"Coworking" à Lyon- EM Lyon Business School

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"Coworking" à Lyon- EM Lyon Business School
DEPAROIS Vivien -MARY Juliette -VILLEMONTE de la CLERGERIE Cécile
Mastère Spécialisé : Marketing et Management des Services
EM Lyon Business School
Dossier de recommandations - Mission Grand Lyon
Définition des modalités de mise en
place d’un lieu de « Coworking » à Lyon
Rapport remis le 18 mars 2010
Commanditaire : Lucie Verchere-Tortel, chargée de mission Espace Temps, Direction de la
Prospective et Stratégie d’Agglomération (DPSA), Communauté urbaine du Grand Lyon
Professeur suiveur : Christophe Chaumont, professeur en management des opérations,
responsable du Mastère Spécialisé - Conseil en Organisation – EM Lyon Business School
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Dossier de recommandations - Mission Grand Lyon
Définition des modalités de mise en
place d’un lieu de « Coworking » à Lyon
Ce rapport a donné lieu à une soutenance le mardi 23 mars 2010 à 10h30
2
SOMMAIRE
Synthèse managériale ………………………………………………………………………………………………….… 5
Remerciements ……………………………………………………………………………………………………………… 6
Introduction …………………………………………………………………………………………………………………… 7
PREMIERE PARTIE : QU’EST-CE QUE LE COWORKING ? ………………………………………………….. 8
I.
Définition du concept de Coworking ………………………………………………. 9 à 10
a. Le Coworking n’est pas… un lieu de télétravail ………………………………. 9
b. Le Coworking n’est pas… un lieu de call-center……………………………….. 9
c. Le Coworking n’est pas… un café ……………………………………………………. 10
d. Le Coworking n’est pas… une bibliothèque …………………………………….. 10
II.
Définition du Coworking ……………………………………………………………….. 10 à 16
a. Historique de la tendance ………………………………………………………………. 10
b. Définition ……………………………………………………………………………………….. 12
c. Les caractéristiques de l’espace de Coworking………………………………… 13
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DES DIFFERENTS SITES DE TRAVAIL PARTICIPATIF ……… 17 à 29
I.
Reportage sur le site de « La Cantine » (Silicon Sentier) ……………………………… 18
II. Etude de site de Coworking en France …………………………………………………………….. 21
a. Duplication de la Cantine à Strasbourg : Alsace Digitale …………………. 21
b. Duplication de La Cantine à Rennes …………………………………………………. 23
III.
Etude de sites de Coworking à l’étranger ………………………………………………. 24
a. Exemple de l’Espace Exeko à Montréal (Canada) …………………………………… 24
b. Exemple de l’Espace Eclau à Lausanne (Suisse) ……………………………………… 25
c. Exemples de sites de Coworking à Berlin (Allemagne) …………………………… 27
IV.
Matrice : les éléments de base d’un Coworking Space …………………………… 30
3
TROISIEME PARTIE : NOS RECOMMANDATIONS POUR L’IMPLANTATION
D’UN SITE DE CO-WORKING A LYON ………………………………………………………………….… 31 à 45
I. La pertinence d’un site de Coworking à Lyon et à la Part-Dieu ………………. 32
a. Pourquoi Lyon peut-elle prétendre à accueillir un lieu de Coworking ? …. 32
b. Les sites géographiques potentiels ……………………………………………………….. 32
II. Le choix des cibles …………………………………………………………………………….….. 35
a. Les Particuliers, usagers du Coworking ……………………………………….….. 35
b. Les entreprises, susceptibles d’être intéressées par le concept
en tant qu’usagers …………………………………………………………………………… 36
c. Les cibles pour l’animation du lieu ………………………………………………….. 37
III. Positionnement : plusieurs scénarios possibles …………………………………….. 37
IV. Comment financer un espace de Coworking ? …………………………………….… 41
V. Recommandations pour un plan de communication …………………………….. 44
Conclusion …………………………………………………………………………………………………………………… 46
BIBLIOGRAPHIE …………………………………………………………………………………………………………… 47
ANNEXES ………………………………………………………………………………………………………………………. 49
4
SYNTHESE MANAGERIALE
Début janvier 2010, nous avons été commandités par Madame Lucie Verchère-Tortel,
chargée de mission à la DPSA (Direction de la Prospective et Stratégies d’Agglomération), au
Grand Lyon. Suite à une réflexion sur le projet de centre de télétravail à Charly, elle a pris
connaissance de l’existence d’un espace de Coworking à Paris, « La Cantine ». Trouvant le concept
intéressant, elle s’est interrogée sur la faisabilité de création d’un tel site dans le quartier de la
Part Dieu. Nous avons ainsi été chargés de réfléchir au concept de Coworking, d’étudier quelques
sites en France et dans le monde, afin de proposer une recommandation sur les « modalités de
mise en place d’un lieu de « Coworking » à Lyon ».
Pour comprendre le concept de Coworking et sa mise en œuvre, nous avons rencontré
plusieurs acteurs clés du secteur de Coworking. Nous nous sommes d’abord entretenus avec
Antonin Torikian, chef de projet du site de « La Cantine » à Paris, qui reste le site le plus abouti en
France. Nous avons également rencontré Thomas Sandhaft, chef de projet Crealoft, qui cherche à
monter un tel site à Lyon. Au cours de la mission, nous avons également échangé avec Mathieu
Salmon, chargé de mission « Mission Numérique » et Laurent Trontin, chef de projet « Industries
Créatives » au sein du Grand Lyon. En plus de cette approche terrain, notre étude s’appuie sur de
multiples ressources Internet, citées en annexe et sur les connaissances acquises au cours de nos
cursus et expériences respectifs.
La présente étude propose donc une définition et un historique approfondis du concept
de Coworking. Nous dressons ensuite un panorama des offres existantes en France (Paris, Nantes,
Strasbourg), en Europe (Lausanne, Berlin) et au Canada (Montréal). Il amorce enfin une réflexion
sur les modalités d’implantation d’un tel site à Lyon (choix du lieu, définition des cibles, définition
de l’offre, modalités de financements, plan de communication…).
Au terme de l’exposé, on peut définir le Coworking comme un espace de travail
collaboratif, permettant l’émergence d’un réseau de collaborateurs d’un même secteur. Le lieu
ouvert, confortable et modulable pourrait s’implanter dans plusieurs quartiers de Lyon
actuellement en rénovation (Part-Dieu, Vaise, Confluences). Les « Coworkers », s’ils ont des profils
divers, ont en commun l’exercice d’une profession à fort degré d’autonomie et sont souvent en
pointe concernant l’utilisation des nouvelles technologies. Afin d’atteindre une cible considérée
comme experte et très exigeante, il est préférable de miser sur le marketing viral. En effet,
l’organisation d’évènements ponctuels à forte valeur ajoutée peut, par exemple, convaincre les
leaders d’opinion et renforcer le bouche à oreille positif. Ces deux aspects permettront à terme
au lieu d’acquérir une vraie légitimité. Un budget de 300 000 euros est nécessaire au lancement
du projet.
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REMERCIEMENTS
Les trois auteurs de ce rapport tiennent à adresser leurs remerciements aux nombreuses
personnes leur ayant permis de mener à bien leur réflexion :
-
Monsieur Christophe Chaumont, professeur en stratégie des organisations et
responsable pédagogique du master « Conseil en Organisation » à l’EM Lyon Business
School
-
Madame Lucie Verchère Tortel, chargée de mission Espace Temps, Direction de la
Prospective et Stratégie d’Agglomération (DPSA), Communauté urbaine du
Grand Lyon
-
Madame Caroline Richemont, responsable du module « Mission Ville de Lyon/Grand
Lyon »
-
Madame Brigitte Auriacombe, responsable pédagogique du Mastère Spécialisé
« Marketing et Management des Services »
-
Monsieur Mathieu Salmon, chargé de mission, Mission Numérique
-
Monsieur Laurent Trontin, chef de projet – Industries Créatives
-
Messieurs Antonin Torikian, chef de projet La Cantine et Thomas Sandhaft, chef de
projet Crealoft
-
Mademoiselle Svetlana Popova, étudiante en urbanisme en alternance au sein de la
DPSA du Grand Lyon
6
Introduction
Nous avons été dans le cadre de notre formation, en Mastère Marketing & Management des
Services, missionnés par le Grand Lyon et plus précisément par la DPSA1 en la personne de
Madame Lucie Verchere-Tortel à réaliser une étude de faisabilité d’un site de Coworking à Lyon. Il
s’agit avant tout d’un travail exploratoire : il nous faut définir clairement la notion même de
Coworking et évaluer la pertinence de l’implantation d’un tel site à Lyon.
Cette mission s’est déroulée du 7 janvier au 18 mars 2010 et nous a notamment conduits à
nous déplacer sur le site de Coworking de la Cantine à Paris (précurseur du concept en France).
Nous avons ainsi pu nous immerger dans le concept pour en comprendre la genèse, la nature, le
fonctionnement du concept.
Notre étude consistera dans une première partie à donner une définition du concept de
Coworking, complétée par une seconde grâce l’étude de différents sites de travail participatif en
France et à l’étranger. Ensuite, dans une troisième et dernière partie, nous aborderons nos
recommandations quant à la pertinence de l’implantation d’un site de Coworking à Lyon. Ce
dernier pourrait s’implanter dans le périmètre de la Part-Dieu et dans cette hypothèse s’inscrire
dans la réhabilitation de ce quartier. Nous avons également étudié la pertinence d’autres sites
lyonnais au regard des cibles potentiels et de leurs attentes.
Dans le cadre de notre mission nous avons été amenés à rencontrer régulièrement notre
commanditaire Mme Lucie Verchere-Tortel et notre professeur suiveur M. Christophe Chaumont
pour leur faire part de l’avancement de nos travaux. Nous avons également rencontré d’autres
acteurs liés au concept de Coworking au Grand Lyon et au sein d’autres sites de Coworking.
1
DPSA : Direction de la Prospective et de la Stratégie d’Agglomération
7
PREMIERE PARTIE :
QU’EST-CE QUE LE COWORKING ?
8
I.
Définition du concept de Coworking
Au vue des différentes confusions que nous avons pu observer en termes de sémantique,
nous allons dans un premier temps différencier le concept de Coworking d’autres notions.
a. Le Coworking n’est pas… un lieu de télétravail
La définition du télétravail la plus récente émane de la Fondation européenne pour
l’amélioration des conditions de vie et de travail. Le concept est défini comme « un travail
réalisé par un travailleur délocalisé, c’est-à-dire séparé de son établissement, ou un
indépendant et dont l’activité nécessite l’utilisation intensive des moyens de
communication ».
Cet espace est caractérisé par le fait que le lieu de travail ne se trouve pas au sein de
l’entreprise traditionnelle mais à distance. Un espace de télétravail peut mettre à
disposition des services (formation, contact social, poste de travail), et notamment aux
personnes à mobilité réduite pour favoriser leur intégration professionnelle. Ce type de
structure peut également s’adresser à des parents célibataires devant s’occuper d’un
enfant ou aux personnes en charge d’une personne âgée ou d’un parent malade.
Il peut y avoir confusion entre les concepts de télétravail et de Coworking de part les
infrastructures utilisées (postes de travail à disposition, services proposés, rassemblement
de travailleurs…). Cependant, il faut noter que le concept de travail collaboratif va plus
loin et cherche à tirer profit de ce rassemblement en favorisant l’échange d’idées, de
connaissances, la présentation de nouveaux projets…
b. Le Coworking n’est pas… un lieu de call-center
Un centre d’appel (ou call-center) est une entité d’une entreprise, qui peut être géré
en interne, externalisé à l’étranger ou encore confié à un prestataire. A la différence d’un
espace de travail collaboratif, un call center regroupe des salariés d’une même entreprise
et n’a pas pour vocation de créer des échanges et des interactions entre ces derniers. Il
regroupe des moyens humains, mobiliers et techniques visant à gérer une relation à
distance entre l’entreprise et ses clients/prospects (appels entrants et sortants).
9
c. Le Coworking n’est pas… un café
Dans les pays industrialisés, avant l’apparition de lieux de Coworking dans les capitales,
beaucoup de travailleurs indépendants avaient pris l’habitude de travailler dans des cafés,
notamment dans des cafés « littéraires ». Ces lieux, lorsqu’ils étaient calmes, se prêtaient
parfaitement pour des réceptions, des entretiens et le travail « solo ». Pas étonnant dès
lors que certains cafés de la Mitteleuropa ou de Saint-Germain servent encore de modèle
aujourd’hui aux concepteurs de Coworking. Cependant, cette dernière notion se veut plus
complète. En effet, le point fort du Coworking par rapport au café réside dans l’ensemble
des animations et services proposés. De plus, un café propose rarement des conférences
(mise à part certains cafés littéraires), ne dispose pas de conseillers juridiques et reste
ouvert à une clientèle de touristes ou de passants.
d. Le Coworking n’est pas… une bibliothèque
Le Coworking est un lieu de travail, tout comme une bibliothèque. Le calme, propice
aux atmosphères studieuses est souvent de rigueur dans ces deux lieux. Chacun y vient
pour travailler, développer des projets, chercher la bonne information. Le parallèle
cependant s’arrête là. Il n’y a pas de livre empruntable dans un lieu de Coworking. Il n’est
souvent pas possible de consommer un café ou un sandwich dans une bibliothèque. De
même, ne confondons pas calme et silence. Le silence est de mise en bibliothèque alors
qu’au contraire le lieu de Coworking cherche à rapprocher les individus, à les faire
collaborer et partager leurs savoirs.
II.
Définition du Coworking
a. Historique de la tendance
Le terme de « Coworking » est apparu pour la première fois en 1999, dans un article
de Bernie DeKoven, créateur de jeux-vidéos et auteur de nombreux ouvrages sur les
nouvelles formes de divertissement2. C’est en effet à partir d’observations sur les
communautés de joueurs en ligne (the « Play-community ») que Bernie DeKoven
s’intéressa aux collaborations en ligne et donc au travail à distance. Le concept est
2
Voir Bernie DeKoven, The Well-Played Game, 1999, Bertrams
10
développé en 2005 par Brad Neuberg, développeur chez Google, pour désigner un espace
physique. A l’origine, l’idée était de permettre aux travailleurs indépendants de ne pas
rester isolés chez eux et de pouvoir trouver, grâce à un lieu ou un réseau, un espace de
socialisation propre à l’entreprise.
