(2ème St Charles - Alliance et promesse)

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(2ème St Charles - Alliance et promesse)
Retrouver des chemins d’alliance et faire entendre une promesse.
1. Proposer une autre anthropologie : L’homme est un être fait pour
l’alliance.
A la base de toute réflexion pour une société juste et une vie bonne, il y a une vision de
l’homme.
L’Eglise ne peut se satisfaire, au nom de l’évangile, d’un modèle de développement qui laisse
tant de gens sur le bord de la route, qui sacrifie les uns pour que d’autres puissent vivre
mieux parce que cela ne correspond pas à sa vision de l’homme.
Elle pose avant toute chose l’inconditionnelle dignité de tout homme et l’argumente de deux
façons :
-
l’homme est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,26). Parce que porteur
de l’image de Dieu tout homme, du simple fait d’être homme, a une dignité qui lui
est propre et que nul ne peut lui contester ;
-
et par un argument christologique : non seulement l’homme est créé à l’image de
Dieu mais en la personne de Jésus, Dieu a pris sur lui une fois pour toute tout ce qui
est humain, conférant ainsi à chacun une dignité unique. En d’autres termes, l’amour
du Christ pour l’humanité en révèle la dignité intrinsèque.
Au nom de cela, elle est une instance critique vis-à-vis de tout ce qui ne respecte pas cette
dignité.
Mais ce n’est pas tout, il y a une autre conséquence qui découle de notre foi.
Parce que créé à l’image de Dieu, l’homme est un être relationnel. Le Dieu auquel nous
croyons est un Dieu trinitaire qui est relation, communion. L’homme est ainsi invité à entrer
dans la dynamique de l’amour trinitaire de Dieu et à vivre ses relations humaines sur le
même modèle de don de soi et réception de l’autre. Cette anthropologie chrétienne
demande aux chrétiens de prendre particulièrement soi des relations avec les autres car
c’est dans les relations que se joue le sens de l’existence de chacun. L’homme se sait lié aux
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autres hommes et responsable de leur bien être au même titre que le sien : qu’as-tu fait de
ton frère ? La vie de l’homme en société est inscrite sur un horizon de fraternité.
C’est ce qui fonde les grands principes qui guident la pensée sociale de l’Eglise : dignité, bien
commun, subsidiarité, participation, solidarité et destination universelle des biens.
Alors que le libéralisme et l’utilitarisme ont affirmé que la maximisation du bien être social
est non seulement compatible avec l’égoïsme individuel mais en est le résultat quasi
mécanique, force est de constater que ce n’est pas vrai : la mondialisation a certes accru la
richesse globale mais également les inégalités. Par ailleurs, notre modèle de consommation
n’est pas durable, pas viable.
Il s’agit donc de trouver une nouvelle articulation entre la responsabilité individuelle
et la responsabilité collective. Il ne s’agit pas de revenir sur l’autonomie personnelle que nos
sociétés occidentales ont beaucoup développée mais elle a souvent fait perdre conscience
de l’interdépendance entre les choix de personnes qui vivent ensemble. Il s’agit de
réintroduire d’une façon nouvelle la présence d’autrui dans mes choix personnels, de
prendre conscience des effets que des décisions ou des habitudes individuelles peuvent
avoir sur les possibilités de vie des autres membres de la société, locale et mondiale,
présente et future. Des gestes, qui semblaient banals et insignifiants dans notre manière de
vivre, acquièrent une importance capitale. Nos choix et nos projets individuels s’inscrivent
d’une manière nouvelle dans un horizon collectif. Un enjeu éthique majeur apparaît ainsi
associé au développement durable : il invite à reconsidérer la notion de responsabilité
collective, retrouver le sens du bien commun qui n’est pas la somme des intérêts individuels.
