ETAT DES LIEUX DE L`ENFANCE EN DANGER EN POLYNESIE
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ETAT DES LIEUX DE L`ENFANCE EN DANGER EN POLYNESIE
FA RE TA M A H A U ETABLISSEMENT POUR LA PREVENTION MINISTERE DE LA SANTE chargé de la prévention, de la sécurité alimentaire et de la médecine traditionnelle ETAT DES LIEUX DE L'ENFANCE EN DANGER EN POLYNESIE FRANCAISE bservatoire de l'enfant en danger et de l'adolescent en difficulté DECEMBRE 2005 PREFACE La délibération n° 2004-28 de l’Assemblée de Polynésie française du 12 février 2004 créant l’Etablissement Public Administratif dénommé « Fare Tama Hau » précise les missions qui lui sont dévolues et parmi celles-ci, de recueillir et d’analyser les données chiffrées et les études en provenance de toutes les autorités et institutions publiques et privées, et de proposer aux autorités toutes mesures permettant d’assurer la protection et l’épanouissement des enfants et des adolescents. L’équipe de l’Observatoire de l’enfant en danger et de l’adolescent en difficulté a projeté d’établir un état des lieux de l’enfance en danger en Polynésie française. Après une année de préparation, cet état des lieux est publié. Il représente le fruit d’un travail de partenariat avec les institutions et les services de l’Etat et du Pays. Après avoir convaincu les différents professionnels de l’intérêt d’une centralisation des données permettant une analyse objective du phénomène inacceptable qu’est la maltraitance infantile, un comité de réflexion a été constitué. Celui-ci a permis une validation progressive et argumentative du document qui vous est proposé aujourd’hui. C’est la première fois qu’une étude scientifique portant sur la maltraitance infantile, adoptant une méthodologie claire et acceptée par les professionnels, est publiée en Polynésie française. Le rappel des dispositifs existants en Métropole et de ceux disponibles en Polynésie française, nous permet de mieux cerner les difficultés rencontrées pour appréhender, pour connaître, pour apprécier la maltraitance infantile dans notre Pays. Nous avons tous des efforts à effectuer pour améliorer les procédures permettant de révéler des situations d’enfant en danger. Si nous voulons déterminer des mesures de prévention de la maltraitance infantile, les institutions et les services doivent intensifier leur recherche de cohérence et en particulier dans le domaine du recueil de données. A la lecture de cet état des lieux, nous souhaitons que tous les professionnels soient persuadés de la nécessité de nous entendre tant sur un certain nombre de définitions, que sur l’indispensable fiabilité du recueil de données. Cette première étude met en évidence l’absence de recueil de données par certaines entités et nous espérons pouvoir l’instaurer de façon progressive. Cependant cette synthèse réalisée par l’Observatoire est une source d’information importante et permet de fournir des chiffres, même s’ils sont incomplets empêchant parfois de proposer une analyse plus fine du phénomène. Les auteurs de cet état des lieux ont pu élaborer un certain nombre de recommandations qui représentent des grandes lignes directrices. Améliorer le recueil des signalements d’enfant en danger, leur traitement, œuvrer pour l’obtention d’un consensus sur une méthodologie englobant le signalement, la procédure, le traitement et le retour d’information, développer la prise en charge des enfants et des familles, promouvoir la formation des professionnels. Le pouvoir politique déterminera ses priorités et en fonction de celles-ci proposera à ses services de mettre en place les actions concrètes qui autoriseront l’atteinte des objectifs fixés. Nous ne sommes qu’au début d’un nouveau mode de traitement de la maltraitance infantile en Polynésie française. Nous nous devons d’unir nos forces, de développer nos partenariats pour que ce phénomène révoltant commence à être mieux analysé, et de proposer des actions de prévention cohérentes et adaptées. L’Observatoire de la maltraitance infantile et de l’adolescent en difficulté possède le désir de fédérer les professionnels qui travaillent pour l’amélioration de la protection de l’enfance dans notre Pays. Sa tâche est délicate, ardue, mais la compétence, l’opiniâtreté, la capacité d’écoute de l’équipe, certes réduite, qui compose cette unité, sont les garants de sa réussite. Elle a toute notre confiance et notre estime. Docteur Daniel DUMONT Directeur du Fare Tama Hau REMERCIEMENTS L’Observatoire de l’enfant en danger et de l’adolescent en difficulté de la Polynésie française remercie tous ceux qui lui ont apporté leur soutien ou leur collaboration pour la réalisation de cet état des lieux sur l’enfance en danger en Polynésie française en particulier : - le Tribunal de première instance de Papeete - le service des affaires sociales - le Centre hospitalier de la Polynésie Française - la Direction de la Santé - le Centre de Consultations Spécialisées de Protection Infantile - la Direction de l’enseignement secondaire - la Gendarmerie nationale - les directeurs de foyers d’accueil socio-éducatif - les membres du comité de réflexion Un remerciement tout particulier à Mme Paule COLOMBANI, vice-présidente faisant fonction de juge des enfants et M. Franck ZIENTARA, vice-procureur au Tribunal de Première Instance de Papeete, à Mme Diane CHIU, conseillère technique de la division protection de l’enfance et de la Jeunesse au SAS pour avoir bien voulu assurer la relecture et la validation des informations les concernant et à M. François LEGUINER, correspondant du Défenseur des enfants pour sa disponibilité et sa contribution en qualité de lecteur. SOMMAIRE INTRODUCTION .......................................................................................... 5 LES DISPOSITIFS AU NIVEAU NATIONAL .......................... 7 I - LA REGLEMENTATION ................................................................................................. 7 I 1) Lapproche historique................................................................................................. 7 I 2) Le système actuel de protection de lenfance en danger ............................................ 7 a) La protection administrative ......................................................................................... 7 b) La protection judiciaire ................................................................................................. 8 II - LE SERVICE NATIONAL DACCUEIL TELEPHONIQUE POUR LENFANCE MALTRAITEE (SNATEM).................................................................................................... 9 II 1) Création, mission et types dappel ............................................................................ 9 II 2) Lobservation statistique ......................................................................................... 10 a ) Les responsables de lobservation statistique ............................................................ 10 b ) La démarche............................................................................................................... 11 c ) Les données................................................................................................................ 11 III - LOBSERVATOIRE NATIONAL DE LACTION SOCIALE DECENTRALISÉE (ODAS) .................................................................................................................................... 12 III 1) Création, structure et missions............................................................................... 12 III 2) Les travaux et enquêtes réalisés............................................................................. 13 III 3) Résultats des enquêtes 1996 à 2004....................................................................... 14 a ) Evolution du nombre denfants en danger ................................................................. 14 b ) Les enfants maltraités ................................................................................................ 15 c ) Les enfants en risque.................................................................................................. 16 d ) Limpact de lisolement ............................................................................................. 16 e ) Lévolution de la prise en charge ............................................................................... 16 f ) Les rapports entre ladministratif et le judiciaire........................................................ 18 IV - LOBSERVATOIRE NATIONAL DE LENFANCE EN DANGER (ONED) ........ 20 IV 1) Création.................................................................................................................. 20 IV 2) Missions 2005........................................................................................................ 20 a ) La mise en cohérence des données chiffrées et la coordination des interventions ..... 20 b ) Le recensement et lévaluation des pratiques de prévention, de dépistage et de prise en charge .......................................................................................................................... 21 c ) Le développement détudes et de recherches : une meilleure connaissance de lexistant ........................................................................................................................... 23 d ) La participation au réseau des observatoires européens ............................................ 23 e ) La diffusion et la circulation des informations .......................................................... 24 � � LES DISPOSITIFS AU NIVEAU DE LA POLYNESIE FRANCAISE .................................................................................................. 25 I - LA REGLEMENTATION ............................................................................................. 25 I 1) Le statut juridique de la Polynésie française ............................................................ 25 I 2) Le système de protection de lenfance en danger..................................................... 25 a ) La protection judiciaire relève de la compétence de lEtat ........................................ 26 b ) La protection administrative en Polynésie française ................................................. 26 II - LA METHODOLOGIE ................................................................................................ 28 II 1) Généralités............................................................................................................... 28 II 2) Présentation générale de létude.............................................................................. 28 II 3) Protocole de lenquête............................................................................................. 29 a) les courriers................................................................................................................ 29 b) les questionnaires ...................................................................................................... 29 III - LES DONNÉES DISPONIBLES AUPRES DES SERVICES JUDICIAIRES ...... 30 III 1) Les signalements denfants en danger adressés au parquet ................................... 31 III 2) Les données disponibles par Juridiction ................................................................ 32 a ) Données des cabinets du juge des enfants du TPI de Papeete (Iles du Vent, archipel des Tuamotu-Gambier, archipel des Australes) ............................................................... 32 a 1) Les saisines du juge des enfants (JE) .................................................................. 32 a 2) Les mesures judiciaires dassistance éducative.................................................. 35 b ) Données de la section détachée de Nuku-Hiva ( Marquises) .................................... 35 c ) Absence de données pour la section détachée dUturoa (Iles sous le Vent) .............. 36 III 3) Réflexions des professionnels................................................................................ 37 IV - LES DONNÉES DISPONIBLES DU SERVICE DES AFFAIRES SOCIALES.... 38 IV 1) Généralités ............................................................................................................. 38 IV 2) Les signalements.................................................................................................... 39 a ) Nombre denfants signalés à la Division, selon le sexe. Année 2001 à 2004............ 40 b ) Nombre denfants signalés, selon le sexe et lâge. Années 2003 et 2004. ................ 41 c ) Lorigine du signalement ........................................................................................... 41 d ) Répartition selon les motifs de signalements et par année de 2001 à 2004 ............... 42 e ) Suites données aux signalements. Année 2004. ......................................................... 43 IV 3) Les mesures administratives .................................................................................. 44 a ) Nombre denfants sous mesure administrative selon le type de mesures. Année 2001 à 2004 ............................................................................................................................... 44 b ) Nombre denfants sous mesure de placement administratif selon le type de placements. Année 2001 à 2004....................................................................................... 45 IV 4) Les mesures de protection judiciaire ..................................................................... 45 a ) Nombre denfants sous mesure de protection judiciaire selon la compétence de juridiction. Année 2001 à 2004. ....................................................................................... 46 b ) Nombre denfants sous mesure de protection judiciaire selon le type de mesures. Année 2001 à 2004........................................................................................................... 46 c ) Nombre denfants sous mesure de placement judiciaire selon le type de placements. Années 2001 à 2004. ........................................................................................................ 46 IV 5) Synthèse................................................................................................................. 47 �� � a ) Nombre total denfants sous mesures de protection de lenfance (administrative et judiciaire) selon le type de mesures. Année 2001 à 2004 ................................................ 47 b ) Nombre total denfants placés selon le type de placements. Année 2001 à 2004. .... 48 c ) Le coût financier du placement .................................................................................. 48 IV 6) Conclusion ............................................................................................................. 49 V - LES AUTRES SOURCES DE DONNÉES .................................................................. 49 V 1) Les services de lEducation..................................................................................... 49 a ) La Direction des Enseignements Secondaires (DES) ................................................ 49 b ) Les établissements secondaires privés ...................................................................... 54 c ) La Direction des Enseignements Primaires (DEP) .................................................... 54 d ) Les établissements primaires privés........................................................................... 54 V 2) Les services de la Santé .......................................................................................... 55 a ) La Direction de la Santé............................................................................................. 55 b ) Le Centre Hospitalier de la Polynésie française (CHPF)........................................... 56 c ) Le service social du CHPF......................................................................................... 63 V 3) Les foyers daccueil et dhébergement socio-éducatifs .......................................... 63 a ) Présentation du dispositif des centres socio-éducatifs ............................................... 63 b ) Etude relative au public accueilli dans les centres..................................................... 65 V 4) La Gendarmerie et la Police.................................................................................... 67 a ) La Gendarmerie.......................................................................................................... 67 b ) La Police .................................................................................................................... 68 V 5) Ladministrateur ad hoc .......................................................................................... 69 SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS .................................. 71 I- CONSTRUIRE DES OUTILS NECESSAIRES A LOBSERVATION ................... 71 I 1) Les outils utilisés à lheure actuelle.......................................................................... 71 a ) Les outils statistiques ................................................................................................. 71 b ) Le problème des définitions....................................................................................... 72 b 1) Lenfant en danger ............................................................................................. 72 b 2) Le signalement ................................................................................................... 73 I 2) Des propositions pour un système dobservation plus cohérent............................... 74 II - SYNTHESE DES DONNÉES CHIFFRÉES ............................................................... 75 II 1) Le nombre de signalements adressés au parquet avec saisine du juge des enfants. 75 II 2) Le nombre denfants bénéficiant dune mesure de protection de lenfance ........... 76 III CONSOLIDER ET RENFORCER LE DISPOSITIF DE PROTECTION DE LENFANCE........................................................................................................................... 76 III 1) Une multiplicité dactions en faveur de lenfance en danger ................................ 76 III 2) Un dispositif composite pour une politique de prévention et de protection manquant de lisibilité ........................................................................................................... 78 III 3) Recommandations pour lamélioration du dispositif de la protection de lenfance .............................................................................................................................................. 79 a ) Identifier une cellule de signalements........................................................................ 80 b ) Diffuser un guide du signalement .............................................................................. 80 c ) Développer la formation professionnelle continue .................................................... 81 � � d ) Diversifier les modes de prise en charge des enfants et de leur famille .................... 81 CONCLUSION ............................................................................................. 85 GLOSSAIRE .................................................................................................. 87 BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................... 89 ANNEXES........................................................................................................ 