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ETIC : REVUE DE PRESSE Le crépuscule des bidouilleurs : Doit-on pouvoir contrôler et programmer ses appareils ? David Mu Elyes Zemni Loïc Raucy Florent Charraire Idriss Amri Felix Henon Thomas Di Benedetto encadrés par Louis-Jean Teitelbaum «La micro est-elle à un tournant ? Le cloud computing, les ordiphones et les tablettes ouvrent une ère inédite, peuplée de services en ligne et de magasins d’applications. Reste à savoir si ce futur offrira toujours le même contrôle aux utilisateurs»[1]. À l’heure où l’informatique est en train d’envahir notre quotidien, il devient indispensable de définir la position de ces technologies vis-à-vis des utilisateurs. Deux camps de dressent alors : D’une part, il y a ceux qui sont favorables à la simplification de l’expérience d’utilisation. L’informatique devrait être selon eux adaptée aux besoins des utilisateurs. D’autres pensent que cette simplification poussée qui entraine la fermeture de ces technologies va à l’encontre des principes même de l’informatique. L’informatique devrait rester ouverte : c’est grâce à cette liberté et à la curiosité et à la créativité de chaque utilisateur que l’informatique progresse. [1] «Où va l’informatique ?» SVM Mai 2010: 66-68. 1 PLAN 1. Des technologies adaptées aux besoins mais fermées 1.1. L’informatique adaptée aux besoins des utilisateurs ‣ En cachant le coté informatique et en simplifiant au maximum l’interaction homme-machine, l’iPad est en quelque sorte une révolution. ‣ On a testé l'iPad d'Apple, un ordinateur qui fait oublier l'ordinateur Les Actualités de 01Net, 6 avril 2010 ‣ Un appareil doit correspondre à une tâche unique : le Kindle d’Amazon ‣ How the E-Book Will Change the Way We Read and Write The Wall Street Journal Online, 20 avril 2009 1.2. L’informatique évolue vers un modèle fermé ‣ Pour obliger le consommateur à suivre un modèle économique ‣ "La tablette Apple, c'est un peu le minitel 2.0" Libération, 5 avril 2010 ‣ L’AppleStore est la cause de la mort du Web ouvert ‣ The Death of the Open Web The New York Times, 23 mai 2010 2. Le bidouillage et la liberté numérique 2.1. Les utilisateurs ont besoin d’avoir un certain contrôle de leurs appareils ‣ Les hackers se réapproprient la technologie ‣ Les hackers, génération débrouille Libération 19 août 2009 2 ‣ Le bidouillage sert à améliorer/débloquer les fonctionnalités de nos appareils ‣ Breaking It Open, Making It Better The Washington Post, 2 mars 2001 ‣ Introducing The New and Improved iPhone -- by Hackers The Washington Post, 19 août 2007 ‣ Programmer soi même pour ne plus être à la merci d’une poignée de développeurs ‣ UNLOCKING THE SYSTEMS SECRETS ‣ La générativité : permettre l’innovation ‣ Logiciel libre et innovation Les Actualités de 01Net, 29 juin 2009 2.2. Le logiciel libre : une philosophie ‣ Richard Stallman : père du logiciel libre ‣ "Il faut exiger la liberté" Libération, 14 janvier 2010 ‣ Le logiciel libre : deux visions qui s’opposent, l’une idéaliste et l’autre pragmatique ‣ Les pères spirituels du logiciel libre : Eric Raymond le pragmatique et Richard Stallman l'idéaliste. Les Échos, 24 mars 2004 3. Contrôle ou Liberté ? Des articles qui résument le débat ‣ LES MONDES PARALLÈLES D'INTERNET Les Échos, 1 avril 2010 ‣ The struggle to balance openness and control Global Agenda, 15 août 2008 3 ANNEXE On a testé l'iPad d'Apple, un ordinateur qui fait oublier l'ordinateur «Il introduit une nouvelle façon d'approcher l'informatique, infiniment plus naturelle et intuitive que tout ce que nous avons connu jusqu'à présent. C'est le premier ordinateur qui nous fait oublier qu'il s'agit d'un ordinateur» How the E-Book Will Change the Way We Read and Write Steve Johnson affirme que la ressource la plus rare au 21ème siècle est l’attention. Le Kindle d’Amazon, en ne proposant qu’une seule fonction, permet d’échapper aux distractions qui se présentent habituellement lorsque l’on lit sur un support numérique (liens hypertextes, clients email). "La tablette Apple, c'est un peu le minitel 2.0" Apple oblige l’utilisateur de devenir «un consommateur abonné». Marin Dacos, ingénieur au CNRS, compare l’iPad au minitel. En effet, The Death of the Open Web Selon Virginia Heffernan, le Web a été crée sur les bases de l’opportunisme et de l’idéalisme comme les villes de Chicago, Detroit et New York. L’AppStore est en rupture avec ce Web gratuit et ouvert car pour profiter pleinement de l’iPhone ou de l’iPad, il est nécessaire d’acheter des applications contrôlées par Apple. C’est d’ailleurs grâce à ce contrôle que la Pomme attire : les utilisateurs ont en marre «des virus, de l’instabilité, du porno indésirable, des liens et des pop-ups publicitaires». Cependant, ce sont ces défauts qui rendaient le Web «constamment surprenant, plein de challenges, et instructif». Les hackers, génération débrouille Le hacking est «une utilisation créative, décomplexée et démystifiée de la technologie». «On essaye de faire les choses par nos propres moyens, sans dépendre d’une grosse société». Breaking It Open, Making It Better Kevin Savetz, encourage les gens à ne pas faire attention aux étiquettes qui dissuadent la plupart des utilisateurs à ne pas ouvrir leurs appareils. Le hacking entretient la curiosité et améliore les compétences techniques. Cela permet surtout d’ajouter des fonctionnalités à des appareils comme le TiVo. Certains utilisateurs achètent du matériel informatique uniquement pour ses possibilités de bidouillage. 4 Introducing The New and Improved iPhone -- by Hackers L’article cite Mike Schramm: «Apple didn't give people the tools they needed to do this in the first place, so they're making their own». De nombreuses fonctions ont été rajoutées à l’iPhone qui était à sa sortie complètement bloqué (pas d’AppStore). De plus une poignée de hackers ont permis l’utilisation de l’appareil en Europe avant sa sortie officielle. UNLOCKING THE SYSTEMS SECRET Peter J. Schuyten a écrit une série d’articles concernant l’acquisition d’un PC dans les années 80. Il voulait apprendre à profiter des capacités de son Apple ][. De plus, il ne voulait pas être à la merci des logiciels préprogrammés. Logiciel libre et innovation Tristan Nitot, président de Mozilla Europe et bloggeur influent, affirme que l’innovation ne vient plus des laboratoires mais des utilisateurs. Les utilisateurs doivent pouvoir s’approprier les outils et les détourner. C’est grâce à leur capacité à pouvoir être modifiés ou adaptés que ces outils deviennent populaires (SMS, WEB). Il est alors nécessaire de protéger la générativité (capacité à permettre l’innovation). "Il faut exiger la liberté" Richard Stallman, programmeur reconnu, à l’origine du projet GNU et de la licence GPL, a déterminé les «quatre libertés essentielles qui définissent un logiciel libre : la liberté d'exécuter le programme pour tous les usages la liberté d’étudier son fonctionnement, et de l’adapter la liberté de redistribuer des copies la liberté d’améliorer le programme et de publier ces améliorations» Il souhaite éduquer les gens à ne plus accepter les logiciels privateurs tels que Windows ou Macintosh. «La majorité ne voit pas le problème, ne voit pas la différence, parce qu’ils n’ont jamais imaginé l’idée d’être libre». Les pères spirituels du logiciel libre : Eric Raymond le pragmatique et Richard Stallman l'idéaliste. Eric Raymond et Richard Stallman sont les principaux théoriciens du monde du logiciel libre. Tous deux partisans de la démocratie et de la liberté, leurs opinions diffèrent sur la question de l’éthique. Eric Raymond, le pragmatique, vante l’open source «en montrant les bénéfices et la réduction des coûts». Richard Stallman, l’idéaliste, pense que tout logiciel devrait être libre, et qu’il ne devrait pas y avoir de notion de propriété intellectuelle dans le monde du logiciel. 5 LES MONDES PARALLÈLES D'INTERNET Pierre-Jean Benghozi, directeur de recherche au CNRS, résume le livre de Jonathan Zittrain qui décrit les deux trajectoires possibles du futur d’Internet (avantages, inconvénients), puis donne son opinion : l’évolution se fait simultanément dans les deux directions : «approches génératives et verrouillées se mêlent souvent» (Facebook, iPhone et leurs applications). Il s’interroge cependant sur le fait que le contrôle limiterait l’apparition «d’innovations de rupture». The struggle to balance openness and control Les entreprises ont souvent du mal à trouver un équilibre entre le modèle fermé et le modèle ouvert. Ces compagnies préfèreraient construire des appareils fermés et qui ne réalisent qu’une seule fonction pour pouvoir exercer un contrôle exclusif de ces appareils. Elles ont de bonnes raisons : assurer la sécurité et empêcher le piratage. Cependant, une fermeture trop importante risque de sacrifier la «générativité» de l’informatique. 6 On a testé l'iPad d'Apple, un ordinateur qui fait oublier l'ordinateur Par Yves Guittard 3696 mots 6 avril 2010 Les Actualités de 01Net ACTNET Français Tous droits reservés (c) 2010 Internext La tablette tactile d'Apple est enfin disponible ! Tient-elle ses promesses ? Nous l’avons testée sous toutes les coutures. Verdict. La promesse L'iPad se décline en six versions qui ne se différencient que par leur capacité mémoire (16, 32 ou 64 Go) et par leur méthode de connexion à Internet : via une simple liaison Wi-Fi, à l'instar de l'iPod Touch, ou par une connexion cellulaire de type 3G+, une option facturée 130 dollars. Le modèle de base (16 Go et Wi-Fi) revient ainsi à 500 dollars contre 630 dollars pour sa version Wi-Fi et 3G+. A noter que l'option 3G+ doit être commandée avec l'iPad : elle ne peut pas être ajoutée par la suite. Aux Etats-Unis, AT&T a été retenu par Apple pour offrir un service 3G pour l'iPad. Selon l'accord conclu entre les protagonistes, la formule proposée par AT&T est sans engagement : l'utilisateur pourra résilier son abonnement à tout moment. Le coût de l'abonnement s'élève à 14,99 dollars par mois pour 250 Mo de données. Si les tarifs américains sont acceptables, qu'en sera-t-il en France ? L'iPad est l'antithèse du netbook : il n'est pas multitâche, il reste mono-utilisateur et n'accepte que des logiciels préalablement validés par Apple et disponibles uniquement grâce à son site App Store. C'est également un système fermé : rien n'est prévu pour lui ajouter de la mémoire ou lui connecter des périphériques aussi répandus qu'une imprimante. Même sa batterie ne peut pas être remplacée par un particulier... Cette rapide comparaison ne plaide pas en faveur de l'iPad. Mais, à y regarder de plus près, l'iPad n'est pas si mal pourvu. D'abord, il est magnifique à regarder : il est bien plus beau que le plus esthétique des netbooks ! Ensuite, l'iPad repose sur un environnement logiciel spécifiquement développé pour lui et ses cousins germains, l'iPhone et l'iPod touch. Sa prise en main est pratiquement immédiate. Par ailleurs, les dizaines de milliers d'applications développées pour la famille iPhone/iPod touch/ iPad exploitent à merveille ses caractéristiques matérielles : elles fonctionnent vite et bien, occupent peu de place en mémoire et sont, dans leur immense majorité, extrêmement bon marché. Toutes ces considérations, jusque-là théoriques faute de disponibilité de l'iPad, résistent-elles à l'épreuve des faits ? Pour en avoir le cœur net, nous avons testé l'un des tout premiers iPad Wi-Fi avec 32 Go de mémoire. La réalité L'iPad et Internet L'iPad intègre Safari, le navigateur Internet développé par Apple. Nous l'avons essayé sur une connexion Wi-Fi au standard 802.11g, le plus répandu chez les particuliers, avec un débit largement suffisant pour regarder sans encombre des petites vidéos en ligne aux formats Quicktime ou Windows Media. 7 La navigation sur l'Internet s'est révélée étonnamment aisée et naturelle : si l'écran tactile de l'iPad et son clavier virtuel n'ont pas fait preuve d'une supériorité déterminante face au clavier et touchpad d'un ordinateur portable, ils n'ont pas non plus démérité. Nous regrettons, en revanche, que Safari ne gère pas les onglets, une lacune qui complique le passage d'un site Web à l'autre. Mais le principal handicap de Safari est son incompatibilité avec Adobe Flash, la plate-forme logicielle multimédia la plus répandue pour animer les pages Web. Nombre de sites Internet font appel à Flash, notamment pour la diffusion de vidéos. Cette absence de compatibilité est due officiellement à des raisons techniques : Flash serait lent et très « bogué » au point de souvent « planter » les ordinateurs qui l'utilisent. Ce n'est pas entièrement faux, bien que nettement exagéré. Il faut savoir que les conditions d'utilisation du kit de développement pour l'iPhone (iPhone SDK Agreement point 3.3.2) interdisent explicitement aux développeurs d'ajouter du code « allogène » dans leurs applications, fermant ainsi la porte à Flash, mais aussi à d'autres technologies telles que Java de Sun et Silverlight de Microsoft. Safari accepte en revanche d'exécuter du code écrit en Javascript, ce qui est bien le moins qu'un navigateur puisse faire. Mais la situation n'est pas figée : les normes évoluent très vite sur Internet. On parle déjà du HTML 5.0 qui, entre autres avantages, pourrait remplacer complètement Flash pour l'animation des pages web. Malheureusement, HTML 5.0 est dirigé par un comité regroupant nombre d'acteurs majeurs d'Internet : son élaboration progresse à un train de sénateur, au point que l'on n'attend pas de mouture définitive d'HTML 5.0 avant... 