Oze N°37
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Oze N°37
Cap Partenaires ATD Quart Monde Psycho Amitiés transfrontières Société Les monnaies locales Médias 3,50€ Rencontre avec Christian de Boisredon : Pour une info positive n°37 Trimestriel Janvier 2015 ige s la ne n a d e n a v a r a Une c Le magazine des 14 - 17 ans caravane.sgdf.fr Edito Le devoir de rencontre Sommaire 04 8 E n avant vers la rencontre… 8 Immersion réussie aux Pays-Bas 8 Une caravane dans la neige 8 Sur le web ©Séverine Guérin L a démarche proposée dans le cadre de You're Up ! invite chaque caravane à expérimenter la rencontre. Faire connaissance avec une unité du Scoutisme français, se jumeler avec une unité de scouts ou guides d'un autre pays, vivre un temps d'échange avec une association de quartier dans le cadre de la démarche "Viens comme t'es Cap" sont autant de moyens de vivre cette rencontre. Alors dans ta caravane, c'est à toi d'agir pour oser aller à la rencontre de l'autre. C'est à toi d'agir pour faire de ta caravane une mosaïque cohérente qui reflète ce qu'est aujourd'hui notre société. Agir pour faire de ta caravane une mosaïque cohérente Le pluralisme et sans nul doute l'une de nos plus grandes richesses. Osons la rencontre pour la cultiver ! Osons le vivre ensemble 07 CapaPartenaires rt Monde ATD Qu Vivre le désert avec 10 Rencontre tr n nco e nd Anne re Boisredon Christian de ©Nicolas Bertra Les nombreuses marches d'espoir organisées à la suite des événements récents qui ont secoué la France montrent la volonté de notre pays de cultiver la diversité. 08 Se préparer spirituell ement à You're Up ! : porter la lumière de la paix 12 Des monnaies complém 15 Engagement entaires, pour quoi faire ? itinéraire 16 Vivre avec énergie J'Oze en parler Amitiés sans frontières En partenariat avec 18 Fichetotechnique n repas ! Cueille 19 À vivre ré Vot(r)e Euro p e! ©Laurent Gar rtrand ©E. Be Nicolas Bertrand, responsable national Pionniers-Caravelles Success CAP 20 BD Bon d’abonnement Compléter et renvoyer à : Scouts et Guides de France, Service abonnements 65 rue de la Glacière, 75 013 Paris q Oui, je m’abonne pour un an au magazine Oze • 1 an : 12 € Nom : Prénom : Adresse : Code postal : Ville : q Je règle par chèque à l’ordre des Scouts et Guides de France « Les nom, prénom et adresse de nos abonnés sont communiqués à nos services internes et aux organismes liés contractuellement avec les Scouts et Guides de France, sauf opposition. Les informations pourront faire l’objet d’un droit d’accès ou de rectification dans le cadre légal. » est une publication éditée par l’association des Scouts et Guides de France, reconnue d’utilité publique - Siège social, centre national et adresse postale : 65 rue de la Glacière - 75013 Paris. Tél. 01 44 52 37 37 - Site Internet : www.sgdf.fr - Numéro de commission paritaire : 0319 G 86676 - Dépôt légal : à parution - ISSN : 1774-0339 Abonnement France métropolitaine : 12 €. - Étranger : nous consulter - Service abonnements : tél. 01 44 52 37 37. Directrice de la publication : Catherine Larrieu - Représentant légal de l’association : Gilles Vermot Desroches, Président (loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse modifiée par la loi n°2011525 du 17 mai 2011) - Directrice de la rédaction : Séverine Durand - Rédacteur en chef : Nicolas Bertrand Comité de rédaction : Laure d’Amecourt, Christophe Aubry, Nicolas Bertrand, Boris Briantais, Anne Ducoulombier, Maddly Etien, Laurent Garré, Juliette Loiseau, Henri Michardière, Madeleine Mourey, Constance Olivès, Antoine Perrin, Aurélien Varnoux. Ont participé à la rédaction : Sophie Boivin, Aline Bros - Secrétaire général de rédaction : Laurent Garré - Illustrateurs : Matthieu Méron, Samuel Teller - Réalisation graphique : Marylène Gaudy/Studio SGDF Rédacteur technique et fabrication : Damien Desclozeaux/Studio SGDF - Création de la maquette : Laure d’Amecourt - Photos de couverture : Clément Daveau, SGDF - Imprimé et broché en France par la Société Nouvelle France Ouest Imprim à Livarot (14140) 10-31-1536 sur papier TERRAPRINT mat satin PEFC 80 g/m2 L’association Scouts et Guides de France est adhérente du groupe Presse jeunesse (LPJ) du Syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM) et de l’Association de la Presse des Mouvements et services d’Eglise (APMS). Certifié PEFC pefc-france.org Joint à ce numéro sur une partie de la diffusion un encart de 4 pages "Retour sur le week-end des chefs d'équipe". Notre pays a été marqué par plusieurs actes terroristes qui ont bouleversé et choqué. Des actes d'une grande barbarie commis par des extrémistes en guerre contre la liberté d’expression et de conviction, fondements de notre société. Des actes antisémites qui sèment la peur, qui attisent les haines, les défiances et les incompréhensions. Ces attentats ont suscité des rassemblements d’une ampleur jamais vue associant des personnes très diverses dans un désir de fraternité, de respect, de paix. Chez les Scouts et Guides de France, à la rédaction de Oze, nous avons aussi tous été bouleversés par ces événements, qui nous confortent dans notre conviction que l’éducation au respect, à la fraternité est fondamentale. Cela renforce notre détermination de faire de You’re up ! un espace où chacun pourra expérimenter le vivreensemble à travers l’échange, la rencontre et le dialogue. Texte : Nicolas Bertrand - Photos : La Toite scoute Vivre la fraternité 03 Success Cap En avant vers la rencontre… Texte : Juliette Loiseau - Photos : ©Séverine Guérin Vivre un Cap un peu différent : tel est le défi que s’est lancé la caravane de Meudon pour l’été dernier, dans le cadre de son Cap « Être ouverts et solidaires ». Coline et Marine nous racontent comment, au fil d’une riche expérience humaine, les pionniers les caravelles l’ont relevé. 