Hôtellerie et Gastronomie Hebdo
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Hôtellerie et Gastronomie Hebdo
IV Lausanne, le 16 mai 2012 Tendances H et GH no 16 Fourchette Verte implantée en Argovie En 2011, la Fédération Fourchette verte Suisse avait débuté la concrétisation d’un de ses objectifs stratégiques, l’extension de son action à l’ensemble de la Suisse, par le lancement de projets dans les cantons de Soleure et de Berne. Le lancement en mai de Fourchette Verte Argovie, dans le cadre du programme «2012–2015, poids corporel sain» s’inscrit dans la droite ligne de ce développement. Onze crèches ayant participé au projet pilote ont reçu un diplôme Fourchette Verte, attestant que les enfants qu’ils accueillent bénéficient désormais assurément d’une ali(blg) mentation équilibrée. Le rêve gourmand de Bob et Cécile Jacq, restaurateurs et hôteliers à domicile A Vernayaz, ce couple de professionnels tient chambre et table d’hôtes en suivant une ligne tracée entre qualité de la prestation et plaisir de travailler. ClassifiCation: «Viens Chez moi, j’habite dans un Cinq étoiles» dr Lobby d’hôtel, salle à manger ou séjour privé? Un peu de tout ça, conformement à la philosophie de la table et chambre d’hôtes. dr A Stockholm par l’Orient-Express Symbole de luxe et de raffinement, Le Venice Simplon-Orient-Express ne cesse de fasciner depuis près de 130 ans. L’an prochain, le groupe propriétaire du célèbre train, mais aussi d’autres lignes et de plusieurs établissements hôteliers haut de gamme proposera de nouvelles formules, dont une destination inédite en treize décennies: Stockholm. Au départ de Venise, le 8 avril 2013, les hôtes embarqueront à bord du train pour un voyage haut en couleurs de l’Italie à la Suède, en passant par l’Autriche, la Suisse, l’Allemagne et le Danemark. Une escapade unique, au cours de laquelle le train marquera une pause pour une nuit à Copenhague avant de rejoindre Stockholm. «Il s’agit d’un itinéraire infiniment romantique offrant de sublimes paysages, un service luxueux ainsi que de délicieux mets, unis dans l’esprit des authentiques et légendaires voitures du train», déclare Gary Franklin, directeur général d’OrientExpress Trains & Cruises. Une fois les hôtes installés dans leurs somptueuses cabines, des stewards gantés de blanc sont chargés de veiller sur eux; à bord des splendides voitures-restaurants art déco, les voyageurs dégustent les plats raffinés du chef Christian Bodiguel – réalisés dans une cuisine de 15 m2 – en profitant du paysage... et de ce voyage (blg) hors du temps. Nouvelle tête à Swiss Wine Promotion Lors de l’assemblée générale de l’association, le 9 mai à Genève, le directeur de la cave Jean-René Germanier a été élu à l’unanimité à la présidence de l’association Swiss Wine Promotion. Valaisan, Gilles Besse dispose de plus de vingt ans d’expérience au sein de la filière vitivinicole suisse et valaisanne; comme son prédécesseur Jacques-Alphonse Orsat, il entend soutenir et développer une promotion nationale qualitative et efficace pour le vin suisse. (blg) P our les professionnels de l’hôtellerie- moins regardants», synthétise Cécile. Grâce à restauration, pas facile de conjuguer un pricing plutôt modeste (au niveau de la réboulot et vie de couple ou de famille. gion), à un référencement auprès des offices Bob et Cécile en ont fait l’expérience: lui, fran- régionaux de tourisme, mais aussi sur booçais, cuisinier et pâtissier de formation, elle king.com et dans les coffrets SmartBox, le taux suisse-allemande, réceptionniste et assistante d’occupation de Rêves Gourmands atteint aude direction, ils se sont connus au travail, dans jourd’hui 35%. Les Jacq escomptent une augun hôtel de la riviera lémanique. Après le ma- mentation avec l’ouverture ce printemps de riage sont venus les projets: avoir leur propre