revue de presse

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ETIC : REVUE DE PRESSE
Le crépuscule des bidouilleurs :
Doit-on pouvoir contrôler et programmer ses
appareils ?
David Mu
Elyes Zemni
Loïc Raucy
Florent Charraire
Idriss Amri
Felix Henon
Thomas Di Benedetto
encadrés par Louis-Jean Teitelbaum
«La micro est-elle à un tournant ? Le cloud computing, les ordiphones et
les tablettes ouvrent une ère inédite, peuplée de services en ligne et de
magasins d’applications. Reste à savoir si ce futur offrira toujours le même
contrôle aux utilisateurs»[1].
À l’heure où l’informatique est en train d’envahir notre quotidien, il devient
indispensable de définir la position de ces technologies vis-à-vis des
utilisateurs. Deux camps de dressent alors :
D’une part, il y a ceux qui sont favorables à la simplification de l’expérience
d’utilisation. L’informatique devrait être selon eux adaptée aux besoins des
utilisateurs.
D’autres pensent que cette simplification poussée qui entraine la fermeture de
ces technologies va à l’encontre des principes même de l’informatique.
L’informatique devrait rester ouverte : c’est grâce à cette liberté et à la
curiosité et à la créativité de chaque utilisateur que l’informatique progresse.
[1]
«Où va l’informatique ?» SVM Mai 2010: 66-68.
1
PLAN
1. Des technologies adaptées aux besoins mais fermées
1.1.
L’informatique adaptée aux besoins des utilisateurs
‣ En cachant le coté informatique et en simplifiant au maximum l’interaction
homme-machine, l’iPad est en quelque sorte une révolution.
‣ On a testé l'iPad d'Apple, un ordinateur qui fait oublier l'ordinateur
Les Actualités de 01Net, 6 avril 2010
‣ Un appareil doit correspondre à une tâche unique : le Kindle d’Amazon
‣ How the E-Book Will Change the Way We Read and Write
The Wall Street Journal Online, 20 avril 2009
1.2.
L’informatique évolue vers un modèle fermé
‣ Pour obliger le consommateur à suivre un modèle économique
‣ "La tablette Apple, c'est un peu le minitel 2.0"
Libération, 5 avril 2010
‣ L’AppleStore est la cause de la mort du Web ouvert
‣ The Death of the Open Web
The New York Times, 23 mai 2010
2. Le bidouillage et la liberté numérique
2.1.
Les utilisateurs ont besoin d’avoir un certain contrôle de leurs appareils
‣ Les hackers se réapproprient la technologie
‣ Les hackers, génération débrouille
Libération 19 août 2009
2
‣ Le bidouillage sert à améliorer/débloquer les fonctionnalités de nos appareils
‣ Breaking It Open, Making It Better
The Washington Post, 2 mars 2001
‣ Introducing The New and Improved iPhone -- by Hackers
The Washington Post, 19 août 2007
‣ Programmer soi même pour ne plus être à la merci d’une poignée de
développeurs
‣ UNLOCKING THE SYSTEMS SECRETS
‣ La générativité : permettre l’innovation
‣ Logiciel libre et innovation
Les Actualités de 01Net, 29 juin 2009
2.2.
Le logiciel libre : une philosophie
‣ Richard Stallman : père du logiciel libre
‣ "Il faut exiger la liberté"
Libération, 14 janvier 2010
‣ Le logiciel libre : deux visions qui s’opposent, l’une idéaliste et l’autre
pragmatique
‣ Les pères spirituels du logiciel libre : Eric Raymond le pragmatique et
Richard Stallman l'idéaliste.
Les Échos, 24 mars 2004
3. Contrôle ou Liberté ? Des articles qui résument le débat
‣ LES MONDES PARALLÈLES D'INTERNET
Les Échos, 1 avril 2010
‣ The struggle to balance openness and control
Global Agenda, 15 août 2008
3
ANNEXE
On a testé l'iPad d'Apple, un ordinateur qui fait oublier l'ordinateur
«Il introduit une nouvelle façon d'approcher l'informatique, infiniment plus naturelle et intuitive que
tout ce que nous avons connu jusqu'à présent. C'est le premier ordinateur qui nous fait oublier qu'il
s'agit d'un ordinateur»
How the E-Book Will Change the Way We Read and Write
Steve Johnson affirme que la ressource la plus rare au 21ème siècle est l’attention. Le Kindle
d’Amazon, en ne proposant qu’une seule fonction, permet d’échapper aux distractions qui se
présentent habituellement lorsque l’on lit sur un support numérique (liens hypertextes, clients
email).
"La tablette Apple, c'est un peu le minitel 2.0"
Apple oblige l’utilisateur de devenir «un consommateur abonné». Marin Dacos, ingénieur au
CNRS, compare l’iPad au minitel. En effet,
The Death of the Open Web
Selon Virginia Heffernan, le Web a été crée sur les bases de l’opportunisme et de l’idéalisme
comme les villes de Chicago, Detroit et New York. L’AppStore est en rupture avec ce Web gratuit et
ouvert car pour profiter pleinement de l’iPhone ou de l’iPad, il est nécessaire d’acheter des
applications contrôlées par Apple. C’est d’ailleurs grâce à ce contrôle que la Pomme attire : les
utilisateurs ont en marre «des virus, de l’instabilité, du porno indésirable, des liens et des pop-ups
publicitaires». Cependant, ce sont ces défauts qui rendaient le Web «constamment surprenant, plein
de challenges, et instructif».
Les hackers, génération débrouille
Le hacking est «une utilisation créative, décomplexée et démystifiée de la technologie».
«On essaye de faire les choses par nos propres moyens, sans dépendre d’une grosse société».
Breaking It Open, Making It Better
Kevin Savetz, encourage les gens à ne pas faire attention aux étiquettes qui dissuadent la plupart des
utilisateurs à ne pas ouvrir leurs appareils. Le hacking entretient la curiosité et améliore les
compétences techniques. Cela permet surtout d’ajouter des fonctionnalités à des appareils comme le
TiVo. Certains utilisateurs achètent du matériel informatique uniquement pour ses possibilités de
bidouillage.
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Introducing The New and Improved iPhone -- by Hackers
L’article cite Mike Schramm: «Apple didn't give people the tools they needed to do this in the first
place, so they're making their own». De nombreuses fonctions ont été rajoutées à l’iPhone qui était
à sa sortie complètement bloqué (pas d’AppStore). De plus une poignée de hackers ont permis
l’utilisation de l’appareil en Europe avant sa sortie officielle.
UNLOCKING THE SYSTEMS SECRET
Peter J. Schuyten a écrit une série d’articles concernant l’acquisition d’un PC dans les années 80. Il
voulait apprendre à profiter des capacités de son Apple ][. De plus, il ne voulait pas être à la merci
des logiciels préprogrammés.
Logiciel libre et innovation
Tristan Nitot, président de Mozilla Europe et bloggeur influent, affirme que l’innovation ne vient
plus des laboratoires mais des utilisateurs. Les utilisateurs doivent pouvoir s’approprier les outils et
les détourner. C’est grâce à leur capacité à pouvoir être modifiés ou adaptés que ces outils
deviennent populaires (SMS, WEB). Il est alors nécessaire de protéger la générativité (capacité à
permettre l’innovation).
"Il faut exiger la liberté"
Richard Stallman, programmeur reconnu, à l’origine du projet GNU et de la licence GPL, a
déterminé les «quatre libertés essentielles qui définissent un logiciel libre :
la liberté d'exécuter le programme pour tous les usages
la liberté d’étudier son fonctionnement, et de l’adapter
la liberté de redistribuer des copies
la liberté d’améliorer le programme et de publier ces améliorations»
Il souhaite éduquer les gens à ne plus accepter les logiciels privateurs tels que Windows ou
Macintosh. «La majorité ne voit pas le problème, ne voit pas la différence, parce qu’ils n’ont jamais
imaginé l’idée d’être libre».
Les pères spirituels du logiciel libre : Eric Raymond le pragmatique et Richard Stallman
l'idéaliste.
Eric Raymond et Richard Stallman sont les principaux théoriciens du monde du logiciel libre. Tous
deux partisans de la démocratie et de la liberté, leurs opinions diffèrent sur la question de l’éthique.
Eric Raymond, le pragmatique, vante l’open source «en montrant les bénéfices et la réduction des
coûts».
Richard Stallman, l’idéaliste, pense que tout logiciel devrait être libre, et qu’il ne devrait pas y avoir
de notion de propriété intellectuelle dans le monde du logiciel.
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LES MONDES PARALLÈLES D'INTERNET
Pierre-Jean Benghozi, directeur de recherche au CNRS, résume le livre de Jonathan Zittrain qui
décrit les deux trajectoires possibles du futur d’Internet (avantages, inconvénients), puis donne son
opinion : l’évolution se fait simultanément dans les deux directions : «approches génératives et
verrouillées se mêlent souvent» (Facebook, iPhone et leurs applications). Il s’interroge cependant
sur le fait que le contrôle limiterait l’apparition «d’innovations de rupture».
The struggle to balance openness and control
Les entreprises ont souvent du mal à trouver un équilibre entre le modèle fermé et le modèle ouvert.
Ces compagnies préfèreraient construire des appareils fermés et qui ne réalisent qu’une seule
fonction pour pouvoir exercer un contrôle exclusif de ces appareils. Elles ont de bonnes raisons :
assurer la sécurité et empêcher le piratage. Cependant, une fermeture trop importante risque de
sacrifier la «générativité» de l’informatique.
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On a testé l'iPad d'Apple, un ordinateur qui fait oublier l'ordinateur
Par Yves Guittard
3696 mots
6 avril 2010
Les Actualités de 01Net
ACTNET
Français
Tous droits reservés (c) 2010 Internext
La tablette tactile d'Apple est enfin disponible ! Tient-elle ses promesses ? Nous l’avons testée sous
toutes les coutures. Verdict.
La promesse
L'iPad se décline en six versions qui ne se différencient que par leur capacité mémoire (16, 32 ou 64
Go) et par leur méthode de connexion à Internet : via une simple liaison Wi-Fi, à l'instar de l'iPod
Touch, ou par une connexion cellulaire de type 3G+, une option facturée 130 dollars. Le modèle de
base (16 Go et Wi-Fi) revient ainsi à 500 dollars contre 630 dollars pour sa version Wi-Fi et 3G+.
A noter que l'option 3G+ doit être commandée avec l'iPad : elle ne peut pas être ajoutée par la suite.
Aux Etats-Unis, AT&T a été retenu par Apple pour offrir un service 3G pour l'iPad. Selon l'accord
conclu entre les protagonistes, la formule proposée par AT&T est sans engagement : l'utilisateur
pourra résilier son abonnement à tout moment. Le coût de l'abonnement s'élève à 14,99 dollars par
mois pour 250 Mo de données. Si les tarifs américains sont acceptables, qu'en sera-t-il en France ?
L'iPad est l'antithèse du netbook : il n'est pas multitâche, il reste mono-utilisateur et n'accepte que
des logiciels préalablement validés par Apple et disponibles uniquement grâce à son site App Store.
C'est également un système fermé : rien n'est prévu pour lui ajouter de la mémoire ou lui connecter
des périphériques aussi répandus qu'une imprimante. Même sa batterie ne peut pas être remplacée
par un particulier...
Cette rapide comparaison ne plaide pas en faveur de l'iPad. Mais, à y regarder de plus près, l'iPad
n'est pas si mal pourvu. D'abord, il est magnifique à regarder : il est bien plus beau que le plus
esthétique des netbooks ! Ensuite, l'iPad repose sur un environnement logiciel spécifiquement
développé pour lui et ses cousins germains, l'iPhone et l'iPod touch. Sa prise en main est
pratiquement immédiate.
Par ailleurs, les dizaines de milliers d'applications développées pour la famille iPhone/iPod touch/
iPad exploitent à merveille ses caractéristiques matérielles : elles fonctionnent vite et bien, occupent
peu de place en mémoire et sont, dans leur immense majorité, extrêmement bon marché. Toutes ces
considérations, jusque-là théoriques faute de disponibilité de l'iPad, résistent-elles à l'épreuve des
faits ? Pour en avoir le cœur net, nous avons testé l'un des tout premiers iPad Wi-Fi avec 32 Go de
mémoire.
