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Université du Québec Institut National de la Recherche Scientifique Centre INRS - Institut Armand-Frappier Étude de la voie de dénitrification de la souche bactérienne Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 provenant d’un système de dénitrification d’eau de mer Par FLORIAN MAUFFREY Thèse présentée pour l’obtention du grade Philosophiae Doctor (Ph. D.) en biologie Jury d’évaluation Président de jury et examinateur interne : Pr. Philippe Constant INRS – Institut Armand Frappier Examinateur externe : Pr. Mohamed Hijri Université de Montréal Examinateur externe : Pr. Sébastien Roy Université de Sherbrooke Directeur de recherche : Pr. Richard Villemur INRS – Institut Armand Frappier ©droits réservés de Florian MAUFFREY, 2016 RÉSUMÉ Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 est la bactérie dominante d’un biofilm dénitrifiant nourri au méthanol. Il s’agit d’une méthylotrophe utilisant le méthanol comme unique source de carbone et d’énergie et capable de réduire le nitrate afin de croître en conditions anaérobies. Par contre, elle n’est pas capable de réduire le nitrite en oxyde nitrique, mais possède les éléments génétiques pour réaliser le reste de la dénitrification. Du fait de son abondance dans le biofilm dénitrifiant, elle jouerait un grand rôle dans le processus global de dénitrification du biofilm. Elle possède deux nitrate réductases très similaires lui permettant de réduire le nitrate, trait que l’on ne retrouve que chez quelques rares espèces bactériennes. Ces deux enzymes (Nar1 et Nar2) semblent, de plus, avoir une origine différente, ce qui suggère que leurs rôles pourraient être différents dans la cellule. La création de mutants knockout des gènes narG1 et narG2 a permis de mettre en évidence une plus grande efficacité de Nar1 dans la réduction du nitrate et le maintien de la croissance. Nar2 semble moins efficace pour la croissance de la bactérie, procurant à cette dernière une affinité plus basse pour le nitrate et une plus faible vitesse de croissance. Néanmoins, Nar2 semble réguler de manière inconnue la transcription de nar[1] et trouve donc son utilité chez JAM1. Le génome de la souche JAM1 prédit la présence de deux oxyde nitrique réductases (Nor1 et Nor2) et une oxyde nitreux réductase (Nos), suggérant la réduction du NO et de N2O. Des essais en cultures axéniques ont effectivement montré la capacité de la souche JAM1 de réduire le NO et le N2O. Elle est également capable de croître en conditions anaérobies avec du N2O comme seul accepteur terminal d’électrons. Une production de N2O est aussi observée chez la souche JAM1, mais elle est plus probablement attribuée à des réactions abiotiques avec le nitrite et l’hydroxylamine. Les gènes du complexe Nor1 et Nor2 ont également des origines différentes, suggérant des rôles différents dans la cellule. Tel que les Nar, Nor2 est exprimée à un plus bas niveau que Nor1 dans la culture pure alors qu’elle est relativement surexprimée en biofilm, indiquant un possible rôle spécifique à cette condition. On peut conclure que M. nitratireducenticrescens JAM1 prend très probablement activement part à toutes les étapes de la dénitrification dans le biofilm, excepté la réduction du nitrite. Elle possède i une structure génique particulière au niveau de la dénitrification et des mécanismes complexes de régulation qui sont certainement inhérents à l’environnement du biofilm. ii SUMMARY Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 is the dominant bacterium of a methanol-fed denitrifying biofilm. It belongs to the methylotrophic bacteria family and uses methanol as unique carbon and energy source and can reduce nitrate for growth in absence of oxygen. Although strain JAM1 cannot reduce nitrite into nitric oxide, it harbours the setup of genes responsible for denitrification. Being the major bacterium in the denitrifying biofilm, its contribution to the denitrification process of the biofilm is important. Two similar nitrate reductases are present for the reduction of nitrate, a characteristic which is only present in few bacterial species. These two enzymes (Nar1 and Nar2) seem to have originated from various species, suggesting a potential different role in the cell. narG1 and narG2 knockout mutants highlighted a better efficiency of Nar1 for the reduction of nitrate and bacterial growth. On the other side, Nar2 provided lower nitrate reduction and growth rates to the bacteria. Nevertheless, Nar2 seems to regulate nar[1] in an unknown way and thus is useful to strain JAM1. Despite the incapacity of strain JAM1 to reduce nitrite, it can reduce both NO and N2O with two nitric oxide reductases (Nor1 and Nor2) and a nitrous oxide reductase (Nos). Strain JAM1 is also able to grow under anaerobic conditions with N2O as sole electron acceptor. N2O production can be observed but certainly originates from abiotic reactions of nitrite and hydroxylamine. Nor1 and Nor2 also have different origins and thus potentially have different roles in the cell. Like Nar, nor[2] expression is lower than nor[1] in pure culture but is relatively high in the biofilm, suggesting a different role or regulation. We can conclude that M. nitratireducenticrescens JAM1 is certainly active at each step of the denitrification in the biofilm, except the reduction of nitrite. Its denitrification pathway and its regulation are complex and unique and are certainly due to the original environment of the bacteria, the biofilm. iii REMERCIEMENTS Je remercie tout d’abord Richard Villemur, mon directeur de recherche, qui m’a accepté dans son laboratoire et permis de réaliser mon doctorat dans d’excellentes conditions. Je le remercie pour sa précieuse aide dans la résolution des problèmes et des énigmes rencontrées sur mon chemin. Finalement, je lui exprime ma gratitude pour m’avoir toujours encouragé dans ce que j’ai entrepris et de ne pas m’avoir mis de pression inutile sur les épaules. Je veux remercier énormément tous les membres de mon laboratoire pour leurs conseils et l’aide qu’ils m’ont apporté. Je remercie spécifiquement Christine, Céline, Marc et Karla qui m’ont aidé à démarrer mon projet, suivis et soutenus pendant tout mon doctorat et prodigué de précieux conseils. Je me suis toujours senti confiant en sachant que je pouvais compter sur eux en cas de problèmes. Merci énormément ! Je remercie aussi tous les membres du groupe de recherche en microbiologie de l’environnement pour leur aide et leur présence. Mon environnement de travail fut extrêmenent agréable et ce fut un plaisir de me rendre à l’insitut tous les jours. Je remercie plus particulièrement certaines personnes : Marie-Christine, Ahmad et Éric pour la pénible confection de mes mutants; Sylvain Millot pour son aide et son énergie pour élaborer des techniques innovantes de HPLC; Quentin et Philippe pour tous leurs conseils et l’élaboration de mon pipeline de transcriptomique ainsi que pour leur aide dans mon travail sur les gaz. Je remercie tous mes amis d’ici et d’ailleurs qui ont souffert et sauté de joie avec moi pendant tout ce temps et qui m’ont apporté un soutien moral ces quatres dernières années. Je remercie ma famille qui m’a toujours soutenu dans tout ce que j’ai entrepris, que ce soit en France ou au Québec. Finalement, je remercie ma chérie Élodie, qui a toujours été avec moi dans les bons et les mauvais moments et qui a toujours su trouver les mots pour me donner confiance en moi et me pernettre d’avancer. iv TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ ...................................................................................................................... i SUMMARY ................................................................................................................. iii REMERCIEMENTS .................................................................................................... iv TABLE DES MATIÈRES ............................................................................................. v LISTE DES FIGURES .............................................................................................. viii LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................. ix LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS ................................................................... x Synthèse .....................................................................................................................1 1. PROBLÉMATIQUE ................................................................................................. 2 1.1 Pollution du nitrate dans l’environnement ...................................................................................... 2 1.2 Méthodes de remédiation du nitrate .............................................................................................. 4 1.3 Le cycle de l’azote ............................................................................................................................ 8 1.4 La dénitrification ............................................................................................................................ 10 1.5 Le système de dénitrification au Biodôme de Montréal ............................................................... 11 2. LA RÉDUCTION DU NITRATE ............................................................................. 16 2.1 Généralités sur les nitrate réductases ........................................................................................... 16 2.2 La nitrate réductase assimilative ................................................................................................... 17 2.3 La nitrate réductase périplasmique ............................................................................................... 18 2.4 La nitrate réductase membranaire ................................................................................................ 21 2.5 Le transport du nitrate ................................................................................................................... 24 2.6 Le système de régulation des nitrate réductases .......................................................................... 26 3. LA RÉDUCTION DU NITRITE EN N2 .................................................................... 31 3.1 La réduction du nitrite ................................................................................................................... 31 3.2 La réduction du NO ........................................................................................................................ 35 3.3 La réduction du N2O....................................................................................................................... 38 3.4 Les voies alternatives de production de N2O ................................................................................. 40 4. LES BACTÉRIES MÉTHYLOTROPHES ............................................................... 47 4.1 La méthylotrophie ......................................................................................................................... 47 4.2 Le genre Methylophaga ................................................................................................................. 52 4.3 Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 .............................................................................. 55 5. PRÉSENTATION DE LA THÈSE .......................................................................... 58 5.1 Hypothèses de recherches ............................................................................................................. 58 5.2 Objectifs de l’étude ........................................................................................................................ 59 5.3 Méthodes ....................................................................................................................................... 60 v Articles ..................................................................................................................... 61 6. Présentation de l’article 1 ................................................................................... 62 6.1 Résumé .......................................................................................................................................... 63 6.2 Summary ........................................................................................................................................ 64 6.3 Introduction ................................................................................................................................... 65 6.4 Materials and Methods.................................................................................................................. 66 6.4.1 Bacterial Strains and Growth Conditions ............................................................................... 66 6.4.2 Construction of the Knockout Mutants .................................................................................. 67 6.4.3 RNA Extraction........................................................................................................................ 68 6.4.4 Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 Transcriptome .............................................. 69 6.4.5 RT-PCR .................................................................................................................................... 70 6.4.6 RT-qPCR Assays....................................................................................................................... 71 6.4.7 Relative Quantification ........................................................................................................... 71 6.4.8 Fnr and NarL DNA-Binding Motifs .......................................................................................... 72 6.5 Results ............................................................................................................................................ 72 6.5.1 The Chromosomic Arrangement of the Denitrification Genes and their Expression under Anaerobic Conditions ...................................................................................................................... 72 6.5.2 Effects of the Knockout Mutations of narG1 and narG2 on Growth and on Nitrate Reduction ......................................................................................................................................................... 75 6.5.3 Relative Expression Levels of narG1, narG2, narK1, and narK12f .......................................... 79 6.6 Discussion ...................................................................................................................................... 81 6.7 Conclusion ...................................................................................................................................... 84 6.8 Funding .......................................................................................................................................... 85 6.9 Conflict of Interest Statement ....................................................................................................... 85 6.10 Acknowledgment ......................................................................................................................... 85 7. Présentation de l’article 2 ................................................................................... 86 7.1 Résumé .......................................................................................................................................... 87 7.2 Summary ........................................................................................................................................ 88 7.3 Introduction ................................................................................................................................... 89 7.4 Materials and methods .................................................................................................................. 91 7.4.1 Bacterial growth conditions ................................................................................................... 91 15 7.4.2 N-labeling of N2O ................................................................................................................. 92 7.4.3 Measurements of nitrogenous compounds ........................................................................... 93 7.4.4 RNA extraction ....................................................................................................................... 94 7.4.5 Gene expression ..................................................................................................................... 94 7.5 Results ............................................................................................................................................ 96 7.5.1 Reduction of NO and N2O by M. nitratireducenticrescens JAM1 ........................................... 96 7.5.2 Production of N2O by M. nitratireducenticrescens JAM1 ....................................................... 98 − − 7.5.3 Role of NO3 and NO2 in N2O production ............................................................................ 101 + 7.5.4 Influence of NH4 in N2O production .................................................................................... 102 7.5.5 Gene expression ................................................................................................................... 105 7.6 Discussion .................................................................................................................................... 105 vi 7.7 Conclusion ....................................................................................................... 110 Funding information .......................................................................................................................... 110 Acknowledgment ............................................................................................................................... 110 8. Résultats supplémentaires ............................................................................... 111 8.1 Matériels et méthodes ................................................................................................................ 111 8.1.1 Cultures et conditions de croissance .................................................................................... 111 8.1.2 Extraction de l’ARN et analyses bioinformatiques ............................................................... 112 8.2 Résultats et discussion ................................................................................................................. 113 9. Discussion ......................................................................................................... 117 10. Conclusion ....................................................................................................... 123 11. Perspectives .................................................................................................... 125 Annexe ................................................................................................................... 126 Script - alignement sur génome ......................................................................................................... 126 Module fastx_tools/0.0.13 ............................................................................................................ 126 Module bowtie/2.2.3 .................................................................................................................... 126 Module SAMtools/0.1.18 .............................................................................................................. 127 Module BEDTools/2.20.1 ............................................................................................................... 127 Script – Normalisation avec R (NOIseq) ............................................................................................. 128 Références ............................................................................................................. 131 vii LISTE DES FIGURES Figure 1.1 : Cycle de l’azote ……………………………………………..……………….. p. 9 Figure 1.2 : Système de dénitrification du Biodôme de Montréal et biobille contenant le biofilm dénitrifiant ………………………………………………………………………….. p. 13 Figure 1.3 : Représentation d’un biofilm en coupe ……………………..……..……… p. 15 Figure 2.1 : Représentation des différentes nitrate réductases ………….....……….. p. 20 Figure 2.2 : Système de régulation des gènes associés à la dénitrification …...…... p. 30 Figure 3.1 : Schéma du processus complet de dénitrification de Paracoccus denitrificans ……………..……………………………………………………………..…… p. 34 Figure 3.2 : différentes voies enzymatiques et enzymes associées menant à la production de N2O ………………………………………………………….……………… p. 43 Figure 6.1 : Gene arrangement of the 67 kbp region containing all of the denitrification genes ……………………………………………………………………………………….. p. 73 Figure 6.2 : N2O reduction by strain JAM1 ………………………...………………….. p. 77 Figure 6.3 : Growth, nitrate reduction and nitrite production in cultures of strain JAM1 and the derivative narG mutants ……………………………………………..………….. p. 78 Figure 6.4 : Specific growth rates ……………………………………………………….. p. 79 Figure 6.5 : Relative expressions of narG1, narG2, narK12f, and narK1 …….…….. p. 85 Figure 7.1 : Reduction of N2O by M. nitratireducenticrescens JAM1 and its growth on N2O ……………………………………………………………………………………….…. p. 97 Figure 7.2 : Reduction of NO by M. nitratireducenticrescens JAM1……….………. p. 99 Figure 7.3 : Production of N2O by M. nitratireducenticrescens JAM1………..…..... p. 100 Figure 7.4 : Production of N2O by M. nitratireducenticrescens JAM1 in presence of acetylene………………………………………………………………………….…….…. p. 102 Figure 7.5 : NH4+ concentration in M. nitratireducenticrescens JAM1 cultures ….. p. 104 Figure 7.6 : Hydroxylamine production in M. nitratireducenticrescens JAM1 cultures ………………………………………………………….………..…………………...……. p. 107 Figure 7.7 : Relative transcript levels of norB1, norB2, nnrS, and nosZ. ………….. p. 109 Figure 8.1 : Nombre de gènes dont la régulation est significativement différentes chez JAM1 dans les cultures en biofilms par rapport à la culture pure …………..………. p. 116 viii LISTE DES TABLEAUX Tableau 4.1 : Caractéristiques des différentes espèces de Methylophaga ……..….. p. 54 Table 6.1 : Sequences of potential NarL and ANR binding sites ………………..…… p. 74 Table 6.2 : Relative level of transcriptomic reads of the denitrification genes ……… p. 76 Table 6.3 : Kinetics of growth and nitrate reduction under denitrifying conditions …. p. 80 Table 7.1 : PCR primers …………..………………………………………...…………… p. 95 Table 7.2 : Reduction of nitrate, nitrite and production of N2O by strain JAM1 and the JAM1ΔnarG1narG2 double mutant …………………………………………………... p. 101 Table 8.1 : Ratio d’expression de différents gènes d’intérêt de JAM1 pour les cultures en biofilm par rapport à la culture pure ……………………………………………………. p. 115 ix LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS ADN : Acide DésoxyriboNucléique ANR : Arginine Nitrate reduction Regulator AOA : Ammonium-Oxidizing Archea AOB : Ammonium-Oxidizing bacteria ARN : Acide RiboNucléique ASW : Artificial Sea Water ATP : Adénosine TriPhosphate BHIB : Brain Heart Infusion Broth bis-MGD : bis(Molybdopterin Guanine Dinucleotide) BLAST : Basic Local Alignment Search Tool cAMP : cyclic Adenosine MonoPhosphate CBB : Calvin-Benson-Bassham DMS : DiMethylSulfide DMSOR : DiMethylSulfoxide Reductase DMSP : DiMethylSulfonioPropionate DNRA : Dissimilatory Nitrate Reduction to Ammonium EPS : Extracellular Polymeric Substance FAD, FaDH : Flavin Adenine Dinucleotide FDH : Formate Dehydrogenase FISH : Fluorescent In Situ Hybridization FNR : Fumarate Nitrate reduction Regulator HPI : Hexulosephosphate isomerase HPS : Hexulosephosphate synthase HURM : Hydroxylamine-Ubiquinone Redox Module x IHF : Integration Host Factor Ks : Constante de demi-saturation MADH : Methylamine dehydrogenase MAR-FISH : MicroAutoRadiography MDH : Methanol DeHydrogenase MFS : Major Facilitator Superfamily MGD : Molybdenum Guanine Dinucleotide MOB : Methane Oxydizing Bacteria MQH2 : MenaQuinole NAD(P)H : Nicotinamide Adenine Dinucléotide Phosphate NAD+ : Nicotinamide Adenine Dinucléotide NRA : Nitrate Reductase A NRZ : Nitrate Reductase Z PCR : Polymerization Chain reaction PMS-asc : Phenazine Methosulfate plus ascorbate RNA-seq : RiboNucleic Acid-sequencing RuMP : Ribulose Mono-Phosphate SLM : Saint-Laurent Marin UQH2 : UbiQuinone xi Étude de la voie de dénitrification de la souche bactérienne Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 provenant d’un système de dénitrification d’eau de mer Synthèse 1 1. PROBLÉMATIQUE 1.1 Pollution du nitrate dans l’environnement Le nitrate est un composé inorganique constitué d’un atome d’azote et de trois atomes d’oxygène (NO3-). On le retrouve naturellement sous forme ionique, associé le plus souvent à un atome de sodium (Na+) ou de potassium (K+). Les composés à base de nitrate sont utilisés dans l’alimentation comme agents de conservation empêchant la croissance de bactéries néfastes pour l’être humain, notamment Clostridium botulinum (Reichl, 2010). Depuis la découverte de la fixation chimique de l’azote et l’avènement de l’agriculture intensive au 20e siècle, ceux-ci sont principalement utilisés dans les engrais chimiques en tant que source d’azote pour la croissance des plantes (Postgate, 1998, Vitousek et al., 1997). Très solubles, ce sont des polluants importants des eaux souterraines et de surface, et sont classés seconds dans le classement des polluants les plus communs dans le monde après les pesticides (Spalding et al., 1993). Les activités humaines sont la principale cause de pollution par le nitrate et les sources de pollution sont généralement de nature diffuse avec l’agriculture intensive ou l’irrigation avec des eaux usées (Bouchard et al., 1992, Mahvi et al., 2005). Le nitrate se retrouvant en grande quantité dans les sols, il est soumis au lessivage par les eaux de pluie qui le conduit jusqu’aux nappes phréatiques et cours d’eau (Strebel et al., 1989). De grandes quantités de nitrate peuvent également venir de rejets industriels directement dans les cours d’eau ou de déversements de fosses septiques domestiques (Wakida et al., 2005). Finalement, la décomposition bactérienne de déchets ou de cadavres d’animaux conduisent également à la production de nitrate. Ce phénomène est particulièrement problématique dans les systèmes aquatiques fonctionnant en circuit fermé, comme les aquariums municipaux où le nitrate s’accumule rapidement. La pollution au nitrate des cours d’eau conduit au phénomène d’eutrophisation dans de nombreux cas. De fortes concentrations de nitrate en conjonction avec de grandes concentrations de phosphore (généralement sous forme de phosphate) peuvent entrainer un apport en nutriments anormal dans des milieux oligotrophes ou mésotrophes, rendant ces milieux plus eutrophes (V. H. Smith et al., 1999). D’après la loi de Liebig sur le minimum, le rendement de croissance des plantes d’un milieu est limité par le nutriment essentiel, que l’on retrouve en plus petite quantité dans ce milieu 2 (von Liebig, 1855). L’azote N et le phosphore P sont les deux principaux éléments qui limitent le développement des plantes terrestres, mais aussi de certaines plantes d’écosystèmes aquatiques (Howarth, 1988, V. H. Smith, 1998, Vitousek et al., 1991, Walker, 1991). Ainsi, un fort apport nutritionnel en nitrate profite au développement du phytoplancton et d’autres plantes aquatiques, augmentant la turbidité du milieu et provoquant la mort de nombreux organismes vivants par manque d’oxygène (hypoxie). La biodiversité de ces milieux s’en trouve alors diminuée, impactant tout l’écosystème aquatique. Le développement efflorescences algales (cyanobactéries productrices de toxines) s’est également accéléré et s’est étendu avec l’augmentation de l’eutrophisation des milieux aquatiques, augmentant la mortalité animale, mais posant également des problèmes de santé environnementale et financiers (D. M. Anderson et al., 2002, Pitois et al., 2001). Le nitrate a également un effet toxique direct sur les organismes vivants. Bien que beaucoup moins toxique que d’autres molécules azotées comme le nitrite ou l’ammonium, il présente une certaine toxicité quand il est présent en très forte concentration (Camargo et al., 2005). La toxicité du nitrate pour les animaux est principalement due au phénomène d’anoxie. Une fois dans le sang, le nitrate modifie la forme des transporteurs d’oxygène comme l’hémoglobine, les rendant incapables de fixer les molécules d’oxygènes (Cheng et al., 2002, J. Conrad, 1990, Jensen, 1996, Scott et al., 2000). Les muscles et organes reçoivent alors de moins en moins d’oxygène, conduisant à la mort de l’individu. Ingérer de trop grandes quantités de nitrate est aussi très dangereux pour l’être humain, notamment les enfants. Le nitrate est converti en nitrite dans les intestins et, en passant dans le sang, va bloquer les hémoglobines et provoquer une méthémoglobinémie (Sandstedt, 1990, Wolfe et al., 2002). De plus, le nitrate contribue à la formation de nitrosamines, molécules considérées cancérigènes chez les mammifères (Harte et al., 1991). Dans les eaux de surface, des concentrations excédant 25 mg NO3--N/L (1.8 mM) peuvent être observées. Ces valeurs peuvent aller jusqu’à 100 mg NO3--N/L (7.1 mM) dans les eaux souterraines (Bogardi et al., 1991, Gleick, 1993, Steinheimer et al., 1998). Dans les aquariums marins et aquacultures, les concentrations en nitrate peuvent atteindre des valeurs aussi hautes que 500 mg NO3--N /L (35.5 mM) du fait de la remise en circulation continue de l’eau et d'une bonne oxygénation (De Graaff, 1964). Malheureusement, aucune concentration limite de nitrate dans l’eau n’est officiellement 3 fixée à ce jour pour la santé animale. Néanmoins, il est admis qu’une concentration inférieure à 20 mg NO3--N/L (1.4 mM) est nécessaire pour la bonne santé des animaux aquatiques dans les milieux marins (Spotte, 1979). Par contre, la concentration en nitrate dans l’eau potable est très surveillée et réglementée. Les concentrations maximales permises du nitrate dans l’eau potable ont été fixées à 10 mg NO3--N/L (0.7 mM) au Canada et aux États-Unis, ce qui correspond à une valeur de 45 mg/L de nitrate (EPA, 1986, Guidelines, 2014, Sutton et al., 2011). Cette valeur est de 50 mg/L de nitrate pour l’Union européenne. En comparaison, les teneurs maximales acceptées pour le nitrite dans l’eau potable sont de 1 mg/L et 0,5 mg/L de nitrite en Amérique du Nord et en Europe, respectivement. 