2022. Certaines de ses fonctions sont d'ores et déjà plus ou moins implantées selon les versions des navigateurs Internet existants. L'iPad et la bureautique Lors du lancement officiel de l'iPad par Steve Jobs, celui-ci avait fait venir Phil Schiller, le grand patron mondial du marketing au sein d'Apple, pour qu'il fasse la démonstration d'iWork pour iPad. iWork est dans le monde Apple ce que Microsoft Works est dans celui de Windows : une panoplie d'applications bureautiques aux fonctionnalités limitées quand on les compare à celles de Microsoft Office, mais suffisantes dans le cadre d'un usage domestique. iWork s'articule autour de trois produits vendus séparément au prix modique de 9,99 dollars : Keynote (pour des présentations), Numbers (feuille de calcul électronique) et Pages (traitement de textes.) Numbers et Pages peuvent être utilisés indifféremment dans les modes portrait et paysage alors que Keynote ne fonctionne qu'en mode paysage. A l'usage, il est préférable de travailler avec l'iPad placé horizontalement, le clavier virtuel devenant alors nettement plus confortable en occupant la largeur de l'écran. Ces trois applications ont été optimisées pour l'écran multitouch de l'iPad et se révèlent très simples à utiliser. Quand il est nécessaire de saisir du texte, le clavier virtuel apparaît automatiquement à l'écran. Dommage qu'il soit dépourvu du dispositif de vibration, le fameux « haptic feedback », que l'on trouve généralement sur les téléphones mobiles : cela ajouterait considérablement au confort de saisie. Il y a un côté ludique à bouger les doigts dans tous les sens sur la surface de l'écran et l'on peut réellement travailler affalé sur son canapé. Le système d'exploitation de l'iPad n'étant pas multitâche, ces trois applications ne peuvent pas cohabiter simultanément en mémoire, ce qui ne nous a pas vraiment gênés en raison de la petite taille de l'écran de l'iPad qui ne le prédispose pas à un système multifenêtré. 8 Elles peuvent importer des fichiers de Microsoft Office et iWork'09. En revanche, seul Pages est capable d'exporter au format Word : Numbers et Keynote n'exportent qu'aux formats iWork'09 et PDF. Une limitation qui ne facilitera pas l'adoption de l'iPad en entreprise, royaume des fichiers Excel et PowerPoint. Une fois le document terminé se pose la question de son impression. Comment imprimer depuis l'iPad, sachant qu'il est dépourvu de port USB ? Dans le cadre de notre essai, nous avions accès à un réseau local sans fil raccordant cinq ordinateurs entre eux, dont l'un était connecté à une imprimante laser couleur Hewlett-Packard. Nous avons d'abord essayé le Wireless Printing App pour iPhone, une application gratuite développée par HP. Malheureusement, cette dernière ne fonctionne qu'avec les modèles à jet d'encre de HP et a été conçue pour l'impression d'images uniquement. Nous nous sommes ensuite tournés vers Print, une application vendue 2,99 dollars. Celle-ci, dans sa version actuelle, n'imprime que le contenu de pages Web, de photos et des contacts. Nous avons alors installé ClipPrinter, vendu 4,99 dollars. Bingo ! Cette application devrait être fournie en standard avec l'iPad car elle résout tous les problèmes d'impression et de partage de fichiers. Les aficionados du système D pourront toujours sauvegarder le document au format PDF, l'envoyer par e-mail à l'un des ordinateurs du réseau puis l'imprimer depuis ce poste : ça marche à tous les coups. Mais la solution la plus élégante réside dans le « clouding », à savoir le partage des données et des ressources depuis l'Internet. Apple a développé une version en ligne d'iWork, appelée iWork.com, accessible depuis n'importe quel poste de travail, qu'il soit PC, Mac ou iPad. iWork.com est actuellement en phase beta et gratuit d'accès. Quand il sera finalisé, il sera proposé via un abonnement dont les modalités n'ont pas encore été communiquées. L'utilisateur peut envoyer depuis l'iPad ses documents sur iWork.com pour ensuite les imprimer depuis n'importe quel ordinateur. En matière de messagerie électronique, l'iPad supporte IMAP, POP3, Gmail, Yahoo, MobileMe ainsi que Microsoft Exchange, ce qui intéressera particulièrement ceux qui souhaitent suivre leur courrier pro. L'application chargée du courrier électronique exploite parfaitement la taille de l'écran : la rédaction et la lecture des e-mails en sont grandement facilitées mais il n'en demeure pas moins que la rédaction de longs e-mails depuis le clavier virtuel s'apparente vite à un calvaire. Et l'application Mail de l'iPad ne permet aucun enrichissement : les e-mails sont envoyés en mode texte simple, ce qui leur confère une austérité surannée. En dépit des efforts méritoires d'Apple sur iWork, la bureautique n'est pas le point fort de l'iPad. Lorsqu'il s'agit de saisir de longs textes, nous recommandons l'achat de l'iPad Keyboard Dock (69 dollars) qui combine un socle pour l'iPad et un clavier, ou bien le clavier Bluetooth d'Apple (également 69 dollars) qui fonctionne parfaitement avec l'iPad. En revanche, aucune souris n'est prévue pour l'instant : l'absence de cet accessoire se fera ressentir durement auprès de ceux qui font beaucoup de saisie et seront agacés par les va-et-vient incessants entre le clavier et l'écran tactile. Mais peut-être devraient-ils s'orienter vers un netbook… L'iPad et le multimédia Parlons d'abord un peu technique. Pratiquement tous les ordinateurs portables d'aujourd'hui sont équipés d'un écran du type TN LCD (Twisted Nematic LCD), une technologie à la fiabilité éprouvée et peu coûteuse. Elle s'est perfectionnée au fil du temps, notamment dans la vitesse de rafraîchissement de l'écran (en moyenne de 2 à 5 millisecondes), mais elle pèche toujours par un angle de vision limité, un faible contraste et une reproduction limitée des couleurs, la palette des couleurs plafonnant à 262 144 couleurs simultanées. 9 On parle d'un affichage en 6 bits. Pour reproduire les couleurs manquantes, l'écran fait appel à un procédé connu sous le nom de « dithering », ou tramage, avec des effets secondaires visibles tels que le moirage. L'iPad, lui, est doté d'un écran de type IPS (In-Plane Switching) qui présente deux avantages essentiels sur le TN : un angle de vision plus large (jusqu'à 178°) et une grande fidélité dans la reproduction des couleurs, l'écran étant capable d'afficher simultanément jusqu'à 16 ,7 millions de couleurs. On parle d'un affichage en 8 bits. Un écran de type IPS présente toutefois une vitesse de rafraîchissement inférieure à celle du TN (entre 6 et 16 millisecondes), ce qui peut se révéler pénalisant sur certains jeux rapides, notamment les courses de voitures, et dans le visionnage de films comportant des scènes d'action. Cerise sur le gâteau, l'écran de l'iPad est « oléo phobique », un terme savant pour décrire sa résistance aux traces de doigts : celles-ci n'en restent pas moins visibles... L'écran de l'iPad reprend à son compte le format 4/3, que l'on aurait pu croire obsolète de nos jours : tous les moniteurs récents et les écrans de netbooks sont en effet en 16/9 ou 16/10. Mais le 4/3 demeure idéal pour les photos réalisées avec des appareils numériques dont la plupart exploitent encore ce format. L'environnement logiciel de l'iPad est sensationnel quand il s'agit de regarder et classer des images. Son application Photos est très agréable d'emploi. Elle permet d'organiser toutes les diapos synchronisées via iTunes par date et événement, mais aussi en fonction des personnes photographiées et des lieux... Hélas, ces deux dernières options de tri ne fonctionnent qu'avec les photos préalablement travaillées sous iPhoto d'Apple (disponible uniquement sur Mac.) Et Photos n'offre aucun outil de retouche. Quant au transfert des photographies vers l'iPad, il se montre des plus laborieux : il faut les synchroniser depuis l'ordinateur auquel est connecté l'iPad à l'aide d'iTunes. Pour se débarrasser de cet encombrant cordon ombilical, Apple propose en option (29 dollars) l'iPad Camera Connection Kit qui se compose de deux adaptateurs, l'un pour lire les cartes mémoires de type SD, l'autre pour relier directement un appareil photo à l'iPad via un câble USB. Dans le domaine de la vidéo, l'iPad se montre assez ouvert en acceptant les principaux standards du moment : H.264 (jusqu'à 720p à raison de 30 fps), Mpeg-4 (640 x 480 pixels avec un débit maximal de 2,5 Mbit/s), M-Jpeg (1 280 x 720 pixels à 30 images/s) et AVI, ce qui constitue une première chez Apple, sous réserve que le fichier vidéo AVI soit compatible avec le standard M-Jpeg. En revanche, le format 4/3 de l'écran montre très vite ses limites quand il s'agit de regarder un film récent conçu pour le 16/9 : les deux bandes noires horizontales sont franchement frustrantes. Moyennant un kit facturé 29 dollars, l'iPad peut être relié à un moniteur doté d'une prise VGA. Celle-ci devient de plus en plus rare, les écrans d'aujourd'hui privilégiant maintenant le DVI. En fait, ce kit VGA se destine essentiellement aux projecteurs vidéo employés en entreprise pour réaliser des présentations depuis l'application Keynote. Il est vain d'envisager de relier l'iPad à une télévision HD pour regarder un film téléchargé depuis iTunes. La définition de l'iPad plafonne en effet à 1 024 x 768 pixels : projetées sur un écran TV de type HD (1 280 x 720 pixels) ou Full HD (1 920 x 1 080 pixels), les vidéos transmises par le truchement du kit VGA de l'iPad feront pâle figure. Qui plus est, le son n'est pas véhiculé par ce kit : il faudra soit utiliser le haut-parleur intégré de l'iPad, soit connecter un câble audio à la prise casque de l'iPad. Côté musique, l'iPad démontre tout le savoir-faire acquis par Apple avec ses générations successives d'iPod. On retrouve le même iTunes qui a fait le succès de l'iPhone et de l'iPod Touch. Les formats musicaux reconnus par l'iPad sont les mêmes que sur l'iPhone et l'iPod touch. En revanche, l'iPad ne comporte qu'un seul haut-parleur. 10 La qualité du son est, disons, médiocre. Pour écouter de la musique, il faudra absolument brancher un casque audio ou faire l'acquisition du Dock iPad, vendu séparément (29 dollars), afin de pouvoir brancher des enceintes via un câble audio, également disponible en option. A noter que l'iPad est livré sans écouteurs. Quid des jeux ? L'iPhone et, surtout, l'iPod touch dernière génération se sont révélés d'excellentes plates-formes ludiques qui soutiennent aisément la comparaison face aux spécialistes du genre, à savoir la Nintendo DS et la Sony PSP. L'iPad montre les mêmes prédispositions, voire les améliore. Après tout, ce n'est jamais qu'un iPod Touch gonflé aux stéroïdes avec un accéléromètre plus réactif et un processeur plus rapide. Il est compatible avec tous les jeux développés pour l'iPod Touch, lesquels peuvent s'exécuter soit dans leur définition native (320 x 480 pixels) – ce qui leur confère un aspect un tantinet riquiqui – soit dans une définition artificiellement doublée qui sied mieux à l'iPad, mais avec un effet de pixelisation peu seyant. Qu'à cela ne tienne, les éditeurs de jeux se sont d'ores et déjà attelés à la conception de jeux optimisés pour l'iPad : plus d'une cinquantaine de titres sont disponibles dès à présent et le catalogue devrait s'enrichir considérablement dans les prochains mois. L'iPad et la lecture de livres numériques Avec l'iPad, Apple se lance à l'assaut des lecteurs de livres numériques par l'intermédiaire de son application iBooks. Celle-ci n'est pas livrée avec l'iPad mais peut être téléchargée gratuitement depuis l'App Store. Aux Etats-Unis, trois acteurs se partagent l'essentiel du marché des livres numériques : Amazon avec son Kindle, qui se taille la part du lion (près 90 % de parts de marché !), Sony avec sa gamme Reader, et Barnes & Noble avec son Nook. Tous ces modèles emploient la même technologie d'affichage, la fameuse encre électronique E-Ink. Celle-ci présente de nombreuses qualités, notamment une excellente lisibilité, surtout en plein jour, ainsi qu'une très faible consommation. En revanche, le rafraîchissement de l'écran est très lent et cette technologie demeure pour l'instant monochrome. En raison de ces limitations, les lecteurs de livres numériques ne sont réellement exploitables qu'avec des livres classiques. Les magazines, les journaux et les pages Web ne sont pas leur tasse de thé... Suivant en cela Sony et