Le premier lieu de Coworking ouvrit à San Francisco en 2005, sous l’impulsion de Brad
Neuberg. Le site, appelé « Hat Factory » était constitué d’un grand loft, servant de
domicile pour trois développeurs web, et ouvert au public dans la journée. Le principe
s’étendit très vite à l’Argentine, à l’Australie et à l’Allemagne, pionnier en Europe en
matière de Coworking. Cependant, la très grande majorité des sites restent aujourd’hui
encore basée au Etats-Unis.
Les promoteurs de l’idée de Coworking ont toujours comme référence les cafés cités
auparavant, espaces appropriés aux échanges et aux débats pacifiés. Dans ces lieux
considérés comme mythique, écrivains, intellectuels et artistes se retrouvaient autour
d’un café, dans une ambiance créative, studieuse et conviviale.
Le Coworking répond au départ à l’accroissement rapide du nombre de travailleurs
indépendants, notamment dans le domaine des nouvelles technologies. En effet, le
développement d’Internet et la généralisation de l’accès au haut-débit a permis l’essor de
nouvelles formes d’emplois (développeurs-web, marketeurs-web, architectes-web,
bloggeurs). De même, les mesures prises en faveur de l’auto-entreprenariat dans de
nombreux pays européens, à l’image de la France3, est venu également dynamiser le
concept.
Ces travailleurs indépendants ont très vite formé une communauté, relativement
homogène, mais précaire. Afin de remédier à ces carences, cette communauté a décidé
de s’organiser en réseau de solidarité et de partage, afin de pouvoir se maintenir. Les
lieux de Coworking sont nés dans cette double optique, de consolidation du réseau et de
coopération, mais aussi de partage (du lieu, des outils, des savoirs…) et de créativité.
3
La Loi de modernisation de l’économie n° 2008-776 du 4 août 2008, Titre 1 chapitre I instaure le statut de
l'entrepreneur individuel communément appelé auto entrepreneur avec comme date d'application le 1°
janvier 2009.
11
b. Définition
La notion de Coworking regroupe en réalité deux idées, proches mais distinctes. En
nous appuyant sur la traduction littérale du terme, nous pouvons analyser le Coworking
comme un « centre de travail partagé ». Cependant, la notion recouvre aussi l’idée d’un
réseau de travailleurs indépendants ou en freelance, particulièrement sensibles à
l’échange, à la coopération et à l’ouverture. L’accent est donc mis sur une communauté
de travailleurs autonomes et indépendants, partageant un ensemble de valeurs et de
besoins. Cette communauté est très intéressée par les synergies pouvant naitre de la
collaboration de ses membres.
Les espaces de Coworking se vivent ainsi comme des espaces différents du domicile ou
de l’entreprise. Il s’agit d’une troisième voie, à mi-chemin entre les deux lieux de travail
précédemment cités, mêlant le confort du travail à domicile et la richesse sociale du
travail en entreprise.
On compte aujourd’hui une centaine de lieux de Coworking à travers le monde. Ce
développement rapide du concept mérite d’être analysé. En effet, le Coworking répond
efficacement aux demandes croissantes des entreprises, en termes de flexibilité, de
mobilité et d’économie (le loyer est devenu un poste de dépense de dépenses colossales
pour les entreprises, notamment les start-up).
Bien plus qu’une simple mode, le travail coopératif est donc un mouvement de fond,
porté par le développement des nouvelles technologies et par les demandes nouvelles
des entreprises. Cette nouvelle forme de travail remet en questions les anciennes
théories pyramidales du travail. Les hiérarchies strictes s’estompent. Le travail en réseau,
fondé sur l’agrégation ponctuelle de compétence et la coopération à durée limitée (le
temps d’un projet par exemple) se renforce. Les modes de travail se veulent plus flexibles,
plus rapide et plus ponctuelle.
12
c. Les caractéristiques de l’espace de Coworking
Les 4 dimensions principales d’un espace de Coworking4 :
Un espace de Coworking est un concept qui dépasse le simple « espace physique » et
comprend des dimensions :
-
Economique, car les ressources matérielles (infrastructures) et immatérielles
(connaissances, expertise, expérience des Coworkers) sont partagées et donc
mutualisées. Le Coworking Space va donc au-delà d’une logique purement
commerciale de partage des infrastructures.
-
Socioprofessionnelle, de part la création de nouvelles formes de travail en
apportant plus de flexibilité aux entreprises et travailleurs indépendants : ces
lieux permettent à l’information de circuler plus facilement et de stimuler la
créativité des acteurs (création de réseaux sociaux).
-
Culturelle, dans le sens où ce type de travail collaboratif favorise l’émergence
de nouvelles communautés visant la création de nouveaux projets (dont les
acteurs ne se seraient peut-être jamais rencontrés autrement). De plus chacun
est libre de s’investir comme il le souhaite, en gardant sa part de liberté. Les
notions de partage et de liberté sont particulièrement présentes dans ces
lieux.
-
Spatiale et territoriale en apportant un environnement de travail à ces
travailleurs souvent isolés. Ces espaces se transforment en lieu de créativité et
comme point de rencontre des acteurs d’une thématique donnée.
4
Document d’évaluation et diffusion du concept de la Cantine par Silicon Sentier
13
Les critères de différenciation
Positionnement du Coworking Space 5
III.
(
t
y
p
e
e
t
Les espaces de Coworking peuvent se différencier les uns des autres selon 3 critères :
-
La structure juridique et le porteur du projet : s’agit-il d’une entreprise, d’une
association, d’un indépendant ou encore d’un collectif ? Les objectifs
économique ou encore les modes de fonctionnement en seront différents.
-
L’équilibre entre profit économique et bénéfice social : d’où proviennent les
fonds (public et/ou privé) ? dans quelle logique sont-ils utilisés ?
-
Le degré d’implication des communautés : dans quelle mesure les Coworkers
interviennent dans la vie du lieu (participation et intervention dans les
conférences, acteurs dans le projet de travail collaboratif).
Les 3 modèles de gestion du lieu6 :
-
Franchisé : modèle marchand qui privilégie le profit économique et la
dynamique commerciale
5
6
Document d’évaluation et diffusion du concept de la Cantine par Silicon Sentier
Document d’évaluation et diffusion du concept de la Cantine par Silicon Sentier
14
-
Coopératif : entre le modèle marchand et non marchand, qui s’inscrit dans une
logique sociale
-
Communautaire
ommunautaire : modèle essentiellement non-marchand
marchand
qui s’articulent
autour de projets à dimension sociale et où la collaboration des acteurs en fait
leur valeur ajoutée (dynamique Bottom up). Le profit est réinvesti pour la
communauté.
Le modèle de Servuction
Le modèle de Servuction définit les composantes de la production d’un services et leurs
intercations.
-
Le Back Office regroupe les différentes ressources et intervenants qui sont
son garant
de la gestion du lieu de Coworking. Il comprend ainsi l’équipe d’animation (pour la
préparation de projet),
projet) le gérant, l’association ou encore les collectivités (en
fonction de la répartition privé/public de la structure).
-
Le Support Physique est représenté par lieu de Coworking (salles de travail, de
conférence, bar, mobilier, équipement son et vidéo…). Il rend tangible l’offre de
service et doit donc véhiculer le concept de Coworking : espace ouvert à
l’échange, lieu de création et de travail, thématique… Il représente également un
vecteur de communication. En effet, visible depuis l’extérieur,
l’extérieur il doit être
facilement reconnaissable
nnaissable et donner du sens au concept.
-
Le Personnel en Contact représente les personnes de l’entreprise ou association
en interaction avec le client. On parle ici de l’équipe d’animation pour l’activité de
15
Coworking, lors de la réalisation des projets. Ils ont pour rôle d’informer, de
faciliter les échanges et d’animer le lieu au quotidien. Pour ce qui est de l’activité
évènementielle, on considère également les conférenciers et autres intervenants,
qui de par la qualité de leur implication représente l’espace de Coworking.
-
Le(s) Client(s) sont les Coworkers, les intervenants, ou encore les entreprises qui
envoient certains de leurs salariés, proposent des conférences ou privatisent le
lieu.
Pour faire vivre un tel type de lieu, il est important que le Coworker s’investisse au
sein de l’espace de Coworking. Cette participation peut venir de l’échange de
connaissances avec les autres Coworkers, la présentation de projets, la
participation aux évènements organisés. De plus, pour une gestion harmonieuse
de l’espace de Coworking, il est important que le Coworker adhère au concept et
respecte le lieu et les usages (bruit, rangement…).
-
Le Service de base d’un espace de Coworking est de proposer un espace de travail
collaboratif où le Coworker peut à la fois trouver une infrastructure adaptée et
des acteurs de son domaine pour échanger. Des évènements visant à échanger
des connaissances sur un thème commun sont également très souvent organisés.
16
DEUXIEME PARTIE :
ETUDE DES DIFFERENTS SITES DE TRAVAIL
PARTICIPATIF
17
I.
Reportage7 sur le site de « La Cantine » (Silicon Sentier)
L’espace de Coworking La Cantine est né grâce à l’association Silicon Sentier. Suite à un voyage
à San Francisco en 2006, des membres de l’association ont trouvé le concept novateur et
répondant à une demande forte. L’ouverture d’un espace de Coworking à Paris, La Cantine a eu
lieu début 2008.
La Cantine se définit comme une espace de Coworking « à la Française ». Pour faire vivre ce
lieu quotidiennement, une équipe d’animation lui est dédiée afin de créer de nouveaux projets,
de faciliter les liens entre les Coworkers et de les accompagner dans leurs initiatives. Elle compte
aujourd’hui une dizaine de personnes, qui représentent 5 ETP (équivalent temps plein). Chacun
doit faire preuve de polyvalence dans sa mission, de flexibilité dans les horaires, et surtout d’être
partie prenant dans l’animation du lieu. En d’autres termes, les équipes s’occupent à la fois de la
gestion financière du lieu, mais aussi de la gestion opérationnelle de l’espace (salles de réunions,
espace café…).
La Cantine concentre principalement 3 types d’activités :
-
L’espace de Coworking :
La Cantine propose des infrastructures facilitant l’activité des auto-entrepreneurs. En effet, des
espaces de travail, des salles de conférence ou encore des salles de réunions sont mis à
disposition des membres. Ils ont également accès à une connexion Internet, à des casiers, des
vidéoprojecteurs… Pour animer ce lieu, qui est avant tout un lieu de vie, un espace bar a été
aménagé. Ainsi, des dynamiques se créent de façon individuelle, mais aussi collectivement,
favorisant la création de réseau.
Le principe de cet espace est de favoriser les échanges d’idées afin de faire émerger de
nouveaux projets liés au numérique, et de les développer. La Cantine propose d’ailleurs un espace
de production, de test et de diffusion de projets innovants.
7
Compte rendu complet et photos en annexes
18
-
L’évènementiel :
Afin de faire vivre de lieu et de se positionner en tant que lieu d’échanges des acteurs du
numérique, La Cantine propose un certain nombre
d’évènements. On y retrouve des
conférences, des colloques, des débats, des présentations de projets ; mais aussi des petits
déjeuners marketing, journée études et séminaires, soirée (lancement ou communautaire),
BarCamp, conférence de presse.
Ces évènements permettent également de donner plus de visibilité au concept de Coworking
et de valoriser ses activités et les membres de sa communauté. Ils sont organisés à partir de
demandes qui émanent du territoire, c'est-à-dire des usagers. La Cantine a proposé jusqu’à
aujourd’hui plus de 900 évènements thématiques, alimentés par diverses communautés du
monde du numériques et par ses Coworkers actifs. En effet la vocation du lieu étant notamment
l’échange d’idées, le public de ces évènements est qualifié et porteur de valeur ajoutée pour tous.
-
La location d’espace :
Les deux premiers volets de l’activité de La Cantine énoncés précédemment représentent son
activité « non marchande ». En effet, l’objectif est de faire payer le moins possible la participation
aux évènements, tout comme le Coworking. Les évènements sont en majeure partie financés par
des micro-sponsors. La Cantine gère également une activité « marchande » à savoir la location à
des entreprises privées du lieu, qui est privatisé pour des évènements. Parmi des entreprises on
peut citer Facebook, ou encore L’Oréal lors du lancement de sa plateforme numérique de
recrutement. Cette activité permet de financer en partie la gestion de l’espace de Coworking et
de ses évènements. Ces entreprises participent ainsi au développement des dynamiques
communautaires et à l’émergence de nouveaux projets innovants.
Les cibles
La Cantine cible de façon générale les acteurs du numérique. Pour son activité de Coworking,
ils regroupent une majorité de travailleurs indépendants, des entrepreneurs, des acteurs en freelance, mais aussi les salariés de grandes entreprises du numérique. Ensuite de façon plus globale,
elle rassemble trois types de publics : ses adhérents Silicon Sentier, ses Coworkers et les
participants aux évènements.
L’organisation économique du lieu :
Concernant son fonctionnement, La Cantine dispose d’un modèle économique alliant revenus
publics (subventions) et privés (subventions privés d’entreprises et revenus liés aux activités nonmarchandes et surtout marchandes). Ayant un statut d’association, l’objectif financier est
19
l’équilibre, les bénéfices sont utilisés pour le développement de cette dernière. Cet équilibre
devrait bien être atteint, après 2 ans d’activité. Grâce à ce type de structure et à son activité nonmarchande, La Cantine cherche à s’autofinancer et à impliquer les entreprises.
La Cantine dispose de plusieurs sources de financement :
-
Orange R&D à hauteur de 50 K€
-
La région Ile de France pour 112 K€ : La Cantine se positionne comme un soutien aux
acteurs technologiques et aux Systèmes Productifs Locaux, aux clusters, aux enjeux de
l’écosystème numérique en Ile De France… De plus la région Ile de France jouit d’une
visibilité sur le site.