La réalité
L'iPad et Internet
L'iPad intègre Safari, le navigateur Internet développé par Apple. Nous l'avons essayé sur une
connexion Wi-Fi au standard 802.11g, le plus répandu chez les particuliers, avec un débit largement
suffisant pour regarder sans encombre des petites vidéos en ligne aux formats Quicktime ou
Windows Media.
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La navigation sur l'Internet s'est révélée étonnamment aisée et naturelle : si l'écran tactile de l'iPad
et son clavier virtuel n'ont pas fait preuve d'une supériorité déterminante face au clavier et touchpad
d'un ordinateur portable, ils n'ont pas non plus démérité. Nous regrettons, en revanche, que Safari
ne gère pas les onglets, une lacune qui complique le passage d'un site Web à l'autre.
Mais le principal handicap de Safari est son incompatibilité avec Adobe Flash, la plate-forme
logicielle multimédia la plus répandue pour animer les pages Web. Nombre de sites Internet font
appel à Flash, notamment pour la diffusion de vidéos. Cette absence de compatibilité est due
officiellement à des raisons techniques : Flash serait lent et très « bogué » au point de souvent «
planter » les ordinateurs qui l'utilisent.
Ce n'est pas entièrement faux, bien que nettement exagéré. Il faut savoir que les conditions
d'utilisation du kit de développement pour l'iPhone (iPhone SDK Agreement point 3.3.2) interdisent
explicitement aux développeurs d'ajouter du code « allogène » dans leurs applications, fermant ainsi
la porte à Flash, mais aussi à d'autres technologies telles que Java de Sun et Silverlight de
Microsoft. Safari accepte en revanche d'exécuter du code écrit en Javascript, ce qui est bien le
moins qu'un navigateur puisse faire.
Mais la situation n'est pas figée : les normes évoluent très vite sur Internet. On parle déjà du HTML
5.0 qui, entre autres avantages, pourrait remplacer complètement Flash pour l'animation des pages
web. Malheureusement, HTML 5.0 est dirigé par un comité regroupant nombre d'acteurs majeurs
d'Internet : son élaboration progresse à un train de sénateur, au point que l'on n'attend pas de
mouture définitive d'HTML 5.0 avant... 2022. Certaines de ses fonctions sont d'ores et déjà plus ou
moins implantées selon les versions des navigateurs Internet existants.
L'iPad et la bureautique
Lors du lancement officiel de l'iPad par Steve Jobs, celui-ci avait fait venir Phil Schiller, le grand
patron mondial du marketing au sein d'Apple, pour qu'il fasse la démonstration d'iWork pour iPad.
iWork est dans le monde Apple ce que Microsoft Works est dans celui de Windows : une panoplie
d'applications bureautiques aux fonctionnalités limitées quand on les compare à celles de Microsoft
Office, mais suffisantes dans le cadre d'un usage domestique.
iWork s'articule autour de trois produits vendus séparément au prix modique de 9,99 dollars :
Keynote (pour des présentations), Numbers (feuille de calcul électronique) et Pages (traitement de
textes.) Numbers et Pages peuvent être utilisés indifféremment dans les modes portrait et paysage
alors que Keynote ne fonctionne qu'en mode paysage. A l'usage, il est préférable de travailler avec
l'iPad placé horizontalement, le clavier virtuel devenant alors nettement plus confortable en
occupant la largeur de l'écran.
Ces trois applications ont été optimisées pour l'écran multitouch de l'iPad et se révèlent très simples
à utiliser. Quand il est nécessaire de saisir du texte, le clavier virtuel apparaît automatiquement à
l'écran. Dommage qu'il soit dépourvu du dispositif de vibration, le fameux « haptic feedback », que
l'on trouve généralement sur les téléphones mobiles : cela ajouterait considérablement au confort de
saisie.
Il y a un côté ludique à bouger les doigts dans tous les sens sur la surface de l'écran et l'on peut
réellement travailler affalé sur son canapé. Le système d'exploitation de l'iPad n'étant pas
multitâche, ces trois applications ne peuvent pas cohabiter simultanément en mémoire, ce qui ne
nous a pas vraiment gênés en raison de la petite taille de l'écran de l'iPad qui ne le prédispose pas à
un système multifenêtré.
8
Elles peuvent importer des fichiers de Microsoft Office et iWork'09. En revanche, seul Pages est
capable d'exporter au format Word : Numbers et Keynote n'exportent qu'aux formats iWork'09 et
PDF. Une limitation qui ne facilitera pas l'adoption de l'iPad en entreprise, royaume des fichiers
Excel et PowerPoint.
Une fois le document terminé se pose la question de son impression. Comment imprimer depuis
l'iPad, sachant qu'il est dépourvu de port USB ? Dans le cadre de notre essai, nous avions accès à un
réseau local sans fil raccordant cinq ordinateurs entre eux, dont l'un était connecté à une imprimante
laser couleur Hewlett-Packard. Nous avons d'abord essayé le Wireless Printing App pour iPhone,
une application gratuite développée par HP.
Malheureusement, cette dernière ne fonctionne qu'avec les modèles à jet d'encre de HP et a été
conçue pour l'impression d'images uniquement. Nous nous sommes ensuite tournés vers Print, une
application vendue 2,99 dollars. Celle-ci, dans sa version actuelle, n'imprime que le contenu de
pages Web, de photos et des contacts. Nous avons alors installé ClipPrinter, vendu 4,99 dollars.
Bingo ! Cette application devrait être fournie en standard avec l'iPad car elle résout tous les
problèmes d'impression et de partage de fichiers.
Les aficionados du système D pourront toujours sauvegarder le document au format PDF, l'envoyer
par e-mail à l'un des ordinateurs du réseau puis l'imprimer depuis ce poste : ça marche à tous les
coups. Mais la solution la plus élégante réside dans le « clouding », à savoir le partage des données
et des ressources depuis l'Internet. Apple a développé une version en ligne d'iWork, appelée
iWork.com, accessible depuis n'importe quel poste de travail, qu'il soit PC, Mac ou iPad.
iWork.com est actuellement en phase beta et gratuit d'accès. Quand il sera finalisé, il sera proposé
via un abonnement dont les modalités n'ont pas encore été communiquées. L'utilisateur peut
envoyer depuis l'iPad ses documents sur iWork.com pour ensuite les imprimer depuis n'importe
quel ordinateur.
En matière de messagerie électronique, l'iPad supporte IMAP, POP3, Gmail, Yahoo, MobileMe
ainsi que Microsoft Exchange, ce qui intéressera particulièrement ceux qui souhaitent suivre leur
courrier pro. L'application chargée du courrier électronique exploite parfaitement la taille de
l'écran : la rédaction et la lecture des e-mails en sont grandement facilitées mais il n'en demeure pas
moins que la rédaction de longs e-mails depuis le clavier virtuel s'apparente vite à un calvaire. Et
l'application Mail de l'iPad ne permet aucun enrichissement : les e-mails sont envoyés en mode
texte simple, ce qui leur confère une austérité surannée.
En dépit des efforts méritoires d'Apple sur iWork, la bureautique n'est pas le point fort de l'iPad.
Lorsqu'il s'agit de saisir de longs textes, nous recommandons l'achat de l'iPad Keyboard Dock (69
dollars) qui combine un socle pour l'iPad et un clavier, ou bien le clavier Bluetooth d'Apple
(également 69 dollars) qui fonctionne parfaitement avec l'iPad. En revanche, aucune souris n'est
prévue pour l'instant : l'absence de cet accessoire se fera ressentir durement auprès de ceux qui font
beaucoup de saisie et seront agacés par les va-et-vient incessants entre le clavier et l'écran tactile.
Mais peut-être devraient-ils s'orienter vers un netbook…
L'iPad et le multimédia
Parlons d'abord un peu technique. Pratiquement tous les ordinateurs portables d'aujourd'hui sont
équipés d'un écran du type TN LCD (Twisted Nematic LCD), une technologie à la fiabilité
éprouvée et peu coûteuse. Elle s'est perfectionnée au fil du temps, notamment dans la vitesse de
rafraîchissement de l'écran (en moyenne de 2 à 5 millisecondes), mais elle pèche toujours par un
angle de vision limité, un faible contraste et une reproduction limitée des couleurs, la palette des
couleurs plafonnant à 262 144 couleurs simultanées.
9
On parle d'un affichage en 6 bits. Pour reproduire les couleurs manquantes, l'écran fait appel à un
procédé connu sous le nom de « dithering », ou tramage, avec des effets secondaires visibles tels
que le moirage. L'iPad, lui, est doté d'un écran de type IPS (In-Plane Switching) qui présente deux
avantages essentiels sur le TN : un angle de vision plus large (jusqu'à 178°) et une grande fidélité
dans la reproduction des couleurs, l'écran étant capable d'afficher simultanément jusqu'à 16 ,7
millions de couleurs. On parle d'un affichage en 8 bits.
Un écran de type IPS présente toutefois une vitesse de rafraîchissement inférieure à celle du TN
(entre 6 et 16 millisecondes), ce qui peut se révéler pénalisant sur certains jeux rapides, notamment
les courses de voitures, et dans le visionnage de films comportant des scènes d'action. Cerise sur le
gâteau, l'écran de l'iPad est « oléo phobique », un terme savant pour décrire sa résistance aux traces
de doigts : celles-ci n'en restent pas moins visibles...
L'écran de l'iPad reprend à son compte le format 4/3, que l'on aurait pu croire obsolète de nos jours :
tous les moniteurs récents et les écrans de netbooks sont en effet en 16/9 ou 16/10. Mais le 4/3
demeure idéal pour les photos réalisées avec des appareils numériques dont la plupart exploitent
encore ce format.
L'environnement logiciel de l'iPad est sensationnel quand il s'agit de regarder et classer des images.
Son application Photos est très agréable d'emploi. Elle permet d'organiser toutes les diapos
synchronisées via iTunes par date et événement, mais aussi en fonction des personnes
photographiées et des lieux... Hélas, ces deux dernières options de tri ne fonctionnent qu'avec les
photos préalablement travaillées sous iPhoto d'Apple (disponible uniquement sur Mac.) Et Photos
n'offre aucun outil de retouche.
Quant au transfert des photographies vers l'iPad, il se montre des plus laborieux : il faut les
synchroniser depuis l'ordinateur auquel est connecté l'iPad à l'aide d'iTunes. Pour se débarrasser de
cet encombrant cordon ombilical, Apple propose en option (29 dollars) l'iPad Camera Connection
Kit qui se compose de deux adaptateurs, l'un pour lire les cartes mémoires de type SD, l'autre pour
relier directement un appareil photo à l'iPad via un câble USB.
Dans le domaine de la vidéo, l'iPad se montre assez ouvert en acceptant les principaux standards du
moment : H.264 (jusqu'à 720p à raison de 30 fps), Mpeg-4 (640 x 480 pixels avec un débit maximal
de 2,5 Mbit/s), M-Jpeg (1 280 x 720 pixels à 30 images/s) et AVI, ce qui constitue une première
chez Apple, sous réserve que le fichier vidéo AVI soit compatible avec le standard M-Jpeg. En
revanche, le format 4/3 de l'écran montre très vite ses limites quand il s'agit de regarder un film
récent conçu pour le 16/9 : les deux bandes noires horizontales sont franchement frustrantes.
Moyennant un kit facturé 29 dollars, l'iPad peut être relié à un moniteur doté d'une prise VGA.
Celle-ci devient de plus en plus rare, les écrans d'aujourd'hui privilégiant maintenant le DVI. En
fait, ce kit VGA se destine essentiellement aux projecteurs vidéo employés en entreprise pour
réaliser des présentations depuis l'application Keynote. Il est vain d'envisager de relier l'iPad à une
télévision HD pour regarder un film téléchargé depuis iTunes.
