dossier
Transcription
dossier
EI23_P39-49:EI10_version 13/10/09 18:02 Page 39 DOSSIER > MEMBRANES BITUMINEUSES Export : le pari gagné de la qualité L’export constitue une part d’activité non négligeable du secteur français de l’étanchéité. Les industriels de l’Hexagone font le pari de la qualité de la membrane SBS et du conseil personnalisé aux bâtisseurs pour gagner des parts sur un marché international très concurrentiel. > C’est un © DR. industriel français, Soprema, qui a fourni la totalité des revêtements bitumineux ainsi que les résines nécessaires à l’étanchéité de la nouvelle gare routière de Kingston, en Jamaïque, mise en service en 2008. es membranes bitumineuses n’ont a priori pas vocation à parcourir le monde. C’est un produit lourd, donc cher à transporter, et les méthodes de fabrication ne nécessitent pas de très hautes technologies. Si bien que tous les pays du monde possèdent leurs propres fournisseurs. Dans ce contexte pourtant, les entreprises françaises arrivent à être présentes partout sur la planète: « Le made in France est compétitif et performant, principalement grâce à la qualité de ses produits et de ses services », assure Jean-François Pion, président de Siplast et de la Bitumen Waterproofing Association (BWA), le groupement euro- L péen des fabricants de membranes bitumineuses (lire interview). Comme souvent, le positionnement des quatre fabricants français à l’export dépend d’abord de l’histoire de ces entreprises. Siplast et Soprema ont en commun une stratégie de croissance externe vigoureuse. Soprema a acquis depuis longtemps des unités de production dans la plupart des pays européens, notamment en Allemagne, possède deux usines au Canada et deux aux États-Unis. L’implantation américaine de Siplast date du milieu des années quatre-vingt avec, là encore, le choix d’une production locale pour éviter les coûts de transport et répondre au mieux aux exigences et aux spécificités de l’immense marché nord-américain. Cette stratégie d’acquisition s’est accélérée chez Icopal, le groupe auquel appartient Siplast, qui a racheté en 2005 le leader hollandais Esha et l’Allemand Vedag en 2008. L’entreprise a pris pied au plan industriel en Russie en 2006 et ouvert un bureau commercial pour le Maghreb à Casablanca deux ans plus tard. De son côté, l’industriel strasbourgeois a construit en 2008 une usine en Égypte pour se rapprocher du très prometteur marché moyen-oriental. Sans pour autant que les usines françaises (et l’emploi) n’en pâtissent. Au total, ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 23 · OCTOBRE 2009 · 39 EI23_P39-49:EI10_version 13/10/09 18:02 Page 40 l’export représente aujourd’hui 25 % de l’activité des usines de Siplast, 40 % de Soprema et d’Axter. © DR DOSSIER > Partenariats locaux 40 · > Les paramètres sont bien différents pour Axter, filiale de Smac, intégrée au sein du groupe Bouygues Construction. Très présent à l’international, Bouygues constitue une sorte de cheval de Troie pour introduire l’entreprise sur les principaux grands chantiers. Il travaille donc très en amont sur les plus gros projets. Il ne s’agit pas de fabriquer localement mais de répondre à des demandes commerciales : « Nous référençons nos produits auprès des marchands de matériaux, des sociétés spécialisées de pose d’étanchéité et des entreprises générales du type de notre maison mère », expose Gérard Royet, en charge de l’export chez Axter. La société vient cependant très récemment de modifier sa stratégie en construisant, en partenariat avec des investisseurs locaux, une usine en Arabie Saoudite pour se rapprocher des centres de production du bitume et des marchés du Moyen-Orient. Meple enfin est une filiale du groupe familial canadien IKO. Présent dans tous les pays d’Europe selon une stratégie similaire à celle de Siplast et Soprema, IKO privilégie les marchés nationaux : « C’est la direction européenne du groupe qui distribue les marchés à l’export selon les capacités de fabrication de chacune des filiales », décrit Lionel Vermandel, directeur développement technique chez Meple. L’activité à l’international de la filiale française ne dépasse donc pas 5 % de la production. Ces industriels ont cependant un lien commun très fort : ils s’appuient sur la même stratégie Les fabricants français ont non