-
Le pôle de compétitivité Cap Digital, la ville de Paris et l’UFSE (fond européen) apportent
également leur soutien financier.
Enfin, en termes de budget de fonctionnement, l’association Silicon Sentier dispose d’1 million
d’euros, dont 500 K€ sont consacrés à La Cantine.
Le lieu
La Cantine se situe Passage des Panoramas, près des Grand Boulevard et du Sentier (berceau
de l’économie numérique, premier siège de Dailymotion par exemple). L’avantage de sa
localisation réside dans le fait que le site est suffisamment visible depuis l’extérieur (centre de
Paris, Grande vitrine, Rez de Chaussée), tout en étant préservé des piétons et touristes (non
visible depuis la rue) : c’est un espace semi-public.
Concernant l’aménagement intérieur, il s’agit d’un espace perméable, modulable et ouvert :
tout se voit (pas de murs mais des baies vitrées, les salles de travail peuvent se transformer en
salles de réunions et conférences, et vice-versa). L’objectif est de créer du lien entre les
Coworkers et de favoriser les échanges. L’architecture intérieure est également très « design ».
On trouve également dans les étages, d’autres salles pour le Coworking, les bureaux
d’associations et de Silicon Sentier.
Une démarche de communication dite « Bottom up »
Les animateurs de La Cantine se mettent un point d’ordre à ne pas démarcher. En effet dès le
début du projet, la communication s’est faite grâce au réseau de l’association Silicon Sentier et à
un effet buzz (marketing viral). Il avait été choisi de faire participer et adhérer au concept le plus
d’acteurs possibles (associatifs, réseau de micro-sponsors, entrepreneurs, développeurs…).
Concernant les évènements, le site Internet de La Cantine et des affiches présentent l’actualité
du lieu. Enfin, pour garantir l’identité visuelle et éditoriale du lieu, un cahier des charges a été
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rédigé. Tous les évènements doivent également référer de « l’économie du numérique » et « du
monde digital ».
Les projets de La Cantine
A ce jour, La Cantine a pour projet de créer un média autour de son activité. Elle souhaite en
effet capitaliser les échanges de connaissances favorisés par le Coworking et valoriser le contenu
à valeur ajouté proposé lors de ses évènements. Ce média permettrait de valoriser son activité
(qualité des intervenants, innovation…) et de lui donner plus de visibilité.
Elle souhaite également créer 2 incubateurs d’entreprises du numérique, et de favoriser la
R&D sur ces thématiques.
Enfin, La Cantine va déménager courant 2010 vers un lieu plus grand, à savoir la Bourse de
Paris.
Les liens possibles avec le Grand Lyon
Silicon Sentier accompagne des associations qui souhaitent développer des espaces de
Coworking sur le modèle de La Cantine. L’association peut intervenir en tant que consultant pour
l’ouverture de ce type d’espace, afin d’apporter son expertise. Elle peut également développer un
concept similaire sous le nom de « La Cantine ». Une fois le projet mis en place l’association se
retire du projet et laisse les porteurs du projet gérer le lieu de façon autonome. Afin de préserver
l’identité des sites « La Cantine », une charte est imposée. Il est important de noter que La
Cantine n’est pas dans une démarche de prospection concernant ces duplications d’espace de
Coworking, elle intervient en réponse à une demande.
II. Etude de site de Coworking en France
a. Duplication de la Cantine à Strasbourg : Alsace Digitale
L’exemple du site de Strasbourg présente la particularité d’être un projet en phase de
développement. Un travail de benchmarking reste encore à faire, allié à une recherche de
financement.
Pour l’heure, une association a vu le jour en 2009, avec pour objet de donner corps au projet
de Coworking : Alsace Digitale. Plusieurs bénévoles sont à ce jour membres de l’association et
travaillent pour donner vie au projet de Coworking. C’est d’ailleurs le président d‘Alsace Digitale
qui met à disposition une partie des locaux de son entreprise pour permettre :
-
une activité de Coworking « embryonnaire »
21
-
des barcamps8
Selon notre interlocuteur, il s’agit toutefois d’une situation précaire qui ne pourra perdurer.
Ces derniers comptent beaucoup sur l’appui de Silicon Sentier pour défendre leur projet
auprès des élus. Ils reconnaissent en Silicon Sentier une légitimité au regard de leur expérience et
souhaitent à ce titre bénéficier de leur savoir faire et de leur assise face aux élus.
L’enveloppe de départ a été fixée à 300 000 euros, celle-ci est d’ailleurs la même pour tous les
projets soutenus par Silicon Sentier. Alsace Digitale souhaite un financement public
(CUS9+région)/ privé.
Tout comme le concept de La Cantine (Paris), Alsace Digitale souhaite donner une impulsion
clairement orientée TIC pour leur centre de Coworking. Selon ses fondateurs, les TIC ne sont pas
ou peu représentés au niveau de l’innovation, dans leur région. Ils considèrent que les TIC
s’intègrent dans tout domaine d’activité et donc dans les activités développées dans le bassin
alsacien tels que la santé, l’automobile, le textile.
Alsace Digitale souhaite que la CUS mette à leur disposition d’ici la fin de l’année un local au
cœur de Strasbourg, d’une surface d’environ 300m2, de plein pied et qui reprendrait dans l’idée
les caractéristiques du site de La Cantine soit un espace convivial, modulable…
Les cibles privilégiées sont :
-
Les travailleurs indépendants
-
Les free lanceurs
-
Les entrepreneurs
-
Les étudiants NTIC
-
Créatifs
-
Designers
-
Développeurs
-
Consultants
Leurs volontés est de :
- Faire émerger des futurs leaders mondiaux du numérique
- Valoriser les entreprises IT alsaciennes
- Interconnecter des secteurs économiques éloignés : biotechnologies, développement
durable, textile, culture, tourisme…
8
Un BarCamp est une rencontre, une non-conférence ouverte qui prend la forme d'ateliers évènements participatifs où le
contenu est fourni par les participants qui doivent tous, à un titre ou à un autre, apporter quelque chose au BarCamp. C'est
le principe pas de spectateur, tous participants. L'événement met l'accent sur les toutes dernières innovations en matière
d'applications Internet, de logiciels libres et de réseaux sociaux. (Source : Wikipédia)
9
CUS : Communauté urbaine de Strasbourg
22
- Développer l’entreprenariat et l’emploi : connexion avec l’Université de Strasbourg,
l’Ecole de Management de Strasbourg...
- Sensibiliser les Business Angels et les entrepreneurs
- Attirer des ténors de l’innovation en Alsace (Steve Jobs,...),
- S’inscrire dans la Stratégie Régionale de l’Innovation,
- Se relier à un réseau mondial d’innovateurs
b. Duplication de La Cantine à Rennes
Ce site de Coworking est le fruit du travail du pôle de compétitivité Images & Réseaux10 ,
dédiés aux nouvelles technologies de l’image et aux réseaux de distribution de contenu. En 2010,
ce même pôle prévoit l’ouverture d’un site de Coworking sur Nantes. Ce pôle compte parmi ses
membres de grandes entreprises, PME, laboratoires de recherche ou établissements
d’enseignement. Tous mutualisent leurs forces de R&D et bénéficient des services fournis par le
pôle.
Le Maire de Rennes, Daniel Delaveau, avait annoncé lors de son discours d’inauguration aux
Etés Tics 2009 que le lieu dédié au Coworking pourrait être l’ancienne boutique des Champs
Libres.
Force est de constater que cette volonté a été confirmée, puisque la Cantine s’ouvrira aux
Champs Libres11 dans les prochaines semaines. Chaque Cantine va nécessiter un budget annuel de
300.000 €, soutenu par les collectivités, Rennes Atalante (Atlanpôle à Nantes) et des associations
comme Granit à Rennes.
Toute la particularité du site de Coworking de Rennes est qu’il s’insère dans un très vaste
projet culturel comprenant trois entités :
-
La bibliothèque
10
http://www.images-et-reseaux.com/
11
Equipement de la Communauté d’agglomération Rennaise
23
-
L’espace des sciences
-
Le musée de Bretagne
Dixit le site web des Champs Libres, il est fait mention que « Les Champs Libres explorent les
problématiques contemporaines placées au cœur des interrogations sur le devenir du monde
actuel. Convoquant la pluralité des savoirs, historiques, scientifiques, philosophiques,
ethnologiques, sociologiques et juridiques, le projet s'attache à donner des éclairages croisés et
innovants contribuant à l'information et la réflexion du plus grand nombre».
Ce type de projet pourrait parfaitement se justifier dans la prévision d’un réaménagement du
secteur de la Part-Dieu pour donner à ce dernier une nouvelle dynamique/ attractivité. On
pourrait faire de cet espace un véritable lieu d’échanges de savoirs et d’innovations, carrefour des
intérêts d’une grande partie de la population lyonnaise.
II.
Etude de sites de Coworking à l’étranger
a. Exemple de l’Espace Exeko à Montréal (Canada)
Comme c’est le cas pour de nombreux lieux de Coworking, une association (Exeko) est à
l’origine de l’espace du même nom. Cette dernière est spécialisée dans l’accompagnement, le
développement et la réalisation de projet socioculturel en gestion responsable, ainsi que dans
l’enseignement et les services spécialisés en éducation. L’association Exeko privilégie des projets
qui ont pour objectif la création de valeurs durables au niveau socio-économique, culturel et
humain.
Afin de favoriser l’émergence de nouveaux projets et d’aider les petites structures et
travailleurs indépendants, l’association a créé un nouveau lieu de Coworking à Montréal
(Québec). Ce nouvel espace a été aménagé au sein d’un ancien loft industriel, réaménagé selon
24
des principes dits « développement durable » (matériaux recyclés, mobiliers usagers…). Le but est
de proposer un espace communautaire et vert, avec des bureaux professionnels et conviviaux à
bas prix.
Comme tout espace de Coworking, Exeko met à disposition un certain nombre de services. En
effet, il propose 8 postes de travail meublés et propose pour $25012/mois/poste les services
suivants :
-
Clé et accès 24h
-
Accès Internet Wifi
-
Salle de conférence
-
Cuisinette et salon
-
Mur d’exposition
-
Equipements informatiques et multimédia partagés
-
Espace sécurisé par un système d’alarme relié à une centrale
En termes de ciblage, l’espace Exeko vise les travailleurs autonomes, jeunes entrepreneurs
sociaux, les pigistes et les petites organisations dans le milieu socioculturel qui contribue à
« l’économie créative ». Cette structure leur apporte une alternative à l’isolement qu’ils peuvent
connaitre au vue de leur fonction (travail à domicile), mais aussi au prix des loyers des bureaux à
Montréal. Exeko est donc un espace de travail et un lieu de socialisation. Enfin, il est important de
noter que cet espace accueille aussi bien des travailleurs seuls que des petites organisations.
L’intérêt de cet espace pour le Grand Lyon est avant tout ses caractéristiques propres d’espace
de Coworking (lieu d’échange, services partagés…), mais aussi sa vocation « développement
durable » et son mode de gestion responsable qui répondent à ses nouvelles attentes. De plus,
l’animation du lieu se fait par le biais d’évènements (conférences, présentation de projets), mais
aussi par des expositions au sein du lieu. Ces dernières renforcent la visibilité des actions du lieu.
b. Exemple de l’Espace Eclau à Lausanne (Suisse)
L’étude du site de Coworking de Eclau à Lausanne à une saveur particulière. Il donne la
sensation d’être sur un concept de Coworking particulier, celui où l’on prend le temps de vivre,
d’échanger, de partager, hors de l’effervescence du contexte pur des NTIC. On le ressent plus
12
Soit 179€
25
comme un espace qui permet aux personnes travailler dans un même lieu pour éviter l’isolement.
L’aménagement intérieur ressemble à une salle de classe « version bon élève ».
Le lieu est tenu par une personne physique et non une association en la personne de
Stéphanie Booth et de son incontournable chat Bagha et s’est ouvert en novembre 2008. Les
cibles visées sont les indépendants et autres êtres semblables. Les moments d’échanges les plus
formalisés restent ceux organisées par Stéphanie Booth à savoir des petits déjeuners bimestriels
et des apéros dinatoires. L’idée émergente est d’avoir un environnement et un espace de travail
agréable qui donne la sensation d’être entouré.
Il est mis à disposition un certain nombre de services :
-
Clé et accès 24h
-
Accès Internet Wifi
-
Cuisinette avec vaisselle et salon
-
Equipements informatiques (imprimantes, fax…) et multimédia partagés
-
Bibliothèque
Concernant l’utilisation des espaces, il y a quatre possibilités :
-
visiteur (gratuit)
-
membre volant (100CHF/mois): Coworker ne bénéficiant pas d’espace de travail privatif
attitré
-
membre volant + stockage (150CHF/mois): Coworker possédant un bureau personnel
(mais partagés) + casier/armoire pour laisser à demeure des effets personnels
-
membre fixe (300CHF/mois): véritable espace de travail permanent attitrés
En conclusion, partant du postulat que Lyon et son agglomération compte une population très
importante (plus de 472 000 personnes en 200713 pour la seule ville de Lyon) un tel type de
Coworking ne serait pas envisageable. En effet, le caractère presque familial ne pourra pas en
13
Source : INSEE et Cassini
26
temps que tel répondre au besoin de la population Lyonnaise et ne pourrait en tout état de cause
satisfaire aux attentes de service public et à l’envergure du Grand Lyon.
Toutefois, on peut retenir l’idée qu’insérer de part et d’autres des touches d’échanges
« informels » organisés par le biais de petits déjeuners facilitent les échanges. Ces derniers
développent l’esprit mutualiste du lieu ce qui à terme lui donne une véritable âme.
c. Exemples de sites de Coworking à Berlin (Allemagne)
Berlin, capitale de l’Allemagne, a été historiquement la première ville d’Europe à développer
des lieux de Coworking. Comment expliquer cette précocité ? Le nombre de locaux inoccupés,
conséquence de la réunification de la ville, y est pour beaucoup. De plus, le nombre important de
travailleurs indépendants, ayant une admiration conséquente pour le modèle américain explique
aussi le phénomène. Nous avons choisi dans notre étude d’analyser trois lieux de Coworking, tous
situés dans la partie Est de la ville, dans des quartiers souvent qualifiés d’ « alternatifs »14.