La définition de l'iPad plafonne en effet à 1 024 x 768 pixels : projetées sur un écran TV de type HD
(1 280 x 720 pixels) ou Full HD (1 920 x 1 080 pixels), les vidéos transmises par le truchement du
kit VGA de l'iPad feront pâle figure. Qui plus est, le son n'est pas véhiculé par ce kit : il faudra soit
utiliser le haut-parleur intégré de l'iPad, soit connecter un câble audio à la prise casque de l'iPad.
Côté musique, l'iPad démontre tout le savoir-faire acquis par Apple avec ses générations
successives d'iPod. On retrouve le même iTunes qui a fait le succès de l'iPhone et de l'iPod Touch.
Les formats musicaux reconnus par l'iPad sont les mêmes que sur l'iPhone et l'iPod touch. En
revanche, l'iPad ne comporte qu'un seul haut-parleur.
10
La qualité du son est, disons, médiocre. Pour écouter de la musique, il faudra absolument brancher
un casque audio ou faire l'acquisition du Dock iPad, vendu séparément (29 dollars), afin de pouvoir
brancher des enceintes via un câble audio, également disponible en option. A noter que l'iPad est
livré sans écouteurs.
Quid des jeux ? L'iPhone et, surtout, l'iPod touch dernière génération se sont révélés d'excellentes
plates-formes ludiques qui soutiennent aisément la comparaison face aux spécialistes du genre, à
savoir la Nintendo DS et la Sony PSP. L'iPad montre les mêmes prédispositions, voire les améliore.
Après tout, ce n'est jamais qu'un iPod Touch gonflé aux stéroïdes avec un accéléromètre plus réactif
et un processeur plus rapide.
Il est compatible avec tous les jeux développés pour l'iPod Touch, lesquels peuvent s'exécuter soit
dans leur définition native (320 x 480 pixels) – ce qui leur confère un aspect un tantinet riquiqui –
soit dans une définition artificiellement doublée qui sied mieux à l'iPad, mais avec un effet de
pixelisation peu seyant. Qu'à cela ne tienne, les éditeurs de jeux se sont d'ores et déjà attelés à la
conception de jeux optimisés pour l'iPad : plus d'une cinquantaine de titres sont disponibles dès à
présent et le catalogue devrait s'enrichir considérablement dans les prochains mois.
L'iPad et la lecture de livres numériques
Avec l'iPad, Apple se lance à l'assaut des lecteurs de livres numériques par l'intermédiaire de son
application iBooks. Celle-ci n'est pas livrée avec l'iPad mais peut être téléchargée gratuitement
depuis l'App Store.
Aux Etats-Unis, trois acteurs se partagent l'essentiel du marché des livres numériques : Amazon
avec son Kindle, qui se taille la part du lion (près 90 % de parts de marché !), Sony avec sa gamme
Reader, et Barnes & Noble avec son Nook. Tous ces modèles emploient la même technologie
d'affichage, la fameuse encre électronique E-Ink. Celle-ci présente de nombreuses qualités,
notamment une excellente lisibilité, surtout en plein jour, ainsi qu'une très faible consommation.
En revanche, le rafraîchissement de l'écran est très lent et cette technologie demeure pour l'instant
monochrome. En raison de ces limitations, les lecteurs de livres numériques ne sont réellement
exploitables qu'avec des livres classiques. Les magazines, les journaux et les pages Web ne sont pas
leur tasse de thé...
Suivant en cela Sony et Barnes & Noble, Apple a retenu le format ePub pour ses livres numériques.
ePub est l'acronyme d'electronic publication et été mis au point par l'International Digital Publishing
Forum. Ce standard est aux livres numériques ce que le MP3 est aux fichiers musicaux. Il accepte
aussi bien les livres du domaine public que ceux protégés par un DRM (Digital Rights
Management) comme c'est le cas des ouvrages vendus sur l'iBook Store d'Apple. Actuellement
réservé au seul marché américain, l'iBook Store propose des livres numériques à un prix
relativement modique (typiquement entre 9,99 et 14,99 dollars).
Il permet également le téléchargement de livres gratuits par suite d'un accord passé entre Apple et
Project Gutenberg, un site web dédié aux livres tombés dans le domaine public : plus de 30 000
grands classiques sont ainsi offerts gratuitement. L'achat et le téléchargement des livres ne
soulèvent pas de difficulté particulière. Nous regrettons toutefois qu'iBooks n'accepte pas les
fichiers PDF : seuls ceux au format ePub sont accessibles.
Quant aux livres au contenu « inapproprié », c'est-à-dire érotique, voire pornographique, il y a fort à
parier qu'Apple, très prude en la matière, en interdira la vente sur iBookstore... Qu'à cela ne tienne :
les amateurs du genre pourront contourner cette censure en téléchargeant depuis leur PC ou leur
11
Mac les livres « sulfureux », puis en les synchronisant avec l'iPad via iTunes : une procédure
contraignante mais sans surprise, sous réserve que les livres concernés soient libres de tout DRM.
Les livres numériques contenus dans l'iPad sont présentés sous forme d'une bibliothèque virtuelle
dont les ouvrages peuvent être organisés par titre, par auteur ou par catégorie. La lecture
proprement dite d'un livre numérique se fait dans des conditions de confort excellentes. L'écran
couleur de l'iPad est infiniment plus plaisant que celui, terne et grisâtre, du Kindle et consorts. Reste
à savoir son impact réel sur la fatigue oculaire, laquelle ne pourra se mesurer qu'après des lectures
prolongées.
Point positif : un capteur de lumière adapte automatiquement la luminosité de l'écran en fonction de
l'éclairage. Une lacune est à signaler : iBooks ne permet pas de lire un livre avec les caractères
affichés en blanc sur fond noir, une option bien pratique pour lire au lit sans déranger son conjoint.
Les pages se tournent d'un geste du doigt, comme sur un « vrai » livre. Une animation plaisante au
début mais lassante à la longue : nous préférerions un changement de page immédiat...
Les fonctions de recherche sont excellentes, de même que le marque-pages intégré. Nous avons été
surpris et déçus par l'absence d'un kiosque à journaux numériques. Chaque groupe de presse va en
effet développer sa propre application pour lire ses journaux et/ou magazines numériques. Le New
York Times a d'ores et déjà son application et d'autres devraient suivre prochainement.
Le verdict
Dans chacun des domaines testés, l'iPad n'a pas spécialement brillé, sauf dans celui des livres
numériques. Imaginez un peu : voilà un gadget électronique qui coûte une fortune, ne sait pas bien
surfer sur Internet faute d'embrasser tous les standards qui y pullulent, arrive laborieusement à créer
des documents, ne sait pas téléphoner ni même prendre des photos et, pourtant, nous l'avons adoré !
L'iPad n'est pas simplement un super iPod touch dont l'écran aurait triplé de taille. Il introduit une
nouvelle façon d'approcher l'informatique, infiniment plus naturelle et intuitive que tout ce que nous
avons connu jusqu'à présent. C'est le premier ordinateur qui nous fait oublier qu'il s'agit d'un
ordinateur. Tout comme l'iPod avait bouleversé le marché des baladeurs musicaux, l'iPad va
bousculer celui de l'informatique nomade.
En revanche, nous avons été franchement agacés par le nombre de kits disponibles en option et qui
s'excluent mutuellement. Il manque en fait un « iDock universel » qui permettrait simultanément de
recharger l'iPod depuis le secteur, le connecter à des haut-parleurs, lire le contenu d'une carte
mémoire SD et relier un appareil photo numérique via un câble USB. Il reste à espérer qu'un tel kit
sera vendu dans un proche futur à un prix raisonnable (moins de 100 dollars) par une société tierce
spécialisée dans les accessoires pour iPod, iPhone, etc.
Lire les autres articles sur l'iPad
iPad 32 Go Wi-Fi, d'Apple
Prix conseillé : 649
410106
Document ACTNET0020100406e6460002t
12
Special
MOBILITY; How the E-Book Will Change the Way We Read and Write; Author Steven
Johnson outlines a future with more books, more distractions -- and the end of reading alone
By Steven Johnson
2769 mots
20 avril 2009
The Wall Street Journal Online
WSJO
In-Depth Reports; R1
Anglais
Copyright 2009 Dow Jones & Company, Inc. All Rights Reserved.
Every genuinely revolutionary technology implants some kind of "aha" moment in your memory -the moment where you flip a switch and something magical happens, something that tells you in an
instant that the rules have changed forever.
I still have vivid memories of many such moments: clicking on my first Web hyperlink in 1994 and
instantly transporting to a page hosted on a server in Australia; using Google Earth to zoom in from
space directly to the satellite image of my house; watching my 14-month-old master the pageflipping gesture on the iPhone's touch interface.
The latest such moment came courtesy of the Kindle, Amazon.com Inc.'s e-book reader. A few
weeks after I bought the device, I was sitting alone in a restaurant in Austin, Texas, dutifully
working my way through an e-book about business and technology, when I was hit with a sudden
desire to read a novel. After a few taps on the Kindle, I was browsing the Amazon store, and within
a minute or two I'd bought and downloaded Zadie Smith's novel "On Beauty." By the time the
check arrived, I'd finished the first chapter.
Aha.
I knew then that the book's migration to the digital realm would not be a simple matter of trading
ink for pixels, but would likely change the way we read, write and sell books in profound ways. It
will make it easier for us to buy books, but at the same time make it easier to stop reading them. It
will expand the universe of books at our fingertips, and transform the solitary act of reading into
something far more social. It will give writers and publishers the chance to sell more obscure books,
but it may well end up undermining some of the core attributes that we have associated with book
reading for more than 500 years.
There is great promise and opportunity in the digital-books revolution. The question is: Will we
recognize the book itself when that revolution has run its course?
The Dark Matter
In our always-connected, everything-linked world, we sometimes forget that books are the dark
matter of the information universe. While we now possess terabytes of data at our fingertips, we
have nonetheless drifted further and further away from mankind's most valuable archive of
knowledge: the tens of millions of books that have been published since Gutenberg's day.
That's because the modern infosphere is both organized and navigated through hyperlinked pages of
digital text, with the most-linked pages rising to the top of Google Inc.'s all-powerful search-results
page. This has led us toward some traditional forms of information, such as newspapers and
magazines, as well as toward new forms, such as blogs and Wikipedia. But because books have
largely been excluded from Google's index -- distant planets of unlinked analog text -- that vast
trove of knowledge can't compete with its hyperlinked rivals.
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But there is good reason to believe that this strange imbalance will prove to be a momentary blip,
and that the blip's moment may be just about over. Credit goes to two key developments: the
breakthrough success of Amazon's Kindle e-book reader, and the maturation of the Google Book
Search service, which now offers close to 10 million titles, including many obscure and out-of-print
works that Google has scanned. As a result, 2009 may well prove to be the most significant year in
the evolution of the book since Gutenberg hammered out his original Bible.
If so, if the future is about to be rewritten, the big question becomes: How?
The World of Ideas
For starters, think about what happened because of the printing press: The ability to duplicate, and
make permanent, ideas that were contained in books created a surge in innovation that the world
had never seen before. Now, the ability to digitally search millions of books instantly will make
finding all that information easier yet again. Expect ideas to proliferate -- and innovation to bloom
-- just as it did in the centuries after Gutenberg.
Think about it. Before too long, you'll be able to create a kind of shadow version of your entire
library, including every book you've ever read -- as a child, as a teenager, as a college student, as an
adult. Every word in that library will be searchable. It is hard to overstate the impact that this kind
of shift will have on scholarship. Entirely new forms of discovery will be possible. Imagine a
software tool that scans through the bibliographies of the 20 books you've read on a specific topic,
and comes up with the most-cited work in those bibliographies that you haven't encountered yet.
The Impulse Buy
The magic of that moment in Austin ("I'm in the mood for a novel -- oh, here's a novel right here in
my hands!") also tells me that e-book readers are going to sell a lot of books, precisely because
there's an impulse-buy quality to the devices that's quite unlike anything the publishing business has
ever experienced before.
On another occasion, I managed to buy and download a book on a New York City subway train,
during a brief two-stop stretch on an elevated platform.