Barnes & Noble, Apple a retenu le format ePub pour ses livres numériques. ePub est l'acronyme d'electronic publication et été mis au point par l'International Digital Publishing Forum. Ce standard est aux livres numériques ce que le MP3 est aux fichiers musicaux. Il accepte aussi bien les livres du domaine public que ceux protégés par un DRM (Digital Rights Management) comme c'est le cas des ouvrages vendus sur l'iBook Store d'Apple. Actuellement réservé au seul marché américain, l'iBook Store propose des livres numériques à un prix relativement modique (typiquement entre 9,99 et 14,99 dollars). Il permet également le téléchargement de livres gratuits par suite d'un accord passé entre Apple et Project Gutenberg, un site web dédié aux livres tombés dans le domaine public : plus de 30 000 grands classiques sont ainsi offerts gratuitement. L'achat et le téléchargement des livres ne soulèvent pas de difficulté particulière. Nous regrettons toutefois qu'iBooks n'accepte pas les fichiers PDF : seuls ceux au format ePub sont accessibles. Quant aux livres au contenu « inapproprié », c'est-à-dire érotique, voire pornographique, il y a fort à parier qu'Apple, très prude en la matière, en interdira la vente sur iBookstore... Qu'à cela ne tienne : les amateurs du genre pourront contourner cette censure en téléchargeant depuis leur PC ou leur 11 Mac les livres « sulfureux », puis en les synchronisant avec l'iPad via iTunes : une procédure contraignante mais sans surprise, sous réserve que les livres concernés soient libres de tout DRM. Les livres numériques contenus dans l'iPad sont présentés sous forme d'une bibliothèque virtuelle dont les ouvrages peuvent être organisés par titre, par auteur ou par catégorie. La lecture proprement dite d'un livre numérique se fait dans des conditions de confort excellentes. L'écran couleur de l'iPad est infiniment plus plaisant que celui, terne et grisâtre, du Kindle et consorts. Reste à savoir son impact réel sur la fatigue oculaire, laquelle ne pourra se mesurer qu'après des lectures prolongées. Point positif : un capteur de lumière adapte automatiquement la luminosité de l'écran en fonction de l'éclairage. Une lacune est à signaler : iBooks ne permet pas de lire un livre avec les caractères affichés en blanc sur fond noir, une option bien pratique pour lire au lit sans déranger son conjoint. Les pages se tournent d'un geste du doigt, comme sur un « vrai » livre. Une animation plaisante au début mais lassante à la longue : nous préférerions un changement de page immédiat... Les fonctions de recherche sont excellentes, de même que le marque-pages intégré. Nous avons été surpris et déçus par l'absence d'un kiosque à journaux numériques. Chaque groupe de presse va en effet développer sa propre application pour lire ses journaux et/ou magazines numériques. Le New York Times a d'ores et déjà son application et d'autres devraient suivre prochainement. Le verdict Dans chacun des domaines testés, l'iPad n'a pas spécialement brillé, sauf dans celui des livres numériques. Imaginez un peu : voilà un gadget électronique qui coûte une fortune, ne sait pas bien surfer sur Internet faute d'embrasser tous les standards qui y pullulent, arrive laborieusement à créer des documents, ne sait pas téléphoner ni même prendre des photos et, pourtant, nous l'avons adoré ! L'iPad n'est pas simplement un super iPod touch dont l'écran aurait triplé de taille. Il introduit une nouvelle façon d'approcher l'informatique, infiniment plus naturelle et intuitive que tout ce que nous avons connu jusqu'à présent. C'est le premier ordinateur qui nous fait oublier qu'il s'agit d'un ordinateur. Tout comme l'iPod avait bouleversé le marché des baladeurs musicaux, l'iPad va bousculer celui de l'informatique nomade. En revanche, nous avons été franchement agacés par le nombre de kits disponibles en option et qui s'excluent mutuellement. Il manque en fait un « iDock universel » qui permettrait simultanément de recharger l'iPod depuis le secteur, le connecter à des haut-parleurs, lire le contenu d'une carte mémoire SD et relier un appareil photo numérique via un câble USB. Il reste à espérer qu'un tel kit sera vendu dans un proche futur à un prix raisonnable (moins de 100 dollars) par une société tierce spécialisée dans les accessoires pour iPod, iPhone, etc. Lire les autres articles sur l'iPad iPad 32 Go Wi-Fi, d'Apple Prix conseillé : 649 410106 Document ACTNET0020100406e6460002t 12 Special MOBILITY; How the E-Book Will Change the Way We Read and Write; Author Steven Johnson outlines a future with more books, more distractions -- and the end of reading alone By Steven Johnson 2769 mots 20 avril 2009 The Wall Street Journal Online WSJO In-Depth Reports; R1 Anglais Copyright 2009 Dow Jones & Company, Inc. All Rights Reserved. Every genuinely revolutionary technology implants some kind of "aha" moment in your memory -the moment where you flip a switch and something magical happens, something that tells you in an instant that the rules have changed forever. I still have vivid memories of many such moments: clicking on my first Web hyperlink in 1994 and instantly transporting to a page hosted on a server in Australia; using Google Earth to zoom in from space directly to the satellite image of my house; watching my 14-month-old master the pageflipping gesture on the iPhone's touch interface. The latest such moment came courtesy of the Kindle, Amazon.com Inc.'s e-book reader. A few weeks after I bought the device, I was sitting alone in a restaurant in Austin, Texas, dutifully working my way through an e-book about business and technology, when I was hit with a sudden desire to read a novel. After a few taps on the Kindle, I was browsing the Amazon store, and within a minute or two I'd bought and downloaded Zadie Smith's novel "On Beauty." By the time the check arrived, I'd finished the first chapter. Aha. I knew then that the book's migration to the digital realm would not be a simple matter of trading ink for pixels, but would likely change the way we read, write and sell books in profound ways. It will make it easier for us to buy books, but at the same time make it easier to stop reading them. It will expand the universe of books at our fingertips, and transform the solitary act of reading into something far more social. It will give writers and publishers the chance to sell more obscure books, but it may well end up undermining some of the core attributes that we have associated with book reading for more than 500 years. There is great promise and opportunity in the digital-books revolution. The question is: Will we recognize the book itself when that revolution has run its course? The Dark Matter In our always-connected, everything-linked world, we sometimes forget that books are the dark matter of the information universe. While we now possess terabytes of data at our fingertips, we have nonetheless drifted further and further away from mankind's most valuable archive of knowledge: the tens of millions of books that have been published since Gutenberg's day. That's because the modern infosphere is both organized and navigated through hyperlinked pages of digital text, with the most-linked pages rising to the top of Google Inc.'s all-powerful search-results page. This has led us toward some traditional forms of information, such as newspapers and magazines, as well as toward new forms, such as blogs and Wikipedia. But because books have largely been excluded from Google's index -- distant planets of unlinked analog text -- that vast trove of knowledge can't compete with its hyperlinked rivals. 13 But there is good reason to believe that this strange imbalance will prove to be a momentary blip, and that the blip's moment may be just about over. Credit goes to two key developments: the breakthrough success of Amazon's Kindle e-book reader, and the maturation of the Google Book Search service, which now offers close to 10 million titles, including many obscure and out-of-print works that Google has scanned. As a result, 2009 may well prove to be the most significant year in the evolution of the book since Gutenberg hammered out his original Bible. If so, if the future is about to be rewritten, the big question becomes: How? The World of Ideas For starters, think about what happened because of the printing press: The ability to duplicate, and make permanent, ideas that were contained in books created a surge in innovation that the world had never seen before. Now, the ability to digitally search millions of books instantly will make finding all that information easier yet again. Expect ideas to proliferate -- and innovation to bloom -- just as it did in the centuries after Gutenberg. Think about it. Before too long, you'll be able to create a kind of shadow version of your entire library, including every book you've ever read -- as a child, as a teenager, as a college student, as an adult. Every word in that library will be searchable. It is hard to overstate the impact that this kind of shift will have on scholarship. Entirely new forms of discovery will be possible. Imagine a software tool that scans through the bibliographies of the 20 books you've read on a specific topic, and comes up with the most-cited work in those bibliographies that you haven't encountered yet. The Impulse Buy The magic of that moment in Austin ("I'm in the mood for a novel -- oh, here's a novel right here in my hands!") also tells me that e-book readers are going to sell a lot of books, precisely because there's an impulse-buy quality to the devices that's quite unlike anything the publishing business has ever experienced before. On another occasion, I managed to buy and download a book on a New York City subway train, during a brief two-stop stretch on an elevated platform. Amazon's early data suggest that Kindle users buy significantly more books than they did before owning the device, and it's not hard to understand why: The bookstore is now following you around wherever you go. A friend mentions a book in passing, and instead of jotting down a reminder to pick it up next time you're at Barnes & Noble, you take out the Kindle and -- voilà! -- you own it. My impulsive purchase of "On Beauty" has another element to it, though -- one that may not be as welcomed by authors. Specifically: I was in the middle of the other book, and in a matter of seconds, I left it for one of its competitors. The jump was triggered, in this case, by a sudden urge to read fiction, but it could have been triggered by something in the book I was originally reading: a direct quote or reference to another work, or some more indirect suggestion in the text. In other words, an infinite bookstore at your fingertips is great news for book sales, and may be great news for the dissemination of knowledge, but not necessarily so great for that most finite of 21st-century resources: attention. Because they have been largely walled off from the world of hypertext, print books have remained a kind of game preserve for the endangered species of linear, deep-focus reading. Online, you can click happily from blog post to email thread to online New Yorker article -- sampling, commenting and forwarding as you go. But when you sit down with an old-fashioned book in your hand, the 14 medium works naturally against such distractions; it compels you to follow the thread, to stay engaged with a single narrative or argument. The Kindle in its current incarnation maintains some of that emphasis on linear focus; it has no dedicated client for email or texting, and its Web browser is buried in a subfolder for "experimental" projects. But Amazon has already released a version of the Kindle software for reading its e-books on an iPhone, which is much more conducive to all manner of distraction. No doubt future iterations of the Kindle and other e-book readers will make it just as easy to jump online to check your 401(k) performance as it is now to buy a copy of "On Beauty." As a result, I fear that one of the great joys of book reading -- the total immersion in another world, or in the world of the author's ideas -- will be compromised. We all may read books the way we increasingly read magazines and newspapers: a little bit here, a little bit there. You're Never Alone Putting books online will also change how we find books -- and talk about them. Now that books are finally entering the world of networked, digital text, they will undergo the same transformation that Web pages have experienced over the past 15 years. Blogs, remember, were once called "Web logs," cultivated by early digital pioneers who kept a record of information they found online, quoting and annotating as they browsed. With books becoming part of this universe, "booklogs" will prosper, with readers taking inspiring or infuriating passages out of books and commenting on them in public. Google will begin indexing and ranking