04 P endant l’année, notre caravane avait voté un Cap « Être ouverts et solidaires ». Mais nous voulions sortir des Cap habituels. Après avoir contacté différentes associations, c’est avec le Secours catholique que nous avons finalement réalisé notre Cap. Nous sommes partis pour un camp de trois semaines en Vendée.Nous étions juste à côté d’un centre d’accueil de familles défavorisées, La Pacifique.C’est une association accompagnée par le Secours catholique qui accueille tout l’été des familles pour qu’elles puissent avoir des vacances avec leurs enfants. La première semaine, nous avons rencontré ces familles le temps d’un après-midi. C’était sur la plage de la Tranche-sur-Mer.Un seul mort d’ordre : la rencontre ! Et pour cela, il a fallu oser.Oser aller vers les parents et les enfants, oser leur proposer nos jeux ! Le challenge : faire jouer tout le monde ! Nous avions peur que nos jeux ne plaisent pas aux enfants ou à leurs parents. Mais une fois la première appréhension passée, nous nous sommes sentis très à l’aise et très bien accueillis. Châteaux de sable, tir à la corde, courses en sac… Nous avions organisé une multitude d’activités avant d’arriver au camp. Nous avons joué toute la journée avec les enfants : dès cette première rencontre, le contact est très bien passé. La semaine suivante, nous sommes partis de notre lieu de camp à vélo pour rejoindre le centre de vacances, situé à 25 km.Nous avons passé la soirée avec les familles. Pour l’occasion, nous avions organisé une veillée « Fort Boyard ». Le challenge était de faire jouer tout le monde ! Les enfants étaient très Success Cap m Cap sur le site http://caravane.sgdf.fr « Pendant ce camp, on a appris à écouter, à par tager, à donner de son temps. On est vraiment allé s à la rencontre des aut res . » Marine Des jeux sur la plage, rien de tel pour faire connaissance. « C’était mon premier cam p et j’ai été agr éablement sur pris ! On per d son rythme de vie habituel, on réfléch it. Je n’ai qu’une hât e : rep artir en camp l’année procha ine. » Philippe ec r e av c ont e , n e r r ir e r ré la c ent i s ait s ou i ado ant s du r e fa d s i u « J’a f o n d’a l e s e ou r ir e n é en v i e ’in s c r ir e et s donn e v ai s m t emp s ouer mp m’a ée, j oir j r du le s v s i . Ce c a mon ly c r donne ou » au s s : a v e c p . s n de t io ut r e oc ia nt s mal a le s a une a s s nf a e e n s i x l n au da mbe O « Le tr ek ét ait e inoubl iable, ex une périenc eillis par de s cu ac é on a ét généreus es , ès tr pers onne s l’écout e. à serv iables , permis Ce camp m’a ir. » ch flé de ré Ariane impliqués dans l’imaginaire, tandis que les parents se sont prêtés au jeu de bon cœur. Cette veillée fut une réussite ! Le lendemain, nous avons organisé des Olympiades sur la plage : la bonne humeur étaient vraiment au rendez-vous ! Ces quelques jours avec les familles du centre étaient vraiment pleins de belles rencontres. Pendant notre trek, nous avons été hébergés chez des bénévoles du centre. On a partagé avec eux un dîner et des histoires.Ce fut une belle expérience, car nous avons pu beaucoup échanger. Pour les remercier, nous leur avons laissé un de nos foulards ! Au final, ce camp nous a permis de réfléchir sur la manière de se mettre au service des autres. Et une chose est certaine : nous sommes tous rentrés transformés !. • Coline et Marine, pour la caravane de Meudon Conseils est Pour ce genre de Cap, l’important enaire. avant tout de bien choisir son part est part on elle laqu c ave n L’associatio essentielle pour se sentir à l’aise et pour que tout se passe bien. vane Ensuite, chaque membre de la cara et, proj le s dan fond à r esti aura à s’inv . car il est à préparer toute l’année : Et une fois sur place, il faut y aller ontres… échanger, partager, faire des renc 5 Success Cap immersion réussie aux Pays-Bas e permis d p nous a pay s , u a « Ce c am e v u r un no ure. déc ouv ri velle cult t une nou dais s on n a ll o h ts L e s s c ou ts . n la il e u tr è s acc a g é s ont ents part e. » L e s mom a c arav n s oudé la La caravane d’Aix-en-Provence a voté l’été dernier pour un Cap « Dépasser les frontières ». Direction : les Pays-Bas. Ils nous racontent leur camp à l’heure hollandaise. n décollant de l’aéroport de Marignane, nous appréhendions un peu : nous savions que les scouts néerlandais ne parlent pas français, et nous savions que nous ne parlons pas très bien l’anglais… Une fois sur place, nous avons été surpris par la facilité avec laquelle nous avons tissé des liens ! Dès le premier jour, nous étions intégrés. Toute la semaine, les scouts nous ont fait découvrir les alentours à vélo, ce qui nous a permis de nous ouvrir à la culture des Pays-Bas. Nous avons vécu ce camp comme de véritables néerlandais ! Nous avons vu comment se déroule une fin de journée pendant leur camp. Ça commence par le repas à 18h30. Au menu : écrasé de pommes de terre, choux, oignons, beignets au fromage frit et frites à la compote ! La soirée continue avec quelques chants et une saucisse grillée dans une pâte à pain… De vrais liens d'amitié se sont tissés pendant ce camp. Nous aimerions beaucoup les inviter chez nous pour leur faire découvrir notre région.Mais avant tout, nous les avons invités à venir avec nous à You’re up ! p, t le c am « Duran à e s allé s m m o s s 'e st nou tante (c s te ro p se s s) : e a m -b e là n u ale n princip de voir la religio e u q ti s nta er ! » c'était fa re de pri e maniè une autr Baptiste Nathalie pour la caravane 6e Aix-en-Provence Conseils E Arthur ies, il faut avant Pour des rencontres internationales réuss ux marchent socia ux résea tout trouver un jumelage ! Les de remettre un ter accep i auss faut Il -Bas. Pays très bien aux propositions aux rir s’ouv pour peu en question son planning contact ! le ez gard és, rentr fois une Et, ueil. de l’unité d’acc Texte : Constance Olivès et Juliette Loiseau - Photos : © Baptiste Philizor, Baptiste Laporte, Louise Drago et Caroline Calès Une caravane dans la neige 6 Quatre jours d'itinérance dans la neige jurassienne, tel fut le défi relevé par la caravane de Massy-Verrières (Essonne) en février de l’an dernier. Récit. N ous avions choisi de vivre un Cap hors du commun pendant notre année : passer une semaine sous la neige. Pour cela, il nous a fallu tout préparer : parcours, repas, traîneaux, raquettes, tipis, pelles pour déneiger… Au mois de février, fin prêts, nous sommes arrivés dans le Jura, à côté de La Pesse, près du lac de l'Embouteilleux. Nous avons vite constaté que nous allions réellement vivre « sous » la neige : tout autour de nous était immaculé. Nous avons chargé nos deux traîneaux et quelques pulkas* de tout le matériel, de la nourriture et de l'eau nécessaires, et nous nous sommes mis en marche pour notre itinérance. Il faut l’avouer, ce camp était particulièrement fatigant : avancer en raquette dans la neige tout en tirant les traîneaux s’avère finalement assez difficile, surtout en montée… Mais après avoir monté, on a le plaisir de redescendre ! Nous nous sommes relayés pour les traîneaux. Ça nous a vraiment permis de nous souder : couchers de soleil sur les collines enneigées, construction d’igloo et de bancs, veillées chant tous serrés au coin du feu,mini-tempête de neige