Amazon's early data suggest that Kindle users buy significantly more books than they did before
owning the device, and it's not hard to understand why: The bookstore is now following you around
wherever you go. A friend mentions a book in passing, and instead of jotting down a reminder to
pick it up next time you're at Barnes & Noble, you take out the Kindle and -- voilà! -- you own it.
My impulsive purchase of "On Beauty" has another element to it, though -- one that may not be as
welcomed by authors. Specifically: I was in the middle of the other book, and in a matter of
seconds, I left it for one of its competitors. The jump was triggered, in this case, by a sudden urge to
read fiction, but it could have been triggered by something in the book I was originally reading: a
direct quote or reference to another work, or some more indirect suggestion in the text.
In other words, an infinite bookstore at your fingertips is great news for book sales, and may be
great news for the dissemination of knowledge, but not necessarily so great for that most finite of
21st-century resources: attention.
Because they have been largely walled off from the world of hypertext, print books have remained a
kind of game preserve for the endangered species of linear, deep-focus reading. Online, you can
click happily from blog post to email thread to online New Yorker article -- sampling, commenting
and forwarding as you go. But when you sit down with an old-fashioned book in your hand, the
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medium works naturally against such distractions; it compels you to follow the thread, to stay
engaged with a single narrative or argument.
The Kindle in its current incarnation maintains some of that emphasis on linear focus; it has no
dedicated client for email or texting, and its Web browser is buried in a subfolder for "experimental"
projects. But Amazon has already released a version of the Kindle software for reading its e-books
on an iPhone, which is much more conducive to all manner of distraction. No doubt future
iterations of the Kindle and other e-book readers will make it just as easy to jump online to check
your 401(k) performance as it is now to buy a copy of "On Beauty."
As a result, I fear that one of the great joys of book reading -- the total immersion in another world,
or in the world of the author's ideas -- will be compromised. We all may read books the way we
increasingly read magazines and newspapers: a little bit here, a little bit there.
You're Never Alone
Putting books online will also change how we find books -- and talk about them.
Now that books are finally entering the world of networked, digital text, they will undergo the same
transformation that Web pages have experienced over the past 15 years. Blogs, remember, were
once called "Web logs," cultivated by early digital pioneers who kept a record of information they
found online, quoting and annotating as they browsed.
With books becoming part of this universe, "booklogs" will prosper, with readers taking inspiring or
infuriating passages out of books and commenting on them in public. Google will begin indexing
and ranking individual pages and paragraphs from books based on the online chatter about them.
(As the writer and futurist Kevin Kelly says, "In the new world of books, every bit informs another;
every page reads all the other pages.") You'll read a puzzling passage from a novel and then
instantly browse through dozens of comments from readers around the world, annotating,
explaining or debating the passage's true meaning.
Think of it as a permanent, global book club. As you read, you will know that at any given moment,
a conversation is available about the paragraph or even sentence you are reading. Nobody will read
alone anymore. Reading books will go from being a fundamentally private activity -- a direct
exchange between author and reader -- to a community event, with every isolated paragraph the
launching pad for a conversation with strangers around the world.
This great flowering of annotating and indexing will alter the way we discover books, too. Web
publishers have long recognized that "front doors" matter much less in the Google age, as visitors
come directly to individual articles through search. Increasingly, readers will stumble across books
through a particularly well-linked quote on page 157, instead of an interesting cover on display at
the bookstore, or a review in the local paper.
Imagine every page of every book individually competing with every page of every other book that
has ever been written, each of them commented on and indexed and ranked. The unity of the book
will disperse into a multitude of pages and paragraphs vying for Google's attention.
In this world, citation will become as powerful a sales engine as promotion is today. An author will
write an arresting description of Thomas Edison's controversial invention of the light bulb, and
thanks to hundreds of inbound links from bookloggers quoting the passage, those pages will rise to
the top of Google's results for anyone searching "invention of light bulb." Each day, Google will
deposit a hundred potential book buyers on that page, eager for information about Edison's
breakthrough. Those hundred readers might pale compared with the tens of thousands of
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prospective buyers an author gets from an NPR appearance, but that Google ranking doesn't fade
away overnight. It becomes a kind of permanent annuity for the author.
Writing for Google
A world in which search attracts new book readers also will undoubtedly change the way books are
written, just as the serial publishing schedule of Dickens's day led to the obligatory cliffhanger
ending at the end of each installment. Writers and publishers will begin to think about how
individual pages or chapters might rank in Google's results, crafting sections explicitly in the hopes
that they will draw in that steady stream of search visitors.
Individual paragraphs will be accompanied by descriptive tags to orient potential searchers; chapter
titles will be tested to determine how well they rank. Just as Web sites try to adjust their content to
move as high as possible on the Google search results, so will authors and publishers try to adjust
their books to move up the list.
What will this mean for the books themselves? Perhaps nothing more than a few strategically
placed words or paragraphs. Perhaps entire books written with search engines in mind. We'll have to
see.
(One geeky side note here: Before we can get too far in this new world, we need to have a
technological standard for organizing digital books. We have the Web today because back in the
early 1990s we agreed on a standard, machine-readable way of describing the location of a page:
the URL.
But what's the equivalent for books? For centuries, we've had an explicit system for organizing print
books in the form of page numbers and bibliographic info. All of that breaks down in this new
digital world. The Kindle doesn't even have page numbers -- it has an entirely new system called
"locations" because the pagination changes constantly based on the type size you choose to read. If
you want to write a comment about page 32 of "On Beauty," what do you link to? The Kindle
location? The Google Book Search page? This sounds like a question only a librarian would get
excited about, but the truth is, until we figure out a standardized way to link to individual pages -so that all the data associated with a specific passage from "On Beauty" point to the same location -books are going to remain orphans in this new world.)
Paying Per Chapter?
The economics of digital books will likely change the conventions of reading and writing as well.
Digital distribution makes it a simple matter to offer prospective buyers a "free sample" to entice
them to purchase the whole thing. Many books offered for the Kindle, for instance, allow readers to
download the first chapter free of charge. The "free sample" component of a book will become as
conventional as jacket-flap copy and blurbs; authors will devise a host of stylistic and commercial
techniques in crafting these giveaway sections, just as Dickens mastered the cliffhanger device
almost two centuries before.
It's not hard to imagine, for instance, how introductions will be transformed in this new world.
Right now, introductions are written with the assumption that people have already bought the book.
That won't be the case in the future, when the introduction is given away. It will, no doubt, be
written more to entice readers to buy the whole book.
Clearly, we are in store for the return of the cliffhanger.
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For nonfiction and short-story collections, a la carte pricing will emerge, as it has in the marketplace
for digital music. Readers will have the option to purchase a chapter for 99 cents, the same way
they now buy an individual song on iTunes. The marketplace will start to reward modular books
that can be intelligibly split into standalone chapters.
This fragmentation sounds unnerving -- yet another blow to the deep-focus linearity of the printbook tradition. Breaking the book into detachable parts may sell more books, but there are certain
kinds of experiences and arguments that can only be conveyed by the steady, directed immersion
that a 400-page book gives you. A playlist of the best chapters from "Middlemarch," "Gravity's
Rainbow" and "Beloved" will never work the way a playlist of songs culled from different albums
does today.
Yet that modular pricing system will have one interesting, and laudable, side effect: The online
marketplace will have established an easy, one-click mechanism for purchasing small quantities of
text.
Tellingly, the Kindle already includes blog and newspaper subscriptions that can be purchased in a
matter of seconds.
Skeptics may ask why anyone would pay for something that was elsewhere available at no charge,
but that's precisely what they said when Steve Jobs launched the iTunes Music Store, competing
with the free offerings on Napster. We've seen how that turned out. If the Kindle payment
architecture takes off, it may ultimately lead the way toward the standardized micropayment system
whose nonexistence has caused so much turmoil in the news business -- a system many people wish
had been built into the Web's original architecture, along with those standardized page locations.
We all know the story of how the information-wants-to-be-free ethos of the Web threatened the
newspapers with extinction. Wouldn't it be ironic if books turned out to be their savior?
Mr. Johnson is the author of six books, most recently "The Invention of Air," and the co-founder of
the hyperlocal news site outside.in. He lives in Brooklyn, N.Y. He can be reached at
[email protected].
Document WSJO000020091007e54k004tf
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Événement
"La tablette Apple, c'est un peu le minitel 2.0"
Frédérique Roussel
470 mots
5 avril 2010
Libération
LBRT
3
8987
Français
Copyright 2010. SARL Liberation. All Rights Reserved.
Marin Dacos, ingénieur au CNRS, déplore le "modèle fermé" de l'iPad.
Marin Dacos, ingénieur de recherche au CNRS et directeur du Centre pour l'édition électronique
ouverte (Cléo) (1) analyse la stratégie d'Apple.
Que vous inspire la frénésie autour de l'iPad?
Elle a un côté idolâtre et consumériste. Il existe dans notre société une attente forte et un suspense
autour d'un objet définitif et sauveur qui résoudra tous les problèmes. Cela rassure l'industrie qui a
du mal à penser le multimodal. L'édition mise sur les liseuses, comme le Kindle, un objet dédié qui
mime le livre lui-même. L'édition électronique n'est pas palpable. Or, on a besoin de
représentations, de savoir où on va ranger le contenu.
Pourquoi l'objet paraît-il prometteur?
Les acteurs imaginent que l'iPad va réintroduire un contrôle du marché. Le Web a été conçu comme
une logique de circulation du savoir, où le micropaiement n'est pas le cœur du dispositif. C'était le
cas du minitel, payant à chaque consultation dans un contrôle vertical. Dans l'espoir de capter
l'utilisateur, Apple a construit sa stratégie autour du micropaiement. Pour entrer dans le système,
dans l'iPhone en particulier, l'utilisateur est obligé de devenir un consommateur abonné. Ce système
induit une verticalité, un contrôle, alors que le Web est très horizontal, sans centre. L'iPad est un peu
le minitel 2.0... qui fait enfin miroiter un retour financier. Chaque organe de presse peut fabriquer
ses propres applications, encore plus performantes, et entrer dans une logique de navigation qui
permet de fermer sur le contenu qu'il veut vendre. Pour garder le lecteur chez soi.
Et concernant le livre numérique?
Il faut replacer la question de l'iPad dans la problématique du trio Apple-Amazon-Google, qui
constitueraient trois hubs à l'échelle mondiale de diffusion de textes électroniques. Cela peut poser
problème. Apple crée un univers Fisherprice qui régule d'un point de vue moral les contenus qu'il
veut intégrer dans ses applications. Faut-il laisser la distribution de la culture à une poignée
d'acteurs ou à un nombre infini ? Le projet BookServer, de l'Internet Archive, se veut un système
ouvert mis à la disposition de tout éditeur, libraire ou bibliothèque, centralisant la vente de livres sur
Internet où les lecteurs du monde entier peuvent les acheter. Tout en laissant le contrôle des tarifs
aux détenteurs de droits. Un petit éditeur brestois aura donc le choix entre négocier avec Apple ou
s'adresser à tous ceux qui aiment le livre. Entre le mode fermé ou le mode ouvert.
(1) Vient de publier avec Pierre Mounier "l'Edition électronique", La Découverte "Repères".
LI20100405307.xml
Document LBRT000020100405e64500008
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THE MEDIUM
Magazine Desk; SECTMM
The Death of the Open Web
By VIRGINIA HEFFERNAN
974 mots
23 mai 2010
The New York Times
NYTF
Late Edition - Final
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Anglais
Copyright 2010 The New York Times Company. All Rights Reserved.
The Web is a teeming commercial city. It's haphazardly planned. Its public spaces are mobbed, and
signs of urban decay abound in broken links and abandoned projects. Malware and spam have
turned living conditions in many quarters unsafe and unsanitary. Bullies and hucksters roam the
streets. An entrenched population of rowdy, polyglot rabble seems to dominate major sites.
