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MEMBRANES BITUMINEUSES
Export : le pari gagné de la qualité
L’export constitue une part d’activité non négligeable du secteur français de l’étanchéité. Les industriels de
l’Hexagone font le pari de la qualité de la membrane SBS et du conseil personnalisé aux bâtisseurs pour
gagner des parts sur un marché international très concurrentiel.
> C’est un
© DR.
industriel français,
Soprema, qui a
fourni la totalité
des revêtements
bitumineux ainsi
que les résines
nécessaires à
l’étanchéité de
la nouvelle gare
routière
de Kingston,
en Jamaïque, mise
en service en 2008.
es membranes bitumineuses
n’ont a priori pas vocation à
parcourir le monde. C’est un
produit lourd, donc cher à transporter, et les méthodes de fabrication ne
nécessitent pas de très hautes technologies. Si bien que tous les pays du
monde possèdent leurs propres fournisseurs. Dans ce contexte pourtant,
les entreprises françaises arrivent à
être présentes partout sur la planète:
« Le made in France est compétitif
et performant, principalement grâce
à la qualité de ses produits et de
ses services », assure Jean-François
Pion, président de Siplast et de
la Bitumen Waterproofing Association (BWA), le groupement euro-
L
péen des fabricants de membranes
bitumineuses (lire interview).
Comme souvent, le positionnement
des quatre fabricants français à
l’export dépend d’abord de l’histoire
de ces entreprises. Siplast et
Soprema ont en commun une stratégie de croissance externe vigoureuse. Soprema a acquis depuis longtemps des unités de production dans
la plupart des pays européens,
notamment en Allemagne, possède
deux usines au Canada et deux aux
États-Unis. L’implantation américaine de Siplast date du milieu des
années quatre-vingt avec, là encore,
le choix d’une production locale
pour éviter les coûts de transport et
répondre au mieux aux exigences et
aux spécificités de l’immense marché nord-américain. Cette stratégie
d’acquisition s’est accélérée chez
Icopal, le groupe auquel appartient
Siplast, qui a racheté en 2005 le leader hollandais Esha et l’Allemand
Vedag en 2008. L’entreprise a pris
pied au plan industriel en Russie en
2006 et ouvert un bureau commercial pour le Maghreb à Casablanca
deux ans plus tard. De son côté,
l’industriel strasbourgeois a construit
en 2008 une usine en Égypte pour
se rapprocher du très prometteur
marché moyen-oriental. Sans pour
autant que les usines françaises (et
l’emploi) n’en pâtissent. Au total,
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l’export représente aujourd’hui
25 % de l’activité des usines de
Siplast, 40 % de Soprema et d’Axter.
© DR
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Partenariats locaux
40 ·
>
Les paramètres sont bien différents
pour Axter, filiale de Smac, intégrée
au sein du groupe Bouygues
Construction. Très présent à
l’international, Bouygues constitue
une sorte de cheval de Troie pour
introduire l’entreprise sur les principaux grands chantiers. Il travaille donc très en amont sur les
plus gros projets. Il ne s’agit pas de
fabriquer localement mais de
répondre à des demandes commerciales : « Nous référençons nos
produits auprès des marchands de
matériaux, des sociétés spécialisées
de pose d’étanchéité et des entreprises générales du type de notre
maison mère », expose Gérard
Royet, en charge de l’export chez
Axter. La société vient cependant
très récemment de modifier sa
stratégie en construisant, en partenariat avec des investisseurs
locaux, une usine en Arabie
Saoudite pour se rapprocher des
centres de production du bitume et
des marchés du Moyen-Orient.
Meple enfin est une filiale du groupe familial canadien IKO. Présent
dans tous les pays d’Europe selon
une stratégie similaire à celle de
Siplast et Soprema, IKO privilégie
les marchés nationaux : « C’est la
direction européenne du groupe qui
distribue les marchés à l’export
selon les capacités de fabrication de
chacune des filiales », décrit Lionel
Vermandel, directeur développement technique chez Meple.
L’activité à l’international de la
filiale française ne dépasse donc
pas 5 % de la production.
Ces industriels ont cependant un
lien commun très fort : ils
s’appuient sur la même stratégie
Les fabricants
français ont non
seulement implanté
des unités de
production en
Amérique du Nord
mais ils ont
également
su profiter de
l’important
potentiel de ce
marché pour
y écouler leurs
produits.