1.2 Méthodes de remédiation du nitrate Afin de maintenir des concentrations aussi basses pour l’eau destinée à la consommation, différentes méthodes ont été mises au point et se classent en deux catégories : les traitements physico-chimiques et les traitements biologiques (Dwivedi et al., 2007). Les traitements abiotiques se composent essentiellement de la séparation sur membrane, l’échange d’ions, la réduction catalytique, l’électrodialyse et l’osmose inverse. La séparation sur membrane consiste à séparer le nitrate de l’eau en traversant une membrane semi-perméable. Cette méthode permet de traiter les eaux souterraines en la couplant à des techniques d’électrocinétique (Chew et al., 1998). Les coûts élevés de cette technique et la production de déchets concentrés en nitrate sont les deux grands désavantages de cette technique (Kruithof et al., 1989). Dans la technique d’échange d’ions, un des ions chlorure Cl- ou bicarbonate HCO3- placés sur une résine sont échangés avec les ions nitrate NO3-. Tout comme la séparation sur membrane, cette technique génère des déchets riches en nitrate, bicarbonate, chlore mais également sulfate SO42- (Rogalla et al., 1991). La réduction catalytique est la simple transformation du nitrate en azote gazeux à l’aide d’un catalyseur comme le platine Pt, le palladium Pd ou encore le rhodium Rh. Une efficacité de réduction accrue est atteinte si un faible courant électrique est adjoint au processus (Reddy et al., 2000). Le fonctionnement des membranes dites "osmose inverse" est basé sur le principe d’application d’une pression pour compenser la pression générée par le phénomène d’osmose. L’eau peut ainsi passer à travers la membrane semi-perméable du milieu 4 avec une forte concentration en ions vers le milieu faiblement concentré. Cette technique est de plus en plus utilisée depuis les 40 dernières années, essentiellement dans la désalinisation de l’eau de mer (Greenlee et al., 2009). Elle est également utilisée pour purifier l’eau de contaminants comme le nitrate, notamment dans les zones rurales (Schoeman et al., 2003). Finalement, l’électrodialyse est une méthode consistant à séparer les sels contenus dans l’eau à l’aide de membranes échangeuse d’ions en faisant intervenir un courant électrique (Kesore et al., 1997). Deux électrodes sont placées de part et d’autre de la membrane séparant en deux cellules le volume d’eau à traiter. Due à la sélectivité alternative des membranes, le courant généré finit par entrainer la migration de sels inorganiques dans une des deux cellules, créant ainsi une cellule riche en sels et une autre pauvre en sels. Malgré la diversité des méthodes existantes, les coûts élevés et/ou la production de déchets rendent les techniques de remédiation abiotiques peu attrayantes. La remédiation biologique, autrement appelée bioremédiation, ne fait pas face à ces problèmes et repose sur la capacité naturelle des bactéries et des plantes à consommer le nitrate. La bioremédiation par les plantes (phytoremédiation) repose sur l’absorption ou la dégradation des contaminants par les plantes. Plusieurs techniques de phytoremédiation différentes existent, telles que la phytodégradation ou la phytoextraction, et chaque situation requiert un traitement particulier en raison du climat, de la géologie ou encore de la région concernée (Dwivedi et al., 2007, Lee, 2013). Parmi les exemples d’applications se trouvent le traitement des eaux usées, des éléments traces ou des polluants organiques (Raskin et al., 1997, Schnoor et al., 1995, Vymazal, 2002). Les zones humides sont propices à la phytoremédiation, en raison de leurs rôles de réservoir et de collecteur d’eau (J. B. Williams, 2002). Elles sont utilisées dans le traitement de nombreux effluents, dont les eaux de ruissellements agricoles chargées en nitrate et/ou pesticides (Beutel et al., 2009, Maillard et al., 2011). Les plantes sont aussi capables de stimuler les bactéries de la rhizosphère afin qu’elles dégradent les polluants. Ce processus est appelé phytostimulation ou encore rhizoremédiation (Gerhardt et al., 2009). Les microorganismes, et plus particulièrement les bactéries, sont aussi directement utilisés en bioremédiation pour la dégradation du nitrate (R. L. Smith et al., 1994). À nouveau, beaucoup de processus existent et chaque situation requiert une solution appropriée. La bioremédiation in situ consiste à stimuler les microorganismes présents dans la zone contaminée, généralement par l’introduction d’une source de carbone particulière dans le sol afin qu’ils puissent réaliser une 5 dénitrification plus performante. Cela a pour avantage d’avoir un coût de mise en œuvre peu élevé et une facilité d’utilisation (Cartmell et al., 1998). La source de carbone est considérée comme limitante dans le développement des bactéries dénitrifiantes, et afin de stimuler leur activité, des sources de carbone sont directement injectées dans le sol. Parmi les plus utilisées se trouvent le formate, le méthanol, l’éthanol, l’acétate et le sucrose. Différentes manières d’injection ont aussi été étudiées, allant de l’injection en continu à l’injection pulsée. La stimulation de l’activité bactérienne est pleinement exploitée dans les systèmes de traitement appelés bioréacteurs. De manière générale, les bioréacteurs sont des systèmes entretenant une activité bactérienne dans un milieu donné à des fins de production de biomasse et de métabolites particuliers ou afin d’entretenir un processus chimique constant. Il existe de nombreux types et déclinaisons de bioréacteurs qui sont propres à la situation géographique et hydraulique et au traitement que l’on souhaite appliquer (Schipper et al., 2010). Ici ne sera fait la revue que des bioréacteurs étant utilisés dans la remédiation du nitrate. Les paramètres communs à tous les bioréacteurs traitant le nitrate sont l’introduction d’une source de carbone dans le milieu à traiter, afin de stimuler la croissance bactérienne et les conditions anaérobies afin de stimuler l'activité dénitrifiante (réduction du nitrate en azote gazeux). Le premier type de bioréacteur consiste en un mur poreux que l’on introduit dans le sol, de sorte que le flux d’eau à traiter rentre en contact avec ce mur. Le flux d’eau n’est que ralenti et passe au travers du mur. Cette méthode permet de traiter les effluents souterrains peu profonds de manière passive avant qu’ils n’atteignent une rivière ou une nappe souterraine. Le mur est constitué du matériel jouant le rôle de source de carbone, généralement du bois sous forme de copeaux ou de sciure mélangé avec du sol (Fahrner, 2002, Robertson et al., 1995). Cette technologie existe aussi sous forme de membranes actives perméables, sur lesquelles est fixé le matériel jouant le rôle de source de carbone (EPA, 1998). Les bioréacteurs en couches fonctionnent sur le même principe que les murs poreux à la différence qu’ils se composent de différentes couches, posées à l’horizontale sous la zone à traiter. Ils peuvent être placés sous des drains de fosses septiques ou sous des terres arables irriguées (Robertson et al., 1995, Schipper et al., 2008). La dernière grande catégorie de bioréacteur est représentée par les bioréacteurs à lit et à membrane. Ce sont de grandes cuves ou citernes dans lesquelles sont ajoutés 6 une source de carbone tels le méthanol ou l’éthanol disponibles en grande quantité et à faible coût (Delanghe et al., 1994, Ergas et al., 2004) et l’eau à traiter. Les microorganismes vont alors se développer à l’intérieur des cuves ou l’on maintient artificiellement des conditions de croissance idéales afin de favoriser la dénitrification. Dans les bioréacteurs à membrane, l’eau circule dans des fibres laissant diffuser le nitrate vers un biofilm bactérien dénitrifiant se trouvant sur le contour de ces fibres. Les bactéries sont ainsi séparées de l’eau sortant du bioréacteur et les populations bactériennes sont facilement contrôlables en dosant la quantité de source de carbone injectée (Ergas et al., 2004). Les bioréacteurs à lit se divisent en plusieurs types. Ils sont qualifiés à lit emballé quand une matrice fixe poreuse sert de support aux bactéries. Le flux d’eau passe alors au travers de la matrice afin d’être traité (Warnock et al., 2005). Si le bioréacteur est dit à lit fluidisé, les supports ne sont plus fixes mais mis en mouvement. Ce sont, par exemple, de petits supports en forme de section de tuyaux avec une croix à l’intérieur et possédant une grande surface où les bactéries peuvent se développer. Néanmoins, une grande variété de supports existe. Le mouvement est créé par le flux d’eau circulant de bas en haut (Godia et al., 1995). Dans les bioréacteurs à lit mobile, l’eau est mise en mouvement mécaniquement dans la cuve afin de créer un brassage continu. L’ajout de plus ou moins de supports suffit à contrôler la quantité de bactéries et à contrôler le processus de dégradation (Rusten et al., 1995). On distingue également plusieurs façons d’alimenter les bioréacteurs. Le mode cuvée consiste à remplir le bioréacteur et à laisser séjourner l’eau pendant le temps nécessaire au traitement, puis à vider complètement la cuve. Celle-ci est lavée et remplie à nouveau afin de recommencer le processus. En mode continu, une entrée et une sortie d’eau sont maintenus en permanence. Les rendements atteints sont alors souvent plus élevés qu’en mode cuvée car on arrête le bioréacteur moins souvent et il est plus facile de contrôler les paramètres de croissance des bactéries afin de les ajuster. Il est possible de fixer les bactéries sur différents supports (eux-même fixés ou libres) afin de perdre le moins de biomasse possible. Finalement, le mode cuvéealimentée est une combinaison des deux modes décrits précédemment. Un apport d’eau régulier ou périodique est maintenu dans la cuve, mais il n’y a pas de sortie continue d’eau. La cuve est vidée partiellement ou totalement de manière périodique, dès qu’elle est pleine ou dès que l’on juge le traitement complet. Cette méthode est la plus répandue et permet d’atteindre de bons rendements car on peut régler finement les paramètres de croissance, comme en mode continu (Cinar et al., 2003). 7 1.3 Le cycle de l’azote L’azote est un élément essentiel de la vie, constituant primordiale de l’ADN et des protéines, et est présent dans tous les êtres vivants, y compris les bactéries. Afin de pouvoir utiliser de nombreuses formes de molécules azotées différentes, elles ont développé différentes stratégies qui ont conduit à la mise en place du cycle de l’azote (Figure 1.1). Ces réactions assurent un équilibre entre les différentes formes de l’azote et un recyclage permanent des composés azotés. Le métabolisme de l’azote n’est pas seulement lié à la production de biomasse, mais également à la production d’énergie. En effet, si certaines bactéries tendent surtout à produire de l’ammoniac NH3 afin d’assimiler l’azote, d’autres utilisent le nitrate comme accepteur final d’électrons dans une réaction d’oxydation produisant de l’ATP (Van Spanning et al., 2005). On peut globalement diviser le cycle de l’azote en quatre parties distinctes : la réduction du nitrate/oxydation du nitrite, la dénitrification, la fixation de l’azote gazeux et la nitrification. D’autres voies s’ajoutent à celles-ci et sont internes au cycle, comme l’anammox (anaerobic ammonium oxidation) ou l’ammonification du nitrite. La fixation de l’azote permet aux bactéries de transformer l’azote gazeux N2 en ammoniac NH3, élément facilement assimilable et source d’azote pour la production de biomolécules telles que l’ADN, l’ARN et les protéines (Burns et al., 1975). Cette réaction hautement endothermique est présente chez de nombreuses bactéries aérobies et anaérobies en vie « libre » ou associées à d’autres organismes tels que les racines des plantes. Dans les océans, ce sont essentiellement les cyanobactéries qui fixent l’azote (Zehr, 2011). La nitrification consiste en l’oxydation de l’ammonium en nitrite NO 2-, en passant par la forme intermédiaire de l’hydroxylamine NH2OH. Ces réactions entrainent la génération d’énergie sous forme d’électrons stockés dans les quinones (Ferguson, 1998). Cette réaction peut être complétée par l’oxydation du nitrite en nitrate, appelée nitratation. La nitrification est un phénomène aérobie mais l’oxydation de l’ammonium en absence d’oxygène est tout de même possible. Il a été prouvé que le nitrate ou le nitrite pouvait servir à oxyder l’ammonium pour produire de l’azote gazeux dans un processus appelé l’anammox (Mulder et al., 1995). Ce processus est de plus en plus utilisé dans la remédiation de l’ammonium dans les systèmes de traitement des eaux (Ni et al., 2013). La réduction dissimilatrice du nitrate en ammonium (DNRA) produit de l’ammonium à partir du nitrate en passant par le nitrite (Kraft et al., 2011). La réduction du nitrite permet 8 de transférer huit électrons à la chaîne respiratoire pour générer de l’ATP et l’ammonium produit n’est pas assimilé. Ce processus prend place quand peu de nitrate est présent dans le milieu par rapport au carbone organique. La réduction du nitrite en ammonium est catalysée par la nitrite réductase NrfA alors que la réduction du nitrate est réalisée grâce à la nitrate réductase périplasmique NapAB dans la majorité des cas. Le nitrite peut également être réduit en ammonium par l’enzyme Nas ou NirBD afin de pouvoir assimiler l’azote dans la biomasse. C’est pourquoi ces deux nitrite réductases sont dites assimilatrices. Figure 1.1 : Cycle de l’azote dans l’environnement et enzymes associées à chaque transformation. Les différents processus représentés sont (1) la fixation de l’azote, (2) la dénitrification, (3) la nitrification, (4, 5) l’ammonification dissimilatoire et assimilatoire du nitrate et (6) l’oxydation anaerobie de l’ammonium (anammox). Tiré de Einsle et al. (2004). 9 1.4 La dénitrification La dénitrification est une des voies métaboliques principales du cycle de l’azote. Au sens strict, elle est défini comme la réduction du nitrite en azote gazeux (Zumft, 1997). La réduction du nitrate en nitrite n’en fait pas partie car cette réaction est commune à de nombreuses espèces bactériennes différentes, dont celles qui font la DNRA. Cependant, il est assez courant d’inclure la réduction du nitrate en nitrite dans la définition de la dénitrification, et c’est ce qui sera fait ici. La dénitrification est un processus dissimilatoire faisant partie de l’appareil bioénergétique de la paroi cellulaire bactérienne. En effet, le rôle de ce processus bactérien est de produire de l’énergie grâce à la réduction du nitrate en nitrite ou du NO et du N2O en N2. Ce processus peut être qualifié de respiration alternative car il vient remplacer le processus de respiration aérobie quand celui-ci n’est pas possible. Concrètement, les différents oxydes d’azote présents dans ce processus jouent le rôle d’accepteur final d’électron dans les réactions d’oxydoréduction de la chaîne respiratoire. Un gradient électrochimique se crée à travers la membrane et entraîne la production d’ATP à partir de d’ATP synthase. C’est un processus presque exclusivement facultatif, en cela qu’il vient toujours s’additionner à un autre système de production d’énergie déjà en place dans la cellule. De manière générale, l’activation de cette voie métabolique se fait en présence d’oxyde d’azote et en absence d’oxygène; la respiration aérobie produisant plus d’énergie que la dénitrification est donc privilégiée quand celle-ci est possible. Malgré cela, des bactéries capables de faire la dénitrification en présence d’oxygène ont été identifiées (Hayatsu et al., 2008). Paracoccus denitrificans ATCC 35512 a été très étudiée pour sa capacité à pouvoir réduire le nitrate en nitrite en conditions aérobies. La découverte de nombreuses bactéries capables de dénitrification aérobie tend à conclure que ce trait est un caractère particulier de la dénitrification et non pas une rare exception. Certaines réactions pourraient toutefois être liées préférentiellement à un mécanisme de détoxification du milieu plutôt qu’à un mécanisme de respiration. En effet, si le nitrate peut présenter une certaine toxicité comme évoqué précédemment, le nitrite et le NO produits par les réductions sont des molécules beaucoup plus actives ayant une toxicité très élevée (Mancinelli et al., 1983). On retrouve des bactéries dénitrifiantes dans la plupart des environnement (sols, eaux douces et marines), dont une grande variété appartient à la classe des protéobactéries (Hurst et al., 2007). Il semble que les espèces dénitrifiantes soient plus 10 fréquentes parmi les alpha- et betaprotéobactéries, bien que cela ne soit pas reconnu officiellement comme un patron de distribution (Zumft, 1997). De plus, les bactéries dénitrifiantes sont le plus souvent aérobies et hétérotrophes, mais il existe aussi des autotrophes et fermenteurs (Maier et al., 2009). Certaines bactéries dénitrifiantes sont également impliquées dans d’autres réactions du cycle de l’azote en participant à la fixation du N2 ou la nitrification. Il existe une grande variété de caractères différents au niveau métabolique et au niveau de l’activité chez les bactéries dénitrifiantes. La dénitrification peut être complète ou partielle mais, dans un milieu donné, la dénitrification complète peut être réalisée par plusieurs espèces. Une coopération entre différentes espèces bactériennes s’opère souvent, chacune participant à une partie du processus. Cette association inter-espèce dans la réalisation d’un ou plusieurs processus métabolique est qualifiée de syntrophie (Madigan et al., 1997). Dans une telle association, l'action d’une espèce est dépendante de celle de l’autre espèce. La diversité bactérienne d’un milieu a alors un impact important sur les processus métaboliques, façonnant les interactions inter-espèces. De nombreux cas de syntrophies ont été étudiés, que ce soit pour la dégradation de xénobiotiques, la dégradation méthanogène ou la dénitrification (Raghoebarsing et al., 2006, Schink, 1997, D. Smith et al., 2005). Beaucoup d’organismes sont devenus des modèles d’études pour la dénitrification, du fait principalement des connaissances générales que l’on possède sur ces organismes et de leur facilité d’étude en laboratoire. Parmi les organismes les plus étudiés, on retrouve notamment Escherichia coli, Pseudomonas sp., Paracoccus denitrificans, Thiobacillus denitrificans et Micrococcus denitrificans (Zumft, 1997). Contrairement à la nitrification, la dénitrification est un trait facultatif, présent chez de nombreuses espèces bactériennes et qui n’est pas associée à un métabolisme particulier du carbone. Il est donc impossible d’utiliser ce trait pour définir spécifiquement des genres et espèces bactériennes. L’étude de cette voie métabolique et de sa diversité se fait alors au travers de la caractérisation des gènes codant pour cette voie. 1.5 Le système de dénitrification au Biodôme de Montréal Le Biodôme de Montréal est un lieu où sont reconstitués les différents biomes présents en Amérique et où sont hébergées des centaines d’espèces animales et végétales. Parmi les biomes présents figure le Saint-Laurent marin (SLM), représentant 11 essentiellement la faune aquatique présente dans le fleuve du Saint-Laurent. Plusieurs espèces de poissons, invertébrés et oiseaux cohabitent dans ce mésocosme marin peu alimenté en eau fraîche (Parent et al., 2000). Du fait de leurs fonctionnements en circuit fermé, les aquariums publics et aquacultures font face à des problèmes d’accumulation de déchets et de contaminants (Hamlin et al., 2008, Parent et al., 2000). Ce fut le cas du Biodôme de Montréal où la concentration en nitrate augmenta rapidement après la mise en service en 1992 du SLM pour atteindre 10.7 mM après 3 ans de fonctionnement, ayant un impact sur la santé des animaux. Une filière de dénitrification fut mise en place en 1998 afin de traiter les 3 millions de litres d’eau contenus dans le SLM et de diminuer les concentrations en nitrate ayant atteint les valeurs très élevées de 200 mg NO 3--N/L (Parent et al., 2000). Le système de dénitrification fut installé pour fonctionner en parallèle du système de contrôle principal du bassin. Deux cuves de 1m3 chacune composaient principalement le système, dont un réservoir de désoxygénation et un réservoir de dénitrification (Figure 1.2.A). Une unité de fractionnement d’écume ainsi qu’un réservoir de débordement venaient compléter l’installation. La cuve associée à la dénitrification contenait des supports en libre mouvement pour le développement du biofilm dénitrifiant. La température maintenue dans le système était comprise entre 16°C et 24°C et du méthanol était ajouté en tant que source de carbone. Le biofilm s’est développé au fil du temps par des microorganismes présents naturellement dans l’eau de mer du Biodôme qui ont trouvé dans le bioréacteur un environnement propice à leur développement (environnement microaérobie, nitrate et méthanol) (Figure 1.2.B). Normand Labbé et al. (2003b) démontrèrent qu’en ajoutant un cocktail d’éléments traces deux fois par jour (370 mg FeSO4 · 7H2O, 130 mg MnSO4 · 4H2O, 20 mg CuSO4 · 5H2O), les rendements de dénitrification étaient améliorés. Malgré des performances attestées, la filière de dénitrification fut arrêtée en 2005 pour cause de rendements insuffisants. Le biofilm du réacteur a pu être conservé par le laboratoire du Prof. Villemur pour des études subséquentes. Les biofilms peuvent être définis comme une surface ou une interface sur ou dans laquelle une communauté de microorganismes interagissent ensemble et se développent (Allison et al., 2000). Cette communauté est représentée par un ensemble de populations bactériennes de différentes espèces ayant des interactions telles que l’échange de matériel génétique, de signaux de communications ou de métabolites. De plus, une matrice composée d’exopolysaccharides (EPS) est secrétée par les bactéries composant le biofilm et constitue un microenvironnement dans lequel les bactéries 12 évoluent (Figure 1.3). Ces EPS sont constitués principalement de polysaccharides et de protéines, mais aussi d’autres constituants tels que de l’ADN, des lipides et des substances humiques (Evans, 2003). Les biofilms se retrouvent dans des environnements variés où ils se forment la plupart du temps sur une surface à l’interface solide-liquide. Ils adoptent une forme dépendante du milieu dans lequel ils se trouvent, allant du filament au tapis bactérien ou sous forme ressemblant à un mycélium fongique (Hall-Stoodley et al., 2004). La structure interne du biofilm peut également varier d’un cas à un autre, bien que la distribution à l’intérieur du biofilm ne semble jamais se faire de manière homogène. L’hétérogénéité des biofilms se manifeste par une distribution variable des cellules et des agrégats de cellules, par la présence de canaux traversant le biofilm de part en part ou d’espaces vides d’EPS (Costerton et al., 1995). Les avantages du mode de vie en biofilm sont nombreux (Hall-Stoodley et al., 2004). La vie sur une surface apporte une stabilité pour le développement bactérien et une proximité des cellules favorisant certaines fonctions catalytiques. L’EPS formant le biofilm apporte également une protection efficace contre de nombreux facteurs environnementaux (pH, exposition aux UV et agents antimicrobiens, déshydratation et salinité, …). Finalement, le biofilm pourrait également favoriser l’émergence de sous-populations appelées « persistantes » présentant un phénotype plus résistant que les populations régulières. A B Figure 1.2 : Photos du système de dénitrification du Biodôme de Montréal. (A) Désoxygénateur (à droite) et ® dénitrificateur (à gauche); (B) Photo d’une biobille de type Bioflow 9 sur laquelle s’est développé un biofilm. 13 N. Labbé et al. (2003a) étudièrent le biofilm se développant dans le système de dénitrification du SLM dans le but de caractériser la microflore bactérienne et sa dynamique. Trois souches appartenant aux alphaprotéobactéries furent isolées à partir du biofilm et nommées NL8, NL21 et NL23. Ces trois souches furent affiliées respectivement à la famille des Phyllobacteriaceae, et aux espèces Paracoccus denitrificans et Hyphomicrobium zavarzinii, les deux dernières espèces ayant déjà été retrouvées dans d’autres systèmes de dénitrification nourris au méthanol (Lemmer et al., 1997, Neef et al., 1996). La souche NL23 fut retrouvée avec une plus grande abondance que les deux autres souches, et l’étude de cette souche démontra son appartenance à une nouvelle espèce nommée Hyphomicrobium nitrativorans (Martineau et al., 2013b). Une analyse des gènes de l’ARN ribosomal 16S a permis de mettre en évidence que les bactéries les plus abondantes dans le biofilm représentaient 15 à 20 espèces différentes. Le groupe des gammaprotéobactéries se révéla être le plus abondant, représentant 71% des gènes de l’ARN 16S analysés, affiliés au genre Methylophaga de la famille des Picirickettsia. Deux nouvelles espèces appartenant au genre Méthylophaga, JAM1 et JAM7, furent par la suite isolées et nommées respectivement Methylophaga nitratireducenticrescens et Methylophaga frappieri (Auclair et al., 2010). Des expériences d’hybridation in situ par fluorescence (FISH) confirmèrent la forte proportion de Methylophaga spp. dans le biofilm (36-79 %) alors que Hyphomicrobium spp. ne représentait que 7-8 % de la population totale et n’apparaissait qu’après 22 jours de colonisation du biofilm (N. Labbé et al., 2007). Les Hyphomicrobium spp. possèdant une croissance lente, il n’est donc pas surprenant de ne détecter leur présence que tard dans la croissance du biofilm (Hirsch, 1989). Le FISH révéla également la présence d’eucaryotes, essentiellement des protistes, dans de fortes proportions dans les premiers jours de la colonisation du biofilm, mais diminuant en abondance relative avec le développement du biofilm (Laurin et al., 2008). Auclair et al. (2011) détectèrent par PCR et séquençage la présence de plusieurs gènes liés à la dénitrification dont narG, napA, nirK, nirS, cnorB et nosZ. Certaines de ces séquences furent attribuées à M. nitratireducenticrescens JAM1 et à Hyphomicrobium nitrativorans NL23. Des essais de qPCR ciblant les gènes narG1 et narG2 appartenant à la souche JAM1 et le gène napA appartenant à la souche NL23 ont par la suite montré que les deux espèces étaient aussi abondantes l’une que l’autre dans le biofilm, malgré les résultats obtenus par FISH. Les conditions de cultures différentes dans les deux expériences pourraient expliquer les différences d’abondance observées entre les deux espèces. En effet, alors 14 que les qPCR ont été réalisées sur du biofilm issu de supports en libre suspension, le FISH fut réalisé à partir de lamelles qui étaient placées dans le haut du bioréacteur où la concentration en oxygène était supérieure. Quoi qu’il en soit, les autres gènes liés à la dénitrification étant retrouvés de 10 à 10000 fois moins dans le biofilm, il a été suggéré que les souches JAM1 et NL23 étaient les acteurs majeurs de la dénitrification dans le biofilm. Figure 1.3 : représentation d’un biofilm en coupe. Tiré de Ikuma (2013). 15 2. LA RÉDUCTION DU NITRATE 2.1 Généralités sur les nitrate réductases La réduction du nitrate est la première étape de la dénitrification. Il existe plusieurs enzymes différentes qualifiées de nitrate réductases capable de faire cette réaction (Nar, Nap et Nas) et se composent de deux types différents : les nitrate réductases assimilatives et les nitrate réductases dissimilatoires ou respiratoires (Barton, 2005). Les premières permettent à la bactérie de puiser son azote à partir du nitrate qu’elle transforme en ammonium afin de l’incorporer dans ses différents constituants cellulaires. Les nitrate réductases dissimilatoires, quant à elles, sont associées à l’acquisition d’énergie (respiration anaérobie), la détoxification et la régulation redox du milieu. La réaction catalysée par ces enzymes est la suivante : NO3- + H2 NO2- + H2O (ΔG0’ = -163.2 kJ/mol) Comme la réaction de réduction n’entraîne le transfert que d’un atome d’oxygène, les nitrate réductases sont qualifiées de monooxygénases. Il a été démontré que les trois nitrate réductases pouvaient coexister chez certaines bactéries telles que Alcaligenes eutropha et Paracoccus denitrificans (Sears et al., 1997, Warnecke-Eberz et al., 1993). D’un point de vue constitutionnel, toutes les nitrate réductases ont en commun le fait qu’elles requièrent un cofacteur contenant du molybdène interagissant avec la molécule de nitrate (Moura et al., 1997). Quand il est connu, ce cofacteur se présente souvent sous forme de dinucléotide guanine molybdoptérine (MGD). Toutes les nitrate réductases appartiennent à la famille des DMSOR (dimethyl sulfoxide reductase) qui possède la particularité d’avoir deux fractions de pyranoptérine maintenant l’atome de molybdène dans le site actif comme une pince (George et al., 1999). Le molybdène permet alors l’échange d’électrons avec la molécule de nitrate pour la réaction de réduction avec un potentiel redox très élevé de +433 mV, facilitant grandement la réaction (Sparacino-Watkins et al., 2014). Bien qu’il ne soit pas rare de retrouver plusieurs nitrate réductases différentes chez une espèce bactérienne, il est en revanche plus exceptionnel de voir plusieurs fois le même type de nitrate réductase dans un génome. Parmi ces rares organismes, on peut citer Escherichia coli (deux Nar et un Nap), Shewanella piezotolerans (deux Nap) ou encore Rhodobacter sphaeroides (deux 16 Nap) (Bonnefoy et al., 1994, Y. Chen et al., 2011, Hartsock et al., 2011). Chez toutes ces espèces, chaque nitrate réductase possède un rôle spécifique de l’autre nitrate réductase du même type. Plus de détails sur ces espèces seront fournis plus bas. 2.2 La nitrate réductase assimilative Le nitrate ne peut être directement transformé en ammonium à des fins d’assimilation. Il est dans un premier temps réduit en nitrite, qui est à son tour réduit en ammonium. La nitrate réductase jouant ce rôle est qualifiée de nitrate réductase assimilative Nas (Figure 2.1.A). Les gènes et les enzymes responsables de la réduction assimilative du nitrate sont différents et distincts de ceux responsables de la réduction dissimilatoire du nitrate, bien que la réaction reste la même (Barton, 2005). De nombreux organismes possèdent ce trait, mais il a surtout été étudié chez la bactérie Klebsiella pneumoniae M5aI (Lin et al., 1994). Les gènes codant pour cette enzyme sont regroupés dans l’opéron nasFEDCBA. L’ordre et la présence des différentes unités sont dépendantes des espèces ainsi que du rôle de chaque protéine Nas (Gonzalez et al., 2006). nasFED codent pour un transporteur ABC classique de nitrate/nitrite homologue à celui du système de transport du nitrate nrt présent chez Synechococcus sp. souche PCC7942 (Omata et al., 1993). nasFED est responsable d’acheminer le nitrate du périplasme au cytoplasme où a lieu la réduction en ammonium, localisation appropriée étant donné que la synthèse des biomolécules s’y déroule. nasA code pour la sous-unité catalytique de nitrate réductase mais ne contient pas le domaine de fixation du FAD ou NADH commun à toutes les nitrate réductases (Lin et al., 1993). Elle est couplée à NasC, une petite sous-unité contenant le FAD, qui va jouer ce rôle. Ces deux gènes sont nécessaires pour avoir une activité de réduction du nitrate. Les électrons nécessaires à la réduction du nitrate proviendraient alors du NAD(P)H ou de la ferrédoxine (Van Spanning et al., 2005). nasB code pour la nitrite réductase NADHdépendante réduisant le nitrite en ammonium. Du point de vue de la régulation, le mécanisme d’assimilation se met en place lorsque les concentrations d’ammonium deviennent basses et que du nitrate est disponible dans le milieu. L’oxygène n’a aucun effet sur la régulation de cet opéron. La détection de ces conditions se fait par l’intermédiaire de systèmes globaux du contrôle du nitrate (NtrC) et de détecteurs spécifiques de nitrate/nitrite (Wu et al., 1999). 17 2.3 La nitrate réductase périplasmique La nitrate réductase périplasmique Nap est le premier type de nitrate réductase dissimilatoire que l’on retrouve chez les bactéries (Figure 2.1.B). Cette enzyme est liée à la membrane cytoplasmique de la cellule et tournée vers le périplasme (SparacinoWatkins et al., 2014). Cette enzyme est généralement associée à la respiration anaérobie, bien que la validité de cette affirmation soit débattue. En effet, afin de produire de l’énergie, un gradient de protons doit se créer entre le périplasme et le cytoplasme. Le gradient électrochimique ainsi créé peut être exploité par les ATP synthases afin de créer de l’ATP. Le complexe receveur d’électron (Nap) et le donneur d’électron (e.g. formate déshydrogénase) se trouvant tous les deux dans le périplasme, aucun gradient de protons n’est créé lors de la réduction du nitrate en nitrite car les protons produits sont tout de suite consommés par réaction de réduction (Jepson et al., 2007). Cependant, il a été montré qu’un tel gradient peut néanmoins se former si la réduction du nitrate est couplée avec l’oxydation du formate (Kern et al., 2009). De manière générale, de nombreuses bactéries utilisent le système Nap afin de faire la respiration anaérobie du nitrate ou pour encourager la dénitrification. Nap a été isolée et purifiée pour la première fois chez Paracoccus denitrificans en 1993 et par la suite dans une grande variété de bactéries (Sears et al., 1993, Sparacino-Watkins et al., 2014). Cette enzyme est constituée de trois sous-unités NapABC dont les gènes sont compris dans un même opéron napABC (Richardson et al., 2001). NapAB forme le complexe catalytique localisé dans le cytoplasme qui est associé avec NapC, protéine transmembranaire ancrée dans la membrane cytoplasmique. NapA est la sous-unité catalytique possédant un cluster [4Fe-4S] alors que NapB est un cytochrome c552 à dihème faisant le transfert des électrons jusqu’à NapA (Breton et al., 1994). Des études structurales de NapA ont montré des différences au niveau du cycle catalytique de l’enzyme entre les bactéries Desulfovibrio desulfuricans et Rhodobacter capsulatus (Van Spanning et al., 2005). Bien que cette différence puisse être due aux méthodes différentes utilisées dans les deux études, il se peut qu’il existe différentes façons de réaliser le cycle catalytique de l’enzyme, notamment au niveau de la coordination de l’oxygène du Mo pendant le cycle catalytique. NapC s’ancre dans la membrane cytoplasmique grâce à une hélice transmembranaire située en N-terminal avec quatre hèmes de type c (Roldán et al., 1998). Son domaine périplasmique prend en charge le transfert des électrons provenant du pool de quinols situé dans la membrane jusqu’au 18 complexe catalytique NapAB (Cartron et al., 2002). Les deux électrons nécessaires à la réduction du nitrate en nitrite sont transférés par le biais des hèmes présents chez NapB et du cluster [4Fe-4S] de NapA pour arriver au site catalytique avec bis-MGD de NapA, catalysant la réaction de réduction. Excepté Shewanella putrefaciens et Campylobacter jejuni, toutes les bactéries possédant une nitrate réductase Nap ont en commun les gènes napABCD réunis dans un opéron (Van Spanning et al., 2005). Ces deux bactéries ne possèdent pas de napC, mais étant donné le rôle primordial joué par NapC, il a été avancé qu’une autre protéine ayant des propriétés équivalentes et située autre part dans le génome devait être utilisée par ces bactéries. NapD, qui est conservée dans tous les opérons nap, a un rôle de chaperonne et participe à l’assemblage des différentes sous-unités (Potter et al., 1999a). Par la suite, il est possible de retrouver différents gènes additionnels (napKEFGH) compris dans l’opéron nap mais leurs positions et leurs apparitions diffèrent selon les espèces (Van Spanning et al., 2005). De plus, ces protéines ne semblent pas jouer de rôles essentiels dans la réduction du nitrate par Nap (Potter et al., 1999a). Selon la combinaison des gènes présents dans l’opéron, on peut classer les opérons nap dans trois catégories. Dans la première, napGH est présent mais napE est absent. Les rôles sont inversés dans la deuxième catégorie où napGH est absent et napE présent. Finalement la troisième catégorie est définie par l’absence de ces gènes (Van Spanning et al., 2005). Quoi qu’il en soit, il semble qu’il y ait une corrélation entre l’organisation de l’opéron et la physiologie de la bactérie et/ou même du devenir du nitrite produit (Potter et al., 2001). Il a été avancé également que les gènes absents de l’opéron nap pourraient être remplacés par des gènes situés autre part dans le génome ayant une fonction similaire. La fonction de NapE et NapK reste inconnue à ce jour, ces deux gènes codant pour des protéines membranaires en petites hélices simples. Peu d’informations sont disponibles pour NapF et NapG également. NapF pourrait être localisée dans le cytoplasme, contrairement à NapG, qui semble être destinée au périplasme, car un signal de transport pour le périplasme est présent dans sa séquence. NapH est ancrée à la membrane avec ses extrémités C et N faisant face au cytoplasme. Elle possède les mêmes motifs que NapF et NapG sur son domaine C-terminal. Les caractéristiques structurales de NapGH suggèreraient un rôle dans l’oxydation de l’ubiquinol chez E. coli (Brondijk et al., 2002). Les centres métalliques du complexe NapHGC fourniraient les deux électrons à NapAB grâce à l’oxydation de deux molécules du pool de quinole UQH2 (ubiquinoles), ce qui a pour effet de transférer deux protons 19 A B C Figure 2.1 : Représentation des différentes sous-unités de (A) la nitrate réductase assimilative, (B) la nitrate réductase périplasmique et (C) la nitrate réductase membranaire. Modifié de Gonzalez et al. (2006) 20 H+ du cytoplasme vers le périplasme (Gonzalez et al., 2006). De plus, le transfert d’électrons entre NapG et NapC entrainerait également le transfert de deux protons du cytoplasme vers le périplasme, pour un total de quatre protons transférés (Brondijk et al., 2004). Ainsi la réduction d’une molécule de nitrate par Nap contribuerait quand même à l’établissement du gradient de proton malgré les deux protons consommés par Nap pour la réduction du nitrate. Une deuxième voie possible serait que le transfert d’électrons vers NapAB ne serait pris en charge que par NapC chez les organismes ne possédant ni NapG ni NapH. Cependant, les électrons fournis proviendraient du pool de MQH2 (menaquinols) car Nap est incapable d’utiliser UQH2 (Brondijk et al., 2004). Dans ce cas-ci, seuls deux protons sont transférés dans le périplasme et consommés pour la réaction de réduction, ne produisant aucun gradient de protons. Les organismes concernés utilisent alors la réduction du nitrate pour consommer des électrons et réduire une potentielle accumulation dans le cytoplasme d’équivalents de réduction comme le NADH et le FADH2 (Gonzalez et al., 2006). 