People who find the Web distasteful -- ugly, uncivilized -- have nonetheless been forced to live
there: it's the place to go for jobs, resources, services, social life, the future. But now, with the
purchase of an iPhone or an iPad, there's a way out, an orderly suburb that lets you sample the
Web's opportunities without having to mix with the riffraff. This suburb is defined by apps from the
glittering App Store: neat, cute homes far from the Web city center, out in pristine Applecrest
Estates. In the migration of dissenters from the ''open'' Web to pricey and secluded apps, we're
witnessing urban decentralization, suburbanization and the online equivalent of white flight.
The parallels between what happened to cities like Chicago, Detroit and New York in the 20th
century and what's happening on the Internet since the introduction of the App Store are striking.
Like the great modern American cities, the Web was founded on equal parts opportunism and
idealism. Over the years, nerds, students, creeps, outlaws, rebels, moms, fans, church mice, goodtime Charlies, middle managers, senior citizens, starlets, presidents and corporate predators all
made their home on the Web. In spite of a growing consensus about the dangers of Web vertigo and
the importance of curation, there were surprisingly few ''walled gardens'' online -- like the one
Facebook purports to (but does not really) represent.
But a kind of virtual redlining is now under way. The Webtropolis is being stratified. Even if, like
most people, you still surf the Web on a desktop or laptop, you will have noticed pay walls,
invitation-only clubs, subscription programs, privacy settings and other ways of creating tiers of
access. All these things make spaces feel ''safe'' -- not only from viruses, instability, unwanted light
and sound, unrequested porn, sponsored links and pop-up ads, but also from crude design, wayward
and unregistered commenters and the eccentric voices and images that make the Web constantly
surprising, challenging and enlightening.
When a wall goes up, the space you have to pay to visit must, to justify the price, be nicer than the
free ones. The catchphrase for software developers is ''a better experience.'' Behind pay walls like
the ones on Honolulu Civil Beat, the new venture by the eBay founder Pierre Omidyar, and Rupert
Murdoch's Times of London, production values surge. Cool software greets the paying lady and
gentleman; they get concierge service, perks. Web stations with entrance fees are more like
boutiques than bazaars.
The far more significant development, however, is that many people are on their way to quitting the
open Web entirely. That's what the 50 million or so users of the iPhone and iPad are in position to
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do. By choosing machines that come to life only when tricked out with apps from the App Store,
users of Apple's radical mobile devices increasingly commit themselves to a more remote and
inevitably antagonistic relationship with the Web. Apple rigorously vets every app and takes 30
percent of all sales; the free content and energy of the Web does not meet the refined standards set
by the App Store. For example, the Weather Channel Max app, which turns the weather into a
thrilling interactive movie, offers a superior experience of meteorology to that of Weather.com,
which looks like a boring cluttered textbook: white space, columns of fussy bullet points and
thumbnail images.
''The App Store must rank among the most carefully policed software platforms in history,'' the
technology writer Steven Johnson recently noted in The Times. Policed why? To maintain the App
Store's separateness from the open Web, of course, and to drive up the perceived value of the store's
offerings. Perception, after all, is everything: many apps are to the Web as bottled water is to tap -an inventive and proprietary new way of decanting, packaging and pricing something that could
once be had free.
Apps sparkle like sapphires and emeralds for people bored by the junky nondesign of monster sites
like Yahoo, Google, Craigslist, eBay, YouTube and PayPal. That sparkle is worth money. Even to
the most committed populist there's something rejuvenating about being away from an address bar
and ads and links and prompts -- those constant reminders that the Web is an overcrowded and often
maddening metropolis and that you're not special there. Confidence that you're not going to get
hustled, mobbed or mugged -- that's precious, too.
I see why people fled cities, and I see why they're fleeing the open Web. But I think we may also,
one day, regret it.
CITY NUMBERS
On the Net, Apple types may be fleeing the hordes, but in life the young and educated are heading
to urban centers. Check out these and other findings by the Brookings Institution at brookings.edu/
metro.
WHET YOUR APPETITE
Still don't really know what an app is? Don't buy an iPad yet; watch video reviews of apps free on
YouTube. Search ''iPad app reviews'' for funny homemade demos. Don't miss Xeni Jardin's on
boingboingvideo.
ALCHEMY
The Elements, a ravishing multimedia periodic-table app based on ''The Elements,'' by Theodore
Gray, may blow your mind and teach you chemistry. Think, like President Obama, that the iPad is
just a ''distraction''? The Elements shows otherwise. At the App Store.
PHOTO (PHOTOGRAPH BY KEVIN VAN AELST)
DRAWING (DRAWING BY CHRISTOPHER KUZMA)
Document NYTF000020100523e65n0005p
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Cahier_été
Les hackers, génération débrouille
MARIE LECHNER
955 mots
19 août 2009
Libération
LBRT
007
8794
Français
Copyright 2009. SARL Liberation. All Rights Reserved.
Do it yourself (3/5). Les laboratoires d'idées.
Une petite flèche peinte sur le bitume signale l'entrée du Hacker Space festival (1), en bordure de la
voix de RER, dans les effluves nauséabonds des cheminées du complexe pharmaceutique Sanofi
Aventis à Vitry-sur-Seine. L'environnement peu amical ne semble pas miner l'enthousiasme qui
règne dans la cave du 6 bis, friche artistique dans un dépôt de chemin de fer désaffecté, qui abrite le
premier hackerspace français, le /tmp/lab (2). Dans cet atelier public de création de technologies et
de recherche bourdonnant, on manie le fer à souder, on modifie des circuits électroniques, on
programme, mais on apprend aussi à fabriquer un four à énergie solaire, un générateur d'électricité
éolien, des savons et sodas ou encore à cultiver ses propres bactéries pour obtenir du kéfir
"Ensemble". La centaine de participants, artistes, codeurs, activistes, sont venus d'une dizaine de
pays européens pour partager leur savoir-faire lors de cette deuxième édition qui a eu lieu fin juin.
Un festival de hackers, au sens large du terme, qui dépasse le simple rassemblement de surdoués de
l'informatique. "Pour beaucoup, le hacking c'est l'intrusion illégale dans une machine. C'est très
réducteur. C'est plutôt une utilisation créative, décomplexée et démystifiée de la technologie", tient
à préciser son organisateur Philippe Langlois, expert en sécurité informatique. "Dans tous les
domaines, on essaye de faire des choses avec nos propres moyens, sans dépendre d'une grosse
société. C'est un peu comme dans l'open source, si quelque chose est défectueux, on trouve un
moyen d'y pallier. Ensemble, on est capable de l'améliorer."
Do it yourself (DIY), mais avec les autres. Les hackerspaces, qui fleurissent un peu partout dans le
monde (on en recense plus d'une centaine), sont des temples de la débrouille, engagés dans l'accès
et la réappropriation des outils technologiques, militants de l'open source, en lutte contre le savoir
propriétaire.
Récup. Au sous-sol, Alexandre Korber, webdesigner, est en train d'assembler une imprimante 3D,
un appareil qui permet de construire un objet en plastique en trois dimensions d'après un modèle
numérique er à partir de fils de plastique en fusion. "D'ordinaire, ces machines de prototypage
rapide sont réservées à l'industrie de pointe et hors de prix , explique Alexandre, on pense à tort que
ce type de technologie est inaccessible."
Alexandre est un adepte du mouvement RepRap (Replicating rapid prototyper) (3) initié à Bath en
Grande-Bretagne par Adrian Bowyer, un universitaire idéaliste qui veut donner accès à cette
technologie, visant à créer une machine auto-réplicative, au grand public, dont le slogan est "wealth
without money" (richesse sans argent). Il fédère, autour du projet open source, une communauté
active de gens intéressés par la robotique, des artistes, des programmeurs.
Séduit par cette possibilité de "concrétiser des formes numériques" , Alexandre a construit la sienne
avec du matériel de récupération (des moteurs de veilles imprimantes à jet d'encre, une vieille
alimentation de PC), un peu d'électronique pour piloter le moteur et une bobine de fil plastique
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achetée dans un magasin de bricolage. "Pour moins de 300 euros, on peut faire une machine qui
permet déjà de fabriquer des bibelots en plastique brut, gobelets, sandales. Le but ultime étant
d'obtenir une machine capable de s'autoreproduire entièrement", explique Alexandre, qui estime que
c'est un premier pas vers "un petit artisanat du plastique".
Le mouvement DIY, qui se développe depuis deux ans, a pris de l'essor au-delà de la communauté
de hackers qui l'a vu naître. En ces temps de récession, le DIY est une façon de réduire les coûts et
de proposer des alternatives à la production de masse. Mettre à disposition des technologies qui
permettent de "fabriquer presque tout" sur place est aussi l'objectif des Fab labs (ateliers de
fabrication), programme initié par l'Institut de technologie du Massachussets (MIT), dont le but est
d'accompagner les projets innovateurs du tiers-monde pour les transformer en prototypes
fonctionnels. Il en existe par exemple en Inde, spécialisé dans la fabrication de scanners et
imprimantes 3D pour l'artisanat local.
Ebauche. Autre réseau international, celui des Brico labs (4), ateliers qui se déploient autour du
monde pour initier les participants aux technologies libres. Comme le projet Bricophone, piloté par
Jean-Noël Montagné, qui vise à créer un téléphone mobile à très bas coût, indépendant des
opérateurs privés ou encore la machine à laver open source (5), pour soulager la plupart des femmes
du monde qui lavent leur linge à la main. Une première ébauche low tech alimentée par un panneau
solaire a été développée dans le cadre d'un atelier avec les étudiants de l'école d'art d'Aix-enProvence, avec du matériel de récupération (roue de bicyclette, bambou et moteur électrique d'un
vieux photocopieur). Présentée lors de la conférence Lift à Marseille, intitulée "Futur : faites-le
vous-même !", le lave-linge pourrait être assemblé assez facilement dans les pays en
développement.
Contrairement à nos contrées, le DIY n'y est pas un choix de vie mais une nécessité et le piratage,
une seconde nature. En témoigne, l'incroyable ingéniosité des inventions répertoriées sur le blog
Afrigadget (6), de l'hélicoptère en tôle au four réalisé dans un distributeur de vidéo. Le Ghana a
même accueilli, du 14 au 16 août, la première Maker Faire africaine (7), pour célébrer et s'inspirer
de ces bricoleurs du quotidien.
(1) www.hackerspace.net [http://www.hackerspace.net]
(2) www.tmplab.org [http://www.tmplab.org]
(3) http://reprap.org [http://reprap.org]
(4) http://bricolabs.net [http://bricolabs.net]
(5) www.oswash.org/ [http://www.oswash.org/]
(6) www.afrigadget.com [http://www.afrigadget.com]
(7) makerfaireafrica.com
LI20090819301.txt
Document LBRT000020090819e58j00001
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Breaking It Open, Making It Better
Kevin Savetz
Special to The Washington Post
975 mots
2 mars 2001
The Washington Post
WP
FINAL
E01
Anglais
Copyright 2001, The Washington Post Co. All Rights Reserved
"Breaking Seal Voids Warranty" -- to most people, this little sticker affixed to consumer-electronics
hardware might as well be a law of nature. They plug in their gadget and turn it on but would never
dream of opening it up.
To some, though, that little sticker is a challenge. People with the curiosity and technical expertise
often crack open the cases to find out what goes on inside those mysterious gizmos -- and
sometimes make them work better.
Two products in particular have become popular with hackers lately: the ReplayTV and TiVo
"personal video recorders." These VCR-like machines save and play back television programming
using hard drives rather than videotape. By adding a larger hard drive to a Replay or TiVo, a hacker
can double or even quadruple the number of shows their PVR can record -- a $250 drive can boost
an older Replay box's capacity from 20 hours to 80. Some hackers go even further with tricks like
adding an Ethernet card for networking to a computer or enabling PAL-format video output for use
in other countries.
The TiVo is particularly popular among hackers, in part because it uses the Linux operating system
that many technically inclined computer users run on their own PCs. ReplayTV is more difficult to
hack because it uses a proprietary operating system.
The number of people who have modified their PVRs is not known. Hacking is "pretty much
limited to a small group of technophiles who like tinkering," said Steve Shannon, vice president of
marketing at ReplayTV. "I could probably count them on one hand."