la journée et batailles de boules de neige resteront gravés dans nos mémoires. e Ecris-nous Envoie tes témoignages de Cap (article et photos) par mail à [email protected] SUR LE WEB « Lors d’une étape de deux jours au même endroit, lorsque les chefs se sont réveillés, ils ont vite réalisé la quantité de neige tombée pendant la nuit : les tentes étaient totalement cachées, recouvertes d’un fin duvet de neige ! » Sacha, 14 ans Louise, 2e année *Les pulkas sont des sortes de petits traîneaux. Conseils de prévoir un parcours Pour faire un camp sous la neige, il est impératif es pour vérifier que local rités auto des ès aupr igner précis et de se rense toléré. Il faut également le lieu est bien praticable et que le bivouac est matériel de qualité. un et ssaire néce riel maté le s’assurer d’avoir tout Cet été dans le cadre de You’re Up !, ta caravane va probablement se jumeler avec une unité étrangère. Pour entrer plus facilement dans la démarche et découvrir les initiatives qui existent en Europe, deux sites sont à ta disposition : • www.youthforum.org/fr/ le forum européen de la jeunesse est la plate-forme des organisations de jeunesse en Europe. Il travaille à renforcer les capacités des jeunes à participer activement à la société et améliorer leurs vies. • http://www.eurodesk.eu/eurodeskfrance/ Eurodesk est un lieu ressource qui propose un panorama complet des dispositifs facilitant la mobilité des jeunes en Europe. Cap partenaires Partenaires ATD Quart Monde ATD Quart Monde a pour but d'éradiquer la misère en agissant sur trois plans : – sur le terrain, avec les personnes concernées pour obtenir l’application du droit pour tous – auprès des institutions et parlementaires, pour faire changer les lois – auprès de l'opinion publique,par des campagnes citoyennes, pour faire changer le regard porté sur les plus pauvres. ATD Quart Monde anime plus de 80 bibliothèques de rue en France. Il s’agit d’introduire le livre, l’art et d’autres outils d’accès au savoir auprès des enfants de milieux défavorisés et de leurs familles. DANS LE MONDE ATD Quart Monde est présent dans une trentaine de pays. ENTRER EN CONTACT Tu peux chercher le groupe ATD Quart Monde le plus proche de ta caravane sur le site atd-quartmonde.fr ou en contactant la mairie de ta ville. Tu peux aussi écrire à jeunesse. [email protected]. À LIRE, À VOIR . Le téléfilm Joseph l’insoumis, de Caroline Glorion (2009) qui raconte la naissance d’ATD Quart Monde . Un dossier pédagogique pour les jeunes sur la pauvreté : www.atd-quartmonde.fr/ wp-content/uploads/2014/06/dossierpedagogique2014jeunes.pdf . Le livre En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté, ATD Quart Monde, Éditions de l’Atelier, 2014 Tu es choqué par des situations de misère, d’exclusion, dont tu es le témoin ? Tu souhaites contribuer à bâtir une société où chacun a sa place, pleine et entière ? Pour cela, il faut donner la priorité aux plus exclus. Si la société ne se bâtit pas à partir d’eux, ils resteront toujours à la marge ou n’auront accès qu’à des sous-droits. C’est la conviction du mouvement ATD Quart Monde, avec lequel tu peux vivre un Cap « Être ouvert et solidaire ». En 1956, Joseph Wresinski, curé dans des paroisses de grandes répercussions sociales et politiques. ouvrières et rurales depuis dix ans, est envoyé par son Adopté en 1987, ce rapport reconnaît la misère évêque dans un camp de sans-logis,à Noisy-le-Grand comme une violation des droits de l’homme. Il proclame qu’il n’est pas possible de supprimer (Seine-Saint-Denis). Deux cent cinquante-deux familles y vivent, dans la grande pauvreté sans associer d’emblée les plus une situation de précarité et d’isolement extrême. pauvres comme partenaires. Joseph Wresinski est profondément choqué par Le 17 octobre 1987, à Paris, plus de 100 000 ce qu’il découvre. Cela fait écho avec sa propre personnes expriment la nécessité de s’unir pour expérience des humiliations et de la faire respecter les droits de l’homme La misère, honte liées à la misère.Il fait alors cette en se rassemblant autour du parvis du promesse « faire monter à ces familles une violation Trocadéro, à l’endroit où fut signée la les marches de l’Élysée, du Vatican, de des droits de Déclaration universelle des droits de l’homme. l’ONU… » l'homme Pour lui, « À cette occasion est érigée une dalle où Ce n’est pas tellement de est gravé : « Là où des hommes sont condamnés à nourriture, de vêtements vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. qu’avaient besoin tous S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré ». ces gens, mais de dignité. Ce rassemblement a institué le 17 octobre, » La lutte contre la misère Journée mondiale du refus de la misère, qui a été Joseph Wresinski ne peut être cantonnée reconnue officiellement par les Nations unies à l’assistance. Avec les familles, Joseph Wresinski le 22 décembre 1992. crée une association qui devient « Aide à Toute Aujourd’hui, et dans le monde entier, ATD Quart Détresse » (ATD). Il est animé par une certitude : « Monde mène un engagement quotidien aux côtés La misère est l’œuvre des hommes, seuls les hommes des personnes en situation d'extrême pauvreté, peuvent la détruire. » les encourage à prendre la parole et à faire connaître En 1979, il rédige le rapport «Grande pauvreté leur courage pour bâtir leur avenir malgré leur vie et précarité économique et sociale» qui aura difficile. Des idées de Cap pour ta caravane • A nimer un débat en caravane, autour d’une question comme « Le don peut-il avoir lieu dans une situation d’égalité ? » • R encontrer les personnes d’un groupe d’ATD Quart Monde, partager un moment convivial • P articiper à l’animation d’un festival des Savoirs et des arts, des activités de rue proposées ([email protected]) À discuter en caravane • C’est quoi, pour vous, vivre dans la misère, ou l’extrême pauvreté ? • C’est quoi, pour vous, la dignité ? • P articiper à l’animation d’une bibliothèque de rue ([email protected]) • P articiper à l’organisation de la journée du refus de la misère le 17 octobre. • P articiper à faire changer les préjugés sur la pauvreté. • Q ue pouvez-vous faire pour agir contre l’extrême pauvreté ? Texte : Sophie Boivin - Photos : ©ATD Quart Monde, DR LES ACTIONS Vivre le partenariat dans un Cap peut être une vraie clé de réussite.Dans chaque numéro, découvre un partenaire de référence facile à contacter. 