91 �� � INTRODUCTION Lenfance maltraitée nest pas un phénomène récent, elle a toujours existé tant dans la famille quen dehors de celle-ci. La prise de conscience du problème sest développée durant ces dernières décennies et lopinion publique marque un intérêt croissant pour lenfance en danger. Le colloque sur les abus sexuels en juin 2003 à Papeete en témoigne : il a démontré à quel point la société civile et les pouvoirs publics se sentent concernés par ce phénomène, et par extension à lenfance en danger. La création de létablissement public administratif dénommé Fare Tama Hau le 12 février 2004 ( délibération n° 2004-28 APF) est venue renforcer cette dynamique ; notamment par la mise en place dun Observatoire de lenfant en danger et de ladolescent en difficulté. Engager ainsi, une démarche dobservation du phénomène de la maltraitance infantile constitue un enjeu majeur pour construire des politiques de prévention adaptées au contexte actuel. A cet effet, lObservatoire sest attaché dans un premier temps, à la construction dun partenariat nécessaire à la réalisation de ses missions. Pour sa première année dexistence, il a entrepris un état des lieux de la situation de lenfance en danger en Polynésie française. Au delà du recensement des données chiffrées, il sagit là du fruit dune collaboration et dun travail collectif avec les services de lEtat (Procureur de la République, Président du TPI de Papeete, Gendarmerie, Police), les services du Pays (Service des affaires sociales, Direction de la Santé, Services hospitaliers, Direction de lenseignement secondaire, de lenseignement primaire, de lenseignement privé, ) et le représentant local du Défenseur des enfants. Bien que la Polynésie française possède une autonomie politique, il nen demeure pas moins que la Justice est une compétence régalienne de lEtat. Seuls les Code civil et Code pénal sont applicables actuellement en Polynésie française. La protection de lenfance en Polynésie française, contrairement à la Métropole, a fait lobjet de peu détudes. La notion de maltraitance à enfants nest formulée dans aucun texte administratif réglementaire. Cette méconnaissance de la question, maintenue par labsence de textes, de communication, participe aux clivages institutionnels et professionnels. Ce premier rapport présente en première partie, les dispositifs de la protection de lenfance sur le plan national La deuxième partie rend compte du travail de recensement des sources de données disponibles concernant lenfance en danger en Polynésie française. � � La présentation de leur contenu, leur analyse sinscrit dans la mission de lObservatoire dans la mise en cohérence des données chiffrées afin de mieux appréhender le phénomène de lenfance en danger en Polynésie française. Par ailleurs, il ne pouvait être question détat des lieux sans aborder les dispositifs existants en Polynésie française en matière de protection de lenfance et évoquer les recommandations nécessaires pour améliorer laction des pouvoirs publics en faveur de lenfance en danger dans notre Pays. �� � LES DISPOSITIFS AU NIVEAU NATIONAL I - LA REGLEMENTATION I 1) Lapproche historique Lapproche historique du cadre législatif montre que la protection des enfants maltraités existe depuis un siècle et quelle a évolué en même temps que les conceptions même de lenfance. Cent ans avant la loi du 10 juillet 1989, la loi de 1889 marque le souci législatif de protection dun enfant reconnu en tant que personne avec ses devoirs mais aussi ses droits. Cette loi, pour la première fois, a entendu réprimer les abus de lexercice de la puissance paternelle en donnant au tribunal civil le pouvoir de prononcer la déchéance des droits des parents auteurs de mauvais traitements sur leurs enfants. La loi de 1898 a introduit des sanctions pénales contre les parents coupables de sévices ou de violences sur leurs enfants mineurs. La mise en place des tribunaux pour enfants en 1912, la suppression du droit de correction paternelle en 1935 et la mise en place de magistrats spécialisés pour la jeunesse en 1945 renforcent lidée de protection de lenfant. Ladaptation la plus importante a été le transfert de responsabilités importantes dans ce domaine aux collectivités territoriales et plus particulièrement au conseil général par les lois de décentralisation ( 1982-1986 ). LEtat conserve cependant des responsabilités essentielles au travers de la justice des mineurs qui est restée de sa compétence, mais aussi par sa stratégie législative (loi de juillet 1989 sur les mauvais traitements à légard des mineurs) et ses politiques dincitation qui définissent les conditions minimales dintervention de laction sociale. I 2) Le système actuel de protection de lenfance en danger Le système de protection de lenfance en danger est organisé en deux secteurs : la protection administrative et la protection judiciaire. a) La protection administrative Elle est mise en uvre par les conseils généraux depuis la loi de décentralisation du 22 juillet 1983 (L. n° 83-663, J.O.R.F 27 juillet), qui a transféré aux départements les services de laide et de laction sociale, y compris le service unifié de lenfance des directions départementales des affaires sanitaires et sociales. Le premier texte est complété par la loi de 1986 (L. n° 86-17, J.O.R.F 8 janvier) qui définit une mission générale de soutien matériel, éducatif et psychologique aux mineurs et à leur famille (article L. 221-1 du Code de lAction Sociale et des Familles - CASF) et une mission plus précise daide à domicile « lorsque la santé (de lenfant), sa sécurité, son entretien ou son éducation lexigent » (article L. 222-2 du CASF). La loi de 1989 est allée beaucoup plus loin dans la responsabilité quelle a donnée aux départements en matière de prévention dune part, de recueil de linformation sur les mauvais traitements à enfants dautre part. � � Article 2 de la loi du 10 juillet 1989 : « mener ( ) des actions de prévention à légard des mineurs et sans préjudice des compétences de lautorité judiciaire, organiser le recueil des informations relatives aux mineurs maltraités et participer à la protection de ceux-ci ». Cette mission de recueil de linformation sentend à deux niveaux : - dépister ou détecter les situations de maltraitance de façon à protéger lenfant, lui apporter aide et soutien ainsi quà sa famille le cas échéant ; - collecter et traiter linformation de façon à pouvoir appréhender lampleur et les aspects du problème et mettre en uvre une politique de prévention adaptée (observation). Le premier aspect implique lorganisation dun dispositif de recueil des informations sur les situations de maltraitance pour déventuels signalements. Le second suppose la centralisation et lanalyse de données sur les situations ainsi dépistées. La loi est particulièrement incitative pour le premier aspect, alors quelle pose des limites pour le second. Article L. 226-3 du Code de lAction Sociale et des Familles : «le président du conseil général met en place, après concertation avec le représentant de lEtat dans le département, un dispositif permettant de recueillir en permanence les informations relatives aux mineurs maltraités et de répondre aux situations durgence, selon des modalités définies en liaison avec lautorité judiciaire et les services de lEtat dans le département ( ) La collecte, la conservation et lutilisation de ces informations ne peuvent être effectuées que pour assurer les missions prévues au 5° de larticle L. 221-1 » (mener des actions de prévention des mauvais traitements). b) La protection judiciaire Depuis 1958, les juges des enfants ont un rôle essentiel dans la protection de lenfance en danger. Larticle 375 du code civil prévoit que « si la santé, la sécurité ou la moralité dun mineur non émancipé sont en danger, ou si les conditions de son éducation sont gravement compromises, des mesures dassistance éducative peuvent être ordonnées par la justice ». Le juge des enfants peut prendre dans le cadre de cette procédure diverses mesures : action éducative en milieu ouvert, placement La circulaire interministérielle du 18 mars 1983 avait rappelé que les signalements devaient être adressés au procureur de la République qui, le cas échéant, saisit le juge des enfants dune requête en assistance éducative. Le juge des enfants se saisit exceptionnellement doffice. Le procureur peut également décider dengager une procédure pénale à légard de lauteur des mauvais traitements. La loi de 1989 a pour partie clarifié larticulation de lintervention des services du conseil général et de lautorité judiciaire. Article L. 226-4 du Code de lAction Sociale et des Familles : « lorsquun mineur est victime de mauvais traitements ou lorsquil est présumé lêtre, et quil est impossible dévaluer la situation ou que la famille refuse manifestement daccepter lintervention du service daide sociale à lenfance, le président du conseil général avise sans délai lautorité �� � judiciaire et le cas échéant, lui fait connaître les actions déjà menées auprès du mineur et de la famille concernés ». Le critère pour faire appel à lautorité judiciaire semble donc être le manque de coopération des parents alors que lévaluation de la situation relève en priorité des services du conseil général. Mais la loi na pas supprimé la possibilité de saisir directement lautorité judiciaire, sans préciser les situations où ce recours direct apparaît nécessaire. Cette double procédure de saisine a plusieurs conséquences. En matière de dépistage et de surveillance, la distinction des situations où la saisine directe du procureur simpose, de celles dans lesquelles, au contraire, une évaluation préalable de la situation par les services du conseil général est nécessaire, nest jamais définitivement clarifiée. Linformation des professionnels et du public sur les circuits préconisés pour un signalement et les référents sen trouve singulièrement compliquée. En matière dobservation, les services des conseils généraux nont pas connaissance de tous les signalements denfant en danger, et tout dispositif dobservation mis en place par eux sur les seules informations qui transitent par eux est par définition incomplet. II - LE SERVICE NATIONAL DACCUEIL TELEPHONIQUE POUR LENFANCE MALTRAITEE (SNATEM) II 1) Création, mission et types dappel En référence à larticle 71 de la loi du 10 juillet 1989, un service national dappel téléphonique permanent et gratuit, dénommé « Allô Enfance maltraitée » est créé dès 1990, sous la forme dun groupement dintérêt public (GIP) entre lEtat , les départements et des personnes morales de droit public et privé. Depuis mars 1997, le SNATEM est accessible à partir dun numéro dappel simplifié : le « 119 », plus facilement mémorisable pour les enfants et napparaissant pas sur les facturations détaillées. L'affichage de ce numéro est obligatoire dans tous les lieux recevant des mineurs. Ce numéro « 119 » a bénéficié récemment du statut de numéro durgence. « Ce service répond à tout moment aux demandes dinformation ou de conseil concernant les situations de mineurs maltraités ou présumés lêtre. Il transmet immédiatement au président du conseil général ( ) les informations quil recueille et les appréciations quil formule à propos de ces mineurs. A cette fin, le président du conseil général informe le groupement des modalités de fonctionnement permanent du dispositif départemental. Ce service établit une étude annuelle au vu des informations quil a recueillies et de celles qui lui ont été retournées ( ) ». La création de ce service constitue une réponse complémentaire aux dispositifs de recueil dinformations sur les situations denfant en danger élaborés par les départements. Les conseils généraux ont obligation de participer au financement de son fonctionnement. � � « ( ) la prise en charge financière est assurée à parts égales par lEtat et les départements ( ) ». Les missions du SNATEM : aide, conseil et orientation ; transmissions aux départements ; réalisation détudes épidémiologiques ; traiter les informations relatives à des sévices en institutions, grâce à une cellule spécialisée au SNATEM, instituée en 2001. Deux grands types dappels sont distingués par le service : les appels non explicites (appels muets ou brefs) dont le contenu est inexploitable et les appels avec échange effectif donnant lieu à trois types de réponses : les aides immédiates, les transmissions de dossiers, les informations. � Font lobjet dune transmission aux départements tous les appels qui révèlent une situation de mauvais traitements présumés ou avérés à lencontre dun ou plusieurs mineurs identifiés ou identifiables, connus ou non des services sociaux et pour lesquels une intervention des services départementaux est sollicitée à fin dévaluation et le cas échéant de mise en uvre dune aide adaptée. � Sont classés dans les aides immédiates tous les appels au cours desquels lappelant reçoit aide, soutien et conseil. Ils ne donnent pas lieu à transmission soit parce que les éléments didentification du mineur concerné nont pu être recueillis, soit parce que lobjet de lappel ne relève pas de ce type de réponse. Les « demandes daide » regroupent lensemble des transmissions et aides immédiates. � Les demandes dinformation sont réparties en deux catégories : les échanges et les renseignements. Les premiers sont des appels sans demande ciblée, les seconds se rapportent à des demandes de documentation, à des questions relatives au fonctionnement dassociations ou de structures oeuvrant dans le domaine de lenfance. Ces demandes dinformation et les appels non explicites représentent les « autres demandes ». II 2) Lobservation statistique a ) Les responsables de lobservation statistique Lobservation statistique est réalisée par deux catégories demployés : - les chargés daccueil téléphonique : tous professionnels de lenfance, ils répondent en permanence par plage de quatre heures. En 2002, 50 personnes (25 équivalents temps plein) étaient affectées à ce poste ; - une équipe de coordonnateurs, formée au travail social, encadre les professionnels du plateau découte. Elle assure linterface entre le 119 et les services sociaux des départements. ��� � b ) La démarche Le chargé daccueil téléphonique rédige le compte rendu dappel téléphonique (CRAT) qui comprend deux pages dinformations signalétiques et une synthèse de la situation. Ce compte rendu est validé par le coordonnateur, puis faxé et envoyé par courrier aux départements. Pour des situations urgentes ou particulières, un correspondant départemental (trois quarts environ, travaillent à laide sociale à lenfance (ASE), et un quart pour la polyvalence de secteur) est joint. Ces correspondants sont les destinataires des transmissions du SNATEM. Lévaluation est le plus souvent réalisée par le service social polyvalent de secteur et plus rarement par la protection maternelle et infantile (PMI) et lASE. Chaque transmission donne ensuite lieu à un retour adressé au SNATEM, qui restitue la synthèse de lévaluation effectuée (en 2002, le taux de retour dinformation est de 82 %). Cet outil informatique possède lavantage, non seulement de drainer un grand nombre dappels par sa rapidité dexécution, mais également de réduire , au maximum, les erreurs de saisie, favorisant ainsi la qualité des transmissions aux départements. Toutefois, pour être exploitables, ces dernières nécessitent un minimum dinformations permettant didentifier lenfant concerné et de déterminer le degré de gravité de la situation. Lorsque les éléments recueillis ne permettent pas détablir un compte rendu précis, lappel est alors classé dans les aides immédiates. c ) Les données Dans la mesure où elles sont destinées directement aux départements de résidence de la victime, les transmissions peuvent constituer un premier indicateur de la situation denfants en danger au niveau local. En 2002, le SNATEM a traité 25 836 demandes daides ( dont 6 125 transmissions de dossiers aux départements) : - � 36 % proviennent de la famille proche et 16 % de la victime concernée ; 89 % des appelants demeurent anonymes ; 31 913 enfants sont concernés par une demande daide, sans nette prédominance dune classe dâge particulière, les filles sont les plus touchées (55,4 %). Si lon établit une relation entre la forme des mauvais traitements et lâge de lenfant, on observe que les mauvais traitements physiques et psychologiques concernent principalement les mineurs de 9 à 15 ans ; en revanche, les violences sexuelles concernent plutôt les enfants âgés de 3 à 6 ans. �� Nature des mauvais traitements par tranche dâge Source : SNATEM, rapport dactivité 2002 La proportion des différents types de mauvais traitements évoqués en 2002 : 32.7% physiques, 30.8 % psychologiques, 21.2 %sexuels. - les 6 125 transmissions de dossiers aux départements ont concerné 9 850 enfants, les enfants les plus concernés par la maltraitance sont les plus jeunes. Dans 45.5 % des cas les enfants étaient inconnus des services départementaux, 45.5 % létaient pour un autre problème, et 9% létaient pour maltraitance. Le taux de transmission sans suite est de 17 % ; les mesures prises après la transmission sont dordre judiciaire dans 44.5 % des cas, dordre social dans 41.5 %, et autres (service social scolaire, hospitalisation, ) dans 14 %. III - LOBSERVATOIRE NATIONAL DE LACTION SOCIALE DECENTRALISÉE (ODAS) III 1) Création, structure et missions L'ODAS a été créé le 14 juin 1990 sous forme associative afin de permettre, à partir d'enquêtes et d'études, le développement dans un lieu neutre d'une réflexion commune des principaux décideurs et acteurs de l'action sociale. Son financement est réparti entre concours publics (Parlement, direction des affaires sociales), cotisations des adhérents et production des publications et des rencontres. Son indépendance repose en particulier sur le nombre de collectivités locales adhérentes (2/3 des départements et une cinquantaine de grandes villes) dont les cotisations varient selon la population. Son équipe permanente d'une quinzaine de personnes s'appuie par ailleurs sur de nombreuses collaborations bénévoles ou temporaires, issues notamment d'un réseau de plus de 3 000 correspondants professionnels et élus locaux. ��� � Ses missions sont, principalement, de deux ordres : - production de données et analyse des politiques et des pratiques ; - élaboration de recommandations en matière dobservation locale. Pour réaliser ses missions, l'ODAS a constitué des structures permanentes d'observation spécialisées. Lobservatoire de lenfance en danger est composé de représentants de 16 départements, ainsi que des Ministères de l'Emploi et de la solidarité, de la Justice, de l'Education nationale, des représentants du SNATEM et du monde associatif. III 2) Les travaux et enquêtes réalisés La connaissance de lampleur et des aspects des violences à enfants sest longtemps heurtée à des problèmes de définition. Les travaux, depuis 1993, ont permis de proposer un vocabulaire et des concepts communs aux différents acteurs de la protection de lenfance. Lobservation dun phénomène nécessite de définir au préalable les termes à employer et sa généralisation implique un cadre méthodologique de référence (Annexe 1). Chaque année, lODAS procède au recueil des données départementales sur les signalements d'enfants en danger. Les résultats sont publiés au quatrième trimestre dans une lettre de l'observatoire . Les différents travaux de l'observatoire ont permis de publier un guide méthodologique sur l'observation de l'enfance en danger dont une deuxième édition est parue en juin 2001 . Ces définitions et grilles, en plus dêtre des outils dobservation efficaces, permettent une certaine homogénéité dans le recueil dinformations des différents départements et au final une meilleure comparabilité. Pourtant, malgré ces aspects positifs, tous les départements ne les ont pas adoptées ; il nest pas étonnant, alors, de constater des disparités régionales, voire départementales, dans lestimation des données disponibles tant au niveau qualitatif que quantitatif. Depuis 1994, chaque année, une enquête relative aux signalements est mise en place auprès des départements. Elle consiste à répertorier : - dans un premier temps, le nombre de signalements (en distinguant enfants en risque/enfants maltraités) et le nombre denfants maltraités selon le type de mauvais traitement principal ; - dans un second temps, la valeur et le poids des transmissions judiciaires. Les objectifs poursuivis sont : - dagréger les données obtenues par département et proposer une estimation nationale du nombre de signalements ; - dinciter les départements à se familiariser avec loutil dobservation ; - dorienter les politiques locales en matière de protection et de prévention de lenfance en danger. � �� III 3) Résultats des enquêtes 1996 à 2004 a ) Evolution du nombre denfants en danger Evolution du nombre denfants en danger par type de danger. Années 1996 à 2004 (France métropolitaine) Enfants maltraités Enfants en risque Total 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 21 000 21 000 19 000 18 500 18 300 18 000 18 500 18 000 19 000 53 000 61 000 64 000 65 000 65 500 67 500 67 500 71 000 76 000 74 000 82 000 83 000 83 500 83 800 85 500 86 000 89 000 95 000 Source : ODAS, 2005 100000 90000 80000 70000 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0 maltraités en risque total en danger 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 Nombre d'enfants Nombre d'enfants en danger. Taux lissés sur 3 ans, 1996 à 2003. Année « En 2004, ce sont 95 000 enfants qui ont fait lobjet dun signalement par les conseils généraux, ce qui représente une augmentation de 6 000 enfants par rapport à 2003 soit une évolution de 7 %. Cette croissance forte confirme la hausse déjà constatée en 2003 ( + 3 000 enfants par rapport à 2002, après plusieurs années de progression plus mesurée. » ( ODAS. 2005). Cest encore la progression du nombre denfants en risque qui explique la progression globale. ��� � b ) Les enfants maltraités Evolution du nombre denfants maltraités selon le type de mauvais traitements. Années 1997 à 2004 (France métropolitaine). Violences physiques Abus sexuels 1997 7 000 1998 7 000 1999 6 500 2000 6 600 2001 5 800 2002 5 600 2003 5 800 2004 6 600 6 800 5 000 4 800 5 500 5 900 5 900 5 200 5 500 Négligences lourdes 5 400 5 300 5 400 4 800 4 700 5 000 4 400 4 400 Violences psychologiques 1 800 1 700 1 800 1 400 1 600 2 000 2 600 2 500 Total enfants maltraités 21 000 19 000 18 500 18 300 18 000 18 500 18 000 19 000 Source : ODAS, 2005 Le nombre denfants maltraités progresse en 2004 (+ 1 000 enfants en 1 an), et plus particulièrement celui des enfants victimes de violences physiques (+ 800 enfants). Après une baisse régulière depuis 1997, du nombre denfants victimes de violences physiques , il semble samorcer depuis 2002 une tendance à laugmentation du nombre denfants victimes de ce type de mauvais traitements. Le nombre denfants victimes dabus sexuels semble se stabiliser autour de 5 500. La décroissance du nombre denfants victimes de négligences lourdes semble se confirmer. Par contre, en ce qui concerne les enfants victimes de violences psychologiques, depuis 2000, ce type de maltraitance est en augmentation. Nombre d'enfants Evolution des types de mauvais traitements. Taux lissés sur 3 ans, 1998 à 2003. 