Cela me demandera certains renoncements sans doute, mais ne nuira pas à mon
développement personnel dans la mesure où je suis partie prenante de ce bien commun : ex
si les pbs écologiques m’obligent à changer mes habitudes, ce sera peut être difficile mais je
gagnerai comme ts le monde en qualité de vie, je préserverai la vie future…
Le développement ne sera vraiment humain que si nous sommes capables avant tout
d’inventer de nouvelles manières de vivre ensemble. Un ensemble qui ne soit pas seulement
le résultat d’un rapport de forces où les plus puissants l’emportent, ni du faux compromis où
l’on est prêt à perdre seulement en fonction de ce que l’on peut gagner, mais un véritable
projet bâti ensemble ; où l’on croit que le collectif peut faire émerger du radicalement
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nouveau. (Le vrai compromis, ce n’est pas de faire bouger le curseur entre blanc et noir, le
plus près de sa position de départ mais c’est accepter d’entrer en dialogue et de se laisser
déplacer pour ensemble inventer du bleu ou du rouge), où le fait de se laisser déplacer par
autrui ne soit pas d’abord ressenti comme une perte de pouvoir, mais plutôt comme une
capacité à créer ensemble ; où l’interdépendance ne soit pas perçue comme un manque
d’indépendance, mais comme possibilité de s’enrichir mutuellement ; où l’intérêt des autres
ne soit pas toujours perçu comme empiètement sur mon intérêt personnel mais comme
ouverture à des dimensions nouvelles.
2. Développer la co-responsabilité
Mettre la notion d’alliance au cœur de l’anthropologie, c’est insister sur la capacité
relationnelle de l’homme plutôt que sur sa capacité acquisitive. La caractéristique première
de l’homme ce n’est pas d’être un homo economicus qui n’a d’autre désir que de
consommer toujours plus, d’accumuler. Sa caractéristique première c’est d’être en lien, avec
son environnement et avec son prochain.
Et cela a des conséquences très directes pour penser le développement et la lutte contre la
pauvreté.
Si l’on valorise la capacité d’acquisition de l’homme, la lutte contre la pauvreté va viser
surtout à combler le manque dont souffrent certaines personnes. Mais elle risque de se
situer uniquement au niveau des effets plutôt que des causes. La réalité de la pauvreté
devrait interroger d’abord la mécanique sociale qui, au niveau local, national ou
international, créé de l’exclusion. C’est la manière dont on « fait société ensemble » qui est
mise en cause avec la pauvreté, et pas seulement la distribution de ses bénéfices. Il va falloir,
sans doute, redistribuer des richesses très inégalement réparties, mais le problème de la
pauvreté relève surtout d’une question bien plus fondamentale, celle du projet de société.
Dès lors, le pauvre n’apparaît pas seulement comme une personne en manque qui a besoin
d’assistance, mais surtout comme un acteur social qui doit pouvoir participer à un projet
d’ensemble. On cherchera chez lui la capacité propre qu’il pourrait développer en vue d’un
projet commun plutôt que le manque à combler. Cette approche de la pauvreté sollicite une
autre conception de la justice et du développement : une justice contributive plutôt que
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distributive ; un développement pensé en termes de projet de société plutôt que de seule
croissance économique.
Cela empêche d’isoler la pauvreté comme un problème « des pauvres », qui a besoin de
solutions « pour les pauvres ». Cela pose la question au système général et pousse à
transformer plutôt qu’à réparer, à intégrer plutôt qu’à assister.