7 Vivre le Désert Se préparer spirituellement à You’re up ! : Textes : Père Xavier de Verchère - Illustration : © Matthieu Méron - http://matthieumeron.com/ porter la Lumière de la paix 8 Lumière de paix En anglais, « a scout » est un éclaireur et « to scout » signifie explorer. Telle est notre spiritualité. Chacun peut se préparer à You’re up ! avec la Lumière de la paix : en rencontrant des scouts d’une autre confession, en portant la Lumière à des jeunes vivant dans nos « périphéries » sociales. Soyons prêts ! Lieu non choisi Dans la Bible Vous êtes la lumière du monde « Vous êtes la lumière du monde. Quand on allume une lampe, ce n’est pas pour la mettre sous le boisseau, mais sur son support, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. » Matthieu, chapitre 5, versets 14 et 15. Pour vivre le désert en caravane Diffuser la Lumière de la paix 1. Échanger sur le sens à donner à la Lumière de la paix dans le cadre du rassemblement You’re up ! 2. Quel mouvement scout non catholique est à proximité de notre caravane ? 3. Comment l’inviter à participer à cet événement ? 4. Quels espaces et quelles populations sont pour nous encore inconnus ? 5. Sommes-nous prêts à porter cette Lumière au cœur de ces « périphéries » ? La parole du padre Être pionnier & caravelle, c’est s’engager à être lumière, révélateur pour les autres. Dans un monde où dominent l’individualisme, le rejet et la critique, nous sommes invités être différents. Savoir faire rire, être positif, donner un coup de main à un copain de classe, c’est notre façon de « briller ». Et cette lumière trouve sa source en Dieu. Père Xavier de Verchère, responsable de l’animation spirituelle de You’re Up ! m En savoir plus Rendez-vous sur http://caravane.sgdf.fr/desert 9 Anne rencontre Christian de Boisredon Quand on est passionné, les projets, c’est facile à mener ! Avec l’agence Sparknews qu’il a créée il y a un peu plus de 3 ans, Christian de Boisredon souhaite valoriser et diffuser le maximum de projets innovants et positifs à travers le monde. Anne, caravelle à Saint-Médard à Paris, l’a rencontré afin qu’il nous explique ses objectifs et ses motivations. Propos recueillis par Nicolas Bertrand et Mélanie Verdier Photos : © Nicolas Bertrand, Arnaud Tinel Q 10 u’est-ce qui vous a motivé à créer Sparknews ? J’en avais marre de ne voir que des catastrophes relayées par les médias, même si c’est bien sûr vraiment important d’en être informés. Mais si on nous explique que tout va mal, il y a un risque de se recroqueviller sur soi-même, il y a un risque de sentiment d’impuissance et même d’angoisse, en tout cas cela n’encourage pas à s’engager ! Et puis, à 24 ans, j’étais parti avec deux copains faire le tour du monde. On s’était dit qu’on allait découvrir le monde avec nos yeux et pas avec ceux de la caméra du journal télévisé ! On avait envie de rencontrer les hommes et les femmes qui font avancer le monde. Au retour, nous avons écrit dans un livre, L’espérance autour du monde, qui s’est vendu Qu'est-ce que Créés en 2011 par Christian de Boisredon, l’agence et le site Sparknews ont pour objectif de rassembler toute l’information disponible sur les innovations qui font avancer la planète, et de partager ces projets positifs et innovants à travers des opérations éditoriales internationales. Par exemple, l’Impact Journalist Day a consisté à plus de 100 000 exemplaires ! J’ai compris que les sujets positifs intéressent le public. Je me suis donc dit qu’il faudrait trouver un moyen pour que les médias parlent plus souvent des solutions, des choses positives. Ces informations, pour Sparknews, comment vous les trouvez, d’où vous les tenez ? En fait, tout le monde peut nous les faire remonter, c’est ça le principe. Nous avons une petite équipe de stagiaires de Sciences Po, de l’ESSEC (École supérieure des sciences économiques et commerciales) qui cherche sur Internet des projets, mais il y a aussi toute une communauté sur Internet qui nous transmet des projets. Vous avez des exemples de projets? Nous avons repéré l’histoire d’un Hollandais qui a constaté qu’il y a au monde un milliard de personnes qui n’ont pas les moyens de se faire faire des lunettes alors qu’elles en auraient besoin. C’est un vrai problème, car les enfants dans cette situation ne peuvent pas aller à l’école, ne savent pas lire, et les adultes dans ce cas ont souvent des difficultés pour travailler. Du coup, il s’est dit qu’il faudrait inventer des lunettes qui conviennent à tout le monde. Tous autour de lui se sont esclaffés : « Si cela existait, ça se saurait ! ». En faisant des recherches sur Internet, il s’aperçoit que cela a déjà été inventé au 19e siècle, et que personne n’a jusqu’ici exploité cette invention. Comme le ? en septembre dernier à mettre en commun des articles en provenance de plus de 40 journaux (comme le Monde, The Sunday Times ou Mon Quotidien), et de les diffuser, dans un supplément de 8 pages, auprès de leurs lecteurs respectifs. Cela a permis de toucher près de 100 millions de lecteurs ! Pourquoi le nom de Sparknews ? « to spark » signifier « susciter » en anglais : ces reportages ont vocation à susciter l’action. Mais « spark » signifie aussi « étincelle » : l’objectif est que ces informations soient relayées et qu’elles essaiment à travers le monde, comme autant d’étincelles… Rencontre avec brevet est maintenant tombé dans le domaine public, il a pu faire fabriquer ces lunettes (avec deux verres, l’un sur l’autre, et une petite vis sur le côté pour les rapprocher ou les éloigner l’un de l’autre). Fabriquer ces lunettes revient à 3 euros la paire ! Du coup, il en fabrique 30 000 par an et les revend à des ONG qui elles-mêmes les redistribuent dans des villages. de développement à améliorer leurs cultures. D’ailleurs, j’ai fait des études d’ingénieur agro. Entrepreneur, j’avais envie de l’être, mais dans ma tête, j’étais persuadé que je n’avais pas les compétences ! Qu’est-ce que vous a apporté votre premier tour du monde ? D’abord le constat que le J'ai toujours voulu faire monde est tout petit ! Ensuite, cela m’a permis de rencontrer quelque chose plein de gens passionnants et qui ait du sens très différents, de nouer des Dans tous les domaines : l’énergie, l’éducation, amitiés dans plein de pays. Et au fond j’ai réalisé l’eau, la santé, l’environnement, la paix, etc. Il y a que quand quelque chose te passionne et que tu as 23 thématiques, c’est très large. envie de le partager, cela peut marcher beaucoup plus facilement que tu ne le penses. Je n’étais pas Quand vous étiez jeune, un crac en français (j’ai eu 9 et 11 au bac français) vous aviez déjà prévu de créer et pourtant on a fait un livre qui a été