(d)rôles de printemps
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(d)rôles de printemps
dossier de presse (D)RÔLES DE PRINTEMPS 11 > 28 mars 2015 PERFORMANCE DANSE THÉÂTRE photo Pascal Colrat ÉGYPTE LIBAN TUNISIE Meriam Bousselmi Sawsan Bou Khaled Ahmed El Attar Aicha M’Barek Hafiz Dhaou Hassan El Geretly Patricia Lopez Presse 06 11 36 16 03 [email protected] David Sultan Presse 01 40 31 20 58 06 30 99 38 56 [email protected] Le TARMAC I 159 avenue Gambetta - 75020 Paris I réservation 01 43 64 80 80 I www.letarmac.fr Alice / performance théâtrale conception, mise en scène, interprétation Sawsan Bou Khaled 4 du 11 au 14 mars mer. 20h, jeu. 14h30 & 20h, ven. 20h, sam. 16h On the importance of being an arab / performance théâtrale mise en scène, interprétation Ahmed El Attar du 11 au 14 mars 7 mer. > ven. 21h, sam. 17h Truth Box / installation théâtrale conception, texte, direction des acteurs Meriam Bousselmi 10 du 11 au 28 mars en accès libre et indiv. 1h avant et 1h après les autres spectacles de (D)rôles de printemps (sauf les jeudi après-midi). Sacré Printemps ! / danse conception, chorégraphie Aicha M’Barek, Hafiz Dhaou 14 du 18 au 21 mars mer. 20h, jeu. 14h30, ven. 20h, sam. 16h Zawaya, témoignages de la révolution / théâtre un spectacle de Hassan El Geretly, écrit par Shadi Atef 18 du 25 au 28 mars mer. 20h, jeu. 14h30 & 20h, ven. 20h, sam. 16h (D)RÔLES DE PRINTEMPS Au TARMAC nous avons à coeur depuis toujours d’arpenter les lieux excentrés de la création artistique. Notre intérêt pour la richesse et l’émergence de formes nées ailleurs est inépuisable, comme le sont notre détermination à échapper à l’homogénéisation artistique mondiale et notre désir d’alimenter une pensée libre et éclairée sur le monde. Pour ces (d)rôles de printemps, nous invitons six créateurs du monde arabe, trois femmes et trois hommes qui vivent et travaillent en Egypte, en Tunisie et au Liban. Autant d’artistes qui chacun à leur façon subvertissent les genres esthétiques, interrogent les formes, questionnent la place et la responsabilité de l’artiste face au monde. Autant de propositions artistiques qui jamais ne réduisent la complexité du monde et de nos sociétés et qui revendiquent le rêve comme le premier et incontestable chemin vers la liberté. Autant d’occasions de sortir de «l’entre-soi», du francocentrisme et de découvrir ces inventions de nouveaux modes du dire. Valérie Baran performance théâtrale ALICE Liban conception, mise en scène, interprétation Sawsan Bou Khaled scénographie & animation vidéo Hussein Baydoun création lumière Sarmad Louis régie lumière Ahmed Hafez musique composée par Mikhail Meerovitch pour le film Le Conte Des Contes, 1979 et adaptée pour Alice par Maurice Louca avec le soutien de AFAC 4 photo Mohamed FATHALLAH PRÉSENTATION Une jeune femme dans un lit avec des rondelles de concombre sur les yeux… « Contre les rides » dit-elle. Elle les enlève, les mange et éteint la lumière. Son sommeil est agité. Elle a froid aux pieds, elle les réchauffe à la lampe de chevet. Soudain, un troisième pied surgit de la couette. La lumière s’allume toute seule… Un cri. Le trouble et l’absurde se sont immiscés dans la nuit. Elle entame l’inventaire des organes de son corps. Elle invoque Othello et Desdémone. Elle porte un masque au visage d’enfant. Elle implore sa mère : « Maman des fois j’aurais voulu ne jamais être née ». Elle cauchemarde d’un monstre qui transforme en monstre les enfants... Une fois de plus, l’artiste libanaise Sawsan Bou Khaled, associée à son « compagnon de rêve » Hussein Baydoun, nous convie dans son univers, un univers de trouvailles techniques, d’images vidéos, de jeux de lumières et d’artifices, au service d’un imaginaire, d’un monde fantasmagorique peuplé de hantises venues de l’enfance, de la guerre, des peurs installées dans le quotidien. Le château d’Alice/Sawsan, comme celui de Kafka, est une féérie terrible, un désordre intime que l’on raconte avec, sur les épaules, un chat pour ultime confident. Un refuge d’où l’on invente des départs, des lointains imaginaires pour survivre. SAWSAN BOU KHALED, metteure en scène & comédienne Sawsan Bou Khaled est une artiste de scène née au Liban en 1975. Elle a suivi un cursus d’Arts du Spectacle