2.4 La nitrate réductase membranaire La nitrate réductase membranaire Nar est ancrée dans la membrane cytoplasmique comme Nap, mais son site actif est tourné vers le cytoplasme (Figure 2.1.C). Nar est composée de trois sous-unités, NarGHI (Ballard et al., 1988). NarI est la sous-unité γ transmembranaire, ancrée à la membrane avec son extrémité N-terminal faisant face au périplasme. Sur cette partie se trouve le centre hème bl de faible potentiel énergétique (Rothery et al., 1999). C’est par le centre hème bl que Nar reçoit les électrons du pool de quinol présent dans la membrane, ce qui est caractéristique des mécanismes de transfert d’électrons de la respiration. L’oxydation de la quinol dans le site périplasmique de NarI entraîne le transfert de deux électrons de l’hème bl jusqu’à un deuxième hème, bh, situé du côté cytoplasme de NarI et qui possède un haut potentiel énergétique. Ces deux hèmes b forment un plan orthogonal à la membrane et sont intégrés à NarI avec des résidus histidines (Berks et al., 1995). Pendant le transfert des électrons, deux protons sont également libérés dans le périplasme, contribuant à la création d’un gradient de protons au travers de la membrane et faisant de Nar une enzyme électrogénique. NarG et NarH forment respectivement la sous-unité catalytique α et la sous-unité β (Ballard et al., 1988). Le complexe NarGH se situe dans le 21 cytoplasme et est relié à NarI par l’extrémité C-terminal de NarH. Cette dernière possède un centre fer-soufre [3Fe-4S] et trois centres [4Fe-4S] qui lui permettent de faire le transfert des électrons donnés par NarI jusqu’à NarG, qui possède également quatre domaines fer-soufre de type α-β. La sous-unité catalytique contient le cofacteur molybdoptérine bis-MGD qui joue le rôle de centre catalytique, permettant le transfert final des électrons vers le nitrate pour le réduire en nitrite. Le mécanisme de transfert des deux électrons catalysé par le molybdène a été déduit des observations faites avec Nap (Van Spanning et al., 2005). Il est suggéré que la structure du centre bis-MGD fasse des cycles entre l’état mono-oxo Mo(IV) et des-oxo Mo(V) pendant la réaction. Nar est codée par l’opéron narGHJI, commun et conservé dans la quasi-totalité des espèces possédant cette enzyme. NarJ est une protéine chaperonne qui est nécessaire au bon assemblage et à la maturation de Nar. E. coli possède deux nitrate réductases membranaires Nar encodées dans les opérons narGHJI (NRA) et narZYWV (NRZ) (Bonnefoy et al., 1994). Bien que de nombreuses espèces bactériennes possèdent plusieurs nitrate réductases différentes (Paracoccus denitrificans, Alcaligenes eutrophus, Klebsiella pneumoniae, etc), posséder deux copies de la même nitrate réductase est un cas très particulier parmi les microorganismes. Les deux Nar présentes chez E. coli ont une structure et des propriétés biochimiques très similaires mais également une très haute homologie de séquences (Blasco et al., 1990). Les deux enzymes sont en tous points similaires d’un point de vue réactionnel et utilise le même substrat. Il est également possible d’obtenir une enzyme fonctionelle avec un opéron formé de sous-unités provenant de NRA et de NRZ (Blasco et al., 1992). La différence majeure entre NRA et NRZ se situe au niveau de l’expression de leurs gènes relatifs. NRZ ne semble pas être régulée par les régulateurs communs des nitrate réductases contrairement à NRA. Son expression semble se faire de manière constitutive et à un niveau bien plus faible que NRA. Une explication possible serait que NRZ aiderait la bactérie à s’adapter à des conditions anaérobies lors d’un passage d’un milieu avec oxygène à un milieu sans oxygène. D’autres gènes sont retrouvés très fréquemment autour des opérons nar ou même inclus dans l’opéron. narXL est souvent présent chez les bactéries dénitrifiantes, que ce soit en amont de narGHJI (E. coli, Pseudomonas spp.) ou en aval (Ralstonia solanacearum) (Van Spanning et al., 2005). Ces gènes codent pour un système à deux composants de détection du nitrate qui intervient dans la régulation de différents gènes 22 liés à la dénitrification. Des transporteurs de nitrate et nitrite, tel que narK, se retrouvent également à proximité des opérons nar. Les transporteurs sont traités plus en détails plus loin. Malgré la catalyse de la même réaction, il existe des différences entre Nar et Nap, découlant de leurs caractéristiques structurales et leurs localisations propres. Théoriquement, les deux enzymes contribuent de la même manière à la création d’un gradient de proton (quand cela est possible dans le cas de Nap). Pourtant, Nap est considérée comme moins productrice d’ATP que Nar. Cependant, cette déficience pourrait être compensée par la plus grande affinité de Nap pour le nitrate ainsi que par la variété de sous-unités supplémentaires associées à Nap pouvant être présentes dans le génome (Potter et al., 2001). E. coli possède une nitrate réductase périplasmique Nap en plus de ses deux nitrate réductases membranaires (NRA et NRZ). Bien qu’ayant une efficacité similaire, NRA (nitrate réductase considérée comme principale chez E. coli) et Nap ont toutefois une affinité très différente pour le nitrate (Potter et al., 1999b). En effet, la souche mutante n’exprimant que Nap possède un Ks (constante d’affinité) de 15 μM contre 50 μM pour la souche n’exprimant que NRA. Il a été conclu que Nap était principalement responsable de la réduction du nitrate dans les conditions de faibles concentrations de nitrate alors que NRA est la nitrate réductase la plus rapide et efficace quand le nitrate est présent en excès. Il existe également des différences au niveau du substrat entre les deux enzymes. En effet, Nap est totalement spécifique au nitrate alors que Nar peut réduire le nitrate mais également le chlorate et le bromate. Cette spécificité pour son substrat moins grande de Nar fait que l’enzyme peut être inhibée par compétition par les azotures alors que Nap y est insensible. Cette propriété démontre les différences structurales entre les deux enzymes et pourraient être dues à la présence d’une sérine chez Nar jouant le rôle de ligand à l’atome de molybdène alors que Nap possède une cystéine (Potter et al., 2001). 23 2.5 Le transport du nitrate Le nitrate et le nitrite se retrouvent sous forme ionisée dans les milieux aqueux et possèdent donc une charge qui les empêche de traverser facilement les membranes des cellules (Moir et al., 2001). Or, si la réduction du nitrite jusqu’en azote gazeux se passe dans le périplasme, la réduction du nitrate en nitrite par la nitrate réductase membranaire Nar ou la nitrate réductase assimilatrice Nas a lieu dans le cytoplasme. Les bactéries assimilant le nitrate ou possédant un système Nar sont donc obligées de transporter activement le nitrate à l’intérieur des cellules. De même, le nitrite produit par la réduction du nitrate doit être activement relâché dans le périplasme où il pourra être réduit. John (1977) a mis en évidence cette nécessité en montrant que la nitrate réductase purifiée de E. coli et P. denitrificans réduisait le nitrate et le chlorate, alors que des cultures de ces bactéries n’étaient capables de réduire que le nitrate, le chlorate n’étant pas importé par la bactérie. Énergétiquement, l’import du nitrate dans la cellule est défavorable car il doit se faire contre le gradient électrochimique de protons présent dans la membrane bactérienne (Moir et al., 2001). Différents systèmes de transports du nitrate se sont donc développés chez les bactéries, dépendamment du type de nitrate réductase. Chez les bactéries assimilatrices de nitrate, la dépense d’énergie pour le transport du nitrate n’est pas un problème, car l’unique but de la réaction est l’assimilation de l’azote dans l’organisme. Comme cité précédemment, NasFED est un transporteur de type ABC utilisant l’ATP comme source d’énergie afin de transférer les molécules de nitrate (et nitrite) à travers la membrane. Ce transporteur a été mis en évidence chez Klebsiella oxytoca mais est également codé par l’opéron nrtABCD chez Synechococcus sp. PCC7942 (Omata et al., 1993, Wu et al., 1998). Dans le périplasme, le nitrate est pris en charge par NasF (ou NrtA), qui a une forte affinité pour le nitrate, permettant son transport à travers le transporteur ABC. Cependant, ces sous-unités ne sont pas nécessaires pour le passage du nitrate. Une grande concentration de nitrate dans le milieu suffit pour permettre son transport par simple phénomène de diffusion. Ces sous-unités ne deviennent essentielles que pour les faibles concentrations de nitrate, grâce à leur haute affinité (Omata et al., 1993, Wu et al., 1998). nasE (ou nrtB) code pour la partie membranaire de l’enzyme comportant les pores permettant au nitrate et au nitrite de passer la membrane. Finalement, la partie liant l’ATP dans le cytoplasme est constituée d’un homodimère de NasD ou d’un hétérodimère de NrtC et NrtD. 24 Pour leurs parts, les bactéries possédant un système Nar ne pourraient se permettre une dépense énergétique dans le transport du nitrate (Figure 2.1.C). En effet, le but de la respiration sur le nitrate étant la création d’énergie, une dépense d’énergie rendrait le processus non optimal. Elles utilisent dans ce cas des transporteurs de type antiporteur nitrate/nitrite qui ont un effet électroneutre sur la cellule en compensant l’import d’une molécule de nitrate par l’export d’une molécule de nitrite (Rowe et al., 1994). En plus de permettre le transport du nitrate, ce type de transporteur permet la relocalisation du nitrite dans le périplasme afin qu’il soit subséquemment réduit pour la dénitrification (ou l’assimilation chez certaines bactéries comme E. coli) ou afin de réduire les concentrations cytoplasmiques de nitrite pouvant devenir toxiques pour la cellule. Un autre type de transporteur de nitrate est le symporteur nitrate/H+ (Moir et al., 2001). Un proton est transporté du périplasme au cytoplasme en même temps qu’une molécule de nitrate, ce qui permet de conserver une charge globale neutre. L’existence de ces deux types de transporteurs de nitrate a été mise en évidence chez Paracoccus denitrificans, mettant également en avant leurs utilités propres au sein d’un même organisme (Boogerd et al., 1983). Le symporteur n’ayant pas besoin de la présence de nitrite pour fonctionner, il joue le rôle d’initiateur du transport dans la mise en place de la réduction du nitrate. Dès que du nitrite est produit, l’antiporteur peut prendre le relais ou compléter l’action du symporteur. Cependant, ce fonctionnement a été remis en cause avec la découverte d’un transporteur fusionné, montrant qu’un symporteur n’est pas nécessaire au démarrage de l’import du nitrate et que chaque transporteur peut changer son mode de fonctionnement en fonction des conditions environnantes (Goddard et al., 2008). Les transporteurs de nitrate cités précédemment appartiennent à la famille des NarK, protéines membres des transporteurs transmembranaires de type MFS et plus précisément le cluster 6 de cette famille (Major Facilitator Superfamily). Deux sous-types de NarK existent également, le type I et le type II (Moir et al., 2001). Ces deux types se différencient par leurs affiliations phylogénétiques, formant deux groupes distincts. L’hypothèse avancée est que le type I serait responsable de l’absorption du nitrate alors que le type II se chargerait de l’extrusion du nitrite. Plusieurs NarK peuvent être retrouvés chez les bactéries et de nombreux homologues existent. De plus, au moins un gène narK est systématiquement retrouvé en amont de l’opéron narGHJI chez toutes les bactéries dénitrifiantes étudiées jusqu’à présent. Chez Paracoccus denitrificans, un transporteur est exprimé comme la fusion de 2 transporteurs différents NarK1 et NarK2 25 (Goddard et al., 2008). NarK1 apparaît comme un symporteur nitrate/H+ alors que NarK2 serait plutôt un antiporteur nitrate/nitrite. Bien que fusionnée, les deux parties semblent être indépendantes l’une de l’autre, fonctionnant séparément et ayant des affinités pour le nitrate spécifiques à chacune. Cette fusion pourrait faciliter la régulation et l’activité de chaque type de transport. On ne connait pas précisément la structure ni le mode de fonctionnement des transporteurs NarK. Ils sont majoritairement constitués d’hélices transmembranaires, douze au total dont deux apparaissant comme moins hydrophobes que les autres du fait de résidus arginines présent dans leur structure (Moir et al., 2001). Ces deux résidus arginine sont très conservés chez toutes les protéines du cluster 6 des MFS, qui inclut les NarK et les transporteurs de nitrate des plantes et champignons. Plusieurs autres acides aminés sont conservés dans cette structure et les prédictions indiquent que les extrémités C- et N-terminal du transporteur se trouveraient dans le cytoplasme. E. coli, une des bactéries les plus étudiées pour le transport du nitrate, possède deux gènes codant pour des transporteurs de nitrate, narK et narU codant pour un homologue (Jia et al., 2005). Ces deux protéines partagent 76% d’identité et sont toutes les deux capables de transporter le nitrate et le nitrite. La structure complète et un mode de fonctionnement de NarU furent proposés récemment (Yan et al., 2013). Le transporteur suivrait le modèle « rocker-switch » (Law et al., 2008) suivant lequel un accès alterné au périplasme et au cytoplasme est opéré par une rotation du domaine N-terminal par rapport au domaine C-terminal. Ce mouvement permettrait l’ouverture progressive d’un canal transportant le nitrate après que celui-ci se soit spécifiquement lié au transporteur. Le même type de mécanisme a été mis en évidence pour NarK (Fukuda et al., 2015). 2.6 Le système de régulation des nitrate réductases La réduction du nitrate est une réaction secondaire, un mode de respiration alternatif généralement utilisé par les bactéries seulement quand cela est nécessaire, c’est-à-dire quand il n’y a pas ou peu d’oxygène dans le milieu et présence de nitrate. Les bactéries sont donc obligées de réguler leurs systèmes de réduction du nitrate afin de maximiser l’énergie produite par la respiration. L’oxygène et les oxydes d’azote apparaissent très logiquement comme les régulateurs majoritaires de ce système. Le 26 système de régulation des nitrate réductases le plus étudié et connu reste celui d‘E. coli. C’est donc celui-ci qui sera présenté majoritairement dans ce texte. D’autres bactéries ont aussi été très étudiées pour leurs système de régulation des nitrate réductases, telle que Pseudomonas aeruginosa (Schreiber et al., 2007) (Figure 2.2). La détection du nitrate par la bactérie se fait à l’aide d’un système à deux composantes. Les systèmes à deux composants sont souvent présents chez les bactéries dans le but de répondre à des facteurs environnementaux. Chez E. coli, ce système à deux composantes est représenté par NarXL ainsi que NarQP, homologue de NarXL (Rabin et al., 1993, Stewart et al., 1989). NarX et NarQ jouent le rôle de détecteur de nitrate et nitrite alors que NarL et NarP possèdent le rôle de régulateur. Cependant, ces systèmes ne régulent pas les mêmes gènes. Certains gènes répondent à NarL et d’autres à NarL et NarP. D’une manière générale, ces systèmes régulent positivement les opérons narGHJI, les différents narK et l’opéron fdnGHI (formate dehydrogenase-N) mais répriment les opérons frdABCD (fumarate reductase) et dmsABC (trimethylamine N-oxide reductase) et le gène adhE (alcohol dehydrogenase) (Zumft, 1997). NarX (ou NarQ) est une protéine transmembranaire avec un domaine périplasmique conservé qui reconnaît la molécule de nitrate (S. B. Williams et al., 1997). Au repos, NarX est dans une conformation empêchant l’activité autokinase ainsi que le transfert phosphorylé vers l’Asp59 de NarL. En présence de nitrate, NarX adopte une conformation différente et permet l’activité autokinase et la phosphorylation de NarL. C’est cet état phosphorylé de NarL qui permet l’activation de gènes sous le contrôle de NarXL. La façon dont le nitrate se lie à NarX n’est toujours pas connue. Grâce à l’étude d’autres protéines liant le nitrate, notamment l’hémocyanine de Limulus polyphemus et la tyrosine phosphatase de Yersinia enterocolotica, il est supposé que le nitrate se lie aux atomes d’oxygène d’un résidu arginine de NarX par des ponts hydrogène (Fauman et al., 1996, Hazes et al., 1996). D’autres ponts hydrogènes pourraient partir d’un oxygène du nitrate pour se lier à un autre résidu du détecteur NarX. Ce modèle suggérerait que les liaisons hydrogènes entre NarX et la molécule de nitrate puissent se faire sans avoir recours à un métal de transition dans NarX. NarL est composé de deux domaines respectifs, un domaine receveur permettant de faire le lien avec NarX et un domaine se liant à l’ADN afin d’activer la transcription (Baikalov et al., 1996). Le premier domaine se situe en Nterminal et sa structure est très similaire au domaine correspondant au régulateur de chimiotaxie CheY et de NtrC, un régulateur de l’azote. Ce domaine comporte le résidu Asp59 permettant le transfert du groupement phosphoryle provenant de NarX et le 27 changement de la conformation de la protéine. Non phosphorylée, NarL possède une conformation présentant un repliement de son domaine liant l’ADN situé en C-terminal, qui est inactif et ne peut se lier à l’ADN. Ce n'est que lors de la phosphorylation de la protéine que ce domaine devient accessible et permet à NarL de se lier à sa séquence cible d’ADN. Cette séquence se compose en heptamère, c’est-à-dire l’enchaînement précis de sept acides nucléiques différents. Chez E. coli, cette séquence est définie par T-A-C-Y-N-M-T avec Y pouvant être un C ou un T, M un A ou un C et N n’importe quel nucléotide (Tyson et al., 1994). Cette séquence peut légèrement varier mais est plutôt bien conservée parmi les différentes espèces dénitrifiantes. Ces séquences en heptamère sont situées en amont de plusieurs gènes liés à la dénitrification autre que les nitrate réductases (Zumft, 1997). Ces séquences ne semblent toutefois pas actives. De manière générale, les séquences de liaison NarL se retrouvent en plusieurs copies, dans le même sens ou antisens. L’espace qui les sépare peut également être plus ou moins grand selon le gène et l’espèce. En amont du narG de E. coli, on peut retrouver un groupe de cinq heptamères et un groupe de trois heptamères à différentes positions. On y retrouve également un site de liaison d’un autre type de régulateur, les FNR. Les protéines de la famille des FNR (Fumarate Nitrate reduction Regulator) sont des régulateurs et détecteurs d’oxygène (Mazoch et al., 2002). Ils sont utilisés par les bactéries qui sont amenées à passer de milieux riches en oxygène à des milieux pauvres en oxygène, en activant de nombreux gènes et en en désactivant d’autres. Les nitrate réductases sont donc logiquement régulées par ce type de régulateurs. Ceux-ci furent également découverts et étudiés chez E. coli puis retrouvés dans la majorité des espèces dénitrifiantes par la suite, appartenant pour la plupart à l’embranchement des protéobactéries (Mazoch et al., 2002). Sa structure est proche de celle de CRP, protéine réceptrice de cAMP qui joue le rôle d’activateur catabolique. Le site de fixation des FNR est une séquence palindromique TTGAT-N4-ATCAA, généralement située entre la position -40 et -50 (-41.5 chez narGHJI de E. coli) en amont du site de démarrage de la transcription. Des distances plus grandes sont toutefois possibles avec des réarrangements topologiques de l’ARN polymérase et de la protéine FNR (Wing et al., 1995). Ce motif est communément appelé « FNR box ». Selon la localisation de ce motif, les protéines FNR peuvent agir en tant qu’activateur ou de répresseur. Ces régulateurs présentent des variations dans leurs fonctions et leurs structures et sont groupés dans différentes classes (Guest et al., 1996). La protéine prototype est le FNR de E .coli car elle fut découverte en premier. Il forme le premier groupe avec d’autres 28 protéines telles que FnrA, FnrL et FnrP. Ce premier groupe est divisé en 2 classes, IA et IB, en fonctions de l’espacement entre les cystéines retrouvées en N-terminal. Un deuxième groupe (classe IC) représenté par la protéine FixK de Bacillus subtilis est formé des FNR ne possédant pas de cluster cystéine en C-terminal (Ramos et al., 1995). P. aeruginosa possède un homologue (51% d’homologie) à la protéine FNR de E. coli nommée ANR (Sawers, 1991). Elle fut nommée ainsi car elle possède un rôle dans le catabolisme de l’arginine en plus de la réduction du nitrate et qu’aucune respiration sur le fumarate n’est possible chez P. aeruginosa. De plus, ANR contrôle toute les étapes de la dénitrification et semble même être un régulateur global du métabolisme anaérobie de P. aeruginosa (Ye et al., 1995). La découverte de plusieurs homologues de FNR et ANR dans diverses pseudomonades et autres espèces dénitrifiantes suggèrent que la régulation des processus anaérobiques est plus complexe et ne dépend pas d’un régulateur de type FNR (Zumft, 1997). On retrouve également des motifs de liaisons NarL et FNR en amont des gènes narK codant pour les transporteurs de nitrate (Moir et al., 2001). Chez E. coli, il y a un site de liaison NarL et un site de liaison FNR dans la région promotrice de narK. Zumft (1997) met également en avant la régulation potentielle des nitrate réductases par différents métaux tels que le fer (Fe) et le molybdène (Mo). En effet, lorsque le milieu devient anaérobie, les bactéries ont besoin de synthétiser un grand nombre d’enzymes dont les nitrate réductases et des cytochromes transférant les électrons. Tel que vu précédemment, ces enzymes sont riches en fer du fait de la présence de nombreux hèmes [4Fe-4S] ou [3Fe-4S] et d’un centre catalytique constitué autour d’un atome de molybdène. ModE est une protéine détectant le molybdène dans le milieu et un répresseur connu de l’opéron modABCD codant pour un transporteur du molybdène dans la cellule. Il a été démontré que ModE est également un élément essentiel à la transcription de l’opéron nar de E. coli (Self et al., 1999). Cette protéine agirait sur la régulation en venant se lier à une région intergénique narXL-narK. Finalement, un élément supplémentaire est également nécessaire pour réguler l’activité de nar, il s’agit de IHF (Integration Host Factor) (Rabin et al., 1992). Cet élément, qui a également été décrit chez P. aeruginosa (Schreiber et al., 2007), reconnaît une séquence se situant entre les motifs de liaison en heptamère de NarL et permet un repliement de l’ADN à cet endroit. Ce repliement a pour conséquences de mettre en contact NarL, le facteur de transcription FNR et la polymérase afin de permettre la transcription (Zhang et al., 1996). 29 Figure 2.2 : schémas du système de régulation des gènes associés à la dénitrification chez plusieurs espèces bactériennes différentes. Tiré de Spiro (2012). 30 3. LA RÉDUCTION DU NITRITE EN N2 3.1 La réduction du nitrite Il existe deux types de nitrite réductases intervenant dans la dénitrification : le cytochrome cd1 constitué de tetrahèmes et codé par le gène nirS, et CuNIR possédant un atome de cuivre comme dans son centre catalytique et codé par le gène nirK (Castiglione et al., 2012, Zumft, 1997). Le cytochrome cd1 se retrouve dans les trois quarts des espèces bactériennes réduisant le nitrite et notamment chez les pseudomonades (Bothe et al., 2006). On retrouve ces deux nitrite réductases chez toutes les sous-classes des protéobactéries, sans aucune exclusivité d’un type de nitrite réductase pour une sous-classe particulière (Zumft, 1992). Bien que les deux types de nitrite réductases ne sont jamais retrouvés ensemble dans la même espèce bactérienne, il est possible d’interchanger un type de nitrite réductase pour l’autre. En effet, chez une Pseudomonas stutzeri ne possédant plus son cytochrome cd1 d’origine, l’activité de dénitrification a été rétablie en introduisant un nirK (CuNIR) de P. aureofaciens (Glockner et al., 1993). Les centres cuivre Cu(II) des CuNIR sont classées dans trois groupes différents selon leurs propriétés optiques et leurs propriétés de résonnance paramagnétiques d’électrons (EPR) : le type 1 (bleu), le type 2 (non bleu) et le type 3 (binucléaire et EPRinactif) (Malkin et al., 1970). Les nombreuses CuNIR isolées de différentes espèces bactériennes présentent de nombreuses différences dans leurs propriétés d’absorbance, leurs masses moléculaires ou encore leurs activités catalytiques. Malgré cette apparente hétérogénéité, les structures aux rayons X confirment l’appartenance à la même famille de toutes ces enzymes. Ces structures ont également démontré que CuNIR est une enzyme trimèrique (Grossmann et al., 1993). La structure tridimensionnelle de CuNIR fut résolue pour la première fois chez Achromobacter cycloclastes, montrant l’association de 3 sous-unités associées autour d’un axe et formant un canal central (Adman et al., 1995). In vitro, CuNIR transforme le nitrite en NO en utilisant le phenazine methosulfate plus ascorbate (PMS-asc) comme donneur d’électron. Elle peut également former de l’ammoniaque et du N2O lors de cette réaction. Certaines CuNIR sont également capables de former du N2O en associant une molécule de nitrite et d’hydroxylamine et certaines CuNIR sont même capables de réduire l’O2 (Zumft, 1997). Au niveau de la 31 structure, ce sont les centres cuivres de type 2 qui ont le rôle et la capacité de lier le substrat dans la réaction de réduction. Afin de réaliser cela, une molécule d’eau est déplacée du centre cuivre de type 2 et la molécule de nitrite peut alors entrer et se lier à l’atome de Cu à l’aide de ses atomes d’oxygène (Howes et al., 1994). Les centres cuivre de type 1, quant à eux, ont pour rôle d’accepter les électrons entrant dans l’enzyme et de les transférer aux Cu de type 2 (Suzuki et al., 1994). Les donneurs d’électrons principaux des CuNIR sont l’azurine et la pseudoazurine. Les cytochromes ne semblent pas être impliqués fréquemment dans cette réaction. Le potentiel redox de ces enzymes va dépendre de leurs compositions en centres cuivre de type 1 et de type 2. Pour Achromobacter xylosoxidans, il est de +260 mV à pH 7.2 (Masuko et al., 1984). Le cytochrome cd1 le plus connu et majoritairement étudié est celui de P. aeruginosa (Horio et al., 1961). Il fut initialement décrit comme un cytochrome oxydase et c’est une des enzymes liée à la dénitrification les plus étudiées dans le monde. Le cytochrome cd1 peut également réduire l’oxygène afin de permettre la respiration chez Roseobacter denitrificans (Bothe et al., 2006). Toutefois, la réaction est 100 fois plus lente que la réduction du nitrite. L’enzyme est un homodimère dont les sous-unités sont constituées de deux hèmes, C et D1, faisant du cytochrome cd1 un tétrahème. La structure du cristal du cytochrome cd1 d’une Paracoccus sp. révéla une formation en hélice α du domaine de l’hème C alors que le domaine de l’hème D1 adopte une structure en hélice β (Fülöp et al., 1995). Le degré de conservation de NirS est élevé chez les différents genres bactériens le possédant, regroupant toutes ces protéines dans une famille unique (Zumft, 1997). Le potentiel redox du cytochrome cd1 varie d’une espèce à une autre et est dépendant des interactions entre les hèmes C et D1 (Silvestrini et al., 1992). Il est de +290 mV chez P. aeruginosa. Les donneurs d’électrons de cette enzyme sont spécifiquement l’azurine et le cytochrome c551, ce dernier étant un meilleur donneur d’électrons que l’azurine (Silvestrini et al., 1982). Comme pour CuNIR, du N2O peut être formé par l’activité du cytochrome cd1 en bien moindre quantité que le NO et pourrait être causé par la dimèrisation d’un nitroxyl (Garber et al., 1982). Le cytochrome cd1 peut également entraîner la nitrosation de l’hydroxylamine, de l’azide et des amines (Zumft, 1997). La synthèse de cette enzyme est fortement régulée en amont par la régulation de gènes codant pour la synthèse de ses différents constituants (hemA, hemN, nirSMCFDLGHEN) avec des combinaisons variantes selon l’espèce. Cependant, de manière générale, les régulateurs intervenant dans la régulation du cytochrome cd1 et de CuNIR sont ANR/FNR et NarL. 32 Il existe d’autres nitrite réductases, qui ne s’incluent pas dans le mécanisme de dénitrification car elles sont responsables de la réduction du nitrite en ammonium (Castiglione et al., 2012). Elles sont également divisées en deux catégories : la nitrite réductase à multihème NrfA et la nitrite réductase à NAD(P)H NirBD. Seule la première enzyme est dite dissimilatoire, car elle contribue à la création d’un gradient de protons, et donc à la création d’énergie (Stewart, 1993). NrfA, aussi désignée par cytochrome c552, est un cytochrome à pentahèmes présent dans le périplasme chez E. coli. Elle est codée par un opéron comprenant sept gènes, nrfABCDEFG, dont seul nrfA code pour l’enzyme (Hussain et al., 1994). Toutefois, l’organisation des gènes ainsi que la composition de l’opéron peut varier selon l’espèce (Einsle, 2011). Les gènes autres que nrfA sont indispensables pour l’activité de l’enzyme et ont un rôle dans le transfert des électrons jusqu’à NrfA ou dans la synthèse de cytochromes requis pour la réaction de réduction. Certaines bactéries possèdent le gène nrfH inclus dans l’opéron nrfABCDEFG, également impliqué dans le transfert d’électrons jusqu’à NrfA (Einsle et al., 2000). Le donneur d’électrons le plus probable est le formate et dans de nombreuses entérobactéries, cette enzyme est liée au pool de ménaquinole (Einsle, 2011). L’enzyme est également capable de réduire le NO, le N2O et les hydroxylamines mais surtout les sulfites, créant ainsi un lien entre le cycle de l’azote et celui du soufre. NrfA forme un homodimère, les hèmes parallèles et perpendiculaires de chaque unité se retrouvant proches les uns des autres et paquetés ensemble (Bamford et al., 2002). De par sa localisation et son fonctionnement, le principal rôle attribué à NrfA est la production d’énergie. Cependant, elle pourrait également jouer un rôle dans l’assimilation de l’azote par la cellule, l’ammonium pouvant être importé dans le cytoplasme pour être assimilé (Cole, 1982). Des rôles dans la détoxification et la réduction des sulfites ont également été envisagés. Pour NirBD, la détoxification et l’assimilation de l’azote sont les rôles qui lui sont principalement attribués. En effet, c’est une enzyme cytoplasmique utilisant le NADH comme donneur d’électrons afin de réduire le nitrite en ammonium, ne générant aucun gradient énergétique de protons (Cole, 1978). Il est aussi possible qu’elle soit utilisée afin de régénérer le pool de NAD+ dans la cellule. L’enzyme est composée de deux polypeptides : une grande sous-unité catalytique codée par nirB et une petite sous-unité codée par nirC (Bothe et al., 2006). Ces deux nitrite réductases ne sont synthétisées que dans les cellules ayant poussé en absence d’oxygène car sous le contrôle des régulateurs FNR. Le nitrite est aussi un activateur de la transcription de NrfA (Page et al., 1990). Le rôle de NirBD étant 33 principalement de détoxifier le nitrite issu de la réduction du nitrate, généralement par Nar, elle se doit d’être active en même temps et sa transcription est aussi activée par la présence de nitrate par le biais du régulateur NarL chez les entérobactéries. Quand il est produit dans le cytoplasme et non réduit en ammonium, le nitrite est exporté dans le périplasme grâce aux antiporteurs nitrate/nitrite tels que décrits plus haut. Mais il est possible que la bactérie ait besoin d’importer le nitrite dans le cytoplasme afin de le réduire en ammonium pour l’assimilation (Moir et al., 2001). Chez E .coli, le nitrite est importé dans la cellule via la protéine NirC, un transporteur bidirectionnel spécifique au nitrite. Figure 3.1 : Schéma du processus de dénitrifiation complet de Paracoccus denitrificans. Les lignes en pointillés représentent le mouvement des oxydes d’azotes. Les lignes pleines représentent le mouvement des électrons. SDH, succinate dehydrogenase; NDH, NADH dehydrogenase; Q, quinone; bc1, cytochrome bc1 complex; c550, cytochrome c; paz, pseudoazurin; NAR, membrane-bound nitrate reductase; NAP, periplasmic nitrate reductase; NIR, cd1-type nitrite reductase; NOR, bc-type NO reductase; NOS, nitrous oxide reductase. Tiré de Van Spanning et al. (2005). 34 3.2 La réduction du NO La réduction du NO est une étape particulière de la dénitrification car c’est celleci qui conduit à la formation de la liaison N-N. Cette liaison se forme à un certain moment lors de la réaction de réduction du NO en N2O (Tavares et al., 2006). L’enzyme responsable de cette réaction est l’oxyde nitrique réductase NOR. Malheureusement, aucune structure 3D n’est connue de cette enzyme et les données structurales existantes du site actif sont surtout des données spectroscopiques. Il existe trois différentes classes de NOR dont le site actif possède une forte homologie entre ces classes. La majeure différence provient du donneur d’électrons qui diffère entre les classes : cNOR (cytochrome c), qNOR et qCuNOR (quinol). Une autre différentiation est également possible en fonction de la longueur de la chaîne d’acides aminés, cela regroupe les différents NORs de la même façon que précédemment. Celle-ci sépare les oxydes nitriques réductases en deux groupes, celui à chaîne courte scNOR (environ 450 acides aminés) et celui à chaîne longue lcNOR (environ 760 acides aminés) (Zumft, 2005). Les oxydes nitrique réductases ne génèrent pas de gradient de protons au travers de la membrane car elles utilisent exclusivement les protons présent dans le périplasme pour la réaction de réduction du NO (Hendriks et al., 2002). Une voie de transfert des protons jusqu’au centre catalytique doit donc exister et des études mettent en avant certains résidus qui pourraient être impliqués dans cette fonction (Flock et al., 2006). cNOR n’a été retrouvée que dans peu de bactéries dénitrifiantes à ce jour, parmi lesquelles on retrouve Parococcus denitrificans, P. aeruginosa ou encore Pseudomonas stutzeri (Heiss et al., 1989, Hoglen et al., 1989, Kumita et al., 2004). L’enzyme est composée de deux sous-unités : NorB qui est la sous-unité catalytique située dans la membrane cytoplasmique et qui contient deux hèmes de type b ainsi qu’un atome de fer non-hème et NorC qui est une sous-unité ancrée dans la membrane cytoplasmique avec une partie dans le périplasme et contenant un hème de type c. Cet hème de type c est responsable du transfert d’électrons provenant du cytochrome c jusqu’à NorB (Tavares et al., 2006). cNOr est codé par deux gènes compris dans un même opéron, norB et norC. D’autres gènes sont souvent trouvés en cluster autour de norCB et l’organisation ainsi que la présence de ces gènes diffèrent selon les espèces (Zumft, 2005). Le cluster le plus souvent retrouvé est norEFCBQD, qui est l’organisation que l’on retrouve chez les espèces de Pseudomonas (Bedzyk et al., 1999). Cette organisation respecte 35 néanmoins certaines règles : norQ et norD sont toujours présents avec norCB, norD se retrouvant en aval de norCB et norQ s’intercalant souvent entre norB et norD. La position de norE et norF est variable et ces gènes sont parfois absents. Les rôles des protéines codées par ces gènes auxiliaires sont variables; ils peuvent affecter l’expression et la fonction de norCB ainsi que la réduction du NO et la croissance de la bactérie (Zumft, 2005). La structure primaire de qNOR est très similaire à celle de cNOR, mais l’enzyme se présente sous la forme d’une seule sous-unité, dont les donneurs d’électrons sont les quinols (Cramm et al., 1999). La grande particularité de cette enzyme est qu’elle n’est exprimée qu’en absence des autres enzymes liées à la dénitrification, excepté chez Ralstonia eutropha (Householder et al., 2000). La sous-unité qNOR est composée d’une partie N-terminale très similaire à la sous-unité NorC alors que sa partie C-terminale présente des similarités avec NorB. Il a alors été proposé que qNOR soit composée de la fusion des sous-unités NorB et NorC et ait perdu son centre hème c au profit d’un site de fixation des quinols (Tavares et al., 2006). qNOR est codé par un seul gène, norZ, pouvant également être nommé norB chez certains organismes (Zumft, 2005). Aucun gène auxiliaire particulier n’est retrouvé avec lui à l’inverse de norCB. qCuNOR est une enzyme exclusive à Bacillus azotoformans qui est formée de deux sous-unités. Elle possède une sous-unité similaire à NorB, alors que la seconde sous-unité ne possède pas de centre hème c mais un site cuivre A afin de faire le transfert d’électrons. Ces électrons proviennent du menaquinol et aussi du cytochrome c551, bien qu’avec quatre fois moins d’activité qu’avec les menaquinols (Suharti et al., 2004). De ce fait, les menaquinols sont potentiellement utilisés pour la détoxification du NO. La réduction de l’oxyde nitrique est une partie intégrante de la dénitrification et est donc régulée de manière identique, en absence d’oxygène et en présence d’oxydes d’azote. C’est naturellement le NO qui présente la plus forte régulation des oxydes nitriques réductases et est même vu comme la molécule signal centrale de l’expression de tout l’appareil de dénitrification du nitrite, c’est-à-dire de la réduction du nitrite et du NO (Palmedo et al., 1995, Zumft, 2005, Zumft et al., 1994). NOR n’est pas exprimé en présence d’oxygène et l’enzyme est donc purifiée à partir de cultures en conditions anaérobies ou avec une faible concentration d’oxygène. Ce constat est néanmoins remis en question depuis quelques années car les études mettent en avant de plus en plus d’espèces aérobies capables de faire la dénitrification telles que Klebsiella 36 pneunomae, Pseudomonas stutzeri ou encore Alcaligenes faecalis (Joo et al., 2005, Pal et al., 2015, J‐J. Su et al., 2001). Chez ces espèces, une régulation particulière de la dénitrification a du se mettre en place afin de rendre la dénitrification aérobie possible. L’expression anaérobie des gènes nor est régulée par des régulateurs de type Crp-FNR, comme c’est le cas pour les nitrate réductases ainsi que les nitrite réductases. En effet, des motifs de reconnaissance de ces régulateurs sont présents dans le promoteur nor. Des régulateurs homologues au Crp-FNR jouent également un rôle dans la régulation des gènes nor; il s’agit de Dnr, DnrD, NnrR ou Nnr (le nom changeant selon qu’il soit lié à la régulation du nitrite, l’oxyde nitrique ou la dénitrification). Bien qu’ils soient homologues aux Crp-Fnr, ils ne possèdent pas de cluster Fe-S servant à la détection de l’oxygène et à l’activation de la transcription (Zumft, 2005). Ces régulateurs sont sensibles aux concentrations en NO et activent l’expression des gènes régulés en présence de NO dans le milieu. La façon dont le NO agit sur ces régulateurs afin qu’ils puissent activer la transcription est inconnue à ce jour. Dnr et NnrR sont également très importants pour la régulation et la formation de tout l’appareil de dénitrification du nitrite; chez Rhodobacter sphaeroides, NnrR régule l’expression de norC et de nirK en présence de NO et est nécessaire pour établir la voie de respiration du nitrite (Tosques et al., 1996). Finalement, la présence de motifs palindromiques dans le promoteur des gènes dnr et nnrR similaires à la Fnr box de E. coli suggère une autorégulation de ces gènes mais également, dans certains cas, un contrôle hiérarchique des régulateurs. D’autres enzymes ont été identifiées comme capables de réduire le NO en N2O mais n’entrent pas dans la dénitrification car leur rôle est plus axé sur la détoxification et elles ne produisent généralement pas d’énergie pour la bactérie (Poole, 2005). En effet, le NO se révèle être un des oxydes d’azote les plus toxiques pour les cellules vivantes de manière générale et donc une des molécules signal les plus fortes dans les systèmes biologiques (Furchgott, 1999). Le NO a pour effet d’inhiber des enzymes clés telles que des oxydases et autres enzymes à hèmes liant l’oxygène mais également les enzymes possédant des centres Fe-S. Le NO peut également réagir avec des anions superoxydes et générer du peroxynitrite, une molécule possédant des effets encore plus toxiques que le NO. La nitrosation, création de composés dérivés nitroso- à partir de molécules organiques, est aussi un des effets toxiques possibles d’une trop forte concentration de NO dans le milieu. Les organismes ont donc naturellement élaboré des mécanismes de défense contre le stress nitrosatif et notamment des enzymes réduisant le NO en N2O afin de maintenir une concentration faible de NO dans le milieu. Poole 37 (2005) dresse une liste non exhaustive de ces enzymes; les deux principales étant la flavohémoglobine (Hmp) et la flavorubredoxine étudiées principalement chez E. coli. Cette dernière est une homologue à FrpA se révélant être une enzyme flavo-diiron, et son rôle protecteur contre le stress nitrosatif a été démontré (Silaghi-Dumitrescu et al., 2005). Chez Nitrosomonas europaea, le cytochrome c554 s’est révélé posséder des capacités de détoxification du NO en apportant une réduction lente mais régulière du NO dans la cellule (Upadhyay et al., 2006). Cette enzyme monomèrique se trouve dans le périplasme et possède 4 hèmes de type c impliqués dans le transfert des électrons et permettant la réaction catalytique. Une oxyde nitrite réductase appelé P450nor est présente chez le champignon Fusarium oxysporum et a également été caractérisée comme protectrice contre le stress nitrosatif (Daiber et al., 2005). Afin de réaliser la réduction du NO, l’enzyme utilise directement le NADH présent dans le cytoplasme de la cellule. En plus de son effet protecteur contre le NO, P450nor aurait également un effet de protection contre le peroxynitrite. 