un bestvotre propre entreprise sociale ? seller ! L’envie,la passion peuvent compenser le reste. Quand j’avais ton âge, au fond de moi-même, j’avais envie d’être entrepreneur et j’avais envie de faire Vous, vous avez fait quelque chose qui a du sens, mais je ne voyais pas du scoutisme ? du tout dans quoi. Enfin si, je voulais être ingénieur Oui, j’ai commencé avec les louveteaux d’Europe. agronome, notamment pour aider les pays en voie Honnêtement, je m’y suis un peu embêté, j’étais un peu en décalage avec le groupe car j’étais plus mûr. J’ai vécu un camp scout à 11 ans et demi et là ça a été dur car j’ai été « bizuté », ce fut une expérience très formatrice, qui m’a endurcie dans le bon sens du terme. Ça ne remet pas du tout en cause tout l’aspect positif que je trouve au scoutisme. Après j’ai arrêté car j’étais en pension, et quelques années plus tard j’ai donné un coup de main pour un camp d’été à un copain chef louveteaux chez les Scouts et Guides de France, j’ai adoré, c’était super. Dans quels domaines vous privilégiez les informations ? nc e de , u la cha de Boisredon « J'ai e n ia t is ur s r le h a C v r s e e r t and r enc on s a nt a de gr nrichis me qui é t r ès e t un hom on a é l’ a e u la sq e s ! Ce que lor is de r t p e humain m n o otivatio ener. oi. J’ai c de la m pour m m c e s v le a , à e jet arrive out s : n de s pr o ion, on , les sc rminat croire ur nou s o ’y p d la dét e n r e o leç inu ! » e t c o nt ne belle nt r é e s rojet s C’est u s r enc o r ses p é e h lt c u c lâ jamais les diffi t out e s et, malgré rd nne Cau A éda Saint-M e année, à 3 e caravell montre pas que c’est en s’engageant que l’on peut donner un sens à sa vie et que c’est fun, le risque est qu’ils se tournent vers le caïd de la bande du coin. D’où l’idée des « sparktimes », qui consiste à partager des vidéos de 2-3 minutes présentant des projets positifs, et qui pourrait être un moyen pour interpeller et relayer les actions positives des jeunes notamment dans les quartiers en périphérie des villes, via les associations locales par exemple. • Dans les médias, on ne parle pas beaucoup des adolescents de manière positive. Est-ce qu’il n’y a pas aussi des initiatives positives à porter au niveau des jeunes ? Lors du Forum de l'économie positive en septembre 2014 au Havre, Christian de Boisredon aux côtés des rédacteurs en chef partenaires de l'opération Impact Journalism Day : 40 journaux ont publié des articles en commun sur des projets positifs et innovants. C’est vrai que l’on ne montre pas de modèles positifs aux jeunes. Chez les Scouts et Guides de France, vous avez la chance d’avoir des chefs engagés et positifs, mais sinon, les jeunes ont souvent des exemples qui ne sont pas top. Si on ne montre pas aux jeunes qu’il existe des gens formidables, si on ne leur Christian de Boisredon raconte l'Impact Journalism Day lors de la conférence Live Magazine en décembre 2014. 11 Engagement DES MONNAIES COMPLÉMENTAIRES, POUR QUOI FAIRE ? « Abeille », « épi », « eusko », « luciole », « miel »… Non, ce ne sont pas des noms de marques de produits bio ! Il s’agit de monnaies qui s’échangent en France. Les monnaies complémentaires : c’est ainsi que l’on appelle ces monnaies qui s’ajoutent aux autres moyens d’échanges, et notamment bien entendu à l’euro dans les pays qui l’ont adopté. De quoi s’agit-il ? C Texte : Aline Bros • Photo : © Isabelle Miquelestorena haque mercredi après-midi, en rentrant du sport, Hugo fait une halte à la boulangerie. La chocolatine après l’entraînement, il n’y a que ça de vrai ! La boulangère le sait et en un clin d’oeil, elle lui tend son goûter. Tous deux échangent un sourire complice quand Hugo dépose 1 eusko sur le comptoir, avant de s’échapper. 12 en euskos. C’est de la monnaie qui s’échange ici dans le Pays basque. Cela vaut autant que l’euro, sauf que c’est de l’argent qui n’a de valeur qu’ici. ” Lisa trouve que ces billets sont vraiment beaux. C’est la première fois qu’elle en entend parler. Hugo poursuit : “Tu te sens différent quand tu paies en euskos ; tu sais où ça va. Les euskos vont continuer leur chemin, passer de main Un midi au lycée, Hugo se retrouve les en main et faire circuler des richesses bras chargés dans la file du self. Lisa, dans la région. Je sais que c’est de à ses côtés, lui propose de récupérer l’argent qui n’atterrira pas dans les sa carte de cantine, dans la poche paradis fiscaux.” Le soir à table, Lisa de son sac à dos. Elle s’empare du en discute avec ses parents. portefeuille d’Hugo, quand des billets colorés en tombent : 1, 5 et 10 euskos. Les monnaies locales ne sont pas Étonnée, elle se tourne vers Hugo pour nouvelles. Déjà entre - 3 000 et -1 000 lui demander à quoi cela peut bien av.J.-C.en Haute-Égypte, une monnaie lui servir. “Mes parents me donnent en poterie, servant aux échanges du une partie de mon argent de poche quotidien, coexistait aux côtés de la monnaie royale, faite de métaux précieux.En Europe,au cours du Moyen Âge, des monnaies ont également longtemps existé en parallèle des monnaies officielles. • les cryptomonnaies, des monnaies numériques qui ont été créées pour épargner et échanger de la valeur entre ses utilisateurs anonymement, sans frais bancaires (le bitcoin par exemple) On se sent différent • les monnaies sociales, de lien, quand on paye en… permettant aux citoyens de s'échanger eusko ! biens et services sur la base du temps passé : les systèmes d'échanges locaux (SEL), les accorderies, les Ces dernières années, les monnaies fureai kippu (des tickets de solidarité complémentaires se sont multipliées: intergénérationnels au Japon), … on en compte plus de 4 000 dans le monde. On peut les classer en quatre • les monnaies écocitoyennes, initiées et gérées par les citoyens, pour leurs grandes familles. échanges commerciaux au sein réseau local : le sol-violette, • les monnaies commerciales qui d'un l’abeille, le chiemgauer (Allemagne), circulent à l'intérieur d'un réseau le palmas (Brésil), … d’entreprises (comme le wir en Suisse) ••• Engagement Points de repères Les monnaies locales en France Le site Monnaies locales complémentaires (MLC) http://monnaie-locale-complementaire.net/france/, une plate-forme pour mutualiser des informations et de la documentation sur les monnaies locales complémentaires, met à jour une carte de l’hexagone des monnaies locales. Ils l’ont dit “La monnaie est pour nous comme l’eau pour les poissons. Une évidence, un acquis. Mais de la même manière que la qualité de l’eau est cruciale pour la qualité de vie