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 V. physiques Abus sexuels Négligences V. psychologiques 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Années � � �� c ) Les enfants en risque Depuis plusieurs années, le nombre denfants en risque progresse régulièrement. Ces enfants ne sont pas maltraités, mais leurs situations correspondent généralement à un cumul de différentes problématiques : précarité sociale, précarité relationnelle, précarité psychoaffective, précarité scolaire, précarité économique La hiérarchie des risques reste la même : comme les années précédentes, le risque de nature éducative reste le premier de tous les risques signalés ( 44% en 2004), en deuxième, les enfants sont signalés parce quil existe un risque pour leur santé psychologique ( 20% en 2004). Les autres risques, plus directement liés à une dégradation des conditions matérielles de vie saffirment comme minoritaires. d ) Limpact de lisolement Depuis 3 ans, est observée par lODAS la structure de lensemble des facteurs de danger, quil sagisse denfants maltraités ou denfants en risque. Cette structure est restée stable depuis les 3 ans de lobservation. On retrouve comme principaux facteurs à lorigine du danger : - carences éducatives des parents : 50 % des enfants signalés sont concernés par ce facteur - conflit de couple et séparation : 30 % des enfants signalés - problèmes psychopathologiques des parents : 13 % des enfants signalés - chômage, difficultés financières : 13 % des enfants signalés - dépendance à lalcool ou à la drogue : 12 % des enfants signalés. Contrairement à une idée souvent répandue, la précarité économique nest facteur de danger que chez 13 % des enfants signalés. En revanche, le déficit relationnel, entre parents, entre parents et enfants , entre la famille et son environnement, est à lorigine de la grande majorité des signalements. Cela permet de relever limportance de lisolement social, bien souvent à lorigine de la dégradation du comportement des familles. e ) Lévolution de la prise en charge La prise en charge des enfants en danger peut prendre, soit la forme dun placement (en établissement ou dans une famille daccueil), soit la forme dune mesure éducative en milieu ouvert (Action Educative en Milieu Ouvert judiciaire-AEMO- ou Action Educative à Domicile-AED). � La régression du placement Depuis la décentralisation, le nombre denfants pris en charge a légèrement augmenté, passant de 250 000 en 1984 à 268 400 en 2004. On constate que la part du placement a fortement baissé (61 % denfants placés en 1984, contre 51 % en 2004) tandis que celles des mesures à domicile a progressé. ��� � Nombre de bénéficiaires de lASE selon le type de prise en charge, en milliers denfants. (France métropolitaine) Enfants placés dont : - placement familial - établissements 1984 153 97 250 AEMO-AED TOTAL 1992 134.2 1994 134.8 1998 137 2002 134.4 2003 134.9 2004 136.7 65.2 65.8 69.7 71 71.9 72.4 69 69 67.3 63.4 63 64.3 112.8 247 115.4 250.2 123.2 260.2 127.5 261.9 127.8 262.7 131.7 268.4 Source : ODAS Remarque : Un certain nombre denfants bénéficient dune double prise en charge (placement et AEMO par exemple) et à ce titre sont comptés deux fois. Le nombre total de bénéficiaires de lASE est donc surévalué, sans que lon puisse quantifier cette surévaluation. Bénéficiaires de l'ASE. Nombre d'enfants (en milliers) 160 140 120 Total placés 100 plact familial 80 établissements 60 AEMO-AED 40 20 0 1992 1994 1998 2002 2003 2004 Années Le nombre denfants placés est passé de 153 000 en 1984, à 136 700 en 2004. Lévolution est différente selon le type de placement. Jusquen 1989, la chute du nombre denfants placés ne portait que sur le placement familial, depuis ce dernier se substitue lentement au placement en établissement. Ceci correspond avant tout à une volonté explicite doffrir aux enfants, surtout aux plus jeunes, un milieu familial de « substitution », mais aussi de rechercher les solutions les moins onéreuses. Inversement, les mesures en milieu ouvert (AEMO et AED) continuent de progresser : elles connaissent une croissance lente mais régulière avec 1 700 enfants supplémentaires par an en moyenne depuis 1984. � �� � Une progression des coûts La dépense consacrée à lASE est passée de 2.3 milliards deuros en 1984 à 5.10 milliards deuros en 2004. Elle a plus que doublé en 20 ans, en euro courant, alors que linflation pour cette même période a été denviron 60 %. Simultanément, le nombre de bénéficiaires de lASE na que très légèrement progressé. La progression de la dépense est essentiellement liée au coût des prestations, et tout particulièrement du placement. Les placements continuent à représenter à eux seuls 70 % (comme en 1984) de la dépense totale, alors que le nombre denfants placés à diminué. f ) Les rapports entre ladministratif et le judiciaire Cest aux conseils généraux que la loi du 10 juillet 1989 a confié la principale responsabilité sur la protection de lenfance. Elle rappelait également limportance dune véritable collaboration avec les services de justice, dont le rôle, incontournable dans les situations de maltraitance avérée, tend à saccroître aussi dans les situations de risque. � La judiciarisation des signalements On observe une augmentation du taux de judiciarisation des signalements (signalements transmis à la justice). Sil est légitime que la quasi-totalité des signalements denfants maltraités soit transmise à la justice, il est peut-être regrettable que , en 2004, plus dun signalement pour risque sur deux a fait lobjet dune transmission à la justice. Certains voient dans cette évolution une crise de confiance de la protection administrative. Evolution du taux de judiciarisation des métropolitaine) 1998 1999 Transmissions judiciaires 49 000 47 500 Suites administratives 34 000 36 000 Total des signalements 83 000 83 500 denfants en danger Judiciarisation des 59% 57 % signalements signalements. Années 1998 à 2004.(France 2000 2001 2002 2003 2004 47 500 48 000 49 000 52 000 56 000 36 300 37 500 37 000 37 000 39 000 83 800 85 500 86 000 89 000 95 000 57 % 56 % 57 % 58 % 60 % Source : ODAS, 2005 Selon les analyses apportées par les départements, cette situation traduit le désarroi croissant des travailleurs sociaux. Ils se trouvent, dune part, confrontés à des situations complexes avec des enfants signalés à plusieurs reprises, faute davoir pu mettre en place une réponse adéquate. Et, dautre part, ils se trouvent de plus en plus souvent confrontés à des parents qui refusent le travail avec les services de lASE. Le recours à la justice devient alors le seul moyen daction. Par ailleurs, la médiatisation daffaires récentes, influe peut-être dans le sens dune plus grande judiciarisation. ��� � � La judiciarisation des placements La judiciarisation des placements (progression de la part des placements décidés par le juge dans lensemble des placements) est conforme à la nature même de cette décision : le placement nintervient que lorsque toutes les autres solutions se sont avérées inopérantes. On observe entre 1984 et 2002, un accroissement du taux de judiciarisation du placement : la baisse du nombre de placements constatée depuis 1984 ne concerne que les décisions administratives. Alors quelles représentaient environ un tiers des décisions de placements en 1984, elles ne représentent en 2002 plus quun cinquième. Le placement semble utilisé aujourdhui à bon escient : principalement par le juge pour les situations les plus graves et les plus compromises, et par les services de lASE pour les situations durgence qui nécessitent des réponses rapides et limitées dans le temps et qui concernent souvent des adolescents ou des jeunes majeurs (en 2002, sur 27 828 enfants placés à titre provisoire sur décision administrative, les jeunes majeurs en représentent 46% DRESS, 2003). � Une coopération en marche On constate un renforcement de la coopération institutionnelle : en 2001, 8 départements sur 10 avaient signé un protocole daccord avec les services de la justice (et très souvent lEducation nationale) portant sur lélaboration en commun dun guide de signalement et léchange dinformations. En 2004, les ¾ des départements avaient réalisé leur schéma de lenfance en collaboration avec les services de justice (dautres services, dont lEducation nationale, y ont fréquemment été associés). En ce qui concerne la circulation de linformation entre les différentes institutions, malgré les schémas et protocoles, elle demeure insuffisante. Ainsi, concernant les signalements transmis au procureur par les services départementaux, la moitié des départements nest pas tenue informée dans lannée des suites données. Sagissant des saisines directes au procureur, si 6 % des départements les connaissent toutes, 8 % nen connaissent aucune et 86 % en ont une connaissance partielle. Pourtant dun point de vue subjectif : - les deux tiers des départements jugent satisfaisants ou très satisfaisants la concertation entre services départementaux et justice, ainsi que les délais de traitement judiciaire. - et, plus dun département sur deux, estime comme satisfaisants ou très satisfaisants, les retours dinformations des services de justice suite aux signalements de lASE. Cela renforce lidée quil existe une réelle volonté davancer ensemble en tenant compte des contraintes des uns et des autres. � �� IV - LOBSERVATOIRE NATIONAL DE LENFANCE EN DANGER (ONED) IV 1) Création L'Observatoire national de l'enfance en danger a été créé par la loi du 2 janvier 2004 relative à laccueil et à la protection de lenfance, et s'inscrit au sein du Groupement d'intérêt public Enfance maltraitée (GIPEM) au même titre que le Service national d'accueil téléphonique pour l'enfance maltraitée (SNATEM). LObservatoire a pour missions de recueillir, analyser, évaluer et diffuser les données chiffrées, les études, les recherches et les pratiques de prévention et dintervention en protection de lenfance dont les résultats évalués ont été jugés concluants. Il a présenté au Parlement et au Gouvernement son premier rapport annuel en septembre 2005. IV 2) Missions 2005 Pour lannée 2005, lObservatoire sest attaché à remplir cinq missions principales : la mise en cohérence des données chiffrées, le recensement et lévaluation des pratiques de prévention, de dépistage et de prise en charge, le développement détudes et de recherches, la participation au Réseau des observatoires européens (ChildONEurope) et enfin la diffusion et la circulation des informations. Vont être présentés les résultats et conclusions de son rapport 2005 concernant la mise en cohérence des données chiffrées, et les pratiques de prévention, de dépistage et de prise en charge. a ) La mise en cohérence des données chiffrées et la coordination des interventions Cette mission est difficile, en particulier du fait que les différentes institutions impliquées dans la Protection de lEnfance, utilisent des définitions différentes. La question des définitions est inséparable de tout effort de quantification. Dans le même temps, il importe de ne pas oublier quune méthodologie du signalement et un ensemble de définitions sont déjà très largement utilisés par les professionnels. Dés la fin 2004, un groupe de travail de lObservatoire a été chargé de la mission de coordination des informations statistiques relatives au nombre denfants maltraités puis, progressivement, de lorganisation dun recueil des caractéristiques des interventions conduites auprès deux, de leurs familles et des auteurs de maltraitance. LObservatoire a recensé une dizaine de sources différentes fournissant des données chiffrées traitant de lenfance en danger : ODAS, SNATEM, ministère de lIntérieur, ministère de la Justice, ministère de lEducation nationale, ministère des Solidarités, de la Santé et de la Famille. ��� � Lanalyse de ces différentes sources de données « met en lumière labsence dexhaustivité des bases et, à linverse, linterférence entre certaines .» Lunité dobservation est rarement lunité enfant, mais le signalement, la mesure, lappel téléphonique, la saisine « il est actuellement impossible dapparier toutes ces sources » Cette impossibilité a conduit lONED à proposer un système dobservation plus cohérent : compter les enfants qui bénéficient dau moins une mesure. Ces données, provenant des départements, seront individuelles (une ligne par enfant), longitudinales (suivi du parcours de lenfant) et anonymisées (un code enfant et un code famille). Ceci implique que le Conseil Général soit informé de toutes les saisines directes du parquet, ainsi que de tous les enfants pris en charge par la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse). Le principe est dobserver le phénomène en amont et en aval de la décision de prise en charge. A cette fin, LONED propose la mise en place de deux bases de données, pouvant être appariées en partie. Elles auront deux niveaux dobservation : lenfant et la famille. En 2006 une pré-expérimentation avec des départements volontaires devrait permettre la mise au point du projet général. b ) Le recensement et lévaluation des pratiques de prévention, de dépistage et de prise en charge Une autre mission importante confiée à lObservatoire concerne le recensement, lévaluation et la diffusion de bonnes pratiques. Celles-ci concernent la prévention, le dépistage et lintervention. Pour 2005, lONED a centré son étude des pratiques autour : - des interventions éducatives se situant entre action éducative en milieu ouvert et placement, - de la prévention et du dépistage de la maltraitance en milieu scolaire, - des dispositifs daccueil à lhôpital pour mineurs victimes. � Les interventions éducatives se situant entre action éducative en milieu ouvert et placement « Au cours de ces vingt dernières années, différents rapports rappellent limpossibilité de répondre aux situations familiales actuelles par la simple alternative AEMO/AED ou placement. » Suite à ce constat, lONED a recensé en 2005 des actions « innovantes » se situant entre ces deux mesures. Ces dispositifs alternatifs constituent un véritable mouvement amorcé dans les pratiques professionnelles. Ils sinscrivent dans un projet individualisé des situations, une volonté détayer la famille dans ses fonctions parentales, et un ancrage social dans lenvironnement proche. Ces actions diverses nont pas encore bénéficié dévaluation, néanmoins, une réflexion sur ces expériences innovantes simpose. � �� LONED préconise de sortir du choix imposé entre AEMO ou placement, et de travailler sur la diversification des interventions dans le cadre de laide aux enfants et aux parents, quil y ait ou non placement. Dans loptique dune refonte globale de la législation, lONED va plus loin et propose : - « de poser le principe de subsidiarité de lintervention judiciaire pour toutes les situations de danger, sans signe de maltraitance, - de retenir comme critère de judiciarisation confirmée, en présence dune situation de danger, labsence de réelle collaboration des parents qui est appréciée par le juge, - de donner au juge des enfants la possibilité dautoriser les services mandatés à organiser au quotidien, et selon létat de lenfant, les modalités et la périodicité des droits de visite et dhébergement des parents en cas de séparation. » � La prévention et le dépistage des mauvais traitements en milieu scolaire Lécole, en plus de sa mission propre, se voit confier de multiples missions, assignées de « lextérieur », au nom du fait quelle accueille la quasi totalité des enfants et des adolescents. Des dispositifs, diversement centrés sur lenfance en danger, ont été mis en place : logiciel Signa (données chiffrées sur les différents type de violence au sein des établissements), lenquête « enfants en danger de la DESCO », diverses mesures de lutte contre les violences ont été élaborées par les académies. Lanalyse des nombreux outils pédagogiques dinformation destinés aux élèves, montre que, plutôt que prévenir la maltraitance, ces outils favoriseraient la révélation de la maltraitance subie (avec comme conséquence, pour certains élèves, de leur faire porter la responsabilité de leur propre protection). Ces outils font rarement lobjet dune réelle évaluation. LONED ne recommande aucun outil en particulier, appelle à la plus grande vigilance des enseignants travaillant avec ces outils dinformation, et de plus, propose de mettre en places des garanties avant lutilisation de tels objets. La formation, initiale ou continue, des enseignants sur le thème de lenfance en danger, est éminemment variable selon les IUFM ou les académies. LONED propose que la dimension de lenfance en danger dans le champ de léducation à la santé, soit systématiquement prise en compte dans la formation, initiale et continue. En ce qui concerne les signalements, lONED recommande que pour tout signalement adressé au parquet par léducation nationale, un double soit transmis au Conseil général. Par ailleurs, lObservatoire demande de clarifier et de justifier les signalements adressés au parquet par léducation nationale, en distinguant ce qui relève de la protection de lenfance et de la délinquance des mineurs. ��� � � Les dispositifs daccueil à lhôpital pour mineurs victimes (UMJ ou UNAVI ?) Ces lieux daccueil visent à favoriser le recueil de la parole de lenfant victime, à établir le constat de ses lésions physiques et psychiques et à lorienter pour une prise en charge thérapeutique. A lheure actuelle, deux logiques sopposent dans une certaine confusion de rôle : - certains experts, majoritaires dans les UMJ (unité médico-judiciare) estiment quils ne doivent répondre quaux préoccupations du magistrat, et effectuent sur réquisition, une consultation unique. - dautres, au contraire, répètent les consultations afin de créer une relation victime-médecin de bonne qualité, ébauche de la prise en charge thérapeutique. Cette logique prévaut dans les UNAVI (unité daide aux victimes). LObservatoire propose, entre autre, de distinguer les UMJ à disposition exclusive des magistrats, des UNAVI, lieux de prise en charge socio-sanitaire des victimes, et de coordonner leurs interventions respectives, selon un protocole clair. c ) Le développement détudes et de recherches : une meilleure connaissance de lexistant Létat actuel reconnu de dispersion et de morcellement des travaux de recherche en matière de protection de lenfance et denfance maltraitée, a conduit lONED à proposer dengager en 2005 un travail principalement centré sur un état des lieux des connaissances et travaux disponibles. Quatre thématiques ont été retenues : - les interventions innovantes en prévention de la maltraitance et après le repérage de celle-ci ; - les modalités de définition et de quantification des situations denfance maltraitée, en France mais aussi à létranger ; - les recherches centrées sur les interactions entre les effets de la précarité et les troubles psychopathologiques maternels ou paternels ; - les recherches centrées sur les interactions entre violences conjugales et violences à enfant. d ) La participation au réseau des observatoires européens LONED, représentant la France membre fondateur de ChildONEurope, participe au réseau des observatoires européens. Un chantier important est en cours, relatif au recensement des définitions et du nombre denfants maltraités dans la communauté européenne. � �� e ) La diffusion et la circulation des informations Dès la fin de lannée 2004, lONED a mis en place un site Internet . Ce site se doit de regrouper progressivement les études et recherches conduites par les départements, les associations, les universités, etc. mais aussi la synthèse des données chiffrées relatives à la maltraitance et enfin des informations sur les pratiques innovantes développées. ��� � LES DISPOSITIFS AU NIVEAU DE LA POLYNESIE FRANCAISE I - LA REGLEMENTATION I 1) Le statut juridique de la Polynésie française Il se trouve quaucune intervention législative na été établie en matière daide sociale à lenfance en Polynésie française, comme ce fut le cas en Métropole à travers notamment le code de laction sociale et des familles dans lequel ont été intégrés les dispositifs législatifs successifs pris au cours des siècles derniers (décret 1881, loi 1889, loi 1904, loi 1943 modifiée par décret en 1953 ) en faveur de lenfance en danger. Il fallait donc sinterroger si après les lois relatives à la décentralisation (1982 et 1983), la compétence de lEtat relative à laide sociale navait pas été dévolue au Pays. Ni la loi du 12 juillet 1977 relative à lorganisation de la Polynésie française, ni celle de 1996 relative à lautonomie interne, ne réserve laide sociale à lenfance à lEtat. Telle fut la conclusion du Conseil dEtat (Haute juridiction) dans un avis rendu le 4 février 1997 (Annexe 2). On peut y voir une volonté politique dinscrire dans le dispositif de la protection de lenfance, lesprit des réformes liées aux lois de décentralisation de 1983. Rien ne soppose donc à ce que les attributions du service daide sociale à lenfance (ASE) soient conférées au service ayant le même objet en Polynésie française à savoir le service des affaires sociales. Néanmoins, linsuffisance de textes réglementaires entraîne une imprécision des termes relatifs à la protection de lenfance en danger. En effet, les textes fondateurs du service des affaires sociales datent de 1963 et sont devenus largement obsolètes, (« lassistance aux enfants malheureux, abandonnés ou orphelins »). Ils révèlent une inadaptation à la réalité actuelle de la situation de lenfance en danger. La nouvelle loi statutaire de février 2004 est venue confirmer cette répartition (antérieure) des compétences entre lEtat et le Pays. Le principe de la compétence en matière daction sociale et des familles est dévolu au Pays (article 140 et alinéa 6) et toute partie réglementaire doit donc être prise par le Pays sous forme de Loi du Pays. I 2) Le système de protection de lenfance en danger Le dispositif français de protection de lenfance est un système fondé sur la distinction entre une protection judiciaire et une protection sociale (administrative). Cette dualité est un héritage des lois de décentralisation dont le principe est de transférer davantage de compétences aux collectivités locales. � �� a ) La protection judiciaire relève de la compétence de lEtat Le système français de protection judiciaire de la jeunesse sappuie sur la cohérence de textes en matière civile et pénale qui affirme pour tout mineur le droit à léducation et prévoit les mesures de protection dont la mise en application repose sur une juridiction et des services spécialisés. Institué par lordonnance de 1945 relative à lenfance délinquante, le juge des enfants (JE), magistrat du Tribunal de Grande Instance (TGI) est devenu compétent dans le cadre de la protection de lenfance et de ladolescence en danger par ordonnance du 23 décembre 1958. Sa fonction essentielle en matière civile est dordonner des mesures dassistance éducative qui relèvent des articles 375 et suivants du code civil. En Polynésie française, cette compétence issue du droit civil relève de lEtat et de ses services. b ) La protection administrative en Polynésie française La protection administrative de lenfant est assurée par les services du Pays, en premier lieu le service des affaires sociales (SAS). En application des textes qui lont créé et organisé, le service des affaires sociales est notamment chargé de mener conjointement ou isolément les diverses formes dactions sociales et particulièrement ; - laction en faveur de la jeunesse, lassistance aux enfants malheureux, abandonnés ou orphelins, aux pré-délinquants et délinquants - la protection maternelle et infantile On peut considérer que la mission daide et de protection en faveur de lenfance est confiée au SAS. En effet, la question de laccueil des enfants placés hors de leur domicile familial, ladoption et les aides sociales en matière de prévention sont des actions pour lesquelles des dispositifs réglementaires ont été arrêtés. Ainsi larrêté du conseil de gouvernement du 23 juin 1978 charge le service des affaires sociales du placement des enfant en nourrice ou en garde dans les familles daccueil. La décision du 27 janvier 1983 relative à la création dune section « aide à lenfance », chargée notamment de ladoption en Polynésie française, a été confirmée en 1997 par la Haute Juridiction. Des moyens financiers conséquents pour faire face aux besoins immédiats de laide sociale ont été octroyés à ce même service au moment de la mise en place de la Protection sociale généralisée en 1995. ��� � Outre la gestion technique des fonds daction sociale du Régime de Solidarité Territorial (devenu Régime de Solidarité de la Polynésie Française) et du Régime des Non Salariés (RNS), le financement des centres sociaux et médico-sociaux lui est aussi confié. Cest ainsi quà partir de 1996 une restructuration du SAS a été menée tant au niveau du redéploiement de ses moyens humains que de ses modes dinterventions. Sur le plan organisationnel, la division de la protection de lenfance et de la jeunesse est chargée, comme son nom lindique de la mise en uvre des orientations en matière de protection de lenfance et de la jeunesse dans les domaines suivants : - les signalements denfants en danger, - les mesures de protection administrative et judiciaire, - les placements denfants, - les adoptions, - les délégations dautorité parentale, - la désignation de ladministrateur ad hoc, - lagrément et le contrôle des crèches-garderies en partenariat avec le CCSPI (Centre de Consultations Spécialisées de Protection Infantile). Les circonscriptions daction sociale, entités décentralisées du service ont été créées pour apporter une réponse de proximité, et sont chargées de la mise en oeuvre de laction sociale générale. Outre les missions de protection de lenfance, elles sont chargées des missions de prévention