En 2008,
au Pentagone,
10 000 m2 de zones
techniques
intérieures ont été
étanchés avec une
résine sans solvant
d’origine française.
de vente, imposée par les caractéristiques du produit, les spécificités du marché de l’étanchéité et
les contraintes du commerce international. Les rouleaux de membranes bitumineuses sont lourds :
« Même si le coût du transport par
bateau n’est pas très élevé, il est
cependant rédhibitoire pour des
produits de qualité moyenne et
donc au prix de vente faible, résume François Laslier, directeur
export chez Siplast. Nous ne pouvons pas être compétitifs avec les
produits fabriqués sur place. »
Une offre de haute technicité
Siplast est à l’origine du bitume
modifié SBS (styrène – butadiène
– styrène). Cette membrane bitumineuse comportant 12 % d’élastomère, est depuis devenue le
modèle français de l’étanchéité,
parallèlement à la filière APP (polypropylène atactique) portée notamment par les fabricants italiens :
« Elles sont fabriquées partout dans
le monde car elles ont été introduites par les fabricants italiens de
machines qui ont largement exporté leur process de fabrication », rappelle Gérard Royet. Cette large diffusion de la fabrication des mem-
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branes APP constitue un frein
puissant à l’exportation de produits à faible valeur ajoutée.
De fait, les fabricants français se
sont donc concentrés sur la
gamme SBS qu’ils jugent plus
technique. Ces produits plus innovants, comportant des armatures
complexes en polyester et voile de
verre ou polyester et verre, bénéficient d’un excellent comportement
au vieillissement, résistent parfaitement aux variations de température : « Nous avons donc d’autres
arguments à faire valoir, plaide
Christophe Feist, patron des services export à Soprema. Nous
garantissons une longue durée de
vie de l’étanchéité, une protection
parfaite des ouvrages de génie civil
et nous pouvons répondre à des
questions complexes que posent les
ouvrages utilisant les techniques les
plus pointues du bâtiment ou
devant répondre aux desiderata des
architectes. » La tendance est donc
au sur-mesure pour des réalisations d’exception. Les fabricants
français ont tous créé des cellules
d’ingénieurs travaillant très en
amont sur des projets exigeant de
grandes capacités techniques :
« Outre le respect rigoureux des
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> Difficilement
exportables, les
techniques d’étanchéité
avec asphalte ont
toutefois trouvé des
applications en dehors
des frontières de
l’Hexagone. En Espagne
par exemple (ci-contre),
les complexes mixtes
(revêtement bitumineux
+ asphalte) sont mis
en œuvre pour
l’étanchéité des parkings.
© Balgorza-SNA
normes et réglementations, l’étanchéité française mise sur ces arguments de performance, résume
François Laslier. Le “bitumen model”
français correspond à un produit
efficace soutenu par une forte expertise dans les modes d’utilisation et
de mise en œuvre. »
Face à l’Allemagne, l’autre géant
de l’étanchéité, les revêtements
tricolores peuvent également faire
valoir un autre atout : la minceur.
Alors qu’outre-Rhin, les complexes
classiques mettent en œuvre deux
couches d’étanchéité de 4 mm
chacune, l’approche performantielle de la qualité développée par
les fabricants français a donné
naissance à des produits optimisés,
au plan de l’épaisseur notamment.
À une moindre échelle, même
l’asphalte a su jouer sa carte à
l’étranger. Forcément limitée en
termes d’exportation, le matériau
a toutefois fait l’objet d’études et
d’échanges techniques importants
au sein de l’Association européenne de l’asphalte. C’est ainsi que la
technique de complexe mixte
associant une membrane bitumineuse à une couche d’asphalte a
été exportée pour la première fois, il
y a une quinzaine d’années. Depuis,
une entreprise franco-espagnole
prescrit et réalise régulièrement des
travaux d’étanchéité avec cette technique, notamment pour la réalisation de toitures-terrasses parkings.
La stratégie « ISO 14001 »
Plus récemment, les arguments
environnementaux sont venus renforcer cette volonté d’excellence.
Les membranes bitumeuses font
l’objet d’analyses de cycle de vie
où sont étudiées les voies de progrès pour fabriquer un produit
avec moins d’énergie, de matière
première et d’eau, et où sont définies les caractéristiques permettant
de fournir une membrane totalement recyclable en fin de vie.