à l’institut des Beaux-Arts de l’Université Libanaise où ses projets lui ont valu plusieurs prix et félicitations. Dans Archipel de Issam Bou Khaled, la comédienne réalise aussi les costumes, partie intégrante de la scénographie, qui se transforment au fur et à mesure du spectacle. C’est sa première expérience avec le scénographe Hussein Baydoun. En 2000, elle part en France pour suivre des études théoriques d’Arts du Spectacle et depuis, vit entre Paris et Beyrouth. C’est alors qu’elle s’approprie les oeuvres de Büchner, Nietsche, Artaud, Foucault, Deleuze, Genet, Koltès… Des écrivains et philosophes qui hantent son univers et forgent ses idées. À Paris, elle travaille sur des traductions de textes, notamment Quatre heure à Chatilla de Genet pour le solo de clown qu’elle interprète dans Danser sur les morts, mis en scène par Catherine Boskowitz. C’est en 2006, au théâtre Tournesol à Beyrouth qu’elle crée son premier spectacle Cryptobiose. En avril 2013, après une longue période de création plus personnelle, elle présente Alice au sein d’un hôtel abandonné, en plein centre du Caire. La performance durera 3 jours. 5 ENTRETIEN AVEC SAWSAN BOU KHALED Qui est Alice qui donne son prénom au spectacle ? Alice dans le spectacle c’est le chat, l’ami avec lequel la femme peut avoir de réelles discussions. Et cette « femme », qui est-elle ? D’où vient-elle ? Quel âge a t-elle ? A t-elle un pays ? C’est moi, Sawsan ! Je ne joue pas un personnage. Je me mets en scène dans des situations extrêmes où je risque de ne plus du tout ressembler à ce que je suis dans la vie hors scène. Tout se passe dans un lit, je suis cette femme seule dans son lit, et ce lit est dans l’espace, il peut être partout comme nulle part, le lit plane dans le néant. Dans ce lit, cette femme avec sa solitude se laisse traverser par des rêves et des cauchemars, des visions et des hallucinations. Le spectacle est la matérialisation de ce qui passe dans sa tête. Elle se revoit enfant puis s’imagine dans son futur, vieille. Elle a l’âge de ses projections mentales, elle est sans âge. Vous présentez votre personnage avec des concombres sur le visage. « Contre les rides » dites-vous dans la pièce… Une étonnante façon de présenter un personnage ? Oui contre les rides, et pour vaincre le temps aussi ! Les concombres cachent les yeux plus précisément, empêchent la vue. Outre les concombres, plusieurs éléments cachent les yeux dans Alice…, c’est sans doute lié à ma relation à ma vision qui constitue, avec le toucher, le plus important des sens. C’est aussi en rapport avec ce qui se passait dans la révolution en Égypte, des snipers visaient et tiraient droit dans l’œil des manifestants, il y a eu beaucoup de personnes qui ont perdu la vue comme ça, notamment un dentiste, Ahmed Harara, qui a perdu son œil droit le 28 janvier 2011, puis l’œil gauche le 19 novembre 2011, maintenant il est aveugle. Voir ou ne pas vouloir voir, savoir ou 6 décider de ne pas savoir, innombrables sont les choix qui nous sont offerts et qui constituent la condition humaine de nos jours. La dimension fantastique est très présente dans vos spectacles. Comment l’expliquez-vous ? Qu’en attendez-vous ? Alice est née dans une période où je ressentais une grande frustration, liée au manque d’espaces tant au niveau artistique qu’au niveau humain. Il y a un manque d’espace de répétition, de création, d’expérimentation de stockage des décors, etc. et pour moi ça équivaut directement à un manque d’espace d’expression, puisque chacune de mes créations artistiques est avant tout un moyen pour m’exprimer, donc pour exister. Une phase importante dans le changement d’une réalité quelconque serait de commencer par l’imaginer autrement. L’idée du spectacle est venue de là, voir comment nous serions capables, Hussein et moi, d’inventer des mondes divers dans cet espace très limité qu’est le lit et qui, avec le temps, deviendra de plus en plus restreint. En revanche le texte est souvent rare voire absent… Vous préférez les images aux mots ? Je perds de plus en plus ma confiance en les mots. Je pense qu’ils peuvent être trompeurs, manipulateurs et sont facilement vidés de leurs sens. J’ai une mémoire visuelle très forte et mon sens le plus développé est