Dans les pas d`un cueilleur saisonnier de melons

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■ Béziers
Midi Libre midilibre.fr
JEUDI 4 JUILLET 2013
Dans les pas d’un cueilleur
saisonnier de melons
Hollande distingue
Geneviève Tapié
Cérémonie ❘ La Nissanaise a reçu
la Légion d’honneur mardi à l’Élysée.
Lionel Jospin l’avait nommée
chevalier de la Légion d’Honneur en 2002 ; François Hollande lui a remis, mardi soir, les
insignes d’officier. La République sait reconnaître les siens,
dit-on ; les pouvoirs socialistes
en tout cas ont su reconnaître
les mérites de la militante Geneviève Tapié. Militante socialiste certes puisqu’elle fut parmi les premières à adhérer au
nouveau parti socialiste lors
de son congrès fondateur
d’Épinay en 1971. Mais surtout
militante des droits de la femme.
C’est d’ailleurs essentiellement
à cela que cette vigneronne de
Nissan-lez-Enserune,
doit
d’avoir eu les honneurs de la
salle des fêtes de l’Élysée.
«Vous faites partie
des vignerons libres »
François Hollande
Geneviève Tapié qui côtoyait,
mardi soir, Bertrand Schwartz,
inspirateur des missions locales pour l’emploi des jeunes, la
neurologue Marie-Germaine
Bousser ou encore le chanteur
Hugues Aufray, fut, en effet, la
première déléguée régionale
aux droits de femmes du Languedoc-Roussillon.
Cette mission que lui avait
confiée à l’époque la ministre
socialiste Yvette Roudy, Geneviève Tapié l’a conduite avec
passion. Elle fut à l’origine, en
Languedoc-Roussillon, des centres d’information sur les
droits des femmes, de l’assemblée régionale des femmes
qu’elle préside et de l’observatoire régional de la parité.
François Hollande, qui s’est
longuement attardée avec Geneviève Tapié à l’issue de la cérémonie, a rendu hommage à
la patience et au sens du respect de celle-ci.
Économie ❘ Régulièrement, les producteurs sont à la recherche
d’ouvriers agricoles, de demandeurs d’emplois ou d’étudiants.
M
■ Geneviève Tapié et
François Hollande à l’Elysée.
arie saute de joie. Le Rouge-Gorge, le grand producteur de melons du Biterrois,
vient de l’appeler : son fils,
Thomas, 16 ans depuis une semaine,
vient d’être embauché. La SCA
Saint-Bauzille lui fait un contrat de
trois semaines. Vite, la maman biterroise téléphone à son fils... qui saute aussi
de joie. Son premier job d’été ! Il n’y
croyait pas vraiment car ses copains
qui, comme lui, s’étaient rendus au siège à Bessan, pour s’inscrire, n’ont pas
réussi à obtenir ce job de cueilleur de
melons.
JPL
Un travail difficile, payé au Smic,
soit 9,43 € brut de l’heure
Le Président de la République
a également rendu hommage à
la vigneronne de Nissan-lez-Enserune en citant Jean Jaurès
qui, évoquant le Languedoc,
écrivit ceci : « La vigne y déploie jusqu’à l’horizon de ses
vertes rangées rectilignes (...).
Les demeures des petits vignerons y sont rassemblées en villages (...)».
« Vous faites partie des vignerons libres », ajouta François
Hollande, qui ne put s’empêcher un trait d’humour en ajoutant : « Si tant est qu’il y ait
des vignerons qui ne le soient
pas ».
Geneviève Tapié avait convié,
sous les ors de l’Élysée, un certain nombre d’invités parmi lesquels le premier secrétaire de
la fédération socialiste de l’Hérault, Hussein Bourgi ; Sébastien Denaja, député PS de la
7e circonscription de l’Hérault
où elle avait tenté sa chance
en vain en 2007 ; la maire de Lodève, Marie-Christine Bousquet.
« Rendez-vous ce lundi à 7 h au siège »,
a annoncé la secrétaire. Alors, même si
Marie travaille, et comme le “petit” n’a
pas de moyen de locomotions (contrairement à ce qu’il a écrit sur son dossier
d’inscription), elle devra l’amener tous
les jours au travail. Et aller le rechercher.
Le lundi arrive. Réveil à 6 h. Départ à
6 h 40 de la maison. La veille, Thomas a
préparé son sac d’ouvrier agricole,
avec le repas froid pour la pause déjeuner, le sécateur et les gants que ne fournit pas l’entreprise.
Une quinzaine de saisonniers, la plupart très jeunes, surtout des garçons,
attendent sur le parking, en tenue de
combat des champs.
Le régisseur arrive, une pile de contrat
sous le bras. Il regroupe la troupe, appelle les futurs travailleurs un par un
pour leur faire signer le contrat.
■ Le Rouge-Gorge est le plus gros producteur de melons du Biterrois.