Certains fabricants sont allés au
bout de la démarche en certifiant
leurs usines selon le standard international ISO 14001. Cette norme
implique de se conformer aux exigences environnementales du sec-
« L ’ É TA N C H É I T É E U R O P É E N N E E S T C R É AT R I C E D ’ E M P L O I »
Jean-François Pion, président de Siplast et de la
Bitumen Waterproofing Association.
Étanchéité.Info : En quoi la crise actuelle affectet-elle le secteur de l’étanchéité ?
Jean-François Pion : Nous sommes en présence
d’une crise économique globale qui touche tous les
pays et tous les secteurs de la même façon, au même
moment. Il n’y a pas de pays en contre-cycle. La
contraction du crédit a provoqué une baisse des
investissements et donc l’arrêt ou le retard de nombreux
projets d’investissements industriels, tertiaires ou de logement.
Mais contrairement aux épisodes précédents, l’euro, monnaie
commune, empêche toute «dévaluation compétitive» des
États. La situation reste stable entre concurrents européens et
les prix demeurent comparables. Nous avons, en Europe, des
obligations réglementaires similaires et les mêmes
normes à respecter. Le jeu de la concurrence se joue
d’abord sur le terrain de la qualité du produit, de sa
facilité et sa sécurité de mise en œuvre. Sur ce point,
les membranes fabriquées dans l’Hexagone restent
un standard de la profession. Plus que jamais, nous
pouvons nous féliciter d’être une industrie qui
continue de produire en France tout en créant des
emplois.
É.I. : Mais votre cadre juridique est désormais européen ?
J.-F.P. : Oui, et c’est l’un des fondements de l’Union européenne.
La pollution par exemple n’a pas de frontières et on ne peut
justifier qu’entre voisins, les règles de fabrication, de sécurité
d’utilisation, d’exigences réglementaires ne soient pas les >
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teur tant en matière d’optimisation
du procédé de fabrication que du
respect de l’environnement et de la
protection de la santé des travailleurs. La diminution des émissions de gaz à effet de serre et des
composés organiques volatils (COV)
est un objectif prioritaire et la
recherche s’intensifie sur les émulsions bitumineuses qui ouvrent la
voie aux enduits à froid avec une
moindre utilisation de solvants.
Les clients sont-ils sensibles à ces
efforts peu visibles ? «Oui, assure
Christophe Feist. L’étanchéité ne peut
ignorer les efforts en cours pour la
haute qualité environnementale
(HQE) qui s’impose petit à petit à
tous les corps de métier du bâtiment.»
Cette stratégie commerciale porte
ses fruits. Le secteur français de
l’étanchéité parcourt le monde sur
le même modèle que la haute couture vis-à-vis du prêt-à-porter :
excellence du produit, service à la
clientèle, réponse adaptée aux exigences les plus pointues. « Il y a
vingt ans, nous procédions à des
ventes d’opportunité, c'est-à-dire
que nous nous contentions de
répondre à des demandes commerciales, se souvient Christophe Feist.
© Denne Construction
DOSSIER >
Présent dans cinquante pays, le fabricant Axter a fourni les membranes d’étanchéité mises en œuvre pour la construction
de cet ensemble résidentiel (Caspian Wharf) récemment édifié à Londres.
Aujourd’hui, nous sommes engagés
dans une démarche de conquête. »
Les succès sont plus ou moins probants suivant les régions du globe.