la vue, pour ça je suis facilement touchée par les images et souvent hantée par elles. Mon pire ennemi est la télé, cette chose capable de bavarder jour et nuit sans relâche ni répit. Mon prochain spectacle sera un tribut au silence. propos reccueillis par Bernard Magnier performance théâtrale ON THE IMPORTANCE OF BEING AN ARAB Égypte photo Graham WAITE mise en scène, interprétation Ahmed El Attar musique et vidéo Hassan Khan décor Hussein Baydoun lumière Charlie Astrom assistant à la mise en scène Nevine El Ibiary ingénieur son Hussein Sami montage vidéo Louli Seif technicien lumière Saber El Sayed régisseur général Ahmed Omar production 9th Sharjah Biennal (UAE), Orient productions (Égypte). avec le soutien de Swedish International Development Agency (SIDA), Tamasi Collective (Suède). 7 PRÉSENTATION Artisan majeur du théâtre indépendant en Égypte, Ahmed El Attar vit entre Le Caire et Paris et offre, sur les scènes du monde, une performance originale, imprévisible et décalée, dans laquelle il se met en « je ». Seul en scène, assis sur une chaise, elle-même sur un bloc de béton, l’homme de théâtre fait défiler des tranches de vie, de sa vie. Des instants vécus, des bribes recomposées, reconstruites à chaque spectacle pour le rendre toujours même et différent. Ainsi, correspondances avec son père, lettres d’amour, documents officiels, certificat militaire apparaissent sur un écran, tandis qu’il imite, avec une neutralité distante, ses conversations téléphoniques enregistrées. Ces confessions intimes se conjuguent aux instants de l’Histoire en train de s’écrire dans son pays, en particulier lorsqu’il se penche sur son journal tenu lors de la Révolution durant les jours de fièvre, en février 2011 sur la Place Tahrir. Ahmed El Attar joue à être lui-même, joue de l’intime et du collectif, montre une identité plus complexe qu’on ne veut bien la voir. Je est lui-même. Ahmed El Attar c’est… lui. ENTRETIEN AVEC AHMED EL ATTAR Pourriez-vous nous expliquer le principe directeur de votre spectacle ? En fait, le spectacle est une synthèse à la fois visuelle, sonore et dramaturgique, de la vie d’un égyptien dans l’Égypte d’aujourd’hui. Et cet égyptien c’est moi. Quel en est le dispositif scénique ? Au milieu de la scène il y a un cube en béton sur lequel je suis assis. Pour Hussein Baydoun le scénographe, pour Hassan Khan le musicien et pour moi, ce cube en béton est la synthèse et la représentation du Caire. Nous sommes la « génération béton ». Nous avons grandi dans le béton, le béton brut, pas même peint, avec le bruit, les nuisances sonores permanentes. On a grandi dans ce monde, c’est notre réalité. Derrière moi, il y a un écran sur lequel sont projetées des images de ma vie passée. Comment votre spectacle va t-il intégrer ou non l’actualité. Que souhaitez-vous transmettre en regard de celle-ci ? 8 Le spectacle est conçu de façon à ce que les conversations proposées soient différentes au fur et à mesure de l’avancée du temps. Je présente donc des morceaux de ma vie et, tout naturellement, ces parties de ma vie intègrent des éléments de la vie sociale et politique. Je ne suis pas chroniqueur, j’ai une réflexion sur notre vision de l’autre. Et j’aimerais que les gens amorcent une réflexion sur l’Autre, sur l’Arabe, sur les préjugés. À qui adressez-vous votre spectacle ? Allez-vous adapter votre spectacle en fonction des publics ? Non. Je n’adapte pas. J’enregistre des heures et des heures de conversations et ensuite je fais le tri, sans penser à un public. Je ne cherche même pas la cohérence. Je veux montrer des instants de vie, des moments. Cela met en danger l’œuvre si on tient compte du public. propos recueillis par Bernard Magnier photo lumièresdelaville.net AHMED EL ATTAR, Cie THE TEMPLE INDEPENDENT THEATER Ahmed El Attar est un metteur en scène indépendant, traducteur et dramaturge égyptien. Il est le fondateur et le directeur artistique de la compagnie the Temple Independent Theater ainsi que de Orient Productions (société qui produit des films et du théâtre). Titulaire d’une licence en Théâtre à l’université du Caire et d’un master en Management des activités culturelles et artistiques à l’université Paris II Sorbonne Nouvelle, il est le metteur en scène de