des poissons, la qualité (les qualités) de la monnaie que nous utilisons détermine en grande partie la qualité de nos vies.” Thomas Greco, économiste américain Gros plan sur… “Une monnaie sociale n’est pas un instrument, un morceau de papier, elle est plus que tout une philosophie” Joaquim de Melo, leader de la communauté ayant inventé le palmas au Brésil Sur les billets, une devisev :“la richesse se crée quand la monnaie circule.” Car plus une monnaie circule, plus elle encourage la création de richesses… Pari réussi : un sol circule en moyenne 6 fois avant de disparaître, contre 2,4 fois pour un euro. De plus, pour chaque nouveau sol dans le réseau, l’équivalent en euros est mobilisé pour proposer du microcrédit à des porteurs de projets de l’économie sociale et solidaire et à des personnes exclues du système bancaire. “La monnaie n’est pas une chose, et il est souvent difficile d’en trouver une définition autre que de sa fonction. En fait, la monnaie est un accord au sein d’une communauté pour utiliser quelque chose comme un moyen d’échange. La monnaie est donc un choix de société, sujet à révision et amendement.” “Le type de monnaie utilisée dans une société encourage (ou décourage) des types d’émotions et de comportements particuliers.Certains types de monnaie entretiennent la coopération tandis que d’autres encouragent la compétition”. Bernard Lietaer, économise belge, spécialiste des monnaies complémentaires. Le sol-violette, la monnaie citoyenne de Toulouse À Toulouse, grâce au sol-violette, on peut être soliste sans même savoir jouer de la musique ! Les solistes, petit nom des utilisateurs de la monnaie citoyenne locale, ont depuis 2011 dans leur portefeuille des billets colorés d’une valeur de 1, 2, 5, 10, 20 ou 50 sols (1€ = 1 sol). Des lycéens sont eux aussi devenus solistes. Au lycée polyvalent Gallieni, on peut prendre son café et grignoter à la cafét’ solidaire contre des sols numériques, la future version de la monnaie citoyenne.Un test grandeur nature avant d’étendre ce mode de paiement à l’ensemble du réseau toulousain. L’exemple qui marche Au Brésil, la commune de Maricá dans l’État de Rio de Janeiro a créé un modèle de monnaie innovant, la mumbuca.Munis de leur carte électronique mumbuca, À savoir les habitants peuvent faire leurs emplettes dans les petits commerces de la « 97 % des transactions en monnaies « officielles » circulent dans les sphères ville pour préserver et dynamiser le commerce de proximité et l’économie spéculatives et seulement 3 % dans l’économie réelle (des biens et services). sociale et solidaire. Contrairement aux transactions en monnaies locales qui, elles, « voyagent » à Mais ce n’est pas tout : les habitants les plus modestes de la municipalité 100 % dans l’économie réelle. » reçoivent un revenu de base chaque mois en mumbuca. Le droit à un revenu Frédéric Bosqué, coordinateur du sol-Violette à Toulouse, dans la Gazette des de base pour tous étant déjà inscrit dans la loi brésilienne, il se peut que la commune l’étende à tous ses habitants. Affaire à suivre… communes du 7/12/2011 13 Engagement ••• source : Kaizen magazine Les monnaies complémentaires, ce n’est pas de l’argent qui dort ; au contraire, leur circulation est souvent plus rapide que celle de l’euro. « La richesse se crée quand la monnaie circule »: telle est la devise du sol-violette à Toulouse. Car plus une monnaie circule, plus elle encourage la création de richesses… D’ailleurs, pour inciter leurs utilisateurs à échanger ces monnaies du quotidien, certaines d’entre elles perdent un peu de leur valeur si elles sommeillent dans les portefeuilles plusieurs mois sans être échangées. On dit qu’elles « fondent ». L’eusko qu’utilise Hugo n’est pas une monnaie « fondante », mais il dépense toujours ses euskos avant ses euros. Et pour cause: 3 % de la valeur totale des euskos qu’il échange sont reversés pauvreté et l’exclusion, ou encore de favoriser l’entraide, la solidarité, les comportements écologiques, les circuits courts, financer les associations, développer la production et l’emploi, … « La richesse se crée En utilisant des monnaies compléquand la monnaie mentaires, Hugo et des milliers circule » d’autres entendent transformer la société et développer de nouvelles Les monnaies complémentaires ont richesses en échangeant différemment toutes un point commun : les citoyens au quotidien. Avec quels résultats ? qui les utilisent ont compris que la La réussite des monnaies locales monnaie peut aussi être un outil dont dépend plus du niveau d'engagement on peut choisir ensemble les règles et de conscience des utilisateurs que du jeu, afin de créer une richesse plus de la monnaie elle-même, et du fait grande. Dans certains cas, l’objectif que les initiateurs aient bien défini leur sera de développer les productions intention et les règles d’échanges de la locales ou de soutenir les entreprises, monnaie pour y parvenir. Un outil ne dans d’autres de lutter contre la fait que ce qu’on lui demande de faire, encore faut-il s’en servir… La bonne nouvelle, c’est que des monnaies ont déjà atteint leur objectif ! À Fortaleza, au Brésil, le palmas a transformé le quartier qui l’a créé. Son but était d’augmenter la consommation locale. De 20 %, elle a bondi à 93 % ! • Pour aller plus loin Et en Europe ? * sur les projets en France : monnaie-locale-complementaire.net, www.sol-reseau.org, seli-daire.org * h ttp://www.taoaproject.org/ : un petit tour du monde des monnaies sociales * c ahier.collectif-richesses.org : site synthétique sur richesse, monnaies et indicateurs, réalisé à l’occasion des États généraux de l’économie sociale et solidaire, en juin 2012. ww.lietaer.com et margritkennedy.de (en anglais) : sites *w de deux spécialistes incontournables des systèmes monétaires et des monnaies régionales en Europe En Suède, le réseau de Villes en transition s’est demandé tout ce qui pourrait se produire si une catastrophe majeure advenait. Rapidement, les couronnes suédoises manqueraient, le système monétaire du pays dépendant complètement de l’accès à l’électricité et à Internet. En essayant d’anticiper des solutions à ce problème, des citoyens ont imaginé la monnaie ITK, des coupons de temps bénévoles, échangeables en toutes circonstances. À lire - Au coeur de la monnaie par Bernard Lietaer, aux éditions Yves Michel, 2013. -M onnaies régionales, de nouvelles voies vers une prospérité durable par Margrit Kennedy et Bernard Lietaer.Téléchargeable en ligne. - Vivre à la bonne heure Entretien avec Patrick Viveret, collection Habiter autrement la planète éditions Les Presses d’Ile-de-France, 2014. 