3.3 La réduction du N2O Le N2O, oxyde nitreux, est réduit en N2 grâce à l’oxyde nitreux réductase N2OR, une protéine possédant plusieurs atomes de cuivre dans sa structure (Tavares et al., 2006). La réduction du N2O n’est pas obligatoirement couplée à la dénitrification et plusieurs espèces non dénitrifiantes sont connues pour réduire le N2O. La réaction de réduction du N2O est très exergonique avec un ΔG0’ = -340 kJ.mol-1 du fait de la stabilité de l’azote gazeux N2. Ainsi, de nombreuses espèces bactériennes sont capables de croître avec du N2O comme seule source d’énergie. Le processus de réduction du N2O implique le cytochrome bc1, participant au transfert d’électrons et transférant dans le même temps des protons au travers de la membrane cytoplasmique (Zumft, 1997). De manière fortuite, il fut découvert que l’acétylène était un inhibiteur de la réaction de réduction du N2O (Fedorova et al., 1973). L’acétylène est alors devenu un outil indispensable dans les études en cultures pures sur le N2O et afin de déterminer le potentiel de dénitrification des sols. Le mécanisme d’inhibition n’est pas connu à ce jour, mais on sait qu’il est réversible et non compétitif, et que l’acétylène peut également inhiber d’autres métalloenzymes (Hyman et al., 1988). 38 Les N2ORs sont des enzymes homodimèriques périplasmiques dont chaque sous-unité contient un centre cuivre binucléaire CuA et un centre cuivre multinucléaire CuZ (Einsle et al., 2004). Cela permet à N2OR de conserver l’énergie lors de la réduction, malgré son caractère soluble. Le centre CuA est similaire à celui retrouvé chez les cytochromes c oxidases et aurait un rôle dans le transfert des électrons intramoléculaires. Le centre CuZ est, quant à lui, le centre catalytique de la réaction de réduction. Les structures tridimensionnelles de N2OR ont montré que la protéine possédait une large surface de dimérisation entre ses deux sous-unités, qui se retrouve en position de tête à queue (Brown et al., 2000, Coyle et al., 1985). Cette position particulière a pour conséquence un fort rapprochement entre le CuA d’un monomère avec le CuZ de l’autre, permettant le transfert d’électrons du donneur (cytochrome c monohème ou pseudoazurine) jusqu’à CuZ en passant par CuA (Tavares et al., 2006). Il est cependant difficile de définir précisément les donneurs d’électrons en jeu car des voies parallèles de transfert d’électrons peuvent se mettre en place, et certaines fois des donneurs d’électrons alternatifs peuvent apparaitre, ce qui a pour conséquence que la réductase ne reçoit pas ses électrons d’un complexe lié à la respiration mais d’un intermédiaire (Maťchová et al., 1991). N2OR est encodé par le gène nosZ (Zumft, 1997). Ce gène fait partie d’un cluster de gènes retrouvés avec nosZ chez toutes les espèces possédant un N2OR. L’arrangement que l’on retrouve majoritairement est nosRZDFYL, avec nosR pouvant avoir une position variable, se plaçant après nosZ ou à la fin du cluster (Pauleta et al., 2013). Chez certaines bactéries dénitrifiantes, surtout des alphaprotéobactéries, un gène supplémentaire nosX est présent et peut se retrouver au début ou à la fin du cluster principal. Finalement, il se peut que certains de ces gènes accessoires soient présents en plusieurs copies. NosR semble être impliqué dans différents aspects de la synthèse et de l’activité de N2OR. Chez Pseudomonas stutzeri, il contrôle la transcription de nosZ mais il est également nécessaire pour que N2OR fonctionne à pleine activité et pour la bonne insertion du centre CuA et CuZ lors de la formation de l’enzyme (Cuypers et al., 1992, Pauleta et al., 2013). nosDFYL joue très certainement un rôle dans l’assemblage du centre CuZ qui est assemblé, avec CuA, dans le périplasme. Chez des mutants nosDFY, les N2ORs isolées ne possèdent que des centres CuA; il fut donc proposé que NosDFY code pour un transporteur ABC impliqué dans l’assemblage des centres CuZ (Riester et al., 1989). nosL, bien que généralement cotranscrit avec nosDFY, n’est pas essentiel à la formation des centre CuZ. NosX est tout aussi 39 nécessaire que NosR afin de maintenir une enzyme pleinement fonctionnelle, mais n’intervient pas dans l’assemblage des centres CuZ (Pauleta et al., 2013). Il est possible que NosX joue un rôle dans le transfert des électrons jusqu’à N2OR et maintienne l’enzyme dans un état catalytique actif. Les epsilonprotéobactéries possèdent deux gènes supplémentaires, nosH et nosG, codant tous les deux pour des cytochromes c constituant le système de transport des électrons jusqu’au N2OR cytoplasmique. La régulation des N2ORs a été très étudiée et donc connue pour de nombreux organismes. Curieusement, la transcription de nosRZDY n’est que très faiblement induite par le N2O alors que le NO induit fortement la transcription de l’opéron (Arai et al., 2003). Une séquence similaire à une FNR box se situe dans le promoteur de l’opéron, ce qui montre qu’un régulateur de type FNR contrôle également sa transcription. Ce régulateur est représenté par le facteur Dnr chez P. aeruginosa, contrôlant la régulation de nosRZDY dépendamment du NO. Chez d’autres bactéries, des régulateurs homologues ont également ce rôle; il s’agit de Nnr pour P. denitrificans et de DnrD pour P. stutzeri (Bergaust et al., 2011, Van Spanning et al., 1999). Les régulateurs de type FNR étant des senseurs d’oxygène, la régulation des N2ORs est inhibée par l’oxygène. Chez P. denitrificans, FnrP est un senseur d’oxygène ayant également des propriétés de régulation de la transcription de N2OR (Bergaust et al., 2011). 3.4 Les voies alternatives de production de N2O Le N2O est un gaz à effet de serre très puissant et destructeur de la couche d’ozone. Il est très étudié et surveillé au niveau environnemental et au niveau de ses voies de production. Il existe différentes voies métaboliques conduisant à la production de N2O chez les bactéries (Figure 3.2). La voie de dénitrification ainsi que la détoxification des NOx font partie de ces voies et ont été décrites précédemment. La dernière voie métabolique est représentée par l’oxydation de l’ammonium par les microorganismes nitrifiants (Stein, 2011). Toutes ces voies métaboliques sont en constante compétition dans l’environnement et leur part respective dans le budget total de N2O dépendent des conditions environnementales. Les bactéries nitrifiantes, comme leur nom l’indique, utilisent la réaction de nitrification dans leur métabolisme central, 40 mais certaines font cette réaction de manière fortuite dû à du co-métabolisme (Prosser, 1986). La nitrification repose sur l’oxydation de l’ammonium NH4+ en hydroxylamine NH2OH qui, à son tour, est oxydé en nitrite NO2- ou en oxyde nitrique NO. Ce NO2- ou NO est ensuite transformé en N2O par des voies de dénitrification ou de détoxification telles que reportées précédemment. Ce mécanisme de production de N2O est qualifié de dénitrification nitrifiante (Wrage et al., 2001). Dans l’environnement, le NO2- produit peut être oxydé en NO3- par un autre type de bactéries qualifiées d’oxydeurs de nitrite complétant ainsi le processus de nitrification de l’ammonium (Bock et al., 1992). Ces organismes ne seront pas décrits ici car ils n’interviennent pas dans la production de N2O. Les AOA, pour « ammonium-oxidizing archea », font partie des organismes capables de nitrification mais ne seront pas traiter ici. Le premier groupe de bactéries réalisant la nitrification comprend les bactéries chimiolithotrophes, ne consommant que des substrats inorganiques pour générer de l’énergie, et certaines fixant le carbone inorganique. Dans ce groupe, on retrouve les bactéries oxydant l’ammonium appelés AOB pour « ammonium-oxidizing bacteria » (Wood, 1986). Les AOB ont besoin d’oxygène pour leur métabolisme de nitrification et de l’hydroxylamine NH2OH est produit en tant qu’intermédiaire de la réaction. L’oxydation de l’ammonium représente le métabolisme central de ces bactéries, produisant l’énergie nécessaire à leur croissance. Certaines AOB sont aussi capables de produire du N2O en conditions microaérophiles en réduisant le NO2-, certainement à l’aide d’enzymes liées à la dénitrification (Goreau et al., 1980). Ce processus est appelé dénitrification aérobie et n’a été observé que chez quelques AOB. De plus, les enzymes et mécanismes impliqués sont inconnus pour le moment. Le NO2- produit par ces organismes stimule également les autres processus liés à l’azote comme la production de NH2OH et de N2O (Ralf Conrad, 1996). Une famille de bactéries proche des AOB du point de vue évolutif est également capable d’oxyder l’ammonium en nitrite, il s’agit des bactéries oxydant le méthane ou MOB pour « methane-oxidizing bacteria ». À l’inverse des AOB, cette réaction se fait de manière co-métabolique et aucune énergie n’en est retirée (Dalton, 1977). Les processus mis en jeu dans ces réactions sont encore moins connus et caractérisés que pour les AOB, mais l’importance de ces bactéries dans le budget total de N2O dans l’environnement pourrait être significatif. Les MOB sont aussi capables de faire d’autres réactions liées au cycle de l’azote tel que la réduction du NO qui est le mécanisme principal pour la production de N2O (Krämer et al., 1990, Mandernack et al., 2000). Le deuxième groupe est représenté par les bactéries hétérotrophes oxydant l’ammonium. Ces bactéries 41 utilisant des sources de carbones organiques pour leur métabolisme principal, elles ne produisent aucune énergie par l’oxydation de l’ammonium en nitrite (Killham, 1986). Parmi ces hétérotrophes, de nombreuses espèces produisent du N2O à partir du NO2produit par la voie traditionnelle de dénitrification en conditions microaérophiles (Castignetti et al., 1984). Toutes ces espèces bactériennes sont naturellement en compétition dans la nature car elles occupent la même niche. En plus de la réduction du NO2- en N2O via le NO, du N2O est également produit par l’oxydation du NH2OH qui est un produit intermédiaire de la nitrification. Mais les quantités de N2O produites de cette matière sont considérées négligeables car l’oxydation du NH2OH en NO2- est plus rapide (Whittaker et al., 2000). La production de N2O chez ces organismes se fait en deux temps, la nitrification se faisant en conditions aérobies et la dénitrification en conditions anaérobies. Un continuum s’est néanmoins développé dans les classes de ces bactéries dépendamment de l’environnement plus ou moins aérobie. Par exemple, des bactéries hétérotrophes oxydant l’ammonium possèdent des enzymes liées à la dénitrification ayant une forte activité en présence d’oxygène (I. C. Anderson et al., 1993). L’équilibre entre les différentes espèces azotées produites peut aussi être influencé par les facteurs environnementaux comme l’humidité du sol influençant le ratio NO/N2O chez des chimiolithotrophes oxydant l’ammonium (E. A. Davidson, 1993). Le ratio C/N est également un facteur contrôlant grandement la production de N2O. Cela est surtout vrai dans les communautés bactériennes comprenant des populations chimiolithotrophes et des populations hétérotrophes. En effet, un environnement avec un faible C/N favorise d’avantage les chimiolithotrophes alors qu’un C/N élevé favorise le métabolisme d’oxydation de l’ammonium des hétérotrophes (Kuenen et al., 1994). En conditions dénitrifiantes (anaérobie et présence de nitrate), la disponibilité du nitrate et du carbone organique détermine si le métabolisme produit plus particulièrement du N2 ou du N2O. Finalement, le pH possède également un fort effet sur la production de N2O car le NO2peut se décomposer en NO et N2O dans des conditions acides. Cependant, l’influence du pH ne peut être corrélée simplement à la production de N2O et les effets du pH sur cette dernière ne sont pas encore bien compris (Stein et al., 2003). 42 Figure 3.2 : différentes voies enzymatiques et enzymes associées menant à la production de N2O. Tiré de Stein (2011) Afin de transformer l’ammonium en NH2OH, les AOB et MOB utilisent une ammonium monooxygénase AMO ou méthane monooxygénase MMO, respectivement (Wrage et al., 2001). Cette réaction consomme deux électrons afin de réduire l’O 2 en H2O, ces deux électrons provenant de la réaction suivante, l’oxydation de NH2OH en NO2-. AMO et MMO sont similaires dans de nombreux aspects, que ce soit au niveau de la composition des sous-unités, des inhibiteurs ou encore des séquences des gènes codant l’enzyme (Murrell et al., 1996). Seule AMO sera ici décrite en détail. AMO est capable de faire la catalyse de nombreux substrats qui vont inhiber l’oxydation de NH4+, de manière compétitive ou par liaisons covalentes, comme c’est le cas pour l’acétylène (McCarty, 1999). AMO est une enzyme membranaire constituée de trois polypeptides : AmoA, AmoB et AmoC (Arp et al., 2002). Parmi les trois sous-unités, c’est AmoA qui possède le plus certainement la fonction catalytique, et le cuivre semble être un cofacteur important pour cette fonction. Le seul indice prouvant la présence d‘AmoC dans le polypeptide vient du fait que les trois gènes codant pour les trois sous-unités sont cotranscrits dans un même ARNm. L’opéron contenant ces trois gènes (amoA, amoB et 43 amoC) est présent en deux copies quasiment identiques (>99%) chez N. europaea, et une troisième copie de AmoC est également présente (McTavish et al., 1993, Sayavedra-Soto et al., 1998). Le nombre de copies de cet opéron varie selon l’espèce bactérienne et jusqu’à trois copies ont été retrouvées chez des bactéries autotrophes (Klotz et al., 1998). Les différentes copies sont actives et fonctionnelles chez N. europaea et exprimées différemment, suggérant un rôle particulier à chacune. La transcription des gènes amo n’est induite que par le NH3 et la présence d’inhibiteurs, AMO ne perturbe pas cette transcription. Il est donc possible que amoABC soit transcrit alors que l’enzyme ne peut être fonctionnelle. Cela suggère que le NH3 possède deux rôles, celui de régulateur et celui de source d’énergie (Hyman et al., 1995, SayavedraSoto et al., 1998). L’hydroxylamine NH2OH produit par l’action de AMO/MMO est ensuite prise en charge par l’hydroxylamine oxydoréductase HAO et est oxydée en nitrite ou en NO (Stein, 2011). HAO est un homotrimère périplasmique dont chaque sous-unité contient huit hèmes de type c (Hendrich et al., 2001). Ces hèmes sont arrangés en clusters et participent au flux d’électrons au travers de la protéine et à la catalyse de l’oxydation du NH2OH (Arp et al., 2002). Ce flux d’électrons est dirigé du cytochrome c554 (donneur d’électrons) jusqu’au cytochrome cm552. Des quatre électrons générés par l’oxydation de NH2OH, deux sont directement utilisés pour la réaction d’oxydation de NH3 par AMO, telle que décrite précédemment. Les deux électrons restants sont utilisés pour d’autres processus cellulaires comme la génération d’ATP (Wood, 1986). HAO est encodée par un seul gène, haoA, généralement co-transcrit avec un autre gène haoB chez presque toutes les AOB (Stein, 2011). haoB, originalement nommé orf2, possède un rôle encore inconnu à ce jour (Poret-Peterson et al., 2008). Chez N. europaea, organisme modèle chez les AOB, haoB n’est pas présent et le génome de la bactérie comprend trois copies complètement identiques de hao, très éloignées les unes des autres sur le génome de la bactérie (Arp et al., 2002). Aucun rôle particulier n’est pour le moment attribué à chaque copie de hao, des mutants ayant chacun un des hao interrompu ne présentant aucune différence phénotypique avec la souche sauvage (Hommes et al., 1996). Chaque copie de haoAB est co-exprimée avec l’opéron cycAB, codant respectivement pour les cytochromes c554 et cm552 responsables des flux d’électrons des HAO. haoAB et cycAB forment ensemble le « Hydroxylamine-Ubiquinone Redox Module » (HURM) qui peut être retrouvé jusque chez les Planctomycètes oxydant l’ammonium (Klotz et al., 2008). Le cytochrome c554 possède également une activité de réduction du NO in vitro, 44 indiquant qu’il pourrait fonctionner en coopération avec HAO dans la production de N2O dans la voie d’oxydation aérobie de l’hydroxylamine. Les MOB aussi possèdent les gènes haoAB et oxydent le NH2OH, mais me possèdent pas cycAB, ce qui explique qu’ils ne retirent pas d’énergie de cette réaction (Stein, 2011). Comme pour amoABC, la transcription de hao est induite par NH3 chez N. europaea mais dans une moindre mesure (Sayavedra-Soto et al., 1996). Aucune information quant à des différences d’expression entre les différentes copies n’existe à ce jour. Finalement, certaines MOB sont capables d’oxyder le NH2OH et de produire du N2O, mais ne possèdent pas les gènes haoAB; les mécanismes utilisés chez ces bactéries ne sont toujours pas caractérisés pour le moment (Knowles et al., 1988). La co-dénitrification (pour dénitrification co-métabolique) est une voie métabolique produisant du N2O, assez peu étudiée décrite pour la première fois par Tanimoto et al. (1992). Cette voie a surtout été observée chez différentes espèces de champignons, mais a également été reportée pour certaines bactéries dénitrifiantes. La co-dénitrification consiste à utiliser un composé azoté inorganique (e.g. NH4+) ou un composé azoté organique (e.g. azide) afin de produire du N2O de manière différente à la dénitrification traditionnelle. Cette réaction se produit dans des conditions qui sont favorables à la dénitrification, c’est-à-dire une faible concentration en oxygène et la présence d’oxydes d’azote. De plus, la co-dénitrification n’est induite qu’en présence de NO2- ou de NO3- alors que les composés co-métabolisés ne peuvent induire cette réaction. Tanimoto et al. (1992) démontrèrent grâce à des techniques utilisant de l’azote 15 N comme traceur, qu’un des N du N2O provenait du NO2- et le deuxième N provenait du composé azoté organique ou inorganique, créant ainsi un N2O hybride. Le NH2OH, impliqué dans la production de N2O par le biais de la nitrification, peut également être utilisé dans la réaction de co-dénitrification (Spott et al., 2011). La seule enzyme connue catalysant cette réaction est le cytochrome P450nor qui est aussi responsable de la réduction du NO en N2O (Nor) chez les champignons (F. Su et al., 2004). Des mécanismes abiotiques peuvent aussi conduire à la formation de N2O, ou du moins à la formation de NO pouvant être réduit en N2O par la suite. La chimio-dénitrification est la réduction chimique du nitrite en NO en présence de NH2OH (Stuven et al., 1992). Chez un mutant knockout nirK de N. europaea ne pouvant plus réduire le nitrite, la production de N2O fut attribuée à un phénomène de chimio-dénitrification, le NH2OH étant présent naturellement dans les cultures de cette souche (Schmidt et al., 2004). Les milieux complexes sont aussi susceptibles de contenir des composés pouvant potentiellement 45 se dégrader et produire des composés azotés dans certaines conditions. Luckmann et al. (2014) démontrèrent qu’en présence de nitrite, le milieu BHIB (Brain Heart Infusion Broth) pouvait se dégrader et conduire à la formation de NO. L’autooxidation des hydroxylamines est également possible et conduit à la formation d’ions nitoxyl qui se transforment majoritairement à leur tour en peroxynitrite (Moews et al., 1959). 46 4. LES BACTÉRIES MÉTHYLOTROPHES 4.1 La méthylotrophie La méthylotrophie est connue depuis le début du 20e siècle en tant que métabolisme et est devenue par la suite un champ d’étude à part entière de la biochimie d’un grand nombre d’organismes classés comme méthylotrophes ainsi que les enzymes et voies métaboliques mises en jeu (Söhngen, 1906). Les méthylotrophes sont, par définition, des organismes capables d’utiliser des composés carbonés ne contenant aucune liaison C-C en tant que source d’énergie ni source de carbone (Anthony, 1982). Ces organismes sont restreints à quelques genres bactériens appartenant aux alpha-, beta- and gammaprotéobactéries ainsi qu’aux Actinobacteria. De plus, les études d’organismes modèles ont conduit à la création de catégories de méthylotrophes bien distinctes : les méthylotrophes facultatifs et les méthylotrophes obligatoires, les méthanotrophes de type I ou de type II et les hétérotrophes et les autotrophes (Chistoserdova, 2011). Cependant, la découverte de bactéries méthylotrophes n’appartenant pas à ces genres et de nouvelles voies métaboliques de la méthylotrophie remettent en cause ce fondement. Les méthylotrophes ont un rôle important à jouer dans les cycles de l’azote et du soufre, car parmi les substrats utilisés par ces organismes, on retrouve du méthane, du méthanol, des amines méthylées, des méthanes halogénés et des composés soufrés méthylés (Chistoserdova, 2011). On peut de manière simplifiée schématiser les voies métaboliques de la méthylotrophie en trois parties distinctes, chacune comportant plusieurs modules différents : l’oxydation du substrat primaire, entraînant la production de formaldéhyde ou d’un radical méthyl ou méthylène (généralement du tétrahydrofolate H4F). l’oxydation du formaldéhyde (ou du méthyl- ou méthylène-H4F) en CO2. l’assimilation d’un composé en C1 qui peut se situer au niveau du formaldéhyde, du CO2 ou d’une combinaison de CO2 et méthylène-H4F. Afin d’être considéré comme méthylotrophe, un organisme se doit de posséder au moins un module dans chacune des parties décrites précédemment. Ce concept suggère que la méthylotrophie est de nature modulaire, c’est-à-dire que beaucoup de possibilités existent au niveau des voies métaboliques et que ses modules sont interchangeables/remplaçables et quelque fois redondants (Chistoserdova, 2011). 47 Toutefois, la définition de la méthylotrophie a encore besoin de précision car certains organismes utilisent ces voies métaboliques pour faire du co-métabolisme des composés en C1 plutôt que de les utiliser pour du métabolisme basé sur les composés en C1. Les méthanotrophes sont définis par le fait qu’ils utilisent le méthane CH4 en tant que substrat primaire dans leurs méthylotrophie. En conditions aérobies, le méthane est oxydé en méthanol et ensuite en formaldéhyde, rentrant à son tour dans le cycle RuMP (Ribulose MonoPhosphate) ou dans le cycle de la sérine (décrit plus bas). Cette différence dans l’utilisation du formaldéhyde classe les méthanotrophes dans le type I (cycle du RuMP, gammaprotéobactéries) ou dans le type II (cycle de la sérine, alphaprotéobactéries). Deux enzymes oxydant le méthane en conditions aérobies ont été très étudiées et caractérisées, la méthane monooxygénase soluble (sMMO) et la méthane monooxygénase membranaire (pMMO) (Hakemian et al., 2007, Trotsenko et al., 2008). pMMO se retrouve de manière quasiment universelle chez tous les méthanotrophes étudiés à ce jour alors que sMMO n’est présent que chez quelques espèces. L’oxygène est un élément essentiel pour l’oxydation du méthane mais l’oxydation anaérobie est également possible et a été seulement démontrée chez les Archaea (Knittel et al., 2009). Il a été proposé que cette voie métabolique s’opère grâce à une métanogenèse inverse (Thauer et al., 2008). Il n’est pas impossible que cette voie métabolique particulière soit également présente chez des bactéries méthylotrophes encore inconnues pour le moment. Un autre substrat utilisé par les méthylotrophes est la méthylamine CH5N, qui peut oxyder en formaldéhyde par deux voies différentes : soit par une méthylamine déshydrogénase MADH chez les bactéries Gram-négatives, soit par la méthylamine oxydase chez les bactéries Gram-positives. Il existe également une voie métabolique indirecte basée sur le transfert du groupe méthyle suivi par une oxydation menant probablement à la formation de méthylène-H4F (Chistoserdova et al., 2009). Parmi ces trois voies, la MADH est le système le plus connu. Les gènes codant pour cette voie (le cluster mauBEDAGLMN) sont très conservés et toutes les espèces possédant ces gènes ont été caractérisées comme méthylotrophes par la suite. C’est pour cela que la MADH est un marqueur caractéristique de la méthylotrophie (V. L. Davidson, 2004). Le méthanol est également un des substrats caractéristiques des méthylotrophes. L’enzyme oxydant le méthanol, la méthanol déshydrogénase (MDH), fut pendant une longue période l’enzyme la plus étudiée pour la méthylotrophie. Tout comme la MADH, la MDH est un marqueur caractéristique de la méthylotrophie 48 (Anthony, 1982, Anthony, 2004). Isolée et caractérisée pour la première fois chez M. extorquens, la MDH est codée par le gène mxaF accompagné par plusieurs gènes accessoires mxaGACKLRS dont les fonctions sont connues pour la plupart (Vuilleumier et al., 2009). Pourtant, de nombreux échantillons environnementaux ont montré une activité d’assimilation du méthanol en absence de mxaF, suggérant que d’autres méthanol déshydrogénases sont à l’œuvre dans la nature (Chistoserdova, 2011). La MDH2, une méthanol déshydrogénase, fut récemment découverte et possède une faible similarité avec la MDH (Kalyuzhnaya et al., 2008). Chez certaines bactéries assimilant le méthanol, ni MDH ni MDH2 n’est présent. Le gène xoxF dont le peptide partage 50% d’identité avec MxaF a été proposé comme candidat potentiel remplaçant la MDH chez ces bactéries (Hou et al., 2008). Finalement, il existe d’autres composés méthylés pouvant servir de substrat aux méthylotrophes que l’on retrouve moins fréquemment mais qui soulignent encore d’avantage le rôle important que jouent les méthylotrophes dans les grands cycles de la matière. Parmi ces substrats, on peut trouver le chlorométhane, bromométhane, dimethylsulfoniopropionate (DMSP), dimethylsulfide (DMS) ou encore la trimethylamine (Chistoserdova, 2011). L’oxydation du formaldéhyde est une partie importante dans la méthylotrophie car elle permet non seulement de générer de l’énergie pour la bactérie, mais elle permet aussi de garder les concentrations de formaldéhyde basses car c’est un composé toxique pour la cellule. Les formaldéhyde déshydrogénases FaDH sont un système simple et efficace d’oxydation du formaldéhyde et ne sont codées que par un seul gène (Vorholt, 2002). Il apparait comme le système de détoxification majeure du formaldéhyde de plusieurs bactéries, méthylotrophes comme non méthylotrophes. Curieusement, il est absent chez la plupart des méthylotrophes au profit d’un autre système plus élaboré ayant pour cofacteur le tetrahydromethanopterin (H4MPT) et encodé par au moins vingt gènes (Chistoserdova et al., 1998). Chez M. extorquens, là où il a été découvert, ce système est indispensable pour la création d’énergie (sous forme de NAD(P)H) et pour maintenir les concentrations de formaldéhyde à des concentrations non toxiques. Une voie métabolique analogue à celle-ci et liée au tetrahydrofolate est présente chez de nombreux méthylotrophes et implique l’enzyme FolD, une protéine possédant des activités de méthylène-H4F déshydrogénase et méthylène-H4F cyclohydrolase. La plupart des méthylotrophes dont le génome est connu et séquencé possèdent cette enzyme dans leur génome (Chistoserdova, 2011). Le formate généré par l’oxydation du formaldéhyde est à son tour oxydé par une formate 49 déshydrogénase (FDH). On retrouve de nombreuses copies de FDH chez plusieurs organismes dont les méthylotrophes; M. extorquens en possédant quatre. Ces quatre FDH sont toutes différentes et sont numérotées de FDH1 à FDH4 (Chistoserdova, 2011). Les FDH sont peu conservées chez les méthylotrophes et semblent être distribuées de manière aléatoire; des FDH homologues pouvant être largement distribuées parmi les bactéries méthylotrophes et non méthylotrophes (Ettwig et al., 2010, Hou et al., 2008). Chez les organismes utilisant le cycle du RuMP, les FDH sont très peu exprimées; le formaldéhyde étant également utilisé dans ce cycle (Anthony, 1982). Néanmoins, ces organismes ne peuvent se passer de l’oxydation du formate; des mutants sans FDH n’étant pas viables malgré un cycle du RuMP fonctionnel. Trois voies d’assimilation différentes existent chez les méthylotrophes et prennent place à des niveaux différents : le cycle du RuMP utilise le formaldéhyde généré par l’oxydation du substrat primaire, le cycle de la sérine utilise le méthylène-H4F et le CO2 et le cycle CBB (Calvin-Benson-Bassham) seulement le CO2 (Chistoserdova, 2011). Il est à noter que si les deux premières voies d’assimilation citées ici sont propres aux organismes méthylotrophes, le cycle CBB est partagé avec des organismes autotrophes non méthylotrophes ainsi que les plantes. Le cycle du RuMP permet la génération de molécules en C3 utilisées pour la biosynthèse et la génération de NAD(P)H par l’oxydation d’une autre molécule du cycle (Anthony, 1982). Le cycle démarre par l’ajout d’une molécule de formaldéhyde sur un sucre en C5 (RuMP) et il finit par la régénération de ce même sucre afin de recommencer le cycle. Des enzymes courantes sont requises afin de réaliser le cycle : les enzymes de la glycolyse, du cycle du pentosephosphate et de la voie Entner-Doudoroff. Seules deux enzymes spécifiques au cycle du RuMP interviennent, il s’agit de l’héxulosephosphate synthase (HPS) et de l’héxulosephosphate isomérase (HPI). Ces deux enzymes sont considérées comme des signatures de la méthylotrophie. Toutefois le cycle du RuMP peut également être utilisé pour la détoxification du formaldéhyde, donc la présence des gènes hps/hpi n’est pas une preuve de méthylotrophie (Yasueda et al., 1999). Le cycle de la sérine est également spécifique aux méthylotrophes. Il permet la production de molécules en C3 et C4 servant pour la synthèse de biomasse et de glycoxylate servant d’accepteur pour le méthylène-H4F. en assimilant à la fois le CO2 et le méthylène-H4F (Anthony, 1982). Comme pour le cycle du RuMP, plusieurs enzymes communes provenant d’autres cycles métaboliques interviennent dans le cycle de la sérine. Les enzymes spécifiques à ce cycle sont l’hydroxypyruvate réductase et la sérine glyoxylate aminotransférase. 