plusieurs pièces de renom. Sa pièce, F**K Darwin, or How I’ve Learned to Love Socialism produite en 2007, a obtenu le prix du meilleur acteur au Festival International du Théâtre Expérimental du Caire. Elle a été montée au Théâtre National Monténégrin avec des acteurs locaux et égyptiens. De 2004 à 2009, ses productions telles que Othello, ou qui a peur de William Shakespeare, Maman je vais devenir millionnaire, La vie est belle ou l’attente de mon oncle américain et Hassan X 2 and the Magic Well ont été présentées en Égypte, au Liban, en Jordanie, en Suède, au Portugal, en Allemagne, en Suisse, en Croatie et au Monténégro. Ahmed El Attar est également membre de plusieurs comités consultatifs et jurys internationaux sur le théâtre. Il préside aussi le FEMEC, forum euro-méditerranéen des cultures. Patron du théâtre Falaki, des studios Emad al-Din et du Downtown Contemporary Arts Festival, il est une figure incontournable de la scène culturelle indépendante. Il l’a vue naître dans les années 1990, exploser après 2011, et continuer sur sa lancée jusqu’à aujourd’hui. 9 installation théâtrale TRUTH BOX Tunisie photo C. MEYER conception, texte, direction des acteurs Meriam Bousselmi avec Kristof Lorion, Eugénie Bourdeau Coproduction Akademie der Künster Berlin, Theater an der Ruhr, Festival Theaterlandschaften Neues Arabien En collaboration avec Fundamental A.s.b.l. 10 PRÉSENTATION À chacun son péché ! Dans le hall du théâtre, un confessionnal où chaque spectateur vient, à son tour, recevoir le péché d’un personnage… Telle est la proposition artistique de la dramaturge tunisienne Meriam Bousselmi. On y entend le père imparfait, l’épouse cachotière et l’époux infidèle mais aussi l’artiste, « sac à souffrance » et « bon à rien », qui se sent « inutile » et le critique de théâtre, aigri et revanchard. On y entend la prostituée avec son « jardin public », son grand coeur et sa compassion envers les nécessiteux, ou le trafiquant d’antiquités qui prétend qu’il est plus facile de faire passer « une statue du Ve siècle avant JC qu’un camembert de Normandie ». On y entend même la confession d’un prédateur des finances et celle d’une conseillère aux demandeurs d’emploi, celles d’une grenouille, d’un jouet ou d’un ex-Pape… La dramaturge aime aussi bouleverser la donne habituelle, perturber les attentes, renverser les rôles, pour le meilleur et pour le rire. Elle met ainsi en scène un usurpateur d’identité fraternelle, une femme violeuse, une femme Don Juan. Et vice vertu. Un grand déballage de fautes, petites ou grandes. Péchés originels, péchés véniels, péchés charnels, péchés de rien du tout ou péchés tabous, chacun livre et se délivre en une vaste « opération de nettoyage » de l’âme. Une confession de plusieurs enfants du siècle… MERIAM BOUSSELMI, metteure en scène Meriam Bousselmi est née en 1983 à Tunis. Auteure bilingue, elle écrit en arabe et en français. Ses pièces sont traduites en allemand et publiées chez Hartmann & Stauffacher Gmbh. Dramaturge et metteure en scène formée au Centre Arabo Africain de Formation et de Recherches Théâtrales pendant cinq ans de 2002 jusqu’en 2007, elle a également étudié les sciences juridiques et politiques. Avocate inscrite au barreau de Tunis depuis 2010 et formatrice de théâtre dans plusieurs pays arabes, surtout au Maroc, elle a aussi participé et dirigé des résidences et des ateliers dans de nombreuses villes en France et à l’étranger. Deux fois récompensée en 2007, elle est lauréate du prix Theatre Production Award for Young Creative Arab Artists décerné par la Fondation Ressource Culturelle pour sa pièce Zapping-sous contrôle et du prix littéraire décerné par l’Arab Fund for Art and Culture pour son livre Brouillon de vie. Artiste en résidence à l’Académie des Arts de Berlin en 2012, elle conçoit Truth Box, une installation théâtrale ambulante dans plusieurs villes européennes. En 2013, elle participe au Forum international des Rencontres théâtrales de Berlin (Theatertreffen der Berliner Festpsiele 2013) et reçoit le soutien de l’Académie des Arts du Monde de Cologne pour sa création Le Péché du succès. 