Le Betahaus par exemple est un lieu de Coworking emblématique, situé à Neuköln15. Il se veut
un espace de travail partagé, très axé sur les nouvelles technologies et le travail créatif. Son
slogan annonce la teneur du lieu : « Espace de travail pour les créatifs ». Depuis janvier 2009, le
site accueille jusqu’à 120 travailleurs indépendants par jour, travaillant à temps plein ou temps
partiel. Le lieu se conçoit avant tout comme un vaste lieu d’échange, très modulable. Le lieu est
en évolution permanente, tant du point de vue de l’espace que du concept (une boite à idée et
des réunions périodiques sont les instruments visant l’amélioration du concept par les utilisateurs
eux-mêmes). La Betahaus est en réalité né sur les cendres du Betalab, version béta (et donc
d’essai) du lieu de actuel de Coworking. Le concept a été testé sur 30 Coworkers, qui ont partagé
leurs tables de travail afin de rechercher les meilleures synergies possibles dans leurs métiers
respectifs. Le public visé est composé de journalistes, photographes, traducteurs, graphistes,
14
Voir annexes
Neuköln est l’un des quartiers tendances de la ville de Berlin. Situé dans la partie Sud-est de la ville, il
accueille de nombreux artistes, webdesigners et micro-sociétés.
15
27
designers, programmeurs, architectes indépendants, artistes, peintres, acteurs, travailleurs en
ONG et en associations. Certains sont de simples entrepreneurs, ayant tout juste le bac en poche.
D’autres sont des doctorants ou consultants. Chacun collabore et développe des synergies.
Un vrai travail a été mené sur l’acoustique du lieu. Trois salles de réunions et une grande salle
de conférence et une cuisine sont à disposition des usagers. Un espace « Rest and relax » est
propice aux calmes, au rendez vous professionnels. Des casiers et boites à lettres sont à
disposition des utilisateurs, afin de ne pas s’encombrer d’un trop plein de matériel sur le trajet
domicile/Coworking. Des clés sont à disposition des utilisateurs désireux de rester en dehors des
horaires classiques d’ouverture. Les lieux sont nettoyés tous les jours.
Un autre lieu, à Berlin-Kreutzberg16, appelé le « Hub Berlin », se révèle lui aussi intéressant. Ce
site de Coworking, ayant une connotation très sociale, propose une gamme tarifaire large, allant
de forfaits 16h à des forfaits illimités. Il dispose d’une « Project room », de deux salles de
conférence, d’un espace dégustation-détente (« Kitchen Lounge ») et d’une cuisine (« Kitchen »).
La particularité de ce lieu réside dans sa conjugaison avec un réseau social en ligne, de type
Facebook, crée par la communauté de Coworkers. Ainsi, ces derniers peuvent rester en contact en
dehors des simples horaires d’ouverture. De nombreuses conférences sont proposées, et seront
bientôt disponibles en ligne. Ces dernières abordent une large variété d’aspects liés au NTIC et à
l’actualité. Des « experts » viennent régulièrement donner leurs avis dans leurs domaines de
prédilection (droit, finances…). « Hub Berlin », géré par des investisseurs privés, fait partie d’un
large réseau de lieu de Coworking à travers le monde (Amsterdam, Bombay, Bruxelles, Le Caire,
Londres, Milan, Tel-Aviv, Toronto…).
16
Kreutzberg : quartier Est de Berlin
28
Enfin, le Studio 70, situé à Berlin-Neuköln, est enfin un espace de Coworking trendy. Deux
forfaits sont disponibles : au mois et à la journée. L’espace se veut très ouvert. Le lieu est très
tourné vers le numérique et vers la création. Cet aspect s’incarne par exemple par la « cafétéria
créative » où sont disponibles des boissons « classiques » et des boissons de créateurs (mélange
de saveurs). Un partenariat entre le site web du lieu et un réseau social en ligne (de type twitter)
est proposé. Des conférences et débats, notamment sur la place du numérique dans la création
d’entreprise, sont régulièrement réalisés.
29
III.
Matrice : les éléments de base d’un Coworking Space
Critères
Validé
En centre ville
Localisation
A proximité des transports en commun (métro, bus, vélos…)
Dans un lieu calme (pas dans une grande avenue passante)
Suffisamment près de lieux de vie (lieux attractifs)
Aménagement
Rez de Chaussée
Extérieur
Grande Vitrine
Espace très lumineux
Au moins 300 m²
Intérieur
Espaces modulables
Espace ouvert (communication entre les pièces)
Thématique
Confortable
Commune pour rassembler les acteurs autour de leurs centres
d'intérêt
Partage de bureaux & équipements :
- travail individuel
Activités
- travail collaboratif (salles de réunion, espace d'échange)
Quotidiennes - accès Internet
- imprimantes, fax, photocopieuses
- rétroprojecteurs, vidéoprojecteurs
- machines à café
Ponctuelles
Salle de conférence équipée
Espace réservé à la présentation de projet
Travailleurs indépendants, free lance
Cibles
Auto-entrepreneurs
Travailleurs nomades
Communication
Site web actualisé régulièrement
30
TROISIEME PARTIE :
NOS RECOMMANDATIONS
POUR L’IMPLANTATION
D’UN SITE DE CO-WORKING A LYON
31
I.
La pertinence d’un site de Coworking à Lyon et à la Part-Dieu
a. Pourquoi Lyon peut-elle prétendre à accueillir un lieu de Coworking ?
Lyon est une ville riche, à taille humaine, avec un réseau de transport dense et en constante
évolution. Ces différents éléments en font une métropole économique dynamique, étroitement
reliée à la capitale (à deux heures de Paris en TGV). De nombreux Lyonnais travaillent d’ailleurs à
Paris et font souvent les trajets Lyon-Paris.
Lyon est également un des principaux pôles de développement européen, où toutes les
industries sont représentées. Sur le site du Grand Lyon, on peut lire que l’ambition de la
communauté urbaine est : « faire de l’agglomération le territoire de référence en matière
d’entreprenariat au niveau européen ».
Lyon une puissance économique en chiffres (source : site du Grand Lyon17)
-
5 pôles de compétitivité, dont 1 pôle national sur les multimédias (Imaginov’ ou les
loisirs numériques)
-
6 milliards d’euros de PIB estimés
-
Une densité régionale de centres de décisions supérieure à Barcelone et Manchester
(environ 1400 établissements de plus de 100 salariés
-
790 000 emplois
-
2e ville française et 14e ville européenne pour l’entreprenariat (European Cities
Entrepreneurship Ranking)
-
1 750 000 habitants en 2006
-
1 pôle de Recherche de l’enseignement supérieur Université de Lyon
-
19 établissements
-
125 étudiants
-
Lyon a été jugée comme étant la ville la plus attractive de France pour les entreprises
(selon le magazine L’entreprise de 2005 à 2009)
b. Les sites géographiques potentiels
Au sein du Grand Lyon, et plus particulièrement de la ville de Lyon, plusieurs sites peuvent
accueillir un lieu de Coworking.
17
Economie.grandlyon.com
32
-
Le site de Vaise
Historiquement industriel et populaire, le quartier de Vaise, rattaché au début des années
1960 à la ville de Lyon, est relativement difficile d’accès. En effet, il est éloigné du centre ville et
n’est accessible que par le tunnel routier sous la Croix Rousse et par le métro D. Le site, s’il était
implanté ici, bénéficierait donc d’une faible visibilité. Cependant, un éventuel deuxième lieu de
Coworking pourrait s’y créer une fois le concept connu et intégré à la vie lyonnaise. En effet, le
site est déjà très porté sur l’innovation et la création18, via la présence d’entreprises de nouvelles
technologies et de plusieurs créateurs de mode dans le quartier.
-
Le site de Confluences
Le confluent est un quartier situé sur la presqu’île de Lyon, au sud de la gare de Perrache. Le
site a longtemps été mal considéré par les Lyonnais, car isolé du reste de la ville en raison de
l’autoroute et de la voie ferroviaire. Il s’agit d’un quartier relativement populaire, malgré la
présence croissante de nombres d’étudiants. Cependant, le projet de rénovation urbaine, initié
par la Grand Lyon, vise à en faire un quartier tendance. En effet, de nombreux logements,
bureaux, musées et centre commerciaux sortent progressivement (ou sont déjà sortis) de terre.
La ligne de Tramway T1 a été rallongée afin de mieux desservir ce quartier.
Ainsi, un site Coworking pourrait tout à faire s’inclure dans un projet de rénovation aussi
dynamique que celui présenté ici. En effet, les nouveaux sites sont construits en prenant en
compte des impératifs technologiques et environnementaux spécifiques. Les transports en
commun ont été développés. Le quartier devrait être prisé par les étudiants, les travailleurs
indépendants et les entreprises.
-
La Rue de la République
La rue de la République est une des principales artères commerçante de Lyon. Elle est
située dans le 2e et le 1er arrondissement de Lyon. Tous comme les grands boulevards
parisiens, la rue de la République est bordée d'immeubles de style haussmanniens, construits
au XIXe siècle. Parmi ceux-ci, on peut noter :
-
L'ancien siège du journal Le Progrès, aujourd'hui occupé par la Fnac Bellecour.
Cet immeuble situé au 85 rue de la République a été imaginé par Emile Guimet
pour en faire un théâtre.
-
Le cinéma Pathé surmonté d'un beffroi avec un coq à son sommet, rare exemple
du style art-déco à Lyon.
18
« Le nouveau Vaise, un quartier entreprenant », publication du Grand Lyon
33
-
De nombreux commerces et grands magasins (Printemps)
-
De nombreux restaurants et cafés
-
Le Palais du Commerce, siège de la Chambre de commerce et d'industrie de
Lyon, la bourse de Lyon, l'église Saint-Bonaventure (place des Cordeliers) et le
nouveau bazar de Lyon, occupé par des magasins, bâtiment à l'allure très
moderne qui contraste avec les bâtiments alentours.
-
L'Hôtel de Ville et l'Opéra, tous deux situés à l'extrémité nord de la ville, place
de la Comédie.
-
Trois stations de métro desservent la rue de la république (Bellecour, Cordelier
et Hôtel de Ville –Louis Pradel)
Ainsi, si on prend pour modèle la Cantine, située dans un passage annexe du boulevard
Haussmann, une rue adjacente à la rue de la République pourrait accueillir un lieu de Coworking.
Il doit être à la fois discret, pour garantir un esprit communautaire mais en même temps très
accessibles, à proximité de toutes les commodités. Un lieu de Coworking pourrait donc voir le
jour dans la rue Henri Germain, la rue des Forces, la Rue Gentil, la rue Neuve, la rue de l’arbre sec
au nord ou la rue Thomassin, la rue Childebert et la Rue des Archers plus au sud.
-
Le Vieux Lyon
Le Vieux Lyon est le centre historique de la capitale des Gaules. Il est situé en bordure de
Saône, au pied de la colline de Fourvière. Il est très prisé par les touristes, les « bobos » et les
étudiants. Un lieu de Coworking pourrait se situer ici, mais peu d’entreprises ont leur siège social
dans ce quartier. De même, ses rues médiévales, pleines de charme, sont souvent difficiles
d’accès.
-
Le site de la Part-Dieu
Le quartier de la Part-Dieu, situé dans le 3e arrondissement de Lyon, est souvent considéré
comme le deuxième centre ville de la capitale des Gaules. Ce quartier est le deuxième quartier
d’affaires de France après la Défense (Paris) et comprend 40 000 emplois. Il est relié à une grande
variété de transports en commun (Métro, bus, tramway, trains régionaux, nationaux et
internationaux). Il comprend une large variété de commerces, dont le célèbre centre commercial
et les halles de Paul Bocuse, un auditorium, la cité administrative d’Etat et l’une des principales
bibliothèques de la région.
34
L’avenir de ce quartier a été l’un des principaux enjeux des élections municipales de 2008. Un
vaste projet de réaménagement du site est actuellement amorcé. Trois à cinq tours écologiques
pourraient y être construite d’ici 2020, à l’image de la Tour Oxygène, toute juste sortie de terre.
Un site de Coworking pourrait tout à fait s’inscrire dans ce vaste projet de réhabilitation du
quartier. Il pourrait bénéficier des multiples accès par transports en commun. Il pourrait s’agir
d’un site construit en prenant en compte des aspirations écologiques. Il pourrait être un lieu de
passage, situé près de la gare et donc idéal pour le travail en mobilité. Il pourrait être un endroit
agréable où certains managers d’entreprises viennent se ressourcer et nouer de nouveaux
contacts. Il pourrait également s’agir d’un lieu permettant à des travailleurs indépendants de
concrétiser leurs projets, au cœur de l’un des principaux quartiers d’affaires français.
II.
Le choix des cibles
a. Les Particuliers, usagers du Coworking :
Catégorie socioprofessionnelle
Il apparait clairement dans notre étude que les cibles prioritaires du concept de Coworking
recouvrent l’ensemble des professions bénéficiant d’un large degré d’autonomie dans
l’organisation de leur travail. Les professions concernées sont les travailleurs indépendants, les
entrepreneurs, les graphistes, les designers, les journalistes, les développeurs web… Ce sont
souvent des jeunes diplômés, les professions libérales ou des cadres.