individual pages and paragraphs from books based on the online chatter about them. (As the writer and futurist Kevin Kelly says, "In the new world of books, every bit informs another; every page reads all the other pages.") You'll read a puzzling passage from a novel and then instantly browse through dozens of comments from readers around the world, annotating, explaining or debating the passage's true meaning. Think of it as a permanent, global book club. As you read, you will know that at any given moment, a conversation is available about the paragraph or even sentence you are reading. Nobody will read alone anymore. Reading books will go from being a fundamentally private activity -- a direct exchange between author and reader -- to a community event, with every isolated paragraph the launching pad for a conversation with strangers around the world. This great flowering of annotating and indexing will alter the way we discover books, too. Web publishers have long recognized that "front doors" matter much less in the Google age, as visitors come directly to individual articles through search. Increasingly, readers will stumble across books through a particularly well-linked quote on page 157, instead of an interesting cover on display at the bookstore, or a review in the local paper. Imagine every page of every book individually competing with every page of every other book that has ever been written, each of them commented on and indexed and ranked. The unity of the book will disperse into a multitude of pages and paragraphs vying for Google's attention. In this world, citation will become as powerful a sales engine as promotion is today. An author will write an arresting description of Thomas Edison's controversial invention of the light bulb, and thanks to hundreds of inbound links from bookloggers quoting the passage, those pages will rise to the top of Google's results for anyone searching "invention of light bulb." Each day, Google will deposit a hundred potential book buyers on that page, eager for information about Edison's breakthrough. Those hundred readers might pale compared with the tens of thousands of 15 prospective buyers an author gets from an NPR appearance, but that Google ranking doesn't fade away overnight. It becomes a kind of permanent annuity for the author. Writing for Google A world in which search attracts new book readers also will undoubtedly change the way books are written, just as the serial publishing schedule of Dickens's day led to the obligatory cliffhanger ending at the end of each installment. Writers and publishers will begin to think about how individual pages or chapters might rank in Google's results, crafting sections explicitly in the hopes that they will draw in that steady stream of search visitors. Individual paragraphs will be accompanied by descriptive tags to orient potential searchers; chapter titles will be tested to determine how well they rank. Just as Web sites try to adjust their content to move as high as possible on the Google search results, so will authors and publishers try to adjust their books to move up the list. What will this mean for the books themselves? Perhaps nothing more than a few strategically placed words or paragraphs. Perhaps entire books written with search engines in mind. We'll have to see. (One geeky side note here: Before we can get too far in this new world, we need to have a technological standard for organizing digital books. We have the Web today because back in the early 1990s we agreed on a standard, machine-readable way of describing the location of a page: the URL. But what's the equivalent for books? For centuries, we've had an explicit system for organizing print books in the form of page numbers and bibliographic info. All of that breaks down in this new digital world. The Kindle doesn't even have page numbers -- it has an entirely new system called "locations" because the pagination changes constantly based on the type size you choose to read. If you want to write a comment about page 32 of "On Beauty," what do you link to? The Kindle location? The Google Book Search page? This sounds like a question only a librarian would get excited about, but the truth is, until we figure out a standardized way to link to individual pages -so that all the data associated with a specific passage from "On Beauty" point to the same location -books are going to remain orphans in this new world.) Paying Per Chapter? The economics of digital books will likely change the conventions of reading and writing as well. Digital distribution makes it a simple matter to offer prospective buyers a "free sample" to entice them to purchase the whole thing. Many books offered for the Kindle, for instance, allow readers to download the first chapter free of charge. The "free sample" component of a book will become as conventional as jacket-flap copy and blurbs; authors will devise a host of stylistic and commercial techniques in crafting these giveaway sections, just as Dickens mastered the cliffhanger device almost two centuries before. It's not hard to imagine, for instance, how introductions will be transformed in this new world. Right now, introductions are written with the assumption that people have already bought the book. That won't be the case in the future, when the introduction is given away. It will, no doubt, be written more to entice readers to buy the whole book. Clearly, we are in store for the return of the cliffhanger. 16 For nonfiction and short-story collections, a la carte pricing will emerge, as it has in the marketplace for digital music. Readers will have the option to purchase a chapter for 99 cents, the same way they now buy an individual song on iTunes. The marketplace will start to reward modular books that can be intelligibly split into standalone chapters. This fragmentation sounds unnerving -- yet another blow to the deep-focus linearity of the printbook tradition. Breaking the book into detachable parts may sell more books, but there are certain kinds of experiences and arguments that can only be conveyed by the steady, directed immersion that a 400-page book gives you. A playlist of the best chapters from "Middlemarch," "Gravity's Rainbow" and "Beloved" will never work the way a playlist of songs culled from different albums does today. Yet that modular pricing system will have one interesting, and laudable, side effect: The online marketplace will have established an easy, one-click mechanism for purchasing small quantities of text. Tellingly, the Kindle already includes blog and newspaper subscriptions that can be purchased in a matter of seconds. Skeptics may ask why anyone would pay for something that was elsewhere available at no charge, but that's precisely what they said when Steve Jobs launched the iTunes Music Store, competing with the free offerings on Napster. We've seen how that turned out. If the Kindle payment architecture takes off, it may ultimately lead the way toward the standardized micropayment system whose nonexistence has caused so much turmoil in the news business -- a system many people wish had been built into the Web's original architecture, along with those standardized page locations. We all know the story of how the information-wants-to-be-free ethos of the Web threatened the newspapers with extinction. Wouldn't it be ironic if books turned out to be their savior? Mr. Johnson is the author of six books, most recently "The Invention of Air," and the co-founder of the hyperlocal news site outside.in. He lives in Brooklyn, N.Y. He can be reached at [email protected]. Document WSJO000020091007e54k004tf 17 Événement "La tablette Apple, c'est un peu le minitel 2.0" Frédérique Roussel 470 mots 5 avril 2010 Libération LBRT 3 8987 Français Copyright 2010. SARL Liberation. All Rights Reserved. Marin Dacos, ingénieur au CNRS, déplore le "modèle fermé" de l'iPad. Marin Dacos, ingénieur de recherche au CNRS et directeur du Centre pour l'édition électronique ouverte (Cléo) (1) analyse la stratégie d'Apple. Que vous inspire la frénésie autour de l'iPad? Elle a un côté idolâtre et consumériste. Il existe dans notre société une attente forte et un suspense autour d'un objet définitif et sauveur qui résoudra tous les problèmes. Cela rassure l'industrie qui a du mal à penser le multimodal. L'édition mise sur les liseuses, comme le Kindle, un objet dédié qui mime le livre lui-même. L'édition électronique n'est pas palpable. Or, on a besoin de représentations, de savoir où on va ranger le contenu. Pourquoi l'objet paraît-il prometteur? Les acteurs imaginent que l'iPad va réintroduire un contrôle du marché. Le Web a été conçu comme une logique de circulation du savoir, où le micropaiement n'est pas le cœur du dispositif. C'était le cas du minitel, payant à chaque consultation dans un contrôle vertical. Dans l'espoir de capter l'utilisateur, Apple a construit sa stratégie autour du micropaiement. Pour entrer dans le système, dans l'iPhone en particulier, l'utilisateur est obligé de devenir un consommateur abonné. Ce système induit une verticalité, un contrôle, alors que le Web est très horizontal, sans centre. L'iPad est un peu le minitel 2.0... qui fait enfin miroiter un retour financier. Chaque organe de presse peut fabriquer ses propres applications, encore plus performantes, et entrer dans une logique de navigation qui permet de fermer sur le contenu qu'il veut vendre. Pour garder le lecteur chez soi. Et concernant le livre numérique? Il faut replacer la question de l'iPad dans la problématique du trio Apple-Amazon-Google, qui constitueraient trois hubs à l'échelle mondiale de diffusion de textes électroniques. Cela peut poser problème. Apple crée un univers Fisherprice qui régule d'un point de vue moral les contenus qu'il veut intégrer dans ses applications. Faut-il laisser la distribution de la culture à une poignée d'acteurs ou à un nombre infini ? Le projet BookServer, de l'Internet Archive, se veut un système ouvert mis à la disposition de tout éditeur, libraire ou bibliothèque, centralisant la vente de livres sur Internet où les lecteurs du monde entier peuvent les acheter. Tout en laissant le contrôle des tarifs aux détenteurs de droits. Un petit éditeur brestois aura donc le choix entre négocier avec Apple ou s'adresser à tous ceux qui aiment le livre. Entre le mode fermé ou le mode ouvert. (1) Vient de publier avec Pierre Mounier "l'Edition électronique", La Découverte "Repères". LI20100405307.xml Document LBRT000020100405e64500008 18 THE MEDIUM Magazine Desk; SECTMM The Death of the Open Web By VIRGINIA HEFFERNAN 974 mots 23 mai 2010 The New York Times NYTF Late Edition - Final 16 Anglais Copyright 2010 The New York Times Company. All Rights Reserved. The Web is a teeming commercial city. It's haphazardly planned. Its public spaces are mobbed, and signs of urban decay abound in broken links and abandoned projects. Malware and spam have turned living conditions in many quarters unsafe and unsanitary. Bullies and hucksters roam the streets. An entrenched population of rowdy, polyglot rabble seems to dominate major sites. People who find the Web distasteful -- ugly, uncivilized -- have nonetheless been forced to live there: it's the place to go for jobs, resources, services, social life, the future. But now, with the purchase of an iPhone or an iPad, there's a way out, an orderly suburb that lets you sample the Web's opportunities without having to mix with the riffraff. This suburb is defined by apps from the glittering App Store: neat, cute homes far from the Web city center, out in pristine Applecrest Estates. In the migration of dissenters from the ''open'' Web to pricey and secluded apps, we're witnessing urban decentralization, suburbanization and the online equivalent of white flight. The parallels between what happened to cities like Chicago, Detroit and New York in the 20th century and what's happening on the Internet since the introduction of the App Store are striking. Like the great modern American cities, the Web was founded on equal parts opportunism and idealism. Over the years, nerds, students, creeps, outlaws, rebels, moms, fans, church mice, goodtime Charlies, middle managers, senior citizens, starlets, presidents and corporate predators all made their home on the Web. In spite of a growing consensus about the dangers of Web vertigo and the importance of curation, there were surprisingly few ''walled gardens'' online -- like the one Facebook purports to (but does not really) represent. But a kind of virtual redlining is now under way. The Webtropolis is being stratified. Even if, like most people, you still surf the Web on a desktop or laptop, you will have noticed pay walls, invitation-only clubs, subscription programs, privacy settings and other ways of creating tiers of access. All these things make spaces feel ''safe'' -- not only from viruses, instability, unwanted light