11 photo Blandine SOULAGE photo Tanya TRABOULSI danse SACRÉ PRINTEMPS ! Tunisie photo Blandine SOULAGE conception, chorégraphie Aicha M’Barek, Hafiz Dhaou avec Stéphanie Pignon, Johanna Mandonnet, Aïcha M’Barek, Amala Dianor, Rolando Rocha, Mohamed Toukabri, Hafiz Dhaou création musicale Éric Aldéa, Ivan Chiossone avec la participation de Sonia M’barek illustration Dominique Simon création lumière Xavier Lazarini, régie lumière Sandrine Faure régie son Christophe Zurfluh poème Horrya - Liberté, auteur Khaled Waghlani, composition, voix Sonia M’Barek constructeur Bernard Ledey tournée 27 mars 2015, Théâtre Le Merlan - Scène Nationale, Marseille 25 avril 2015, deSingel - Campus artistique international, Anvers (Belgique) 2 mai 2015, Les Rencontres Chorégraphiques de Tunis (Tunisie) 19-21 mai 2015, CDN de Haute-Normandie, Petit-Quevilly-Rouen-Mont-Saint-Aignan production CHATHA coproductions Maison de la Danse de Lyon / Bonlieu scène nationale d’Annecy / Théâtre de Macon, scène nationale / Centre de développement chorégraphique Les Hivernales, Avignon / Théâtre Louis Aragon-scène conventionnée danse, Tremblay-en-France / la Grande Halle de La Villette, Paris / Centre Dramatique National de Haute Normandie, PEtit-Quevilly-Rouen-Mont-Saint-Aignan Accueil studio Centre chorégraphique national de Caen-Basse-Normandie / Moussem Nomadish KunstenCentrum, Anvers (Belgique) / Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne / Cie Käfig / Conservatoire Riadh El Fehri Tunis (Tunisie) / Cie Propos soutien Institut Français Tunisie / Toboggan, Décines avec le soutien de l’Adami, société des artistes et interprètes Aicha M’Barek & Afiz Dhaou sont artistes associés à la Maison de la Danse de Lyon la compagnie CHATHA est subventionnée par la DRAC Rhône-Alpes et par l’Institut Français pour ses tournées à l’étranger 14 PRÉSENTATION Stravinsky est là, comme en écho, mais pour mieux s’en abstraire. Et les gestes surgissent comme des notes de musique qui s’échapperaient de la portée, soudain libérées de la rigidité des lignes… Des notes vagabondes et incertaines qui se cherchent et s’égarent, des gestes qui ont la fébrilité du destin à naître. La chorégraphie d’Aicha M’Bareck et Hafiz Dhaou, les cinq danseurs qui les accompagnent, la musique d’Eric Aldéa et Ivan Chiossone, la voix de Sonia M’Barek composent une partition « à l’image de la Tunisie actuelle », de ses tonalités et de ses nuances mais avec la volonté farouche d’union, de liberté. Une liberté encore contrainte, dans le moment incertain, dans l’entrebâillement d’un devenir, dans l’interstice d’un lendemain attendu, à l’image de ce printemps fragile, peuplé d’orages et de tumultes. Sacré printemps ! ou la contribution d’artistes qui se veulent « entiers, honnêtes et authentiques », « loin de toutes récupérations » et qui revendiquent un printemps libéré, durable, un printemps des… quatre saisons. Et c’est déjà une autre musique ! AÏCHA M’BAREK et HAFIZ DHAOU, chorégraphes Tous deux sont nés à Tunis et vivent à Lyon, Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou travaillent et créent ensemble depuis 1995. Après avoir intégré le Conservatoire de Musique et Danse de Tunis ils rejoignent le Sybel Ballet Théâtre, tout en se consacrant à des études cinématographiques au sein de l’Institut Maghrébin de Cinéma (IMC) à Tunis. En 2000, Aïcha et Hafiz obtiennent une bourse de l’Institut Français de Coopération de Tunis et intègrent la formation de l’Ecole Supérieure du CNDC d’Angers. En 2005, Ils créent la compagnie Chatha à Lyon. Le duo crée alors de nombreuses pièces : le quatuor Khaddem Hazem (2006) ; le quintet VU (2008) ; kawa, le solo interprété par Hafiz (2010) ; Mon c(h)oeur qui bat avec 150 habitants de Décines-Meyzieu dans le cadre de leur résidence au Toboggan, Décines (2010) ; Un des sens pièce pour 28 danseurs, sur invitation du Ballet de Lorraine (2010) ; Do You Believe me? dans le cadre de Meeting point 6 (2011) ; Khargba - jeux de pouvoir, une pièce pour six danseurs, qui représente un virage dans leur travail. Le duo assure la direction artistique des Rencontres Chorégraphiques de Carthage en 2011 et 2012. Pendant leurs deux années de résidence au Théâtre Louis Aragon de Tremblay-enFrance en 2012 et 2013, ils créent TRANSIT, un projet pluridisciplinaire qui repose sur l’imaginaire de leur grand voisin l’Aéroport Charles de Gaulle, à