Profil type
Les usagers du Coworking sont par essence intéressés par les nouvelles technologies, les
sciences de l’information et de la communication et les progrès ou développement que
connaissent ces domaines. Ils utilisent le web 2.0, les réseaux sociaux et ont souvent une page
personnelle sur Internet. Ils consomment Internet depuis leurs ordinateurs, mais aussi par le biais
d’autres supports (Smartphones…). La variable familiale en revanche semble peu intervenir. Les
usagers sont très majoritairement des célibataires, mais les personnes mariées sont aussi
utilisateurs. Seulement, ces derniers ne visitent quasiment jamais le lieu en couple. De même, le
nombre d’enfants ne semble pas intervenir dans le choix de travailler ou non en Coworking. En
effet, si les personnes sans enfants sont généralement considérées comme très mobiles, les
personnes avec enfants peuvent être tentées de travailler dans un tel centre pour des besoins de
35
calme et de sérénité. Cependant, si tous ces profils familiaux peuvent être intéressés par le
concept, leurs habitudes dans l’utilisation du lieu peuvent être différentes. Dès lors, la gamme
tarifaire notamment devra prendre en compte ces spécificités.
Ils sont souvent très ouverts aux autres et aiment faire partager leurs expériences. Ils sont
souvent sensibles aux problématiques de développement durable et tendent à privilégier des
modes de déplacement propre.
Comportement d’achat
Le pouvoir d’achat varie selon les profils des utilisateurs. Cependant, chez chacune des
personnes observées, quelque soit le revenu, les nouvelles technologies sont souvent un poste de
dépenses important.
Les comportements d’achat des Coworkers sont fortement liés à leurs profils d’utilisateurs. Ainsi,
en reprenant la tarification proposée par le site de Lausanne, on peut proposer plusieurs profils :
-
le visiteur : il visite occasionnellement le site de Coworking.
-
Le membre volant : il ne bénéficie pas d’un espace de travail attitré, mais visite tout de
même régulièrement le site (1-2 fois par semaine)
-
Le membre volant immobilisé : il visite régulièrement le site (1-2 fois par semaine) et
bénéficie d’un espace attitré
-
Le membre fixe : il fait du lieu de Coworking son espace de travail permanent. Il se rend
donc très régulièrement dans cet espace.
b. Les entreprises, susceptibles d’être intéressées par le concept en tant
qu’usagers
Les entreprises concernées par le Coworking ont des profils assez divers. Comme le montre
l’exemple de La Cantine, des entrepreneurs, des micros entreprises (2-5 salariés), des PME mais
aussi des grands groupes (L’Oréal, Facebook) peuvent avoir recours au concept de Coworking.
Leurs différences viennent plutôt des fréquences d’utilisation. En effet, les autos entrepreneurs et
micro entreprises peuvent avoir une utilisation régulière ou quotidienne du concept. Les grands
groupes eux, privilégient des utilisations plus ponctuels du lieu (lancements de produits,
évènements internes à l’organisation, relations presses…). A chaque fois, ces entreprises sont
solidement inscrites dans le paysage économique de leur territoire et bénéficie d’un réseau large
et dense.
36
En Rhône-Alpes, les entreprises partenaires peuvent être Cégid, Unilog, Atos, IBM, Jet
Multimédia, tracing Server, Sopra. Ces entreprises travaillent d’ailleurs déjà avec le Grand Lyon,
via Imaginov ‘.
c. Les cibles pour l’animation du lieu
Des conférences peuvent être proposées. Celles-ci peuvent être animées par des maitres
de conférences en Université (Universités Lyon I, Lyon II, Lyon III, IAE…) ou de grandes écoles (IEP,
EM Lyon, ENS…).
Les entreprises citées ci-dessus (Cegid, Unilog, Atos, IBM, Jet Multimédia, tracing Server,
Sopra…) peuvent également être intéressées pour louer le lieu, dans le cadre d’opérations
ponctuelles.
Les professions libérales (avocats d’affaires, consultants, publicitaires…) peuvent
également proposer leurs services, en étant présent quelques heures par mois, afin de dispenser
des conseils utiles aux usagers.
Enfin, les collectivités locales, tel le Grand Lyon, peuvent également être parties prenante
pour l’animation du lieu, lors de présentations de projets de subventions, de concours, d’appel à
projets, de lancements d’opérations…
III.
Positionnement : plusieurs scénarios possibles
Etant donné que le Grand Lyon ne s’est pas encore positionné par rapport à la thématique de
l’espace de Coworking et ses modalités de fonctionnement, nous avons pensé que le plus
intéressant serait de proposer plusieurs scénarios possibles. Nous verrons donc dans un premier
temps les éléments qui restent inchangés quelque soit la thématique, puis les variantes possibles
en fonction des scénarios.
D’après la matrice établit en 2nde partie de cette étude, nous pensons qu’un espace de
Coworking doit comporter un certain nombre d’éléments indispensable et inhérent au concept.
-
Aménagement extérieur et intérieur
Cet espace de Coworking devra se situer dans un immeuble, en Rez de Chaussé et
idéalement disposer d’une grande vitrine donnant sur l’extérieur. Celle-ci pourra donner sur la
pièce principale (avec l’espace bar propice à l’échange, et à une grande salle de conférence et
37
d’exposition). Le but de cet aménagement est de rendre visible l’activité du lieu et de proposer un
espace ouvert. En effet, la vocation première du lieu de Coworking est de faciliter les échanges et
les synergies entre les membres. Concernant les autres pièces, il est important que l’espace soit
modulable : en fonction des différentes activités, le Coworker doit pouvoir trouver sa place pour
un travail seul ou collaboratif. En d’autres termes, une salle de travail peut se transformer en salle
de réunion ou de conférence, tout comme en salle de travail pour plusieurs Coworkers. De plus,
au niveau de la décoration et du mobilier nous préconisons un espace confortable, accueillant et
moderne (effet nouveauté) : il s’agit de créer une ambiance qui se situe entre le bureau et le
« chez-soi ». Un tel lieu devra avoir une superficie minimum de 300 m².
La question de l’accès se pose également. En effet, certains sites proposent une ouverture
permanente grâce à un système de clé pour les Coworkers disposant d’un abonnement
spécifique. Pour les autres Coworkers, il existe des horaires d’ouverture, par exemple : de 9h à
19h du lundi au vendredi et des horaires aménagés le weekend. Nous suggérons d’adopter dans
un premier temps le principe d’horaire d’ouverture, puis en fonction des besoins et du
fonctionnement du lieu proposer le système de clé.
Enfin, nous préconisons une gestion responsable du lieu dans sa création (matériaux,
équipements et mobilier utilisés) que dans sa gestion quotidienne (recyclage, sensibilisation des
membres). En effet, le développement durable est de plus en plus au cœur des préoccupations
des hommes et les entreprises ou collectivités doivent s’en préoccuper et agir en ce sens. Au delà
des bénéfices d’image, il s’agit d’une prise de conscience nécessaire.
-
Localisation
Concernant la localisation, nous pensons qu’une rue perpendiculaire à un axe principal est
préférable à un axe principal : il est ainsi possible de jouir de la visibilité nécessaire pour un accès
facile aux Coworkers, mais d’être préservé des « regards indiscrets » des passants.
-
Activités proposées
Comme nous avons pu l’observer sur les différents sites, un espace de Coworking doit
proposer des activités quotidiennes de travail collaboratifs et de partage d’infrastructures et
nécessite pour cela :
De l’équipement informatique : accès Internet Wifi, imprimantes, fax,
vidéoprojecteurs
38
Des bureaux (poste individuel, salle de réunion, salle de conférence) et des
espaces de rangements personnels
Des espaces de rencontres (espace détente, bar/cafétéria/machine à café)
Un espace d’affichage dédié à la présentation de projets de Coworkers
On peut également imaginer un espace dédié aux microstructures (entreprise ou association),
qui ont besoin d’un espace permanent pour fonctionner et qui répondent à des problématiques
communes avec les Coworkers. L’espace de Coworking favorise et soutient ainsi la création
d’entreprise de la genèse du projet au lancement de son activité.
On retrouve ensuite des activités ponctuelles, à savoir des présentations de projets ou des
conférences/débats, présentées plutôt en soirée. Il est important que ces évènements aient des
thématiques communes avec celles de l’espace de Coworking pour répondre à leurs fonctions
d’animation, et pour fédérer les acteurs.
-
Services proposés
Afin d’enrichir les activités de Coworking, nous avons imaginé des services qui pourraient faire
partie de l’offre et faciliter l’activité professionnelle des Coworkers. Il s’agit ici de propositions, qui
peuvent être intégrées au fur et à mesure du développement de l’espace. On pourrait donc par
exemple proposer des services tels que :
Une domiciliation juridique, boîtes aux lettres
Une permanence pendant une demi-journée et/ou sur rendez-vous d’un
avocat, d’un publicitaire, ou encore d’un comptable
Une salle d’exposition ouverte au public
Un site web participatif avec un espace public et un espace réservé aux
membres (base de données des collaborateurs et réseau social, présentations
des projets, conférences, médiathèque en ligne…)
La possibilité de profiter d’espaces de Coworking en France et à l’étranger
grâce à l’appartenance à un réseau
Enfin, on peut penser à une activité dite marchande de location d’espace pour les entreprises
qui souhaitent organiser des évènements privés. Une nouvelle fois il est préférable qu’il s’agisse
d’entreprise en lien avec la thématique du lieu pour plus de cohérence.
39
Evoquons à présent les thématiques de ce futur lieu de Coworking.
1er scénario : Coworking et NTIC
Comme nous avons pu l’observer, les NTIC sont une thématique récurrente des espaces de
Coworking. Ce secteur en constante évolution demande une réactivité importante et d’être
toujours en quête d’informations et de créativité. De plus, les acteurs du numérique travaillent
pour beaucoup de façon autonome. Ce type de structure répond parfaitement à leurs besoins.
L’avantage de ce secteur est le rayonnement que peuvent avoir les innovations développées
au sein de l’espace de Coworking pour le Grand Lyon. La ville de Lyon et son agglomération
dispose de compétences et de ressources importantes sur l’ensemble de la chaîne de valeur du
domaine du numérique. Au total19, 25 000 emplois dans 2 700 entreprises sont potentiellement
concernés.
Concernant l’animation du lieu, des conférences ayant pour thème « la place des NTIC dans la
création d’entreprise », ou « les enjeux du marketing web » peuvent être proposées.
2ème scénario : Coworking et création
On peut ensuite imaginer un espace de Coworking tourné vers la création, au sens large. Nous
parlons ici de la création artistique (photo, vidéo, infographie, jeux vidéo, styliste, designer,
création textile/modeling, développeur web…) et de la création « plus littéraire » comme les
journalistes pigistes, les bloggeurs, ou encore des reporters. Encore une fois les créations
générées par l’activité de Coworking peuvent mettre en valeur la participation du Grand Lyon
dans le développement de ces activités.
3ème scénario : Coworking et développement durable
Fort de sa volonté de communiquer sur son implication dans les problématiques de
développement durable, on peut s’interroger sur la pertinence d’un lieu de Coworking dédiés aux
projets de développement durable (recyclage, nouvelles énergies, projets humanitaires,
commerce équitable, sensibilisation des populations…). La difficulté de ce type de thématique
réside dans la configuration du lieu : ces activités sont souvent développées au sein d’entreprises.
On parlerait alors ici plutôt d’une pépinière d’entreprises, d’un lieu de rencontre, d’informations.
19
Chiffres : lyon-business.org
40
-
Comment appeler ce site de Coworking ?
Le nom de « La Cantine » est déposé. On ne peut donc le reprendre sans avoir l’autorisation
de l’association « Silicon Sentier », gestionnaire du concept. Le même problème se pose pour le
nom de la « Ruche ». Cependant, quelques recherches sur le web nous permettent de proposer
quelques noms originaux, souvent nés dans l’esprit des internautes eux-mêmes.
Ainsi nous pouvons citer :
-
La Toile
-
Le Labo
-
L’Alvéole
-
La Fourmilière
-
Web2Lyon
-
Le Clic
-
La BooTic
-
La Boite
-
Physalie
-
La BouTIC
-
La Taverne
-
The Box
IV.
Comment financer un espace de Coworking ?
Tout d’abord, il nous faut nous intéresser à la gestion du lieu. Nous pouvons en envisager
plusieurs options :
-
Gestion privée : le Grand Lyon intervient uniquement en délivrant des subventions. Son
investissement au sein du projet est donc assez limité.
-
Gestion publique : Le financement et la gestion du lieu sont sous la responsabilité du
Grand Lyon. Ce type de fonctionnement parait assez lourd, car il induit de créer une entité
dédiée à ce projet (coûts de fonctionnement, recrutement, équipe de développement…).
-
Gestion partagée publique/privée : le Grand Lyon alloue des ressources à un acteur
privé, comme une association par exemple, et peut intervenir dans la gestion du lieu en
imposant un certain nombre de prérogatives. Cette configuration est plus simple en
termes de gestion, mais permet également de déléguer la gestion de ce lieu à des acteurs
externes (responsabilisation, force de proposition, prise de recul…).
Le financement d’un espace de Coworking est un élément qui reste difficile à obtenir de la part
de nos interlocuteurs. D’autant qu’au niveau de Silicone Sentier la politique est de monnayer sa
participation à l’implantation de duplication pure du concept de Coworking de La Cantine ou
simple fonction d’assistance. En effet, ces derniers s’inscrivent sur le territoire français tel des
précurseurs d’une tendance en voie de développement et joue donc la carte de la légitimité et de
l’expérience en ce domaine.
41
A titre d’information, Silicone Sentier facture à hauteur de 15.000 euros son « assistance » à
tout montage de projet de Coworking en France.
Frais de mise en route
Le fruit de nos recherches nous permet tout de même de donner une fourchette à l’égard des
frais de mise en route de la structure, excluant bien évidemment les coûts de location d’un local
qui sont des frais très spécifiques qu’on ne peut comparer entre centres de Coworking (compte
tenu des prix de marché locatifs sur chaque territoire).
Nous estimons cette fourchette entre 300 000 € et 350.000 €.
Notre contact Monsieur Stéphane BAYLE (Chef de Projet de La Cantine à Strasbourg) a par
ailleurs eu l’amabilité de bien vouloir nous communiquer les éléments financiers (Business plan)
pour les trois années à venir.