and sound, unrequested porn, sponsored links and pop-up ads, but also from crude design, wayward and unregistered commenters and the eccentric voices and images that make the Web constantly surprising, challenging and enlightening. When a wall goes up, the space you have to pay to visit must, to justify the price, be nicer than the free ones. The catchphrase for software developers is ''a better experience.'' Behind pay walls like the ones on Honolulu Civil Beat, the new venture by the eBay founder Pierre Omidyar, and Rupert Murdoch's Times of London, production values surge. Cool software greets the paying lady and gentleman; they get concierge service, perks. Web stations with entrance fees are more like boutiques than bazaars. The far more significant development, however, is that many people are on their way to quitting the open Web entirely. That's what the 50 million or so users of the iPhone and iPad are in position to 19 do. By choosing machines that come to life only when tricked out with apps from the App Store, users of Apple's radical mobile devices increasingly commit themselves to a more remote and inevitably antagonistic relationship with the Web. Apple rigorously vets every app and takes 30 percent of all sales; the free content and energy of the Web does not meet the refined standards set by the App Store. For example, the Weather Channel Max app, which turns the weather into a thrilling interactive movie, offers a superior experience of meteorology to that of Weather.com, which looks like a boring cluttered textbook: white space, columns of fussy bullet points and thumbnail images. ''The App Store must rank among the most carefully policed software platforms in history,'' the technology writer Steven Johnson recently noted in The Times. Policed why? To maintain the App Store's separateness from the open Web, of course, and to drive up the perceived value of the store's offerings. Perception, after all, is everything: many apps are to the Web as bottled water is to tap -an inventive and proprietary new way of decanting, packaging and pricing something that could once be had free. Apps sparkle like sapphires and emeralds for people bored by the junky nondesign of monster sites like Yahoo, Google, Craigslist, eBay, YouTube and PayPal. That sparkle is worth money. Even to the most committed populist there's something rejuvenating about being away from an address bar and ads and links and prompts -- those constant reminders that the Web is an overcrowded and often maddening metropolis and that you're not special there. Confidence that you're not going to get hustled, mobbed or mugged -- that's precious, too. I see why people fled cities, and I see why they're fleeing the open Web. But I think we may also, one day, regret it. CITY NUMBERS On the Net, Apple types may be fleeing the hordes, but in life the young and educated are heading to urban centers. Check out these and other findings by the Brookings Institution at brookings.edu/ metro. WHET YOUR APPETITE Still don't really know what an app is? Don't buy an iPad yet; watch video reviews of apps free on YouTube. Search ''iPad app reviews'' for funny homemade demos. Don't miss Xeni Jardin's on boingboingvideo. ALCHEMY The Elements, a ravishing multimedia periodic-table app based on ''The Elements,'' by Theodore Gray, may blow your mind and teach you chemistry. Think, like President Obama, that the iPad is just a ''distraction''? The Elements shows otherwise. At the App Store. PHOTO (PHOTOGRAPH BY KEVIN VAN AELST) DRAWING (DRAWING BY CHRISTOPHER KUZMA) Document NYTF000020100523e65n0005p 20 Cahier_été Les hackers, génération débrouille MARIE LECHNER 955 mots 19 août 2009 Libération LBRT 007 8794 Français Copyright 2009. SARL Liberation. All Rights Reserved. Do it yourself (3/5). Les laboratoires d'idées. Une petite flèche peinte sur le bitume signale l'entrée du Hacker Space festival (1), en bordure de la voix de RER, dans les effluves nauséabonds des cheminées du complexe pharmaceutique Sanofi Aventis à Vitry-sur-Seine. L'environnement peu amical ne semble pas miner l'enthousiasme qui règne dans la cave du 6 bis, friche artistique dans un dépôt de chemin de fer désaffecté, qui abrite le premier hackerspace français, le /tmp/lab (2). Dans cet atelier public de création de technologies et de recherche bourdonnant, on manie le fer à souder, on modifie des circuits électroniques, on programme, mais on apprend aussi à fabriquer un four à énergie solaire, un générateur d'électricité éolien, des savons et sodas ou encore à cultiver ses propres bactéries pour obtenir du kéfir "Ensemble". La centaine de participants, artistes, codeurs, activistes, sont venus d'une dizaine de pays européens pour partager leur savoir-faire lors de cette deuxième édition qui a eu lieu fin juin. Un festival de hackers, au sens large du terme, qui dépasse le simple rassemblement de surdoués de l'informatique. "Pour beaucoup, le hacking c'est l'intrusion illégale dans une machine. C'est très réducteur. C'est plutôt une utilisation créative, décomplexée et démystifiée de la technologie", tient à préciser son organisateur Philippe Langlois, expert en sécurité informatique. "Dans tous les domaines, on essaye de faire des choses avec nos propres moyens, sans dépendre d'une grosse société. C'est un peu comme dans l'open source, si quelque chose est défectueux, on trouve un moyen d'y pallier. Ensemble, on est capable de l'améliorer." Do it yourself (DIY), mais avec les autres. Les hackerspaces, qui fleurissent un peu partout dans le monde (on en recense plus d'une centaine), sont des temples de la débrouille, engagés dans l'accès et la réappropriation des outils technologiques, militants de l'open source, en lutte contre le savoir propriétaire. Récup. Au sous-sol, Alexandre Korber, webdesigner, est en train d'assembler une imprimante 3D, un appareil qui permet de construire un objet en plastique en trois dimensions d'après un modèle numérique er à partir de fils de plastique en fusion. "D'ordinaire, ces machines de prototypage rapide sont réservées à l'industrie de pointe et hors de prix , explique Alexandre, on pense à tort que ce type de technologie est inaccessible." Alexandre est un adepte du mouvement RepRap (Replicating rapid prototyper) (3) initié à Bath en Grande-Bretagne par Adrian Bowyer, un universitaire idéaliste qui veut donner accès à cette technologie, visant à créer une machine auto-réplicative, au grand public, dont le slogan est "wealth without money" (richesse sans argent). Il fédère, autour du projet open source, une communauté active de gens intéressés par la robotique, des artistes, des programmeurs. Séduit par cette possibilité de "concrétiser des formes numériques" , Alexandre a construit la sienne avec du matériel de récupération (des moteurs de veilles imprimantes à jet d'encre, une vieille alimentation de PC), un peu d'électronique pour piloter le moteur et une bobine de fil plastique 21 achetée dans un magasin de bricolage. "Pour moins de 300 euros, on peut faire une machine qui permet déjà de fabriquer des bibelots en plastique brut, gobelets, sandales. Le but ultime étant d'obtenir une machine capable de s'autoreproduire entièrement", explique Alexandre, qui estime que c'est un premier pas vers "un petit artisanat du plastique". Le mouvement DIY, qui se développe depuis deux ans, a pris de l'essor au-delà de la communauté de hackers qui l'a vu naître. En ces temps de récession, le DIY est une façon de réduire les coûts et de proposer des alternatives à la production de masse. Mettre à disposition des technologies qui permettent de "fabriquer presque tout" sur place est aussi l'objectif des Fab labs (ateliers de fabrication), programme initié par l'Institut de technologie du Massachussets (MIT), dont le but est d'accompagner les projets innovateurs du tiers-monde pour les transformer en prototypes fonctionnels. Il en existe par exemple en Inde, spécialisé dans la fabrication de scanners et imprimantes 3D pour l'artisanat local. Ebauche. Autre réseau international, celui des Brico labs (4), ateliers qui se déploient autour du monde pour initier les participants aux technologies libres. Comme le projet Bricophone, piloté par Jean-Noël Montagné, qui vise à créer un téléphone mobile à très bas coût, indépendant des opérateurs privés ou encore la machine à laver open source (5), pour soulager la plupart des femmes du monde qui lavent leur linge à la main. Une première ébauche low tech alimentée par un panneau solaire a été développée dans le cadre d'un atelier avec les étudiants de l'école d'art d'Aix-enProvence, avec du matériel de récupération (roue de bicyclette, bambou et moteur électrique d'un vieux photocopieur). Présentée lors de la conférence Lift à Marseille, intitulée "Futur : faites-le vous-même !", le lave-linge pourrait être assemblé assez facilement dans les pays en développement. Contrairement à nos contrées, le DIY n'y est pas un choix de vie mais une nécessité et le piratage, une seconde nature. En témoigne, l'incroyable ingéniosité des inventions répertoriées sur le blog Afrigadget (6), de l'hélicoptère en tôle au four réalisé dans un distributeur de vidéo. Le Ghana a même accueilli, du 14 au 16 août, la première Maker Faire africaine (7), pour célébrer et s'inspirer de ces bricoleurs du quotidien. (1) www.hackerspace.net [http://www.hackerspace.net] (2) www.tmplab.org [http://www.tmplab.org] (3) http://reprap.org [http://reprap.org] (4) http://bricolabs.net [http://bricolabs.net] (5) www.oswash.org/ [http://www.oswash.org/] (6) www.afrigadget.com [http://www.afrigadget.com] (7) makerfaireafrica.com LI20090819301.txt Document LBRT000020090819e58j00001 22 Breaking It Open, Making It Better Kevin Savetz Special to The Washington Post 975 mots 2 mars 2001 The Washington Post WP FINAL E01 Anglais Copyright 2001, The Washington Post Co. All Rights Reserved "Breaking Seal Voids Warranty" -- to most people, this little sticker affixed to consumer-electronics hardware might as well be a law of nature. They plug in their gadget and turn it on but would never dream of opening it up. To some, though, that little sticker is a challenge. People with the curiosity and technical expertise often crack open the cases to find out what goes on inside those mysterious gizmos -- and sometimes make them work better. Two products in particular have become popular with hackers lately: the ReplayTV and TiVo "personal video recorders." These VCR-like machines save and play back television programming using hard drives rather than videotape. By adding a larger hard drive to a Replay or TiVo, a hacker can double or even quadruple the number of shows their PVR can record -- a $250 drive can boost an older Replay box's capacity from 20 hours to 80. Some hackers go even further with tricks like adding an Ethernet card for networking to a computer or enabling PAL-format video output for use in other countries. The TiVo is particularly popular among hackers, in part because it uses the Linux operating system that many technically inclined computer users run on their own PCs. ReplayTV is more difficult to hack because it uses a proprietary operating system. The number of people who have modified their PVRs is not known. Hacking is "pretty much limited to a small group of technophiles who like tinkering," said Steve Shannon, vice president of marketing at ReplayTV. "I could probably count them on one hand." Dawn Banks, one of the creators of RTVPatch, software needed to upgrade ReplayTV, doesn't know either but thinks the number is higher. Hundreds of people -- "maybe a thousand or more" -- have downloaded Banks's program, although not all of these people actually use it. It takes more than just curiosity to open up one of these devices and start messing with wires and connectors. Adding storage space to a PVR is "for the person who doesn't mind voiding a warranty, who doesn't mind taking the risk of ruining their unit and who is adept enough to add a new hard drive to a PC," Banks said. The risks of opening a consumer electronics gadget like the ReplayTV and TiVo -- including electrocuting yourself, should you touch a screwdriver to the capacitator inside -- are very real. Although there have been no reports of people zapping themselves, intrepid hackers have indeed maimed or killed their boxes in their attempts to upgrade. "There are many ways to turn your $500 box into a paperweight," said Sean Riddle, a network manager in Manassas who has extensively customized his ReplayTV. Although most PVR hackers simply add storage space, Riddle delved deeper into his ReplayTV. "I've got a 140-gig Replay, have it connected to my PC for control, programmed my own screens 23 for the unit, and just finished building an interface to connect it to my PC to update channel guide info over my cable modem," he said. His custom menu contains features only a hacker, or a control freak, could love, including the ability to micromanage recording quality and the speed of the internal modem (used to update Replay's on-screen programming guide), flash the front-panel LEDs, and run internal tests. "I've also written a PC program that can edit the cable lineup file," he added. "When Comcast switched SpeedVision and Comedy Central, I swapped them in the Replay file so I wouldn't miss any BattleBots shows." Although the makers of these products do not officially condone hacking, they exhibit a nonchalance that is perhaps surprising. "As long as people are only affecting themselves and accepting the potential risks, it's not a big deal to us," Shannon said. "If it was affecting other users or content security, then it would be a big deal." There is a fine line between innocently enhancing a product that you bought and becoming a nuisance to its manufacturer -- and most hackers are careful not to cross it. For instance, access to TiVo's television schedule comes with a subscription fee, but the authors of the TiVo Hacking FAQ (frequently asked questions) file explicitly state that they're not going to explore ways to defeat the subscription requirement. Hardware hackers typically share their insights at special-interest Web sites. Information about hacking ReplayTV can be found at http://www.replaytvfaq.com [http://www.replaytvfaq.com], while comparable TiVo details are at http://www.tivofaq.com/hack/faq.html [http:// www.tivofaq.com/hack/faq.html]. The AV Science Forum (http://www.avsforum.com [http:// www.avsforum.com]) is a popular spot for users of both systems. Hacking efforts are not limited to television watchers. John Mechalas, a Portland, Ore.