Essor du marché maghrébin
Héritage de l’histoire, le secteur
français de l’étanchéité est présent
en Afrique et au Maghreb. Le marché de l’Afrique subsaharienne
continue d’être arpenté malgré les
difficultés économiques qui accablent cette partie du monde : « On
peut y craindre la désorganisation
des services de l’État ou la faiblesse
des entrepreneurs, reconnaît Damien
Soler qui a couvert cette région
pour Siplast. Mais une fois implanté,
il est possible d’y travailler correctement. » Le Maghreb se révèle en
revanche très dynamique. Au
Maroc, les efforts se concentrent
« L ’ É TA N C H É I T É E U R O P É E N N E E S T C R É AT R I C E D ’ E M P L O I »
> mêmes. Dans ce sens, la récente instauration du marquage CE
représente une étape-clé. De même, la législation sur les
produits chimiques portée à l’échelon européen par le
règlement Reach constitue une avancée importante même si
notre profession n’est qu’indirectement concernée. Nous
devons toutefois veiller à ce que nos fournisseurs de produits
de base aient bien respecté la réglementation. Nous sommes
par ailleurs des utilisateurs importants d’énergie, et à ce titre,
contribuons aux efforts de tous les secteurs économiques pour
la réduction des gaz à effet de serre. Les obligations de
recyclage sont également cruciales. Ces questions sont au cœur
des discussions de la Bitumen Waterproofing Association. Cette
instance des fabricants européens nous permet d’appréhender
ces nouvelles exigences. Et de rappeler au législateur ce qu’il
est ou non possible de faire et dans quel délai.
É.I. : Comment se situe l’industrie européenne vis-à-vis des
autres parties du monde ?
J.-F.P. : La membrane de bitume polymère est née en Europe.
De fait, nous conservons une certaine avance technique. Nos
produits sont à la pointe de la recherche et gardent l’avantage
sur tous types de chantier. Et nous ne cessons d’innover. Les
fabricants européens sont les plus avancés sur les analyses
de cycle de vie et sur les questions environnementales. Les
méthodes d’application notamment sont celles qui sont les
plus adaptées au produit et qui ont le moindre impact sur
l’environnement (soudure au chalumeau à propane, autoadhésivité, colle à froid sans solvant).
Propos recueillis par LC
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> Les fabricants
© DR.
profitent des bonnes
performances du
secteur des TP
français à
l’international qui
draine les produits
tricolores dans son
sillage. C’est le cas
sur le créneau des
étanchéités
d’ouvrages d’art,
comme ici pour le
pont Rion-Antirion
qui relie depuis
2004 le
Péloponnèse à la
Grèce continentale.
actuellement sur le Nord du pays
(région de Tanger) où les besoins
en bâtiments industriels et le renforcement des infrastructures drainent la demande en produits
d’étanchéité. L’Algérie, pays gazier,
construit son réseau d’assainissement des eaux usées, développe
son approvisionnement en eau
potable et rénove son réseau routier. La Tunisie exprime toujours
des besoins importants pour son
industrie touristique. Or, les promoteurs immobiliers comme les
services d’État ont souvent été
échaudés par des installations qui
n’ont pas rendu le service attendu.
Dans la construction comme dans
d’autres secteurs économiques, les
pouvoirs publics, les entreprises et
les maîtres d’ouvrage adoptent les
normes et garanties en vigueur en
France pour se couvrir de toute difficulté pour de longues périodes.
Un contexte qui favorise naturellement l’utilisation des produits français : «Je peux témoigner de la grande confiance et de l’absolu respect des
porteurs de projets du Maghreb envers
le système de normes et de garanties
françaises, explique Sébastien Le
Bonte, responsable de l’antenne
commerciale Siplast Afrique du Nord
ouverte fin 2008 à Casablanca. Cet
encadrement technique les rassure.»
L’exception des géants
Si l’Amérique du Nord a bénéficié
du choix d’une implantation locale,
ce n’est pas le cas de l’Asie du SudEst. Et pourtant, les Français y ont
posé leurs valises, mais par le biais
des ventes à des distributeurs ou
par des comptoirs commerciaux.
Plus surprenant, la Chine et l’Inde,
les deux géants mondiaux, ne
constituent pas des marchés convoités : « La Chine compte des centaines
de fabricants et s’y implanter est trop
complexe pour des produits comme
le nôtre, estime François Laslier. Le
jeu n’en vaut pas la chandelle. » Là
encore, des utilisations très spécifiques peuvent permettre quelques
ventes. Soprema a ainsi réalisé
l’étanchéité du « nid d’oiseau », le
stade olympique futuriste de la
ville de Pékin. Mais ces exemples
1 7 5 0 0 0 M 2 D ’ É T A N C H É I T É P H O T O V O LT A Ï Q U E E N E S P A G N E
C’est à ce jour la plus grosse commande d’étanchéité photovoltaïque jamais enregistrée
par Solardis : 175 000 m2 de revêtements bitumineux avec capteurs solaires
équiperont en 2010 huit entrepôts espagnols du groupe Prologis situés à proximité
de Madrid et de Barcelone. Un chantier remporté par la filiale photovoltaïque
de l’industriel strasbourgeois Soprema conjointement avec Soprema Espagne et
le développeur Solar Integrated ainsi que son fournisseur United-Solar Ovonic, dans le
cadre d’une vaste campagne de réfection lancée par le leader mondial de la logistique.
