pape 2012 : Expo « Fragments noirs »Chapelle de La Bussière Rillieux 2012 : Expo « L’envol » Le Polaris Corbas 2012 : Scénographie « La P. respectueuse » Compagnie Leila Soleil Villeurbanne 2011 : Expo l’art et la matière Drome des collines 2011 : Réalisation structure éphémère « Le lapidé » église St Etienne Bathernay 2010: Exposition au Musée des moulages- Lyon « Tisserdétisserretisserlevoiledelamariéemisànuparsesamants » 2009-2010: Résidence au Musée des moulages - Université Lyon 2 2009: Création partagée, ARFRIPS- Caluire // La Guetteuse d’eau- Pierre-Bénite Réalisation « Mémoire vivante »-Jardin de la Paix- Rillieux-la Pape 2008: « Mourir, certes! »- Galerie le 116- Villefranche- sur- Saône 2007: « Façade » - Création partagée sur le bâtiment ITS- Caluire Entrée « Soli Lyon »-Place Bellecour - Lyon Performance- Théâtre des Asphodèles- Lyon 2006: « De cages en cages »- Galerie WM- Lyon Structures roulantes pour la Biennale de la danse- Lyon « Mémorial »-Jardin de la paix- Rillieux-la Pape 11 2005: « Jeux de voiles »- Grigny Structure habitable- Les Guinguettes- Lyon « Mourir, certes, mais la gueule ouverte! »- Festival d’humour- Villard de Lans 2004: Exposition « Le Petit Peuple des Guetteurs »- Musée d’Art Contemporain- Lyon Cage encagée- Les Jardins d’Hélys Saint Médard d’Exideuil 2003: « Jardins »-Exposition «La Chair et Dieu »- Jardin des Chartreux- Lyon 2002: « Les encagés »- Bateau Lavange- Lyon 2001: Expositions « On a pas tous les jours vingt ans »- Fort de l’Ecluse-Payd de Gex Lycée Marcel Sambat - Vénissieux « Pacifique Troupeau »- Saint Priest » La Vidéo : Arnaud Deparis (réalisateur) Il fabrique des films, des installations incluant des images en mouvement, des vidéos pour le Spectacle vivant, des captations, filme la danse. Établit des créations sur des créations en Recherchant de nouvelles esthétiques notamment en collaborant avec Le CCN de Créteil, la Compagnie Käfig, La Compagnie par Terre, Les Biennales de Lyon, le théâtre des Célestins et le CCO de Villeurbanne. De même pour l’art contemporain, en contribuant aux œuvres de Roland Baladi, Marc Oliviero, Eduardo Basualdo. Et la musique, avec particulièrement Shurik’n du groupe Iam, et Alpha Petulay. Il participe par deux fois aux spectacles de la compagnie Des Prairies, « Là commence le ciel » et « L’Opera nell’Opera », chorégraphiés par Julie Desprairies. Depuis 2011, il enseigne l’histoire de l’art et l’analyse filmique au Centre Factory, Ecole Supérieure de Cinéma au sein du Pôle Pixel de Villeurbanne. 12 Lu récemment dans la presse... 13 Articles de presse Le Progrès Villeurbanne - 09-10-2013 15 Le Petit Bulletin - janvier 2013 « La putain respectueuse » : une pièce méconnue à découvrir “La putain respectueuse” : une pièce méconnue Une pièce encore d’actualité «“La putain à découvrir. respectueuse” est une pièce encore peu connue, elle a été rarement montée sur scène”, explique Inspirée d’une histoire vraie, cette pièce de Hadda Djaber, directrice de la compagnie Leïla Jean-Paul Sartre dénonce avec force le racisme Soleil. À l’époque en effet, Sartre a eu des ennuis et la manipulation. À voir pour apprécier un bon pour avoir utilisé le mot “putain”… “Cette pièce moment de théâtre. date des années 1940, mais elle reste encore d’une terrible actualité. Elle montre surtout que Écrite par Jean-Paul Sartre, la pièce de théâtre les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on “la putain respectueuse” plonge le public dans croit”. Dans un décor épuré, toutes les formes de une petite ville des États-Unis, en pleine période manipulation explosent ainsi au grand jour : les de ségrégation raciale. Un Noir vient d’être menaces, le chantage, le charme, la promesse assassiné par le neveu du sénateur. À tour de d’une vie enfin meilleure… “Cette prostituée est rôle, plusieurs notables de la ville (un policier, au plus bas de l’échelle sociale, mais elle reste le sénateur, etc.) tentent de manipuler l’unique intègre en refusant de mentir aux autorités”, témoin de la scène, une prostituée, pour qu’elle souligne Karine Relevant, son interprète. La protège le véritable assassin en accusant un comédienne apprécie d’autant plus ce rôle qu’elle autre Noir à sa place. Venu se réfugier chez elle, le joua il y a quelques années pour entrer au ce dernier refuse de prendre un revolver pour se Conservatoire de Lyon ; un retour aux sources en défendre. Il s’enfuit, mais la machine