Mission aux Philippines – Eté 2014

Mission aux Philippines – Eté 2014
Pour engager la réalisation de nos divers projets en Asie, il a paru indispensable d’aller voir sur place
à quoi ils correspondaient, et quels étaient les atouts mais aussi les contraintes avec lesquels il fallait
jouer. C’est pourquoi, je me suis rendue aux Philippines ces semaines dernières.
Cette mission a été marquée par des rencontres très fraternelles qui m’ont permis de connaitre un
peu la réalité et l’histoire de ce pays, et aussi de clarifier les projets en recherchant l’adhésion des
divers participants.
La situation globale
L’anglais est couramment pratiqué. Les communautés de la Compagnie de Marie Notre Dame sont
de petites dimensions, mais très vivantes, avec une présence forte dans leurs différents apostolats.
Elles veulent inscrire leurs actions dans le développement du pays et travailler en Eglise, selon le
charisme de la Compagnie de Marie Notre Dame. Ces communautés traversent un moment un peu
difficile car plusieurs religieuses très engagées ont pris de l’âge. Mais plusieurs jeunes sont encore en
formation, ce qui est prometteur pour l’avenir.
Les Philippines connaissent une grande pauvreté, avec un écart énorme entre les riches, peu
nombreux et très fortunés (cf le quartier de Makati), et les pauvres qui constituent la grande masse
de la population : 53% de personnes seraient sous le seuil de pauvreté, assure-t-on. On comprend
alors que, en Europe, nous connaissions l’immigration des Philippins, en particulier des femmes qui
trouvent plus facilement du travail dans les restaurants, et surtout dans le secteur de services aux
personnes. Elles sont d’ailleurs souvent exploitées !
Le projet de la Compagnie de Marie Notre Dame
L’école est gratuite avec le prêt des livres ; mais les parents pauvres n’envoient pas leurs enfants
régulièrement à l’école, les gardant pour les aider dans leurs petits commerces, souvent dans la rue.
Les programmes scolaires sont intéressants mais, en réalité, peu ou pas appliqués. Dans ce pays, en
particulier à Cagayan de Oro, la Compagnie de Marie voudrait se donner les moyens de développer
sa pédagogie liée à son charisme. Elle a déjà une mission très intéressante dans un centre du diocèse
à Iligan pour soutenir de jeunes filles dans leurs études.
Elle anime également un centre social à Cagayan de Oro avec un jardin d’enfants, une aide à la
scolarité, et des ateliers pour les femmes.
Dans ce centre, une rencontre très sympathique a permis d’échanger avec des jeunes manifestant
une grande ouverture d’esprit. Un jeune nous a demandé « Quelles sont les caractéristiques de
l’éducation dans vos différents pays ? » Nous avons essayé de répondre. Puis à la question que nous
lui posions sur son avenir, il nous assura qu’il voulait devenir professeur pour à son tour aider les
enfants !
Nous sommes retournés à l’atelier des femmes pour y faire un achat. La rue et la cour étaient
inondées après une heure de pluie intense… On comprend que le gouvernement ait demandé de ne
pas garder dans ce lieu le jardin d’enfants.
Et l’ouragan de 2011 a confirmé le bien-fondé de cette décision! Pour répondre dans l’urgence aux
conséquences de cet ouragan, un petit bâtiment (4 classes en rez de chaussée) a été construit dans le
jardin de la maison de la Compagnie dans le quartier de Nazareth. Et depuis, on cherche un terrain
pour construire une école primaire…loin de la mer et loin des torrents venant de la montagne, à
Cagayan de Oro ou aux environs. Et ce n’est pas facile d’en trouver un… Un groupe de personnes aux
compétences diverses va se constituer pour que la recherche soit plus efficace et aboutisse cette
année.
Ce sera ensuite la tâche de l’année 2015 : élaborer un projet de construction et en même temps
préparer le projet éducatif et pédagogique de cet établissement qui devrait faire suite au jardin
d’enfants actuel. Et cela, avec l’ambition d’aider les plus démunis, tout en subvenant aussi aux
besoins de cette mission.
Une formule aussi forte que brève traduira finalement ce qui demeure essentiel pour la Compagnie
de Marie : permettre que des jeunes puissent travailler au développement de leur pays, en vivant les
valeurs de l’Evangile.
Qu’il nous soit donné de les aider à réaliser ensemble leur désir !
Marie- Chantal Duvault,
le 18 septembre 2014