50 (Ward et al., 2004). Afin de pouvoir assimiler des molécules en C1 dans le cycle de la sérine, le glycoxylate a besoin d’être régénéré. Cela est réalisé à partir d’acétyl-CoA par la voie de éthylmalonyl-CoA (Peyraud et al., 2009). Cette voie n’est cependant pas spécifique aux méthylotrophes et peut être utilisée pour le métabolisme des composés en C2 par des non méthylotrophes et des méthylotrophes facultatifs. Le cycle CBB peut être retrouvé comme seule voie d’assimilation de composés en C1 chez certaines bactéries. Dans ce cas, il sert uniquement à assimiler le CO2 afin de permettre la production de biomasse. Chez d’autres bactéries, il est présent en plus d’un autre cycle d’assimilation de composés en C1 et son rôle précis est encore inconnu pour le moment (Chistoserdova et al., 2005). Le gène clé de ce cycle, cbbLS, est probablement soumis aux transferts latéraux car on a retrouvé plusieurs copies de ce gène dans le génome de plusieurs bactéries; chaque copie ayant des affiliations à des familles bactériennes différentes (Kane et al., 2007). La méthylotrophie peut être reliée à la dénitrification chez certains organismes, comme chez Paracoccus denitrificans ou les Hyphomicrobium spp., méthylotrophes dénitrifiant très étudiés (Baker et al., 1998, Betlach, 1982). La nature aérobie de la méthylotrophie semble incompatible avec la dénitrification essentiellement anaérobie mais des accepteurs d’électrons autres que l’O2 ont été reconnus pour la méthylotrophie. Bien qu’aucune souche bactérienne n’ait été isolée pour le moment, l’oxydation du méthane peut être liée à la dénitrification dans certains bioréacteurs (Ettwig et al., 2008). Le méthanol fut souvent utilisé comme source de carbone dans les bioprocédés car il était peu couteux étant donné qu’il s’agit d’un déchet industriel.. Il permet d’améliorer les rendements de dénitrification dans le traitement des eaux usées. De nombreux méthylotrophes associés entre autres au genre Hyphomicrobium, Paracoccus, Methylophilaceae ont été retrouvés dans les boues activées de ces bioréacteurs, bien que le lien entre ces organismes et la dénitrification opérant dans ces réacteurs n’ait pas été fait (Chistoserdova et al., 2009). Cependant, il a été démontré que des méthylotrophes appartenant au genre Methylotenera avaient besoin de nitrate pour pouvoir croître sur le méthanol, faisant un lien direct entre ces deux métabolismes (Kalyuhznaya et al., 2009). 51 4.2 Le genre Methylophaga Le genre Methylophaga fut découvert en 1985 par l’isolement de sa première espèce, Methylophaga marina (Janvier et al., 1985). Cette découverte entraîna également la reclassification de la bactérie Methylomonas thalassica en Methylophaga thalassica. Ces deux espèces ont servi à la réalisation de la première caractérisation du genre, mais de nouvelles espèces découvertes par la suite et appartenant au genre Methylophaga ne correspondaient plus tout à fait à la caractérisation faite par Janvier et al. (1985). Boden (2012) fournit une nouvelle description du genre Methylophaga en prenant en compte les nouvelles espèces isolées depuis 1985. Cela n’inclue pas Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1, dont la description détaillée a été faite ciaprès. À ce jour, le genre Methylophaga comprend dix espèces distinctes dont le nom a été validé et publié. En plus de M. nitratireducenticrescens, il y a M. marina, M. thalassica, M. alcalica, M. amidosulfivorans, M. lonarensis, M. muralis, M. sulfidovorans, M. thiooxydans et M. frappieri également isolée du biofilm dénitrifiant comme l’espèce M. nitratireducenticrescens (Antony et al., 2012, Boden et al., 2010, de Zwart et al., 1996, Doronina et al., 2003, Doronina et al., 2005, Janvier et al., 1985, Kim et al., 2007, Villeneuve et al., 2013) D’autres souches ont été dénommées Methylophaga par les auteurs des publications associées, mais ces noms n’ont jamais été validés et publiés. Ces souches ne sont donc pas prises en compte dans la description donnée par Boden (2012). Les espèces de Methylophaga forment deux clades séparant les trois espèces alkaliphiles (M. alcalica, M. lonarensis et M. muralis) des autres espèces dont la représentante est M. marina. Ce regroupement est cohérent avec le plus faible taux d’identité de séquence de gène de l’ARNr 16S des espèces du premier clade avec M. marina. Les Methylophaga spp. sont des bactéries aérobies strictes à Gram-négative formant des bâtonnets. Elles sont non-sporulantes et peuvent se déplacer à l’aide d’un unique flagelle polaire. Elles sont typiquement isolées à partir de milieux aqueux oligotrophes comme les environnements marins. L’espace périplasmique est fin et ne mesure que 20-30 nm. Ce sont des espèces halophiles modérées, dont certaines alcaliphiles, ne pouvant pas croître en l’absence de NaCl. Certaines espèces sont auxotrophes à la vitamine B12 tandis que d’autres sont capables de réduire le nitrate en nitrite et sont incapables de l’utiliser pour leur croissance. Le milieu de culture commun à toutes ces espèces est le milieu 1403 (ATCC), et aucune n’est capable de croître sur un 52 milieu complexe. La quinone dominante du système respiratoire est UQ-8, et toutes les Methylophaga spp. utilisent des composés en C1 dans l’assimilation du carbone et comme source d’énergie via une variante du cycle du RuMP. Le méthane ne fait cependant pas partie des composés en C1 assimilables par ces bactéries mais certaines espèces peuvent utiliser des composés multicarbonés comme le fructose. Aucune Methylophaga spp. n’est capable de croissance autotrophe et certaines sont chimiolithohétérotrophes. Finalement, le contenu G+C de l’ADN des Methylophaga varie de 42 à 50 mol%. La description détaillée de chaque espèce est présentée dans le tableau 4.1. 53 54 Tableau 4.1 : Caractéristiques des différentes espèces de Methylophaga. Espèce: 1, M. alcalica; espèce 2, M. aminisulfidivorans; espèce 3, M. lonarensis; espèce 4, M. marina; espèce 5, M. muralis; espèce 6, M. sulfidovorans; espèce 7, M. thalassica; espèce 8, M. thiooxydans. Tiré de Boden (2012). 4.3 Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 La souche JAM1 associée au genre Methylophaga fut isolée à partir du biofilm dénitrifiant provenant du système de dénitrification du Biodôme de Montréal par Auclair et al. (2010). La présence de Methylophaga spp. dans un milieu anaérobie ou du moins micro-aérophile parut surprenant du fait de la nature aérobie stricte de ce genre bactérien. La souche fut par la suite caractérisée et identifiée par Villeneuve et al. (2012), Villeneuve et al. (2013) et prit le nom de Methylophaga nitratireducenticrescens. La séquence du gène de l’ARNr 16S révéla une forte identité (96%) avec celle de M. alcalica. C’est une gammaprotéobactérie qui possède les caractéristiques attribuées aux Methylophaga spp. excepté qu’elle est aérobie facultative et non stricte. Sur gélose nutritive, elle forme de petites colonies beiges et lisses d’un diamètre de 2-3 mm (Villeneuve et al., 2013). En culture liquide, la bactérie possède une forte tendance à floculer, et de manière plus accentuée en conditions aérobies. Elle est positive pour la catalase et l’oxydase ainsi que l’estérase (C4), la leucine arylamidase, la naphtol-AS-BIphosphohydrolase et l’activité phosphatase alcaline. Les optimum de croissance se situent à 30°C (15 à 37°C), à pH 8 (6 à 11) et à 3% NaCl (0.5 à 8%). La souche requiert la vitamine B12 pour sa croissance, comme plusieurs autres Methylophaga spp., mais aussi une certaine concentration d’ions Na+ dans son milieu. Son unique source d’énergie et de carbone est le méthanol, la source de carbone utilisée dans le bioréacteur du Biodôme. Elle est sensible à plusieurs antibiotiques dont la gentamicine, la kanamycine, la streptomycine, la tétracycline et la triméthoprime, et résistante au chloramphénicol et à l’ampicilline jusqu’à 500 μg.ml-1. M. nitratireducenticrescens se distingue des autres Methylophaga spp. par sa capacité à réduire le nitrate en nitrite mais surtout par sa capacité à croître sur le nitrate en conditions anaérobies (Auclair et al., 2010). Toutefois, la souche démontre une croissance plus forte en conditions aérobies; l’oxygène fournissant plus d’énergie que le nitrate. Le nitrite produit n’est pas consommé et s’accumule de manière équimolaire dans le milieu. Le nitrite est toxique pour la cellule et quand de faibles concentrations sont présentes initialement dans les cultures pures, inhibant sa croissance. Cette réduction de nitrate a également lieu quand il y a présence d’oxygène dans le milieu. Le séquençage du génome de M. nitratireducenticrescens a montré que la réduction du nitrate reposait sur deux enzymes Nar (Nar1 et Nar2) codées par les opérons nar[1]GHJI et nar[2]GHJI (Villeneuve et al., 2012). narG1 et narG2 possèdent 61% 55 d’identité au niveau de la séquence d’acides nucléiques et 55% d’identité pour la séquence d’acides aminés (65% de similarité). NarG1 est affilié au NarG de la betaprotéobactérie Thiobacillus denitrificans avec un haut degré d’identité et de similarité (88% et 93%, respectivement) alors que NarG2 est affilié au genre gammaprotéobactérie (Auclair et al., 2010). Cela suggère que Nar1 aurait été acquise par transfert horizontal de gènes. Le faible degré de similarité entre narG1 et narG2 (<67%) renforce cette idée d’origine différente (Palmer et al., 2009). L’expression de ces deux gènes est potentiellement constitutive; en effet des ARNm de narG1 et narG2 ont été détectés en conditions anaérobies et aérobies avec ou sans nitrate dans le milieu. Aucun gène codant pour une nitrite réductase (nirK ou nirS) n’est présent, ce qui expliquerait l’incapacité de la souche à réduire le nitrate. Deux opérons nor sont également présents dans le génome. De la même manière que nar1, nor2 est affilié aux betaprotéobactéries et semble avoir été acquis par transfert horizontal. Un opéron nos codant pour la réduction du N2O est aussi présent dans le génome, faisant de M. nitratireducenticrescens un détenteur d’une voie de dénitrification coupée en deux parties. Finalement, trois transporteurs de nitrate narK sont retrouvés dans le génome, dont deux situés en aval de nar1. Tous les gènes de la dénitrification de M. nitratireducenticrescens sont situés très proches les uns des autres, sur un îlot génomique de 67 kpb, ce qui est une particularité en soit (Voir article 1, Fig 1). Sur cet îlot génomique, on peut également retrouver les gènes codant pour une protéine de biosynthèse pour le cofacteur molybdène mogA, une protéine de biosynthèse pour le cofacteur molybdène A moaA, le senseur de nitrate narXL et la protéine de réponse au stress induit par le NO nnrS. D’autres gènes présents dans le génome sont à noter comme l’opéron mxaDEFJGIRACKL codant pour la méthanol déshydrogénase, tous les gènes codant pour la glycolyse et ceux de la variante Entner-Douderoff de la voie du RuMP. M. nitratireducenticrescens a été caractérisée comme une des deux bactéries les plus abondantes dans le biofilm dont elle est issue (Auclair et al., 2010, N. Labbé et al., 2003a). Bien que M. nitratireducenticrescens ne réduise pas le nitrite dans son milieu, aucune accumulation de nitrite n’est observée dans des cultures du biofilm dénitrifiant, indiquant que les autres microorganismes présents prennent en charge le reste de la dénitrification (Auclair et al., 2010). Hyphomicrobium nitrativorans NL23 est potentiellement l’espèce majoritaire responsable de la réduction du nitrite car elle est également présente en abondance dans le biofilm et possède une voie de dénitrification 56 complète (Martineau et al., 2013a). Il est possible qu’une association étroite (syntrophie) s’opère entre ces deux organismes dans le biofilm afin de réaliser la dénitrification complète. Cette association pourrait même aller au-delà de la dénitrification, les interactions inter-espèces étant très nombreuses et profondes au sein des communautés microbiennes (James et al., 1995). En effet, il est intéressant de mettre en avant la faible tolérance au NaCl de la souche H. nitrativorans (1% maximum) en culture pure alors que cette concentration est de 2.4% dans le milieu originel du biofilm (Martineau et al., 2013b). M. nitratireducenticrescens possède dans son génome le gène permettant la synthèse d’ectoine, une molécule ayant un fort pouvoir osmoprotectant (Villeneuve et al., 2013). L’ectoine relâchée dans le biofilm pourrait ainsi protéger les espèces bactériennes peu tolérantes au sel comme H. nitrativorans, renforçant les relations entre ces deux espèces. Finalement, ces deux bactéries utilisent le méthanol comme source de carbone et d’énergie et pourraient échanger des métabolites associés à l’oxydation du méthanol bien qu’elles ne partagent pas le même cycle d’assimilation du carbone. En effet, les Hyphomicrobium spp. utilisent le cycle de la sérine contre la voie RuMP chez les Methylophaga spp. 57 5. PRÉSENTATION DE LA THÈSE 5.1 Hypothèses de recherches Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 est une bactérie unique du genre Methylophaga pour sa capacité à croître sur le nitrate et possède une voie de dénitrification très particulière car coupée en deux parties, et comprenant deux versions des enzymes Nar et Nor. En outre, elle est issue d’un biofilm, milieu complexe où se côtoient de nombreuses espèces bactériennes interagissant les unes avec les autres dans la réalisation de voies métaboliques telle que la dénitrification. L’étude de la voie de dénitrification de Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 possède une portée scientifique significative en apportant des connaissances sur plusieurs plans. Premièrement, elle apportera de nouvelles données sur les bactéries marines dénitrifiants qui restent encore peu étudiées. Pourtant, les milieux marins, qu’ils soient naturels ou artificiels, sont autant touchés par la pollution par les nitrates que les milieux d’eau douce. Ensuite, cela permettra d’augmenter les connaissances sur les voies de dénitrification existantes et les cycles biochimiques de l’azote. Finalement, ces connaissances s’intégreront parfaitement dans l’étude globale du biofilm dénitrifiant. Représentant l’espèce la plus abondante du biofilm, la compréhension de son fonctionnement (de manière générale mais particulièrement au niveau de la dénitrification) en sera affinée. Deux hypothèses ont été émises afin de caractériser cette voie de dénitrification : les nitrate réductases Nar1 et Nar2 jouent un rôle équivalent dans la cellule pour la réduction du nitrate. Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 est capable de réduire le NO et le N2O malgré son incapacité à réduire le NO2-. 58 5.2 Objectifs de l’étude Afin de répondre aux hypothèses précédentes, différents objectifs ont été établis : Hypothèse 1 Créer des mutants knockout des gènes narG1 et narG2 de la souche JAM1 Étudier la croissance et la capacité à réduire le nitrate de chaque souche JAM1 (sauvage et mutantes) dans différentes conditions de culture Calculer les taux de croissance spécifiques pour chaque souche JAM1 (sauvage et mutantes) Étudier l’expression et la régulation des gènes liés à la réduction du nitrate pour chaque souche JAM1 (sauvage et mutantes) dans différentes conditions de culture Hypothèse 2 Étudier et mesurer la capacité à réduire le NO de la souche JAM1 Étudier et mesurer la capacité à réduire le N2O de la souche JAM1 Étudier l’expression et la régulation des gènes liés à la réduction du NO et du N2O à différentes phases d’une culture Étudier les voies de production du N2O chez la souche JAM1 (ajouté pendant l’étude) 59 5.3 Méthodes Afin de répondre à la première hypothèse, des mutants knockout narG1, narG2 et narG1narG2 de Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 furent créés. L’étude des souches mutantes et de la souche sauvage s’est ensuite faite en suivant leur croissance et leur capacité à réduire le nitrate dans différentes conditions de croissance à l’aide de spectrophotomètrie et de chromatographie ionique, respectivement. L’expression de ces gènes ainsi que d’autres gènes liés à la réduction du nitrate comme les transporteurs NarK ont été suivis par RT-qPCR dans différentes conditions de culture afin d’observer l’influence des facteurs environnementaux (O2 et NO3-) sur leurs expressions. L’influence des mutations fut également observée sur l’expression de ces gènes en comparant les mutants à la souche sauvage. Des recherches de sites de régulation dans les promoteurs ont également été réalisées préalablement afin de mieux déterminer les mécanismes de la régulation de la réduction du nitrate. Afin d’avoir une vue générale de la transcription des gènes de la souche JAM1, son transcriptome fut établit par assemblage sur génome. Pour la deuxième hypothèse, des suivis de la réduction de N2O par la souche JAM1 ont été effectués à l’aide d’une chromatographie gazeuse dans plusieurs conditions de culture. La réduction du NO fut attestée par insertion de NO dans les cultures de la souche JAM1 et observation de la production de N2O qui découlait de cette réduction. La production de N2O sans ajout de NO ayant également été observée, l’influence de divers paramètres environnementaux (O2, NO3-, C2H2, NH4+) fut étudiée. L’origine du N2O produit fut déterminée à l’aide d’expériences avec de l’azote marqué 15 N permettant de faire un traçage du NO3- et du NH4+. Les mesures des ratios isotopiques du N2O produit furent réalisées par un laboratoire extérieur. Finalement, l’expression des gènes impliqués dans la production de N2O (norB1, norB2, nos, nnrS) fut suivie pendant les différentes phases de production/consommation de N2O. Des expériences complémentaires de transcriptomiques ont été effectuées en séquençant les ARNm produits par le biofilm dans différents conditions de culture. Le transcriptome de la souche JAM1 dans le biofilm fut élaboré à partir des jeux de données d’expression et comparé au transcriptome de la souche JAM1 en culture axénique. Les changements d’expression des différentes voies métaboliques de la souche ont pu être calculés entre les cultures pures et le biofilm. 60 Étude de la voie de dénitrification de la souche bactérienne Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 provenant d’un système de dénitrification d’eau de mer Articles 61 6. Présentation de l’article 1 Importance of the Two Dissimilatory (Nar) Nitrate Reductases in the Growth and Nitrate Reduction of the Methylotrophic Marine Bacterium Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 L’importance de deux nitrate réductases (Nar) dans la croissance et la reduction du nitrate chez la bactérie méthylotrophe marine Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 Florian Mauffrey, Christine Martineau et Richard Villemur FM : contribution principale à l’élaboration et la réalisation des expériences et à la rédaction de l’article. CM : élaboration des expériences et rédaction de l’article. RV : élaboration des expériences et rédaction de l’article. Publié dans Frontiers in Microbiology le 24 Décembre 2015 Mention sur les changements exigés par le comité de revue L’article fut accepté avec corrections mineures. La plupart des commentaires ne demandaient aucun ou de légers ajouts dans le texte après explications avec les réviseurs. Les données de transcriptomiques furent déposées dans une banque de données en ligne tel que demandé par les réviseurs afin de les rendre publiques. 62 6.1 Résumé Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 est la seule espèce du genre Methylophaga capable de croître dans des conditions anaérobies avec du nitrate comme accepteur d’électrons. Dans son génome se trouve une voie de dénitrification tronquée, qui se compose de deux nitrate réductases, Nar1 et Nar2; deux oxyde nitrique réductases, Nor1 et Nor2; et une oxyde nitreux réductase, Nos; mais pas de nitrite réductase (NirK ou NirS). Le transcriptome de la souche JAM1 cultivée dans des conditions anaérobies en présence de nitrate et de méthanol a montré que tous ces gènes étaient exprimés. Nous avons étudié l’importance de Nar1 et de Nar2 en créant des mutants knockout de narG1 et/ou narG2. Les mesures du taux de croissance spécifiques et du taux de réduction de nitrate spécifique des mutants knockout JAM1ΔnarG1 (Nar1) and JAM1ΔnarG2 (Nar2) ont clairement démontré que les deux systèmes Nar contribuent à la croissance de la souche JAM1 en conditions anaérobies, chacun à des niveaux différents. Le mutant JAM1ΔnarG1 a montré une importante diminution du taux de réduction de nitrate, influençant en conséquence sa croissance dans des conditions de culture anaérobies. Chez le mutant JAM1ΔnarG2, la mutation a induit un retard de 20h avant d’atteindre un taux de réduction du nitrate similaire à celui de la souche JAM1. La mutation de narG1 n’a pas affectée pas l’expression de narG2. Par contre, l’expression du système Nar1 fut fortement sous-régulée en présence d’oxygène chez le mutant JAM1ΔnarG2. Ces résultats indiquent que Nar1 est la nitrate réductase la plus active chez la souche JAM1 mais que Nar2 semble réguler l’expression de Nar1. 63 6.2 Summary Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 is the only reported Methylophaga species capable of growing under anaerobic conditions with nitrate as electron acceptor. Its genome encodes a truncated denitrification pathway, which includes two nitrate reductases, Nar1 and Nar2; two nitric oxide reductases, Nor1 and Nor2; and one nitrous oxide reductase, Nos; but no nitrite reductase (NirK or NirS). The transcriptome of strain JAM1 cultivated with nitrate and methanol under anaerobic conditions showed the genes for these enzymes were all expressed. We investigated the importance of Nar1 and Nar2 by knocking out narG1, narG2 or both genes. Measurement of the specific growth rate and the specific nitrate reduction rate of the knockout mutants JAM1ΔnarG1 (Nar1) and JAM1ΔnarG2 (Nar2) clearly demonstrated that both Nar systems contributed to the growth of strain JAM1 under anaerobic conditions, but at different levels. The JAM1ΔnarG1 mutant exhibited an important decrease in the nitrate reduction rate that consequently impaired its growth under anaerobic conditions. In JAM1ΔnarG2, the mutation induced a 20-h lag period before nitrate reduction occurred at specific rate similar to that of strain JAM1. The disruption of narG1 did not affect the expression of narG2. However, the expression of the Nar1 system was highly downregulated in the presence of oxygen with the JAM1ΔnarG2 mutant. These results indicated that Nar1 is the major nitrate reductase in strain JAM1 but Nar2 appears to regulate the expression of Nar1. 64 6.3 Introduction Methylophaga sp. are methylotrophic Gammaproteobacteria that are typically isolated from marine environments or brackish waters. They have a strict requirement for Na+ for growth and use one-carbon compounds such as methanol or methylamine (but not methane) as sole carbon and energy sources with carbon assimilation proceeding via the 2-keto-3-deoxy-6-phosphogluconate (KDPG) aldolase-variant of the ribulose monophosphate (RuMP) pathway (Boden, 2012). They all are strictly aerobic with the exception of Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1, which can grow under anaerobic conditions by reducing nitrate into nitrite but does not reduce nitrite further (Auclair et al., 2010, Villeneuve et al., 2013). M. nitratireducenticrescens JAM1 was isolated from a denitrifying biofilm developed inside of the methanol-fed fluidized denitrification system used to treat seawater at the Montreal Biodome in Canada (Auclair et al., 2010). The nitrate-reducing activity of M. nitratireducenticrescens JAM1 is correlated with the presence and expression of two distinct dissimilatory Nar nitrate reductases (Nar1 and Nar2; Auclair et al., 2010; Villeneuve et al., 2013). Nar nitrate reductases are membrane-bound enzymes in which the catalytic subunit faces the cytoplasm and catalyzes the reduction of nitrate into nitrite for energy production (Bonnefoy et al., 1994). They are multimeric enzymes typically encoded by the narGHJI operon with narGHI encoding the subunits of the enzyme (Gonzalez et al., 2006). The expression of the narGHJI operon is induced by a high concentration of nitrate and low concentration of oxygen. However, many counterexamples exist. In M. nitratireducenticrescens JAM1, the narG1 and narG2 genes have been shown to be expressed in the presence or absence of nitrate and oxygen in pure cultures, which indicates putative constitutive expressions of these genes under these conditions. However, only narG1 expression was observed in the biofilm, which suggests differential expression mechanisms and roles for these two Nar systems (Auclair et al., 2012). Although open reading frame (ORF) encoding a nitrite reductase (NirS- or NirK-type) was absent in strain JAM1 genome, gene clusters encoding two nitric oxide reductases (Nor1 and Nor2) and one nitrous oxide reductase (Nos) were found. The gene clusters encoding for these five reductases (Nar1, Nar2, Nor1, Nor2 and Nos) and constituting an incomplete denitrification pathway are located in close proximity in a 67 kb chromosomic region (Villeneuve et al., 2013). 65 The importance of each Nar system in nitrate reduction and growth in M. nitratireducenticrescens JAM1 was assessed by generating narG1 and narG2 knockout mutants of strain JAM1. These mutants were tested for their abilities to grow and reduce nitrate under different conditions. Changes in the expression levels of the two narGs were then measured by reverse transcription-real-time PCR (RT-qPCR). We also measured the effects of such mutations on the expression levels of the nitrate transporter genes narK. Our results revealed that the two Nar systems contribute to growth and nitrate reduction but at different levels. Furthermore, the transcriptome of M. nitratireducenticrescens JAM1 that was grown under anaerobic conditions was derived to assess the expression level of the denitrification genes. Our results showed that the nar1 gene cluster was eight times more expressed than the nar2 gene cluster. Determination of the importance to these two nitrate reductases will help to decipher some of the mechanisms of denitrification in a marine environment. 6.4 Materials and Methods 6.4.1 Bacterial Strains and Growth Conditions Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 (ATCC BAA-2433T, DSM 25689T) and the knockout mutants were cultured in the Methylophaga medium 1403 (Villeneuve et al., 2013). This medium contained 37 mM ammonium chloride. After autoclaving, methanol, solution T, Wolf’s mineral solution, vitamin B12 and nitrate were added under sterile conditions. Aerobic cultures were made in 200-ml Erlenmeyer flasks with constant shaking at 350 rpm. For the cultures under anaerobic conditions, 30 ml of non-sterile 1403 medium was dispensed into 70-ml serum bottles, which were then flushed for 15 min with N2 to remove oxygen from the headspace. The bottles were sealed with rubber stoppers and metal seals and autoclaved. Inoculum was made of fresh aerobic culture without nitrate to reach an optical density (OD600nm) of 0.025. Nitrate was added as sodium nitrate (NaNO3) at a final concentration of 40 mM. Biological replicates were conducted for all growth experiments and experiments were repeated once on a different day. The maximum specific growth rates were derived by non-linear regression with the Monod equation (Healey, 1980). 66 Bacterial growth was monitored by spectrophotometry (OD600nm). Samples were homogenized prior to measurements with a Potter-Elvehjem homogenizer to disperse flocs, which appeared in aerobic cultures of all strains. Nitrate and nitrite concentrations were determined by ion chromatography using the 850 Professional IC (Metrohm, Herisau, Switzerland) with a Metrosep® A Supp 5 analytical column (250 mm × 4.0 mm). For the N2O reduction culture assays, strain JAM1 was cultured under anaerobic conditions with 40 mM NaNO3 and 100 μmol N2O injected in the headspace (3500 ppmv). Headspace accounted for approximately 40 ml, half of the total volume of the flask. N2O concentration in the headspace was determined by gaseous chromatography using an Agilent 7890B series GC Custom (SP1 option 7890-0504/0537) with a Haye Sep Q80/100 column. N2O was detected with an electron capture detector. 6.4.2 Construction of the Knockout Mutants A protocol modified from Thongdee et al. (2008) was used to construct the JAM1ΔnarG1 and the JAM1ΔnarG2 mutants. The upstream and downstream regions of narG1 and narG2 were amplified and subsequently fused together with two rounds of PCR (Supplementary Image S1). The JAM1ΔnarG1narG2 double mutant was obtained using the same protocol with JAM1ΔnarG1 as the host strain. The first round of PCR was performed in a 50-μl reaction volume with the ThermoPol® Buffer (New England Biolab), 10 μg bovine serum albumin (BSA), 200 μM deoxynucleotide triphosphate (dNTP), 100 pmol of each primer (Supplementary Table S1), 100 ng of strain JAM1 DNA and 1.25 U of Taq DNA polymerase. PCR was performed at 95°C for 30 s, followed by 30 cycles at 95°C for 30 s, 63.5°C or 64°C for 45 s for the ΔnarG1 or ΔnarG2 constructions, respectively, 68°C for 30 s (Supplementary Table S1), and a final extension period of 10 min at 68°C. The second round of PCR was performed with the same PCR reagents, 50 ng of each of the first round amplicons and 100 pmoles of the narG1-upF/narG1-dnR or narG2-upF/narG2-dnR primers (Supplementary Table S1). However, these primers were added only after the third PCR cycle to allow the two amplicons to join together. PCR was then performed as in the first PCR round. The expected DNA fragments were extracted by agarose gel electrophoresis and purified using Wizard® SV Gel and PCR Clean-Up System 67 (Promega). The fragments were ligated into the pEX18Gm plasmid vector (Hoang et al., 1998) via SacI and BamHI for the narG1 knockout mutant and EcoRI and PstI for the narG2 knockout mutant. The DNA constructions were then cloned in Escherichia coli DH5α (Sambrook et al., 2001) and screened for gentamicin-resistant clones. Plasmid DNA was extracted from the representative clones, and the presence of the insert in the plasmid was verified by enzymatic digestion with SacI and BamHI or EcoRI and PstI. The respective constructions were electroporated in strain JAM1 (or in the JAM1ΔnarG1 mutant for the double mutant) using the following protocol: strain JAM1 was cultured for 24 h to reach an OD600nm of 0.6; 1 ml of the culture was centrifuged at 12,000 × g for 1 min; the cells were washed five times with 300 mM of a sucrose solution to remove all salts and then concentrated in 100 μl of sucrose solution; the electroporation was performed on ice with 100 μl of bacterial cells and 100 ng of plasmid DNA at 2500 V; after the electric shock, the cells were transferred in the 1403 medium and incubated at 30°C for 4 h and then centrifuged and plated on 1403 agar medium supplemented with gentamicin (50 μg/ml); the resistant colonies were transferred in 1403 medium supplemented with 50 μg/ml of gentamicin; and the simple recombinants were plated on 1403 agar medium supplemented with sucrose (10%) to isolate the double recombinants using the sucrose sensitivity gene sacB of pEX18Gm. The gene arrangements of the knockout mutants were confirmed by PCR. Attempts to do complementation assays in the mutants by electroporation or by conjugation with the MiniCTX1, MiniCTX2, and pUC18-miniTn7 integrative vectors were unsuccessful. 6.4.3 RNA Extraction To measure the transcriptional level of narG1, narG2, narK1, and narK12f by RTqPCR, total RNA was extracted from strain JAM1 and the JAM1ΔnarG1 and JAM1ΔnarG2 mutants that were cultivated under the following conditions: (1) aerobic without nitrate, (2) aerobic with nitrate and (3) anaerobic with nitrate. Total RNA from strain JAM1 (anaerobic conditions with nitrate) was also used to investigate the possible co-transcription of narK1narK2 and nar[1]GHJI, of nar[2]GHJI and ppi, and of ppi and narK12f. In all cases, samples (5–30 ml) were taken during the exponential growth phase (20–24 h of incubation). The bacteria were centrifuged and dispersed in the 68 extraction solution (composed of 500 μl of phenol-Tris-HCl, pH 4.3 and 1.5 ml of 50 mM Tris-HCl, 100 mM EDTA, and 150 mM NaCl) and placed into 2-ml tubes containing 250 mg of 0.2 mm glass beads. The samples were then flash frozen in liquid nitrogen and stored at -80°C until extraction. After thawing, RNA was extracted by bead beating twice for 20 s with a FastPrep-24® (MPTM) set at 4.0. The tubes were then centrifuged at 16,000 × g for 15 min at 4°C, and 500 μl of the upper phase was extracted three times with a phenol/chloroform/isoamyl alcohol mix (25:24:1) and one time with chloroform/isoamyl alcohol (24:1). The RNA was then recovered by precipitation with 100 μl of 10 M ammonium acetate and 800 μl of 100% ethanol. After centrifugation at 16,000 × g for 15 min at 4°C, the supernatant was discarded, and the pellet was dried at room temperature. Finally, the RNA was dissolved in DEPC-treated water and stored at 4°C. The RNA extracts were treated twice with TurboTM DNase (Ambion) for 30 min to remove all contaminant DNA. The absence of DNA was verified by end-point PCR. Extractions were made separately from three independent samples. 6.4.4 Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 Transcriptome Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 transcriptome was derived from total RNA extracted of anaerobic cultures with methanol and 40 mM nitrate. RNA was sent to McGill University and Génome Quebec Innovation Centre for RNA sequencing by Illumina method. The Ribo-ZeroTM rRNA Removal Kits (Meta-Bacteria; Epicentre, Madison, WI, USA) were used to deplete total RNA of the ribosomal RNA. The RNA was then treated with the TruSeq Stranded mRNA Sample Prep Kit (Illumina Inc, San Diego, CA, USA). A total of 51,351,358, 49,962,176, and 52,021,554 reads were obtained for the three replicates after sequencing. All computations were made on the supercomputer Briarée from the Université de Montréal, managed by Calcul Québec and Compute Canada. Raw RNA-seq files have been deposited in the NCBI database (accession number SRP066381). Raw reads were filtered to remove low quality reads using FASTX toolkit1 by discarding any reads with more than 10% nucleotides with a PHRED score <20. Reads were then aligned with the reference genome M. nitratireducenticrescens JAM1 (GenBank accession number CP003390) using Bowtie (v 69 2.2.3) with default parameters. SAMtools (v 0.1.18) and BEDtools (v 2.20.1) were used for the generation of sam and bam files, respectively. The GC content of JAM1 genes was also calculated using BEDtools (v 2.20.1), prior to normalization. Normalization of the read count was done using the RPKM normalization function of the NOIseq package in R (Tarazona et al., 2011). To exclude features with low read counts, a low count filter was applied using a CPM method with a CPM value of 1 and a cutoff of 100 for the coefficient of variation. Non-ribosomal RNA reads were associated with 3,095 of 3,096 annotated genes. The number of reads in corresponding genes between replicate cultures varied in the percentage of standard variation (%SD: SD*100/average number of reads) from 0 to 107%, with an average %SD of 12.2% and a median %SD of 9.7%. Only 48 annotated genes showed %SD above 40%. These results showed that, for the vast majority of genes, the expression pattern between replicates was consistent. Because methanol dehydrogenase is a key element of the metabolism in methylotrophs, the expression level of the reported genes in this study was normalized to the level of mxaF (10130 normalized reads), which was arbitrarily set at 100. 6.4.5 RT-PCR One step RT-PCRs were performed using QIAGEN® OneStep RT-PCR Kits following the manufacturer’s protocol with 200 ng of total RNA extracted from strain JAM1 and 100 pmoles of the primers narK2-narG1-F/narK2-narG1-R, narI2-Ppi-F/narI2Ppi-R, or Ppi-narK12f-F/Ppi-narK12f-R (Supplementary Table S2). Briefly, the reaction began with a reverse transcription step of 30 min at 50°C followed by an initial PCR activation step of 15 min at 95°C. Next, 30 cycles of 45 s at 94°C, 45 s at 60°C and 1 min at 72°C were performed with a final extension step of 10 min at 72°C. The amplicons were visualized by agarose gel electrophoresis and revealed by ethidium bromide staining. Negative controls were RT-PCR carried out with no template. 