Coûts des Investissements initiaux
Etude & Ingénierie de Projet
Travaux & aménagements
Investissement matériel
Développement & installation des outils web
Besoin total du financement
2009/2010 Budget HT
Montant
% du montant
global
60.000 €
115.000 €
57.500 €
30.000 €
45%
23%
22%
10%
262.500 €
Le poste le plus important pour le cas de ce site de Coworking est donc celui des travaux &
aménagements. Difficile alors de pouvoir évaluer d’embler le budget nécessaire pour Lyon,
toutefois une enveloppe d’adaptation des lieux semble inévitable et impliquera des coûts.
Coûts de fonctionnement
Prévisionnel à 3 ans
Charges & frais de
fonctionnement
Salaires & traitement
(charges comprises)
Charges fixes
Frais
d’animation,
expérimentation, dév.
Produits/ Financements &
recettes
Financement externe
Prestations de services/
recettes activités
Budget HT
Année 1
324.250 €
Budget HT
Année 2
326.250 €
Budget HT
Année 3
339.250 €
215.000 €
224.000 €
233.000 €
89.250 €
20.000 €
92.250 €
10.000 €
96.250 €
10.000 €
324.250 €
326.250 €
339.250 €
202.550 €
121.700 €
108.150 €
218.100 €
13.150 €
326.100 €
42
Le business plan du concept de La Cantine Strasbourg fait apparaître pour la première année
des frais de fonctionnement évalués pour l’année N à 324 250 € évoluant pour l’année N+1 de
+0,61 % et pour l’année N+2 de + 4 %.
Ces augmentations concernent des hausses de salaires, de charges (électricité, internet,
entretien) et de frais divers (assurances, fournitures, consommables).
Les salaires et traitements représentent près 2/3 du poste des dépenses. Cela s’explique
notamment par le fait que le personnel fait vivre le lieu et lui donne son âme. Le personnel a une
importance capitale dans la réussite d’un tel projet et comme nous l’avait précisé Monsieur
Antonin Torikian (Chef de projet La Cantine Paris) à l’occasion de notre rencontre du 27 janvier
2010, il « se doit d’être disponible, polyvalent et fortement impliqué ».
Le reste des coûts concernent les frais de location et d’assurance du local, d’acquisition de
fournitures et des frais de missions et déplacements.
Produits/Financements et Recette
Il est prévu au business plan un financement externe quasiment nul dès la troisième année qui
symboliserait alors à quelques euros près le point d’équilibre de La Cantine Strasbourg. Pour
information, le point d’équilibre du site de Coworking de Paris a été atteint en a peine deux
années d’activité.
Le financement externe pour la première année représente près de 63% des recettes, pour
diminuer à 33% au terme de la deuxième année d’activité. La Cantine Strasbourg mise sur un
doublement de son activité sur trois ans avec les adhésions « entreprises gold », pour atteindre
80.000 € au terme de la troisième année.
Comme nous l’avait indiqué Monsieur Antonin TORIKIAN pour le site de La Cantine Paris, les
recettes du café sont anecdotiques dans l’activité du site (1,5% du CA). Il s’agit alors plus d’un
élément de confort pour les Coworkers. Il apparaît par ailleurs que ce ne sont pas les cotisations
ni même l’activité de Coworking pur qui génère un chiffre d’activité satisfaisant.
A contrario, les locations de salles, privatisation du lieu, conseil/études/montages de projet
apparaissent quant à eux tel de véritables leviers en termes de chiffres d’affaires (58% des
recettes à eux seuls).
Force est donc de constater qu’un site de Coworking à lui seul ne peut satisfaire une activité
suffisante.
Politique de tarification
Au regard des différents sites de Coworking étudiés nous sommes a même d’établir une grille
tarifaire « standardisée » comme suit :
43
Fréquentation
Prix
A la journée
A la semaine
2 semaines
Au mois (sans stockage)
Au moins (avec stockage)
Ponctuel en fonction des besoins :
- petit déjeuner marketing
- salle de réunion
- Journée étude, séminaire
- Soirée (lancement/communautaire)
- Barcamp
- Conférence de presse
- Conférence & Débat
Espace café
10-12 €
49 – 59 €
79 – 89 €
129 – 179 €
300 – 310 €
Tarification sur demande
Gratuit (en fonction des disponibilités
En conclusion, concernant la tarification on observe une homogénéisation assez marquée pour
les prestations de Coworking dite classique. Cela peut s’expliquer notamment par le phénomène
des centres de Coworking en réseau qui tendent à se développer.
Inversement, les prestations plus spécifiques font l’objet de tarifications spécifiques vues au cas
par cas notamment en fonction de la taille de l’entreprise.
V.
Recommandations pour un plan de communication
Il est important de souligner que la communication autour d’un lieu de Coworking doit être
ciblée. En effet, une communication large, grand public ferait fuir les Coworkers. Ces derniers
constituent en effet une « cible délicate », comme le souligne Eric Briones, planeur stratégique
chez Publicis. Les Coworkers sont « des gens branchés, éduqués, très experts sur les produits
qu’on leur propose. Il faut donc les choyer […]. Il y a une dimension égo importante : on se doit de
les traiter comme s’il étaient nos unique interlocuteur »20. Si on opte pour une communication
trop offensive, c’est la « dégringolade assurée ». En effet, comme toute cible avertie, le Coworker
est un expert qui peut démolir en deux temps trois mouvements une image marketing et à
rependre son avis au sein de son réseau.
Une communication s’appuyant sur un marketing viral important, direct et très ciblé, est à
privilégier. Certes, une partie des Coworkers peut être difficile à atteindre. Le coté renfermé sur
20
Source : www.tarif media.com
44
lui-même et peut ouvert à la société de communication existe chez certains Coworkers. Ces
derniers sont tellement en pointe qu’ils créent eux-mêmes leurs sources d’informations le plus
souvent sur le web via les blogs et sites communautaires. Leur personnalité « rebelle » les incite à
se méfier des médias traditionnels. On compte donc sur les doigts de la main les magazines, sites
web voire émission TV auxquels ils se réfèrent.
Nous suggérons avant tout de cibler quelques « happy few », terme désignant des faiseurs de
tendances sur Internet. Ces internautes en pointe, soigneusement triés, peuvent par leur
activisme communautaire faire connaitre une nouveauté forcement génial à leurs proches et leur
réseau. Par extension, cette nouveauté est bientôt connue de la communauté et donc de la cible
dans sa totalité. Ainsi créer une attente, « buzzer » (faire surgir de l’insolite à travers un
événement) ou « faire buzzer doivent être les règles de bases. Ainsi le marketing viral est une
solution toute trouvée pour attirer la communauté à travers un plan média. Pourquoi ne pas, par
exemple, laisser filtre quelques mois avant le lancement du site qu’un lieu créatif fera bientôt son
apparition à Lyon. Puis distiller les informations progressivement (emplacement, évènement
d’inauguration…). Le but n’est donc pas de miser sur la quantité mais sur la qualité de la
communication.
Il faut distinguer la communication de lancement et la communication régulière.
La communication de lancement peut s’appuyer sur le modèle suivant :
-
Soirée d’inauguration
-
Relation presse spécialisée.
La communication régulière peut s’appuyer sur les leviers suivants :
-
Site internet avec toute l’actualité du site
-
travail sur les référencements sur les sites internet spécialisés
-
Conférences régulières
-
Appui de partenaires/ réseau
-
Ciblage dans les cafés, bibliothèques et chambres de commerces et d’industrie
45
Conclusion
Le Coworking a le vent en poupe. Des capitales européennes (Paris, Berlin) ou régionales
(Lausanne, Strasbourg…) ont déjà opté pour ce nouveau mode de travail partagé. Le concept
répond en effet aux aspirations nouvelles des salariés et des entrepreneurs en termes de mobilité
et de coproduction d’activité. Espace de travail collaboratif, il est aussi un lieu de rencontre,
permettant aux usagers de tisser un réseau efficace.
Au terme de notre étude, nous pouvons donc affirmer que la ville de Lyon, grâce à son
dynamisme démographique, économique et culturel, a vocation à accueillir un lieu de Coworking.
Ce dernier pourrait se situer dans le quartier de la Part-Dieu, même si d’autres implantations sont
également envisageables (rue adjacente à la Rue de la République, Quartier des Confluences…).
Les éléments de base (accès internet, lieu modulable et ouvert, espace partagé…) ont été
détaillés. A ces derniers peuvent s’ajouter une thématique particulière, axée sur les industries
créatives et le développement durable.
La communication autour du lieu doit être spécifique et cibler avant tout les « happy few » ou
leader d’opinion. Contrairement à une communication de masse, offensive et directe, la
communication autour du lieu de Coworking doit miser sur le bouches-à-oreilles (marketing viral)
grâce à des évènements ponctuels innovants (soirées de lancements de concepts, conférences
prestigieuses…).
Le défi est donc intéressant et excitant. Cependant, beaucoup de démarches restent encore à
faire. Citons, par exemple :
- constitution d’un groupe de travail
- consultation d’élus
- vote de budgets
- études qualitatives auprès de potentiels Coworkers
- démarchage d’entreprises
La présente étude peut désormais servir de base à une réflexion commune entre les différents
services concernés de la communauté urbaine du Grand Lyon.
46
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrage :
Ce que manager dans les services veut dire, F. Mayaux, E. Vogler, Editions d’Organisation
Toutes ses pages web ont été consultées pour la dernière fois le lundi 15 mars à 16:08
Concept de Coworking et étude de lieux
http://fr.wikipedia.org/wiki/Coworking
http://wiki.coworking.info/
Paris
http://lacantine.org/
http://www.lentreprise.com/2/tendance-coworker-a-la-cantine_19178.html
Strasbourg
http://www.alsaeco.com/actualites/territoires-a-la-une/une-cantine-pour-les-tic-a-strasbourgfr,1003198.html
http://www.e-alsace.net/index.php/smallnews/get?newsId=2150
http://e-alsace.net/index.php/smallnews/get?newsId=1858
http://e-alsace.net/documents/fck/file/documents_pdf/Cantine_Strasbourg.pdf
http://ealsace.net/documents/fck/file/documents_pdf/brief_la_Cantine_by_Alsace_Num_et_CO
_3.-pdf
Rennes
http://www.chloestch.com/?p=747
http://agenda.leschampslibres.fr/
http://www.rennes.maville.com/actu/actudet_-Un-QG-du-monde-numerique-aux-ChampsLibres-_loc-1278332_actu.Htm
Lausanne
http://eclau.ch/
47
Crealoft
http://www.crealoft.fr/
http://www.workcamp.fr/
Montréal
http://www.projetexeko.com/espace-exeko
Le marketing des « geeks » :
www.tarif media.com
Réflexion sur les implantations à Lyon
http://www.grandlyon.com
Le nouveau Vaise, un quartier entreprenant:
http://www.grandlyon.com/fileadmin/user_upload/Pdf/territoire/Grands_Projets/Vaise/
7_VAISEECO.pdf
www.lyon.fr
48
ANNEXES
-
Cahier des Charges
-
Tableaux comparatifs des sites de Coworking
o Sites de Berlin
o Autres sites
-
Bilan prévisionnel Strasbourg
-
Article Québec
-
Compte-rendu des entretiens :
o
La Cantine : rencontre avec Antonin Torikian
o Crealoft : rencontre avec Thomas Standhaft
o Grand Lyon : rencontre avec les chefs de projet Mathieu Salmon (Quartier
numérique) et Laurent Trontin (Industrie Créatives)
-
Les indicateurs économiques du Grand Lyon (cf. site economie.grandlyon.com)
49
Lyon, le 19 janvier 2010
Missions Grand Lyon : Cahier des charges
Mastère spécialisé. : Marketing et Management des
Services
Nom des participant MS : Vivien DEPAROIS, Juliette MARY, Cécile DE LA CLERGERIE
Nom du commanditaire : Madame Lucie VERCHERE-TORTEL
Nom du professeur suiveur : Monsieur Christophe CHAUMONT
Ce document est à compléter par les participants MS et le commanditaire et doit être validé par le
professeur suiveur. Il constitue le document de référence et doit donc être rempli avec soin. Il
correspond au résultat d’une négociation entre les deux partis.
Les coûts directs engagés par les étudiants seront validés par le commanditaire et remboursés par
EM Lyon sur présentation des justificatifs
Activité du Service concerné par la mission :
La mission a été commanditée par la DPSA (Direction de la Prospective et Stratégie
d’Agglomération) du Grand Lyon, représentée par Mme Lucie Verchere-Tortel, chargée de mission
« Espace des temps ». Ce service gère les rythmes et les temps de travail par des
expérimentations concrètes où se mêlent développement durable, services en mobilité et qualité
de vie des usagers. On y pense « la ville de demain » (ville 2. 0 à fort potentiel d’innovation).
Ces projets s’insèrent dans le Plan Climat, visant la réduction de 20% des émissions de gaz à effet
de serre. La DPSA travaille conjointement avec les chefs de projet « Part Dieu », s’occupant de la
réhabilitation de ce quartier d’affaires.
50
Suivi de la mission :
Les participants MS et le commanditaire décident de se voir toutes les 2 semaines. Ce rythme
pourra être adapté en fonction de l’avancement du projet, le premier rendez-vous étant fixé au 3
février 2010.
Les participants s’engagent à fournir un rapport de suivi au commanditaire Grand Lyon et au
professeur suiveur.
Le commanditaire s’engage à recevoir les participants autant de fois que nécessaire et à assister à
leur soutenance.
De même les participants et le professeur tuteur s’engagent à se rencontrer aussi souvent que
nécessaire au sujet de l’avancement de la mission.
Problématique posée par le commanditaire Grand Lyon :
(Question à laquelle le groupe apportera des éléments de réponse)
Suite à une réflexion sur le projet de centre de télétravail à Charly, Mme Lucie Verchere-Tortel a
pris connaissance de l’existence d’un espace de Coworking « La Cantine » à Paris. Trouvant le
concept intéressant, elle s’interroge sur la faisabilité de création d’un tel site dans le quartier de la
Part Dieu.