Deux conceptions différentes de l’humain sont sous-jacentes à chacune de ces notions de
justice : dans la première, l’humain est défini par ses besoins à satisfaire, dans la deuxième
par sa capacité créatrice. Dans ce cas la lutte contre la pauvreté recouvre une conception
beaucoup plus « intégrale » : par rapport à toute la société et pas seulement aux exclus, et
par rapport à toutes les dimensions de la vie humaine et pas seulement ses besoins et sa
capacité d’accessibilité. C’est au fond la logique de l’économie sociale et solidaire. Une
multiplicité de pratiques différentes comme le commerce équitable, le microcrédit, la
finance éthique, les régies de quartier, le tourisme solidaire, essayent aujourd’hui d’insérer
dans le circuit économique les populations qui en sont exclues. Mais il ne s’agit pas d’une
économie « pour les pauvres ». L’économie sociale et solidaire cherche à faire de l’économie
autrement, en intégrant aux objectifs de rentabilité financière, des objectifs en termes de
lien social, de gestion démocratique et de respect de la nature. En ce sens, elle ne crée pas
une économie parallèle, pour sortir les pauvres de leur pauvreté. Au contraire, elle intègre
les pauvres dans le système classique et ce faisant, elle transforme le système, car elle pense
l’économie
complètement
articulée
aux
objectifs
d’ordre
social,
politique
et
environnemental
Ce qui vient d’être dit sur la pauvreté peut aussi s’appliquer au développement.
Une nouvelle approche du développement
La question en termes de mode de développement renvoie à la différence habituelle entre
pays développés et pays en voie de développement. A partir de cette classification, le sousdéveloppement est souvent considéré comme un problème de rattrapage à faire entre les
pays pauvres et les pays riches. De ce fait, il y a un seul mode de développement visé, celui
des pays riches, et il faut faire en sorte que les pays pauvres puissent y arriver. Il s’agit
toujours d’une approche bipolaire, où l’un des pôles constitue l’objectif à atteindre (la
richesse, le développement) et l’autre le défaut à réparer (la pauvreté, le sousSt Charles – Déc 2011
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développement). Est-ce que les pays pauvres ne sont pas, eux aussi, porteurs de germes de
modes de développement pluriels et nouveaux ? Est-ce que leur expérience de survie face à
la pauvreté, leur créativité et leur imagination, leur « débrouillardise », n’ouvrent pas des
pistes pour penser autrement le développement ? Dans ce cas, il faudrait s’intéresser à ce
que la pauvreté a pu libérer comme ressource nouvelle pour vivre mieux. Cf. expérience
d’immersion de JPx Allemagne.
Au final, il s’agirait de passer de la « lutte contre » au « faire projet ensemble », et d’autre
part, de passer de « la pauvreté » aux « pauvres », en les considérant non seulement à partir
de leurs manques, mais surtout à partir de leurs potentialités à développer. Dès lors,
l’objectif ne serait pas tellement d’aider ni d’enrichir les pauvres, mais plutôt de trouver avec
eux de nouvelles sources de richesse et de nouveaux modes de développement.
C’est une façon de renouer avec des principes qu’a mis en avant la DSE : le principe de
subsidiarité, indissociable du principe de solidarité.
3. Ouvrir des chemins d’alliance c’est encore redonner sa juste place à
l’économie
Ouvrir des chemins d’alliance c’est aussi redonner leur juste place à l’économie et au
politique.
La gratuité au cœur de l’économie
La dernière encyclique ouvre une piste intéressante même si elle n’est pas facile. Benoît
XVIdemande que « dans les relations marchandes, le principe de gratuité et la logique du
don, comme expression de la fraternité (…) trouvent leur place à l’intérieur de l’activité
économique normale » (§36). Il ne s’agit pas de remettre en cause la légitimité des relations
marchandes en appelant à une sorte de monde utopique du désintéressement d’où serait
bannie toute logique économique. Il s’agit de penser le don et la gratuité non comme un àcôté de l’activité économique, une sorte de palliatif qui, dans un second temps, viendrait
compenser de l’extérieur les effets négatifs d’une économie condamnée à laisser quelques
victimes du système sur le bord de la route mais comme constitutive de l’économie.
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Ce à quoi nous sommes appelés, ce n’est pas à abolir le système mais à le transformer,
mieux, à le transfigurer. Soulignant qu’il n’y a pas de fatalité mais des choix et des
responsabilités humaines derrière le fonctionnement actuel de l’économie (§36 et 42),
Benoît XVI invite à sortir de la stricte logique de l’échange calculé. Il invite à faire brèche
dans la logique purement comptable du donnant / donnant, dans la logique de l’équivalence
régie par les intérêts personnels.