70 6.4.6 RT-qPCR Assays cDNAs were generated from the RNA using hexameric primers and the Reverse Transcription System from Promega (Madison, WI, USA) with 1 μg of RNA extract. Realtime quantitative PCR assays were performed with the PerfeCTa® SYBR® Green SuperMix ROXTM (Quanta). The final volumes of all reactions were 20 μl, and the amplification mix was composed of 10 μl of PerfeCTa® SYBR® Green SuperMix, 0.4 μl of each primer (40 pmoles; Supplementary Table S2), 4.2 μl of RNA-free water and 5 μl of cDNA (25 ng). All reactions were performed in a Rotor-Gene 6000 real-time PCR machine (Corbett Life science). PCR began with an initial denaturation step of 10 min at 95°C followed by 40 cycles of 10 s at 95°C, 15 s at 60°C, and 20 s at 72°C. To confirm the purity of the amplified products, a melting curve was performed by increasing the temperature from 65 to 95°C in increments of 1°C per step with a pause of 5 s for each step. The reference genes used were dnaG (primase; locus tag: Q7A_342), rpoD (sigma factor, Q7A_343) and rpoB (RNA polymerase β subunit, Q7A_2329; Supplementary Table S2). These genes were retrieved from the strain JAM1 genome sequence (GenBank accession number CP003390). All genes for each sample were tested in a single run. The amplification efficiency was tested for each set of primer pairs by qPCR with a dilution of strain JAM1 DNA as the template. The amplification efficiencies for all primer pairs varied between 0.9 and 1.1. 6.4.7 Relative Quantification Relative quantifications were performed according to the ΔΔCT method (Livak et al., 2001). For each quantification calculation, only one reference gene was used as a control. The reference gene was chosen from among the three genes tested based on the lowest variability according to geNorm (Vandesompele et al., 2002), Normfinder (Andersen et al., 2004), BestKeeper (Pfaffl et al., 2004) and the comparative ΔΔCT method (Silver et al., 2006). A final recommended comprehensive ranking was created from the geometrical means of the weights assigned by the four tests to allow for the selection of the appropriate control gene. The Prism software (version 5.00) was used for the statistical analyses, and significance was determined according to Student t-tests of the ΔCTs (α value = 0.05). 71 6.4.8 Fnr and NarL DNA-Binding Motifs The genomic sequence of M. nitratireducenticrescens JAM1 was analyzed in the upstream sequence of the narX, narK1, narG2, and narK12f for potential transcription factor binding sites (TFBSs) of Fnr/Anr and NarL regulators using the Virtual Footprint software of PRODORIC (Munch et al., 2005). Briefly, the software allowed the analysis of promoter sequences with position weight matrices (PWMs) of known TFBSs from the PRODORIC database2. A score was assigned to hits depending on the degrees of matches with the PWM. Potential regulator binding sequence scores were calculated with PWM. Threshold scores of 3.7, 5.0, and 7.0 were considered according to mean scores of PWMs for NarL (E. coli), NarL (Pseudomonas aeruginosa), and Fnr (E. coli), respectively. 6.5 Results 6.5.1 The Chromosomic Arrangement of the Denitrification Genes and their Expression under Anaerobic Conditions The two narGHJI operons (nar[1]GHJI and nar[2]GHJI) that encode the Nar1 and Nar2 systems, respectively, are in close proximity and in opposite directions (Figure 6.1). Two ORFs encoding NarK transporters were found upstream of the nar[1]GHJI operon, and they corresponded, respectively, to the NarK1-type and NarK2-type transporters. NarK1 is a nitrate/proton symporter that uses the proton motive force to transport nitrate molecules into the cytoplasm, whereas NarK2 is a nitrate/nitrite antiporter that is able to uptake a nitrate molecule into the cytoplasm by releasing a nitrite molecule into the periplasm (Moir et al., 2001). The narK genes can be found upstream of the narGHJI operon in a large number of denitrifiers, and some species have a pair of narKs at this position, as in strain JAM1 (Schreiber et al., 2007). Another ORF encoding a fused NarK1-NarK2 transporter (here named narK12f) is located downstream of the nar[2]GHJI operon (Goddard et al., 2008). Between the narK12f and the nar[2]GHJI operons is an ORF encoding a parvulin-like peptidyl-prolyl isomerase (ppi). This type of protein is known to be involved in protein folding (Gothel et al., 1999). To highlight the potential co-transcription of narK1narK2 and nar[1]GHJI, of nar[2]GHJI and ppi, and of 72 ppi and narK12f, pairs of primers were designed to target the intergenic sequences of narK2-narG1 (40 nt), narI2-ppi (17 nt) and ppi-narK12f (18 nt) with RT-PCR. RT-PCR products were obtained for the intergenic regions of narK2-narG1 but not for the intergenic region of narI2-ppi and of ppi-narK12f (Supplementary Image S2), which suggests co-transcription of narK1narK2 with nar[1]GHJI. Upstream of narK1narK2nar[1]GHJI are two ORFs that encode a two-component system similar to the nitrate/nitrite sensor system NarXL. The expressions of many genes are under control of this two-component system in E. coli, including the nitrate transporter narK and narGHJI (Li et al., 1994). NarL potential binding sites were found upstream of narK1narK2nar[1]GHJI, nar[2]GHJI, and narXL (Table 6.1). Strain JAM1 contains, in addition to the two nar gene clusters, two gene clusters predicted to encode two nitric oxide reductases (Nor) and one nitrous oxide reductase (Nos; Figure 6.1). Based on automated annotation, we reported previously that a small ORF (Q7A_474) encodes a truncated NirK (Villeneuve et al., 2013). Scrupulous analyses of this sequence revealed that it encodes a 137 amino acid protein with a cytochrome c binding site (CXXCH). Among the most related sequences are some NirK that contain this domain (Ellis et al., 2007). However, we did not find any related domains (e.g., copper binding sites) specific to NirK, which suggested that this ORF encodes cytochrome c. Sequence homology analyses in databases were negative for potential NirS/NirK in the strain JAM1 genome. Figure 6.1: Gene arrangement of the 67 kbp region containing all of the denitrification genes Sequences and annotations are from GenBank accession number CP003390.2. The numbers above the gene arrangement are the tag locus numbers (Q7A_0430 to Q7A_488). ∗ The corresponding narG that were mutated to derive the knockout mutants. See Supplementary Table S3 for the description of the 58 genes and the relative level of transcript reads. 73 Based on the transcriptome analysis, the gene expression level of the nar1 gene cluster under anaerobic conditions is approximately eightfold higher than the nar2 gene cluster and narK12f (Table 6.2). Despite the absence of a gene encoding nitrite reductase to generate NO, gene clusters encoding Nor1 and Nos were expressed at higher levels than the two nar gene clusters (Table 6.2). These results suggested that strain JAM1 can reduce NO and N2O. Indeed, strain JAM1 cultured under anaerobic conditions with nitrate and N2O can completely reduce N2O in 24 h (Figure 6.2). Genes involved in the NO stress response, nsrR (two ORFs), nnrS (three ORFs) and dnrN, were found (Table 6.2), and all were expressed. NsrR is a transcriptional repressor from the Rrf2 family and it regulates the expression of multiple genes, such as norB in response to NO (Spiro, 2011, Wang et al., 2008). NnrS and DnrN are involved in protection against NO damage (Heurlier et al., 2008, Stern et al., 2013). These results suggested that strain JAM1 possesses different mechanisms, already expressed under anaerobic conditions, in response to potential NO damage. Table 6.1: Sequences of potential NarL and ANR binding sites 74 6.5.2 Effects of the Knockout Mutations of narG1 and narG2 on Growth and on Nitrate Reduction The investigation of the importance of each Nar system in strain JAM1 was possible by establishing a knockout mutation protocol. The construction of single gene knockout mutants of the two narGs and a narG1narG2 double mutant was achieved. The effects of each mutation on growth and nitrate reduction were investigated under three different conditions: aerobic without nitrate, aerobic with nitrate and anaerobic with nitrate (Figure 6.3). Under aerobic conditions with nitrate (Figures 6.3A–C), strain JAM1 and the three mutants exhibited similar growth patterns (Figure 6.3A). Only the JAM1ΔnarG1narG2 double mutant cultures presented with a higher growth yield in the stationary phase. This growth yield was also reached by all strains when they were cultured under aerobic conditions without nitrate (Figure 6.3A). The deletion of narG1 (JAM1ΔnarG1) resulted in an 81% decrease in the nitrate specific reduction rate relative to strain JAM1, and the deletion of narG2 (JAM1ΔnarG2) resulted in a 36% reduction. In contrast to the observations under aerobic conditions, strain JAM1 and the three mutants exhibited distinct growth patterns when cultured under anaerobic conditions (Figure 6.3D). The JAM1ΔnarG1narG2 double mutant exhibited a minimal level of growth which was also observed in the anaerobic nitrate-free culture controls (Figure 6.3D). Therefore, this growth was likely the result of residual O 2 contained in the complement solution or introduced during sampling. The lack of the narG2 gene led to a lower growth rate of the JAM1ΔnarG2 mutant, but the growth yield reached by this mutant was similar to that of strain JAM1. The JAM1ΔnarG1 mutant also exhibited a much lower growth rate, and did not reach the same maximum growth yield reached by the JAM1ΔnarG2 mutant and strain JAM1 after 55 h of culture. All cultures reached the stationary phase after 31 h of incubation. The nitrate consumption of each strain appeared to be correlated to growth (Figure 6.3E). Strain JAM1 reduced all of the nitrate contained in the medium within only 40 h with no delay, although the precultures were grown under aerobic conditions without nitrate. The JAM1ΔnarG2 mutant only began to reduce nitrate after 20 h of incubation, which corresponded to the beginning of its exponential growth phase. Total nitrate reduction was achieved after 55 h of incubation. The JAM1ΔnarG1 mutant also exhibited a delay in nitrate reduction, which began after 23 h of incubation. The reduction of nitrate was still occurring during the late stationary phase. In all conditions, 75 nitrite accumulated proportionally to nitrate reduction (Figures 3C,F). Finally, no reduction of nitrate or the production of nitrite was observed for the JAM1ΔnarG1narG2 double mutant under aerobic or anaerobic conditions, which demonstrated that no other dissimilatory nitrate reduction enzymes were active in strain JAM1, as predicted by the genome sequence. Table 6.2: Relative level of transcriptomic reads of the denitrification genes Reads: Number of normalized reads *based on mxaF (10130 normalized reads) set at 100 NnrS: protein involved in response to NO; NsrR: Nitrite-sensitive transcriptional repressor; Anr: transcriptional regulator; DnrN or NorA: Nitric oxide-dependent regulator Information was based on GenBank annotations (CP003390) 76 Mass balance analysis of nitrate reduction and nitrite accumulation in strain JAM1 and the single mutants cultured under anaerobic conditions (Figure 6.3) showed 7% decrease in average nitrite concentration over 55 days (0.05 mM NO 3-NO2 reduced h-1), with no apparent decrease in the abiotic controls. This slight decrease could be the result of the nitrate assimilation pathway present in strain JAM1 genome, and concurred with the low number of reads corresponding to this pathway present in the transcriptome (data not shown). Strain JAM1 and the JAM1ΔnarG1 and JAM1ΔnarG2 mutants were cultured under anaerobic conditions with different concentrations of nitrate to derive the maximum specific growth rates and the half-saturation constants of nitrate for growth (μmax and Ks; Figure 6.4). The μmax of the JAM1ΔnarG1 and JAM1ΔnarG2 mutants were 3.2 and 2.2 times lower than the μmax of strain JAM1, respectively (Table 6.3), which suggest additive effect of both Nar systems for growth. To assess the affinities of strain JAM1 and the mutants toward nitrate for growth, the μmax/Ks ratios were calculated (Healey, 1980). These ratios were in same order of magnitude ranging from 1.0 to 3.1. Figure 6.2: N2O reduction by strain JAM1 Strain JAM1 was cultured in triplicate under anaerobic conditions with nitrate (40 mM) and N 2O (circle). A control with no biomass was also conducted (square). 77 Figure 6.3: Growth, nitrate reduction and nitrite production in cultures of strain JAM1 and the derivative narG mutants. Strain JAM1 and the narG mutants were cultured under aerobic conditions without nitrate (A, dot lines), under aerobic conditions with nitrate (A–C, solid lines) or under anaerobic conditions with nitrate (D–F), solid lines). Control with strain JAM1 and no nitrate was also conducted under anaerobic conditions (D, diamond with dash line). (A) and (D) : Growth. (B) and (E): nitrate reduction. (C) and (F): nitrite production 78 6.5.3 Relative Expression Levels of narG1, narG2, narK1, and narK12f Strain JAM1 and the JAM1ΔnarG1 and JAM1ΔnarG2 mutants were cultivated under aerobic conditions with or without nitrate and under anaerobic conditions, and the biomasses were collected at the end of the exponential phase when nitrate reduction activity was present in all strains. RT-qPCR assays were then performed to measure the relative transcript levels of the two nar gene clusters and narK1 and narK12f. The transport of nitrate into the cytoplasm is a key parameter in nitrate reduction by membrane-bound nitrate reductases because the efficiency of nitrate reduction depends on their presence (Bonnefoy et al., 1992, Clegg et al., 2006, Ferguson, 1994, Moir et al., 2001, Sohaskey et al., 2003). Figure 6.4: Specific growth rates The specific growth rates of strain JAM1 and the narG mutants were derived from triplicate cultures of the same inoculum under anaerobic conditions. 79 The cultivation of strain JAM1 under aerobic conditions with nitrate led to a fourfold decrease in narG1 and narK1 expression (Figure 6.5A) relative to aerobic conditions without nitrate (reference culture set at one), whereas narG2 and narK12f were expressed at a significantly greater level (eight and sevenfold increase, respectively) under anaerobic conditions. There were no significant differences in narG2 expression levels between strain JAM1 and JAM1ΔnarG1 under any of the culture conditions (Figure 6.5B), whereas slight significant variations occurred in the expression of narK12f. The narK1 expression in JAM1ΔnarG1 cultivated under anaerobic conditions with nitrate decreased by 11-fold relative to strain JAM1 cultivated under the same conditions. In JAM1ΔnarG2 cultivated under aerobic conditions with or without nitrate, the level of narG1 and narK1 transcripts was much lower (25- and 27-fold decrease for narG1 and 20-and 4-fold decrease for narK1, respectively) than those in strain JAM1 cultivated under the same conditions (Figure 6.5C). Finally, no significant change was observed in the expression levels of narK12f between JAM1ΔnarG2 and strain JAM1 cultivated under any conditions (Figure 6.5C). Table 6.3: Kinetics of growth and nitrate reduction under denitrifying conditions µmax: maximum specific growth rates. Ks: half-saturation constants of nitrate for growth. Values between parentheses are standard deviation of triplicates. 80 6.6 Discussion Genetic tools are essential for deciphering the different mechanisms of action of organisms. These tools are rarely readily available with new environmental bacterial species and they have to be derived from other systems or developed entirely. In this study, the investigation of the importance of the two Nar systems in strain JAM1 were possible by establishing a knockout mutation protocol. The strategy of building the narG gene knockout mutants was derived from that of Hoang et al. (1998), and this strategy has been successfully applied in P. aeruginosa (Colvin et al., 2011, Deziel et al., 2004, Jain et al., 2014). This study is the first report of Methylophaga gene knockout mutants. The targeting strategy developed in our study will certainly allow for the determination of the involvements of different Methylophaga genotypes in future studies. However, other genetic tools such as integrative vectors for gene complementation or autonomous plasmids for gene regulation studies have still to be developed. The presence of the two Nar systems could allow strain JAM1 to reduce more nitrate in a defined time, which produces more energy for the cells and thus allows faster growth. The inactivation of each of the two Nar systems clearly showed that both systems contributed to the growth of strain JAM1 under anaerobic conditions, but at different levels. The differences between the two mutants in growth rate and nitrate reduction could be explained by differences in specific activity of the two nitrate reductases, by higher concentration of the Nar1 system in the membrane, or both. The calculated μmax/Ks ratios of the two mutants suggest that both Nar systems have similar specific activity toward nitrate for growth. On the other hand, the transcriptome of strain JAM1 cultivated under anaerobic conditions showed that the nar1 gene cluster was eight times more expressed than the nar2 gene cluster, suggesting higher concentration of the Nar1 system during these growth conditions. Interestingly, the Nar2 system seems to have another effect to the nitrate reduction dynamics as the lack of Nar2 action in JAM1ΔnarG2 induced the 20-h lag time prior to nitrate reduction that occurred in this mutant by the Nar1 system when cultured under anaerobic conditions. Strain JAM1 demonstrated a large capacity in nitrate reduction, even under aerobic conditions. This would suggest a constitutive expression of genes involved in nitrate reduction or the lack of a functional oxygen regulation response. The single mutants and the wild strain cultured under aerobic conditions without nitrate reached 81 higher growth yield than under aerobic conditions with nitrate (Figure 6.3A). These observations suggest that the nitrate and oxygen respiration systems in strain JAM1 compete with each other. This has also been suggested for P. aeruginosa (F. Chen et al., 2003). This would explain the highest growth yield reached by the JAM1ΔnarG1narG2 double mutant in aerobic cultures with or without nitrate (Figure 6.3A) as, without functional nitrate respiration, the oxygen respiration produced energy more efficiently. Competition between both respiration systems may explain the significant decrease of the narG1 transcripts in strain JAM1 cultured under aerobic conditions with nitrate. Another suggestion would be that nitrite toxicity limits the growth of strain JAM1. Indeed, Auclair et al. (2010) showed a fourfold decrease in biomass when strain JAM1 was cultured aerobically in presence of 0.36 mM nitrite (no nitrate) at the beginning of the culture, and no growth occurred in the presence of 0.71 mM nitrite. Oxygen and nitrate are known to regulate Nar expression in several bacteria. Fumarate and nitrate reductase regulation (FNR) protein family, an oxygen responsive transcription regulator, is known to be a major nitrate reductase regulator in several bacteria (Gunsalus et al., 1994, Jordan et al., 1997, Philippot et al., 1999). Strain JAM1 encodes in its genome an ANR protein (Table 6.2), and one potential ANR binding site was found upstream of narXL (Table 6.1). Transcriptional regulation consistent with the presence of ANR/NarL was observed with the nar2 gene cluster and narK12f under anaerobic conditions in strain JAM1, with an eightfold increase of their transcriptional level relative to the aerobic conditions (Figure 6.5A). Such a pattern was not observed with the nar1 gene cluster, where narG1 and narK1 were not upregulated under anaerobic conditions compared to the aerobic conditions without nitrate. The high nitrate reduction capacity of strain JAM1 under both aerobic and anaerobic conditions suggests high level of the basal expression of nitrate reductases, in particular the Nar1 system (Table 6.2). However, in absence of the Nar2 system (JAM1ΔnarG2), gene expression of narG1 and narK1 (both are co-transcribed) was deeply affected (ca. 25-fold decrease) by the presence of oxygen. In presence of oxygen and nitrate, gene expression of narG1 and narK1 of strain JAM1 was also down regulated but at a lower extend (fourfold decrease). These results suggest that the Nar2 system contributes in the regulation of the expression of the Nar1 system in the presence of oxygen in strain JAM1. How this regulation occurs (directly or indirectly) is unknown. There is still the possibility that this effect is an artifact created by the gene deletion. Regulation by cis- or trans-regulatory elements from the vector was excluded, because the three mutants were generated by 82 double recombination and that no trace of the vector was found. Attempts to generate complement strains failed with three integrative vectors that were successfully used with other Gammaproteobacteria. Figure 6.5: Relative expressions of narG1, narG2, narK12f, and narK1 Strain JAM1 (A), JAM1ΔnarG1 (B) and JAM1ΔnarG2 (C) were cultured in triplicate of the same inoculum under aerobic conditions with or without nitrate and under anaerobic conditions with 40 mM nitrate. Biomass was collected during the exponential phase, and total RNA was extracted for RT-qPCR assays. (A) Changes in the levels of narG1, narG2, narK12f, and narK1 transcripts in strain JAM1 cultures under aerobic with nitrate and anaerobic conditions were calculate d relative to their expressions under aerobic conditions without nitrate (set to one, white column). (B,C) Changes in the levels of narG1, narG2, narK12f, and narK1 transcripts in the JAM1ΔnarG1 and JAM1ΔnarG2 cultures under the three conditions were calculated relative to their expressions in the strain JAM1 cultures under the respective conditions. Error bar represents standard deviation of triplicate values. ∗ 0.05 < P < 0.01; ∗∗ 0.01 < P < 0.001; ∗∗∗ P << 0.001 While it is not infrequent to find multiple nitrate reductases in a single bacterial species, the presence of multiple nitrate reductases of the same type has been reported only rarely in previous studies (Bonnefoy et al., 1994, Chang et al., 1999, Y. Chen et al., 2011, Hartsock et al., 2011, Potter et al., 1999b). For instance, E. coli expresses two different cytoplasmic membrane nitrate reductases, nitrate reductase A (NRA) and nitrate reductase Z (NRZ), which are encoded by two different operons, narGHJI and narZYWV, respectively (Bonnefoy et al., 1994). The roles of these two Nar systems in the cell appear to be distinct because NRA reduction activity accounts for 98% of all of the nitrate reduction activity of E. coli. The expression of narGHJI is positively controlled by nitrate concentration through the NarXL two-component system and is strongly repressed by oxygen. Unlike what was observed in strain JAM1, growth of the E. coli ΔnarZ mutant expressing only the NRA system is similar to that of the wild type strain in minimal medium in which nitrate is the sole final electron acceptor, while the E. coli ΔnarG mutant expressing only the NRZ system is unable to grow under these conditions 83 (Potter et al., 1999b). In Hyphomicrobium zavarzinii that also encodes two Nar systems, the expression of only one nar gene cluster was deeply downregulated by oxygen (Martineau et al., 2015). Although in pure culture, strain JAM1 accumulated nitrite, in the denitrifying biofilm, where it was isolated, nitrite is most likely processed by other denitrifying bacteria such as H. nitrativorans NL23, the second most represented bacteria in the biofilm (Auclair et al., 2012, N. Labbé et al., 2007, Martineau et al., 2013b). Both bacteria are methylotroph, but assimilate differently the carbon. Methylophaga sp. process methanol via the RuMP pathway, whereas Hyphomicrobium sp. via the serine pathway. Other denitrifying bacteria were found in the biofilm but they represented less than 1% of total bacteria (data not shown). One model is that syntrophy was established in the biofilm between M. nitratireducenticrescens JAM1 and H. nitrativorans NL23 for denitrification. Also, because Methylophaga sp. are known to produce the osmoprotectant ectoine (Doronina et al., 2010), strain NL23 would have been protected against osmotic stress as it is intolerant to seawater in pure culture (Martineau et al., 2015, Martineau et al., 2013b). Genes involved in the production of ectoine were found among the most expressed in strain JAM1 pure culture (ectABC: 35–49 relative to mxaF). 6.7 Conclusion The transcriptional level of nar1 was higher than nar2 in strain JAM1 cultured under anaerobic conditions. The absence of the Nar1 system had a more negative effect on the growth rate and nitrate reduction rate than the absence of Nar2. These results suggested that the Nar1 system is the major nitrate reductase in strain JAM1. However, the Nar2 system appears to contribute in the regulation of the expression of the Nar1 system. Its absence induced a 20-h lag time in nitrate reduction. At the gene level, the nar1 gene cluster is deeply downregulated by oxygen in the absence of the Nar1 system. In contrast, the absence of the Nar1 system did not affect the level of the nar2 transcripts. New knowledge generated in this study about the importance of the two dissimilatory (Nar) nitrate reductases in M. nitratireducenticrescens JAM1 could allow for 84 a better understanding of the denitrification pathway within the biofilm microbial population where strain JAM1 was isolated. 6.8 Funding This project was financially supported by a grant to RV from the Natural Sciences and Engineering Research Council of Canada and by scholarships to CM from the Fondation Universitaire Armand-Frappier and the Fonds de Recherche du Québec Nature et Technologies. Supercomputer infrastructure of Calcul Québec and Compute Canada was funded by the Canada Foundation for Innovation, Ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec and the Fonds de Recherche du Québec - Nature et technologies (FRQ-NT). 6.9 Conflict of Interest Statement The authors declare that the research was conducted in the absence of any commercial or financial relationships that could be construed as a potential conflict of interest. 6.10 Acknowledgment We thank Karla Vasquez and Marie-Christine Groleau for their technical assistance. 85 7. Présentation de l’article 2 Reduction of nitric oxide (NO) and nitrous oxide (N2O) by the methylotrophic, marine bacterium Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 Réduction de l’oxyde nitrique (NO) et de l’oxyde nitreux (N2O) par la bactérie marine et méthylotrophe Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 Florian Mauffrey, Philippe Constant, and Richard Villemur FM : contribution principale à l’élaboration et la réalisation des expériences et à la rédaction de l’article. PC : aide sur l’élaboration des expériences et conseils. RV : élaboration des expériences et rédaction de l’article. Soumis après corrections à Applied and Environmental Microbiology 86 7.1 Résumé Methylophaga nitratireducenticescens JAM1 est une bactérie marine isolée à partir d’un biofilm marin. Elle peut croître en conditions anaérobies en réduisant le nitrate en nitrite. Le nitrite produit n’est pas réduit en oxyde nitrique (NO), ce qui est corrélé avec l’absence d’une nitrite réductase dissimilatoire. Par contre, le matériel génétique nécessaire à la réduction de l’oxyde nitrique (Nor1 et Nor2) et de l’oxyde nitreux (N2O; Nos) est présent dans son génome. Dans cette étude, nous avons démontré que la souche JAM1 était capable de réduire le NO et le N2O en conditions aérobies et anaérobies. De plus, la souche JAM1 était aussi capable de croître en conditions anaérobies avec du N2O comme seule source d’énergie. Pendant l’étude, nous avons observés la capacité de la souche JAM1 à produire du N2O en phase stationnaire quand elle est mise en culture avec du nitrate. Nous avons trouvé que le nitrite était un intermédiaire clé de cette production. De même, de l’hydroxylamine est produite par la souche JAM1 et est liée à la production de N2O. Des expériences de marquage isotopique avec des cultures supplémentées en 15 NO3-- ou 15 NH4+ que plus de 95 % du N2O produit par la souche JAM1 provenait du nitrite. Par ailleurs, nous avons démontré que la succession des phases de production et de consommation du N2O en conditions anaérobies est corrélée avec des changements dans les niveaux d’expression des gènes nor et nos. Nos résutlats suggèrent que M. nitratireducenticrescens JAM1 peut participer à la réduction du NO et du N2O dans le biofilm. 87 7.2 Summary Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 is a marine methylotrophic bacterium isolated from a denitrifying biofilm. It can sustain growth under anaerobic conditions by reducing nitrate into nitrite. Nitrite is not reduced in nitric oxide (NO), which correlates with the absence of dissimilatory nitrite reductase. However, the genetic material necessary for the reduction of nitric oxide (Nor1 and Nor2) and of nitrous oxide (N2O; Nos) is present in its genome. In this study, we demonstrated that the reduction of NO and N2O occurred in strain JAM1 cultures under both aerobic and anaerobic conditions. Furthermore, strain JAM1 was also able to grow under anaerobic conditions using N2O as the sole energy source. During the investigation, we observed the ability of strain JAM1, when cultured with nitrate, to produce N2O during the stationary phase. Nitrite was found to be the key intermediate of this production. Additionally, hydroxylamine was produced by strain JAM1 cultures and was linked to N2O production. Isotopic labeling assays with 15 NO3−- or 15 NH4+-supplemented cultures revealed that more than 95 % of N2O produced by strain JAM1 originated from nitrite. Furthermore, we demonstrated that the succession of N2O-production and -consumption phases under anaerobic conditions correlated with changes in nor and nos gene expression levels. Our results suggest that M. nitratireducenticrescens JAM1 can participate in the reduction of NO and N2O in the biofilm. 88 7.3 Introduction Denitrification describes the successive reduction of nitrate (NO3−) into nitrite (NO2−), nitric oxide (NO), nitrous oxide (N2O), and nitrogen (N2) (Van Spanning et al., 2005). This dissimilatory process is used by bacteria for respiration in environments with low oxygen concentration and NO3− as the electron acceptor. The process is driven by the metalloenzymes NO3− reductase (Nar), NO2− reductase (Nir), NO reductase (Nor), and N2O reductase (Nos) (Einsle et al., 2004). As a facultative trait, denitrification is widespread across environments and performed by bacteria with diverse origins (Zumft, 1997). Although complete denitrification pathways exist in many organisms, some bacterial species are only capable of partial or incomplete denitrification. For example, Rhodobacter sphaeroides 2.4.1 can reduce all nitrogen oxides, except NO2−, while Neisseria meningitidis can only reduce NO2− and NO (Van Spanning et al., 2005). Other bacteria, such as Nitrosomonas europaea, have N2O as the final product of denitrification, which can be problematic in the environment, as N2O is a powerful greenhouse gas (K. A. Smith, 2010). The significance of an incomplete pathway is unclear and may depend upon the original habitat and environment of each bacterial strain. The intermediate NO is also a problem in denitrification because the molecule is highly toxic to microorganisms, inducing nitrosative stress in the cell (Poole, 2005). The reduction of NO is a key step in denitrification and is highly regulated by diverse sensors and regulators. No energy is usually produced from this reaction, and bacteria usually reduce NO for detoxification purposes (Mancinelli et al., 1983), although recent studies revealed that Nor could be coupled to proton transfer pathway and be electrogenic (AlAttar et al., 2015, Matsumoto et al., 2012). We have studied for many years the microbial ecology of a naturally occurring, multispecies-denitrifying biofilm that developed in a methanol-fed, fluidized denitrification system treating NO3−-contaminated sea water. This biofilm is composed at least 15 bacterial species (among the most abundant) and numerous protozoan (N. Labbé et al., 2003a, Laurin et al., 2008). Among these bacteria, Methylophaga spp. and Hyphomicrobium spp. composed more than 70% of the biofilm (N. Labbé et al., 2007). Two strains affiliated to these genera were isolated, characterized, and their genome sequenced. Hyphomicrobium nitrativorans NL23 is a methylotrophic Alphaproteobacterium that can perform complete reduction of NO3− into N2 (Martineau et al., 2013b). This correlates with the complete set of gene clusters found in its genome to 89 perform denitrification (Martineau et al., 2015, Martineau et al., 2013a). Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 is a marine methylotrophic Gammaproteobacterium that can grow under anaerobic conditions by the reduction of nitrate into nitrite (Villeneuve et al., 2013). Two Nar gene clusters are present in its genome, which we showed they both contribute to the nitrate reduction during strain JAM1 growth (Mauffrey et al., 2015). Nitrite reduction was never recorded in strain JAM1 cultures, which correlates with the absence of gene cluster encoding NO-forming nitrite reductase (nirK or nirS) in its genome (Auclair et al., 2010, Villeneuve et al., 2012). However, strain JAM1 genome contains gene clusters encoding the assimilatory, cytoplasmic NAD(P)H-NO3− and -NO2− reductases (NasA-NirBD), for the reduction of NO3− into ammonium (NH4+). In addition to NO3−-reduction systems, the strain JAM1 genome contains the genetic material required for NO and N2O reduction via two cNor (norQDBCRE and norCBQD clusters) and a Nos (nosRZDFYYL cluster). These gene clusters were shown to be transcribed (Mauffrey et al., 2015). These data suggest that M. nitratireducenticrescens JAM1 can reduce NO and N2O into N2. In this study, we investigated more thoroughly the capacity of strain JAM1 to reduce NO and N2O in pure culture, and use N2O as a source of energy for its growth. During this investigation, we noticed that strain JAM1 cultures generated N2O during the stationary phase. We further analyzed this phenomenon and found that NO 2− is a key intermediate of this production. Finally, we assessed the influence of N2O reduction and production on the gene expression level of the two norB, nosZ and nnrS, which encoded for a NO-sensitive regulator. Our results pointed out for the capacity of M. nitratireducenticrescens JAM1 to participate in the reduction of NO and N2O in the original denitrifying biofilm. 