Objectifs de la mission :
-
Définir le concept de « Coworking » et dresser un panorama comparatif des offres
existantes
-
Comprendre le fonctionnement du modèle de « La Cantine » à Paris
o
Modèle financier, moyens humains, acteurs à mobiliser, fonctionnement du lieu,
clients…
-
Etudier la faisabilité d’une duplication intégrale ou partielle de ce concept
o
Définition des cibles potentielles, du positionnement d’un tel site et de son
marketing-mix
51
o
Etude de la pertinence du quartier de la Part Dieu pour l’implantation de ce
concept
o
Recommandations sur la poursuite du projet (études complémentaires)
Périmètre de la mission (ce qui sera traité, ce qui ne sera pas traité) :
Le périmètre de la mission étant très large, il convient de le limiter. Nous sommes ici sur une
étude de faisabilité d’importation d’un concept de « Coworking » sur le Grand Lyon. Au vue des
moyens qui nous sont alloués pour les déplacements, nous nous concentrerons sur l’étude du site
de « La Cantine » à Paris.
Concernant les étapes ultérieures à notre mission, telles que le choix du lieu et son
aménagement, le plan de communication ou le démarchage des acteurs à mobiliser, nous
proposerons quelques recommandations.
Méthodologie proposée et modalités de réalisation de la démarche :
Pour mener cette mission à bien nous envisageons de réaliser :
-
Une étude documentaire du concept de « Coworking » grâce aux études benchmark des
projets similaires en France et à l’étranger
o
Cette étude comparative sera appuyée par une grille d’analyse visant à mettre en
avant les différences et similitudes de ces sites
-
Un ou plusieurs déplacement(s) sur le site de « La Cantine » à Paris : immersion au sein du
lieu, échanges avec les « clients/ usagers » des services proposés, ainsi qu’une interview
de M. Antonin TORIKIAN (chef de projet de la Cantine)
-
Une analyse du concept de « La Cantine » au vue des informations récoltées lors de notre
étude documentaire et de nos déplacements : quels sont les éléments prépondérants à la
mise en place d’un site de « Coworking » ?
-
Une analyse marketing des problématiques rencontrées afin de définir le positionnement,
les cibles et les différentes composantes de ce type d’offre (services, échelle de prix…)
-
La formulation d’une proposition concrète quant à la mise en place d’un tel projet sur le
Grand Lyon
Personnes à solliciter :
-
Le chef de projet de la Cantine
52
-
Un responsable du projet de réhabilitation du quartier de la Part Dieu
Il s’agit d’une liste indicative et non limitative susceptible d’évoluer au fil de l’avancement du
projet.
Principales étapes - Calendrier prévisionnel 2010:
14 janvier : Remise du Cahier des Charges au professeur suiveur
18 janvier : Validation du Cahier des Charges par le professeur suiveur
20 janvier : Envoi du Cahier des Charges au commanditaire Grand Lyon
14 au 26 janvier : Etude documentaire et préparation du déplacement à « La Cantine »
27 janvier : Déplacement à « La Cantine » : immersion et rencontre avec le chef de projet
3 février : Rendez-vous de suivi avec le commanditaire Grand Lyon (avancement de l’étude
documentaire et compte-rendu du déplacement à Paris)
Février : Rencontre avec un chef de projet « Réhabilitation du quartier de la Part Dieu »
Analyse du concept de « La Cantine »
Etude de l’opportunité d’importer ce concept
Fin février : 2nd déplacement à Paris à prévoir
Mars : Rédaction de l’étude de faisabilité
15 au 22 mars : Préparation de la soutenance
53
23 mars : Soutenance
Résultats et livrables attendus :
-
Rendu d’un rapport écrit comportant :
o
Une présentation de plusieurs lieux de « Coworking » en France et à l’étranger,
ainsi qu’une analyse comparative
o
Une analyse approfondie du concept de « La Cantine »
o
Une étude de faisabilité quant à la pertinence du concept de « Coworking » sur le
Grand Lyon (définition, positionnement, ciblage, implantation)
o
Quelques recommandations en termes budgétaires, de communication et sur les
prochaines étapes de la poursuite du projet
Ce cahier des charges peut être amené à évoluer en fonction des informations recueillies. Tout
changement sera communiqué au préalable auprès du commanditaire Grand Lyon et du
professeur suiveur pour validation.
Accord des participants
Grand Lyon
Etudiants
Professeur Suiveur
54
Etude comparative de sites de Coworking
La Cantine (Paris)
Exeko (Montréal)
Eclau (Lausanne)
Espace ouvert
Semi-public
RDC/ vitrine
« branché/ bobos »
Loft : espace aéré
Ancien lieu industriel
rénové
Espace « vert »
(recyclage,
récupération : gestion
responsable du lieu
Lieu d’échange
Espace convivial
Lieu d’échange, de
rencontre
Espace convivial
Profiter d’une synergie
ambiante
Services communs
Socioculturel
Création
Rencontre des sphères
culturelles et sociales
travailleurs autonomes,
jeunes entrepreneurs
sociaux et petites
organisations dans le
milieu socioculturel.
Espace assez raffiné avec
vue sur la verdure
Donne la sensation d’être
un endroit calme un peu
hors du temps avec un
peu un esprit école
d’autrefois
Teinte assez douce,
design épuré
Présence d’un chat « âme
des lieux »
Sensation « esprit
famille »
http://doodle.com/kiepq
gy6ymhbig6x
Lieu d’échange, de
rencontre
Espace convivial et
accueillant, chaleureux un
peu informel
Design et
aménagement du
lieu
Vocation
NTIC et numérique
Thématique
Cibles
Travailleurs indépendants
Free lance
Salariés de grandes
entreprises
Problématiques communes
Petites organisations
Internet, salles de
réunions, café
Services
Animations
proposées
Conférence débats,
présentations de projets
Clef et accès 24h
Accès internet haute
vitesse sans fil
Salle de conférence
Cuisinette
Salon
Mur d'exposition
Équipements
informatiques et
multimédia partagés
Espace sécurisé par
système d'alarme relié à
une centrale
Expositions,
conférences,
présentations de projets
Bureau partagé convivial
pour indépendants et
autres êtres semblables
Clef et accès 24/24
Accès internet haut débit
Wireless
Bureaux
Kitchenette (vaisselles…)
Tel
Fax
Imprimantes
Scanner
P’tit déj fréquents
55
Fonctionnement
Financement
Genèse
Association avec activités
marchandes et non
marchandes
Sponsors privés et
subventions publiques
Association Silicon Sentier
Privé
Stéphanie Booth
Organisation Exeko
250 $/ mois (soit 179€)
et des possibilités de
location à l’heure et à la
semaine selon dispos
Tarifs
visiteur (gratuit):
membre volant
(100.-/mois)
membre volant +
stockage (150.-/mois):
pas de bureau personnel,
mais possibilité de laisser
un peu de matériel sur
place (dans un casier ou
une armoire).
membre fixe (300.-/mois
bénéficier de son propre
poste de travail.
Le Coworking: l’exemple de la ville de Berlin.
Le Coworking, comme nous l’a rappelé Antonin, est né à San Francisco. Le concept s’est
donc exporté des Etats-Unis vers l’Europe et il nous a semblé intéressant d’étudier d’autres lieux
de Coworking à l’étranger. Nous avons pris comme exemple Berlin, ville ouverte sur le monde,
comptant 12 lieux de Coworking. Nous nous sommes penchés sur trois d’entre eux : le HUB Berlin,
le Studio 70 et le Betahaus. Contrairement à Paris, où la demande commande l’offre, la situation à
Berlin est très concurrentielle sur ce secteur.
Location
Slogan
Horaires
d’ouverture
The Hub Berlin
self eG, Portal 1, 3.OG,
Erkelenzdamm 59-61,
10999 Berlin-Kreuzberg21
„a place for people with
good ideas for the world”23
Du Lundi au Vendredi:
9-14h
Studio 70
Kottbusser Damm 70,
10967 Berlin Neuköln22
“The new co-working
place in Berlin”24
Tous les jours :
de 10h à 18h
Betahaus
Prinzessinnenstraße 1920
10969 Berlin Kreuzberg
“Arbeitsraum für
creative”25
Ouverture au public :
du Lundi au vendredi :
de 10h à 18h
21
Kreuzberg est le quartier alternatif et tendance de Berlin
Neuköln est un quartier de Berlin en pleine mutation. Autrefois refuge pour les classes populaires, cet
ancien quartier « chaud » est désormais très prisé par les artistes, attirés par les loyers peu chers.
23
« Un endroit pour les gens ayant de bonnes idées pour le monde »
24
« Le nouveau lieu de Coworking à Berlin »
25
« Espace de travail pour les créatifs »
22
56
Prix
Design et
aménagement
du lieu
Tarification à l’heure :
16 heures : 49 euros
25 heures : 90 euros
50 heures : 149 euros
100 heures : 210 euros
Illimité (sans réservation de
bureau): 275 euros
Illimité+ (avec réservation
de bureau) : 310 euros
« Project Room » (salle de
travail partagé)
« Conférence 1 » &
Conférence 2 » (Salles de
conférence)
Kitchen Lounge (Espace de
restauration Détente)
Kitchen (Espace de
Restauration active les
clients se font eux-mêmes
à déjeuner)
Thématique
Cibles
Services
Des « innovateurs
sociaux », venant
d’horizons différents
(branches, métiers,
secteurs). La majorité des
membres travaillent
cependant dans le ebusiness.
Cafétéria
Cuisine Partagée
Ticket au mois : 148,75
euros
Ticket à la journée : 10
euros
Pour les membres du
club : 24h/24 – 7 jours sur
7
Différentes tarifications
en fonction de la
fréquence des visites et
de la durée de
l’abonnement
Ouverture Lu-Ve – 9h-18h
Ticket pour une journée :
12 euros
Ticket pour une semaine :
49 euros
Ticket pour 15 jours :
79 euros
Ticket pour un mois :
129 euros
Espace très ouvert (open
Space)
Salle de restauration/bar
Salle photocopieuse
Atmosphère Trendy
Ouverture 24h-7j :
Ticket à la douzaine : 99
euros
Ticket au mois : 179 euros
Le fonctionnement et
l’aménagement du lieu se
veut entre le café, la
bibliothèque, un internetcafé, un campus et un
bureau.
Très tournée vers le
numérique. Le hall est
crée en « mêlant des
espaces virtuels et des
espace de travail réels
participatifs »
Les travailleurs
indépendants, les
entrepreneurs, les
journalistes
Vocation très artistique.
Le lieu se veut le nouveau
repère des graphistes et
des designers
« Cafétéria créative » où
sont disponibles des
Cafétéria (Café, sandwich,
soupes, pâtisseries)
Les travailleurs
indépendants, les
designers, les graphistes
et les architectes.
Présence aussi
d’humanitaires en
préparation de projets
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Espace de restauration
Lounge
Internet
Espace de réunion
Animations
proposées
Création d’une
communauté en ligne sur
le site web du lieu. Chacun
y a son profil et peut rester
en contact avec les autres
Coworkers, même en
dehors des heures
d’ouverture.
boissons « classiques » et
des boissons de créateurs
(mélange de saveurs)
Espace de restauration
« The Kitchen »/ snack
Photocopieuse
Espace de réunion
Partenariat entre le site
web du lieu et un réseau
social en ligne (de type
twitter)
Cuisine partagée
Scanner et imprimantes
Internet
Conférences variées
Séminaires/Formation
Cours de danse et yoga
Cours de design et de
mode
Conférences et débats,
notamment sur la place
du numérique la création
d’entreprise.
Conférences sur l’actualité
(Elections US, NTIC…)
Débats nombreux
Permanence d’ « Experts »
(en finances, en
comptabilité, en droit…)
Bibliothèque
Espace de lecture
Expositions
Fonctionnement
Originalité
Réservations nécessaires
pour les évènements
Le lieu est géré par un
investisseur privé.
Le lieu est géré par une
équipe propriétaire du
lieu.
L’espace est gérée par
une équipe de six
personnes. Leur moyenne
d’âge : 25 ans
Profils : Jeunes diplômés
d’Arts Plastiques, d’école
de commerce, d’Histoire
de Sciences Politiques et
de Droit.
« Hub Berlin » fait partie
d’un réseau de lieu de
Coworking à travers le
monde : Amsterdam,
Bombay, Bruxelles, Le
Caire, Londres, Milan, TelAviv, Toronto…
58
59
60
61
Compte rendu LA CANTINE
Visite de la Cantine à Paris le 27 janvier 2010
Rencontre avec Antonin Torikian, chef de projet « La Cantine ».
Présents :
Antonin TORIKIAN, chef de projet « La Cantine », membre de l’association Silicon Sentier
Svetlana POPOVA, urbaniste, DPSA, Grand Lyon
Vivien DEPAROIS, Cécile de la CLERGERIE et Juliette MARY, étudiants EM Lyon (MMS)
Présentation /Définition du concept
La Cantine est avant tout :
- un lieu collaboratif pour les acteurs du numérique
- une structure qui facilite la vie de l’entrepreneur (incubateur)
- un espace de Coworking
- un espace de production, de tests et de diffusion des projets innovants
- un ensemble d’évènements pour et par les communautés
Sur Internet sont clairement référencés les Coworkers http://lacantine.pbworks.com/
Origine du concept :
Le concept est récent.
Pour ce qui est de Silicon Sentier, l’idée a germé suite à un voyage à San Francisco en
2006. Il y est retenu le principe de centre d’affaires mutualisé. Une adaptabilité en
fonction des besoins s’impose mais le concept est là. (Partenariat public/privé)
Tendance marqué « Bottom up » au sein du Silicon sentier. Le principe est d’organiser des
évènements avec une demande qui émane du territoire et non des institutionnels.
Quelle(s) cible(s) pour le Coworking ?
Sont avant tout visés par le concept de Coworking :
-
des salariés de grandes entreprises du numérique
des entrepreneurs
une majorité de travailleurs indépendants
des acteurs en « Free lance »
62
Quel plan média ? Quelle communication pour le Coworking ? Comment gagner en
visibilité ?
Le principe est : « Jamais de démarchage » !
Nous nous appuyons sur le réseau et l’effet buzz26. Nous avons choisi
d’agréger dans la phase de démarrage du projet le plus d’acteurs possibles.