14 à Bizi !, une association locale qui mène notamment des actions contre le changement climatique, qu’Hugo a choisi de parrainer. Les euros d’Hugo n’ont pas ce pouvoir-là… En caravane - Mettre en place une ressource commune au sein de la caravane qui serait gérée de manière collective. Son utilisation résulterait de décisions prises collectivement grâce aux conseils d'équipes et de Cap. - Rencontrer en caravane une association qui a mis en place une monnaie locale en vous référant au site http://monnaie-locale-complementaire.net/france/ Pour un itinéraire - Préparer et animer un jeu dans lequel les équipes doivent faire des choix collectifs et non individuels - mettre en place une monnaie locale au sein de ta caravane Suivre l'itinéraire Au cours des trois ans à la caravane, tu parcours six itinéraires symbolisés par une pierre du cairn. Pour mieux tracer ta route, une pierre t'est présentée dans chaque numéro de Oze. Vivre avec én ergie Faire du spor t, une bonne résolut ion ! Témoignage « Cette année, je participe aux Foulées cachanaises ! » Voilà la bonne résolution, que je prenais en janvier dernier.Des mois durant, j'ai suivi mon programme d'entraînement pour cette course à pied. Malheureusement, je n'ai finalement pas pu en prendre le départ. Alors, quand j'ai su que, sur le camp cet été, des footings matinaux étaient organisés, j'ai sauté sur l'occasion pour me préparer pour l'année prochaine ! » Philippine, Cachan (94) footing sur le camp, on ne peut pas dire que j'étais la plus enthousiaste. Je lui ai quand même dit : « Réveille-moi lorsque tu pars. On verra bien... » Et je ne regrette pas ma décision. Tous les matins, j'étais fière de me dépasser, avec le lever de soleil sur le MontSaint-Michel en prime... » Raphaëlle, Cachan (94) Coup d'pouce Pour ton itinéraire, tu vas probablement rencontrer une personne spécialiste d'une question qui t'intéresse. Si tu veux garder une trace de cette entrevue et la partager, voici des conseils pour créer un reportage radiophonique : l Teste la qualité de l'enregistrement sonore et choisis un lieu au calme. Prépare les questions en t'informant en amont sur le sujet et sur la personne que tu vas rencontrer. Sélectionne, coupe, monte les extraits enregistrés. Garde l'essentiel, mais sans jamais déformer les propos de ton interlocuteur. Pourquoi ne pas récolter les avis de plusieurs personnes ? La confrontation des idées peut apporter beaucoup. Rythme ton reportage avec des extraits musicaux. Proposer à la caravane de composer des menus préparés avec des aliments de saison et produits localement fements Organiser les échauf lors de ux avant les grands je t le camp an week-ends ou pend l l l l ffût Être à l’a il sur les envies de er un œ À toi de gard équipe. Si tu entends n embres de to J'ai toujours voulu... » m s e d n u c a h c é... » ou un « site pas à lui proposer im a n ie b i 'a J é un « équipier, n'h n œil extérieur peut co n u r a p é ire. U prononc par un itinéra ir d n fo ro p p a de l' elles. s idées nouv apporter de Texte : Boris Briantais - Photos : © Anne-Marie Deney, Philippine Remy et Thibault Debleds « Lorsque Philippine m'a proposé un 15 J'Oze en Pages réalisées en partenariat avec parler Amitiés sans frontières Qui n’a jamais eu l’occasion d’échanger pendant l’année avec « son » correspondant… avant LE voyage de fin d’année, où l’on peut enfin mettre un visage, une voix, un environnement sur ses courriers… et faire des progrès dans LA langue ! Une rencontre singulière, souvent teintée de surprise, parfois décevante, parfois frustrante au moment du départ, quand on se dit : « c’est déjà fini ? » Et après ? Combien de temps peut durer une amitié lorsqu’on ne se voit pas ? Et qu’est-ce que l’amitié si elle n’est qu’épistolaire ? Témoignages d’amitiés sans frontières et pistes pour les entretenir à son image. « Une véritable amitié malgré la distance » «I l y a presque 3 ans que j'ai découvert l'association Plan International France. L'objectif est de parrainer un enfant dans un pays en voie de développement sous forme financière -afin de participer au quotidien de la famille, à la scolarité du jeune, au développement du village, etc… et aussi sous forme d'échanges de courriers. Ce principe m'a tout de suite plu. Alors j'ai commencé à parrainer une jeune Togolaise ! À travers des photos, nous avons pu nous connaître. Avec l'échange de courriers, nous avons pu parler de notre pays, de notre quotidien, de nos familles... Et en lui envoyant des cadeaux, je lui fais découvrir un peu du quotidien des jeunes Français. C'est l'occasion de découvrir une autre culture, à distance : échanger sur les traditions, les fêtes, le système scolaire, la religion, les amis, la famille, etc. Compte tenu de nos âges proches, ce parrainage a pu prendre une tout autre dimension en échangeant sur notre avenir. C'est une véritable amitié qui se crée, malgré la distance et la différence de culture. Comme des amis que l'on fréquente tous les jours au lycée, un lien particulier s'est créé. On ne se voit pas, on ne fait pas d'activités ensemble mais notre relation est tout aussi enrichissante. Un jour peutêtre nos chemins se croiseront... » Marie, 15 ans « je n'ai pas gardé le lien » «E n 3e, on nous avait promis un voyage au Pays de Galles. Comme je faisais du rugby, c’était aussi un rêve ! On m’a mis en lien avec Amy. Elle rêvait de Paris, je lui avais proposé qu’on y aille quelques jours, mais que cela dépendrait du programme prévu par le collège.Alors on a échangé par courrier et par téléphone (malgré mon niveau d’anglais moyen) avant qu’elle vienne à Bayonne chez mes parents. Elle avait l’air vraiment cool, curieuse, fun… Mais pendant 1 semaine, on n’a pas su quoi se dire, elle était déçue de ne pas aller à Paris… Et puis elle n’aimait pas le rugby ! Du coup, je n’ai pas gardé de lien avec elle, je ne suis jamais allé au Pays de Galles. Ce ne fut pas une grande réussite. » Pierre-Antoine, 18 ans Histoire Les correspondants franco-allemands au sortir de la guerre Le 25 mars 1957, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, le Luxembourg et l’Italie signent le traité de Rome, créant ainsi une union économique qui deviendra l’Union européenne. Mais au-delà des accords économiques, ce sont les échanges culturels qui étaient en jeu… Les correspondances entre jeunes Français et Allemands se sont beaucoup développées après la Seconde Guerre mondiale, témoignant d’une volonté des parents de développer des liens fraternels entre les deux pays et de faire cesser le cercle vicieux des guerres ! 