Dawn Banks, one of the creators of RTVPatch, software needed to upgrade ReplayTV, doesn't know
either but thinks the number is higher. Hundreds of people -- "maybe a thousand or more" -- have
downloaded Banks's program, although not all of these people actually use it.
It takes more than just curiosity to open up one of these devices and start messing with wires and
connectors. Adding storage space to a PVR is "for the person who doesn't mind voiding a warranty,
who doesn't mind taking the risk of ruining their unit and who is adept enough to add a new hard
drive to a PC," Banks said. The risks of opening a consumer electronics gadget like the ReplayTV
and TiVo -- including electrocuting yourself, should you touch a screwdriver to the capacitator
inside -- are very real. Although there have been no reports of people zapping themselves, intrepid
hackers have indeed maimed or killed their boxes in their attempts to upgrade.
"There are many ways to turn your $500 box into a paperweight," said Sean Riddle, a network
manager in Manassas who has extensively customized his ReplayTV.
Although most PVR hackers simply add storage space, Riddle delved deeper into his ReplayTV.
"I've got a 140-gig Replay, have it connected to my PC for control, programmed my own screens
23
for the unit, and just finished building an interface to connect it to my PC to update channel guide
info over my cable modem," he said.
His custom menu contains features only a hacker, or a control freak, could love, including the
ability to micromanage recording quality and the speed of the internal modem (used to update
Replay's on-screen programming guide), flash the front-panel LEDs, and run internal tests.
"I've also written a PC program that can edit the cable lineup file," he added. "When Comcast
switched SpeedVision and Comedy Central, I swapped them in the Replay file so I wouldn't miss
any BattleBots shows."
Although the makers of these products do not officially condone hacking, they exhibit a
nonchalance that is perhaps surprising. "As long as people are only affecting themselves and
accepting the potential risks, it's not a big deal to us," Shannon said. "If it was affecting other users
or content security, then it would be a big deal."
There is a fine line between innocently enhancing a product that you bought and becoming a
nuisance to its manufacturer -- and most hackers are careful not to cross it. For instance, access to
TiVo's television schedule comes with a subscription fee, but the authors of the TiVo Hacking FAQ
(frequently asked questions) file explicitly state that they're not going to explore ways to defeat the
subscription requirement.
Hardware hackers typically share their insights at special-interest Web sites. Information about
hacking ReplayTV can be found at http://www.replaytvfaq.com [http://www.replaytvfaq.com],
while comparable TiVo details are at http://www.tivofaq.com/hack/faq.html [http://
www.tivofaq.com/hack/faq.html]. The AV Science Forum (http://www.avsforum.com [http://
www.avsforum.com]) is a popular spot for users of both systems.
Hacking efforts are not limited to television watchers. John Mechalas, a Portland, Ore.-based
systems administrator, is leading an effort to decode the communications protocol used by
Creative's Nomad Jukebox, a popular MP3 music player (http://www.aracnet.com/~ [http://
www.aracnet.com/~] seagull/NJB/). Once the device's language is decrypted, programmers will be
able to write new programs to control the Jukebox.
For instance, Mechalas prefers the Unix operating system, but the Jukebox ships with software for
only Windows 98 and 2000, as well as the Mac OS. By decoding the unit's communications
protocol, programmers can create software that runs on other platforms.
Mechalas and his fellow hackers may not get there. But that's not quite the point. The "hackability"
of a product can be appealing in its own right to some customers -- the ones who are curious,
technically minded or cheap. To a hacker, a modification doesn't even have to be particularly useful
-- just elegant. Dawn Banks, the RTVPatch author, sums it up succinctly: "It makes some people
feel like they're getting something extra, just knowing the hack is there."
http://www.washingtonpost.com
Document wp00000020010713dx3200c20
@play Mike Musgrove
24
Financial
Introducing The New and Improved iPhone -- by Hackers
Mike Musgrove
1035 mots
19 août 2007
The Washington Post
WP
FINAL
F01
Anglais
Copyright 2007, The Washington Post Co. All Rights Reserved
Well, that was quick. The hacker community has taken over the iPhone. Heck, in some cases,
hackers are already releasing updated versions of their underground software.
Apple's new flashy and pricey smartphone, released to much fanfare at the end of June, has a nice
array of features straight out of the box. But do a little unauthorized tinkering on the thing, and it
can do a few more tricks, ranging from the frivolous to the useful.
Last month, for example, Silicon Valley-based software consultant Stephen White posted software
that lets people play classic Nintendo games, such as the Legend of Zelda and Super Mario Bros.,
on the device.
"I was sitting in a pub with a friend one night musing about what the iPhone needed," he said. "I
decided that every device I own needs to have Mario on it."
After investing about a dozen hours of work, White made his results available online. Now, for his
second iPhone project, he's fine-tuning the controls on a version of the classic shooter game Doom
for Apple's new phone. When I talked to him last week, he had just found out how to access the
phone's "vibrate" function, which he hopes to incorporate into this or future iPhone applications.
This is White's idea of a good time. Before the iPhone came along, he spent his time tinkering away
at iTunes and his TiVo. He says the day he bought his new smartphone was the happiest of his life -though that's partly because he was sick of his Treo.
White is just one member of a new and very active community of iPhone hackers. Another group of
programmers worked up a Web-based video-conferencing tool that uses the iPhone's built-in camera
lens. One programmer, who is already working on a book on how to push the iPhone to its limits,
has developed a program to make the device record voice memos.
Hackers based in Europe claim to have already figured out how to make the device work there.
Apple isn't scheduled to make the iPhone available there until later this year.
Since you're probably wondering: No, Apple has not given this community its blessing, and the
company did not open this device up for the software tinkerers of the world. The Apple smartphone
is on what techies call a "closed" system -- meaning that users are supposed to be able to install
only software that has been approved and distributed by Apple.
The work that Mac programmers and hobbyists are doing here relies on a new class of underground
applications designed for the iPhone called "jailbreak" programs. These unlock the file system and
give brave users access to parts of the phone's inner workings that Apple went through some trouble
to rope off.
25
Let the tinkerer beware, though: It's not an area for the squeamish. The risk involved in this kind of
activity generally includes voiding your gadget's warranty and turning the device into a useless
chunk of metal, silicon and scratch-resistant glass.
If the history of consumer electronics is any guide, this will probably turn into a cat-and-mouse
game between Apple and the hackers.
That seems to be what's happened with Apple's recently released update to iTunes; if the update
software detected anything strange about an iPhone's file system, it reformatted the iPhone and
made the hackers reinstall their home-brewed applications from scratch. Apple wouldn't say last
week whether the update was a reaction to the hacks and declined to make any comment about the
iPhone's home-brew hacking scene.
Regardless of the risks, new underground applications keep hitting the Web at a steady pace. There's
one that lets people take control of their hacked Xboxes in order to, for instance, watch movies
stashed on the game console's hard drive. Other programs, like one called iFuntastic -- already in
version 2.5 -- make it possible for iPhone users to pick iTunes songs as custom ringtones. Last
week, an unauthorized game, called Lights Off, was released for the iPhone's operating system.
"Apple didn't give people the tools they needed to do this in the first place, so they're making their
own," said Mike Schramm, who has followed the iPhone hacking community for the Unofficial
Apple Weblog ( www.tuaw.com [http://www.tuaw.com]).
Hardware manufacturers are usually not happy about such user-created innovations because they
can lead to piracy. Why buy a game or a software application if you can download one free?
That's why just about every time somebody figures out how to hack Sony's mobile gaming device,
the PlayStation Portable, the company releases a new version of the operating system that you have
to install if you want to play the latest games. Each new version of the software blocks off
vulnerabilities exploited by hackers in previous versions.
It's impossible to know how many people are hacking into their PSPs or their iPhones, but it looks
as if there's an audience out there. Earlier this summer, an old and relatively obscure PSP game
called Lumines suddenly shot up the sales charts at Amazon. The sales spike happened just after
hackers discovered a way to exploit the game's coding in order to play home-brew software on the
device. At eBay, sellers unloading their copies of the game are touting it as the one that lets users
hack their PSPs.
Funny thing, though. As much as corporations officially disapprove of this sort of work, the people
who are fanatical enough about their technology to pull these tricks off are sometimes the ones who
end up getting the cool jobs.
In some forums at the Guitar Hero fan site ScoreHero, fans figured out how to hack into the game's
software and insert their own music selections into the popular guitar game. At last count, three of
the programmers from that scene have been hired to develop the next version of the game, due out
this holiday season.
http://www.washingtonpost.com [http://www.washingtonpost.com]
WP20070819ATPLAY19
Document WP00000020070819e38j0008w
26
UNLOCKING THE SYSTEMS SECRETS
By PETER J. SCHUYTEN
1186 mots
14 juillet 1980
The New York Times
NYTF
Late City Final Edition
Copyright 1980 The New York Times Company. All Rights Reserved.
It has been a little more than a month since I brought home my personal computer, and while I have
enjoyed the off-the-shelf programs that give the computer its instructions, I wanted to learn more
about the machine and at the same time take greater advantage of its abilities.
So the next step was to learn something about writing those instructions, or programming. Here's an
example: 100 PRINT ''WHITEDICE'', 110 PRINT INT (6 * RND(1)) + 1 120 PRINT ''REDDICE'',
130 PRINT INT (6 * RND(1)) + 1 This is a program that simulates a pair of dice being rolled.
Some might wonder, with all the pre-programmed or ''canned'' software available these days for
personal computers, why users would go to the trouble of learning to program at all.
But the challenge of unlocking the computer's secrets, of learning how to communicate with it in a
language that is uniquely its own, is irresistible to some. Besides, in a very practical sense, owners
of these machines are completely at the mercy of preprogrammed software when anything goes
wrong.
A computer is a demanding partner. It has no patience for mistakes, abhors imprecision and
becomes maddeningly balky when loaded with incorrect instructions.
On the other hand, if you take the time to learn the vocabulary and grammar governing its
operations, the computer will do your bidding.
It was with this in mind that I set aside three days in which to acquaint myself with the rudiments of
programming. Retreating into the den where my Apple II computer, television set and cassette tape
recorder are located, I armed myself with pencils, pads of paper and a hand-held calculator.
The instruction manual reassured me that programming is a little like learning to ride a bicycle:
Although it may be a bit painful at first, once learned, it is a skill not easily forgotten.
Requires Concentration Programming is an art that loves logic, depends on numbered coding
schemes and, above all, demands immense concentration and patience. There are lists of special
terms, or ''reserved words,'' to be memorized that have a computer significance all their own, tricky
computer orders to be negotiated, and editing instructions for writing and correcting programs.
There is also the matter of precedence, or the order in which the computer performs mathematical
operations. (Minus signs indicating negative numbers are executed first, followed by
exponentiation, multiplication and division, addition and subtraction operations, all carried out from
left to right, unless otherwise instructed.)
The hours pass quickly as you move from one sample program to the next, until you are able to
produce clicking, ticking and tocking sounds on the computer and plenty of splashy color graphics.
At other times, however, you begin to wonder why all this is being learned.The key to all
programming, you discover, is the stored, or deferred, execution statement, which is an instruction
that you have stored in the computer's memory for later use. Type enough of these in the computer's
memory -written, of course, in the correct format and sequence - and you have created a program.
As you delve deeper, you learn how to clear the memory of these instructions (typing the command
''NEW''), as opposed to simply clearing the screen (''HOME''), while the command ''RUN'' orders
the computer to carry out these instructions.
27
Next comes ''looping,'' which directs the computer to return to a previous instruction, or line
number, which it will then repeat endlessly until told to do otherwise.
Progress Can be Slow Everyone is said to have at least one good program in him. But your progress
can be agonizingly slow when encountering such headscratching statements as: ''The numbers that
the function uses are called its arguments and are always put in parenthesis after the function name.
PDL is a function that has one argument.''