Nous avons constitué des groupes de travail large (associatifs, réseau de
micro-sponsors, entrepreneurs, développeurs…)
Au cours de la première année, il y a eu beaucoup d’événements organisés autour du
concept de la Cantine. Silicone sentier avait choisi de viser avant tout les PME.
La Cantine a développé une identité éditoriale faisant office de cahier des charges du lieu.
Tous les évènements étaient organisés autour de la thématique de l’ « économie
numérique » et du « monde digital ».
Quelles évolutions ? Quels points à améliorer ?
-
Nous avons un grand projet: développer un média autour de la cantine pour
capitaliser et valoriser les connaissances échangées au sein des évènements
Nous voulons créer 2 incubateurs
Nous essayons de développer un projet européen (Silicon Sentier et pas la
Cantine)
R&D
Pourquoi pas une Cantine plus grande à Paris ?
L'organisation (moyens financiers, humains, acteurs à mobiliser...)
Cinq personnes travaillent à plein temps sur la Cantine avec des profils très différents.
Certains viennent de Sciences-Po, d’autres de l’EM Lyon, de l’EHESS, d’autres enfin
reviennent de Berlin. Tout le monde doit clairement s’investir et être très polyvalent, et
flexible sur ses horaires. La moyenne d’âge est de trente ans. Les équipes sont parties
prenantes de l’animation du lieu.
Du point de vue du site : la Cantine loue ses locaux auprès d’un bailleur privé.
Les activités de la Cantine (marquée dans le document de E.Hooge):
- gestion financière et opérationnelle du lieu
- gestion du Coworking Space, des salles de réunions, de l’espace café
Comment avez-vous choisi le lieu d’implantation de la Cantine ?
Le lieu devait remplir plusieurs conditions :
26
Effet buzz : « faire du bruit autour d’un produit, d’un service, d’un concept afin d’en faire parler à un
maximum de personne. Il s’agit de stimuler le bouche à oreilles ».
63
-
Etre suffisamment visible pour les membres du réseau (mais pas trop :
non visible depuis la rue), volonté de créer un espace semi-public
Être un espace perméable, modulable et ouvert (vitrine)
Etre au rez-de-chaussée
Etre un lieu ouvert
Être implanté au cœur d’un quartier déjà investi par les acteurs du
numérique, appuyé par une infrastructure réseau solide (Dailymotion
par exemple a eu son premier siège dans le Sentier)
Quels services de base ? Quels services périphériques ?
Il y a deux volets dans notre « monde de services » : un volet marchand (location de salle)
et un non marchand (espace de Coworking). Les recettes du premier permettent le
développement du second.
Les services de bases :
- Un espace partagé de travail
- Un réseau de travailleurs
- Un espace de production et de diffusion de projets innovants
- L’organisation d’évènements
Les services périphériques :
- Le bar (dont le but n’est pas de faire de profit… il est davantage un prétexte)
- La location du lieu à des entreprises pour des évènements privés autour des
thèmes du numérique : Facebook est venu ici organisé un séminaire, l’Oréal a
lancé ici sa nouvelle plateforme numérique de recrutement…
Différents types de demande (et donc de services)
Financement du projet, viabilité financière du concept :
Le Silicon sentier a présenté son Projet de « La Cantine » à la société Orange fin 2006 puis
aller voir la région et la ville un peu plus tard (6 mois après)
Fonds accordés par ces structures (enveloppe de fonctionnement)
- Orange R&D = 50 K€
- Région = 112 K€, (action en faveur du soutien des acteurs technologiques et des
Systèmes Productifs Locaux, des clusters, un enjeu pour l’écosystème
numérique en Île de France.., et visibilité sur le site)
- Cap Digital, pôle de compétitivité => avance sur événement à l’année
- Ville de Paris
- UFSE
64
La Cantine est une association Loi 1901 : son objectif n’est donc pas à but lucratif.
L’objectif est atteindre l’équilibre financier, ce qui devrait être très prochainement après
deux ans d’activités.
Objectif financier - assurer l’autofinancement du lieu d’une part, et de l’autre
impliquer les entreprises dans le projet en payant l’utilisation des locaux de la
Cantine.
A ce jour, l’association Silicone Sentier gère un budget de 1million d’€, dont 500 k€ sont
consacrés à La Cantine.
Les évènements sont financés par les recettes de la location du lieu par des « microsponsors ».
Quels liens avec le Grand Lyon en vue d'une duplication du projet ?
2 options :
- La Cantine peut intervenir en qualité de « Conseil » pour la mise en place d’une
structure de type Coworking et apporter son expertise (coût d’environ 15K€
pour 2 ans). Silicon Sentier s’éloigne du projet une fois celui ci mit en route.
- Développer un concept avec le nom de La Cantine, il importe dans ce cas de
respecter la Charte et le modèle de La Cantine => pure duplication
La Cantine et l’association Silicon Sentier n’ont absolument pas une démarche
prospective.
Il nous a été conseillé de réaliser un diagnostic territorial concernant les acteurs du
développement économique, les associations d’entreprises et celles des entrepreneurs…
au niveau du Grand Lyon et de la région. Il est plus facile de s’appuyer sur des réseaux
existants, qui agrègent l’animation du centre.
Facteurs nécessaires à la réussite du projet :
- présence forte des entreprises du numérique
- présence des associations d’entrepreneurs et d’entreprises, clusters
- politique locale du développement économique (volonté politique)
- déléguer la gestion du lieu à une association
Les points à ne pas perdre de vues dans l’hypothèse d’une prévision de montage d’une
telle structure :
- La neutralité aujourd’hui vient de collectivités publiques, ayant un rôle d’intérêt
général.
- Ce sont d’abord les acteurs du numériques qui viendront dans ces lieux
- Il faut développer le concept en fonction de l’économie du système local
- Y a-t-il des structures qui fédèrent les entrepreneurs ?
- Quel Etat des lieux/ diagnostic territorial ?
- Quelle direction de l’innovation ? Du développement économique ?
Numérique ? (études forces administratives, publiques ou privé)
- La cantine s’appuie sur différents réseaux
65
La concurrence ?
Les différences avec La ruche :
- La Cantine est très orienté NTIC alors que La Ruche est beaucoup plus axée sur
l’économie sociale et solidaire (il s’agit toujours de développement des NTIC
mais au service du social)
- Le public n’est pas le même à la Ruche qu’à la Cantine
- D’ou vient l’argent de la ruche ?
(Budget 700 000, dont 340 000 autofinancements, 50 000 de l’Orange et le reste
vient des subventions publiques)
- Le Coworking est plus cher à la ruche, il n’y pas d’accès libre là-bas
Autres structures ?
L’échangeur PME (CCI) est plus un show room. Il ne propose pas de Coworking et est très
institutionnel
Autre type de concurrence (sur Paris) : les activités institutionnelles du support des
entrepreneurs et des entreprises High Tech
- échangeurs PME gérés par la CCI (la CCI mène également des actions
après des PME n’ayant pas d’habitude d’utilisation des NTIC)
- la location des espaces est plus chère
66
LA CANTINE – REPORTAGE PHOTOS
67
68
PLAN DU SITE DE LA CANTINE
69
COMPTE RENDU CREALOFT
Entretien avec Thomas STANDHAFT - Lyon, 3 mars 2010
Nos différentes investigations sur la toile nous on conduit jusqu’au site internet Crealoft
(www.crealoft.fr). Il s’agit d’un regroupement de quelques personnes pour la plupart designer,
freelance…qui travaillent sur l’ouverture de deux concepts de Coworking (Lyon – Paris).
Leur volonté est de s’inspirer d’un site de Coworking situé à Berlin « Betahaus »
(http://www.betahaus.de/). Il s’agit d’un lieu particulièrement grand (1.000m²).
L’identité du lieu :
-
sensation bistrot/café
-
lieu étudiant
-
non suréquipé
-
open Space
-
des espaces plus clos
-
Mix d’un lieu de travail, d’échange d’idées, de culture, manifestation…
De cette forme de Coworking à la Berlinoise et de celles qu’ils ont pu visiter (La Cantine et La
Ruche à Paris) ainsi que de leur recherche sur internet ils ont conceptualisé leurs aspirations en
termes de Coworking, à savoir :
-
Cibles : Entreprises, free lance, entrepreneur, programmateur…Ils sont par ailleurs
convaincus de l’intérêt que peut susciter un tel lieu compte tenu qu’ils ont déjà une
dizaine de personnes sur Lyon (de profils très différents !) qui aspirent à fréquenter de
manière récurrente le lieu. Et se félicitent que ces derniers est eu connaissance de
leur projet hors tout plan de communication ou buzz.
70
-
Volonté de s’intégrer à un réseau international
-
Lieu : 200/300 m² à proximité du métro, vélov’, gare (esprit écolo), quelques places de
stationnement et avec si possible présence de fibre optique. Ils envisagent près de
l’université Lyon 3- Manufacture des tabacs (Ancienne Clinique Ste Anne) ou à la Part
Dieu.
-
Volonté d’avoir un lieu où chacun trouve sa place « multi générationnelle »
-
Environnement : Travail, boites postales d’entreprises, possibilités de recevoir des
clients, conférences, concerts, barcamp, workcamp, présentations ou tout
événement. Avec une volonté que se tiennent au moins 2 évènements par mois.
L’idée est de laisser vivre le lieu de manière autonome.
-
-
4 formules possibles :
1 Day
Nomade
Flex (3 ou 4 fois par semaine)
Fixe
Créer une plateforme-web
Espace virtuel personnalisé
Un profil par Coworker
Développer un réseau Coworking
=> Volonté de développer l’esprit communauté pour notamment permettre de trouver
dans le réseau le profil d’un Coworker qui pourrait répondre à nos besoins et avec lequel on
pourrait échanger.
Ils ont le souhait de faire naitre leur projet de manière autonome mais d’occultent pas la
possibilité d’avoir ensuite recours à des subventions (différents scénarios possibles).
Selon leur calcul avec 20/30 Coworkers Fixe par mois ils atteindraient leur point mort. A savoir
qu’ils envisagent de fixer la cotisation d’un Coworker Fixe aux alentours de 350 €/mois.
Leur business plan annonce un budget de mise en route fixé à 30.000 € cela incluant les
équipements, la rénovation des lieux…
71
Crealoft => quelle structure juridique ? Début peut être association mais rien de sur…
Pourquoi un tel projet à Lyon ?
-
C’est une ville riche
-
Constante évolution
-
Potentiel certain sur ce type de projet
72
COMPTE RENDU GRAND LYON
mercredi 17 février 2010 – 10h – Grand Lyon
Mathieu Salmon
Chargé de mission – Mission numérique
Laurent Trontin
Chef de projet – Industries Créatives
Présentation des personnes rencontrées :
Mathieu Salmon et Laurent Trontin réfléchissent actuellement au sein du Grand Lyon aux
conditions permettant la réalisation d’un lieu de Coworking, voire plus largement d’un « livinglabs » à Lyon. Laurent Trontin est en charge du développement économique des activités
créatives sur le territoire du Grand Lyon. Il a pour but la réalisation du modèle des 3Ts de Florida
(Talents, Technologie, Tolérance) sur le territoire d’action et construit son action au sein du pôle
de compétitivité. Mathieu Salmon est en charge de la mission numérique et est en lien avec toute
une série d’acteurs (culture, mobilité, co-métropole, cohésion numérique, participation
citoyenne, tourisme…). Leurs réflexions se veulent très tournées sur l’usager, analysé comme le
destinataire principal de l’offre. Les entreprises et les Grand Lyon seront également des acteurs
essentiels du projet de living-labs. Leur but commun est de faire travailler ensemble la
technologie et les talents.
Le projet de « living-labs » :
Le « living-labs » peut se définir, selon Mathieu Salmon, comme un laboratoire d’usage, un lieu de
test et de réflexion sur des projets. Un lieu de Coworking peut s’inclure dans un projet, plus large,
de living-labs. Le living-labs se base sur de réelles animations, ayant pour but de favoriser
l’émergence d’un projet. Les activités proposées dans ce lieu pourraient permettre de tester la
viabilité d’un projet. Mathieu Salmon a cité en exemple le cas de l’association « Imaginov », qui
regroupe les professionnels du jeu vidéo, du cinéma et de l’audiovisuel. Le but de cette
association est d’aider les entreprises présentes dans ces filières. Imaginov recherchait un lieu
pour pouvoir tester ses produits auprès des usagers. Un living-labs aurait pu être ce lieu, c’est-àdire un espace de rencontre entre les usagers et les créateurs. En effet, aujourd’hui, ces
73
rencontres se font uniquement dans des salons ou dans des lieux propres aux entreprises. Il
serait bien d’élargir l’offre. Les living-labs développent leurs initiatives en réseau.
Les opportunités liées au projet de Coworking :
Le lieu, selon Laurent Trontin, a peu d’importance. En effet, la décision de l’implantation d’un lieu
de Coworking à Lyon dépendra en grande partie des avis des élus (intérêt pour le projet
« Confluences », Rénovation du site de la Part-dieu…). La réflexion, selon lui, doit davantage
s’amorcer autour des agencements possibles du lieu, du lien de ce projet avec la mise en place du
très haut-débit et du tissage socio-économique local.
Le projet de Coworking au sein du Grand Lyon :
Le projet concerne toute une série d’acteurs du Grand Lyon : la direction de la prospective, la
mission numérique, les industries créatives, la chargé de la rénovation du quartier de la Part-Dieu
etc. Nous allons constituer à partir de la mi-mars un groupe de travail sur le sujet. Notre étude
peut intéresser le grand Lyon en termes de définition du concept de Coworking, afin que chacun
sache s’accorde sur le sens du projet.
Notre étude intéresse Mathieu Salon et Laurent Trontin sur les aspects suivants :
-
La définition du concept de Coworking
-
Une réalisation d’un benchmark sur les offres existantes
-
Quelle place pour la créativité et le numérique dans le projet ?
-
Quelle surface pour un lieu de Coworking ?
-
Quelle modularité du lieu ?
-
Quelles animations dans un lieu de Coworking ?
-
Quelle finalité pour un lieu de Coworking ?
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