Il invite à reconnaître que les échanges économiques ne sont pas seulement des transactions
monétaires mais aussi le support de relations entre les êtres, et que celles-ci ne peuvent être
vécues uniquement, même dans le domaine économique, sous le seul mode du calcul ?
Comme le dit Paul Ricœur, à côté de la logique d’équivalence, celle de la recherche de justes
échanges, intervient également, dans toute société humaine, la logique de la surabondance.
Introduire le sens de la gratuité et la logique du don au cœur même de l’activité
économique, c’est une façon de revisiter les finalités de l’économie. L’économie ne peut se
réduire à un échange de biens, à n’être qu’un moyen de satisfaction de besoins et
d’enrichissement personnel. Elle porte beaucoup plus ; son sens dépasse le seul produit ou
la seule valeur monétaire du bien. Il est utile de se rappeler que le sens premier de
« économie » c’est la gestion de la maison commune, du bien commun. Donner place à la
gratuité et au don en économie c’est reconnaître et promouvoir la contribution décisive des
personnes dans ce processus ; c’est aussi avoir pour horizon le bien de la maison commune.
L’économie a vocation à être facteur de médiation sociale et facteur de construction de
société. Ce qu’elle a été en ouvrant les sociétés les unes aux autres (cf colporteurs du Moyen
Age)
4. L’avenir comme promesse
Renouer avec la notion d’alliance, mais c’est aussi une invitation à revisiter la notion de
promesse. Parce qu’elle peut nous aider à donner corps à cette nouvelle alliance qu’il nous
faut inventer. On peut en effet être sceptique face à notre capacité à réorienter le système
vers plus d’alliance.
L’avenir apparaît sombre, comme une menace (cf topo 1).
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Face à cet horizon de mort, comment dire la vie ? Au milieu des menaces qui nous arrivent
de tout bord, comment entendre et faire entendre une promesse ? Devant le discours
fataliste dominant, comment parler d’un nouveau possible ? Comment dire la vie face à la
mort assurée sans être taxé d’angélisme (cf Alice aux pays des merveilles).
Nous sommes ici renvoyés aux fondements même de la foi chrétienne et de la vie humaine.
Car nous nous trouvons aujourd’hui face à des limites qui bloquent notre avenir. Or la limite
est sans doute l’une des expériences les plus humaines qu’on puisse avoir. Nous sommes
tout au long de notre vie, confrontés à des limites : des difficultés pour réaliser nos projets,
des échecs, des pertes de capacités. Face à ces limites, nous avons deux attitudes possibles.
Soit une Approche négative de la limite, qui voit surtout ce que la limite empêche, ce
qu’elle entrave, ce qu’elle bloque (cf les tenats de la décroissance). Soit une approche
positive, qui essaye de voir ce qu’elle rend possible, ce qu’elle met en mouvement, ce qu’elle
libère (Une autre croissance est possible). Dans le premier cas, la limite devient synonyme de
« moins », dans le deuxième, d’un « plus ».
Il existe une multiplicité d’initiatives liées au DD qui révèlent les différents « plus » qu’on
pourrait gagner avec un mode de vie différent : moins de rapidité, mais plus de relation,
moins de mobilité mais plus d’enracinement, moins de productivité mais plus de proximité
(AMAP). Ces initiatives multiples disent la vie autrement : à travers l’attente et la surprise
plutôt qu’à travers l’immédiateté et le contrôle (paniers de légumes) ; à travers la liberté
conçue comme responsabilité partagée plutôt que comme indépendance ; à travers la
manière d’être présent et d’habiter l’espace plutôt qu’à travers la mobilité permanente.