90 7.4 Materials and methods 7.4.1 Bacterial growth conditions M. nitratireducenticrescens JAM1 and the JAM1ΔnarG1narG2 double mutant were cultured in the American Type Culture Collection (ATCC, Manassas, VA, USA) Methylophaga medium 1403 (Mauffrey et al., 2015, Villeneuve et al., 2013). When needed, NO3− (NaNO3; Fisher, Ottawa, ON, Canada), NO2− (NaNO2; Fisher, Ottawa, ON, Canada), or hydroxylamine (NH2OH · HCl; Fisher, Ottawa, ON, Canada) were added to the medium. Medium (40 mL) was dispensed in a 720-mL bottle (680-mL head space), screwed with caps equipped with septum and autoclaved. After autoclaving, these filtersterilized solutions were added in the bottles: 120 µL methanol (final concentration 0.3%; 74.3 mM), 800 µL solution T [composed per 100 mL: 0.7 g KH2PO4, 10 g NH4Cl, 10 g Bis-Tris, 0.3 g ferric ammonium citrate (pH 8)], 400 µL Wolf’s mineral solution (ATCC; pH 8), and 40 µL vitamin B12 (0.1 mg/mL). The final concentration of ammonium (NH4+) in the regular 1403 medium was 21 mg-N vial-1 (20.9 mg-N.vial-1 from NH4Cl and 0.1 mgN vial-1 from ferric ammonium citrate). For anaerobic cultures, bottles were flushed with nitrogen for 20 min prior to autoclaving. When needed, N2O (purity 99.9%, Praxair, Mississauga, ON, Canada) and acetylene (10% vol/vol of headspace; (Praxair, Mississauga, ON, Canada) were injected in headspace before autoclaving. Acetylene is an inhibitor of nitrous oxide reductase and has been extensively used in N2O studies in order to observe N2O production in cells (Fedorova et al., 1973). Inoculum was made of fresh aerobic culture without NO3− to reach an optical density (OD600) of 0.025. Culture bottles were shaken at 150 rpm and 30°C in the dark. The capacity of strain JAM1 to reduce NO was tested with sodium nitroprusside (Sodium NitroPrusside hypochloride (SNP), purity ≥ 99.0 %, Sigma-Aldrich, St. Louis, MO, USA) as the NO source. Strain JAM1 was cultured in Methylophaga 1403 medium under aerobic conditions without NO3−, for 24 h. The cells were then centrifuged (8000 X g 5 min) and dispersed in fresh medium supplemented with 2 mM, 5 mM, or no SNP. Culture medium with 5 mM SNP and no biomass was also performed as control. Cultures were incubated under aerobic conditions, and N2O production was monitored. To investigate the potential role of NH4+ in N2O production, NH4Cl-free cultures were carried out under aerobic and anaerobic conditions using solution T containing no NH4Cl. Prior to inoculation, cells from start-up cultures were centrifuged and washed 91 three times with saline solution in order to remove any residual traces of NH4+. Bacterial growth was monitored by spectrophotometry (OD600). Bacterial flocs were dispersed with a Potter homogenizer prior to measurements, especially under aerobic conditions. Oxygen concentration in the headspace was monitored in cultures under aerobic conditions by gas chromatography equipped with a temperature conductivity detector (7890B series GC Custom, SP1 option 7890-0504/0537; Agilent Technologies, Mississauga, ON, Canada). 7.4.2 15N-labeling of N2O Strain JAM1 cultures were made with 22 mg-N.vial-1Na15NO3 (Sigma-Aldrich, St. Louis, MO, USA) in NH4Cl-free medium or with 22 mg-N.vial-1 Na14NO3 and 20.7 mgN.vial-1 15 NH4Cl (Sigma-Aldrich). Both cultures were carried out under anaerobic conditions, and 10% acetylene was added to allow N2O to accumulate. Cultures were made in triplicate. After 14 days of incubation, the headspace of each replicate was pooled, and 100 mL of the gaseous phase was sampled in Tedlar bags. N2O-isotope measurement was performed at the Environmental Isotope Laboratory (Earth & Environmental Sciences; University of Waterloo, ON, Canada) using a Trace Gas-GVI IsoPrime-Isotope Ratio Mass Spectrometry (TG-IRMS). Commercial N2O (purity 99.9%; Praxair, Mississauga, ON, Canada) was also analyzed as a control. Isotopic ratios of 45 [N2O]/44[N2O] and 46 [N2O]/44[N2O] were calculated for the condition with 22 mg-N.vial-1 Na14NO3 and 20.7 mg-N.vial-1 peak intensity measured for 46 [N2O], 45 [N2O] and 15 NH4Cl according to the 44 [N2O]. Isotopic ratio of 15 N/14N was derived from the previous results with Eq. 1. 15 Rs = where Rs is the sample isotopic ratio (%), N45+2[ 15N46 ] (1) 2 [ 14N44]+ 14N45 14 N45 is the quantity of 92 14 N in 45 [N2O] (mole), 15 N45 is the quantity of 15 N in 45 [N2O] (mole), 14 N44 is the quantity of 14 N in 44 [N2O] (mole) and 15N46 is the quantity of 15N in 46[N2O] (mole). 7.4.3 Measurements of nitrogenous compounds NO3− and NO2− concentrations were determined by ion chromatography using the 850 Professional IC (Metrohm, Herisau, Switzerland) with a Metrosep A Supp 5 analytical column (250 mm × 4.0 mm). N2O concentration was determined by gas chromatography. Headspace samples (10 mL) were collected with a Pressure Lok gastight glass syringe (VICI Precision Sampling Inc., Baton Rouge, LA, USA) and injected through the injection port of a gas chromatograph equipped with an electron-capture detector (7890B series GC Custom, SP1 option 7890-0504/0537; Agilent Technologies, Mississauga, ON, Canada). Reproducibility of the N2O analyses was assessed before each set of measurements by repeated analysis of certified N2O standard gas with standard deviations <5%. N2O standards (500 ppm and 250 ppm) were made by dilutions from 10,000 ppm N2O stock standard. The 10,000 ppm stock standard was obtained by injecting 1% of pure N2O (Praxair) in a 720 mL gastight bottle. Detection limit of the N 2O was <10 ppbv, corresponding to 0.3 nmol/vial in our bioassays. No significant N2O production was observed for blank experiments involving sterile media or empty glass bottles. The total quantity of N2O in the culture bottle (aqueous phase and headspace) (XN2O in µmole vial1 ) was calculated according to Eq. 2. 𝑋𝑁2𝑂 = 𝐻𝑎𝑃𝑎𝑉𝑙 + 𝑉 𝑉 𝑉𝑛 𝑔 (2) where Ha is the Henry constant for N2O (0.025 M/atm), Pa is the N2O partial pressure (atm), Vl is the volume of the liquid phase (0.04 L), V is the partial volume of N2O, Vn is the specific molar volume of the gas at atmospheric pressure and 20°C (24.055 L/mol), and Vg is the volume of the gaseous phase (0.68 L). XN2O was then converted (eq.3) in 93 mg-N vial-1 for easier calculation of mass balance with the other nitrogenous compounds: 𝑋𝑁 = 𝑋𝑁2𝑂 × Hydroxylamine concentration was 2𝑁 (3) 𝑁2 𝑂 measured using the indirect kinetic spectrophotometric determination technique from Afkhami et al. (2006). NH4+ concentration was determined by spectrophotometry with the following reaction: 100 µL sample, 1.7 mL deionized water, 0.1 mL 6% EDTA, 0.4 mL sodium salicylate/SNP solution (3.9 g NaC7H5O3 and 0.05 g Na2Fe(CN)5NO.2H2O in 100 mL deionized water), and 0.2 mL buffered hypochlorite [0.74 g NaOH, 1.3 g Na2HPO4, and 1.2 mL NaOCl 5% in 25 mL deionized water (pH 13)]. After 20-min incubation at 37°C, absorbance was read at 667 nm. 7.4.4 RNA extraction Anaerobic cultures of strain JAM1 were made in an NH4Cl-free 1403 medium supplemented with 22 mg-N.vial-1 NO3−. Cells were harvested at specific times, and RNA was immediately extracted using the PureLink RNA mini kit (Ambion Thermo Fisher Scientific, Burlington, ON, Canada). RNA extracts were treated twice with TurboDNase (Ambion), and RNA quality was verified by agarose gel electrophoresis. Absence of remaining DNA was checked by end-point polymerase chain reaction (PCR) amplification of the 16S rRNA gene using RNA extracts as the template. 7.4.5 Gene expression cDNAs samples were generated from the RNA using hexameric primers and the Reverse Transcription System from Promega (Madison, WI, USA) with 1 μg of RNA. Real-time quantitative PCR (qPCR) assays were performed with the Faststart SYBR Green Master (Roche, Basel, Switzerland) according to manufacturer instructions. All 94 reactions were performed in a Rotor-Gene 6000 real-time PCR machine (Corbett Life Science, Concorde, New South Wales, Australia), and each reaction contained 25 ng of cDNA and 300 nM of primers (Table 7.1). Genes tested were norB1 and norB2 (encoding the catalytic sub-units of nitric oxide reductase 1 and 2, respectively), nosZ (encoding the catalytic sub-unit of nitrous oxide reductase) and nnrS (encoding the NOsensitive regulator). PCR began with an initial denaturation step of 10 min at 95°C, followed by 40 cycles of 10 s at 95°C, 15 s at 60°C, and 20 s at 72°C. To confirm the purity of the amplified products, a melting curve was performed by increasing the temperature from 65°C to 95°C in increments of 1°C per step with a pause of 5 s for each step. All genes for each sample and standard were tested in a single run. The amplification efficiency was tested for each set of primer pairs by qPCR using a dilution of strain JAM1 genomic DNA as the template. The amplification efficiencies for all primer pairs varied between 0.9 and 1.1.Copy number of each gene was calculated according to standard curves using dilutions of strain JAM1 genomic DNA. In order to normalize gene expression of the different growth phases, results were expressed as copy number per dnaG copy number in each sample. Based on previous study (Mauffrey et al., 2015) dnaG had the lowest variability among the reference genes tested (dnaG, rpoD and rpoB in strain JAM1. dnaG encodes for a DNA primase and is present in one copy in strain JAM1 genome. RNA extraction and qPCR were performed with three independent biological replicates. The significance of the results was tested for each phase against pre-culture phase with a Student t-test. Table 7.1: PCR primers Primers norB1-510f norB1-635r norB2-334f norB2-449r nosZ-826f nosZ-952r dnaG-774f dnaG-894r nnrs-749f nnrs-848r Target gene norB1 norB2 nosZ dnaG nnrS Sequence (3'-5') CCTGATCGGTTTGGCTCTC CCCATGATCAATTCCCAGAC GGCAACAAGCTATTGGAGCA GTGGTGGTAAAGCGACCAGA GAGCGTGACTGGGTAGTCGT GTGTCAACTCGCTCCCTTTG CATCCTGATCGTGGAAGGTT GCTGCGAATCAACTGACGTA TGTTCGCCATTTCAGCAATA TAACCGATGTGCAAAGACCA 95 Source Mauffrey et al., 2015 Mauffrey et al., 2015 Mauffrey et al., 2015 Mauffrey et al., 2015 This study 7.5 Results 7.5.1 Reduction of NO and N2O by M. nitratireducenticrescens JAM1 Strain JAM1 was cultured with N2O under aerobic conditions with or without NO3−, or under anaerobic conditions in the presence of NO3− (Fig. 7.1A). A complete consumption of N2O was observed within 24 h of incubation in all cultures. Growth pattern of the two types of aerobic cultures was similar and reached a maximum OD600nm of ~1.3, whereas the anaerobic cultures reached a maximum OD600nm of ~0.35 (Fig. 7.1B). Although vials were capped in the aerobic cultures, the O2 concentration in the headspace (680 ml) did not show a significant decrease (T0hr = 20.4 ± 0.3 %; T100hr = 19.7 ± 0.9 %). Strain JAM1 was also cultured under anaerobic conditions without NO 3− and with high level of N2O as the sole energy source. Growth was observed, reaching a maximum OD600 of 0.22 ± 0.03 after 24 h of incubation (Fig. 7.1B). Control cultures under anaerobic conditions without NO3- showed a slight growth with a maximum OD600nm of ~0.09 (Fig 7.1B). In order to verify NO reduction by strain JAM1, N2O generation was monitored in aerobic cultures without NO3− supplemented with SNP used as the NO donor (Fig. 7.2). N2O started to accumulate in both 2 mM and 5 mM SNP-supplemented media after 24 h of incubation, reaching 7.9 ± 0.5 μg-N vial-1 and 14.5 ± 0.4 μg-N vial-1, respectively, after 168 h. Almost no N2O production was observed in strain JAM1 cultures without SNP or in the controls with non-inoculated culture medium supplemented with SNP or inoculated with autoclaved biomass. 96 Figure 7.1: Reduction of N2O by M. nitratireducenticrescens JAM1 and its growth on N2O. (A) Strain JAM1 was cultured with ~3-5 mg-N vial -1 -1 N2O under aerobic conditions with (22 mg-N vial ; − − square) or without (triangle) NO3 , or under anaerobic conditions with NO3 (circle). N2O concentration was measured at different time intervals. Controls were performed with non-inoculated culture medium - -1 (diamond). (B) Strain JAM1 was cultured under (i) aerobic conditions with NO 3 (22 mg-N vial ; square), (ii) - − anaerobic conditions with NO3 (triangle), (iii) anaerobic conditions without NO3 but with N2O-saturated - atmosphere (circle), and (iv) anaerobic conditions without NO 3 (diamond). Optical density was measured at different time intervals. Results were from triplicate cultures 97 7.5.2 Production of N2O by M. nitratireducenticrescens JAM1 After total consumption of N2O in 24 h in all cultures described in Figure 7.1, a net production of N2O was observed under aerobic and anaerobic conditions when NO3− was present. Under anaerobic conditions and after a period of N2O accumulation, net N2O consumption was observed again. Under aerobic conditions, N2O slowly and gradually accumulated. No N2O production was observed when NO3− was absent. To further investigate this phenomenon, M. nitratireducenticrescens JAM1 was cultured under aerobic or anaerobic conditions with 22 mg-N vial-1 NO3− for 4–5 days. Under aerobic conditions, N2O was detected during the stationary phase after 24 h of incubation and slowly accumulated in the medium afterward (Fig. 7.3A). No net N2O reduction was observed during this phase (production could have been higher than reduction), and the final concentration reached 0.14 mg-N vial-1 after 96 h of incubation. Under anaerobic conditions, N2O production started at the beginning of the stationary growth phase (~30 h) and reached 0.79 mg-N vial-1 after 60 h of incubation (Fig. 7.3B). Unlike aerobic cultures, N2O was completely reduced after 120 h. No significant reduction of NO2− was observed under these conditions. In the presence of 10% acetylene, no further N2O reduction was observed in anaerobic cultures due to the inhibition by acetylene, and N2O accumulated. However, the N2O production rate was lower relative to that observed in acetylene-free cultures, with a N2O production of 0.66 mg-N vial-1 after 250 h (Fig. 7.4). 98 Figure 7.2: Reduction of NO by M. nitratireducenticrescens JAM1 − Strain JAM1 was cultured under aerobic conditions without NO3 and with 2 mM (square), 5 mM (triangle), or no (circle) sodium nitroprusside. N2O concentration was measured at different time intervals. Controls with 5 mM SNP in non-inoculated culture medium (diamond) and in culture medium inoculated with autoclaved biomass (white diamond) were also performed. Results were from triplicate cultures. 99 − -1 − same conditions. Results were from triplicate cultures. In panel D, asterisks indicate the sampling times for RNA extraction (see Figure 7). (circle), NO2 (triangle), and N2O (square) concentrations were measured at different time intervals. Growth patterns were similar to that observed in Figure 1B under the − Strain JAM1 was cultured under aerobic or anaerobic conditions with NO 3 (22 mg-N vial ) in regular 1403 medium (A, B) or in NH4Cl-free 1403 medium (C, D). NO3 Figure 7.3: Production of N2O by M. nitratireducenticrescens JAM1. 100 7.5.3 Role of NO3− and NO2− in N2O production Strain JAM1 and the JAM1ΔnarG1narG2 double mutant were cultured with 16.8 mg-N vial-1 NO3− under aerobic conditions. The JAM1ΔnarG1narG2 mutant lacks functional Nar-type NO3− reductases and cannot grow under anaerobic conditions (Mauffrey et al., 2015). Growth of strain JAM1 and the mutant was similar to that observed for strain JAM1 in Figure 7.1B under the same conditions. After 96 h of incubation, strain JAM1 completely reduced NO3− into NO2− and produced 0.14 mg-N vial-1 of N2O (Table 7.2). As expected, NO3− was not reduced, and NO2− was not produced by JAM1ΔnarG1narG2. Contrary to the wild type strain, the mutant did not produce N2O. The influence of NO2− was also tested. Because toxicity of NO2− was attested from 0.36 mM (0.2 mg-N vial-1) for strain JAM1 (Auclair et al., 2010), strain JAM1 and the mutant were cultured without NO3− under aerobic conditions to allow biomass growth. After 24 h, 4.7 mg-N vial-1 NO2− was added to the cultures and incubated for another 72 h. Both strains produced 0.11 mg-N vial-1 and 0.18 mg-N vial-1 of N2O, respectively, which was similar to N2O concentrations produced by strain JAM1 under aerobic conditions with NO3− (Table 7.2). Table 7.2: Reduction of nitrate, nitrite and production of N2O by strain JAM1 and the JAM1ΔnarG1narG2 double mutant. -1 Concentrations of nitrate, nitrite and nitrous oxide (mg-N vial ) were measured after 96 h (OD600nm ~ 1.2) of incubation in strain JAM1 and JAM1ΔnarG1narG2 cultures under aerobic conditions with (A) 16.8 mg-N vial 1 − -1 − NO3 added at T0h or (B) 4.7 mg-N vial NO2 added at T24h. Results are from triplicate cultures. Strain JAM1 JAM1ΔnarG1narG2 JAM1 JAM1ΔnarG1narG2 Conditions A A B B Nitrate 0.17 ± 0.06 17.1 ± 0.1 0 0 101 Nitrite 16.6 ± 0.7 0.22 ± 0.22 4.25 ± 0.09 4.87 ± 0.39 N2O 0.14 ± 0.01 0.004 ± 0.002 0.11 ± 0.03 0.18 ± 0.02 - Figure 7.4: Production of N2O by M. nitratireducenticrescens JAM1 in presence of acetylene. − -1 Strain JAM1 was cultured under anaerobic conditions with NO3 (22 mg-N vial ) and 10% acetylene in regular 1403 medium (triangle), and N2O concentrations were measured at different time intervals. Controls were performed with non-inoculated culture medium (square). Results were from triplicate cultures. 7.5.4 Influence of NH4+ in N2O production The original 1403 medium recommended by the ATCC for culturing Methylophaga spp. contained 20.9 mg-N vial-1 NH4Cl. In order to investigate the influence of NH4+ on N2O production, strain JAM1 was cultured with 22 mg-N vial-1 NO3− under aerobic or anaerobic conditions in 1403 medium containing no NH4Cl. The only other source of NH4+ in the medium was from ferric ammonium citrate (0.13 mg-N vial-1). Even in absence of NH4Cl in the culture medium, growth in both conditions was similar to that observed in Figure 7.1B. Under aerobic conditions, N2O was observed after 48 h of incubation in NH4Cl-free cultures (Fig. 7.3C), after which it slowly accumulated and reached a concentration of 0.05 mg-N vial-1. Unlike regular cultures (Fig. 7.3A), NO3− was not completely reduced under NH4Cl-free conditions, and N2O production was 67% lower. No significant reduction of NO2− was observed. Nitrogen assimilation by the 102 biomass could account for the difference in mass balance between nitrate (22 mg-N vial1 ) and nitrite (13 mg-N vial-1), as nitrate was the only nitrogen source in the medium. Under anaerobic conditions, NH4Cl-free cultures showed a net N2O production and reduction profile similar to the N2O profile observed in regular cultures (Fig. 7.3D), although with lower N2O concentrations being detected during the accumulating phase. NO2− reduction was observed in NH4Cl-free cultures, contrary to the regular cultures, with 37% reduction after 168 h. NH4+ concentration was measured in strain JAM1 cultures under aerobic or anaerobic cultures in NH4Cl-free medium (Fig. 7.5). No measurements were performed on the regular 1403 medium, as NH4+ is present in excess in this medium. No NH4+ was present after 24 h of incubation under anaerobic conditions, and decreased from 0.07 mg-N vial-1 to 0.04 mg-N vial-1 in 24 h under aerobic conditions. Under aerobic conditions, NH4+ concentration increased from 24 h to 48 h to reach a level of ~0.16 mgN vial-1 after 100 h of incubation. Under anaerobic conditions, NH4+ concentration increased from 24 h to 48 h and was maintained at ~0.07 mg-N vial-1 until the end of the experiment. The concentration of hydroxylamine (NH2OH) was measured in strain JAM1 cultured in the regular 1403 medium under different conditions. Barely any NH 2OH was detected when strain JAM1 was cultured under aerobic conditions without NO3− (Fig. 7.6). In the presence of 22 mg-N vial-1 NO3− (and eventually NO2−), both aerobic and anaerobic conditions led to the production of NH2OH up to 0.81 and 0.96 mg-N vial-1, respectively. This represented approximately 3.7% and 4.4% of the starting NO 3concentration. Then, NH2OH concentrations stabilized with ~0.8 and ~0.65 mg-N vial-1 for aerobic and anaerobic conditions, respectively. Strain JAM1 was then cultured with 8 mg-N vial-1 NH2OH under aerobic conditions in the regular 1403 medium without NO3−. Under these conditions, N2O was produced, with an accumulation of 0.25 mg-N vial-1 after 72 h (data not shown). Isotopic labeling with 15 NH4+ was performed to assess the involvement of NH4+ in the generation of N2O under anaerobic conditions, as suggested by the results with hydroxylamine. Strain JAM1 was cultured under anaerobic conditions with 22 mg-N vial-1 NO3−, 20.7 mg-N vial-1 15 NH4+, and acetylene to block the reduction of N2O into N2. Unfortunately, strain JAM1 cannot be cultured without NO3− under anaerobic conditions. The 45 [N2O]/44[N2O] and 46 [N2O]/44[N2O] ratios were 0.008 and 0.0165, respectively; with 103 the isotopic ratio of 15 N/14N of 0.020418. As nitrate was provided in the medium, the proportion of labeled N2O that originated from 15 NO3− naturally present in sodium nitrate was calculated. We considered the preferential reduction of 14 N-NOx by denitrification enzymes as negligible in our calculations (delta values ranging from -10 ‰ and -40 ‰) (Snider et al., 2009). By subtracting the natural isotopic ratio of the supplemented NO3− (15N/14N = 0.0036765) from that of the culture (15N/14N = 0.020418), the isotopic ratio issued from 15 NH4+ is 0.0167415, which represent 1.65% of total N2O. As control, strain JAM1 cultured under anaerobic conditions with 15 NO3− in NH4Cl-free medium with acetylene showed, as expected, all N2O recovered in 46[N2O]. + Figure 7.5: NH4 concentration in M. nitratireducenticrescens JAM1 cultures. Strain JAM1 was cultured under aerobic (circle) or anaerobic (square) conditions in NH 4Cl-free 1403 + medium, and NH4 concentration was determined at different time intervals. Results were from triplicate cultures. 104 7.5.5 Gene expression Strain JAM1 was cultured in NH4Cl-free medium with 22 mg-N vial-1 NO3− and under anaerobic conditions. For RNA extraction, cells were harvested at four different phases (Fig. 7.3B): 1) T0 in the pre-cultures, 2) during the growth phase with no N2O production, 3) during the N2O-production phase, and 4) during the N2O-consumption phase (Fig. 7.3D). The relative transcript levels of norB1, norB2, nnrS, and nosZ were quantified in these samples. NnrS is a NO-sensitive regulator implicated in the regulation of NO-response proteins such as nitric oxide reductases (Bartnikas et al., 2002, Stern et al., 2013) The norB1 and nnrS expression patterns were similar, with the highest expression levels being observed during the N2O-production phase (Fig. 7.7). The norB2 expression level was stable, except during the initial phase, where it was significantly lower. Except for the pre-cultures, the norB2 transcript level was always lower than those detected for norB1. The most highly expressed gene among the four tested in the pre-culture and during the initial phase was nosZ, but no significant changes in its expression level were reported. 7.6 Discussion Our results demonstrated that M. nitratireducenticrescens JAM1 can reduce NO and N2O, as predicted by the genome sequence (Mauffrey et al., 2015, Villeneuve et al., 2013) and by the detection of norB and nosZ transcripts using qPCR or transcriptome analysis (Mauffrey et al., 2015). N2O reduction occurred under both aerobic and anaerobic conditions during the growth phase, and strain JAM1 was also able to grow under anaerobic conditions using N2O as the sole energy source. Many bacteria grow on N2O, including Wolinella succinogenes and Pseudomonas denitrificans being the first bacterium reported to grow with N2O as the sole electron acceptor (Bazylinski et al., 1986, Koike et al., 1975, Yoshinari, 1980). M. nitratireducenticrescens JAM1 was thought to participate uniquely in the reduction of NO3− into NO2− in the denitrifying biofilm portion of the denitrification system. It was previously proposed that NO 2− reduction to N2 was carried out by H. nitrativorans NL23, the second most represented bacterium in the biofilm (Auclair et al., 2012, N. Labbé et al., 2007). The ability of strain JAM1 to reduce NO and N2O and to grow on N2O suggests that the bacterium could 105 participate in the reduction of NO and N2O during the denitrification process occurring in the biofilm. During the investigation of N2O reduction by strain JAM1 under anaerobic conditions and in the presence of NO3−, we observed the resurgence of N2O during the stationary phase after its complete reduction during the growth phase. This production also occurred when NO3− was present in the culture medium in absence of N2O during the stationary phase under both aerobic and anaerobic conditions. This characteristic was found in several other N2O-producing bacteria, such as Escherichia coli and Serratia marcescens (Bleakley et al., 1982). Contrary to the anaerobic cultures with NO3−, where the produced N2O was subsequently reduced, such reduction did not occur under aerobic conditions during the stationary phase, and N2O slowly accumulated in the aerobic cultures. However, the N2O production was lower under aerobic conditions relative to anaerobic conditions, suggesting that oxygen could inhibit both N2O production and reduction during the stationary phase. The successive reduction of NO3−, NO2−, NO, and N2O during the denitrification process is highly regulated by oxygen and nitrogen oxides concentration in the environment, and especially by NO3−/ NO2− and NO (Zumft, 1997). Gilberthorpe et al. (2008) demonstrated that Salmonella enterica serovar typhimurium produced significant levels of NO from NO2− under anaerobic conditions and that the Nar system (narGHJI) was involved under the control of the oxygen sensor FNR. This has also been demonstrated for other bacteria, including E. coli (Corker et al., 2003, Ji et al., 1988). This mechanism seems unlikely in strain JAM1, as the doubleknockout mutant JAM1ΔnarG1narG2, lacking the two dissimilatory NO3− reductases, was still able to produce N2O under aerobic conditions when only NO2− was added to the cultures. Rowley et al. (2012) suggested that N2O could be produced during NO3− reduction into NO2− by the Nar system in Salmonella enterica serovar typhimurium. This mechanism could occur in strain JAM1 but would represent a minor source of N2O. Indeed, the level of N2O production in the cultures supplemented with nitrate was similar to that supplemented with only nitrite (Table 7.2). Our results suggest that, NO3- is not directly involved in the N2O production process unlike NO2- which appears essential for N2O production. 106 Figure 7.6: Hydroxylamine production in M. nitratireducenticrescens JAM1 cultures. − Strain JAM1 was cultured under aerobic conditions without (circle) or with NO 3 (square), and under − anaerobic conditions with NO3 (triangle), and hydroxylamine concentration was measured at different time intervals. Results were from triplicate cultures. NH4+ is also present in the Methylophaga 1403 medium and could have influenced the production of N2O. Production and reduction of N2O was similar in NH4Clfree cultures to that observed in regular cultures under aerobic and anaerobic conditions, although N2O production was lower in the NH4Cl-free cultures, suggesting that NH4+ may influence this production. The reduction of NO2- in NH4Cl-free medium under anaerobic conditions could be explained by the activities of the assimilatory, cytoplasmic NAD(P)HNO3− and -NO2− reductases (NasA-NirBD), which are encoded in strain JAM1 genome. Indeed, NH4+ accumulation was observed in the stationary phase in NH4Cl-free cultures. NO2− reduction was not observed in strain JAM1 cultured in the regular 1403 medium probably because this medium contains high level of NH4+, which is known to inhibit the assimilatory pathway (Flores et al., 2005). We observed NH2OH production under both anaerobic and aerobic growth conditions when NO2− (from NO3− reduction) was present, and N2O was produced when 107 NH2OH was added to the medium without the presence of NO2−. N2O can be generated as a by-product of hydroxylamine oxydoreductase (HAO) activities in ammonia oxidizing bacteria (Stein, 2011). We did not expect strain JAM1 to exhibit nitrification activities because it required aerobic conditions, and information from the strain JAM1 genome did not reveal the presence of gene clusters encoding putative HAO. Furthermore, the isotopic labeling assays with 15 NH4+ clearly showed that NH4+ is not a preferential intermediate of N2O production. However, a small proportion (1.65%) of labeled N2O originated from 15 NH4+. Tanimoto et al. (1992) described a biotic phenomenon called co- denitrification, involving inorganic NH4+ and NO2− to form N2O. This occurs in the strict presence of NO3− or NO2− and leads to hybrid N2O, where the N atoms are derived from NH4+ and NO2−. Such reactions could have occurred in strain JAM1 cultures, as the 45 [N2O]/44[N2O] ratio was 0.008. However, other types of NH4+ transformation into N2O were occurring, given that the 46 [N2O]/44[N2O] ratio at 0.0165 was considerably higher than the natural isotopic signature of nitrogen and two-fold higher than the 45 [N2O]/44[N2O] ratio. Therefore, the production of N2O by strain JAM1 appeared to occur through a combination of different pathways, with NO2− serving as an obligate reagent. NO2− can be reduced into NH4+ via the assimilatory, cytoplasmic NAD(P)H- or ferodoxin- NO2− reductase. In this process, NO and hydroxylamine are intermediates during the reduction. As mentioned before, the strain JAM1 genome contains a gene cluster encoding the NAD(P)H-NO3− and -NO2− reductases (NasA-NirBD). NO and hydroxylamine could have been produced in strain JAM1 cultures by incomplete NO2− reduction into NH4+ by the NasA-NirBD system (Kuznetsova et al., 2004, Stach et al., 2000). However, we cannot rule out that unknown oxidoreductases carry these activities in strain JAM1 (Maia et al., 2015). The expression of genes of interest was monitored during four different phases under anaerobic culture conditions. NnrS is a protein involved in defense against nitrosative stress in cells and is positively regulated by the presence of NO (Bartnikas et al., 2002, Stern et al., 2012, Stern et al., 2013). Therefore, nnrS expression reflects NO concentration in the medium and can be used as a marker of NO presence. Higher expression of nnrS during N2O production strongly suggests that NO is produced during this phase. This correlated with higher expression of norB1, which can also be regulated by NO-sensitive regulators such as NnrS or NorR (Spiro, 2012). Moreover, the increase in norB1 expression can be directly linked to the observed N2O production. During the 108 N2O-reduction phase, only norB1 expression was decreased and could have changed the balance between N2O production and reduction. As nosZ expression is mainly triggered by the presence of O2, the stable expression of this gene under constant anaerobic conditions was not surprising (Spiro, 2012). Interestingly, norB2 expression was not affected by the presence of NO, unlike norB1. This suggests a putative different regulation mechanism for this gene, such as observed with narG1 and narG2 in a previous study (Mauffrey et al., 2015). Finally, the succession of the different phases of N2O production/reduction correlates with the presence of NO through an increased expression of nnrS, which strongly suggest that NO is an intermediate in N2O production in strain JAM1. Figure 7.7: Relative transcript levels of norB1, norB2, nnrS, and nosZ. -1 − Strain JAM1 was cultured under anaerobic conditions in NH4Cl-free 1403 medium with 22 mg-N vial NO3 . Growth patterns were similar to that observed in Figure 1B under the same conditions with regular 1403 medium. Samples were taken from the pre-culture and during the growth phase (no N2O production), the N2O-production phase, and the N2O-consumption phase (see Figure 3D), from which total RNA was extracted. Gene expression levels of norB1, norB2, nnrS and nosZ were reported as gene copy number per copy of dnaG (reference gene). Student tests were performed for each phase in comparison to pre-culture phase. *: 0.05<P<0.01; **: 0.01<P<0.001. Results were from triplicate cultures from different inoculum. 109 7.7 Conclusion In addition to reduced NO3− into NO2−, M. nitratireducenticrescens JAM1 is capable of NO and N2O reduction. N2O production in strain JAM1 could originate from abiotic transformations of NO2− into NO or by incomplete NO2− reduction into NH4+ by the assimilatory, cytoplasmic NAD(P)H-NO2− reductase. Nevertheless, a small portion of the N2O produced appeared to originate from NH4+; however, the actors in this pathway remain unknown. Our results enable a better understanding of the ecophysiology role of M. nitratireducenticrescens JAM1 in the original denitrifying biofilm. H. nitrativorans NL23 was believed to be the main actor in the sequential reduction of NO 2− to N2. With the present results, it appears that M. nitratireducenticrescens JAM1 had a more important role in the denitrification process by participating in the reduction of NO3-, NO and N2O in the biofilm. Funding information This project was financially supported by a grant to RV from the Natural Sciences and Engineering Research Council of Canada (#155558). Acknowledgment We thank Karla Vasquez for her technical assistance. 110 8. Résultats supplémentaires M. nitratireducenticrescens JAM1 est la bactérie dominante du biofilm. Elle possède donc un grand rôle dans son fonctionnement, que ce soit au niveau de la dénitrification ou d’autres voies métaboliques. Les articles précédents s’appuient sur des cultures axéniques et ciblent la voie de dénitrification en particulier. Or le comportement d’une bactérie (par rapport à l’expression de ses gènes) n’est pas le même d’une culture pure à une vie en communauté dans un biofilm. De plus, il est supposé que la souche JAM1 ait un rôle important dans la défense contre le stress osmotique grâce à la synthèse d’ectoine et dans la production d’EPS servant de matrice au biofilm. Grâce aux méthodes de transcriptomiques décrites précédemment, il est possible d’étudier la transcription des gènes de la souche JAM1 parmi toutes les espèces bactériennes présentes dans le biofilm et de la comparer à la transcription de ses gènes en culture pure. 8.1 Matériels et méthodes 8.1.1 Cultures et conditions de croissance Les conditions de culture axénique sont décrit dans Mauffrey et al. (2015). Le protocole de transcriptomique est détaillé dans les annexes. Pour les cultures en biofilm, le milieu de culture utilisé était le milieu d’eau de mer artificiel (ASW; 1L de milieu) : 27.5 g NaCl, 10.68 g MgCl2*6H2O, 2 g MgSO4*7H2O, 1 g KCl, 0.5 g CaCl2, 456 μL de FeSO4*7H2O 4 g/L, 5 mL de KH2PO4 51,2 g/L, 5 mL de Na2HPO4 34 g/L. Des éléments (FeSO4*7H2O 0.9 g/L, CuSO4*5H2O 0.03 g/L et MnSO4*H2O 0.2 g/L) ont été ajoutés et le pH ajusté à 8. Du méthanol filtré et stérilisé (Fisher Scientific) a été ajouté dans chaque culture de manière à respecter un ratio C/N de 1.5. Soixante ml de milieu stérile furent distribués dans des vials sérologiques stériles contenant 20 supports neufs « Bioflow 9 mm » (Rauschert, Steinwiessen, Allemagne) préalablement lavés avec du HCl 10% (v/v) pendant 3 heures puis rincés avec de l’eau et autoclavés. Les vials ont été purgés de tout oxygène présent pendant 10 min avec de l’azote gazeux (Praxair) et scellés avec des bouchons stériles munis de septums. 111 De la biomasse a été prélevée sur des supports à biofilm provenant du Biodôme et dispersée dans le milieu ASW à 0.08 g (poids sec)/mL. Celle-ci (5 mL/vial, 0.4 g de biofilm) a été ensuite distribuée à l’aide d’une seringue et d’une aiguille 18G11/2 dans les vials contant les 60 mL d’ASW et les 20 supports à biofilm. Les vials furent ensuite cultivés selon les conditions de culture suivantes : milieu S3 (300 mg-N, 23°C), milieu S4 (900 mg-N, 30°C) et milieu S5 (300 mg-N, 30°C, 0% NaCl). En moyenne une fois par semaine, les 20 supports furent prélevés, lavés avec précautionsafin de retirer l’excès de milieu et les bactéries non attachées au biofilm, puis transférés dans un vial contenant du milieu frais avec les mêmes conditions. Du méthanol et du nitrate furent ajoutés quand nécessaire si le nitrate était complètement consommé. 