infernale quelque sorte. Le résultat est convaincant avec est déjà en route… un jeu tout en finesse, alternant une sensualité troublante, la résignation, la révolte, etc. Le Une oeuvre pluri-disciplinaire Servie par reste de la distribution est au diapason avec un d’excellents comédiens, la nouvelle création Joël Toussaint touchant dans sa composition de la Compagnie Leïla Soleil est une oeuvre d’homme traqué par Tommy Luminet et Bruno pluri-disciplinaire associant la mise en scène Miara, implacables en salauds qui se croient aud’Hadda Djaber, les décors du plasticien Yves dessus des lois. Henri et la musique, omniprésente, à travers des respirations de jazz au saxophone par Stéphane Le spectacle est accompagné d’une exposition Lambert. Comme pour mieux plonger les de la plasticienne Jacqueline Li Michaud dont les spectateurs dans l’atmosphère moite et glauque peintures ne laissent personne indifférent. Vous de cette petite ville américaine où un nouveau comprendrez pourquoi en les découvrant… drame se prépare. 16 Lyon Mag - le 29-01-2012 A Villeurbanne, la putain fait réfléchir La Putain respectueuse au CCO de Villeurbanne - Photo compagnie Leila Soleil La Putain respectueuse, de Jean Paul Sartre, était à l’affiche du CCO jusqu’à dimanche. Le Centre Culturel Œcuménique villeurbannais n’a pas désemplit depuis mardi. La pièce de Sartre, véritable scandale à sa création en 1946, mise en scène par Hadda Djaber de la compagnie Leila Soleil a trouvé son public. Ce texte très engagé situe ses personnages dans une ville du Sud des Etats-Unis des années 40 et traite tout à la fois de racisme, de ségrégation, de manipulation des puissants et de sexisme. Un « Nègre » est accusé d’un viol qu’il n’a pas commis, tandis qu’un autre est abattu sans raison par le neveu du sénateur de la ville. La victime supposée du viol, Lizzie, une prostituée de passage, refuse de le dénoncer à tort et devient alors la victime d’un chantage fomenté par le fils du sénateur. L’affaire se complique sérieusement quand le malheureux « Nègre » vient trouver refuge chez sa prétendue victime. Hadda Djaber a choisi pour cette création de faire commencer la pièce dans le hall du CCO. Les spectateurs étaient invités à attendre jusqu’au moment où un saxophoniste (Stéphane Lambert) lance le spectacle pour une introduction très efficace qui permet de découvrir comment Lizzie (Karine Revelant) fait la rencontre de Fred (Tommy Luminet), le fils du sénateur qui va la conduire à sa perte morale. Après une déambulation au milieu des « Monstres », des œuvres graphiques de Jacqueline Li Michaud, le public était conduit dans la salle, dont la scénographie d’Yves Henri, qui était composée de lattes de bois entremêlées et de plaques de plastiques, représentait sans ambages un appartement modeste. Les 5 acteurs, auxquels il faut ajouter Stéphane Lambert qui se chargeait de la mise en musique en « live », sont tous issus de la scène lyonnaise ou régionale et sont parvenus à une belle osmose. On sent dans le jeu de Bruno Miara (le sénateur) toute l’hypocrisie, la séduction permanente et la filouterie dénuée de vergogne de certains politiciens, Tommy Luminet (Fred) rend à merveille l’arrivisme insupportable des fils de puissants qui se sentent naturellement supérieur à tous, Joël Toussaint (le « Nègre ») livrait quant à lui une interprétation sans faille du bon « nègre » bouc-émissaire d’une société où la couleur de peau n’est pas un crime mais un signe d’infériorité manifeste, avec de surcroit des passages chantés dans lesquels son talent de chanteur de blues ne faisait aucun doute, Samuel Camus (le policier puis le chasseur de « nègre ») apparaissait en revanche moins sur scène, espace que ne quitte pas Karine Revelant, excellente en prostituée qui assume sans pour autant aimer son métier, femme tiraillée entre sa conscience et les promesses du sénateur, initialement dominatrice sur des hommes qu’elle sait satisfaire puis totalement eue par eux. Après les représentations au CCO de Villeurbanne, la compagnie entend maintenant faire tourner et perdurer cette pièce, « toujours terriblement d’actualité » selon sa metteuse en scène. Des représentations pour des lycéens sont également envisagées. 17 Contact COMPAGNIE LEILA SOLEIL 39, rue Courteline 69100 VILLEURBANNE Chargée de communication : Louma Sautot 0681260769 Hadda Djaber : 0664094143 site : www.leilasoleil.fr - mail: [email protected] 18