et daide en faveur des familles, des personnes en difficulté, des personnes vulnérables. Il nexiste donc pas, à lheure actuelle, dorganisation identifiant un service spécialisé dont la mission principale est la protection de lenfance. Ce choix de ne pas identifier un service spécifique ASE au sein du SAS avait été justifié comme « une façon justement à pouvoir tirer ses ressources, ses dispositifs et son savoir-faire de la polyvalence de terrain quelle a assumé depuis de longue date, en soutien et en disponibilité aux familles » (conférence daction publique-novembre 2001 « Mineurs délinquants, mineurs en danger : quelles solutions ? ») Il avait été alors privilégié une organisation des circonscriptions daction sociale par niveau dintervention qui ne sest pas généralisée faute de moyens humains. Ces niveaux dintervention distinguaient un niveau 1 chargé des évaluations sociales entre autre des signalements, le niveau 2 du suivi familial et le niveau 3 était considéré comme spécifique car il se chargeait du suivi des mesures dassistance éducative, des familles daccueil et de ladoption. Par ailleurs, la politique du SAS était davantage orientée vers une perspective de développement économique et social pour lequel des actions de prévention de lexclusion et des actions de recherche de linsertion sociale et économique des personnes en difficulté ont été privilégiées. Faute de cadre formel dexercice des missions du SAS, ce mode organisationnel et fonctionnel a fait uniquement lobjet dune circulaire interne de fonctionnement en 1999. � �� Lamélioration du cadre réglementaire du service des affaires sociales apparaît plus que nécessaire et urgente. Depuis 1963, il na pas évolué et na pas pris en compte le transfert progressif des compétences au SAS, ainsi que les mutations intervenues dans la société depuis 40 ans. Il est vrai que dans la perspective de la politique de déconcentration administrative, entreprise par le Pays, le projet de réorganisation du SAS prévoit dinscrire plus clairement la mission de prévention et de protection de lenfance dans ses attributions. De plus, la nécessité de légiférer en matière de droit de la famille et daction sociale est depuis de longues années exprimée par les professionnels oeuvrant dans le domaine de lenfance et de la jeunesse. II - LA METHODOLOGIE II 1) Généralités Le statut dautonomie interne et dernièrement la loi organique de février 2004 sont venus confirmer la compétence du Pays en matière de protection de lenfance dont la mission a été dévolue au service des affaires sociales. La création en février 2004 au sein du Fare Tama Hau dun observatoire de lenfant en danger et de ladolescent en difficulté et dune ligne daccueil téléphonique est venue compléter le dispositif de protection de lenfance en assumant ces missions nouvelles que sont la surveillance (dépistage et alerte) et lobservation (centralisation et analyse des données). Pour sa première année dexistence, lobservatoire dans le cadre de ses missions a voulu établir dabord un bilan des données disponibles car il est apparu très rapidement hasardeux davancer des estimations chiffrées quant à lampleur et à lévolution du problème de lenfance maltraitée dans le Pays. Afin de mener à bien ses travaux, lobservatoire a mis en place un comité de réflexion multipartenarial. Les principales institutions de lEtat et du Pays ont été sollicitées afin de désigner un représentant comme membre de ce comité (Annexe 3). Le comité sest réuni en séance quatre fois durant lannée 2005. II 2) Présentation générale de létude Notre étude a donc poursuivi deux objectifs : faire le bilan des données disponibles dans le Pays concernant lenfance maltraitée, par extension lenfance en danger, et analyser les obstacles à la connaissance. Un questionnaire a été remis à chaque membre du comité de réflexion, à charge à chacun de le diffuser et de recueillir les données disponibles dans son institution . La synthèse et lanalyse des données recueillies ont été débattues au cours des réunions du comité de réflexion. Parallèlement, lobservatoire a mené une série de rencontres auprès des partenaires de terrain afin dexpliquer la démarche et les objectifs de létude (Annexe 4). ��� � II 3) Protocole de lenquête a) les courriers Lobjectif était de présenter lobservatoire et ses missions à lensemble des services et administrations et de les informer du lancement de létude. (Annexe 5). b) les questionnaires Différents questionnaires ont été élaborés selon linstitution destinataire ; pour tous, les années détudes 2002, 2003 et 2004 ont été retenues. Les définitions utilisées sont celles de lODAS, excepté pour la Justice (article 375 du code civil : « si la santé, la sécurité ou la moralité dun mineur non émancipé sont en danger , ou si les conditions de son éducation sont gravement compromises, des mesures dassistance éducative peuvent être ordonnées par justice » ). LODAS établit une distinction au sein des enfants en danger qui sont lensemble des enfants en risque et des enfants maltraités. « Un enfant maltraité est un enfant victime de violences physiques, cruauté mentale, abus sexuels, négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique. Un enfant en risque est celui dont les conditions dexistence risquent de mettre en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien mais qui nest pas pour autant maltraité ». b- 1 Le questionnaire à destination du procureur (Annexe 6) Les données recueillies auprès du procureur sarticulent autour des signalements denfants en danger reçus par le parquet à savoir : - selon leur provenance (SAS, saisie directe) ; - selon leur traitement (sans suite, saisine du juge des enfants, saisine du Juge dinstruction). b-2 Le questionnaire à destination du Juge des enfants (Annexe 7) Il a permis de recueillir les données relatives : - au nombre de mineurs en danger, pour lesquels le juge est saisi, selon lorigine des saisines ( le parquet, les saisines doffice, les parents, le mineur ) ; - au nombre de mesures prononcées en faveur des mineurs, selon le type de mesure. b-3 Le questionnaire à destination du SAS (Annexe 8) Le questionnaire visait à recueillir : - le nombre total denfants signalés au SAS selon le type de danger et lorigine du signalement ; - le nombre denfants maltraités selon la nature du mauvais traitement, le sexe et lâge ; - le nombre denfants en risque selon la nature du risque, le sexe et lâge ; � �� - le nombre denfants signalés selon le destinataire judiciaire (parquet ou juge des enfants). b-4 Le questionnaire à destination des autres institutions (Annexe 9) Ce questionnaire a été adressé aux professionnels dont le rôle est primordial dans le repérage denfants en danger de par leur mission respective (Santé, Education). Il sagissait aussi dappréhender le parcours du signalement. La première partie du questionnaire demandait dexposer sur papier libre, le type de procédure adopté face à un enfant en danger. De plus, devaient être précisés lémetteur et le destinataire du signalement. La seconde partie, après un rappel des définitions de lenfant en danger, visait à recueillir le nombre denfants en danger signalés par linstitution, selon le type de danger, le destinataire du signalement, le sexe et lâge de lenfant signalé. III - LES DONNÉES DISPONIBLES AUPRES DES SERVICES JUDICIAIRES Le Substitut chargé des mineurs joue un rôle essentiel dans la protection de lenfance en danger. Il constitue un pôle de centralisation des informations et des signalements et a en ce sens un rôle de filtre et dorientation. Le parquet est donc amené à recevoir des signalements directement des professionnels ou de particuliers. Par conséquent, ces informations échappent au service des affaires sociales. En fonction de la gravité, le procureur de la République décide de lopportunité de saisir le juge des enfants et/ou le juge dinstruction ou de classer le dossier sans suite. Le juge des enfants pourra prononcer un certain nombre de mesures dassistance éducative (aide éducative en milieu ouvert, placement hors du domicile parental). Le juge dinstruction sera saisi, dans le cadre dune poursuite au pénal, de faits délictueux ou criminels commis à lencontre des mineurs. Il apparaît donc essentiel de disposer au niveau du parquet, des données sur le nombre de signalements et de leur suite (sans suite ou transmission à une juridiction) ainsi que ces mêmes données au niveau des juges des enfants. En Polynésie française, les données disponibles ont été répertoriées selon lorganisation des services judiciaires qui comportent le Tribunal de Première Instance de Papeete (TPI) et deux sections détachées, lune à Uturoa (Iles Sous le Vent) et la seconde à Taiohae (Marquises). Les deux cabinets de juge des enfants basés au TPI de Papeete couvrent les Iles du Vent (Tahiti Moorea), larchipel des Tuamotu-Gambier, et larchipel des Australes. Quant aux sections détachées, un juge unique installé dans le chef-lieu de larchipel fait office de juge des enfants. ��� � III 1) Les signalements denfants en danger adressés au parquet En létat des chiffres disponibles, il apparaît quen 2003, 528 signalements (qui peuvent concerner un ou plusieurs enfants) relatifs à des situations dans lesquelles des mineurs étaient susceptibles de se trouver en danger ont été adressés au parquet de Papeete. En 2004, ce nombre sélève à 569. Ces signalements sont transmis par divers services tels que le service des affaires sociales, les services sociaux des hôpitaux, léducation nationale, la santé, les services de police et de gendarmerie A cet égard, il convient de souligner que les statistiques disponibles au parquet ne permettent pas, en létat, de distinguer lorigine du service qui effectue le signalement. En outre, il convient également dajouter à ces signalements les cas qui sont portés à la connaissance du parquet à loccasion denquêtes strictement pénales dans lesquelles apparaissent des situations denfants en danger (procédures dagressions sexuelles, dabandon de famille, de violence, ). Ces procédures, qui feront généralement lobjet dun traitement pénal (saisine de la juridiction dinstruction ou de jugement, du délégué du procureur, ), seront également transmises soit pour évaluation au service des affaires sociales, soit pour saisine au juge des enfants territorialement compétent si le danger est immédiatement avéré. Sur ce point relatif aux procédures pénales, lexamen des statistiques du parquet démontre quun certain nombre dinfractions est commis à lencontre des mineurs. Ainsi il peut être indiqué quau cours de lannée 2003, 513 faits de viols et agressions sexuelles ont été commis à lencontre de mineurs et 488 en 2004. Par ailleurs, on dénombre 33 procédures de mauvais traitements à lencontre de mineurs commis en 2003 et 40 en 2004. Sur lensemble des signalements denfants en danger transmis au parquet, un certain nombre est classé sans suite. Ces classements sans suite se justifient pour les raisons suivantes : absence de danger avéré après évaluation de la situation, notamment par le service des affaires sociales, suivi socio-médico-éducatif préférable sans saisine du juge des enfants, régularisation de la situation après mise en garde du mineur ou de ses parents (notamment dans les cas dabsentéisme scolaire), proximité de la majorité Ainsi, 152 procédures ont été classées sans suite en 2003 ( ce qui représente 29% des saisines du parquet ) et 185 lont été en 2004 (33%). � �� III 2) Les données disponibles par Juridiction Des mesures dassistance éducative sont ordonnées par le juge des enfants, aux termes des articles 375 et suivants du code civil, si la santé, la sécurité ou la moralité dun mineur sont en danger, ou si les conditions de son éducation sont gravement compromises. Le respect des convictions philosophiques et religieuses des parents et le recueil de leur adhésion à la mesure envisagée sont des principes auxquels le juge des enfants ne déroge pas malgré les pouvoirs importants dont il dispose dans le cadre de son intervention dans la sphère privée quest la famille. A ce titre, sa capacité dadaptabilité, de compréhension sont des atouts majeurs. En sefforçant de ne pas considérer les situations qui lui sont soumises avec les filtres de lecture de sa seule subjectivité et en prenant en compte les réalités et habitudes locales, il apprécie en premier lieu sil est valablement saisi de la situation dun mineur. Cest pourquoi, avant toute chose, il vérifie que lenfant est en danger ou que les conditions de son éducation sont gravement compromises. Ce critère dintervention du juge des enfants pourra ne pas être évalué de la même façon dune région à lautre et les conditions à partir desquelles un enfant est en danger pourront être appréciées différemment ; cependant, par delà les diverses situations et sous toutes les latitudes, le juge est compétent et se doit dintervenir lorsque les droits fondamentaux reconnus aux enfants et consacrés par des textes internationaux ne sont pas respectés. a ) Données des cabinets du juge des enfants du TPI de Papeete (Iles du Vent, archipel des Tuamotu-Gambier, archipel des Australes) Les données disponibles ne le sont que pour lannée 2004, date à compter de laquelle le recueil de données a été informatisé. a 1) Les saisines du juge des enfants (JE) 547 mineurs ont fait lobjet dune saisine du juge des enfants pour lannée 2004. On retrouve autant de garçons que de filles (268 contre 265, sur les 533 mineurs renseignés pour le sexe). � Lorigine des saisines du JE Le parquet est à lorigine de 81% des saisines des JE, les saisines doffice arrivant en deuxième position avec 13 % des saisines. ��� � répartition des saisines du JE selon leur origine 1% 5% 13% 81% Parquet saisine d'office père, mère, tuteur, et gardien autre Lorigine de la saisine selon lâge de lenfant ( 2004) parquet saisine d'office 130 153 109 39 12 443 21 22 14 11 1 69 � 6 ans 7 à 12 ans 13 à 15 ans 16 à 18 ans non renseigné total père, mère, tuteur, gardien 2 2 2 1 0 7 mineur autre total 0 0 0 0 0 0 8 8 5 7 0 28 161 185 130 58 13 547 Sources : TPI de Papeete répartition des saisines du JE selon l'âge de l'enfant 11% 2% 29% 24% <ou= 6 ans � 7 à 12 ans 13 à 15 ans 34% 16 à 18 ans non renseigné �� � Les saisines du JE par le parquet Sur les 443 mineurs pour lesquels le parquet saisit le JE, le milieu médical est à lorigine de 25% des informations au parquet, les services de Police et Gendarmerie pour 18%, le service des affaires sociales pour 14%. La rubrique « autre ou inconnue » concerne 145 enfants. Il peut sagir : - de courriers adressés au parquet par les parents, la famille ; - dinformations adressées au parquet par le Juge dinstruction lors dune procédure pénale qui relèvent la nécessité dune protection de la victime mineure (suite à une expertise psychologique, aux informations transmises par ladministrateur ad hoc, ) ; - de possibles erreurs de saisie. Répartition des saisines du JE par le Parquet selon leur origine 14% 33% 18% 25% SAS � Police, gendarmerie education 10% milieu médical autre ou inconnue La saisine doffice du JE 69 mineurs ont fait lobjet en 2004 dune saisine doffice par le JE. Lautosaisine du juge est une procédure judiciaire exceptionnelle. Le magistrat se saisit directement le plus souvent à la lecture de courriers transmis par des personnes privées de lentourage de lenfant, ou de services publics ou privés. Cependant ces informations nobligent aucunement le magistrat à sautosaisir. Il sagit là dun choix discrétionnaire que le Juge nest pas tenu de justifier ni de motiver à la différence des saisines par le parquet qui lobligent à une ouverture de dossier. Lorsquil se saisit directement, le magistrat rend obligatoirement une décision dassistance éducative soit en ordonnant une mesure soit en prononçant un non-lieu à assistance éducative. ��� � a 2) Les mesures judiciaires dassistance éducative Au 31 décembre 2004, 1 326 mineurs étaient suivis par le Tribunal pour enfants de Papeete : - 1 083 bénéficiaient dune mesure en cours de protection judiciaire - 206 de deux mesures en cours - 37 de trois, ou plus, mesures en cours Différents types de mesures peuvent être prononcés par le juge des enfants : enquête sociale, expertises et autres mesures dinvestigation, AEMO, placement. Entre le 1er janvier 2004 et le 31 décembre 2004, le Tribunal pour enfants de Papeete a prononcé 3 580 mesures ( il sagit là de mesures et non de mineurs) : - 1 154 nouvelles 813 renouvelées 1 613 en cours dexécution. Par ailleurs, durant cette même période, 454 mineurs ont fait lobjet dune fin de procédure. Types de mesures prononcées par le Tribunal pour enfants de Papeete. Année 2004 Mesures nouvelles Mesures renouvelées Mesures en cours Total Enquête sociale 96 9 33 138 Expertise et autres mesures dinvestigation 179 37 39 255 AEMO 523 418 843 1784 Placement 356 349 698 1403 Total des mesures 1154 813 1613 3580 Sources : TPI de Papeete b ) Données de la section détachée de Nuku-Hiva ( Marquises) Le recensement de 2002 a dénombré 3 734 mineurs résidant dans lArchipel des Marquises, soit 4% de lensemble de la population mineure de Polynésie française. Les données fournies ne paraissent pas refléter la réalité. Le faible nombre de signalements et de dossiers ouverts en assistance éducative (une trentaine), semble être en lien direct avec la situation dindigence dans laquelle se trouvent les services administratifs représentés dans larchipel des Marquises, et entre autres les travailleurs sociaux. � �� Lorigine des saisines du JE . Année 2002 à 2004 2002 2003 2004 Parquet 16 4 4 Saisine doffice 7 1 4 TOTAL 23 5 8 Sources : TPI section détachée de Nuku-Hiva unité : mineur Lorigine des saisines du parquet transmises au JE. Année 2002 à 2004 SAS Gendarmerie Milieu médical Education TOTAL 2002 9 5 2 2003 2004 4 16 4 1 1 2 4 Sources : TPI section détachée de Nuku-Hiva Unité : mineur Concernant la saisine doffice du Juge : - en 2002, pour les 7 mineurs qui ont fait lobjet dune saisine doffice, lorigine de linformation émanait du service des affaires sociales - en 2003, pour le seul mineur concerné, lorigine en était la Gendarmerie - en 2004, pour les quatre mineurs concernés, lorigine de linformation émanait du service des affaires sociales pour 2 mineurs, du milieu médical pour 1 mineur, et « autre » pour un mineur. c ) Absence de données pour la section détachée dUturoa (Iles sous le Vent) En labsence doutil informatique, la section détachée dUturoa na pu fournir de données chiffrées. La population mineure des Iles sous le vent (12 030 mineurs au recensement de 2002) représente 13% de lensemble de la population mineure de Polynésie française. ��� � III 3) Réflexions des professionnels Le très grand nombre de logements insalubres, la promiscuité dans laquelle vivent des familles souvent très nombreuses, des revenus parfois faibles voire inexistants, une consommation dalcool excessive sont autant de facteurs qui concourent à rendre particulièrement précaires les conditions de vie de très nombreuses familles du Pays. Elles sont évidemment de nature à porter préjudice gravement à la santé et à la sécurité des enfants ; ces facteurs de risque pour lenfant trouvent leur illustration concrète dans différents symptômes dont le juge des enfants est un témoin tristement privilégié. Même si les juges des enfants sont conduits déjà à ne pas se saisir de situations pourtant préoccupantes afin de pas surcharger davantage un service ( SAS) qui narrive pas à remplir en létat les missions qui lui sont confiées (faute deffectifs), les magistrats se refuseront toujours à recentrer leur action sur les seuls cas de maltraitance les plus graves pour adapter leur périmètre dintervention aux capacités très limitées daction du service de protection. Lenfant polynésien est en droit dattendre la même protection de la loi que tout autre enfant et lintervention du juge est parfois la dernière possibilité de le protéger. Lintervention du juge des enfants ne pourra être efficace que sil peut sappuyer sur un dispositif de protection opérant et présent. A ce titre, il déplore les lacunes juridiques (inexistence dun code de laction sociale et des familles), labsence dassociations (loi 1901) habilitées à exercer des mesures judiciaires dassistance éducative en milieu ouvert, lintervention concomitante des travailleurs sociaux en polyvalence et sur mandat judiciaire (source de confusion pour les familles). Et à linstar dautres départements de la métropole, la Polynésie française est mal dotée en ce qui concerne le traitement des mineurs souffrant de troubles psychiatriques. Le représentant du ministère public constate un certain nombre de difficultés persistantes dans la prise en charge des mineurs en danger, notamment linsuffisance du nombre des travailleurs sociaux pour faire face tant à limportance de la population mineure de la Polynésie que létendue du territoire dont le maillage en personnels sociaux est lacunaire. Cette situation est dautant plus préoccupante dans les archipels où le huis-clos familial pathogène dans lequel se trouve lenfant est renforcé par lisolement, le délai de réaction des services aux situations voire à la non intervention de quelques services que ce soit. Le traitement des situations des mineurs en danger nécessite la mise en uvre de suffisamment de moyens en personnel éducatif pour que les situations dénoncées fassent lobjet dun suivi efficace et pérenne. Il dénonce entre autre linsuffisance ou labsence de centres de placement immédiat ou foyers durgence susceptibles de recevoir les mineurs en danger accompagnés ou non dun de leurs parents. � �� IV - LES DONNÉES DISPONIBLES DU SERVICE DES AFFAIRES SOCIALES IV 1) Généralités Les données présentées ne reflètent que les situations denfants portées à la connaissance de la Division de la Protection de lenfance et de la Jeunesse. Il sagit de données relatives au suivi des situations tant dans le cadre dune mesure judiciaire que dun signalement ou dune information signalante. Le terme de signalement est utilisé dès linstant quil est porté à la connaissance de la Division des faits de risque ou de maltraitance dun enfant, quil y ait eu ou non une évaluation de la situation. Le service des affaires sociales est découpé en 9 circonscriptions daction sociale. Celles-ci assurent les actions de prévention et de protection de lenfance au niveau local. La Division protection de lenfance et de la jeunesse a pour principale fonction la gestion administrative et financière de lensemble des situations denfant sous mesure de protection (administrative ou judiciaire). Les informations signalantes et les signalements provenant des circonscriptions et destinés aux autorités judiciaires sont adressés à la Division qui se charge de leur transmission après validation. Les mesures administratives sont très minoritaires par rapport aux mesures des autorités judiciaires. La dualité du système de protection de lenfance mise en place dans les départements français après les lois de décentralisation est pour linstant à un stade embryonnaire en Polynésie française. De ce fait, lutilisation du signalement tel que définit par lODAS, comme indicateur de mesure du nombre denfant en danger nest pas applicable. Pour lheure, les signalements effectués par le SAS, le sont uniquement à destination des autorités judiciaires, et la mise en place dune protection administrative nest quasiment pas utilisée. Dans les rares cas de protection administrative, la procédure nest pas suffisamment clarifiée et se limite à des mesures de placements administratifs. Par contre, il peut être mis en place un suivi social de polyvalence à la suite dune information signalante relative à une situation denfant en risque. Il sagit alors dun accord tacite entre la famille et le travailleur social, ayant comme base une relation de confiance établie. Il nexiste, cependant, aucune donnée chiffrée sur le nombre denfants pouvant bénéficier dun tel accompagnement social au titre de la prévention (absence de lisibilité). On peut noter que la question du repérage des enfants en danger et dun réel dispositif dobservation des enfants en danger nest à lheure actuelle ni organisée et ni formalisée. Il nexiste aucun programme spécifique de saisie informatique, et il sagit en fait de la création dun tableau informatisé qui sert de recueil de données. ��� � Les chiffres présentés sont extraits des rapports dactivité du SAS. Cependant la forme rédactionnelle et de présentation des données est différente dune année sur lautre. IV 2) Les signalements Suite à la restructuration du SAS et la mise en place des divisions et des circonscriptions daction sociale, une comptabilisation parcellaire des signalement a été entreprise. Depuis 1997, la répartition selon lorigine des signalements, démontre la part non négligeable des saisines par le procureur. 