-based systems administrator, is leading an effort to decode the communications protocol used by Creative's Nomad Jukebox, a popular MP3 music player (http://www.aracnet.com/~ [http:// www.aracnet.com/~] seagull/NJB/). Once the device's language is decrypted, programmers will be able to write new programs to control the Jukebox. For instance, Mechalas prefers the Unix operating system, but the Jukebox ships with software for only Windows 98 and 2000, as well as the Mac OS. By decoding the unit's communications protocol, programmers can create software that runs on other platforms. Mechalas and his fellow hackers may not get there. But that's not quite the point. The "hackability" of a product can be appealing in its own right to some customers -- the ones who are curious, technically minded or cheap. To a hacker, a modification doesn't even have to be particularly useful -- just elegant. Dawn Banks, the RTVPatch author, sums it up succinctly: "It makes some people feel like they're getting something extra, just knowing the hack is there." http://www.washingtonpost.com Document wp00000020010713dx3200c20 @play Mike Musgrove 24 Financial Introducing The New and Improved iPhone -- by Hackers Mike Musgrove 1035 mots 19 août 2007 The Washington Post WP FINAL F01 Anglais Copyright 2007, The Washington Post Co. All Rights Reserved Well, that was quick. The hacker community has taken over the iPhone. Heck, in some cases, hackers are already releasing updated versions of their underground software. Apple's new flashy and pricey smartphone, released to much fanfare at the end of June, has a nice array of features straight out of the box. But do a little unauthorized tinkering on the thing, and it can do a few more tricks, ranging from the frivolous to the useful. Last month, for example, Silicon Valley-based software consultant Stephen White posted software that lets people play classic Nintendo games, such as the Legend of Zelda and Super Mario Bros., on the device. "I was sitting in a pub with a friend one night musing about what the iPhone needed," he said. "I decided that every device I own needs to have Mario on it." After investing about a dozen hours of work, White made his results available online. Now, for his second iPhone project, he's fine-tuning the controls on a version of the classic shooter game Doom for Apple's new phone. When I talked to him last week, he had just found out how to access the phone's "vibrate" function, which he hopes to incorporate into this or future iPhone applications. This is White's idea of a good time. Before the iPhone came along, he spent his time tinkering away at iTunes and his TiVo. He says the day he bought his new smartphone was the happiest of his life -though that's partly because he was sick of his Treo. White is just one member of a new and very active community of iPhone hackers. Another group of programmers worked up a Web-based video-conferencing tool that uses the iPhone's built-in camera lens. One programmer, who is already working on a book on how to push the iPhone to its limits, has developed a program to make the device record voice memos. Hackers based in Europe claim to have already figured out how to make the device work there. Apple isn't scheduled to make the iPhone available there until later this year. Since you're probably wondering: No, Apple has not given this community its blessing, and the company did not open this device up for the software tinkerers of the world. The Apple smartphone is on what techies call a "closed" system -- meaning that users are supposed to be able to install only software that has been approved and distributed by Apple. The work that Mac programmers and hobbyists are doing here relies on a new class of underground applications designed for the iPhone called "jailbreak" programs. These unlock the file system and give brave users access to parts of the phone's inner workings that Apple went through some trouble to rope off. 25 Let the tinkerer beware, though: It's not an area for the squeamish. The risk involved in this kind of activity generally includes voiding your gadget's warranty and turning the device into a useless chunk of metal, silicon and scratch-resistant glass. If the history of consumer electronics is any guide, this will probably turn into a cat-and-mouse game between Apple and the hackers. That seems to be what's happened with Apple's recently released update to iTunes; if the update software detected anything strange about an iPhone's file system, it reformatted the iPhone and made the hackers reinstall their home-brewed applications from scratch. Apple wouldn't say last week whether the update was a reaction to the hacks and declined to make any comment about the iPhone's home-brew hacking scene. Regardless of the risks, new underground applications keep hitting the Web at a steady pace. There's one that lets people take control of their hacked Xboxes in order to, for instance, watch movies stashed on the game console's hard drive. Other programs, like one called iFuntastic -- already in version 2.5 -- make it possible for iPhone users to pick iTunes songs as custom ringtones. Last week, an unauthorized game, called Lights Off, was released for the iPhone's operating system. "Apple didn't give people the tools they needed to do this in the first place, so they're making their own," said Mike Schramm, who has followed the iPhone hacking community for the Unofficial Apple Weblog ( www.tuaw.com [http://www.tuaw.com]). Hardware manufacturers are usually not happy about such user-created innovations because they can lead to piracy. Why buy a game or a software application if you can download one free? That's why just about every time somebody figures out how to hack Sony's mobile gaming device, the PlayStation Portable, the company releases a new version of the operating system that you have to install if you want to play the latest games. Each new version of the software blocks off vulnerabilities exploited by hackers in previous versions. It's impossible to know how many people are hacking into their PSPs or their iPhones, but it looks as if there's an audience out there. Earlier this summer, an old and relatively obscure PSP game called Lumines suddenly shot up the sales charts at Amazon. The sales spike happened just after hackers discovered a way to exploit the game's coding in order to play home-brew software on the device. At eBay, sellers unloading their copies of the game are touting it as the one that lets users hack their PSPs. Funny thing, though. As much as corporations officially disapprove of this sort of work, the people who are fanatical enough about their technology to pull these tricks off are sometimes the ones who end up getting the cool jobs. In some forums at the Guitar Hero fan site ScoreHero, fans figured out how to hack into the game's software and insert their own music selections into the popular guitar game. At last count, three of the programmers from that scene have been hired to develop the next version of the game, due out this holiday season. http://www.washingtonpost.com [http://www.washingtonpost.com] WP20070819ATPLAY19 Document WP00000020070819e38j0008w 26 UNLOCKING THE SYSTEMS SECRETS By PETER J. SCHUYTEN 1186 mots 14 juillet 1980 The New York Times NYTF Late City Final Edition Copyright 1980 The New York Times Company. All Rights Reserved. It has been a little more than a month since I brought home my personal computer, and while I have enjoyed the off-the-shelf programs that give the computer its instructions, I wanted to learn more about the machine and at the same time take greater advantage of its abilities. So the next step was to learn something about writing those instructions, or programming. Here's an example: 100 PRINT ''WHITEDICE'', 110 PRINT INT (6 * RND(1)) + 1 120 PRINT ''REDDICE'', 130 PRINT INT (6 * RND(1)) + 1 This is a program that simulates a pair of dice being rolled. Some might wonder, with all the pre-programmed or ''canned'' software available these days for personal computers, why users would go to the trouble of learning to program at all. But the challenge of unlocking the computer's secrets, of learning how to communicate with it in a language that is uniquely its own, is irresistible to some. Besides, in a very practical sense, owners of these machines are completely at the mercy of preprogrammed software when anything goes wrong. A computer is a demanding partner. It has no patience for mistakes, abhors imprecision and becomes maddeningly balky when loaded with incorrect instructions. On the other hand, if you take the time to learn the vocabulary and grammar governing its operations, the computer will do your bidding. It was with this in mind that I set aside three days in which to acquaint myself with the rudiments of programming. Retreating into the den where my Apple II computer, television set and cassette tape recorder are located, I armed myself with pencils, pads of paper and a hand-held calculator. The instruction manual reassured me that programming is a little like learning to ride a bicycle: Although it may be a bit painful at first, once learned, it is a skill not easily forgotten. Requires Concentration Programming is an art that loves logic, depends on numbered coding schemes and, above all, demands immense concentration and patience. There are lists of special terms, or ''reserved words,'' to be memorized that have a computer significance all their own, tricky computer orders to be negotiated, and editing instructions for writing and correcting programs. There is also the matter of precedence, or the order in which the computer performs mathematical operations. (Minus signs indicating negative numbers are executed first, followed by exponentiation, multiplication and division, addition and subtraction operations, all carried out from left to right, unless otherwise instructed.) The hours pass quickly as you move from one sample program to the next, until you are able to produce clicking, ticking and tocking sounds on the computer and plenty of splashy color graphics. At other times, however, you begin to wonder why all this is being learned.The key to all programming, you discover, is the stored, or deferred, execution statement, which is an instruction that you have stored in the computer's memory for later use. Type enough of these in the computer's memory -written, of course, in the correct format and sequence - and you have created a program. As you delve deeper, you learn how to clear the memory of these instructions (typing the command ''NEW''), as opposed to simply clearing the screen (''HOME''), while the command ''RUN'' orders the computer to carry out these instructions. 