8.1.2 Extraction de l’ARN et analyses bioinformatiques Pour la condition de culture axénique, l’ARN a été extrait de 3 cultures différentes tel que décrit dans Mauffrey et al. (2015). Pour la condition de culture en biofilm, la biomasse a été prélevée de 3-4 supports, pour chaque condition de culture, après 5 étapes de repiquages et dispersée dans une solution d’extraction. Chaque conditions de culture du biofilm présente donc un seul réplicat. Les étapes d’extractions sont décrites dans Mauffrey et al. (2015). L’ARN extrait a été envoyé pour séquençage par Illumina (Genome Quebec Innovation Center, Montreal QC, Canada). L’analyse bioinformatique a été réalisée sur le serveur Briarée de l’Université de Montréal, géré par Calcul Québec et Compute Canada. L’alignement sur génome ainsi que la standardisation (RPKM) a été réalisé selon le protocole le pipeline situé en annexe. Pour la condition en culture axénique, les reads de chaque gène ont été moyenné entre les 3 réplicats afin de n’avoir qu’un réplicat que l’on puisse comparer avec les conditions de culture en biofilm. Le test statistique NOISeq-SIM a été utilisé afin de comparer les expressions des différentes conditions en simulant des réplicats. Le protocole est décrit dans le pipeline situé en annexe. Un facteur q de 0,9 a été choisit comme limite pour la significativité des expressions différentielles. Finalement, KeggArray a été utilisé afin de déterminer le nombre de gène surexprimés ou sousexprimés dans différents métabolismes. Un facteur d’expression différentielle supérieur à 2 ou inférieur à 0,5 a été choisit afin de considérer la différence d’expression biologiquement significative. 112 8.2 Résultats et discussion Les expressions relatives des gènes d’intérêts sont listées dans le Tableau 1. La condition « culture axénique » a été considérée comme référence. On peut voir que de manière générale, la voie de réduction du nitrate était surexprimée dans les trois conditions de culture en biofilm. Seul l’opéron narK1K2GHJI[1] était 4.5 fois moins exprimé dans la condition S4 par rapport à la culture pure. Par contre, narXL était environ 2 fois moins exprimé dans toutes les conditions de culture des biofilms. La baisse d’expression de narXL est probablement due à une faible concentration en nitrate au moment du prélèvement de biomasse. Cela est contradictoire avec l’augmentation d’expression observé pour les nitrate réductases et suggère que d’autres facteurs de régulation interviennent dans le biofilm. La voie d’assimilation du nitrite par NirBD était très fortement surexprimée dans toutes les conditions de culture. L’ammonium, essentiel à la croissance bactérienne, est présent en grande quantité dans le milieu 1403 utilisé dans les cultures pures. Dans le milieu ASW, aucun NH4+ n’est ajouté, obligeant les bactéries à chercher leurs NH4+ dans une autre source azotée comme le nitrate et le nitrite. Il n’est donc pas étonnant de voir nirBD fortement surexprimé dans ces conditions. Une légère surexpression a été observée pour le système de réduction de l’oxyde nitrique alors que les régulateurs nnrS et norR ont présenté une légère baisse d’expression. Cela suggère que le NO ne s'accumule pas plus dans le biofilm que dans la souche JAM1. Cependant, la souche JAM1 semble avoir une activité plus forte de réduction du NO, ce qui suggère à nouveau la présence d’un régulateur présent dans le biofilm et pas dans la culture pure. Cela conforte également l’hypothèse stipulant que la souche JAM1 participe à la réduction du NO dans le biofilm. nosZ a présenté une faible baisse d’expression, ce qui est en accord avec une plus faible expression de nnrS, qui est un régulateur connu de la réduction du N2O. Aucun changement significatif n’a été observé dans la voie de synthèse de l’EPS. Cela suggère que la souche JAM1 ne synthétiserait pas plus d’EPS en biofilm qu’en culture pure. Cependant, les extractions ont été réalisées sur des biofilms matures dont la croissance était plus ou moins achevée. Il est donc possible que la souche JAM1 participe plus activement à la mise en place de la matrice extracellulaire lors de la croissance du biofilm. La méthanol déshydrogénase présente une expression similaire dans les biofilms et dans la souche sauvage, démontrant une utilisation identique du méthanol dans toutes ces conditions. Le gène de l’ectoine-L-synthase est moins exprimé dans toutes les conditions de culture 113 du biofilm par rapport à la culture pure mais présente une forte variabilité. Cela est logique, car l’ectoine est une molécule ayant des effets osmo-protecteurs. Or le milieu 1403 et le milieu AW sont deux milieux concentrés en sels, ce qui signifie que la souche JAM1 a le même besoin d’ectoine dans les deux cas. La légère baisse d’expression peut être attribuée à une protection supplémentaire apportée par la structure même du biofilm. Par contre, il est surprenant d’observer une plus forte expression dans le milieu S5 (0% NaCl) par rapport aux milieux S3/S4 (concentration normale en NaCl). On peut également considérer le nombre de gènes surexprimés ou sousexprimés afin d’avoir une vision plus générale de l’impact des conditions de culture sur la bactérie (Fig. 8.1). Globalement, on peut voir que les métabolismes liés à l’azote, au carbone, les transporteurs ABC et les systèmes à deux composants sont plus exprimés en conditions biofilm qu’en cultures pures. Cela démontre une plus grande activité de la bactérie dans le biofilm, potentiellement liée à des interactions spécifiques avec son milieu et avec les autres membres de la communauté microbienne. Étant issu du biofilm à l’origine, il est possible que des facteurs présents dans ce milieu, et pas en culture pure, stimulent différents métabolismes chez la souche JAM1. A l’inverse, on peut voir que le métabolisme des peptides et la maintenance cellulaire étaient sous-régulés dans les biofilms. Ces deux métabolismes étant reliés à la croissance bactérienne, il n’est pas surprenant d’observer cette différence, étant donné que de la biomasse mature fut prélevée pour le biofilm (peu ou pas de croissance), alors que pour la culture pure, le prélèvement fut effectué en fin de période de croissance. On peut également remarquer un plus grand nombre de gènes surexprimés dans le milieu S5 par rapport à S3 et S4, au niveau du métabolisme de l’azote, mais surtout au niveau du système de sécrétion. Hyphomicrobium nitrativorans NL23 est une bactérie ne tolérant pas les fortes concentrations de sel (Martineau et al., 2013b) et s'est donc mieux développé dans le milieu S5 (0% NaCl). Il y a donc une plus grande production d’oxydes d’azote dans ce milieu (N2O mais surtout NO), ce qui pourrait stimuler plus fortement tout le métabolisme lié à l’azote de la souche JAM1. Le système de sécrétion est surement stimulé à cause du manque de sel, le manque inhabituel de sel obligeant la souche JAM1 à secréter des molécules dans son milieu pour compenser. 114 Table 8.1 : Ratio d’expression de différents gènes d’intérêt de JAM1 pour les cultures en biofilm par rapport à la culture pure. Fonctions Protéines Milieux biofilm S3 S4 S5 Nitrate NarK1K2GHJI[1] Q7A_444 a Q7A_449 1,06 0,22 2,66 NarK12f Q7A_479 2,38 2,59 2,20 NarGHJI[2] Q7A_481 a Q7A_484 3,51 3,52 2,85 NarXL Q7A_441, Q7A_442 0,59 0,58 0,63 NirBD Q7A_2620, Q7A_2621 17,8 31,0 41,3 NsrR Q7A_409 2,73 1,90 2,13 NsrR Q7A_67 1,27 1,47 0,17 NorBC[1] Q7A_433, Q7A_434 1,11 1,24 0,23 NorBC[2] Q7A_487, Q7A_488 3,25 4,72 2,76 NnrS Q7A_438 0,87 0,87 0,87 NorR Q7A_435 0,63 0,64 0,13 Q7A_459 0,60 0,55 0,39 Q7A_2765 1.15 0.98 0.94 Q7A_2032 0,90 0,98 0,83 1,27 1,34 1,17 0,93 1,40 1,52 0,61 0,64 0,48 0,14 0,26 0,74 Nitrite Oxyde nitrique Oxyde nitreux NosZ Carbone Méthanol déshydrogénase EPS Conversion du glucose Polymérisation sucre Q7A_678, Q7A_792, Q7A_1018, Q7A_1023, Q7A_1062, Q7A_1085, Q7A_1138, Q7A_1140, Q7A_2895, Q7A_219 Q7A_791, Q7A_1016, Q7A_1093, Q7A_1094, Q7A_1104, Q7A_1108, Q7A_1109, Q7A_1411, Q7A_1413, Q7A_1417, Q7A_1420, Q7A_1421, Q7A_1424, Q7A_1425, Q7A_1432, Q7A_1435, Q7A_1436, Q7A_2382, Q7A_2388, Q7A_2434, Q7A_705 Q7A_2356, Q7A_2893, Q7A_153, Q7A_2302, Q7A_2335 Ectoine Ectoine-L-synthase Q7A_1477 Synthèse d'UDP-Glc Transfert des sucres 115 Système à Transporteurs Métabolisme Métabolisme deux composants ABC carbone azote S3 Maintenance Métabolisme Système de cellulaire des peptides secrétion S3 S4 S5 S3 S4 S5 S3 S4 S5 S3 S4 Surexprimés S5 Sous-exprimés S4 S5 S3 S4 S5 S3 S4 S5 -40 -20 0 20 40 60 80 Figure 8.1 : Nombre de gènes dont la régulation est significativement différentes (q > 0,9 ; NOISeq-SIM) chez JAM1 dans les cultures en biofilms par rapport à la culture pure. 116 9. Discussion Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 est une bactérie qu'on ne peut pas qualifier de dénitrifiante car elle est incapable de réduire le nitrite en NO, coupant ainsi sa voie de dénitrification en deux parties. Elle possède néanmoins une grande capacité à réduire le nitrate et à pouvoir croître grâce à cette réaction, ce qui (entre autres choses) fait d’elle une espèce unique du genre Methylophaga. Les mutants knockout de narG1 et narG2 ont permis d’en apprendre plus sur le rôle particulier de chacune des nitrate réductases de la souche JAM1 (article 1). Malheureusement l’étude n’est pas complète car il fut impossible de complémenter les souches mutantes du fait de l’incompatibilité des plasmides testés, mais aussi de la taille de l’opéron à intégrer. Néanmoins, il est permis de penser que la complémentation de ces souches n’aurait pas apporté beaucoup d’informations complémentaires, les nitrate réductases étant très bien caractérisées (Einsle et al., 2004, Zumft, 1997). La seule information utile qu’il aurait été possible de retirer d’une complémentation est l’impact des transporteurs dans le taux de réduction du nitrate. En effet, la mutation du gène narG1 pourrait potentiellement affecter la transcription des transporteurs narK1K2 situés en amont dans le même opéron (Maloy et al., 1993). Malgré cela, d’autres transporteurs sont également présents dans le génome, et leur nombre pourrait être suffisant pour assurer une efficacité maximale au niveau du transport du nitrate et du nitrite (Moir et al., 2001). Les différences d’efficacité entre les deux nitrate réductases soulignent leurs probables origines différentes (Fig. 6.3). Elles contribuent néanmoins toutes les deux à la croissance cellulaire. Si on regarde le taux de croissance spécifique (μmax/ks) de chaque mutant, on retrouve des valeurs similaires à celles de la souche sauvage (Table 6.3). Cette différence d’efficacité peut finalement s’expliquer par un plus grand nombre de Nar1 que de Nar2 dans la cellule, comme démontré par l’étude transcriptomique (Table 6.2). Il est aussi très probable que Nar1 et Nar2 agissent à différents niveaux dans la bactérie et ne soient pas équivalentes. C’est ce que l’on retrouve chez d’autres bactéries comme E. coli et Hyphomicrobium zavarzinii ayant aussi plusieurs copies d’une nitrate réductase, où les deux enzymes n’agissent pas de la même manière sur la réduction du nitrate (Bonnefoy et al., 1994, Chang et al., 1999, Y. Chen et al., 2011, Hartsock et al., 2011, Potter et al., 1999a). Par contre, il est certain que Nar1 et Nar2 ont une synergiedans la bactérie car l’association des deux enzymes semble plus efficace 117 que l’addition des effets des enzymes séparées (Fig. 6.4). Chez les bactéries citées précedemment, les nitrate réductases similaires ont également une régulation propre à chacune, et chacune ne permet pas toujours la croissance de la bactérie. Le système de réduction du nitrate de la souche JAM1 réagit également de façon particulière aux facteurs environnementaux. De manière générale, nar[2] et narK12f ont une régulation conforme au schéma classique FNR/NarL, alors que ce n’est pas le cas de nar[1]. Il est curieux de constater que seuls des sites de régulation NarL sont présents dans les séquences promotrices de nar[1] et nar[2] (Table 6.1). On peut voir que l’oxygène ne réprime l’expression que de l’opéron nar[2] malgré l’absence de sites de type FNR/ANR dans le promoteur, et que le nitrate ne joue le rôle d’activateur ni pour nar[1] ni pour nar[2], alors que des sites NarL sont présents (Fig. 6.5-A). Le nitrate semble même avoir un effet de répression sur nar[1] en conditions aérobies. Cela est difficilement explicable car cet effet va à l’encontre de la régulation connue pour les nitrate réductases et ne semble être présent qu’en milieu aérobie (Gunsalus et al., 1994). Il est possible que cette baisse d’expression soit induite par le nitrite produit par la réduction du nitrate. Auclair et al. (2010) montra qu’avec 0.36 mM de nitrite dans le milieu de départ, la croissance de la souche JAM1 était grandement diminuée du fait de la toxicité du nitrite. Cette concentration augmente jusqu’à 30 mM dans les cultures de la souche JAM1 (Fig. 6.3). La toxicité du nitrite pourrait alors être responsable de la baisse d’expression de narG1, en accord avec l’observation d’une croissance plus faible de la souche JAM1 en conditions aérobies avec nitrate par rapport aux conditions aérobies sans nitrate (Fig. 6.3-A). Cela reste cependant très peu probable car les autres gènes étudiés (narG2 et narK12f) ne présentent pas de baisse significative de leurs expressions dans ces conditions (Fig. 6.5-A). La baisse d’expression de narG1 en l’absence de narG2 n’est pas explicable non plus (Fig. 6.5-C). Cela suggère une régulation de l’expression de narG1 par narG2, un phénomène jamais décrit dans la littérature à ce jour. De plus, ce mécanisme semble se mettre en place uniquement en présence d’oxygène. Il est possible que narG2 agisse sur une voie de régulation indirecte impliquant l’oxygène. De manière absolue, narG1 est 5 fois plus exprimé que narG2 dans la culture pure (Table 6.2). Cette donnée est en accord avec l’impossibilité de détecter des ARNm de narG2 dans le biofilm (Auclair et al., 2011), amenant l’hypothèse d’une régulation différente entre narG1 et narG2. Les données de transcriptomiques récentes ne sont 118 pas totalement en accord avec les résultats trouvés précédemment. On peut voir que dans les conditions de culture S3 et S4, nar[1] est moins ou, au mieux tout autant, exprimé qu’en culture pure, alors que nar[2] est plus de 3 fois plus exprimé en biofilm qu’en culture pure (Table 8.1). Cela ramène nar[1] et nar[2] à des niveaux d’expression absolue plus proches dans le biofilm. Ces données mettent en avant une régulation particulière de nar[2] dans le biofilm et potentiellement un rôle spécifique de cette nitrate réductase. La communication intercellulaire et inter-espèce est un facteur contrôlant grandement la régulation de l’expression de nombreux gènes (Toyofuku et al., 2016). Le biofilm est un milieu propice à une proximité élevée entre différentes espèces bactériennes et influence le comportement de ces dernières. Il se peut donc que nar[2] soit régulé en partie par la communication intercellulaire et inter-espèce. Cette différence d’expression pourrait également être causée par un facteur environnemental dû au changement du milieu de culture. En effet, la culture pure est réalisée avec le milieu 1403, alors que les cultures de biofilm sont faites dans le milieu ASW, un milieu d’eau de mer artificielle. Par exemple, on peut voir que l’expression de nirBD est plus de 17 fois plus élevée dans le biofilm par rapport à la culture normale. Ceci s’explique par l’absence de NH4+ dans le milieu ASW, alors que le milieu 1403 est supplémenté avec une grande quantité de NH4+. De tels facteurs pourraient également influencer l’expression de nar[2], tel que le nitrite qui s’accumule en culture pure mais pas dans le biofilm. Seul le milieu S5 montre une surexpression similaire pour nar[1] et nar[2], gardant les rapports d’expression absolue des deux opérons au même niveau (Table 8.1). On observe une situation équivalente pour nor[1] et nor[2]. En effet, nor[1] est affilié aux gammaprotéobactéries alors que nor[2] est affilié aux betaprotéobactéries. En culture pure, nor[1] est exprimé environ 9 fois plus que nor[2], suggérant un rôle et une régulation différente pour ces deux opérons (Table 6.2). En présence de NO dans le milieu, on peut voir que nor[1] est fortement surexprimé alors que nor[2] ne l’est pas, indiquant clairement une différence de régulation entre les deux opérons (Fig. 7.7). Finalement, de la même manière que nar[1] et nar[2], nor[2] est en moyenne 3,5 fois plus exprimé dans le biofilm par rapport à la culture pure, alors que l’expression de nor[1] reste la même (Table 8.1). nar[2] et nor[2] ont donc une régulation différente dans le biofilm par rapport à la culture pure. Un facteur de régulation absent chez la souche JAM1 est potentiellement présent dans le biofilm et agirait sur l’expression de ces 2 opérons. Il est possible que ce facteur de régulation soit produit chez une autre bactérie 119 du biofilm et secrété dans le milieu, ayant pour conséquence l’activation de ces opérons chez la souche JAM1. La souche JAM1 est capable de réduire le nitrate en nitrite avec toutes les particularités liées à ses nitrate réductases comme on l’a vu précédemment. Elle est également capable de réduire le NO et le N2O (Fig. 7.1-A et 7.2). La réduction du NO est cependant déduite de manière indirecte par la détection du N2O produit à partir de la réduction de ce NO, l’appareillage pour la mesure directe du NO n’étant pas disponible. Le NO n’étant pas facilement manipulable, l’introduction de NO dans les cultures de JAM1 est réalisée à l’aide de nitroprusside de sodium qui se dégrade naturellement et relâche du NO dans le milieu. Afin de voir l’apparition de N2O dans le milieu, les cultures ont été réalisées en conditions aérobies car la réduction du N2O s’arrête en phase stationnaire en conditions aérobies (Fig. 7.1-A). L’acétylène, un bloqueur naturel de la réduction du N2O, peut également être utilisé en conditions anaérobies. Cette production de N2O, bien que significative, est lente et pourrait être due seulement à la toxicité du nitroprusside (Joannou et al., 1998) ou à de faibles taux de dégradation de cette molécule dans le milieu 1403. La capacité de réduire le NO et le N2O de la souche JAM1 implique qu’elle est très probablement un des acteurs de ces réductions dans le biofilm. La capacité de la souche JAM1 à croître en utilisant le N2O comme seul accepteur d’électron renforce cette idée (Fig. 7.1-B). La croissance maximale atteinte dans ces conditions est plus faible qu’avec du nitrate en tant qu’accepteur final d’électrons malgré la saturation de la phase gazeuse en N2O. La réduction du N2O est productrice d’énergie pour la cellule malgré la nature soluble de l’enzyme Nos (Zumft, 1997). Cependant, elle l’est moins qu’une nitrate réductase. De plus, la souche JAM1 possède deux Nar et une seule Nos. Il n’est donc pas surprenant que la croissance de la souche JAM1 avec du N2O soit plus lente qu’avec du nitrate. Une production de N2O a été également observée chez la souche JAM1 en phase stationnaire, que ce soit en conditions aérobies ou anaérobies (Fig. 7.1-A). Différentes bactéries, comme Serratia marcescens ou E. coli, sont capables de produire du N2O sans passer par la voie de la dénitrification (Bleakley et al., 1982). Cette production s’effectue par la voie de nitrification grâce à la présence d’ammonium/méthane monooxygénase et d’hydroxylamine oxydoréductase codés par les gènes amo et hao, respectivement. Ces gènes ne sont pas présents chez la souche JAM1; pourtant la production de NH2OH a été confirmée et ne peut se faire qu’en 120 présence de nitrite (Fig. 7.6). Le délai d’apparition du nitrite et de l’hydroxylamine dans le milieu n’est certainement responsable de la production du N2O qu’en phase stationnaire. L’activation du gène nnrS pendant la phase de production du N2O met en avant la présence de NO pendant cette phase, démontrant que le N2O est produit à partir du NO grâce aux Nor, eux aussi actifs dans cette phase (Fig. 7.7). Les cultures dans les milieux sans NH4Cl démontrent quant à eux que l’ammonium faisait bien partie du processus de production du N2O (Fig. 7.3). Des tests de marquage au 15N ont montré que le N2O était majoritairement produit à partir du NO2- accumulé dans le milieu, mais également un peu à partir du NH2OH. Une production abiotique du N2O est l’hypothèse la plus probable, mettant en jeu des réactions de chimio-dénitrification et d’oxydation de l’hydroxylamine (Butterbach-Bahl et al., 2013, Chalk et al., 1983). Par contre, l’oxydation de l’ammonium par la souche JAM1 reste inexpliquée, car aucune réaction abiotique oxydant l’ammonium en hydroxylamine n’est connue dans la littérature de microbiologie. Il est possible que la réaction conduisant l’ammonium à être oxydé en NH2OH soit causée par du co-métabolisme. La souche JAM1 est la bactérie dominante du biofilm dénitrifiant et a donc un rôle important à jouer, que ce soit au niveau de la dénitrification mais aussi au niveau d’autres métabolismes. Une caractéristique majeure d’un biofilm est sa matrice d’EPS qui constitue le milieu dans lequel évoluent les bactéries (De Beer et al., 2006). La souche JAM1 possède dans son génome les gènes nécessaires à la synthèse d’EPS et forme des flocs en culture liquide qui sont, entre autres, constitués de biopolymères comme l’EPS. Ainsi, il est possible que la souche JAM1 soit la principale responsable de la mise en place de la matrice d’EPS dans le biofilm et que la voie de synthèse de l’EPS soit surexprimée dans ces conditions de culture. Pourtant, les niveaux d’expression des gènes participant à cette synthèse sont à peu près les mêmes entre la culture pure et le biofilm (Table 8.1). Alors que le transcriptome de la culture pure a été réalisé sur des bactéries en pleine croissance, celui du biofilm a été réalisé sur des biofilms mûrs afin de récolter assez de biomasse. De manière générale, la production d’EPS est régulée par des facteurs liés à la communication cellulaire comme le quorum sensing (Nadell et al., 2008). Certaines bactéries synthétisent plus d’EPS pendant la phase de croissance, alors que d’autres le feront plutôt en phase stationnaire (Sutherland, 2001). L’aération de la culture est également un facteur pouvant influencer cette production. En culture pure, on peut observer que la souche JAM1 possède une plus grande tendance à floculer en présence d’oxygène et pendant sa phase de croissance. Les flocs se 121 désagrègent généralement en phase stationnaire. Ceci pourrait expliquer pourquoi on retrouve des expressions similaires pour les gènes liés à la synthèse de l’EPS entre le biofilm mature et la culture pure en croissance. Un autre aspect important du biofilm dénitrifiant est sa protection contre les niveaux élevés de sel du milieu. Cet aspect est mis en avant par la simple présence d‘Hyphomicrobium nitrativorans NL23 dans le biofilm (Auclair et al., 2011). Cette bactérie ne peut croître dans un milieu avec une salinité supérieure à 1% (Martineau et al., 2013b). Elle est pourtant une des espèces bactériennes majoritaires du biofilm, alors que le milieu de culture ASW utilisé pour le cultiver possède un taux de salinité de 2.75%. L’ectoine est une molécule ayant des propriétés osmoprotectantes (Jebbar et al., 1992). La souche JAM1, qui possède le gène de synthèse de l’ectoine, participe potentiellement à la protection des espèces sensibles aux sels dans le biofilm en secrétant de l’ectoine dans le milieu. Mais on peut voir que l’expression ce gène est plus faible dans les cultures en biofilm par rapport aux cultures pures (Table 8.1). Tel que pour l’EPS, les stades de croissance différents entre les deux conditions pourraient être à l’origine de cette baisse d’expression. De plus, on peut remarquer que l’expression de ce gène est plus élevée dans le milieu S5 (0% NaCl) que dans les milieux S3 et S4, alors qu’il serait plus logique d’observer le contraire. Finalement, on peut voir que les gènes liés aux métabolismes du carbone et de l’azote, aux transporteurs ABC et aux systèmes à deux composants sont en majorité plus exprimés dans le biofilm par rapport à la culture pure (Fig. 8.1). Cela suggère que la souche JAM1 est plus stimulée par les conditions abiotiques et biotiques dans le biofilm que dans la culture pure malgré les différences au niveau des phases de croissance évoquées précédemment. À l’inverse, les gènes liés aux systèmes de sécrétion, au métabolisme des peptides et à la maintenance cellulaire sont majoritairement moins exprimés dans le biofilm. Cela suggère que la souche JAM1 possède une croissance plus lente dans le biofilm, ce qui est en accord avec la nature mature du biofilm par rapport à la culture pure en pleine phase de croissance. Il n’est pas surprenant que la souche JAM1 soit plus active dans le biofilm car c’est son milieu d’origine. Cela souligne une nouvelle fois son importance dans le fonctionnement du biofilm de manière globale. 122 10. Conclusion Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1 est une espèce singulière par bien des aspects. Elle possède une place importante dans un biofilm dénitrifiant et y joue un rôle fondamental. Sa voie de dénitrification est également particulière. La souche JAM1 semble être la bactérie responsable de la réduction du nitrate dans le biofilm, étape clé étant donné que le rôle premier du biofilm est la réduction du nitrate. Cette capacité à réduire le nitrate repose sur la présence de deux nitrate réductases. Nar1, probablement acquise par transfert horizontal de gènes, est la plus efficace et la plus exprimée chez la souche JAM1. Nar2 ne permet pas une croissance et une réduction du nitrate aussi efficace que Nar1, mais régule l’expression de cette dernière. Un tel mécanisme n’a jamais été observé chez une autre espèce bactérienne et est donc une particularité propre à la souche JAM1. De plus, son système de réduction du nitrate ne semble pas être régulé par les facteurs environnementaux de manière classique. La réduction du nitrite en NO est impossible chez la souche JAM1, mais cette dernière est capable de réduire le nitrite en ammonium par une voie de réduction assimilative. Toutefois, les capacités de réduction du NO et du N2O de la souche JAM1 ont été démontrées ainsi que la capacité à croître sur le N2O. La réduction du NO est une étape clé de la dénitrification car cette molécule est extrêmement toxique pour les bactéries. En réduisant le NO et le N2O, la souche JAM1 apparaît une nouvelle fois à une place importante dans le biofilm. Elle possède deux oxyde nitrique réductases afin de réduire le NO, maximisant l’efficacité de la réaction. Nor1 est l’oxyde nitrique réductase la plus exprimée et est particulièrement surexprimée en présence de NO, certainement par l’intermédiaire du senseur de NO NnrS lui aussi surexprimé dans les mêmes conditions. À l’inverse, Nor2, acquise par transfert horizontal, ne réagit pas à la présence de NO. Son rôle est certainement différent de celui de Nor1, tout comme Nar1 et Nar2. Participant au début et à la fin de la dénitrification et étant la plus abondante, la souche JAM1 peut être considérée comme une des bactéries la plus importante pour la dénitrification du biofilm. Elle ne peut cependant compléter seule cette réaction et s’appuie sur sur la présence d’autres espèces du biofilm afin de la compléter, notamment Hyphomicrobium nitrativorans NL23. L’importance de la souche JAM1 dans le biofilm est soulignée par la grande activité de ses différents métabolismes. Au-delà de la dénitrification, la souche JAM1 joue certainement un rôle primordial dans d’autres 123 aspects du biofilm, comme ses mécanismes d’assimilation du méthanol qu’elle partage avec d’autres membres du biofilm. Elle est également capable de synthétisait de l’EPS qui est la structure même du biofilm alors que la souche NL23 n’en est pas capable. Cela suggère que la souche JAM1 serait l’espèce formant structuralement le biofilm dans lequel elle se trouve. Finalement, sa grande tolérance aux sels est due à sa capacité à produire de l’ectoine. Très sensible aux fortes concentrations de sels, la souche NL23 se développe néanmoins aisément dans le biofilm qui évolue dans un milieu marin. Il est possible, qu’en plus de la structure même du biofilm, la souche JAM1 apporte une protection aux bactéries sensibles aux sels en excrétant son ectoine dans le biofilm, soulignant une fois de plus l’importance de la souche JAM1 dans le biofilm. 124 11. Perspectives La dénitrification est une partie importante du cycle biogéochimique de l’azote et impacte notre société à plusieurs nivaux (agriculture, pollution des sols et de l’atmosphère). La compréhension de ce processus dans son ensemble revet donc un grand intérêt. Les données apportées par cette thèse ont permis de mettre en évidence une voie de dénitrification particulière et des mécanismes de régulation nouveaux. Cependant, la nature de ces mécanismes est encore inconnue et seule l’implication de narG2 à été mise à jour. De plus profondes études sur cette régulation pourraient conduire à la découverte de nouveaux régulateurs des nitrate réductases et ainsi parfaire la compréhension de la dénitrification. Cette étude apporte également une meilleure compréhension du phénomène de dénitrification chez les bactéries marines, domaine peu étudié et couvert dans la littérature. Elle permet également une meilleure compréhension des systèmes à double nitrate réductases qui sont peu communs parmi les bactéries dénitrifiantes. La souche JAM1 possède également deux oxides nitriques réductases, ce qui participe au caractère unique de la bactérie. Généralement, la réduction du NO est très efficace et rapide compte tenu du caractère très toxique du composé. La présence de deux oxides nitriques réductases est d’autant plus surprenante. Une étude équivalente à celle faite sur les nitrate réductases pourrait être réalisée afin de comprendre le rôle de chaque enzyme. Finalement, cette thèse apporte une meilleure compréhension du fonctionnement du biofilm dénitrifiant, en étudiant un de ses principaux acteurs. Ces connaissances pourront servir à l’amélioration des systèmes de dénitrification biologique d’eau de mer et potentiellement à l’élaboration de nouveaux systèmes reposant en partie sur Methylophaga nitratireducenticrescens JAM1. Pour cela, l’étude des relations entre les différentes bactéries peuplant le biofilm est primordiale car le processus de dénitrification repose sur une syntrophie entre plusieurs bactéries. Ainsi, une étude des interractions entre la souche JAM1 et NL23 pour faire la dénitrification pourrait servir à identifier des facteurs favorisant le processus. Les espèces minoritaires du biofilm peuvent également revêtir une grande importance pour le bon fonctionnement du biofilm et leur étude permettrait d’achever le portrait général du biofilm. 125 Annexe Script - alignement sur génome Tous les calculs ont été effectués sur le serveur Briarée de Calcul Québec en utilisant les modules disponibles. Le pipeline suivant a été créé en suivant les conseils et indications présents à l’adresse http://rnaseq.uoregon.edu/#analysis Module fastx_tools/0.0.13 Transformation des séquences de l’ensemble R2 fastx_reverse_complement sequenceR2_revcomp.fastq –Q33 –v –i sequenceR2.fastq Réunion des deux ensembles cat sequenceR1.fastq sequenceR2_revcomp.fastq > sequence.fastq Filtrage des reads par qualité fastq_quality_filter –Q33 -q 20 -p 90 -i sequence.fastq -o sequence.filtered.fastq - sequenceR1.fastq et sequenceR2.fastq : fichiers de séquençage Illumina contenant les reads. Module bowtie/2.2.3 Construction du répertoire et alignement sur le génome bowtie2-build $SCRATCH/repertoire/génome.fasta nom_bactérie bowtie2 –x nom_bactérie –U sequence.filtered.fastq –S alignement.sam - génome.fasta : génome de la bactérie (NCBI) - sequence.filtered.fastq : fichier de reads généré précédemment 126 –o Module SAMtools/0.1.18 Conversion de .sam en .bam samtools view -S -b alignement.sam > alignement.bam Tri et indexation samtools sort alignement.bam aligenement.sorted samtools index alignement.sorted.bam - alignement.sam : fichier d’alignement généré précédemment. Module BEDTools/2.20.1 Annotation bedtools multicov –bams aligenement.sorted.bam –bed annotation.gff > fichier.txt Calcul du contenu GC bedtools nuc –fi génome.fasta –bed annotation.gff > resultats.txt - alignement.sorted.bam : fichier d’alignement généré précédemment. - annotation.gff : fichier d’annotation des gènes correspondant au génome étudié (NCBI) 127 Script – Normalisation avec R (NOIseq) Ce script a été réalisé selon les recommandations décrites dans le document disponible à l’adresse suivante : https://www.bioconductor.org/packages/3.3/bioc/vignettes/NOISeq/inst/doc/NOISeq.pdf Les informations sur les types de fichier à utiliser et le fonctionnement du package sont dans ce document. Installation des packages requis source("http://bioconductor.org/biocLite.R") biocLite() source("http://bioconductor.org/biocLite.R") biocLite(NOISeq) Chargement des packages nécessaires library(BiocGenerics) library(Biobase) library(splines) library(NOISeq) Définition du répertoire de travail setwd("C:\\Users\\Name\\Desktop\\Dossier\\NOIseq analysis") Création des différents fichiers de données data <- read.table(file = "fichier.txt", header = FALSE) Qcounts = data.frame(counts1 = data[,2], counts2 = data[,3], row.names = data[,1]) Qfactors = data.frame(Condition = c("condition1", "condition2")) Qlength = data.frame(length = data[,5], row.names = data[,1]) 128 QLvector = as.vector(t(Qlength)) QGC = data.frame(length = data[,4], row.names = data[,1]) Création du Read data Qdata <- readData(data = Qcounts, factors = Qfactors, length = Qlength, gc = QGC, biotype = NULL, chromosome = NULL) Analyse de la qualité des séquences Qsaturation = dat(Qdata, k=0, ndepth = 7, type = "saturation" ) explo.plot (Qsaturation, toplot = 1, samples = 1:2, yrightlim = NULL) Analyse des biais de longueur Qlengthbias = dat(Qdata, factor = "Condition", type = "lengthbias" ) explo.plot(Qlengthbias, sample = NULL, toplot = "global") show(Qlengthbias) Analyse des biais GC QGCbias = dat(Qdata, factor = "Condition", type = "GCbias") explo.plot(QGCbias, sample = NULL, toplot = "global") Standardisation QRPKM = rpkm(assayData(Qdata)$exprs, long = QLvector, k = 0, lc = 1) Filtrage pour enlever les transcrits peu présents sink("C:\\Users\\ Name\\Desktop\\Dossier\\NOIseq analysis\\Expression_report.txt", append=FALSE, split=FALSE) 129 Qfilt = filtered.data(Qcounts, factor = Qfactors$Condition, norm = FALSE, depth = NULL, method = 1, cv.cutoff = 100, cpm = 1) sink() NOISeq-sim (test statistique avec réplicats simulés) Qresults = noiseq(Qdata, factor = "Condition", k=NULL, norm = "n", pnr = 0.2, nss = 5, v=0.02, lc = 1, replicates = "no") head(Qresults@results[[1]]) DE.plot(Qresults, q=0.9, graphic="expr", log.scale=TRUE) Rapport d’expression après NOISeq-simsink("C:\\Users\\ Name\\Desktop\\Dossier\\NOIseq analysis\\Expression_report.txt", append=TRUE, split=FALSE) Qresults.deg = degenes(Qresults, q = 0.9, M = NULL) Qresults.deg = degenes(Qresults, q = 0.9, M = "up") Qresults.deg = degenes(Qresults, q = 0.9, M = "down") sink() Exportation des résultats dans un fichier texte (Bazylinski et al., 1986) write.table(Qresults@results[[1]], file = "Myresults.txt", append = FALSE, quote = TRUE, sep = "\t", eol = "\n", na = "NA", dec = ".", row.names = TRUE, col.names = TRUE, qmethod = c("escape", "double"), fileEncoding = "") 130 Références Adman ET, Godden J & Turley S (1995) The structure of copper-nitrite reductase from achromobacter cycloclastes at five pH values, with NO− 2 bound and with type II copper depleted. 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