1997 1998 1999 2000 2001 Saisines du procureur 201 340 246 282 175 Saisines du SAS SAS au parquet 34 28 45 55 54 109 108 145 152 146 Total 344 476 436 489 375 Sources : Service des affaires sociales Pour rappel historique, un SEAT ( Service Educatif Auprès du Tribunal) avait été mis en place à la demande du premier substitut chargé des mineurs en poste au TPI de Papeete en octobre 1993. Ce service répondait aux saisines du procureur en matière dinvestigations rapides tant dans le cadre pénal que civil. Ce service navait plus sa raison dêtre dans la mesure où la PELS (Permanence Educative et Liberté Surveillée) créée en juillet 1997 a en charge la mission de protection judiciaire en faveur des mineurs délinquants. Concernant les investigations demandées par le parquet en matière de protection de lenfance en danger, seul le SAS est saisi par lintermédiaire de sa division protection de lenfance et de la jeunesse ; ce qui a permis une centralisation des signalements. Sous le vocable « signalement » sont enregistrés autant les saisines du procureur, les demandes dinvestigations du juge des enfants, les rapports de signalements au parquet par le SAS et les information signalantes adressées à la Division de la protection de lenfance et de la Jeunesse par des services extérieurs, des particuliers Cependant ces données de signalements restent en deçà de la réalité. En effet, les circonscriptions daction sociale reçoivent directement des signalements qui ne seront pas transmis, donc non comptabilisés, à la Division. Lintitulé « SAS au parquet» concerne les signalements adressés au procureur après évaluation de la situation, faisant suite soit à une information en provenance dun tiers ou dun service, soit de révélation de faits au cours dun suivi familial. Par absence de structures et de services dinvestigation, le SAS est donc le seul service qui est amené à être saisi tant par le parquet que par le juge des enfants aux fins denquête sociale. � �� Remarques : Les changements de personnel intervenus au sein de la Division Protection de lEnfance et de la Jeunesse au cours de ces dernières années ont rendu difficile la continuité du recueil des données. Le questionnaire établi par lobservatoire na pu être renseigné en tant que tel. a ) Nombre denfants signalés à la Division, selon le sexe. Année 2001 à 2004 2001 : 375 enfants signalés (202 filles 173 garçons) 2002 : 445 enfants signalés (sexe non renseigné) 2003 : 448 enfants signalés (258 filles - 182 garçons - 8 non renseignés) 2004 : 483 enfants signalés ( 251 filles - 232 garçons ) Nombre d'enfants signalés à la Division, selon le sexe. Années 2001 à 2004. nombre d'enfants 600 500 400 300 200 100 0 1 2 Féminin 3 4 année nombre d'enfants signalés Masculin Le nombre denfants signalés a augmenté de 2001 à 2004, alors que la population mineure en Polynésie est stable (93 363 mineurs en 2002, 93 200 mineurs estimés au 01/01/05). Des hypothèses, non validées, peuvent être émises pour expliquer cette tendance : - efficacité accrue dans le repérage des situations denfant en danger augmentation effective du nombre denfants en danger Sur les trois années renseignées, les filles sont sur représentées. Elles représentent, en moyenne sur les trois années, 55% des cas denfants signalés, contre 49% dans la population mineure au recensement de 2002. ��� � b ) Nombre denfants signalés, selon le sexe et lâge. Années 2003 et 2004. En 2003, 8 cas denfants nont pu être renseignés ni pour lâge, ni pour le sexe. ANNEE 2003 0 3 ans 4 7 ans 8 11 ans 12 15 ans 16 ans et plus Total denfants signalés Féminin 43 33 45 90 47 258 Masculin 33 42 47 45 15 182 Total 76 75 92 135 62 440 Sources SAS Division protection de lenfance et de la jeunesse ANNEE 2004 0 à 2 ans 3 à 5 ans 6 à 10 ans 11 à 14 ans 15 à 17 ans 18 ans et plus Total denfants signalés Féminin 34 22 58 59 70 8 251 Masculin 40 29 49 71 38 5 232 Total 74 51 107 130 108 13 483 Sources SAS Division protection de lenfance et de la jeunesse Le recueil de données diffère dune année sur lautre concernant les classes dâge, ce qui rend difficile une ébauche danalyse. c ) Lorigine du signalement Ne sont disponibles que les données pour lannée 2004. La Santé et lEducation sont, de manière équivalente, à lorigine de plus de la moitié des enfants signalés (27% et 26% respectivement). Vient ensuite lentourage familial à lorigine de 20% des enfants signalés. � �� Origine du signalement. Année 2004 4% 2% 6% 5% 7% 27% 3% 20% 26% Santé Education entourage f amilial anonyme le mineur SAS saisine justice non renseigné gendarmerie d ) Répartition selon les motifs de signalements et par année de 2001 à 2004 Motifs de signalement Maltraitances physiques Conflits familiaux Abus sexuels Problèmes de comportement Carences en soins/éducation (lourdes) Problème de non suivi médical Problème de garde denfants Problèmes psychiatriques d1 des 2 parents Abandon denfants Absentéisme scolaire Autres motifs Prostitution infantile Non renseigné Total 2001 78 48 70 55 38 9 16 4 13 23 21 0 0 375 Sources SAS Division protection de lenfance et de la jeunesse 2002 73 31 68 70 47 15 19 23 22 34 43 0 0 445 2003 116 35 103 53 45 17 28 4 21 24 2 0 0 448 2004 89 84 74 69 60 24 12 20 15 23 9 3 1 483 unité : enfant Bien que les définitions des motifs ne soient pas rigoureusement établies, les maltraitances physiques représentent, en moyenne sur les quatre années considérées, le premier motif de signalement (20%), suivies des abus sexuels (18%). ��� � e ) Suites données aux signalements. Année 2004. Suites données Mesure judiciaire dont - AEMO - Placements directs - Placements au SAS En instance dévaluation Sans suite ou main levée Mesure administrative Non renseignés TOTAL Nombre denfants signalés 225 151 43 31 200 23 15 20 483 Sources SAS Division protection de lenfance et de la jeunesse Unité : enfant Pour un enfant signalé sur deux, a été ouverte une mesure judiciaire : AEMO dans 67% des cas, placement dans 33% des cas. Il est à remarquer que pour 41% des enfants signalés, la situation était en instance dévaluation. Ce nombre élevé de situations non évaluées amène à considérer linterprétation de ces données avec prudence. Suites données aux signalements. Année 2004. 4% en instance d'évaluation 41% classés sans suite mesures administratives 47% mesures judiciaires 3% 5% non renseigné Sur les 43 enfants en placement judiciaire direct, 32 lont été en famille daccueil tiers (74%) et 11 (26%) dans les foyers. � �� IV 3) Les mesures administratives Il sagit dinterventions administratives, (en amont des interventions judiciaires), dites préventives pour lesquelles un consentement parental est impératif. En Métropole ce type dintervention existe depuis le décret du 7 janvier 1959 relatif à la protection sociale de lenfance en danger et il est cadré par le Code de laction sociale et des familles qui définit une mission de soutien matériel, éducatif et psychologique, et une mission daide à domicile. Deux formes dactions sont prévues : - dune part, lintervention de professionnels de laction sociale auprès de lenfant et de sa famille, soit pour des aides matérielles (intervention dune travailleuse familiale ou intervention dune aide ménagère) soit pour une action éducative à domicile (service « daction éducative en milieu ouvert ») confiée à des éducateurs et des psychologues - dautre part, lattribution daides financières sous la forme soit de secours exceptionnels, soit dallocations mensuelles à titre définitif ou sous condition de remboursement, éventuellement délivrées en espèces. En Polynésie française, ces mesures administratives ont été mises en place à partir de 2000 et sont limitées à deux modes daction : Action Educative à Domicile (AED), communément appelée « AEMO administrative » et accueil provisoire du mineur. Les actions éducatives en milieu ouvert sont des interventions qui se veulent être un étayage de la responsabilité parentale. Il sagit de venir en aide à lenfant et à sa famille afin déviter laggravation dune situation familiale à risque et le placement de lenfant hors du domicile parental. Elles sont limitées à lintervention de travailleurs sociaux dans le cadre dun soutien éducatif à la famille (limite imposée par labsence dautres formes dactions). Pour laccueil provisoire ou placement administratif, il sagit de manière générale de demandes faites par la famille même au SAS afin que ce dernier accueille provisoirement leur enfant. Ces mesures administratives sont formalisées par un contrat signé entre les parents et le SAS pour une durée dun an, renouvelable. a ) Nombre denfants sous mesure administrative selon le type de mesures. Année 2001 à 2004 Action éducative en milieu ouvert administrative ou AED Placement administratif Nombre denfants sous mesure administrative 2001 2002 2003 2004 1 0 8 0 38 36 60 74 39 36 68 74 Source SAS Division protection de lenfance et de la Jeunesse ��� � Il serait intéressant de suivre dans lavenir, lévolution du nombre denfants sous mesures administratives. La mise en place de ces mesures étant trop récente pour dégager à lheure actuelle des tendances. b ) Nombre denfants sous mesure de placement administratif selon le type de placements. Année 2001 à 2004 Nombre d'enfants en placement administratif selon le type de placement. Année 2001 à 2004 nombre d'enfants 60 50 40 30 20 10 0 2001 2002 famille d'accueil agréée 2003 année famille d'accueil tiers 2004 institution Le mode de placement privilégié est le placement familial, en famille daccueil tiers. Il sagit dune famille avec laquelle lenfant a un lien ( de parenté, affectif, ..). Au delà de considération de garanties, de suivi éducatif de lenfant, cette préférence marquée est peut être en relation avec la représentation et la conception de la notion de famille élargie en Polynésie française. Toutefois, ce mode de placement en famille tiers peut apparaître aussi comme la seule possibilité de placement, faute de place en institution ou en famille daccueil agréée. IV 4) Les mesures de protection judiciaire Le service des affaires sociales est le seul service, en Polynésie française à mettre en exécution les mesures de protection prononcées par les autorités judiciaires . Y sont recensées les mesures judiciaires prononcées par les 3 juridictions (TPI de Papeete, sections détachées des Marquises, des Iles Sous le Vent). Il sagit donc du nombre total de mesures judiciaires pour lensemble de la Polynésie française. Une même mesure judiciaire peut concerner plusieurs enfants dune même fratrie. Cependant, lunité de recueil de données du SAS nest pas la mesure, mais bien lenfant. � �� Ainsi les données présentées concernent le nombre denfants sous mesure de protection judiciaire. a ) Nombre denfants sous mesure de protection judiciaire selon la compétence de juridiction. Année 2001 à 2004. 2001 2002 2003 2004 TPI de Papeete 1282 1383 Non renseigné 1584 ISLV 189 205 Non renseigné 129 Marquises 36 27 Non renseigné 21 Nombre total denfants 1507 1615 1709 1734 Source SAS division protection de lenfance et de la Jeunesse Unité : enfant b ) Nombre denfants sous mesure de protection judiciaire selon le type de mesures. Année 2001 à 2004. Nombre denfants sous AEMO Nombre denfants sous placement Nombre denfants pour lesquels les mesures nont pu être exécutées Nombre total denfants 2001 2002 2003 2004 840 878 955 933 667 737 721 801 33 1507 1615 1709 1734 Source SAS division protection de lenfance et de la Jeunesse Pour les quatre années considérées, la répartition entre les enfants sous mesure dAEMO et les enfants sous placement est stable. En moyenne sur les quatre années, les enfants sous mesure dAEMO représentent 55% des enfants sous mesures judiciaires, contre 45% pour les enfants sous placement. c ) Nombre denfants sous mesure de placement judiciaire selon le type de placements. Années 2001 à 2004. Famille daccueil agréée Famille daccueil tiers Institution Nombre denfants sous placement judiciaire 2001 188 293 186 2002 223 299 215 2003 179 333 209 2004 184 407 210 667 737 721 801 Source SAS division protection de lenfance et de la Jeunesse. ��� � Evolution des modes de placements judiciaires nombre d'enfants 500 400 300 200 100 0 2001 2002 2003 2004 année famille d'accueil agréée famille d'accueil tiers institution IV 5) Synthèse a ) Nombre total denfants sous mesures de protection de lenfance (administrative et judiciaire) selon le type de mesures. Année 2001 à 2004 Si 1 546 mineurs bénéficiaient en 2001 dune mesure de protection de lenfance, on en recensait 262 de plus en 2004. Lévolution entre 2001 et 2003 avec une centaine de mineurs supplémentaire chaque année sous mesure de protection, ne se retrouve pas entre 2003 et 2004 (+31). Il sera intéressant de suivre cette évolution dans les années à venir. Enfants sous placements Enfants ouvert maintenus en milieu 2001 2002 2003 2004 705 773 781 875 841 878 963 933 Mesures non exécutées Nombre total denfants sous mesures de protection 33 1546 1651 1777 1808 Pour les quatre années considérées, la répartition entre enfants placés et enfants maintenus à domicile est stable. � �� En moyenne sur les quatre ans, les mineurs maintenus à domicile représentent 54% des mineurs sous mesures de protection de lenfance, contre 46% pour les mineurs placés. b ) Nombre total denfants placés selon le type de placements. Année 2001 à 2004. Evolution des modes de placements 500 nombre d'enfant 450 400 350 300 250 200 150 100 2001 2002 2003 2004 années Famille d'accueil agréée Famille d'accueil tiers Institution Le nombre denfants placés chaque année en institution est stable : 215 enfants en moyenne par an, pour les quatre années considérées. Cette stabilité ne semble traduire que la saturation des établissements sociaux de protection de lenfance dont la capacité totale daccueil est de 213 places (donnée fournie par le SAS). c ) Le coût financier du placement Le placement institutionnel représente un coût annuel de 460 millions CFP, avec une capacité totale daccueil de 213 places, réparties sur 9 établissements sociaux de la protection de lenfance. La prise en charge en famille daccueil (agréée et tiers) représentait 171 millions de FCP en 2001 avec 509 enfants placés, contre 165,5 millions de FCP en 2004 avec 655 enfants placés. En dehors de toute considération de la qualité de la prise en charge de lenfant placé, le placement en institution est le plus onéreux, le placement en famille daccueil tiers étant le plus économique. ��� � IV 6) Conclusion En 2002, 1651 mineurs bénéficiaient dune mesure de protection de lenfance, soit 1,77% de lensemble de la population mineure de Polynésie française (93 363 mineurs au recensement 2002). Ce taux augmente de manière significative entre 2002 et 2004 (p<0,01), avec 1808 mineurs sous mesure de protection de lenfance en 2004, soit 1,94% de lensemble de la population mineure de Polynésie française (93 200 mineurs estimés par lISPF au 31-122004) V - LES AUTRES SOURCES DE DONNÉES Il nous est apparu intéressant dinterroger les services qui jouent un rôle important dans le déclenchement dune procédure de signalement ou qui effectuent eux-même ce signalement, même si ces services nont pas vocation à centraliser les signalements, ni à assurer la mission de protection de lenfance. Il sagit principalement des services de lEducation et des services de la Santé. Les forces de gendarmerie et de police sont confrontées aux violences extrêmes dont sont victimes les mineurs dans le cadre des procédures pénales. Connaître la part relative à la violence touchant à lintégrité physique du mineur permet de donner une image des violences subies bien quelles ne rentrent pas dans le cadre de la définition de lenfant en danger définie par le code civil (article 375 et suivants). La représentation par ladministrateur ad hoc des mineurs victimes dans le cadre de la défense de ses intérêts quand ils sont en opposition avec ceux de ses parents, donne un aperçu des situations denfants victimes pour lesquelles les auteurs sont poursuivis au pénal. Quant au dispositif des centres socio-éducatifs sur lequel sappuie tant le juge des enfants que le SAS dans le cadre de la mission de protection de lenfant en danger, sa présentation a davantage valeur de connaissance du public accueilli. V 1) Les services de lEducation a ) La Direction des Enseignements Secondaires (DES) a 1 Généralités A la rentrée 2003-2004, la Polynésie comptait 38 établissements publics secondaires ( 28 collèges et GOD, 10 lycées). � �� � La population scolaire et le nombre dassistantes sociales (AS) scolaires 2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre Nombre délèves dAS délèves dAS délèves dAS délèves dAS Collèges et 15 762 6 GOD Lycées 9 409 3 TOTAL 25 171 9 Nombre moyens 2 797 délèves par AS 15 834 7 15 674 8 15 430 8 9 721 25 555 4 11 9 987 25 661 4 12 10 236 25 666 4 12 2 323 2 138 2 139 Données : Direction des Enseignements Secondaires � Les établissements ayant répondu au questionnaire 22 établissements (17 collèges et 5 lycées) ont renvoyé le questionnaire, soit 58% des établissements. Population scolaire de ces 22 établissements : - 2001- 2002 : 15 269 élèves (61% du nombre total délèves), dont 10 387 collégiens (66% des collégiens) et 4 882 lycéens (52% des lycéens) - 2002-2003 : 15 499 élèves (61% du nombre total délèves), dont 10 360 collégiens (65% des collégiens) et 5 139 lycéens (53% des lycéens) - 2003-2004 : 15 454 élèves (60% du nombre total délèves), dont 10 286 collégiens (66% des collégiens) et 5 168 lycéens (52% des lycéens). Distribution par archipel des établissements ayant répondu au questionnaire : - 11 aux Iles du Vent (sur un total de 21) 5 aux Iles Sous le Vent (sur un total de 7) 3 aux Tuamotu-Gambier (sur un total de 4) 3 aux Marquises (sur un total de 3) 0 aux Australes (sur un total de 3) a 2 Les élèves en danger signalés par les établissements scolaires Certains établissements disposent dun recueil de données permettant de dénombrer le nombre délèves signalés pour les 3 années considérées, dautres nont des données disponibles que pour une ou deux années, et enfin certains établissements nont aucune donnée disponible. ��� � � Population scolaire pour laquelle des données sont disponibles 2001-2002 : 6 943 élèves, soit 28% de la population scolaire totale - 6 517 collégiens , soit 41 % de la population totale des collèges et GOD 426 lycéens , soit 5% de la population totale des lycées 2002-2003 : 7 293 élèves, soit 29% de la population scolaire totale - 6 598 collégiens, soit 42% de la population totale des collèges et GOD 695 lycéens, soit 7 % de la population totale des lycée 2003-2004 : 9 167 élèves, soit 36 % de la population scolaire totale - 6 897 collégiens, soit 44% de la population totale des collèges et GOP 2 270 lycéens, soit 23% de la population totale des lycées � nombre délèves en danger signalés selon le type de danger et le destinataire du signalement Service des affaires Parquet Juge des enfants TOTAL sociales 01/02 02/03 03/04 01/02 02/03 03/04 01/02 02/03 03/04 01/02 02/03 03/04 Nombre denfants 27 signalés dont : 26 -en risque 1 -maltraités Nombre total délèves 64 75 67 30 44 2 2 3 61 3 70 5 49 18 21 9 31 13 0 2 1 1 0 3 96 96 122 101 83 75 21 13 21 6 943 7 293 9 167 La fréquence des élèves identifiés en danger par léducation nest pas différente pour les 3 années scolaires considérées : 13 élèves sur 1 000 ont été signalés chaque année. Durant ces 3 années scolaires, un total de 314 élèves en danger ont été signalés : 259 en risque (82%) et 55 pour maltraitance (18%). Parmi ces 314 élèves, il se peut quil existe des doublons : un même élève ayant pu être signalé plusieurs années ; ces doublons ne sont pas, à lheure actuelle, identifiables. � �� répartition de l'ensemble des élèves signalés selon la nature du danger 18% 82% enfant en risque enfant maltraités Quand lélève est identifié en risque, le destinataire principal du signalement est le service des affaires sociales (61% des signalements délèves en risque), lorsquil est identifié comme maltraité , le parquet devient le destinataire principal du signalement (73% des signalements délèves maltraités). � Typologie du danger par âge et par sexe Sur les 314 élèves signalés pendant ces 3 années scolaires, seuls 240 ont pu être renseignés quand à leur âge et sexe en fonction du danger, soit 76 % des élèves signalés. Sur ces 240 élèves, 196 ont été signalés en risque (82%) et 44 signalés pour maltraitance (18%). Garçons 10-14 ans 15-19 ans Filles 10-14 ans 15-19 ans Total G+F Enfants en risque Enfants maltraités Enfants en danger 01/02 02/03 03/04 01/02 02/03 03/04 01/02 02/03 03/04 5 6 3 37 34 32 40 42 35 34 4 26 31 4 2 30 27 24 1 9 9 8 2 1 7 7 8 10 5 15 32 35 26 41 40 42 2 27 30 26 4 12 24 26 15 16 8 14 10 1 3 8 9 11 58 69 69 18 11 15 76 80 84 196 44 240 Parmi ces 240 élèves, on retrouve autant de garçons que de filles (117 contre 123). En raison du recrutement largement majoritaire des collèges, la classe dâge la plus représentée est celle des 10-14 ans. ��� � Les élèves maltraités sont