27 Next comes ''looping,'' which directs the computer to return to a previous instruction, or line number, which it will then repeat endlessly until told to do otherwise. Progress Can be Slow Everyone is said to have at least one good program in him. But your progress can be agonizingly slow when encountering such headscratching statements as: ''The numbers that the function uses are called its arguments and are always put in parenthesis after the function name. PDL is a function that has one argument.'' Computers can distinguish between truth and falsehood in mathematical statements, also called assertions. Ask it, for example, whether 62 (six is greater than two) and it will respond with a ''1,'' meaning the statement is true, while the reverse produces a ''0,'' meaning it is false. Beyond that, however, the computer cannot really distinguish degrees or shadings of truth, and it has absolutely no imagination. In its ordered mind, the assertion ''Not 1'' is ''0'' and ''Not 0'' is ''1,'' and everything else is simply a variation on these two assertions. In cases where the computer cannot distinguish between truth and falsehood, that is, when you have entered something via the keyboard that confounds its sense of syntax, it will unfailingly respond with the expression ?SYNTAX ERROR, meaning it did not understand. After spending an hour or more creating a program only to be rewarded with a ''?SYNTAX ERROR'' message on the screen each time you attempt to run it, you begin to be overcome with frustration. By contrast, there is an exhilaration when the computer executes your program instructions without a hitch. More than anything else, you discover that programming is like learning to cook. At first you slavishly follow the recipes, or sample programs contained in the manual, painstakingly keying them into the computer, step by step. But later, as you gain confidence, you begin to improvise here and there, until finally you are creating programs of your own. A Few Warnings A word of warning: A simple but well-crafted program - one, for example, that fills the screen with rapidly changing color patterns, or adds the ''bounce'' sound to a computer generated ball - may involve hours of work at first. But in time, it may become like child's play. Another warning: Don't expect others to be overwhelmed by a virtuoso computer performance. Like a baby's first halting steps, programming triumphs are of interest only to the parent. The first program I was able to create without prompting from the manual involved instructing the computer to draw an endless series of random lines of varying lengths and colors across the screen. That in turn was followed by programs that generated intricate moire patterns in which colors continuously alternated, a bouncing ball that emitted a different sound each time it rebounded off the walls of the display screen, and finally a program that transformed the display screen into a sketch pad, in which the computer's game paddles - which come with the computer and control the action on the screen - could be used to draw lines. In each case my friends were not terribly impressed. Some might say that what I have been doing is devising a series of ingenious but rather useless computer tricks, and that the serious business of programming lies beyond by these simple skills. To a degree that is correct. But cleverness aside, these elementary programs, and the knowledge that underlies them, is part of the process of understanding how the computer ''thinks,'' and that is the central ingredient needed by anyone seeking to take the next step toward turning the computer into a useful tool. Besides, there are three programming manuals to conquer. Illustrations: CARTOON Document NYTF000020060708dc7e004se 28 Logiciel libre et innovation Tristan Nitot (Mozilla) 491 mots 29 juin 2009 Les Actualités de 01Net ACTNET Français Tous droits reservés (c) 2009 Internext Il y a quelques jours, j'étais à la première édition française de la conférence Lift, dédiée à l'innovation. Je crois qu'il y avait un consensus autour de l'observation de Pierre Orsatelli rapportée par La Provence : « L'innovation ne naît plus dans les laboratoires mais part désormais des usages et des citoyens eux-mêmes, ce qui ouvre d'immenses perspectives, notamment en ces temps de crise. » C'est faire en quelque sorte le constat qu'enfermer des chercheurs ou des ingénieurs dans un laboratoire n'est pas nécessairement la meilleure façon de produire de l'innovation, surtout quand on voit que les utilisateurs, de plus en plus capables de s'approprier les outils qu'ils utilisent au quotidien pour les modifier et les adapter à leurs besoins précis, lesquels n'ont pas été envisagés par les cerveaux en blouse blanche des laboratoires. Bien sûr, les spécialistes auront un regard condescendant pour ce qu'ils appelleront des « bidouillages », dont la qualité n'est pas aussi bonne que leurs produits finis (ce qui est souvent vrai, mais pas toujours). Le fait est que nombre de nouveaux outils viennent des utilisateurs plus que des concepteurs. Qui se souvient qu'au début on pensait que le téléphone servirait à diffuser des opéras ? Que les SMS devaient servir aux opérateurs pour diffuser des messages de service ? Que le Web devait être utilisé par les scientifiques du Cern pour échanger leurs rapports ? L'évolution des nouvelles technologies est ainsi faite : plus un outil peut-être détourné, plus il devient populaire. Dans le jargon, cette capacité à permettre l'innovation s'appelle la « générativité », et il est essentiel de la protéger si on veut avoir le meilleur futur possible. Il en est de même dans l'entreprise : à prendre des solutions propriétaires livrées sous cellophane, on se retrouve à empêcher l'appropriation des technologies par les nouveaux utilisateurs, ces fameux natifs du numérique. En ces temps de crise, où il est plus essentiel que jamais de savoir tirer parti de toutes les contributions des employés, brider les bonnes volontés serait suicidaire. Les DSI risquent certes de voir d'un mauvais œil la perte de pouvoir au profit des utilisateurs. Mais si la compétitivité de l'entreprise est à ce prix, il vaut mieux laisser les employés s'emparer de la technologie, open source et standards ouverts, qui permettront alors d'innover de façon distribuée. Tristan Nitot Tristan Nitot est une personnalité emblématique du monde de l'open source. Il est le fondateur et actuel président de Mozilla Europe, connu pour son navigateur Web Firefox. Il est également un des initiateurs du projet de documentation libre Openweb.eu.org, projet qui vise à promouvoir les standards du Web et son accessibilité afin de le rendre utilisable par tous. Tristan Nitot, qui a mené une partie de sa carrière chez Netscape, est également blogueur depuis 2002 sur Standblog.org. 503851 Document ACTNET0020090629e56t00001 29 Ecrans "Il faut exiger la liberté" Erwan Cario 860 mots 14 janvier 2010 Libération LBRT 026 8918 Français Copyright 2010. SARL Liberation. All Rights Reserved. Techno . Pour la sortie française de sa bio, Richard Stallman, gourou du logiciel libre, détaille sa philosophie. Richard Stallman a déterminé les quatre libertés essentielles qui définissent un logiciel libre : la liberté d'exécuter le programme pour tous les usages ; la liberté d'étudier son fonctionnement, et de l'adapter ; la liberté de redistribuer des copies, et celle d'améliorer le programme et de publier ces améliorations. Ce sont les piliers d'un mouvement qui a changé l'informatique. Le 21 janvier sortira Richard Stallman et la révolution du logiciel libre (1), la version française d'une biographie signée Sam Williams, publiée en 2002. A la demande de l'association Framasoft, Stallman lui-même a participé à l'actualisation. Ce génie a passé plus d'un quart de siècle à se battre pour ses convictions en faisant très attention aux mots. Il utilise, par exemple, "privateur" pour qualifier les logiciels que d'autres appellent "propriétaires", pour insister sur le fait qu'ils privent les utilisateurs de leur liberté. Rencontre avec tutoiement obligatoire, à sa demande. Tu as participé à ta propre biographie, quel a été ton état d'esprit ? Je n'avais jamais lu la première édition finale. Quand on m'a proposé d'intervenir sur la traduction française, j'ai accepté. Mais il y avait besoin de beaucoup de changements. C'était délicat, je ne voulais pas perdre le point de vue de Sam Williams. J'ai donc décidé de conserver toutes les citations, sauf quelques-unes qui n'avaient rien à voir avec moi, et de préserver toutes les impressions personnelles de l'auteur. En corrigeant beaucoup d'autres choses. Penses-tu que le logiciel libre existerait sans ton action ? Non. Il y aurait peut-être quelques programmes libres. Mais nous avons aujourd'hui des systèmes d'exploitation libres, il est possible de faire de l'informatique normalement sans aucun logiciel privateur. Et ça, c'est le résultat du mouvement que j'ai lancé en 1983. Aujourd'hui, le logiciel libre a une place très importante. Mais notre mouvement n'a pas gagné. Le but est la libération de tous les utilisateurs. Et la majorité continue d'utiliser Windows ou Macintosh, deux systèmes d'exploitation privateurs, donc injustes. L'utilisation des logiciels libres par le plus grand nombre ne semble pas être ta priorité... C'est vrai. Je désire que tout le monde soit libre. Mais est-ce plus important de convaincre quelques personnes d'utiliser les logiciels libres, ou d'éduquer plus de gens pour qu'ils valorisent leur liberté ? Pour avoir les bases d'une liberté durable, il faut éduquer les gens pour qu'ils exigent cette liberté. Le monde offre beaucoup d'opportunités de la perdre. Et si tu ne vois pas pourquoi résister, tu les acceptes. Je me bats pour éduquer les utilisateurs à apprécier la liberté. A ne plus accepter le logiciel 30 privateur. La majorité ne voit pas le problème, ne voit pas la différence, parce qu'ils n'ont jamais imaginé l'idée d'être libre. Il faut pouvoir faire la différence. Un exemple ? Si les quatre libertés essentielles ne sont pas là, le développeur exerce un contrôle sur l'utilisation. Il peut faire ce qu'il veut. Il peut mettre des éléments nocifs dans son programme pour te surveiller, pour t'imposer des limites... Nous avons découvert des portes dérobées dans des programmes privateurs importants, comme Microsoft Windows, ou le Kindle d'Amazon. Quelles sont les grandes avancées des dernières années ? Les programmes bureautiques, par exemple, sont bons et très utilisés. Les interfaces graphiques aussi fonctionnent bien. Certains Etats et certaines régions font migrer leurs institutions et les écoles vers le logiciel libre. Nous avons donc eu des avancés importantes, même si nous n'avons pas encore gagné. Le combat des débuts sur le logiciel libre et le partage a dérivé aujourd'hui vers les contenus... Je n'aime pas le mot contenu pour les œuvres d'art, ça les déprécie. Ce mot suppose que les œuvres n'ont pas d'importance, qu'elles servent à remplir une boîte avec n'importe quoi. Le partage, c'est la fraternité, et c'est le droit de chacun de partager des copies exactes des œuvres publiées, si ce n'est pas commercial. Il faut légaliser le partage, y compris sur Internet. Toute loi pour l'interdire est injuste et n'a aucune autorité morale. L'Hadopi est une loi tyrannique ! Je suis pour le fait d'aider les artistes, mais d'une manière adaptée au réseau. Le système actuel marche mal : quelques stars gagnent beaucoup et la majorité ne gagne presque rien. J'ai proposé d'établir un impôt qui serait réparti, mais pas de manière linéaire. Les stars gagneraient plus que les autres, mais dans des proportions plus raisonnables. Que penses-tu de tous ceux qui considèrent que tu as une personnalité trop rigide ? C'est facile, pour quelqu'un qui n'a pas de principes et qui est disposé à vendre n'importe quoi, de considérer les autres comme rigides. (1) Editions Eyrolles, 22 euros. LI20100114351.txt Document LBRT000020100114e61e0001f 31 innovation Les pères spirituels du logiciel libre : Eric Raymond le pragmatique et Richard Stallman l'idéaliste. EMMANUEL PAQUETTE 622 mots 24 mars 2004 Les Echos ECHOS 26 19122 Français All rights reserved - Les Echos 2004 Visitez le site web: lesechos.fr pour plus d´informations. Le monde du logiciel libre possède ses théoriciens, tous deux Américains. Mais les visions de Richard Stallman et d'Eric Raymond s'opposent : pur idéalisme pour le premier, réalisme pour le second. Richard Stallman. Tous deux viennent du « bazar ». Un lieu de rencontre et de rassemblement sur le Net grouillant de développeurs aux « rituels et aux approches différentes » qui ont réussi à faire « émerger par une succession de miracles » le système d'exploitation GNU/Linux. Un système d'organisation totalement opposé à celui des logiciels propriétaires, considérés comme des cathédrales « élaborées par des petits groupes de mages travaillant à l'écart du monde » jusqu'à leur commercialisation. Voilà comment Eric Raymond, l'un des plus grands théoriciens du monde des logiciels libres, a présenté Linux dans son ouvrage, resté célèbre, « La Cathédrale et le Bazar ». Une question d'éthique Eric Raymond est le principal opposant d'un autre idéologue, Richard Stallman, le créateur du concept de logiciel libre qui a donné naissance à Linux. En réaction au terme ambigu de « free software » (« free » signifie « libre » mais également « gratuit » en anglais), Eric Raymond cofonde l'Open Source Initiative (OSI) en 1998. Son but : rallier les développeurs au monde de l'entreprise. Lui-même montre la voie en rejoignant la société VA Linux fin 1998, détenteur du site Slashdot (lire page précédente), qui, en pleine bulle Internet, verra son cours de Bourse exploser et décrocher le record de la plus forte progression jamais enregistrée lors d'un premier jour de cotation, en passant de 30 à... 250 dollars. « Dans le monde du logiciel, si Eric Raymond et Richard Stallman sont tous deux pour la démocratie, on pourrait dire qu'ils représentent, au sein de cette démocratie, deux tendances politiques différentes : l'une de droite, l'autre de gauche », schématise Loïc Dachary, le fondateur de la branche française de la Free Software Foundation. Une explication qu'Eric Raymond réfute. « Je ne suis pas un conservateur, mais plutôt un libertaire, et si j'étais français, je dirais «liberté j'écris ton nom» », explique-t-il. Pourtant, les différences idéologiques existent bien entre les tenants du logiciel libre et les partisans de l'« open source ». « Ces divergences sont sur les tactiques à adopter et les arguments à utiliser. Le terme «open source» signale que nous sommes moins concernés que d'autres par les raisons morales et idéologiques liées à l'utilisation de logiciels libres. Nous pensons que pour favoriser l'adoption des logiciels libres il est plus efficace de changer le comportement des gens en leur montrant les bénéfices et la réduction des coûts qu'apportent ce type de logiciel », ajoute Eric Raymond. 