16 Boîte à outils sites pour trouver des correspondants : Òh ttp://www.vosquestionsdeparents.fr/dossier/1256/ collegiens-comment-trouver-un-correspondant Ò http://www.studentsoftheworld.info/ Pour cheminer Comment entretenir des liens d’amitié à distance, par exemple quand il s’agit de souhaiter un anniversaire ou donner des nouvelles ? Petit recueil de méthodes pour manifester son amitié, avec évaluation arbitraire ! et nous convie tous à nous rév eiller pour Épicure Pages coordonnées par Anne Ducoulombier et Aurélien Varnoux - Photo : ©Laurent Garré « L’amitié fait le tour du monde une vie heureuse » 17 FICHE TECHNIQUE Cueille ton repas ! Sept plantes à repérer pour les dévorer Un scout vit dans la nature. Ça, tout le monde le sait ! Mais la connais-tu vraiment ? Serais-tu capable par exemple de préparer ou de compléter un repas avec des plantes sauvages ? En voici sept faciles à reconnaître et à utiliser en camp, et quelques conseils importants avant de partir pour la cueillette. Conseils pour une bonne cueillette • Utiliser le fruit de la cueillette rapidement pour garder toute sa saveur et son intérêt nutritionnel • Bien laver les plantes récoltées avec de l’eau additionnée de vinaigre blanc • Ne pas cueillir de plantes en bordure de champ, de vignoble ou de route pour éviter la pollution liée aux pesticides, aux hydrocarbures et aux gaz d’échappement • Prélever des plantes sans tâches ni signes de pourrissement • Ne pas cueillir un spécimen complètement isolé • Inutile de cueillir toute la plante si l’on n’utilise que ses feuilles ! • Ne consommer une plante qu’une fois sûr de l’avoir bien identifiée • Ne jamais manger une plante qui sent mauvais Purée d’ortie • En cas de doute, présenter sa récolte à un pharmacien ou à un connaisseur Fiche réalisée par Laure Damecourt - Sources : Cuisiner nature. Recettes et activités pour manger autrement. Les Presses d’Ile-de-France, 2011. Camper autrement en respectant la nature. Les Presses d’Ile-de-France, 2014. Le pissenlit 18 Les feuilles se consomment en salade. À cueillir dès que le pissenlit sort de terre et jusqu’à l’apparition des boutons floraux. La pimprenelle Les feuilles, au petit goût de concombre, sont parfaites pour assaisonner une sauce ou faire une petite salade. Un détail permet d’identifier la feuille de pimprenelle sans se tromper : il manque une dent à l’extrémité des feuilles… L’ortie Ramasser (avec des gants !) quelques poignées de jeunes pousses d’ortie Faire cuire les orties 20 minutes dans de l’eau bouillante. En parallèle, faire cuire des pommes de terre. Puis égoutter les orties, retirer les tiges, hacher les feuilles et les incorporer aux pommes de terre cuites. Écraser l’ensemble avec un morceau de beurre et du sel. Omelette aux orties Prévoir deux poignées de feuilles d’ortie hachées et deux œufs par personne, du sel et du poivre. Battre les œufs en omelette avec l’assaisonnement. Faire revenir les orties dans une poêle bien huilée. Verser les œufs battus et cuire selon les goûts. L’ail des ours On en déguste surtout le bulbe et la tige, comme légume ou comme condiment, cru ou cuit. On reconnaît l’ail des ours par son odeur d’ail en la frottant ou en la cassant. Le plantain La bourse-à-pasteur À consommer en salade, en légume ou en infusion. À cueillir du printemps jusqu’en automne. Les feuilles se mangent crues ou cuites. Légèrement sucrées, les petites fleurs blanches peuvent s’ajouter aux salades. Les petites graines possèdent une saveur piquante qui en fait une excellent condiment. À cueillir au printemps. L’oseille Tout dans l’oseille se consomme (bulbe, tige, fleur, graine) cru ou cuit. À cueillir d’avril à novembre. à vivre Vot(r)e Europe ! « Pour une Europe forte ! » ou « osons l’Europe », ou « l’Europe, c’est maintenant »… tes slogans ne sont pas encore prêts ? Ne t’inquiète pas, tu as encore du temps pour débattre des sujets qui agitent l’Union européenne avec des caravanes françaises et européennes, et pour présenter ta candidature et voter ! Du 7 février Du 25 mars Le 18 juillet 7 semaines pour débattre, échanger sur les sujets essentiels de l’UE : solidarité, citoyenneté européenne… 6 semaines pour faire campagne, convaincre et l’emporter ! Les élections pour siéger au Parlement auront lieu du 9 au 16 mai, sur Internet. Ne les rate pas ! Une journée au Parlement pour les élus pour se rencontrer, rêver et construire ton Europe. au 8 mai © Clément Daveau au 25 mars Du 7 février au 16 mai, vis ta propre campagne pour construire ton Europe ! Et dès à présent sur la PNYX : caravane.sgdf.fr/ rubrique-pnyx, retrouve toutes les infos sur l’UE. Aller siéger au Parlement européen, ça te tente ? Pour cela, c’est simple ! envoie ton projet pour l’Europe (déclaration, vidéo, chanson...) à [email protected] avant le 15 avril. Ce projet peut être élaboré avec ton équipe ! À partir du 20 avril, tu pourras déposer ta candidature en adhérant à un des groupes d’idées qui reprendront les idées envoyées. A toi de voir lequel de ces groupes correspond le mieux à ce que tu imagines pour l’Europe ! Après avoir déposé ta candidature, à toi de faire campagne, défendre le programme de ton groupe... pour convaincre le plus d’électeurs possible ! e... é n n a e n n la bo e ? » r i a On se dit f « a l à t 02 mettai e s n o i s . t v jan e Tu es chef d’équipe ? on compte sur toi ! Imaginer un projet pour l’Europe, pas si facile, surtout si on est tout seul... Encore une occasion de te servir de ce que tu as appris lors du week-end des chefs d’équipe de novembre dernier. À toi de rechercher dans ton équipe ceux qui sauront le mieux convaincre les autres participants au rassemblement de voter pour eux, de les aider à élaborer leur projet pour l’Europe si besoin et surtout... de les aider à réaliser le défi de participer à l’élection ! É NOUVEAUT isent ynne qui d ru b e D n a e s révoltes. tions de J e a in it a c s 5 s 6 le 3 la vie, Découvre r, la joie de u o m u h l’ l’amour, ce e résistan et d te c a t s oésie e tragique ynne, la p t humour, Debru as en mour e Avec Jean ure et cœur tendre, a ynne portent nos p rêtre td ean Debru i avilit. P Entre den mots de J gé, il résiste à ce qu ntemps et s le , e c n espéra te enga se de pri anité. Poè re une Égli pleine hum de France, il célèb ion de la Miss ements. nc e m m de co Vente en librairie, dans les Relais Boutique, sur laboutiqueduscoutisme.com “À Crliroixe”, La 6 janvier 2015 © Samuel Teller