majoritairement des filles (68%), quant aux élèves en risque 53% sont des garçons contre 47% de filles. Sur les 44 élèves signalés pour maltraitance, 32 ont pu être renseignés sur le type de mauvais traitements. Nature de la maltraitance selon le sexe et lâge Abus sexuels 3 3 0 21 13 8 24 Garçons - 10-14 ans - 15-19 ans Filles - 10-14 ans - 15-19 ans TOTAL Violence physique 3 3 0 3 1 2 6 Négligence lourde 2 1 1 0 TOTAL 8 7 1 24 14 10 32 2 Les abus sexuels sont la première cause de signalement pour maltraitance : ils représentent les trois quarts des motifs de signalements. Sur les 196 élèves signalés en risque, 94 ont pu être renseignés sur le type de risque�� Nature du risque selon le sexe et lâge Education Garçons - 10-14 ans - 15-19 ans Filles - 10-14 ans - 15-19 ans TOTAL 27 22 5 30 24 6 57 Santé Sécurité psychologique 4 10 4 4 0 6 10 9 4 7 6 2 19 14 Entretien Moralité 1 1 0 1 1 0 2 1 1 0 1 1 0 2 TOTAL 43 32 11 51 37 14 94 Le risque éducatif est le premier motif de signalement (61%), et ce aussi bien chez les garçons que chez les filles. � �� Nature du risque chez les élèves signalés en risque 15% 2% 2% 20% Education 61% Santé psychologique sécurité entretien moralité b ) Les établissements secondaires privés Cinq établissements privés du secondaire ont renvoyé le questionnaire : 2 lycées et 3 collèges. Deux établissements, un lycée et un collège sont en mesure de chiffrer le nombre délèves signalés : � Population scolaire 2001-2002 de ces deux établissements : 1 100 élèves 10 élèves signalés, dont 5 en risque et 5 pour maltraitance � Population scolaire 2002-2003 de ces deux établissements : 1 131 élèves 9 élèves signalés, dont 9 en risque � Population scolaire 2003-2004 de ces deux établissements : 1 153 élèves 9 élèves signalés, dont 4 en risque et 5 pour maltraitance Il ny a pas de différence significative quant à la fréquence des élèves identifiés en danger par les établissements secondaires du public ou du privé pour les 3 années scolaires considérées. c ) La Direction des Enseignements Primaires (DEP) Il nexiste pas de recueil de données concernant les signalements délèves en danger dans les écoles maternelles, primaires et CJA. d ) Les établissements primaires privés Sept écoles privées ont renvoyé le questionnaire. ��� � Trois écoles sont en mesure de chiffrer le nombre délèves signalés : � Population scolaire 2001-2002 de ces trois établissements : 1 374 élèves 2 élèves signalés, dont 2 en risque � Population scolaire 2002-2003 de ces trois établissements : 1 329 élèves 6 élèves signalés, dont 2 en risque et 4 pour maltraitance � Population scolaire 2003-2004 de ces trois établissements : 1 327 élèves 6 élèves signalés, dont 2 en risque et 4 pour maltraitance��� � V 2) Les services de la Santé a ) La Direction de la Santé Les structures de la Direction de la Santé ont renvoyé 12 questionnaires. � Les Centres de Consultations Spécialisées (CCS) Les quatre CCS ont répondu à lenquête : Protection Infantile (CCSPI), Hygiène et Santé Scolaire (CCSHSS), Hygiène Mentale Infanto-Juvénile (CCSHMIJ), Alcoologie et Toxicomanie (CCSAT). Seul le CCSPI est en mesure de fournir des données chiffrées, à savoir , le nombre denfants signalés chaque année pour maltraitance aux autorités judiciaires. Il ne dispose pas de recueil de données (par absence dinformatisation) permettant de classifier cette maltraitance, ni de dénombrer les signalements denfants en risque ou les signalements pour maltraitance dont le destinataire ne serait pas les autorités judiciaires. Sur les 6 700 enfants suivis annuellement par le CCSPI : - 7 ont été signalés aux autorités judiciaires en 2002, pour maltraitance - 6 en 2003 - 12 en 2004. Quant aux autres centres de consultations spécialisées, il nexiste à lheure actuelle aucune organisation informatisée de recueil de données relative à lenfance en danger. � Les Iles Sous Le Vent Trois structures de santé des Iles sous le Vent ont répondu au questionnaire de lenquête. Le Service de Pédiatrie de lhôpital dUturoa a signalé 21 enfants en danger entre 2002 et 2004, sur 1 356 enfants hospitalisés dans le service pendant ces 3 années. � �� Sur ces 21 enfants en danger, 13 ont été signalés en risque et 8 pour maltraitance. * enfants signalés en risque : 7 garçons et 6 filles 10 enfants sur 13 sont âgés de moins de 5 ans. La nature du risque la plus fréquente est la « santé physique » (7 enfants) * enfants signalés pour maltraitance : 5 garçons et 3 filles Il nest pas relevé de prépondérance dune classe dâge. Sur les 8 enfants signalés, 4 enfants le sont pour violences physiques, 3 pour abus sexuels et 1 pour négligences lourdes. � Les autres structures de la Direction de la Santé Cinq autres structures de la Direction de la Santé ont répondu au questionnaire mais ne disposent pas de recueil de données concernant les signalements des enfants en danger. b ) Le Centre Hospitalier de la Polynésie française (CHPF) b 1 Introduction Pour toute hospitalisation au CHPF, un diagnostic principal est établi qui est codé selon la nomenclature en vigueur. Concernant le diagnostic denfant maltraité, seules 2 cotations existent : - T741 pour la maltraitance physique T742 pour la maltraitance sexuelle Les autres types de maltraitance, négligences lourdes et cruauté mentale, ne font pas lobjet de cotation en tant que diagnostic principal. Par ailleurs, nest pas utilisée de cotation spécifique pour le diagnostic denfant en risque. b 2 Résultats du questionnaire Une trentaine denfants, pour lesquels le diagnostic principal posé est celui de maltraitance (physique ou sexuelle), sont hospitalisés chaque année dans le service de pédiatrie du CHPF. ��� � Il sagit denfants ayant moins de 16 ans lors de leur hospitalisation dans ce service . � Résultats détaillés par année 2004, 2003, 2002 2004 : 31 enfants < 16 ans Sur les 31 enfants hospitalisés, 23 sont des filles (13 maltraitances physiques et 10 maltraitances sexuelles) et 8 des garçons (5 maltraitances physiques et 3 maltraitances sexuelles). Lâge moyen des enfants est de 7 ans ½ ( sans différence selon le sexe) Lâge moyen des enfants maltraités physiquement est de 8 ans, il est de 7 ans pour les enfants maltraités sexuellement. 2003 : 30 enfants < 16 ans Les filles sont encore majoritairement représentées avec 20 filles hospitalisées (11 maltraitances physiques 9 maltraitances sexuelles) contre 10 garçons (5 maltraitances physiques 5 maltraitances sexuelles). Lâge moyen des enfants est de 10 ans (10 ans ½ pour les filles et 9 ans pour les garçons). Lâge des enfants ne diffère pas selon le type de maltraitance (10 ans pour la maltraitance physique 10 ans ½ pour la maltraitance sexuelle). 2002 : 29 enfants < 16 ans En 2002, 16 filles ont été hospitalisées (10 maltraitances physiques 6 maltraitances sexuelles) et 13 garçons (11 maltraitances physiques et 2 maltraitances sexuelles). Lâge moyen des enfants est de 7 ans ½ ( 8 ans pour les filles, 7 ans pour les garçons). Il est de 8 ans pour les enfants maltraités physiquement et de 7 ans pour les enfants maltraités sexuellement. � Résultats globaux pour les 3 années Entre 2002 et 2004, 90 enfants ont été hospitalisés pour maltraitance physique ou sexuelle dans le service de pédiatrie. � Selon le type de maltraitance Les mauvais traitements physiques sont à lorigine de 61% des hospitalisations, contre 39% pour les maltraitances sexuelles. � �� enfants hospitalisés selon le type de maltraitance, entre 2002 et 2004 39% 61% Physique sexuelle Parmi les enfants victimes de mauvais traitements physiques, 61 % sont des filles ; elles représentent 73,5 % des victimes quant aux mauvais traitements sexuels. Lâge moyen des enfants est le même, 8 ans ½, quel que soit le type de maltraitance. � Selon le sexe Les filles sont invariablement les plus touchées : elles totalisent 66 % des hospitalisations pour maltraitance. Il nexiste pas de différence significative dans la répartition des types de maltraitance selon le sexe de la victime (fille : 58% de maltraitance physique - 42 % de maltraitance sexuelle garçon : 68 % de maltraitance physique 32 % de maltraitance sexuelle). Les filles hospitalisées sont significativement plus âgées que les garçons (9 ans contre 7 ans). � Type de maltraitance Physique Sexuelle Nombre total denfants Selon lâge <5 6 3 Garçons 5-9 10-14 9 5 5 1 9 14 6 >14 1 1 <5 9 1 Filles 5-9 10-14 6 11 15 8 2 10 21 19 >14 8 1 TOTAL 9 Il nest pas possible détablir des comparaisons en raison des trop faibles effectifs. Lâge moyen chez les garçons hospitalisés est de 7 ans (7ans pour maltraitance physique, 7 ans ½ pour maltraitance sexuelle). Chez les filles , il est de 9 ans (9 ans pour maltraitance physique, 8 ans1/2 pour maltraitance sexuelle). ��� � 55 35 90 Il est à remarquer, que la seule classe dâge où la maltraitance sexuelle est prédominante sur la maltraitance physique, se retrouve chez les filles âgées de 5-9 ans. nombre d'enfants hospitalisés répartition des mauvais traitements selon la classe d'âge et selon le sexe, entre 2002 et 2004 16 14 12 10 8 6 4 2 0 physique sexuelle M < 5ans F M F 5-9 ans M F 10-14 ans M F > 14 ans classe d'âge et sexe b 3 Létude des dossiers des enfants hospitalisés pour maltraitance � Introduction Afin daffiner les résultats issus du questionnaire, une étude de dossier des enfants hospitalisés pour maltraitance entre 2002 et 2004 au CHT a été réalisée. Cette analyse vise à mieux connaître lenfant victime et son environnement familial , lauteur des mauvais traitements, les suites données au décours de lhospitalisation. Sur les 90 enfants hospitalisés entre 2002 et 2004, 61 dossiers ont pu être analysés : il sagit des dossiers disponibles au moment de létude dans le service des archives du CHPF. � � L’enfant victime Lenfant victime, selon lâge, le sexe et le type de mauvais traitements La maltraitance physique concerne 59 % des dossiers, contre 41% pour la maltraitance sexuelle. Parmi les enfants victimes de mauvais traitements physiques, 53% sont des filles, elles représentent 72% des victimes quant aux mauvais traitements sexuels. Lâge moyen des enfants est le même, 8 ans ½ quel que soit le type de maltraitance. La victime est de sexe féminin dans 61 % des dossiers, avec un âge moyen de 9ans ½ . Elles sont victimes de maltraitance physique dans 51 % des cas, contre 49 % de maltraitance sexuelle. Chez les garçons, lâge moyen est de 6 ans ½ ; ils sont victimes de maltraitance physique dans 71 % des cas, contre 29 % de maltraitance sexuelle. � �� � La scolarité Sur les 61 dossiers, 3 ne sont pas renseignés quant à la scolarité de lenfant. - 7 enfants ne sont pas scolarisés car âgés de moins de 3 ans - 2 enfants handicapés sont pris en charge par des centres spécialisés - 11 enfants sont scolarisés en classes de maternelle, un seul présente un retard scolaire (1 année) - 25 enfants sont en classes de primaire : 10 ne présentent pas de retard scolaire, 11 enfants ont un retard dune année, et 4 enfants ont un retard plus important (3 enfants ont 2 années de retard, un enfant est scolarisé en CJA) - 13 enfants sont dans lenseignement secondaire : 3 nont pas de retard scolaire, 6 enfants ont un retard dune année, et 4 enfants ont un retard plus important (1 enfant a 2 années de retard, un est scolarisé en CETAD, un est scolarisé en classe ateliers, un est scolarisé en MFR) Au total, sur les 49 enfants scolarisés , moins de la moitié (47 %) a un cursus scolaire sans retard (il ny a pas de différence significative selon le sexe de lenfant). Si lon restreint lobservation aux 38 enfants scolarisés en primaire et secondaire, seul un tiers ne présente pas de retard scolaire (pas de différence significative selon le sexe). Il serait intéressant de comparer le retard scolaire des enfants hospitalisés pour maltraitance avec le retard scolaire présenté par lensemble des enfants hospitalisés en pédiatrie pour un autre diagnostic, afin dobserver sil existe une différence entre ces deux populations. � L’environnement familial de l’enfant � Avec qui vit lenfant La moitié des enfants de létude vit avec leurs deux parents biologiques au moment de lhospitalisation.� Effectif Pourcentage Lenfant vit avec : ses 2 parents biologiques 30 49,2 % son père biologique 9 14,8 % sa mère biologique 5 8,2 % ses parents faaamu 5 8,2 % un autre membre de la 7 11,5 % famille* sa famille daccueil 3 4,9 % son concubin 1 1,6 % autre** 1 1,6 % TOTAL 61 100 % ��autres membres de la famille : 4 chez les grands-parents, 2 chez une tante, 1 chez une sur aînée ** autre : 1 chez son instituteur � ��� � Larchipel de résidence de lenfant 85 % des enfants ont leur résidence principale aux Iles du Vent. - Iles du Vent : 52 enfants (48 à Tahiti, 4 à Moorea-Maiao) - Iles sous le Vent : 3 enfants - Tuamotu-Gambier : 3 enfants - Marquises : 2 enfants - Australes : 1 enfant � Lactivité des parents et le régime daffiliation de lenfant Sur les 61 enfants , 28 sont affiliés au régime salarié (régime général des salariés ou sécurité sociale), 7 sont au RST. Pour les 26 enfants restants, le régime daffiliation nest pas précisé ; parmi ses 26 enfants, 13 vivent au moins avec lun des parents biologiques, les 13 autres vivent en dehors du foyer parental biologique. Lactivité professionnelle des parents biologiques au moment de lhospitalisation : - les 2 parents travaillent : 14 - le père travaille : 18 - la mère travaille : 7 - les deux parents ne travaillent pas : 4 - non renseigné : 18 � Les mauvais traitements � Le lieu des mauvais traitements Les mauvais traitements sont principalement commis par la famille proche. Effectif Pourcentage Famille proche 35 57,4 % Entourage 20 32,8 % Professionnel 2 3,3 % Personne non connue 1 1,6 % Non renseigné 3 4,9 % TOTAL 61 100 % Nomenclature : Famille proche = frère, sur, mère (y compris faaamu) , père (y compris faaamu), belle mère concubine, beau père concubin, grand parent maternel, grand parent paternel. Entourage : membre de la famille autre que famille proche, ami de la famille, camarade, parent dun camarade, voisin, petit ami. Professionnels : médecin de famille, psychiatre, psychologue, personnel scolaire, travailleur social, famille daccueil, professionnels centre de loisirs, professionnels hôpital, gardien, magistrat-police-gendarmerie, membre association, élu. Si la famille proche est lauteur de la majorité des maltraitances physiques (86 %), lentourage est responsable de la plupart des maltraitances sexuelles (68 %). � �� Famille proche Entourage Professionnel Personne non connue Non renseigné TOTAL � Maltraitance physique 31 3 2 0 0 36 Maltraitance sexuelle 4 17 0 1 3 25 Lauteur des mauvais traitements Les auteurs sont principalement de sexe masculin (75 %). Maltraitance Maltraitance TOTAL physique sexuelle Masculin 20 25 45 Féminin 12 12 Masculin et 2 2 féminin* Non renseigné 2 2 TOTAL 36 25 61 * exemple : père et mère auteurs de la maltraitance motivant lhospitalisation � La qualité de lauteur des mauvais traitements - la maltraitance sexuelle Les auteurs de maltraitance sexuelle sont uniquement de sexe masculin. Dans la famille proche (4) : père (2), beau-père (1), frère (1) Dans l’entourage (17) : homme (5) ( cousin, oncle, ami ) vivant au même domicile que la victime (5), camarade (3), voisin (3), ami de la famille (2) ne vivant pas au même domicile que la victime , membre de la famille autre que famille proche (2) ne vivant pas au même domicile que la famille, prostitution (2). Un seul homme est inconnu de la victime et de ses parents. - la maltraitance physique Le père occupe le premier rang pour la maltraitance physique. Dans la famille proche (31) : père (19), mère (4), belle-mère (3), deux parents (2), grand-mère (1), concubin chez qui vit la victime (1), non déterminé au sein de la famille (1) Dans l’entourage (3) : tante vivant au même domicile que la victime (2), patronne dun des parents (1) Parmi les professionnels (2) : famille daccueil (1), nounou (1). � Les mesures prises au décours de lhospitalisation Sur les 61 dossiers médicaux de létude , 25 ne sont pas renseignés de manière précise sur les mesures de protection prises concernant lenfant hospitalisé (ces données figurent dans les dossiers du service social du CHPF). ��� � Sur les 36 dossiers restants : o 15 enfants rentrent à leur domicile ( pour 8 enfants , lauteur présumé ne réside pas à ce domicile ; pour 7 enfants, lauteur présumé réside à ce domicile). Nous navons pas de notion si ces enfants sont sous mesure ou non dAEMO. o 21 enfants ont été confiés par mandat judiciaire : - au service des affaires sociales : 10 enfants sortent de lhôpital pour vivre dans un foyer et 1 enfant dans une famille daccueil, 3 ne sont pas renseignés - 7 enfants sont placés chez un tiers digne de confiance (le plus souvent, un membre de la famille). c ) Le service social du CHPF En milieu hospitalier, la première évaluation est lexamen médical de lenfant. En cas de suspicion de maltraitance ou de maltraitance avérée, le médecin rédige un rapport médical quil adresse aux autorités judiciaires. Par ailleurs, la situation de lenfant est signalée à lassistante sociale qui rencontre alors lenfant et ses parents afin dévaluer la situation et deffectuer à son tour une note écrite de signalement au substitut du procureur. La saisine des autorités judiciaires est le mode de signalement privilégié lorsquil y a « un danger avéré , un caractère vital en jeu, des signes objectifs ». Par ailleurs, il est relevé par le service, la difficulté de définir « les situations en risque » qui, dans la pratique, se traduisent par un signalement à la justice sur la notion de facteurs de risque présentés par lenvironnement familial (« violences conjugales, dysfonctionnement pouvant mettre en échec la prise en charge de lenfant »). En 2003, léquipe du service social du CHPF a entrepris 144 interventions auprès denfants. 62 enfants ont fait lobjet dun signalement (53 au parquet, 7 au service des affaires sociales et 2 au juge des enfants). Pour 2004, 168 interventions auprès denfants ont abouti au signalement de 71 enfants (55 au parquet, 14 au SAS et 2 au juge des enfants). V 3) Les foyers daccueil et dhébergement socio-éducatifs a ) Présentation du dispositif des centres socio-éducatifs Hormis la population présentant un handicap, seule bénéficiaire de laction sociale pour laquelle des textes spécifiques ont construit un cadre de prise en charge, la population en difficultés sociales, dont lenfant en danger, ne dispose daucune réglementation spécifique en matière de prise en charge socio-éducative. La réglementation du Pays, moins développée que son équivalente en Métropole, na légiféré que partiellement en ce qui concerne les établissements existants. Lensemble du dispositif daccueil socio-éducatif est de statut de droit privé et relève dassociations dont certaines démanation dorganisations confessionnelles. � �� Léglise catholique est lopérateur direct du Bon Pasteur, de Te Aratia, et du Centre dAccueil de lEnfance, tandis que léglise évangélique est pour sa part, lopérateur de Uruai a Tama. Certaines associations ont été historiquement « utilisées » par le service des affaires sociales qui mettait à leur disposition ses moyens et ses agents afin de pallier à la carence en structures daccueil. La situation sest régularisée depuis, il sagit maintenant de véritables associations financées totalement ou en partie par la ressource publique. Actuellement, 9 établissements socio-éducatifs uvrent dans le domaine de la protection de lenfance avec une capacité daccueil total de 239 places (donnée issue du questionnaire adressé aux centres). Tous sont gérés par des associations privées ou des organisations confessionnelles. Leur financement seffectue par le biais des régimes de protection sociale : - 8 dentre eux bénéficient dans le cadre du RSPF ( relevant de la branche handicap) dun financement global de 459 501 942 FCP en fonctionnement ( ce qui représente 40% du budget total alloué à lensemble des établissements médico-sociaux et socioéducatifs pour lannée 2004). - le CAE quant à lui, reçoit un financement annuel denviron 30 millions de FCP par la CPS Etablissements Population accueillie Te Aho o te Here Enfants de 0 à 3 ans en attente dadoption ou de placement Te Aho Nui CAE Tiai nui here Centre du Bon Pasteur Te Aratia Uruai a tama Foyer dAction Educative Village denfant SOS de Papara ��� � Type daccueil Accueil durgence de trois mois renouvelable une fois Enfants de 3 à 12 ans Accueil durgence de trois mois renouvelable une fois Enfants de 3 à 12 ans en difficultés Hébergement semifamiliales ou en danger internat Filles de 13 à 18 ans victimes Hébergement en dabus sexuel internat Filles de 12 à 16 ans en situation Hébergement en de danger internat Hébergement (semiJeunes filles de 16 à 21 ans en difficultés sociales ou originaires internat et internat) des îles Garçons de 13 à 18 ans en Hébergement difficulté psycho-sociales (internat) Filles et garçons de 13 à 18 ans en Hébergement danger de marginalisation ou sous durgence de trois mois renouvelable mesure de protection judiciaire Fratrie de 0 à 12 ans (au moment Hébergement long terme de ladmission) en difficultés sociales ou en rupture familiale Capacité daccueil 16 places 18 places 36 places 13 places 25 places 17 places 40 places 14 places 60 places Par ailleurs, il existe 4 autres centres dont la mission est laccueil et lhébergement dadultes mais qui peuvent être accompagnés denfants sous mesure de protection judiciaire. � Le foyer Pu O Te Hau du Conseil des Femmes accueille des femmes en détresse, ayant subi des violences. Actuellement, le foyer a réaménagé et réadapté les conditions daccueil pour les enfants. La capacité daccueil est de 10 femmes et 18 enfants � La Samaritaine de lAssociation EMAUTA dont le principe est laccueil et lhébergement des femmes sans domicile fixe. Il sagit dun accueil durgence de 3 mois renouvelable une fois ; ces femmes SDF peuvent être accompagnées denfants. Sa capacité daccueil est de 25 places avec ou sans enfants. � Le Foyer Te Arata de lassociation EMAUTA accueille en urgence pour une période de 3 mois, les familles SDF, en détresse. Leur capacité daccueil est de 40 places. � Le foyer Maniniaura héberge à court terme des mères mineures ou jeunes adultes enceintes ou avec enfants de moins de 3 ans. Sa capacité daccueil est de 8 mères et 8 enfants. b ) Etude relative au public accueilli dans les centres Létude porte sur trois années (2002, 2003, 2004) avec pour objectif la connaissance du public accueilli selon le sexe, lâge, le type de mesure et le type de placement. Sur les 9 centres, 8 ont répondu au questionnaire, et pour 3 dentre eux les réponses ont été parcellaires. b 1 Données générales de létude concernant la population admise � Nombre total denfants accueillis (8 centres) 2002 : 275 enfants 2003 : 297 enfants 2004 : 286 enfants Lensemble de ces 8 centres représentent une capacité totale daccueil de 214 places. Plusieurs enfants peuvent