leur sixième chambre, marquant la fin des trarestaurant en France. Et puis Cécile est tom- vaux d’aménagement de la maison. Toutes sont décorées selon un thème unique, équipées bée enceinte, interrompant leurs recherches. Le déclic viendra des vacances. «On lo- d’un écran plat et de leur propre salle de bain; geait toujours en chambre d’hôtes, chez des l’une d’elles est aménagée pour un hôte en gens hors du métier, et pourtant, ça avait l’air chaise roulante – reliquat de l’ancienne vocade marcher! On s’est dit: pourquoi pas nous, tion de la bâtisse. Passé le grand séjour, salle à avec notre bagage professionnel?» Devenus manger et cuisine ouverte du rez-de-chaussée, le premier étage, chez les Jacq, évoque parents d’un petit garçon, les époux irrésistiblement un petit hôtel. tournent leurs investigations vers une Le but est Mais c’est bien en bas que les maison ad hoc, de préférence au bord de trouhôtes de Bob et Cécile passent à table. du Léman. En fin de compte, ce sera à Vernayaz, à deux pas de Martigny, ver L’équi- Une table unique, à partager avec les Libre entre autres convives devant le plan de traqu’une occasion en or se présente: une revenu financier vail du chef, qui y laisse libre cours à maison de retraite en faillite, de diet plaisir de mensions idéales et déjà partiellement sa créativité de cuisinier élevé au sétravailler, équipée. rail de la gastronomie macaronnée. synthétise Les futurs hôtes se lancent. Conscient de sa chance: «C’est le rêve Cécile. D’abord prudemment: «On a investi de tout cuisinier! Je fais ce que je veux, par étapes, en aménageant deux salles suivant les saisons, avec pour seule de bain et en ouvrant deux chambres.» La pre- contrainte le budget des clients.» Conformémière année, Bob fait des extras. «On se disait: ment au principe de la table d’hôtes, on sert au pire, on se retrouve avec une maison un peu un menu unique et surprise, à quatre plats, détrop grande, et Bob reprendra un boulot.» Réa- voilé au début du repas, que les convives aclistes, ils s’attendent à «galérer deux, trois ans». compagnent des vins qu’ils choisissent sur la Bob développe son activité de traiteur pâtissier, carte... et dans la cave, bien pourvue, de leurs ce qui, entre autre engagements du couple, fa- hôtes œnophiles éclairés. La table n’ouvre que cilite leur intégration. Cécile trouve un emploi le soir, au maximum quatre ou cinq fois par seà 50% dans un bureau et travaille en tant que maine, uniquement sur réservation. Dans l’astraductrice indépendante. Pour ne pas mettre siette, la maîtrise de Bob saute aux yeux, les tous leurs œufs dans le même panier, et aussi clients en redemandent, et les autorités locales pour conserver à leur qualité d’hôtes sa dimen- ont fait de Rêves Gourmands leur table des sion de plaisir dilettante. grandes occasion. «On est content de ce qu’on fait, comment Bob, mais c’est difficile de se «Notre emplacement nous garantit comparer. La plupart des bed and breakfast ne font pas table d’hôtes, ou se limitent à une resdes clients toute l’année» tauration simple, raclette ou planchette valaiIls sont pourtant loin de ménager leurs ef- sanne...» Un peu de notoriété ne déplairait pas forts, lui cuisinant du matin au soir, elle s’occu- au chef, qui ne lui sacrifierait toutefois pas la lipant des chambres, de l’accueil, du reste. «Au berté dont il jouit: «Les clients n’ont pas d’exibout d’un an, on était cuit», conclut-elle en gence, sinon la volonté de se laisser surprendre. riant. Alors, dès la deuxième année, finis les Le contact en est plus facile», estime-t-il. extras; ils engagent une femme de chambre, se montrent plus sélectifs en prenant les réserva- «Quand il y a du monde, il faut être en tions, imposent une heure d’arrivée, refusent permanence au top» les chiens... Et s’ils passent tous leurs weekends à la maison – c’est-à-dire au boulot – ils sa- Le contact, Bob et Cécile n’en sont évidemcrifient une partie de la «haute saison» à leurs ment pas frustrés, et ils adorent ça. Mais là vacances en famille durant les congés scolaires. aussi, ils veillent à ne pas arriver à saturaHeureusement, Vernayaz est idéalement si- tion. «Quand il y a du monde, il faut être en tuée: «Nous sommes sur la route de l’Italie en permanence au top, pimpant et souriant. été, sur celle des stations de ski en hiver, on a Alors, on s’impose des jours “sans”, et on lides pélerins en route pour Rome, des motards mite la durée du séjour à dix jours. Sinon, il y en randonnée... Notre emplacement nous ga- a des gens qui finiraient par s’installer à derantit des clients toute l’année», constate Bob. meure!» Ce serait difficile de leur en vouloir. Blaise Guignard «Le but est de trouver l’équilibre entre revenu financier et plaisir de travailler. On pourrait en www.revesgourmands.ch vivre, mais nous devrions allors être beaucoup S’il n’y a pas de Michelin ou de Gault Millau des tables d’hôtes, en revanche, les tenanciers de chambres d’hôtes peuvent se faire classifier selon un système d’étoiles analogue à celui de l’hôtellerie. En fait, la similarité va jusqu’à la coexistence de deux systèmes similaires, l’un étant celui de la Fédération suisse du tourisme et l’autre celui de l’association internationale Bed and Breakfast. Dans les deux cas, la classification s’étend de une à cinq étoiles, avec des demi-catégories «Superior» sur l’échelle de la FST. Globalement semblables, les critères diffèrent sur certains points. Ainsi, BnB, qui classe ses chambres d’hôtes de Conforme aux critères minimaux, mais sans classification jusqu’à Luxueux (5*) en passant par Simple(1*), Standard (2*), Classe moyenne (3*) et Première classe (4*) exige soit un jacuzzi, soit une piscine, soit un sauna ou hammam ou encore une baignade en lac ou rivière pour classer une chambre d’hôtes au sommet de la pyramide. Moins portée sur les plaisirs aquatiques, la FST leur préfèrent un plus prosaïque «réduit de rangement dans l’immeuble»... Les deux classements se rejoignent toutefois sur l’essentiel: mobilier luxueux, literie et lingerie à l’état de neuf et de bonne qualité; accès internet et télévision dans les chambres, nettoyages quotidiens, mise à disposition de produits maison, du terroir, bio, etc. La classification est établie par le loueur lui-même; Bed and Breakfast effectue une visite de contrôle systématique auprès des objets récemment mis en location, alors que la Fédération se contente de contrôles par sondages dans les deux ans – avec déclassification aux frais du loueur si nécessaire. En toute logique, le milieu de gamme forme le gros du corpus; BnB ne recense que treize chambres d’hôtes cinq étoiles, et la Fédération en compte moitié moins. Avec un tarif allant de CHF 80.– la nuit (personne seule, deux nuitées) à CHF 140.– (deux personnes, une nuitée), taxes et petit-déjeuner inclus, les touristes trouvent chez Bob et Cécile une alternative intéressante aux trois hôtels situés sur la commune; récemment mis à jour, le site web de Rêves Gourmands ne fait guère étalage de ses trois étoiles BnB, qui semblent de fait un peu maigrelettes compte tenu du caractère spacieux des six chambres, neuves et décorées avec goût, équipées d’une télé écran plat et chacune flanquée de sa salle de bain privative. «Les critères de Bed and Breakfast sont assez rigides, confirme Cécile Jacq. Par exemple, il faut un bureau dans la chambre, la radio en plus de la télé, une paroi vitrée plutôt qu’un rideau de douche... Plutôt que de susciter des attentes chez les clients, on a préféré les surprendre avec un beau 3*. Mais la registration dans le guide B n’ B est très utile en cela qu’elle peut rassurer les clients.» www.bnb.ch www.swisstourfed.ch