demandez la permission aux enfants

CS 04-04-07
2/04/07
18:13
Page 5
«DEMANDEZ LA PERMISSION AUX ENFANTS» :
© TFM Distribution
Des enfants qui ne vous veulent pas que du
bien !
Trois familles plutôt comblées sauf un
détail : les enfants ont pris le dessus, jusqu’au
jour où les parents se rebellent.
Tous les parents rêvent d’enfants sages, complices, obéissants, et de leur côté les enfants
rêvent de faire tout ce qui leur plaît, mais les
Eric CIVANYAN et Pascal LÉGITIMUS
chères têtes blondes n’ont pas de limites, surtout
au Cinéville-Colombier.
devant la caméra d’Eric CIVANYAN, on
découvre une famille BoBo Sandrine BONNAIRE et Pascal LEGITIMUS, leur peste de fille et
son petit frère presque trop gentil ; une famille juive le papa Pierre CASSIGNARD dans la tradition – enfin pas trop – et la maman Anne PARILLAUD obsédée par ses défilés de mode, affublés de deux chipies et enfin un couple «bien comme il faut» Michel VUILLERMOZ et Michèle
GARCIA couvant leurs trois petits saints (mais seulement par devant).
On entre très vite dans le vif du sujet, le début du film est dérangeant tellement les gamins
sont exigeants, effrontés, irrespectueux, en un mot «mal élevés» et c’est bien connu les
enfants des autres sont insupportables, ont-ils exagéré ? Avec Guillaume LEBRETON mon
co-scénariste, nous avions l’expérience de nos propres familles recomposées, puis nous
sommes allés voir autour de nous en y ajoutant un peu de fantasmes, si vous regardez
un peu, dans la rue ou les transports en commun, vous voyez des gens bien pires que
ce qu’on montre confie le réalisateur, et puis le cinéma c’est la vie et un peu de délire en
plus ! De ce côté on est gatés, les enfants sont de véritables tyrans, prêts à se battre pour
avoir la bonne place dans la voiture, quitte à se donner des coups de crayon sur le visage, ou n’hésitant pas à jeter des chaussures neuves à la poubelle après s’être rendue
compte que le choix avait été impulsif. Quant aux autres petits camarades, ils sont prêts à
voler les questionnaires des contrôles à la prof pour les revendre dans la cour de l’école,
le tout soutenu par des cris stridents face à des parents un peu mous qu’on peut qualifier
de «trop aimants» comme ce spectateur qui nous à dit «je crois que j’aime trop mes
enfants» commente Eric CIVANYAN, jusqu’au jour où les géniteurs prennent conscience
de la situation et se révoltent . Mais qui n’en a jamais rêvé ? jusqu’à les jeter par la fenêtre
ou les enfermer dehors dans la neige ! Le film ne tombe pas dans le fait divers pour maltraitance, les parents ont encore assez de ressources pour gérer la situation, ils vont utiliser l’effet miroir explique le cinéaste : tout d’un coup on se défend en utilisant les mêmes
armes qu’eux, et là tous les coups sont permis ! tel une scène désopilante à la cantine scolaire entre Pascal LEGITIMUS et sa belle-fille : jouer avec des enfants, la difficulté c’est de
ne pas savoir ce qui va se passer en face, ça nous force à devenir meilleurs souligne l’acteur qui découvre ici ce que sont des enfants très turbulents quand j’étais petit, j’étais très
sage, je n’ai jamais connu ça.
Le résultat est là, par moment on se laisserait aller à regretter le châtiment physique, puis
on rit aux larmes devant les tatonnements des seuls métiers pour lesquels il n’y a pas d’écoD’autres photos sur www.cine35.com
le – parents et enfants – R.M.
5
Photos Benoît Meudec
rencontre avec Eric CIVANYAN et Pascal LÉGITIMUS