bénéficier de la même place au cours de lannée, notamment en ce qui concernent les places réservées à laccueil durgence. � Nombre denfants nouvellement admis dans lannée (6 centres) 2002 : 120 (sur un nombre total denfants accueillis de 199) 2003 : 112 (sur 207) 2004 : 111( sur 205) � �� Chaque année, plus de la moitié des enfants accueillis dans les centres, sont des enfants dont ladmission sest faite dans lannée en cours. b 2 Nombre denfants accueillis selon le sexe, lâge, le type de mesure et le type de placement � Nombre denfants accueillis selon le sexe 2002 Garçons 126 Filles 96 Nombre total 222 denfants accueillis � Nombre denfants accueillis selon lâge 2002 �4 ans 27 5-9 ans 43 10-14 ans 59 15-19 ans 54 Nombre total 183 denfants accueillis 2003 131 103 2004 157 129 234 286 2003 31 44 47 65 2004 27 59 90 66 187 242 � Enfants accueillis selon le type de mesure (relative à lenfance en danger) et le type de placement Les mesures judiciaires (article 375 du code civil) représentent, en moyenne, 96% des mesures pour les trois années considérées. Les enfants placés le sont à 60% par placements directs par le juge des enfants, 36% par placements au SAS par le JE et à 4% par placements administratifs. En plus de ces mesures relatives à la protection de lenfance en danger, deux foyers sont amenés à accueillir des mineurs placés dans le cadre de lordonnance 45 relative à lenfance délinquante : le FAE et le foyer Uruai a Tama. Ce dernier réserve 5 de ses places pour les enfants placés sous lordonnance 45. Uruai a tama FAE Nombre de mineurs accueillis (ord. 45) 2002 10 15 2003 5 15 2004 5 18 25 20 23 Linstallation prochaine, prévue début 2006, de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) en charge des mineurs délinquants, devrait modifier le paysage du dispositif daccueil. ��� � V 4) La Gendarmerie et la Police a ) La Gendarmerie La Gendarmerie intervient sur lensemble de la Polynésie française hormis la ville de Papeete qui relève de la compétence de la Police. Les données transmises concernent le nombre de mineurs victimes dinfractions pénales et sont extraites du système statistique 4001 utilisé par les services nationaux de Police et de Gendarmerie. On ne peut qualifier ces mineurs victimes dinfractions pénales, « denfants en danger » au sens du Code Civil : les enfants tenus pour être en danger étant ceux qui ne bénéficient pas dune autorité parentale suffisamment protectrice et sécurisante. � Nombre de mineurs victimes dinfractions pénales 2002 : 222 mineurs 2003 : 220 mineurs 2004 : 248 mineurs On retient dans ces types dinfractions pénales sur mineurs : les atteintes aux murs (viols, atteintes sexuelles, harcèlements sexuels et autres agressions sexuelles), les homicides contre enfants de moins de 15 ans, les violences, les mauvais traitements et les abandons denfants, les coups et blessures volontaires. � Nombre de mineurs victimes dinfractions pénales selon le sexe. Années 2002 à 2004 2002 2003 2004 91 113 111 Garçons 131 107 137 Filles 222 220 248 Total Source : Gendarmerie Nationale En moyenne sur les 3 années considérées, les filles représentent 54% des victimes. � Nombre de mineurs victimes dinfractions pénales selon lâge. Années 2002 à 2004 2002 2003 2004 93 89 83 1 à 12 ans 77 76 91 13 à 15 ans 52 55 74 16 à 17 ans 222 220 248 Total Source : Gendarmerie Nationale � �� � Nombre de mineurs victimes dinfractions pénales selon le type dinfraction. Années 2002 à 2004 2002 2003 2004 Garçons Filles Garçons Filles 31 88 26 71 28 64 - viols - harcèlements et agressions sexuels -atteintes sexuelles 11 35 11 21 7 17 15 5 30 23 12 3 34 16 19 2 30 17 Coups et blessures volontaires 18 15 37 18 29 26 Violence, mauvais traitements et abandons denfants 14 13 15 10 16 16 Homicides contre enfants de 15 ans 0 0 0 0 1 0 Autres* 28 15 35 8 37 31 Total 91 131 113 107 111 137 Atteintes aux murs dont : Garçons Filles Source : Gendarmerie Nationale autres : menaces ou chantages dans un autre but, vols de véhicules motorisés à deux roues, vols simples dans des locaux ou lieux publics, escroquerie et abus de confiance, trafic et revente sans usage de stupéfiants, autres délits * Si lon ne considère que les quatre premiers types dinfractions, en moyenne sur les trois années considérées, les atteintes aux murs sont la première cause dinfractions pénales (57%), suivi des coups et blessures volontaires (27%). Il sera intéressant de suivre dans les années à venir lévolution de cette distribution. En effet, sur les 3 ans considérés, si les atteintes aux murs ont toujours été la première cause dinfractions pénales sur mineurs, elles sont passées de 66% en 2002 à 51% en 2004, à la faveur des coups et blessures, 18% en 2002 contre 31% en 2004. b ) La Police En labsence de gestion informatisée, les données présentées ne sont pas exhaustives et ne concernent que lannée 2004. Elles sont présentées à titre informatif. ��� � 70 mineurs victimes dinfractions ont été répertoriés en 2004 parmi lesquels : - 5 victimes de viols ou dinceste - 11 dagressions sexuelles - 8 de mauvais traitements et privations - 8 de prostitution - 1 de violences extra-familiales V 5) Ladministrateur ad hoc Ladministrateur ad hoc assure une mission judiciaire. Il a en charge la défense des intérêts civils de lenfant dans le cadre dune procédure judiciaire soit devant la juridiction civile (article 388-2 du Code civil : « lorsque, dans une procédure, les intérêts dun mineur apparaissent en opposition avec ceux de ses représentants légaux, le juge des tutelles dans les conditions prévues à larticle 389-3 ou, à défaut, le juge saisi de linstance lui désigne un administrateur ad hoc chargé de le représenter. ») soit devant la juridiction pénale (article 70650 du Code de procédure pénale : « le procureur de la République ou le juge dinstruction, saisi de faits commis volontairement à lencontre dun mineur, désigne un administrateur ad hoc lorsque la protection des intérêts de celui-ci nest pas complètement assurée par ses représentants légaux ou par lun dentre eux »). Il représente le mineur au cours dun procès et se charge de demander en son nom réparation du préjudice quil a subi. Là sarrête la mission de ladministrateur ad hoc telle que définie par les textes. Lextension du rôle de ladministrateur est une pratique de certains administrateurs. A côté de sa mission judiciaire, il remplit une mission éducative : expliquer à lenfant la procédure, laccompagner dans les différentes phases de celle-ci, laider à se reconstruire En Polynésie française, la fonction dadministrateur ad hoc est exercée par un agent du service des affaires sociales depuis 1997. Il est désigné uniquement en matière pénale (la représentation dun enfant devant la juridiction civile étant exceptionnelle en Polynésie française). � Nombre denfants représentés par ladministrateur ad hoc. Années 1998 à 2004. 1998 : 72 enfants 1999 : 136 enfants 2000 : 87 enfants 2001 : 107 enfants 2002 : 65 enfants 2003 : 70 enfants 2004 : 49 enfants � �� � Le profil des enfants représentés par ladministrateur ad hoc entre 2002 et 2004. Sur les trois années considérées, ladministrateur ad hoc a représenté 184 enfants. Parmi ces enfants représentés, 78% étaient des filles. La classe dâge des 10 à 14 ans, regroupe elle seule 45% des enfants représentés. La maltraitance sexuelle est à lorigine de 71% des motifs de désignation de ladministrateur ad hoc, suivie de la maltraitance physique dans 18% des motifs de désignation. ��� � SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS LObservatoire a voulu par ce rapport, identifier les services producteurs de données chiffrées, comprendre et analyser le contenu de leurs données afin daboutir à la mise en place dun système de recueil de données cohérent et harmonisé pour lobservation la plus exhaustive possible du phénomène de lenfance en danger en Polynésie française. Clarifier le rôle et les compétences de chacun, débattre sur les circuits préconisés dans la détection des situations denfants en danger sont apparus déterminants. Enfin, lanalyse du dispositif de protection de lenfance permet dapporter une aide à la réflexion pour la mise en place dune réelle politique de protection de lenfance. Les propositions de recommandations émises par lObservatoire, et développées ci dessous feront lobjet dun débat au sein du Comité de réflexion au cours de lannée 2006 dans la perspective déventuelles validations. I- CONSTRUIRE DES OUTILS NECESSAIRES A LOBSERVATION I 1) Les outils utilisés à lheure actuelle Le recensement et lanalyse des différentes sources de données existantes est une étape préparatoire nécessaire, avant denvisager la mise en place dun système de recueil de données harmonisé et cohérent permettant daméliorer lobservation du phénomène de lenfance en danger. De façon générale, les données recueillies poursuivent davantage des finalités gestionnaires (activité de service) que la connaissance dune population précise, celle de lenfant en danger. Lunité dobservation est rarement lenfant, mais lévénement : signalement, saisine, mesure judiciaire, mesure administrative, procédure, infraction pénale, désignation de ladministrateur ad hoc et ce en amont comme en aval de la décision de protection. Par ailleurs, il existe quelques fois une confusion dans la restitution des données, assimilant lenfant à lévénement. Les données ne permettent quune connaissance très parcellaire de lenfant en danger et de son environnement (sexe, âge, type de danger, environnement familial, ). a ) Les outils statistiques Seuls les cabinets du juge des enfants (tableaux de bord des tribunaux pour enfantslogiciel WINEUR), du parquet (chaîne micro-pénale - logiciel Prolog) et les forces de gendarmerie (« état 4001 ») bénéficient dun logiciel propre à leur institution. Loutil statistique « état 4001 » de la gendarmerie comptabilise des faits constatés. Il utilise ses propres définitions (nous reviendrons sur le problème des définitions), ainsi parmi les victimes mineurs, certains ne font pas partie du champ de la protection de lenfance (ex. un mineur agressé physiquement par un inconnu, mais dont les parents peuvent assurer sa protection). Par ailleurs, se pose le problème du double comptage : lunité étant le fait constaté et non le mineur, un mineur victime de viol et de violences physiques sera comptabilisé deux fois. � �� Le logiciel WINEUR couvre la gestion du cabinet du juge des enfants. Lunité dobservation est variable : mesure dinstruction, mesure prononcée, mineur Ces données ne permettent pas de croisements avec celles du SAS, mais elles ont le mérite dexister sous forme informatisée. Le logiciel Prolog recense au parquet lensemble des procédures pénales diligentées au cours dune année par catégorie dinfractions. La Division protection de lenfance et de la jeunesse du service des affaires sociales ne dispose pas dun outil statistique spécifique . Le recueil de données informatisé utilise les logiciels courants (Word, Excel) équipant le matériel informatique. Quant aux autres services , sils disposent effectivement de matériel informatique, bien peu ont pu développer doutils statistiques pour déjà couvrir leur domaine spécifique dactivité, et aucun, dun outil spécifique à lenfance en danger. b ) Le problème des définitions b 1) Lenfant en danger Pour lODAS, les « enfants en danger » regroupent à la fois les « enfants maltraités » et les « enfants en risque », il nen est pas de même pour linstitution judiciaire. Si le vocabulaire utilisé par lODAS et celui définissant les catégories juridiques est le même, il ne définit pas pour autant les mêmes enfants. Comparaison des catégories juridiques avec la classification de lODAS : Textes juridiques Définitions de lODAS « Si la santé ou la moralité dun mineur non émancipé sont « Cest lensemble des enfants Enfant en en danger, ou si les conditions de son éducation sont maltraités et des enfants en danger Enfant en risque Enfant maltraité gravement compromises, des mesures dassistance éducative peuvent être ordonnées par la justice à la requêtes des père et mère conjointement, ou de lun deux, « de la personne ou du service a qui lenfant a été confié » ou du tuteur, du mineur lui-même ou du ministère public. Le juge peut se saisir doffice à titre exceptionnel ». (Article 375 du Code Civil) « Dans chaque département, le directeur départemental de la population et de laide sociale est chargé, sous lautorité du préfet, dexercer une action sociale préventive auprès des familles dont les conditions d’existence risquent de mettre en danger la santé, la sécurité ou la moralité de leurs enfants. » (Article 1er du Décret n°59-100 du 7 janvier 1959) La loi du 10 juillet 1989 crée la section V du Code de la famille et de laide sociale intitulée « Prévention des mauvais traitements à légard des mineurs et protection des mineurs maltraités. » Source : ONED, 2005 ��� � risque pris en charge par lASE ou par la justice ». « Cest celui qui connaît des conditions d’existence qui risquent de mettre en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation, ou son entretien, mais qui nest pas pour autant maltraité ». « Cest celui qui est victime de violences physiques, de cruauté mentale, dabus sexuels ou de négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique. » Si pour lODAS, les « enfants en danger » regroupent les enfants en risque et maltraités, pour linstitution judiciaire, les enfants « en danger » sont tous ceux dont la décision de protection relève du juge des enfants. Pour les magistrats, un enfant peut être maltraité (par un tiers extérieur à sa famille) sans pour autant être en danger (parents assurant sa protection) au sens de larticle 375 du Code Civil. En Polynésie française, si les définitions utilisées par linstitution judiciaire sont les mêmes quen métropole ; il nen nest pas de même pour les autres institutions, certaines utilisant celles de lODAS, dautres utilisant leur propres « notions » de lenfance en danger. LONED propose à titre provisoire une définition de lexpression « enfance en danger » . Celle-ci est indispensable au projet de cohérence des données chiffrées. « Nous proposons comme enfants en danger les enfants bénéficiant d’une mesure d’assistance éducative (action éducative en milieu ouvert ou placement) ou de protection administrative (aide éducative à domicile, placement et formule mixte en émergence) et/ou les enfants maltraités dans le cadre de l’autorité parentale (Loi du 10 juillet 1989). » LONED pose ses limites à cette définition puisque elle a « le double inconvénient de regrouper des enfants relevant de cadres institutionnels très différents et de ne pas intégrer des enfants et des familles qui bénéficient dinterventions préventives en amont de décisions nécessitant une formalisation écrite de laccord de la famille. » Sont ainsi exclus de cette définition, par exemple, les enfants bénéficiant dun suivi médical renforcé par le CCSPI , dintervention socio-éducative renforcée. Cette proposition de définition sera débattue en 2006 au sein du comité de réflexion de l’observatoire de l’enfant en danger et de l’adolescent en difficulté. b 2) Le signalement LODAS préconise de distinguer linformation signalante, du signalement. La porte dentrée dans le dispositif dobservation de lenfance en danger de lODAS, nétant quau signalement ( Annexe 1). Mais, cette même information est considérée comme « information signalante » si elle arrive à lASE, ou comme « signalement » si elle arrive directement au procureur ou au juge des enfants dans le cadre de lassistance éducative (sauf si elle provient de la police ou gendarmerie, dans ce cas, cest une procédure). Par ailleurs, lODAS ne recense que les signalements en provenance des conseils généraux, il manque en partie les saisines directes faites au parquet ou au juge des enfants. En Polynésie française, le concept dinformation signalante nest pas utilisé. Seul le terme de signalement est dusage, quelque soit le destinataire de cette information. Il regroupe aussi bien : - les informations préoccupantes, non évaluées, provenant de professionnels, de particuliers, adressées au SAS ou au parquet, � �� - les informations évaluées par une équipe multidisciplinaire qui font lobjet dun rapport écrit à lintention du SAS ou du procureur (lors dune équipe éducative, par exemple) les informations évaluées par le SAS et transmises sous forme dun rapport écrit aux instances judiciaires. LONED propose de définir « linformation préoccupante » comme « tout élément dinformation susceptible de laisser craindre quun enfant puisse avoir besoin daide .» L’entrée dans le système d’observation par le signalement ne paraît pas la plus pertinente. I 2) Des propositions pour un système dobservation plus cohérent Nous reprenons dans ces propositions les recommandations émises par lONED. Elles feront l’objet de débat en 2006 au sein du comité de réflexion. � Le recensement des enfants bénéficiant dune mesure Le système dobservation paraissant le plus cohérent est le recensement du nombre denfants bénéficiant dau moins une mesure. Cette première base informatisée permettra aussi de connaître lorigine de la mesure, le type de mesure, les dates de début et de fin. � Lanalyse du parcours institutionnel de lenfant Toutes les informations préoccupantes se doivent dêtre collectées sur une seconde base informatisée, lunité de collecte étant toujours lenfant. A ces informations, seront ajoutées quelques variables permettant daffiner la connaissance du phénomène ( principalement des données socio-démographiques concernant lenfant et sa famille) . Les éléments dinformations de cette seconde base ne rejoindraient la première que si ces informations préoccupantes ont conduit à une mesure de protection de lenfant. Lentrée dans le dispositif dobservation : Larrivée directe dun nombre non négligeable dinformations préoccupantes au parquet amène celui-ci à faire évaluer la situation. Dans certains départements, la « saisine » du Conseil général est acquise . Mais, lorsque lASE évalue une situation à la demande du parquet, avant toute décision de saisine dun juge, cest parce quelle laccepte, nétant légalement tenue que de communiquer au juge des enfants les renseignements en sa possession (Article R. 221-4 du code de laction sociale et des familles). ��� � Ailleurs, les magistrats du parquet saisissent systématiquement les services de police pour lévaluation sociale, linformation préoccupante devenant alors une procédure de police (le Conseil général nétant pas alors systématiquement informé des suites données). En Polynésie française, le parquet saisit directement le SAS pour entreprendre lévaluation sociale de la situation. Par contre, il est amené dans les archipels éloignés et isolés à solliciter les forces de gendarmerie. Cela concourt à la création au sein du SAS dune « cellule de signalement », clairement identifiée, chargée de recueillir toutes les informations préoccupantes et signalements (ou tout du moins, den avoir information), davoir connaissance de toutes les mesures prononcées à légard des mineurs. Cela impliquerait que le parquet transmette à cette cellule toutes les saisines directes et ses décisions de mesures envers les mineurs. Lanalyse statistique de ces bases se ferait sur des données individuelles, longitudinales et anonymes, par lobservatoire. En dehors du rôle de cette cellule dans le dispositif dobservation, cette cellule prend toute sa puissance dans le dispositif de protection de lenfance (suivi de lévaluation de la situation préoccupante, transmission du signalement au parquet, échange dinformations entre les différents partenaires) ; nous reviendrons sur ce dernier point dans le chapitre III « consolider et renforcer le dispositif de protection » (p.76). II - SYNTHESE DES DONNÉES CHIFFRÉES Il serait, à lheure actuelle, aléatoire destimer la population denfants en danger en Polynésie française, et den préciser ses caractéristiques. En effet, les problèmes de définitions et de procédures, limpossibilité dapparier toutes les sources de données, rendent hasardeux une estimation chiffrée de cette population. Deux estimations, néanmoins, vont être présentées, avec toutes les limites préalablement exposées. Il sagit dune part du nombre de signalements adressés au parquet pour lesquels a été saisi le juge des enfants, et dautre part du nombre d’enfants bénéficiant d’une mesure de protection (judiciaire ou administrative) II 1) Le nombre de signalements adressés au parquet avec saisine du juge des enfants Le signalement dun enfant en danger peut être adressé à lautorité administrative (SAS) ou judiciaire. En Polynésie française, le terme de signalement regroupe aussi bien les informations préoccupantes non évaluées, que le signalement effectué après évaluation auprès des autorités. � �� Comptabiliser ces « signalements » ne permet en rien destimer le nombre denfants en danger : seraient amalgamées des situations de danger avéré avec des situations ressenties comme préoccupantes par un professionnel ou un particulier, sans oublier le fait quil sagit de signalements et non denfants. La donnée paraissant la plus pertinente est le nombre de signalements adressés au parquet pour lesquels une saisine du juge des enfants a été décidée au regard de la définition juridique de lenfant en danger (Art. 375 et suivants du Code Civil). Ainsi, sur les 528 signalements adressés en 2003 au substitut chargé des mineurs, 376 ont fait lobjet dune saisine du juge des enfants, et 384 en 2004 sur 569 signalements. (Pour rappel, lunité nest pas lenfant mais le signalement : un signalement pouvant concerner plusieurs enfants, et un même enfant pouvant être signalé plusieurs fois dans lannée). II 2) Le nombre denfants bénéficiant dune mesure de protection de lenfance Nous restreignons donc ici notre population à celle de lenfance protégée. Le nombre denfants sous mesure de protection de lenfance serait de 1651 mineurs en 2002, contre 1 808 en 2004, ce qui représente une augmentation significative entre ces 2 années (p<0,01) : - 1,77 % de la population totale des moins de 18 ans en Polynésie française serait sous mesure de protection de l’enfance en 2002, - 1, 94 % en 2004. En Métropole, lONED a tenté destimer un nombre denfants pris en charge un jour donné ( au 31/12/2003) : « le nombre denfants de moins de 18 ans pris en charge par au moins une mesure serait de 235 239, ce qui représente 1,7 % des moins de 18 ans. » III CONSOLIDER ET RENFORCER LE DISPOSITIF DE PROTECTION DE LENFANCE III 1) Une multiplicité dactions en faveur de lenfance en danger La prise de conscience du phénomène de lenfance maltraitée fut progressive en Polynésie française : installation du premier juge des enfants dans les années 80, retour à partir de 1983 des assistantes sociales et éducateurs spécialisés diplômés dEtat formés à lInstitut de formation dAquitaine, création et développement progressif des structures médicales à