Arrive le tour de Thomas. Il signe, va rejoindre sa mère qui l’attend, comme
d’autres, dans la voiture, lui montre fièrement son premier CDD. Comme il n’a
que 16 ans, il ne touchera que 80 % du
salaire, payé au Smic, soit 9,43 € brut
de l’heure. Pas de chance. Les 17 - 18
ans sont mieux lotis dans la mesure où
ils atteignent 90 % du Smic. Mais Thomas s’en fiche. Sa mère un peu moins.
Une fois que tous ont leur contrat en
main, c’est la ruée vers les voitures et
scooters. Le régisseur devant, tout le
monde derrière, direction le champ du
jour. La récolte peut commencer.
Thomas, grand et costaud, sera
d’abord porteur. Puis, dans la matinée,
il alternera avec un cueilleur. Dans
tous les cas, un travail difficile, comme
tous les travaux de la terre. Son CDD
s’achevant le 13 juillet, l’adolescent préfère ne pas se poser de question sur sa
motivation et sa capacité à travailler
aux melons, du moins au début puisqu’il doit tenir trois semaines. Mais il
sait, parce qu’un copain qui a été
cueilleur l’année dernière le lui a dit,
que de nombreux saisonniers ne vont
pas jusqu’au bout de leur contrat.
C’est d’ailleurs pour cela que les producteurs doivent souvent jongler pour
trouver de la main-d’œuvre rapidement. Les melons murs n’attendent
pas.
ANTONIA JIMENEZ
[email protected]
Les bons plans sont dans les champs
Selon Pôle Emploi Béziers-Libron, le
secteur agricole du Biterrois recrute.
Et Virginie Ourahli, responsable
d’équipe, de préciser : « Sur un total
de 14 000 offres, tous secteurs
confondus, 1 200 proviennent du
secteur agricole, soit 8,5 %. Et 70 % de
ces 1 200 offres en 2012 sont des
postes de saisonniers puisque
l’économie de notre territoire repose
surtout sur l’agriculture et le
tourisme ». Dans l’agriculture, ce taux
monte à 90 %, pour des contrats de
moins de trois mois, que ce soit dans
JEAN-PIERRE LACAN
[email protected]
Pour Johannin, l’affaire
Batho ne change rien
Municipales ❘ L’écologiste pourrait
participer aux primaires socialistes.
les vignes, dans les champs de melons
ou chez certains semenciers. Car
diverses périodes se succèdent, avec
des pauses. Pour la vigne par exemple,
il y a la taille, les travaux de printemps
puis les vendanges. Idem pour les
melons et ses différentes périodes.
Ainsi, le saisonnier peut obtenir
plusieurs contrats d’ouvrier agricole,
puisque le travail s’étale sur l’année. Et
alterner entre deux types de cultures.
Les étudiants peuvent, eux, être
embauchés sur des périodes courtes
de mai à septembre. « Certes, indique
Virginie Ourahli, le travail saisonnier,
c’est du précaire puisque les CDD
s’enchaînent. Mais je rappelle que
notre objectif est de faire travailler les
gens le plus longtemps possible. On
n’est pas là pour modifier le profil du
territoire, qui propose surtout du
travail saisonnier dans l’agriculture,
mais pour accompagner l’entreprise
et le demandeur d’emploi, qu’il soit au
chômage ou étudiant à la recherche
d’un job d’été ».
◗ Contacts : Rouge Gorge 04 67 62 02 79 ou
pôle-emploi.fr
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■ L’écologiste fera bientôt
connaître le fruit de sa réflexion.
La politique nationale n’entre
de toute façon pas en jeu dans
le débat local, estime-t-il.
« Les relations entre le PS et
EELV à Paris n’ont pas de répercussion à Béziers », appuie-t-il. Avant d’assurer qu’il
livrera sa réflexion « sous
quinzaine », qu’il réfléchit encore avec les gens qui l’entourent et qui ont commencé à
travailler avec lui sur son projet. Loin des considérations
parisiennes.
L. T.
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L’onde de choc qui a secoué le
gouvernement mardi soir ne
s’est pas ressentie à Béziers.
La “démission” de la ministre
de l’Environnement Delphine
Batho a peut-être suscité des
réflexions chez les ministres
écologistes quant à leur présence au sein du gouvernement... Mais pas chez Guilhem
Johannin, potentiel candidat à
la primaire citoyenne socialiste en vue de l’élection municipale biterroise.
Le militant Europe Écologie
Les Verts s’interroge toujours
sur la pertinence de participer, ou non, au scrutin qui
doit déterminer la tête de liste
de la gauche, « mais cet élément ne rentrera nullement
en compte dans ma réflexion », assure-t-il. Avant de
détailler sa position : « On
peut s’insurger de la baisse
de 7 % du budget. Et du fait
que l’environnement fasse les
frais de la politique d’austérité du gouvernement. Mais
quitter le bateau, enfin le navire, ne serait pas pertinent.
Ce n’est pas en période de crise ou de friction que l’on doit
se séparer ».
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