seulement implanté des unités de production en Amérique du Nord mais ils ont également su profiter de l’important potentiel de ce marché pour y écouler leurs produits. En 2008, au Pentagone, 10 000 m2 de zones techniques intérieures ont été étanchés avec une résine sans solvant d’origine française. de vente, imposée par les caractéristiques du produit, les spécificités du marché de l’étanchéité et les contraintes du commerce international. Les rouleaux de membranes bitumineuses sont lourds : « Même si le coût du transport par bateau n’est pas très élevé, il est cependant rédhibitoire pour des produits de qualité moyenne et donc au prix de vente faible, résume François Laslier, directeur export chez Siplast. Nous ne pouvons pas être compétitifs avec les produits fabriqués sur place. » Une offre de haute technicité Siplast est à l’origine du bitume modifié SBS (styrène – butadiène – styrène). Cette membrane bitumineuse comportant 12 % d’élastomère, est depuis devenue le modèle français de l’étanchéité, parallèlement à la filière APP (polypropylène atactique) portée notamment par les fabricants italiens : « Elles sont fabriquées partout dans le monde car elles ont été introduites par les fabricants italiens de machines qui ont largement exporté leur process de fabrication », rappelle Gérard Royet. Cette large diffusion de la fabrication des mem- ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 23 · OCTOBRE 2009 branes APP constitue un frein puissant à l’exportation de produits à faible valeur ajoutée. De fait, les fabricants français se sont donc concentrés sur la gamme SBS qu’ils jugent plus technique. Ces produits plus innovants, comportant des armatures complexes en polyester et voile de verre ou polyester et verre, bénéficient d’un excellent comportement au vieillissement, résistent parfaitement aux variations de température : « Nous avons donc d’autres arguments à faire valoir, plaide Christophe Feist, patron des services export à Soprema. Nous garantissons une longue durée de vie de l’étanchéité, une protection parfaite des ouvrages de génie civil et nous pouvons répondre à des questions complexes que posent les ouvrages utilisant les techniques les plus pointues du bâtiment ou devant répondre aux desiderata des architectes. » La tendance est donc au sur-mesure pour des réalisations d’exception. Les fabricants français ont tous créé des cellules d’ingénieurs travaillant très en amont sur des projets exigeant de grandes capacités techniques : « Outre le respect rigoureux des EI23_P39-49:EI10_version 14/10/09 12:31 Page 43 DOSSIER > > Difficilement exportables, les techniques d’étanchéité avec asphalte ont toutefois trouvé des applications en dehors des frontières de l’Hexagone. En Espagne par exemple (ci-contre), les complexes mixtes (revêtement bitumineux + asphalte) sont mis en œuvre pour l’étanchéité des parkings. © Balgorza-SNA normes et réglementations, l’étanchéité française mise sur ces arguments de performance, résume François Laslier. Le “bitumen model” français correspond à un produit efficace soutenu par une forte expertise dans les modes d’utilisation et de mise en œuvre. » Face à l’Allemagne, l’autre géant de l’étanchéité, les revêtements tricolores peuvent également faire valoir un autre atout : la minceur. Alors qu’outre-Rhin, les complexes classiques mettent en œuvre deux couches d’étanchéité de 4 mm chacune, l’approche performantielle de la qualité développée par les fabricants français a donné naissance à des produits optimisés, au plan de l’épaisseur notamment. À une moindre échelle, même l’asphalte a su jouer sa carte à l’étranger. Forcément limitée en termes d’exportation, le matériau a toutefois fait l’objet d’études et d’échanges techniques importants au sein de l’Association européenne de l’asphalte. C’est ainsi que la technique de complexe mixte associant une membrane bitumineuse à une couche d’asphalte a été exportée pour la première fois, il y a une quinzaine d’années. Depuis, une entreprise franco-espagnole prescrit et réalise régulièrement des travaux d’étanchéité avec cette technique, notamment pour la réalisation de toitures-terrasses parkings. La stratégie « ISO 14001 » Plus récemment, les arguments environnementaux sont venus renforcer cette volonté d’excellence. Les membranes