Computers can distinguish between truth and falsehood in mathematical statements, also called
assertions. Ask it, for example, whether 62 (six is greater than two) and it will respond with a ''1,''
meaning the statement is true, while the reverse produces a ''0,'' meaning it is false. Beyond that,
however, the computer cannot really distinguish degrees or shadings of truth, and it has absolutely
no imagination. In its ordered mind, the assertion ''Not 1'' is ''0'' and ''Not 0'' is ''1,'' and everything
else is simply a variation on these two assertions.
In cases where the computer cannot distinguish between truth and falsehood, that is, when you have
entered something via the keyboard that confounds its sense of syntax, it will unfailingly respond
with the expression ?SYNTAX ERROR, meaning it did not understand.
After spending an hour or more creating a program only to be rewarded with a ''?SYNTAX
ERROR'' message on the screen each time you attempt to run it, you begin to be overcome with
frustration. By contrast, there is an exhilaration when the computer executes your program
instructions without a hitch.
More than anything else, you discover that programming is like learning to cook. At first you
slavishly follow the recipes, or sample programs contained in the manual, painstakingly keying
them into the computer, step by step. But later, as you gain confidence, you begin to improvise here
and there, until finally you are creating programs of your own.
A Few Warnings
A word of warning: A simple but well-crafted program - one, for example, that fills the screen with
rapidly changing color patterns, or adds the ''bounce'' sound to a computer generated ball - may
involve hours of work at first. But in time, it may become like child's play.
Another warning: Don't expect others to be overwhelmed by a virtuoso computer performance. Like
a baby's first halting steps, programming triumphs are of interest only to the parent.
The first program I was able to create without prompting from the manual involved instructing the
computer to draw an endless series of random lines of varying lengths and colors across the screen.
That in turn was followed by programs that generated intricate moire patterns in which colors
continuously alternated, a bouncing ball that emitted a different sound each time it rebounded off
the walls of the display screen, and finally a program that transformed the display screen into a
sketch pad, in which the computer's game paddles - which come with the computer and control the
action on the screen - could be used to draw lines. In each case my friends were not terribly
impressed.
Some might say that what I have been doing is devising a series of ingenious but rather useless
computer tricks, and that the serious business of programming lies beyond by these simple skills.
To a degree that is correct. But cleverness aside, these elementary programs, and the knowledge that
underlies them, is part of the process of understanding how the computer ''thinks,'' and that is the
central ingredient needed by anyone seeking to take the next step toward turning the computer into
a useful tool. Besides, there are three programming manuals to conquer.
Illustrations: CARTOON
Document NYTF000020060708dc7e004se
28
Logiciel libre et innovation
Tristan Nitot (Mozilla)
491 mots
29 juin 2009
Les Actualités de 01Net
ACTNET
Français
Tous droits reservés (c) 2009 Internext
Il y a quelques jours, j'étais à la première édition française de la conférence Lift, dédiée à
l'innovation. Je crois qu'il y avait un consensus autour de l'observation de Pierre Orsatelli rapportée
par La Provence : « L'innovation ne naît plus dans les laboratoires mais part désormais des usages
et des citoyens eux-mêmes, ce qui ouvre d'immenses perspectives, notamment en ces temps de
crise. »
C'est faire en quelque sorte le constat qu'enfermer des chercheurs ou des ingénieurs dans un
laboratoire n'est pas nécessairement la meilleure façon de produire de l'innovation, surtout quand on
voit que les utilisateurs, de plus en plus capables de s'approprier les outils qu'ils utilisent au
quotidien pour les modifier et les adapter à leurs besoins précis, lesquels n'ont pas été envisagés par
les cerveaux en blouse blanche des laboratoires.
Bien sûr, les spécialistes auront un regard condescendant pour ce qu'ils appelleront des
« bidouillages », dont la qualité n'est pas aussi bonne que leurs produits finis (ce qui est souvent
vrai, mais pas toujours). Le fait est que nombre de nouveaux outils viennent des utilisateurs plus
que des concepteurs. Qui se souvient qu'au début on pensait que le téléphone servirait à diffuser des
opéras ? Que les SMS devaient servir aux opérateurs pour diffuser des messages de service ? Que le
Web devait être utilisé par les scientifiques du Cern pour échanger leurs rapports ?
L'évolution des nouvelles technologies est ainsi faite : plus un outil peut-être détourné, plus il
devient populaire. Dans le jargon, cette capacité à permettre l'innovation s'appelle la « générativité
», et il est essentiel de la protéger si on veut avoir le meilleur futur possible. Il en est de même dans
l'entreprise : à prendre des solutions propriétaires livrées sous cellophane, on se retrouve à
empêcher l'appropriation des technologies par les nouveaux utilisateurs, ces fameux natifs du
numérique.
En ces temps de crise, où il est plus essentiel que jamais de savoir tirer parti de toutes les
contributions des employés, brider les bonnes volontés serait suicidaire. Les DSI risquent certes de
voir d'un mauvais œil la perte de pouvoir au profit des utilisateurs. Mais si la compétitivité de
l'entreprise est à ce prix, il vaut mieux laisser les employés s'emparer de la technologie, open source
et standards ouverts, qui permettront alors d'innover de façon distribuée.
Tristan Nitot
Tristan Nitot est une personnalité emblématique du monde de l'open source. Il est le fondateur et
actuel président de Mozilla Europe, connu pour son navigateur Web Firefox. Il est également un des
initiateurs du projet de documentation libre Openweb.eu.org, projet qui vise à promouvoir les
standards du Web et son accessibilité afin de le rendre utilisable par tous. Tristan Nitot, qui a mené
une partie de sa carrière chez Netscape, est également blogueur depuis 2002 sur Standblog.org.
503851
Document ACTNET0020090629e56t00001
29
Ecrans
"Il faut exiger la liberté"
Erwan Cario
860 mots
14 janvier 2010
Libération
LBRT
026
8918
Français
Copyright 2010. SARL Liberation. All Rights Reserved.
Techno . Pour la sortie française de sa bio, Richard Stallman, gourou du logiciel libre, détaille sa
philosophie.
Richard Stallman a déterminé les quatre libertés essentielles qui définissent un logiciel libre : la
liberté d'exécuter le programme pour tous les usages ; la liberté d'étudier son fonctionnement, et de
l'adapter ; la liberté de redistribuer des copies, et celle d'améliorer le programme et de publier ces
améliorations. Ce sont les piliers d'un mouvement qui a changé l'informatique. Le 21 janvier sortira
Richard Stallman et la révolution du logiciel libre (1), la version française d'une biographie signée
Sam Williams, publiée en 2002. A la demande de l'association Framasoft, Stallman lui-même a
participé à l'actualisation. Ce génie a passé plus d'un quart de siècle à se battre pour ses convictions
en faisant très attention aux mots. Il utilise, par exemple, "privateur" pour qualifier les logiciels que
d'autres appellent "propriétaires", pour insister sur le fait qu'ils privent les utilisateurs de leur liberté.
Rencontre avec tutoiement obligatoire, à sa demande.
Tu as participé à ta propre biographie, quel a été ton état d'esprit ?
Je n'avais jamais lu la première édition finale. Quand on m'a proposé d'intervenir sur la traduction
française, j'ai accepté. Mais il y avait besoin de beaucoup de changements. C'était délicat, je ne
voulais pas perdre le point de vue de Sam Williams. J'ai donc décidé de conserver toutes les
citations, sauf quelques-unes qui n'avaient rien à voir avec moi, et de préserver toutes les
impressions personnelles de l'auteur. En corrigeant beaucoup d'autres choses.
Penses-tu que le logiciel libre existerait sans ton action ?
Non. Il y aurait peut-être quelques programmes libres. Mais nous avons aujourd'hui des systèmes
d'exploitation libres, il est possible de faire de l'informatique normalement sans aucun logiciel
privateur. Et ça, c'est le résultat du mouvement que j'ai lancé en 1983.
Aujourd'hui, le logiciel libre a une place très importante.
Mais notre mouvement n'a pas gagné. Le but est la libération de tous les utilisateurs. Et la majorité
continue d'utiliser Windows ou Macintosh, deux systèmes d'exploitation privateurs, donc injustes.
L'utilisation des logiciels libres par le plus grand nombre ne semble pas être ta priorité...
C'est vrai. Je désire que tout le monde soit libre. Mais est-ce plus important de convaincre quelques
personnes d'utiliser les logiciels libres, ou d'éduquer plus de gens pour qu'ils valorisent leur liberté ?
Pour avoir les bases d'une liberté durable, il faut éduquer les gens pour qu'ils exigent cette liberté.
Le monde offre beaucoup d'opportunités de la perdre. Et si tu ne vois pas pourquoi résister, tu les
acceptes. Je me bats pour éduquer les utilisateurs à apprécier la liberté. A ne plus accepter le logiciel
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privateur. La majorité ne voit pas le problème, ne voit pas la différence, parce qu'ils n'ont jamais
imaginé l'idée d'être libre. Il faut pouvoir faire la différence.
Un exemple ?
Si les quatre libertés essentielles ne sont pas là, le développeur exerce un contrôle sur l'utilisation. Il
peut faire ce qu'il veut. Il peut mettre des éléments nocifs dans son programme pour te surveiller,
pour t'imposer des limites... Nous avons découvert des portes dérobées dans des programmes
privateurs importants, comme Microsoft Windows, ou le Kindle d'Amazon.
Quelles sont les grandes avancées des dernières années ?
Les programmes bureautiques, par exemple, sont bons et très utilisés. Les interfaces graphiques
aussi fonctionnent bien. Certains Etats et certaines régions font migrer leurs institutions et les écoles
vers le logiciel libre. Nous avons donc eu des avancés importantes, même si nous n'avons pas
encore gagné.
Le combat des débuts sur le logiciel libre et le partage a dérivé aujourd'hui vers les contenus...
Je n'aime pas le mot contenu pour les œuvres d'art, ça les déprécie. Ce mot suppose que les œuvres
n'ont pas d'importance, qu'elles servent à remplir une boîte avec n'importe quoi. Le partage, c'est la
fraternité, et c'est le droit de chacun de partager des copies exactes des œuvres publiées, si ce n'est
pas commercial. Il faut légaliser le partage, y compris sur Internet. Toute loi pour l'interdire est
injuste et n'a aucune autorité morale. L'Hadopi est une loi tyrannique ! Je suis pour le fait d'aider les
artistes, mais d'une manière adaptée au réseau. Le système actuel marche mal : quelques stars
gagnent beaucoup et la majorité ne gagne presque rien. J'ai proposé d'établir un impôt qui serait
réparti, mais pas de manière linéaire. Les stars gagneraient plus que les autres, mais dans des
proportions plus raisonnables.
Que penses-tu de tous ceux qui considèrent que tu as une personnalité trop rigide ?
C'est facile, pour quelqu'un qui n'a pas de principes et qui est disposé à vendre n'importe quoi, de
considérer les autres comme rigides.
(1) Editions Eyrolles, 22 euros.
LI20100114351.txt
Document LBRT000020100114e61e0001f
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innovation
Les pères spirituels du logiciel libre : Eric Raymond le pragmatique et Richard Stallman
l'idéaliste.
EMMANUEL PAQUETTE
622 mots
24 mars 2004
Les Echos
ECHOS
26
19122
Français
All rights reserved - Les Echos 2004 Visitez le site web: lesechos.fr pour plus d´informations.
Le monde du logiciel libre possède ses théoriciens, tous deux Américains. Mais les visions de
Richard Stallman et d'Eric Raymond s'opposent : pur idéalisme pour le premier, réalisme pour le
second.
Richard Stallman.
Tous deux viennent du « bazar ». Un lieu de rencontre et de rassemblement sur le Net grouillant de
développeurs aux « rituels et aux approches différentes » qui ont réussi à faire « émerger par une
succession de miracles » le système d'exploitation GNU/Linux. Un système d'organisation
totalement opposé à celui des logiciels propriétaires, considérés comme des cathédrales « élaborées
par des petits groupes de mages travaillant à l'écart du monde » jusqu'à leur commercialisation.
Voilà comment Eric Raymond, l'un des plus grands théoriciens du monde des logiciels libres, a
présenté Linux dans son ouvrage, resté célèbre, « La Cathédrale et le Bazar ».