travers ceux qui fabriquent le voyage et qui, souvent restent au sol. En 2013, il crée le duo Toi et Moi. Aujourd’hui Aïcha M’Barek & Hafiz Dhaou sont artistes associés à la Maison de la Danse de Lyon. 15 16 photo Blandine SOULAGE NOTE D’INTENTION Depuis nos premières créations nous avons élaboré une grammaire spécifique afin de déjouer les embûches, l’autorité, la censure, nous avons tout de même frôlé l’autocensure. Ce langage inventé est dans cette nouvelle création, revisité. Revisité avant tout par des corps qui sont mis en situation d’urgence, contraints par les enjeux du corps dans la société. Nous avons souhaité que ces corps soient guidés par la partition musicale. Que de cette musique, la danse puisse prendre corps, et qu’avec cette énergie commune des corps et du rythme nous puissions nous affranchir des codes, des cadres imposés pour en restituer la synergie. Nous avons voulu que cette nouvelle partition soit à l’image de la Tunisie actuelle et de la société civile qui se mobilise, s’indigne, de celle qui cherche à écrire sa nouvelle constitution, celle qui cherche à réunir, à rassembler et à accorder toutes les sensibilités de sa population et de son histoire, malgré les tonalités et les nuances différentes. Nous avons invité pour la création de la bande originale de notre pièce Ivan Chiossone et Eric Aldéa, nos collaborateurs fidèles depuis 10 ans et Sonia M’Barek, fameuse compositrice et interprète tunisienne, à travailler ensemble. Nous avons désiré faire rencontrer ces deux mondes musicaux qui créent une géographie particulière pour inspirer les mouvements des danseurs. Parfois nous sommes emportés par une rythmique qui nous propulse vers un choix de mouvement dans lequel nous nous sentons en liberté, de la même façon parfois la musique nous incite à l’enfermement et au repli sur nous. De ces paradoxes, de ces intensités naît une série de gestes, comme des principes de mouvements autoritaires, telle la mise en place d’une nouvelle dictature qui nous sépare. Nous essayons immédiatement de la dépasser. Parfois nos corps ballotés, manipulés, telles des marionnettes déplacées sous contrôle, sont propagés par cette énergie qui soude, rassemble, unifie. Le printemps a encore du mal à se faire une place parmi nous. Ce sont davantage les tornades, les averses et les pluies diluviennes qui nous emportent et nous ravagent. Le printemps cherche encore son visage, son corps, et ses nouveaux alliés. Quelle image, quel visage pourrait-il avoir ? Quelle place trouvera-t-il dans ce climat bouleversé, ces intempéries sans cesse renouvelées ? Libérons le printemps ! Hafiz Dhaou & Aïcha M’Barek 17 théâtre ZAWAYA TÉMOIGNAGES DE LA RÉVOLUTION Égypte photo Tamer EISSA un spectacle de Hassan El Geretly écrit par Shadi Atef avec Arfa Abdelrasoul, Seif El Aswany, Dahlia Al Gendy, Yasser El Magrabi (oud et chant), Hassan Abou Al Rous, Ahmed Shoukry poèmes Mohamed El Sayed, Shadi Atef, Wael Fathy musiques Yasser El Magrabi production El Warsha avec le soutien de TAMASI Performing Art Network, SIDA Swedish International Development Cooperation Agency, Hakaya / Union Européenne 18 PRÉSENTATION Un voyou à la solde du pouvoir, un officier, la mère d’un martyr, un supporter de football, une visiteuse d’hôpital. Cinq personnages, cinq archétypes, tous témoins et acteurs de l’hiver 2011 sur la Place Tahrir du Caire. Ils vont dire la part personnelle prise durant les jours qui ont bouleversé la vie politique égyptienne et amené la chute du président Hosni Moubarak. Cinq mémoires sensibles et spontanées, comme autant de bribes d’humanité confrontées à l’Histoire en train de s’écrire. Cinq « témoignages de la révolution », cinq regards, cinq observations sur un même temps. Ces histoires contées témoignent de beaucoup d’autres recueillies par le romancier Shadi Atef et cristallisées en ce pentagone étoilé mis en scène par Hassan El Geretly. « Ne croyez pas tout ce que vous allez entendre, pas même ce que je vous raconte » dit l’un d’eux comme le ferait un conteur, un dramaturge ou un romancier. La vérité est là, mais aussi ailleurs, à construire, à débusquer dans les entrelignes, à chacun d’en reconstituer les fragments, d’autant que l’Histoire, entretemps, a tracé un chemin