Environ 175000 m2 de toitures existantes sont concernés par cette opération débutée en
octobre et qui doit s’achever en mai 2010. Le montage de l’opération fait intervenir un tiers
investisseur, la société américaine Reccurent Energy qui a entièrement financé et exploitera
ses huit centrales durant 20 ans en revendant l’électricité produite aux opérateurs
espagnols. Au total, 41000 modules photovoltaïques intégrés au complexe bicouche
Soprasolar seront mis en œuvre pour une puissance cumulée de 4,8 MWc, soit une
production annuelle évaluée à environ 5750 MWh. Chacune des huit toitures visées
par le plan de réfection a fait l’objet d’une expertise individualisée menée conjointement par
Soprema Espagne pour la partie étanchéité et par Solardis pour la partie photovoltaïque.
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Au Moyen-Orient, >
la fièvre
immobilière qui
s’est emparée de
certains émirats
ouvre de belles
perspectives pour
les revêtements
français. Ci-contre :
en 2005, Siplast a
fourni les
géomembranes à
base bitume SBS
utilisées dans le
cadre d’une vaste
opération de
réfection du Kalifa
Stadium.
© DR.
restent rares. L’Inde quant à elle est
encore un marché en devenir. Les
besoins, certes énormes, en infrastructures routières et en bâtiments
demanderont quelques années de
croissance économique avant que
le pays ne puisse les financer.
Le Moyen-Orient constitue à
l’évidence un marché très prometteur et ce n’est pas un hasard si
Soprema et Axter ont décidé d’y
monter des unités de fabrication.
Siplast est également implanté dans
la région mais c’est l’opportunité
des coûts de transport qui rend
l’opération possible : « Les containers en provenance d’Asie ayant
livré leur marchandise en Europe,
repartent souvent à vide, explique
François Laslier. Les compagnies
maritimes font donc des prix très
intéressants pour éviter des parcours inutiles. » Les chantiers pharaoniques des villes « zéro carbone »
des Émirats nécessitent d’importants travaux d’étanchéité des
sous-sols et parkings.
L’Europe de l’Est est également
attrayante car nombre d’infrastructures et de bâtiments doivent
être rénovés ou construits. Le
groupe Icopal a choisi d’installer
une usine en Russie. Les fabricants
français sont aussi très présents
dans les pays balkaniques.
Le secteur de l’étanchéité française a
donc réussi à planter son drapeau
un peu partout sur la planète en se
démarquant résolument de la production locale. Il n’est jamais en
totale concurrence avec les industriels nationaux, joue la carte de la
technologie, ne s’attache qu’à
répondre aux questions les plus
ardues qui nécessitent un grand
bagage technique et de solides expériences. Un modèle de croissance
dans une économie globalisée.
Loïc Chauveau
LA PLUS GRANDE MOSQUÉE D’ABOU DHABI
É TA N C H É E À L A F R A N Ç A I S E
Parmi les 900 mosquées que compte Abou Dhabi, celle de Cheikh Zayed est la plus grande
et la plus fameuse. Élevée en l’honneur du président de la fédération des Émirats arabes
unis décédé en 2004, l’édifice est un concentré de démesures :
82 dômes de sept tailles différentes, un millier de colonnes de marbre incrusté de pierres
précieuses, 8 000 m2 d’étangs artificiels, un tapis persan de 6 000 m2, le plus grand du
monde… Sa construction aura demandé sept ans de travaux pour un coût
de 600 000 millions de dollars. Presque intégralement réalisé en béton, cet ensemble
de 20 000 m2 a également nécessité la mise en œuvre de plus de 68 000 m2
de revêtements bitumineux fournis par Siplast pour assurer notamment l’étanchéité
des bassins et des nombreuses toitures-terrasses jardin.
Etanchéité : AMC Protection.
Maître d’ouvrage : Abou Dhabi (public).
Architecte : Tractebel Al Khaleej.
Entreprise contractante : Impregilo SPA.
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