« Aujourd`hui, il faut que j`aille demeurer chez toi »
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« Aujourd`hui, il faut que j`aille demeurer chez toi »
« Aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer chez toi » 31ème dimanche ord C 3 novembre 2013 Cet Evangile de Zachée, si connu, est toujours pour nous source d’émerveillement. Il touche nos cœurs. En effet, il nous révèle quel est le regard de Dieu sur les pécheurs : il sait voir ce qu’ils ont dans le cœur, particulièrement la moindre flamme, la moindre braise, sous les cendres. Il sait voir en nous l’image de Dieu, même si elle est obscurcie de multiples manières. Cet Evangile nous révèle aussi l’immense capacité de conversion de ceux qui se découvrent aimés. Personne n’avait regardé Zachée ainsi, ne l’avait cru capable d’accueillir Dieu et encore moins de se convertir. Lui, Zachée, collecteur d’impôt, collaborateur des romains, honni par la population, accueille cette parole de Jésus comme une bonne nouvelle inouïe, et est capable alors de donner la moitié de ses biens et de réparer quatre fois les torts qu’il a causé ! C’est vraiment la joie d’être reconnu et le bonheur d’être appelé à accueillir Jésus qui touche son cœur. Ce n’est pas un examen de conscience ou un examen de passage pour être reconnu digne ! On ne peut rien comprendre à la conversion de Zachée si on ne prête pas attention à ce qui touche son cœur. Vous le savez sans doute, le thème de notre année est centré sur l’appel de Dieu dans nos vies. Quel est le sens de cette année de l’appel ? Nul doute que cette année de l’appel dans laquelle nous entrons n’est pas faite pour nous amener à nous croire des justes envoyés auprès des pécheurs. Elle est là pour que nous découvrions que cette parole : « Aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer chez toi » s’adresse à nous, pauvre pécheur, et qu’elle touche profondément notre cœur. Nous pouvons vraiment nous identifier à Zachée, car en nous aussi, il y a des braises, qui expliquent notre présence ici, sur l’arbre de St Eloi, mais sans doute aussi des cendres, qui font de nous des chrétiens trop tièdes auprès de qui les autres ne peuvent guère se réchauffer. Or le Seigneur ne nous écarte pas, au contraire. Il nous choisit même pour venir demeurer chez nous. Plus, Il nous appelle, il nous croit capables à participer à sa mission. Elle est là pour que nous portions ce même regard de Jésus sur ceux qui ne partagent pas notre foi ou notre pratique, que nous devenions capables de voir ce qu’il y a dans leurs cœurs, et de leur dire ce que nous recevons ou aimerions recevoir d’eux. Telle est l’attitude de Jésus : révéler à Zachée ce qu’il aimerait recevoir de lui : être accueilli par lui. En lui révélant ce dont il est capable, il lui révèle que Dieu travaille déjà son cœur, qu’il est déjà la demeure de Dieu. Elle est là pour que nous leur révélions que Dieu lui-même leur dit cette parole : « Aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer chez toi » Ne cherchons pas d’autre moyen d’évangélisation que la rencontre, l’amour des personnes. Cherchons tous ensemble comment aller plus à la rencontre de ceux que nous côtoyons. L’expérience nous le montre : l’évangélisation, quand elle devient publicité ou marketing, quête d’un coup médiatique, ne touche pas les cœurs. Je m’en suis pleinement rendu compte avec l’opération des tracts pour le caté à l’essai mis dans toutes les boites aux lettres. Environ 6500 tracts distribués. L’effet mesurable : un enfant seulement venu par cette initiative. Ne regrettons pas de l’avoir tentée. Cela a été la preuve que l’information ou la pub ne suffisent pas. – Que là n’est pas l’essentiel, même s’il ne faut pas la négliger. Alors, oui, cette année, cherchons tous ensemble comment aller à la rencontre de ceux que nous côtoyons. Cherchons comment permettre avec eux de vrais échanges sur ce qui nous anime, dans le respect des convictions de chacun. C’est une belle piste de recherche pour notre communauté. Peut-être que ceux qui trouvent difficiles d’avoir des échanges profonds avec des gens différents d’eux ou non chrétiens pourront éprouver l’intérêt qu’il y aurait à pouvoir se retrouver entre nous quelques fois pour parler des contacts que nous avons les uns les autres et chercher ensemble ce que nous découvrons chez eux et comment aller plus loin avec eux. Aller à la rencontre, c’est difficile pour chacun d’entre nous, pour moi comme pour vous. Aidons-nous et demandons au Seigneur cette grâce. Il nous la donnera certainement. Son désir n’est-il pas de venir demeurer chez nous ! Père Michel Meunier