parfois différent de celui esquissé, attendu, espéré… HASSAN EL GERETLY, metteur en scène Diplômé d’études théâtrales, littéraires et audiovisuelles au Royaume-Uni et en France, Hassan El Geretly travaille comme acteur, puis comme metteur en scène. Suite à deux collaborations avec le cinéaste Youssef Chahine, il s’établit au Caire et fonde en 1987 la compagnie El Warsha. La troupe adapte des textes de Peter Handke, Dario Fo et Harold Pinter et s’emploie à « égyptianiser » Alfred Jarry. Suite à deux spectacles, Dayer Maydour puis Dayeren Dayer, dans lesquels la compagnie travaille avec des joueurs d’ombres, un tournant s’opère. La vraie source du théâtre de El Warsha s’affirme dans la rue, dans le legs en sursis de la culture populaire. La compagnie s’attelle alors à une longue initiation à l’art de conter, tradition ancestrale des plus répandues en Égypte, et se tourne vers d’autres arts traditionnels. Périodes de recherches et de formations alternent : chanson de geste hilalienne médiévale avec l’un de ses derniers bardes Sayyed Al Dowwy ; danse du bâton pharaonique, dont El Warsha a fondé et financé la seule école d’Égypte ; théâtre d’ombres ; théâtre de marionnettes... Depuis vingt ans, la compagnie travaille à un vaste répertoire de chansons, de chants, de récits et de sketches puisés à toutes les sources du verbe égyptien. Présentées sous la forme d’un spectacle de cabaret, Les Nuits de El Warsha donnent naissance à des formes nouvelles comme Zawaya (Angles) à partir des témoignages de la «révolution». Mustapha Laribi pour le Festival d’Avignon 19 20 photos bande-annonce ZAWAYA de Tamer ‘ISSA ENTRETIEN AVEC HASSAN EL GERETLY Bernard Magnier : Quels sont les dramaturges, les pièces, les spectacles qui constituent vos références ? Vos «phares» ? Beaucoup de choses ! Le travail de Brook. J’ai été très touché par son spectacle Les Iks. J’ai été très impressionné par le travail de Mnouchkine autour de la Révolution française. J’ai encore en tête aujourd’hui des scènes de 1789… J’étais aussi très attiré par des spectacles de danse (dans une autre société j’aurais peut-être été danseur mais mon père trouvait que la danse pour un garçon c’était… un peu trop !). Lorsque j’ai séjourné en France et en Angleterre, j’ai été très impressionné par le butô, par la troupe Sankai Juku et plus tard par Carlotta Ikéda qui m’a fasciné. Et aussi par le travail du Tanztheater de Pina Bausch. Je me souviens de Café Muller, de Barbe Bleue, de Walzer... Il y a aussi, bien sûr, des dramaturges arabes comme Saadallah Wannous avec ses tentatives pour lier le théâtre et la culture populaire... Je pense à ses magnifiques dernières pièces dans lesquelles il a sorti les entrailles du monde arabe, comme dans Rituel pour une métamorphose qui a été présentée à la Comédie française dans la mise en scène de Sulayman Al-Bassam. Comment est née Zawaya ? Notre troupe est connue pour avoir formé de nombreux artistes et pour avoir travaillé sur le récit, sur l’art de conter, de raconter, et tout particulièrement la vie quotidienne, les luttes dans le monde arabe, la guerre, Gaza, etc. Il nous a donc paru important, presque naturel, de nous pencher sur ce qui venait de se passer en Égypte en 2011, de nous intéresser à la «révolution» mais surtout à la mémoire de cette révolution que nous devions sauver, à la fois de l’oubli et de la manipulation. Pour ce spectacle, j’ai travaillé avec Shadi Atef, un jeune poète de talent, auteur de chansons. Nous avons tout d’abord recueilli le témoignage de la mère d’un jeune homme tué par un tireur d’élite. Nous étions introduits auprès d’elle par la sociologue Alia Mossallam, elle-même auteure du témoignage sur la morgue où elle avait accompagné une organisation humanitaire. Puis, nous avons travaillé sur le personnage de l’officier avec toutes ses ambiguïtés. Nous avons décidé de présenter ces trois premiers témoignages lors d’une rencontre consacrée aux « printemps arabes ». À cette occasion, le directeur d’un festival jordanien nous a suggéré d’en faire un spectacle et de venir le jouer à Amman… C’est ainsi qu’est née l’idée. Nous avons gardé les trois premiers témoignages et nous en avons ajouté deux autres. Quels ont été vos partis pris de mise en scène ? Présenter les récits le plus simplement possible. La scénographie, les lumières sont très épurées. Nous avons beaucoup travaillé sur la sobriété. De plus, nous travaillons depuis plusieurs années sur la décentralisation et nous avons souhaité que ce spectacle soit joué partout, dans la rue, dans les villages. Nous avons donc voulu un théâtre le plus accessible possible de ce point de vue, tout en gardant une exigence sur la qualité artistique proposée. Quelle est la signification de « zawaya » ? Cela signifie « angles » au pluriel. Un titre pour dire que les cinq récits et les textes des trois poètes offrent huit angles de vue, huit regards sur ce qui s’est passé… À quoi s’ajoutent les ambiguïtés, les hésitations, les non-dits… propos recueillis par Bernard Magnier 21 no s o m m es ic i us Pour venir jusqu’à nous Saint-Fargeau - ligne 3bis c’est possible aussi depuis Gambetta - ligne 3 (ça grimpe pendant environ 7 minutes) depuis Porte des Lilas - ligne 11 (ça descend tout seul) 61 et 96 arrêt Saint-Fargeau 60 arrêt Pelleport-Gambetta T3b Adrienne Bolland 177 et 121 avenue Gambetta 211 avenue Gambetta 161 avenue Gambetta metro Saint-Fargeau nous sommes ici metro Pelleport metro Gambetta 22 CALENDRIER mer. 11 mars jeu. 12 mars ven. 13 mars sam. 14 mars Alice - mer. 18 mars jeu. 19 mars ven. 20 mars sam. 21 mars Sacré Printemps ! - mer. 25 mars jeu. 26 mars ven. 27 mars sam. 28 mars Zawaya - Truth Box 11 mars > 28 mars On the importance... - 20h 14h30 & 20h 20h 16h 21h 21h 21h 17h 20h 14h30 20h 16h 20h 14h30 & 20h 20h 16h en accès libre et individuel 1h avant et 1h après les autres spectacles de (D)rôles de printemps (sauf les jeudi après-midi) LES TARIFS 25€ tarif plein 16€ tarif réduit : habitants (20e, 19e, Les Lilas, Bagnolet, Le Pré Saint-Gervais, Pantin), seniors, demandeurs d’emplois, intermittents, abonnés de structures culturelles partenaires 12€ pour les adultes accompagnants un enfant sur les spectacles jeunes publics 10€ pour les étudiants 6€ pour les bénéficiaires du RSA 6€ pour les enfants de moins de 12 ans 6€ pour tous, le prix malin du jeudi après-midi, pour permettre au plus grand nombre d’accéder à nos spectacles, sans distinction d’âge, de catégorie sociale, de lieu d’habitation, de revenus. 23 SAISON 14 / 15 du 14 au 18 octobre 2014 du 11 au 14 mars 2015 conception et chorégraphie Salia Sanou conception, mise en scène, interprétation Sawsan Bou Khaled clameur des arènes du 13 novembre au 5 décembre 2014 EN QUOI FAISONS-NOUS COMPAGNIE AVEC LE MENHIR DANS LES LANDES ? texte et mise en scène Marielle Pinsard 12 et 13 décembre 2014 ALICE du 11 au 28 mars 2015 TRUTH BOX conception, texte, direction des acteurs Meriam Bousselmi migrants du 18 au 21 mars 2015 du 14 au 17 janvier 2015 conception, chorégraphie Aicha M’Barek, Hafiz Dhaou conception et chorégraphie Serge Aimé Coulibaly du 25 au 28 mars 2015 texte et mise en scène Sonia Ristic NUIT BLANCHE À OUAGADOUGOU du 21 au 24 janvier 2015 DEZAFI d’après Les Affres d’un défi de Frankétienne direction et mise en scène Guy Régis Jr du 28 au 31 janvier 2015 ÉCLIPSE TOTALE texte et mise en scène Céline Delbecq du 3 au 7 février 2015 MON VIEUX ET MOI d’après Mon vieux et moi de Pierre Gagnon mise en scène Rachid Akbal, Julien Bouffier du 11 au 14 février 2015 SONY CONGO OU LA CHOUETTE PETITE VIE BIEN OSÉE DE SONY LABOU TANSI texte Bernard Magnier mise en scène Hassane Kassi Kouyaté du 11 au 14 mars 2015 SACRÉ PRINTEMPS ! ZAWAYA. TÉMOIGNAGES DE LA RÉVOLUTION un spectacle de Hassan El Geretly écrit par Shadi Atef du 8 au 11 avril 2015 AKALIKA 7 chorégraphie Olé Khamchanla du 14 au 18 avril 2015 DANS L’ATELIER & BISTOURI conception, mise en scène, scénographie et marionnettes Alain Moreau du 19 au 23 mai 2015 AVENUE ZÉRO une création du Théâtre des Alberts du 28 au 29 mai 2015 LA RUE PRINCESSE chorégraphie, scénographie Massidi Adiatou, Jenny Mezile ON THE IMPORTANCE OF BEING AN ARAB mise en scène, interprétation Ahmed El Attar presse David Sultan - 01 40 31 20 58 / 06 30 99 38 56 - [email protected] 159 avenue Gambetta 75020 - M° St Fargeau - renseignements / réservations 01 43 64 80 80 - www.letarmac.fr 342 479 821 R.C.S. Paris - Licence d’entrepreneur de spectacles 1052228 - 1052085 - 1052086 – 1053875