Une question d'éthique
Eric Raymond est le principal opposant d'un autre idéologue, Richard Stallman, le créateur du
concept de logiciel libre qui a donné naissance à Linux. En réaction au terme ambigu de « free
software » (« free » signifie « libre » mais également « gratuit » en anglais), Eric Raymond cofonde
l'Open Source Initiative (OSI) en 1998. Son but : rallier les développeurs au monde de l'entreprise.
Lui-même montre la voie en rejoignant la société VA Linux fin 1998, détenteur du site Slashdot (lire
page précédente), qui, en pleine bulle Internet, verra son cours de Bourse exploser et décrocher le
record de la plus forte progression jamais enregistrée lors d'un premier jour de cotation, en passant
de 30 à... 250 dollars.
« Dans le monde du logiciel, si Eric Raymond et Richard Stallman sont tous deux pour la
démocratie, on pourrait dire qu'ils représentent, au sein de cette démocratie, deux tendances
politiques différentes : l'une de droite, l'autre de gauche », schématise Loïc Dachary, le fondateur de
la branche française de la Free Software Foundation. Une explication qu'Eric Raymond réfute. « Je
ne suis pas un conservateur, mais plutôt un libertaire, et si j'étais français, je dirais «liberté j'écris
ton nom» », explique-t-il.
Pourtant, les différences idéologiques existent bien entre les tenants du logiciel libre et les partisans
de l'« open source ». « Ces divergences sont sur les tactiques à adopter et les arguments à utiliser.
Le terme «open source» signale que nous sommes moins concernés que d'autres par les raisons
morales et idéologiques liées à l'utilisation de logiciels libres. Nous pensons que pour favoriser
l'adoption des logiciels libres il est plus efficace de changer le comportement des gens en leur
montrant les bénéfices et la réduction des coûts qu'apportent ce type de logiciel », ajoute Eric
Raymond.
32
A l'inverse, dans un souci philosophique et éthique, Richard Stallman s'est toujours opposé à la
notion de propriété intellectuelle dans le monde du logiciel, quel qu'il soit. « Eric Raymond et moi
ne sommes pas d'accord sur l'élément de base concernant le logiciel libre, explique-t-il. C'est-à-dire
sur la question : est-ce qu'un logiciel non libre peut être légitime d'un point de vue éthique ? Ma
réponse est non, mais la sienne est oui. » Le père du logiciel libre se bat pour que tout individu soit
libre d'avoir accès, de copier et de pouvoir modifier à sa guise le code source de tous les
programmes informatiques.
Tous droits réservés (2004) LES ECHOS - Toutes les informations reproduites dans ce fichier sont
protégées par les droits de propriété intellectuelle détenus par LES ECHOS. Aucune de ces
informations ne peut être reproduite, modifiée, exploitée ou réutilisée de quelque manière que ce
soit sans l'accord préalable écrit des ECHOS
Document ECHOS00020040324e03o0002m
33
ENJEUX LES ECHOS : LIVRES
LES MONDES PARALLÈLES D'INTERNET
PIERRE-JEAN BENGHOZI
677 mots
1 avril 2010
Enjeux Les Echos
ENJEUX
069
267
Français
(c) ENJEUX/LES ECHOS Visitez le site-web http://www.lesechos.fr [http://www.lesechos.fr] pour
plus d'informations Visit the Les Echos website at http://www.lesechos.fr [http://www.lesechos.fr]
for more information
C'est une question surprenante qui ouvre le dernier ouvrage d'un spécialiste reconnu d'Internet,
Jonathan Zittrain, professeur au Harvard Berkman Center : faut-il arrêter le futur d'Internet ? Ce qui
a fait la force et le succès de l'informatique communicante n'est-il pas précisément ce qui risque de
la mener à une impasse. Virus, spam, protection des données personnelles, exploitation
commerciale des droits de propriété des contenus : tout pousse à limiter les capacités d'innovation et
de création au profit d'usages circonscrits, d'applications fermées et de réseaux verrouillés.
L'ouvrage trace en parallèle deux trajectoires opposées qui pourraient orienter le futur d'Internet. La
première est celle de technologies ouvertes favorisant la « générativité » de toutes sortes d'usages
créatifs. Ce futur-là prolonge la capacité qu'ont eue l'informatique et Internet à stimuler des platesformes adaptables librement : celles qui permettent de concevoir des applications par et pour toutes
sortes d'utilisateurs, notamment dans le cadre des PC et systèmes d'exploitation comme Windows.
A cette voie, Zittrain en oppose une seconde qu'il considère stérile et verrouillée car elle empêche la
créativité des utilisateurs : c'est celle de dispositifs propriétaires fermés et préprogrammés comme
l'iPhone ou les consoles de jeux vidéo.
Internet se situe aujourd'hui à la croisée de ces chemins et l'auteur espère que son futur ne sera pas
celui des dispositifs verrouillés. Ces derniers ne limitent pas seulement la créativité. Ils accroissent
le contrôle des usages et favorisent l'absence de maîtrise des consommateurs sur les applications,
les fonctionnalités ou les configurations qui peuvent changer ou disparaître d'un jour à l'autre à leur
insu. Récemment, Amazon a effacé à distance, sur les Kindle de ses clients, des e-books qu'ils
avaient pourtant légalement achetés. Moins souvent évoqués, ces risques menacent aussi les
applications du cloud computing.
L'ouvrage esquisse ces deux avenirs de manière documentée et sans manichéisme. Les dispositifs
fermés ne sont pas envisagés comme intrinsèquement mauvais. Au contraire, leur fermeture même
représente, pour les utilisateurs - grand public, administrations, entreprises -, une source de sécurité,
de fiabilité et de facilité d'usage. Car le drame des systèmes ouverts est que leur « générativité »
s'applique dans tous les registres de l'innovation, même les pires (spam, phishing, virus). Reproche
que ne connaissent pas les dispositifs propriétaires. Ce légitime souci de fiabilité et de sécurité
conduit ainsi des utilisateurs à adopter des systèmes fermés ou des dispositifs restrictifs (antivirus,
pare-feux, restriction des cookies) peu favorables aux usages innovants.
Ce que j'en pense
Entre ces deux futurs, les frontières ne sont bien sûr pas tranchées. Le monde des services
numériques évolue simultanément dans les deux directions ; approches génératives et verrouillées
se mêlent souvent. Les sites de réseaux sociaux favorisent les initiatives... tout en restreignant la
portabilité des profils numériques vers d'autres sites. De même, le succès d'une application « stérile
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» comme l'iPhone tient justement à sa capacité à favoriser l'innovation, mais en l'enserrant dans un
cadre circonscrit et contrôlé, d'une manière radicalement différente de l'édition traditionnelle de
logiciel. L'hybridation des deux perspectives est-elle donc envisageable, voire souhaitable pour
disposer du meilleur des deux mondes ? En permettant de démultiplier les fonctions de l'iPhone, le
succès de l'App Store montre qu'il est possible de combiner stabilisation et contrôle du système
technique d'une part, ouverture et générativité des innovations d'autre part. On peut cependant se
demander si le cadre contrôlé de ces nouveautés ne limite pas l'irruption d'innovations de rupture.
* Directeur de recherche au CNRS, il est titulaire de la chaire Orange innovation et régulation des
services numérique et dirige le pôle de recherche en économie et gestion de l'Ecole polytechnique.
Dernier ouvrage : L'Internet des objets (Maison des sciences de l'homme).
267-40-ENJ
Document ENJEUX0020100518e6410000z
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Tech.view Tech.view; The struggle to balance openness and control
910 mots
15 août 2008
Global Agenda
ECOCOM
Anglais
(c) The Economist Newspaper Limited, London 2008. All rights reserved
The struggle to balance openness and control
“I AM RICH” is an iPhone application that made a brief debut on Apple’s software store this
month. It cost $999.99 and did nothing more than put a glowing ruby on the iPhone’s screen. Seeing
it as cynical rather than practical, Apple yanked it (after eight people bought it).
Apple has fought with developers and killed applications before. Indeed Apple’s boss, Steve Jobs,
acknowledged that the iPhone has a “kill switch” that lets the company remotely remove software
from people’s handsets. “Hopefully we never have to pull that lever, but we would be irresponsible
not to have a lever like that to pull,” he told the .
Apple’s corporate culture is famously closed. By closely overseeing their hardware and software,
the company believes it can better ensure that everything works properly. Opening their systems to
independent developers entails a loss of control that they find hard to handle. Other companies can
sympathise.
Tech firms today are caught in a bind, between being open (to attract a community of developers)
and closed (to ensure high standards and maintain their traditional business models). As Apple’s
experience shows, finding the right balance is anything but easy.
And the stakes are huge. In a recently published book, “The Future of the Internet—and How to
Stop It” (Yale University Press, 2008), Jonathan Zittrain of Harvard Law School frets that
technology companies will prefer to roll out “tethered appliances”, which do a small, proscribed set
of things over which the companies and their chosen vendors will have exclusive control—like
phones or GPS devices—instead of general-purpose devices like PCs.
Firms have good reasons to control how people use their products, from ensuring security to
protecting copyrights. But aggressive oversight risks sacrificing the “generativity” of computer
technology—that is, the continuous, unpredictable improvements from all quarters that drive
innovation. Mr Zittrain fears that the rise of tethered appliances will inevitably chip away at the
freedom of the internet and personal computing, which many take for granted.
This is an old problem. When computers were first released commercially in the 1960s, they came
with the manufacturer’s software, and were even leased rather than sold outright. Because of their
complexity, most customers were fine with that controlled arrangement.
The industry subsequently evolved into two distinct sectors: the computer itself (hardware) and the
codes that make it work (software). By the mid 1980s, a gaggle of independent software companies
thrived, each with its own proprietary technologies. Users had more choice.
Today the ground is shifting under the industry’s feet again, as open-source software challenges
these proprietary technologies. Just as customers used to be locked into computer-makers’ software,
so too were they later beholden to certain applications and upgrades from software vendors. Opensource has freed users by separating software from a specific vendor. And it has enabled companies
to tap the broadest possible community of developers, which fuels innovation.
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Even companies that eschew formal open-source licenses engage in open practices in order to
attract outside developers and business partners. Companies as diverse as Google, Sun, IBM and
even Microsoft ape open-source ways—and struggle with the question of how much to control.
Google, for example, is shepherding an open-source operating system for mobile phones called
Android, and an open-source security tool called KeyCzar for handling cryptographic keys.
Meanwhile, its main business of search is entirely closed: it reveals almost nothing about the
underlying algorithm. It finds a useful middle-ground by opening the application-programming
interfaces (APIs) to some online services, such as mapping, which lets third-party developers
develop new uses. Since Google made its mapping APIs freely available in 2005, its traffic has
soared.
Sun Microsystems, meanwhile, has a bet-the-company strategy towards openness. In 2005 it opensourced its Solaris operating system for computer servers, and created an independent organisation
to steward the project. In January, Sun bought an open-source database firm called MySQL.
Managing it proved difficult: Sun unleashed a storm of criticism after it planned to make some
features proprietary, or “closed source”.
Other stalwarts have faced similar challenges. IBM needed to create a non-profit foundation to
oversee Eclipse, an open-development platform. Microsoft lets outside developers tinker with its
mobile-phone software, and turned to standards bodies to make its file formats open.
Resisting the inclination to control is often a major factor in a company’s success. Wikipedia had
only around two dozen entries after its first year, when it relied on experts to review submissions.
Once it let anyone post anything, entries skyrocketed: within two weeks, it had 600 articles.
Apple has it harder than most, because its business is built on tying its hardware and software. And
the iPhone is something entirely new: traditionally, a phone is an appliance, (it does a circumscribed
set of things), but Apple’s product is becoming PC-like in its range of applications. It is thus a
perfect test-case for Mr Zittrain's concerns.
The iPhone store has had more than 60m downloads in its first month and collected some $30m
(Apple keeps 30% and hands the rest to the developer), and the company seems to be striking the
right balance. The rest of the industry is watching with great interest whether Apple can maintain it.
Document ECOCOM0020090203e48f0004h
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