Ces initiatives évoquent une autre vie possible, mais il nous manque les mots pour dire ce
plus, des mots qui dessinent une nouvelle représentation de l’avenir, des mots qui
définissent cette nouvelle conception de la vie. Des mots pour dire la terre promise quand
nous ne voyons que la terre dégradée et épuisée. Des mots comme frugalité, sobriété,
ascèse ou sacrifice que nous employons souvent dans le domaine religieux pour dire que
l’essentiel de la vie n’est pas dans la consommation ou dans l’accès aux biens, disent encore
le moins plutôt que le plus (en terme de quantité). Comment nommer le plus qui est en jeu ?
Non pas pour nier le moins car la perte sera inévitable : rien ne peut naître si on ne lui fait
pas de la place. Mais c’est le fait de croire qu’il y a un nouveau possible devant nous, même
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si nous ne connaissons pas lequel,qui met la perte dans une dynamique positive et créative,
qui fait de la traversée du désert, une marche vers la terre promise.
Et alors la protection de la création ne sera pas vécue comme une menace pour moi mais
comme une chance de bâtir un style de vie moins basé sur l’accumulation mais davantage
sur la relation.
Cela nécessite des espaces de délibérations, de participation à tous les niveaux.
Conclusion :
Le politique comme lieu d’alliance et de promesse
C’est l’autre champ où le travail est immense. Il nous faut réhabiliter le politique. Face aux
défis à venir, pour répondre aux défis écologiques, il faut inventer des lieux de débats. Et
nous devons y prendre notre place.
Lorsqu’il s’agit de choisir des priorités, deux attitudes de solidarité peuvent se trouver en
conflit : la première concerne la responsabilité envers les humains vivant aujourd’hui, et la
seconde concerne la responsabilité vis- à -vis des générations à venir. Le problème est que le
souci écologique peut légitimer la mise en œuvre d’entraves au développement des pays
émergents et le transfert des efforts à accomplir en matière environnementale sur les
catégories sociales les plus fragiles. Au vu du rapport de forces actuel entre les pays et à
l’intérieur de chacun d’eux, on ne peut que craindre que certaines politiques
environnementales se fassent au détriment de la justice sociale.
La seconde question est de savoir selon quelles procédures on va prendre les décisions qui
s’imposent. Une approche éthique de cette question se révèle nécessaire pour deux raisons.
D’une part, les discours écologiques adoptent le plus souvent un ton moral qui appelle une
réflexion de même registre. Certains individus, ou certains groupes, s’établissent comme des
‘maîtres ès morale’ en matière écologique, avec des discours privilégiant la dénonciation et
non l’appel à la responsabilité, l’incitation à la peur et non l’invitation à la confiance. On peut
y déceler comme une reviviscence des avant-gardes éclairées qui s’estiment dépositaires
d’un savoir qui échappe au commun des mortels. Certes, le propos se trouve légitimé par un
argument qui ne manque pas de grandeur : l’urgence des mesures à prendre en raison des
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risques de catastrophes irréparables. On retrouve alors les figures connues de
l’anthropologie sociale au travers desquelles les humains formeraient une masse
inconsciente et irresponsable qu’il importe de conduire d’une main ferme, soit par l’exercice
d’un pouvoir autoritaire, soit par une subtile action psychologique sur l’opinion publique.
Mais, à l’inverse, ne pourrait-on penser que le défi du développement durable peut ouvrir la
voie à une intensification de la vie démocratique sous des formes qui restent à inventer ?
Face à ces défis nous ne sommes pas démunis. Les principes de la doctrine sociale restent
plus que jamais d’actualité. Mais le plus grand défi pour nous est peut-être intra-ecclésial. La
DSE n’a pas beaucoup le vent en poupe et depuis longtemps. A nous de faire entendre que
cela fait partie intégrante de l’évangélisation comme le rappelle BXVI dans sa dernière
encyclique. C’est notre foi en l’incarnation, en un Dieu qui a planté sa tente parmi nous, qui
est engagée. C’est aussi notre foi en la résurrection.
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