bitumeuses font l’objet d’analyses de cycle de vie où sont étudiées les voies de progrès pour fabriquer un produit avec moins d’énergie, de matière première et d’eau, et où sont définies les caractéristiques permettant de fournir une membrane totalement recyclable en fin de vie. Certains fabricants sont allés au bout de la démarche en certifiant leurs usines selon le standard international ISO 14001. Cette norme implique de se conformer aux exigences environnementales du sec- « L ’ É TA N C H É I T É E U R O P É E N N E E S T C R É AT R I C E D ’ E M P L O I » Jean-François Pion, président de Siplast et de la Bitumen Waterproofing Association. Étanchéité.Info : En quoi la crise actuelle affectet-elle le secteur de l’étanchéité ? Jean-François Pion : Nous sommes en présence d’une crise économique globale qui touche tous les pays et tous les secteurs de la même façon, au même moment. Il n’y a pas de pays en contre-cycle. La contraction du crédit a provoqué une baisse des investissements et donc l’arrêt ou le retard de nombreux projets d’investissements industriels, tertiaires ou de logement. Mais contrairement aux épisodes précédents, l’euro, monnaie commune, empêche toute «dévaluation compétitive» des États. La situation reste stable entre concurrents européens et les prix demeurent comparables. Nous avons, en Europe, des obligations réglementaires similaires et les mêmes normes à respecter. Le jeu de la concurrence se joue d’abord sur le terrain de la qualité du produit, de sa facilité et sa sécurité de mise en œuvre. Sur ce point, les membranes fabriquées dans l’Hexagone restent un standard de la profession. Plus que jamais, nous pouvons nous féliciter d’être une industrie qui continue de produire en France tout en créant des emplois. É.I. : Mais votre cadre juridique est désormais européen ? J.-F.P. : Oui, et c’est l’un des fondements de l’Union européenne. La pollution par exemple n’a pas de frontières et on ne peut justifier qu’entre voisins, les règles de fabrication, de sécurité d’utilisation, d’exigences réglementaires ne soient pas les > ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 23 · OCTOBRE 2009 · 43 EI23_P39-49:EI10_version 13/10/09 18:02 Page 45 teur tant en matière d’optimisation du procédé de fabrication que du respect de l’environnement et de la protection de la santé des travailleurs. La diminution des émissions de gaz à effet de serre et des composés organiques volatils (COV) est un objectif prioritaire et la recherche s’intensifie sur les émulsions bitumineuses qui ouvrent la voie aux enduits à froid avec une moindre utilisation de solvants. Les clients sont-ils sensibles à ces efforts peu visibles ? «Oui, assure Christophe Feist. L’étanchéité ne peut ignorer les efforts en cours pour la haute qualité environnementale (HQE) qui s’impose petit à petit à tous les corps de métier du bâtiment.» Cette stratégie commerciale porte ses fruits. Le secteur français de l’étanchéité parcourt le monde sur le même modèle que la haute couture vis-à-vis du prêt-à-porter : excellence du produit, service à la clientèle, réponse adaptée aux exigences les plus pointues. « Il y a vingt ans, nous procédions à des ventes d’opportunité, c'est-à-dire que nous nous contentions de répondre à des demandes commerciales, se souvient Christophe Feist. © Denne Construction DOSSIER > Présent dans cinquante pays, le fabricant Axter a fourni les membranes d’étanchéité mises en œuvre pour la construction de cet ensemble résidentiel (Caspian Wharf) récemment édifié à Londres. Aujourd’hui, nous sommes engagés dans une démarche de conquête. » Les succès sont plus ou moins probants suivant les régions du globe. Essor du marché maghrébin Héritage de l’histoire, le secteur français de l’étanchéité est présent en Afrique et au Maghreb. Le marché de l’Afrique subsaharienne continue d’être arpenté malgré les difficultés économiques qui accablent cette partie du monde : « On peut y craindre la désorganisation des services de l’État ou la faiblesse des entrepreneurs, reconnaît Damien Soler qui a couvert cette région pour Siplast. Mais une fois implanté, il est possible d’y travailler correctement. » Le Maghreb se révèle en revanche très dynamique. Au Maroc, les efforts se concentrent « L ’ É TA N C H É I T É E U R O P É E N N E E S T C R