32 A l'inverse, dans un souci philosophique et éthique, Richard Stallman s'est toujours opposé à la notion de propriété intellectuelle dans le monde du logiciel, quel qu'il soit. « Eric Raymond et moi ne sommes pas d'accord sur l'élément de base concernant le logiciel libre, explique-t-il. C'est-à-dire sur la question : est-ce qu'un logiciel non libre peut être légitime d'un point de vue éthique ? Ma réponse est non, mais la sienne est oui. » Le père du logiciel libre se bat pour que tout individu soit libre d'avoir accès, de copier et de pouvoir modifier à sa guise le code source de tous les programmes informatiques. Tous droits réservés (2004) LES ECHOS - Toutes les informations reproduites dans ce fichier sont protégées par les droits de propriété intellectuelle détenus par LES ECHOS. Aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, exploitée ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit des ECHOS Document ECHOS00020040324e03o0002m 33 ENJEUX LES ECHOS : LIVRES LES MONDES PARALLÈLES D'INTERNET PIERRE-JEAN BENGHOZI 677 mots 1 avril 2010 Enjeux Les Echos ENJEUX 069 267 Français (c) ENJEUX/LES ECHOS Visitez le site-web http://www.lesechos.fr [http://www.lesechos.fr] pour plus d'informations Visit the Les Echos website at http://www.lesechos.fr [http://www.lesechos.fr] for more information C'est une question surprenante qui ouvre le dernier ouvrage d'un spécialiste reconnu d'Internet, Jonathan Zittrain, professeur au Harvard Berkman Center : faut-il arrêter le futur d'Internet ? Ce qui a fait la force et le succès de l'informatique communicante n'est-il pas précisément ce qui risque de la mener à une impasse. Virus, spam, protection des données personnelles, exploitation commerciale des droits de propriété des contenus : tout pousse à limiter les capacités d'innovation et de création au profit d'usages circonscrits, d'applications fermées et de réseaux verrouillés. L'ouvrage trace en parallèle deux trajectoires opposées qui pourraient orienter le futur d'Internet. La première est celle de technologies ouvertes favorisant la « générativité » de toutes sortes d'usages créatifs. Ce futur-là prolonge la capacité qu'ont eue l'informatique et Internet à stimuler des platesformes adaptables librement : celles qui permettent de concevoir des applications par et pour toutes sortes d'utilisateurs, notamment dans le cadre des PC et systèmes d'exploitation comme Windows. A cette voie, Zittrain en oppose une seconde qu'il considère stérile et verrouillée car elle empêche la créativité des utilisateurs : c'est celle de dispositifs propriétaires fermés et préprogrammés comme l'iPhone ou les consoles de jeux vidéo. Internet se situe aujourd'hui à la croisée de ces chemins et l'auteur espère que son futur ne sera pas celui des dispositifs verrouillés. Ces derniers ne limitent pas seulement la créativité. Ils accroissent le contrôle des usages et favorisent l'absence de maîtrise des consommateurs sur les applications, les fonctionnalités ou les configurations qui peuvent changer ou disparaître d'un jour à l'autre à leur insu. Récemment, Amazon a effacé à distance, sur les Kindle de ses clients, des e-books qu'ils avaient pourtant légalement achetés. Moins souvent évoqués, ces risques menacent aussi les applications du cloud computing. L'ouvrage esquisse ces deux avenirs de manière documentée et sans manichéisme. Les dispositifs fermés ne sont pas envisagés comme intrinsèquement mauvais. Au contraire, leur fermeture même représente, pour les utilisateurs - grand public, administrations, entreprises -, une source de sécurité, de fiabilité et de facilité d'usage. Car le drame des systèmes ouverts est que leur « générativité » s'applique dans tous les registres de l'innovation, même les pires (spam, phishing, virus). Reproche que ne connaissent pas les dispositifs propriétaires. Ce légitime souci de fiabilité et de sécurité conduit ainsi des utilisateurs à adopter des systèmes fermés ou des dispositifs restrictifs (antivirus, pare-feux, restriction des cookies) peu favorables aux usages innovants. Ce que j'en pense Entre ces deux futurs, les frontières ne sont bien sûr pas tranchées. Le monde des services numériques évolue simultanément dans les deux directions ; approches génératives et verrouillées se mêlent souvent. Les sites de réseaux sociaux favorisent les initiatives... tout en restreignant la portabilité des profils numériques vers d'autres sites. De même, le succès d'une application « stérile 34 » comme l'iPhone tient justement à sa capacité à favoriser l'innovation, mais en l'enserrant dans un cadre circonscrit et contrôlé, d'une manière radicalement différente de l'édition traditionnelle de logiciel. L'hybridation des deux perspectives est-elle donc envisageable, voire souhaitable pour disposer du meilleur des deux mondes ? En permettant de démultiplier les fonctions de l'iPhone, le succès de l'App Store montre qu'il est possible de combiner stabilisation et contrôle du système technique d'une part, ouverture et générativité des innovations d'autre part. On peut cependant se demander si le cadre contrôlé de ces nouveautés ne limite pas l'irruption d'innovations de rupture. * Directeur de recherche au CNRS, il est titulaire de la chaire Orange innovation et régulation des services numérique et dirige le pôle de recherche en économie et gestion de l'Ecole polytechnique. Dernier ouvrage : L'Internet des objets (Maison des sciences de l'homme). 267-40-ENJ Document ENJEUX0020100518e6410000z 35 Tech.view Tech.view; The struggle to balance openness and control 910 mots 15 août 2008 Global Agenda ECOCOM Anglais (c) The Economist Newspaper Limited, London 2008. All rights reserved The struggle to balance openness and control “I AM RICH” is an iPhone application that made a brief debut on Apple’s software store this month. It cost $999.99 and did nothing more than put a glowing ruby on the iPhone’s screen. Seeing it as cynical rather than practical, Apple yanked it (after eight people bought it). Apple has fought with developers and killed applications before. Indeed Apple’s boss, Steve Jobs, acknowledged that the iPhone has a “kill switch” that lets the company remotely remove software from people’s handsets. “Hopefully we never have to pull that lever, but we would be irresponsible not to have a lever like that to pull,” he told the . Apple’s corporate culture is famously closed. By closely overseeing their hardware and software, the company believes it can better ensure that everything works properly. Opening their systems to independent developers entails a loss of control that they find hard to handle. Other companies can sympathise. Tech firms today are caught in a bind, between being open (to attract a community of developers) and closed (to ensure high standards and maintain their traditional business models). As Apple’s experience shows, finding the right balance is anything but easy. And the stakes are huge. In a recently published book, “The Future of the Internet—and How to Stop It” (Yale University Press, 2008), Jonathan Zittrain of Harvard Law School frets that technology companies will prefer to roll out “tethered appliances”, which do a small, proscribed set of things over which the companies and their chosen vendors will have exclusive control—like phones or GPS devices—instead of general-purpose devices like PCs. Firms have good reasons to control how people use their products, from ensuring security to protecting copyrights. But aggressive oversight risks sacrificing the “generativity” of computer technology—that is, the continuous, unpredictable improvements from all quarters that drive innovation. Mr Zittrain fears that the rise of tethered appliances will inevitably chip away at the freedom of the internet and personal computing, which many take for granted. This is an old problem. When computers were first released commercially in the 1960s, they came with the manufacturer’s software, and were even leased rather than sold outright. Because of their complexity, most customers were fine with that controlled arrangement. The industry subsequently evolved into two distinct sectors: the computer itself (hardware) and the codes that make it work (software). By the mid 1980s, a gaggle of independent software companies thrived, each with its own proprietary technologies. Users had more choice. Today the ground is shifting under the industry’s feet again, as open-source software challenges these proprietary technologies. Just as customers used to be locked into computer-makers’ software, so too were they later beholden to certain applications and upgrades from software vendors. Opensource has freed users by separating software from a specific vendor. And it has enabled companies to tap the broadest possible community of developers, which fuels innovation. 36 Even companies that eschew formal open-source licenses engage in open practices in order to attract outside developers and business partners. Companies as diverse as Google, Sun, IBM and even Microsoft ape open-source ways—and struggle with the question of how much to control. Google, for example, is shepherding an open-source operating system for mobile phones called Android, and an open-source security tool called KeyCzar for handling cryptographic keys. Meanwhile, its main business of search is entirely closed: it reveals almost nothing about the underlying algorithm. It finds a useful middle-ground by opening the application-programming interfaces (APIs) to some online services, such as mapping, which lets third-party developers develop new uses. Since Google made its mapping APIs freely available in 2005, its traffic has soared. Sun Microsystems, meanwhile, has a bet-the-company strategy towards openness. In 2005 it opensourced its Solaris operating system for computer servers, and created an independent organisation to steward the project. In January, Sun bought an open-source database firm called MySQL. Managing it proved difficult: Sun unleashed a storm of criticism after it planned to make some features proprietary, or “closed source”. Other stalwarts have faced similar challenges. IBM needed to create a non-profit foundation to oversee Eclipse, an open-development platform. Microsoft lets outside developers tinker with its mobile-phone software, and turned to standards bodies to make its file formats open. Resisting the inclination to control is often a major factor in a company’s success. Wikipedia had only around two dozen entries after its first year, when it relied on experts to review submissions. Once it let anyone post anything, entries skyrocketed: within two weeks, it had 600 articles. Apple has it harder than most, because its business is built on tying its hardware and software. And the iPhone is something entirely new: traditionally, a phone is an appliance, (it does a circumscribed set of things), but Apple’s product is becoming PC-like in its range of applications. It is thus a perfect test-case for Mr Zittrain's concerns. The iPhone store has had more than 60m downloads in its first month and collected some $30m (Apple keeps 30% and hands the rest to the developer), and the company seems to be striking the right balance. The rest of the industry is watching with great interest whether Apple can maintain it. Document ECOCOM0020090203e48f0004h 37