É AT R I C E D ’ E M P L O I » > mêmes. Dans ce sens, la récente instauration du marquage CE représente une étape-clé. De même, la législation sur les produits chimiques portée à l’échelon européen par le règlement Reach constitue une avancée importante même si notre profession n’est qu’indirectement concernée. Nous devons toutefois veiller à ce que nos fournisseurs de produits de base aient bien respecté la réglementation. Nous sommes par ailleurs des utilisateurs importants d’énergie, et à ce titre, contribuons aux efforts de tous les secteurs économiques pour la réduction des gaz à effet de serre. Les obligations de recyclage sont également cruciales. Ces questions sont au cœur des discussions de la Bitumen Waterproofing Association. Cette instance des fabricants européens nous permet d’appréhender ces nouvelles exigences. Et de rappeler au législateur ce qu’il est ou non possible de faire et dans quel délai. É.I. : Comment se situe l’industrie européenne vis-à-vis des autres parties du monde ? J.-F.P. : La membrane de bitume polymère est née en Europe. De fait, nous conservons une certaine avance technique. Nos produits sont à la pointe de la recherche et gardent l’avantage sur tous types de chantier. Et nous ne cessons d’innover. Les fabricants européens sont les plus avancés sur les analyses de cycle de vie et sur les questions environnementales. Les méthodes d’application notamment sont celles qui sont les plus adaptées au produit et qui ont le moindre impact sur l’environnement (soudure au chalumeau à propane, autoadhésivité, colle à froid sans solvant). Propos recueillis par LC ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 23 · OCTOBRE 2009 · 45 EI23_P39-49:EI10_version 14/10/09 12:32 Page 47 DOSSIER > > Les fabricants © DR. profitent des bonnes performances du secteur des TP français à l’international qui draine les produits tricolores dans son sillage. C’est le cas sur le créneau des étanchéités d’ouvrages d’art, comme ici pour le pont Rion-Antirion qui relie depuis 2004 le Péloponnèse à la Grèce continentale. actuellement sur le Nord du pays (région de Tanger) où les besoins en bâtiments industriels et le renforcement des infrastructures drainent la demande en produits d’étanchéité. L’Algérie, pays gazier, construit son réseau d’assainissement des eaux usées, développe son approvisionnement en eau potable et rénove son réseau routier. La Tunisie exprime toujours des besoins importants pour son industrie touristique. Or, les promoteurs immobiliers comme les services d’État ont souvent été échaudés par des installations qui n’ont pas rendu le service attendu. Dans la construction comme dans d’autres secteurs économiques, les pouvoirs publics, les entreprises et les maîtres d’ouvrage adoptent les normes et garanties en vigueur en France pour se couvrir de toute difficulté pour de longues périodes. Un contexte qui favorise naturellement l’utilisation des produits français : «Je peux témoigner de la grande confiance et de l’absolu respect des porteurs de projets du Maghreb envers le système de normes et de garanties françaises, explique Sébastien Le Bonte, responsable de l’antenne commerciale Siplast Afrique du Nord ouverte fin 2008 à Casablanca. Cet encadrement technique les rassure.» L’exception des géants Si l’Amérique du Nord a bénéficié du choix d’une implantation locale, ce n’est pas le cas de l’Asie du SudEst. Et pourtant, les Français y ont posé leurs valises, mais par le biais des ventes à des distributeurs ou par des comptoirs commerciaux. Plus surprenant, la Chine et l’Inde, les deux géants mondiaux, ne constituent pas des marchés convoités : « La Chine compte des centaines de fabricants et s’y implanter est trop complexe pour des produits comme le nôtre, estime François Laslier. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. » Là encore, des utilisations très spécifiques peuvent permettre quelques ventes. Soprema a ainsi réalisé l’étanchéité du « nid d’oiseau », le stade olympique futuriste de la ville de Pékin. Mais ces exemples 1 7 5 0 0 0 M 2 D ’ É T A N C H É I T É P H O T O V O LT A Ï Q U E E N E S P A G N E C’est à ce jour la plus grosse commande d’étanchéité photovoltaïque jamais enregistrée par Solardis : 175 000 m2 de revêtements bitumineux avec capteurs solaires équiperont en 2010 huit entrepôts espagnols du groupe Prologis situés à proximité de Madrid et de Barcelone. Un chantier remporté par la filiale photovoltaïque de l’industriel strasbourgeois Soprema conjointement avec Soprema Espagne et le développeur Solar Integrated ainsi que son fournisseur United-Solar Ovonic, dans le cadre d’une vaste campagne de réfection lancée par le leader mondial de la logistique. Environ 175000 m2 de toitures existantes sont concernés par cette opération débutée en octobre et qui doit s’achever en mai 2010. Le montage de l’opération fait intervenir un tiers investisseur, la société américaine Reccurent Energy qui a entièrement financé et exploitera ses huit centrales durant 20 ans en revendant l’électricité produite aux opérateurs espagnols. Au total, 41000 modules photovoltaïques intégrés au complexe bicouche Soprasolar seront mis en œuvre pour une puissance cumulée de 4,8 MWc, soit une production annuelle évaluée à environ 5750 MWh. Chacune des huit toitures visées par le plan de réfection a fait l’objet d’une expertise individualisée menée conjointement par Soprema Espagne pour la partie étanchéité et par Solardis pour la partie photovoltaïque. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 23 · OCTOBRE 2009 · 47 EI23_P39-49:EI10_version 14/10/09 12:33 Page 48 DOSSIER > Au Moyen-Orient, > la fièvre immobilière qui s’est emparée de certains émirats ouvre de belles perspectives pour les revêtements français. Ci-contre : en 2005, Siplast a fourni les géomembranes à base bitume SBS utilisées dans le cadre d’une vaste opération de réfection du Kalifa Stadium. © DR. restent rares. L’Inde quant à elle est encore un marché en devenir. Les besoins, certes énormes, en infrastructures routières et en bâtiments demanderont quelques années de croissance économique avant que le pays ne puisse les financer. Le Moyen-Orient constitue à l’évidence un marché très prometteur et ce n’est pas un hasard si Soprema et Axter ont décidé d’y monter des unités de fabrication. Siplast est également implanté dans la région mais c’est l’opportunité des coûts de transport qui rend l’opération possible : « Les containers en provenance d’Asie ayant livré leur marchandise en Europe, repartent souvent à vide, explique François Laslier. Les compagnies maritimes font donc des prix très intéressants pour éviter des parcours inutiles. » Les chantiers pharaoniques des villes « zéro carbone » des Émirats nécessitent d’importants travaux d’étanchéité des sous-sols et parkings. L’Europe de l’Est est également attrayante car nombre d’infrastructures et de bâtiments doivent être rénovés ou construits. Le groupe Icopal a choisi d’installer une usine en Russie. Les fabricants français sont aussi très présents dans les pays balkaniques. Le secteur de l’étanchéité française a donc réussi à planter son drapeau un peu partout sur la planète en se démarquant résolument de la production locale. Il n’est jamais en totale concurrence avec les industriels nationaux, joue la carte de la technologie, ne s’attache qu’à répondre aux questions les plus ardues qui nécessitent un grand bagage technique et de solides expériences. Un modèle de croissance dans une économie globalisée. Loïc Chauveau LA PLUS GRANDE MOSQUÉE D’ABOU DHABI É TA N C H É E À L A F R A N Ç A I S E Parmi les 900 mosquées que compte Abou Dhabi, celle de Cheikh Zayed est la plus grande et la plus fameuse. Élevée en l’honneur du président de la fédération des Émirats arabes unis décédé en 2004, l’édifice est un concentré de démesures : 82 dômes de sept tailles différentes, un millier de colonnes de marbre incrusté de pierres précieuses, 8 000 m2 d’étangs artificiels, un tapis persan de 6 000 m2, le plus grand du monde… Sa construction aura demandé sept ans de travaux pour un coût de 600 000 millions de dollars. Presque intégralement réalisé en béton, cet ensemble de 20 000 m2 a également nécessité la mise en œuvre de plus de 68 000 m2 de revêtements bitumineux fournis par Siplast pour assurer notamment l’étanchéité des bassins et des nombreuses toitures-terrasses jardin. Etanchéité : AMC Protection. Maître d’ouvrage : Abou Dhabi (public). Architecte : Tractebel Al Khaleej. Entreprise contractante : Impregilo SPA. 48 · ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 23 · OCTOBRE 2009