vocation de santé publique (protection infantile, hygiène scolaire, psychiatrie infanto-juvénile, protection maternelle, ), ouverture des structures daccueil de lenfance à partir des années 1990 ( Tiai nui here, Te aho nui, FAE, SOS village, ). ��� � Les préoccupations actuelles face à ce problème, sa médiatisation peuvent donner lapparence dune plus grande fréquence alors quelles ne reflètent probablement quun intérêt croissant en faveur des enfants en danger. Le problème des abus sexuels est révélateur de cette évolution. On fait valoir régulièrement une augmentation importante des abus sexuels dont sont victimes des enfants. Cette hypothèse, non validée, est peut être exacte, comme il peut sagir non pas dune augmentation du nombre de cas, mais dun phénomène sur lequel pesait un mur de silence qui commence à seffriter. Dans ce domaine, les actions des pouvoirs publics, entreprises ces dernières années, y contribuent grandement (colloques, brochures dinformation, campagne de sensibilisation, actions de formation, ). Le premier colloque intitulé « violences sexuelles et enfance en danger. Quelles réponses ? » organisé en 1993 à linitiative des autorités judiciaires avait entre autre pour objectif de briser ce mur du silence. Le colloque de 2003, 10 ans plus tard sur le thème « les abus sexuels à lencontre des mineurs, bilan et perspectives » préconise une réelle politique de prise en charge des victimes comme des auteurs, la construction dune réelle coordination et dun partenariat, une politique de prévention auprès des familles et des actions de sensibilisation, de formation auprès des professionnels. Des campagnes de sensibilisation et dinformation à léchelon du Pays ont été entreprises par le service des affaires sociales au titre de la prévention. Ce choix ne sest pas effectué sans difficulté, notamment en terme de disponibilité des professionnels et de dossiers laissés en souffrance. Les thèmes traités : les personnes âgées (1999), les pères dans lévolution de leurs fonctions et rôles (2000), les parents dans leurs responsabilités (2001), les mineurs abusés sexuellement (2002). De mêmes, des programmes dactions de formation de relais et de professionnels autour des défis de laccompagnement parental (2002), la prévention des abus sexuels (2003), les violences conjugales(2003), la gestion des conflits conjugaux (2003) ont été organisés. Les initiatives et les actions de prévention ne manquent pas. A titre dexemple, le Service de santé chargé de la protection infantile a mis en place depuis plusieurs années une formation des professionnels des différents secteurs en charge de lenfance autour du thème de la maltraitance. Néanmoins, on ne peut que constater labsence de démarche commune et de consensus à léchelon du Pays. � �� III 2) Un dispositif composite pour une politique de prévention et de protection manquant de lisibilité La mise en place de la protection administrative est toute récente, à travers notamment les mesures administratives dont le principe repose sur une intervention le plus en amont possible de la saisine de lautorité judiciaire et la philosophie sappuie sur une adhésion des familles en privilégiant le lien familial pour lenfant. Asseoir et renforcer cette protection administrative, de compétence du Pays, relève dune volonté politique dans le domaine de la protection de lenfance. Lui donner un cadre juridique (Code de laction sociale et des familles), des moyens humains et financiers, devient une priorité dans le cadre de la prévention des situations à risque afin déviter une judiciarisation des situations de détresse familiale. La protection administrative de lenfance est assurée par le service des affaires sociales et en son sein par les équipes de travailleurs sociaux des circonscriptions daction sociale. Outre lapproche globale et généraliste des difficultés des individus et des familles ( relevant du concept de la polyvalence), elles doivent assurer les missions relevant de la protection administrative et lexécution des mesures de protection judiciaire. Cette indifférenciation des équipes et des professionnels dans leurs missions (entre polyvalence et protection de lenfance) est dénoncée comme néfaste sur la qualité et lefficacité de la prise en charge des mineurs. A cela sajoute les effectifs sur le terrain réduits à 84 professionnels prenant en charge aussi bien les familles que les enfants, les adolescents, les personnes âgées, les personnes handicapées. En 2004, selon le rapport dactivité du SAS, ces 84 personnels se répartissaient en : 54 assistants socio-éducatifs, 25 agents sociaux et 5 psychologues, pour lensemble de la Polynésie française ( 252 900 habitants au 1er janvier 2005 estimation de lISPF). A coté du SAS, il existe un réel maillage médico-social de proximité articulé autour des dispositifs de la santé et de léducation. Ce réseau déquipes et de structures vient en aide et soutien aux enfants et à leurs familles. Outre le suivi médical des jeunes enfants, le centre de consultations spécialisées de protection infantile de la Direction de la Santé joue un rôle primordial dans la prévention et la prise en charge de la petite enfance dans le milieu de vie du jeune enfant (au domicile de la famille, auprès des différents modes daccueil et de garde de la petite enfance, à la maternité du CHPF ). La médecine scolaire relève également de la Direction de la Santé ( à la différence de la Métropole où elle est rattachée à lEducation nationale pour les enfants scolarisés à compter du primaire). Elle a en charge les enfants scolarisés de la maternelle au lycée. Outre ses missions, sa représentation dans des instances et commissions (équipe éducative, CCPE, CCSD, CTES,..) en fait un partenaire privilégié dans la prévention et le repérage des élèves en danger. ��� � Une cellule maltraitance fonctionne au sein du CHPF regroupant les différents professionnels en charge des enfants hospitalisés pour suspicion ou maltraitance avérée (pédiatres, médecin légiste, urgentistes, radiologues, assistantes sociales, ) et les professionnels de santé à lorigine de lhospitalisation de lenfant. Cette cellule a permis, entre autre, la sensibilisation des professionnels de santé au phénomène de lenfance en danger, lamélioration du diagnostic, de lévaluation et de la prise en charge de lenfant maltraité hospitalisé. Laction sociale au profit des élèves est assurée par le service social de lEducation installé au sein des établissements du secondaire, et il se situe dans le cadre dun renforcement général du dispositif de prévention. Les missions qui lui sont conférées par la circulaire du 11 septembre 1991 stipulent sa participation « à la prévention et à la protection des mineurs en danger ou susceptible de lêtre ». Cest ainsi que depuis 1995, un recrutement par voie de concours dassistantes sociales sest effectué. Actuellement, elles sont au nombre de 12 pour le secondaire. Par contre, dans lenseignement primaire, labsence dassistante sociale fait reposer, en grande partie, sur le corps enseignant la problématique sociale et familiale des enfants qui leur sont confiés. Par conséquent, un effort de coordination est plus que jamais indispensable à tous les échelons. Afficher clairement une volonté politique dans le domaine de la protection de lenfance en prenant en compte la nécessité dune démarche transversale et cohérente, est fondamentale pour lopérationnalité des actions. Outre lénoncé des objectifs, létablissement des programmes dactions et la dotation en moyens nécessaires, lévaluation devrait permettre dapprécier lefficacité et lefficience du dispositif de protection de lenfance. III 3) Recommandations pour lamélioration du dispositif de la protection de lenfance La protection de lenfance est à la croisée des différentes politiques (familiale, enfance, solidarité, action sociale, santé, éducation, ) et plus que tout autre, elle nécessite une coordination des différents ministères concernés, tout en associant les professionnels à lanalyse et aux décisions. La question réglementaire dépend des pouvoirs publics par ladoption de Lois de Pays, entre autre, sur le sujet de la protection administrative de lenfance et de la jeunesse. � �� Au delà de laspect législatif, lObservatoire émet des recommandations pour lamélioration du dispositif de protection de lenfance en Polynésie française : création dune cellule de signalements , diffusion dun guide du signalement, diversification des prises en charge de lenfance en danger, développement de la formation continue des professionnels. a ) Identifier une cellule de signalements En matière de maltraitance à enfant, le nombre des enfants connus et suivis dépend entre autre du degré de sensibilisation et du seuil de tolérance dune société à un temps donné, et de lefficacité des dispositifs de dépistage et de recueil des signalements. Se doter dun dispositif permanent de recueil et de traitement des signalements de mineurs en danger ou suspectés lêtre, est une nécessité. Cette mission relève du service des affaires sociales et nécessite des moyens adéquats. La création dune cellule de signalements dont les missions devront faire lobjet dune réglementation (délibération) permettrait de : - connaître les mesures prises en matière de signalement, - disposer dun lieu identifié, pour toute personne susceptible de transmettre une information préoccupante, - assurer lévaluation de la situation préoccupante, et sa transmission éventuelle au parquet , - centraliser les informations préoccupantes, - suivre les décisions pour chaque enfant protégé, et contrôler les circonscriptions sur la mise en application de ces décisions et le suivi, - assurer le retour dinformation vers le signalant . b ) Diffuser un guide du signalement Suite aux questionnaires, il apparaît quun certain nombre de professionnels sinterroge sur les procédures du signalement (qui signaler ? à qui signaler ? comment signaler ?) et sur leur responsabilité professionnelle. Les professionnels, particulièrement dans lenseignement primaire, se sentent souvent isolés face à une situation denfant en danger. Par ailleurs, le non retour dinformation suite à un signalement, ne permet pas au professionnel dévaluer la qualité de son signalement. Un référentiel commun devrait être créé sur la base dun travail transversal et multipartenarial afin de mettre en place une méthodologie qui fasse consensus. Il permettrait de rappeler le cadre de la protection de lenfance, de définir de manière consensuelle des indicateurs de lenfant en danger, de formaliser la démarche en matière de signalement, de réaffirmer le principe de partage dinformations entre professionnels et du retour vers la famille des préoccupations relatives à leur enfant, de poser explicitement le retour dinformation au signalant, de préciser lorganisation de la prise en charge de lenfant après le signalement, ��� � Indirectement, il permettrait de clarifier les fonctions, missions et compétences, des différents partenaires oeuvrant dans la protection de lenfance. c ) Développer la formation professionnelle continue « Dans la seule année 2005, cinq rapports (Défenseur des enfants, de Broissia, Hermange, Nogrix, Bloche-Pecresse) ont insisté et parfois décrit avec précision les améliorations à mettre dans la formation initiale et continue des professionnels intervenant directement ou indirectement en protection de lenfance » (ONED, 2005) Les organismes de formation sur les questions de protection de lenfance sont nombreux. Le rapport Nogrix propose un agrément de ces organismes afin de sassurer de leur qualité et de veiller à écarter les groupes à caractère sectaire. Une formation continue pluri-professionnelle, théorique et clinique, régulière, soumise à évaluation, semble une condition indispensable si lon souhaite améliorer la situation des enfants et de leurs familles. La seule transformation du dispositif institutionnel de protection de lenfance ne suffit pas à améliorer les pratiques, doit y être liée une formation de qualité des professionnels. Cette formation continue pluri-professionnelle nécessiterait la coopération des différentes institutions (social, santé, éducation, justice, police et gendarmerie, ) et la définition dun véritable plan de formation à léchelon du Pays. Au delà de cette formation pluri-professionnelle, la formation continue des agents du SAS ayant en charge la mission de protection de lenfance est une condition indispensable pour une meilleure qualité de prise en charge. Dailleurs, le rapport BIANCO-LAMY sur le dispositif de lAide sociale à lenfance en Métropole évoquait déjà que « lamélioration de la qualité des prestations offertes dépend de facteurs multiples et parmi eux, elle suppose aussi que les personnels administratifs, sociaux, médico-psycho-sociaux, soient en nombre suffisant et convenablement formés ». Les formations continues ont pour intérêt, outre la question de lacquisition de connaissances, de compétences, de permettre aux personnes de sinterroger, de se remettre en question et donc, de faire évoluer les pratiques professionnelles. A lheure actuelle, le plan de formation continue du personnel du SAS dépend financièrement des conventions établies avec lEtat. A ce titre, le renouvellement de la convention Santé-Solidarité permettait, entre autre, dassurer la formation des professionnels. d ) Diversifier les modes de prise en charge des enfants et de leur famille La protection de lenfance souffre du cloisonnement entre les différentes administrations compétentes, cloisonnement renforcé par les règles du secret professionnel. La multiplicité des intervenants, plus ou moins coordonnés, semble constituer la principale faille dans le suivi et dans la mise en place dun projet de vie à long terme, cohérent pour lenfant. � �� A lheure actuelle, la pratique la plus usitée est la judiciarisation des prises en charge sous forme dassistance éducative. Laction du juge des enfants pour être opérante, dépend étroitement des dispositifs existants en matière de protection de lenfance (suivi des AEMO, mais aussi possibilité daccueil des mineurs pour les mesures de placements). Par ailleurs, le fort taux de judiciarisation des situations peut entraîner un engorgement plus important des tribunaux, rejaillissant sur lefficacité globale du dispositif . Cette culture du « mandat judiciaire » trouve aussi ses origines dans labsence de textes qui réglemente le cadre des interventions du service des affaires sociales. Si en terme denfant maltraité, la saisine de lautorité judiciaire ne pose pas question, il nen est pas de même en ce qui concerne les situations denfant en danger sans signe de maltraitance. Il devient nécessaire de : - préciser réglementairement les missions du service des affaires sociales en référence aux conditions posées par la loi, indispensables au développement de lenfant (santé, sécurité, moralité et éducation), - donner au SAS les moyens humains et financiers pour « apporter un soutien matériel, éducatif et psychologique aux enfants mineurs et à leur famille, aux mineurs émancipés et aux majeurs âgés de moins de 21 ans confrontés à des difficultés sociales susceptibles, de compromettre gravement leur équilibre ». Il ne suffit pas que les risques soient repérés, encore faut-il que les familles bénéficient dun soutien et dun suivi pour prévenir la dégradation de la situation. Loffre de prestations se doit dêtre à la mesure des besoins sociaux et médicopsychologiques. Il est, depuis des années, régulièrement constaté et dénoncé les carences en structures et en personnels (effectif, formation) prenant en charge les enfants en danger. Les rapports rendus ces dernières années à ce propos sont éloquents : rapport sur la santé mentale infanto-juvénile en Polynésie française établi par le Docteur Gérard BOURCIER en décembre 2001, rapport public sur les établissements sociaux et médicosociaux de la Polynésie française entrepris par la Délégation Générale à la Protection Sociale en juillet 1999. Les différents colloques (sur les abus sexuels, sur la santé mentale des adolescents, les journées daction publique de novembre 2001 ) ont montré à quel point la population de la Polynésie française souffre de ce déficit chronique en structure et en personnel, déficit majoré par lisolement géographique pour les populations des archipels éloignés de Tahiti. A ce titre, la non exécution des mesures prononcées par lautorité judiciaire, linsuffisance du travail de restauration et de reconstruction auprès des parents et de lenfant lors du placement de ce dernier, en sont des illustrations concrètes. ��� � La création, en 2004 du Fare Tama Hau, avec ses 2 unités multidisciplinaires (maison de lenfant en danger, maison de ladolescent en difficulté) devrait permettre de pallier, en partie, aux carences de soins dénoncées. Au delà de la question des effectifs et des structures nécessaires à la prise en charge des enfants et de leur famille, il paraît tout aussi important de développer des offres diversifiées de prise en charge, vis à vis de la complexité croissante des situations familiales et sociales. Un véritable projet individualisé doit être proposé pour chaque enfant. Cette diversification de loffre devrait sappuyer sur des interventions innovantes pour répondre aux besoins et attentes des familles, et pas seulement aux besoins des professionnels. Lenfant pris en charge ne devant pas se construire en se heurtant à deux modèles éducatifs qui saffrontent. Sappuyant sur différents rapports et recherches bibliographiques, lONED souligne lémergence de nouvelles pratiques autour de ces deux modes dintervention que sont lAEMO/AED et le placement, et la nécessité de diversifier les interventions. Ces dispositifs alternatifs entre AEMO/AED et placement, posent néanmoins de nouvelles problématiques : - ils supposent une collaboration étroite entre le juge des enfants qui rédige sa décision de façon spécifique notamment en matière de modalités de droit de visite et dhébergement, et le SAS chargé de la mise à exécution de ces mesures originales, - ils demandent aux professionnels de concilier la prise en compte des parents et lintérêt de lenfant, - ils nécessitent des évaluations régulières des situations familiales, et un réajustement, si nécessaire du projet individuel, - ils doivent sasseoir sur des références théoriques, et bénéficier dévaluation. - ils nécessitent de la part des professionnels, des modes de prise en charge et dapproche différents (entretien individuel, intervention collective, exercice de la pluri professionnalité) A ce titre, des exemples dactions innovantes peuvent être donnés : - laccueil séquentiel entre la famille et le dispositif de suppléance familiale, - laccueil de jour de lenfant et de ses parents, sur des temps non scolaires (week-end, vacances, mercredi ). Lintervention du professionnel en direction de lenfant, sous le regard des parents, peut amener ces derniers à sinterroger sur la pertinence de leurs propres actions. Les interventions croisées entre parents et professionnel (et non plus sous le seul regard du professionnel) permettent de renforcer le sentiment de compétence parentale, débaucher dautres modèles de réponses à apporter à lenfant. Un autre exemple dintervention, appliqué essentiellement dans le cadre de la gestion des divorces ou séparations, est la médiation familiale ; elle tend de plus en plus depuis les années 90, à être utilisée dans dautres champs dapplication, notamment dans le cadre de la protection de lenfance. � �� Lun des objectifs du médiateur familial est de retisser des liens entre parents et enfant, en redonnant à chacun ses responsabilités, son rôle, en aidant à renouer un dialogue rompu. La pratique de la médiation familiale en matière de protection de lenfance sinscrit dans un processus de restauration des liens, dans le cadre de visite médiatisée entre lenfant placé et ses parents. Actuellement, le souci pour lenfant, pour sa santé, son épanouissement, pour le respect de ses droits, semble être une priorité pour tout un chacun. Il est à lorigine de nombreuses interventions, sappuyant plus ou moins sur des références théoriques et évaluations, dirigées vers lenfant, ses parents, sa famille, comme en témoignent les diverses actions de soutien à la parentalité (certains rêvent même décole où le couple parental « devrait apprendre » à être parent) . Au delà des interactions parents-enfants, lenvironnement social et économique dans lequel se déploie cette parentalité est un paramètre important. Pour les professionnels, la question est de savoir comment seconder au mieux un enfant en souffrance, et sa famille. Il sagit de faire émerger une communication entre deux partenaires, les parents et les professionnels. Il ne semble pas possible daider un enfant en faisant abstraction de son milieu familial et des réseaux culturels, affectifs et territoriaux dans lesquels il sinscrit ; cela suppose davoir bien identifié en droit et en fait qui est responsable, familialement parlant de lenfant. Il faudra prendre en compte le droit premier de lenfant à être considéré dans toutes les facettes de sa vie et dans les liens qui lunissent à son milieu naturel. Lobjectif au final est que ce milieu soit en situation dassumer ses responsabilités à son égard. Si lenfant entend sen distancier, il le pourra. Si ce milieu est dangereux, on veillera à protéger lenfant. Valoriser lautorité parentale, conforter les parents dans leur rôle éducatif, lutter contre les violences familiales et la maltraitance, telles sont les formules consacrées aujourdhui ; lurgence désignée est dans laccompagnement de la fonction parentale en amont du dispositif de la protection de lenfance. ��� � CONCLUSION Ce premier rapport de lObservatoire de lenfant en danger et de ladolescent en difficulté du Fare Tama Hau a pu être réalisé grâce au travail de partenariat avec les services et administrations de lEtat et du Pays, et à la richesse des informations et réflexions fournies par les membres du Comité de réflexion de lObservatoire. Cette volonté affirmée de coopération, de partenariat, sinscrit dans une démarche commune pour lutter ensemble contre linacceptable : la maltraitance infantile. Nous avons tiré profit de lappartenance pluri-institutionnelle et pluri-professionnelle des membres du Comité pour élaborer une réflexion et une analyse de la situation de lenfance en danger dans notre pays. LObservatoire a voulu, par ce bilan des données disponibles, montrer à quel point la coordination partenariale, inter-institutionnelle ne doit pas rester un vain mot, mais sinscrire concrètement à travers des actions concertées dans le cadre dune politique de prévention de lenfance en danger. Pour 2006, nous poursuivrons les travaux engagés, selon les missions qui nous ont été confiées, avec le Comité de réflexion, dans lanalyse et le recueil de données. Nous proposons quun dispositif dobservation partagée de lenfant en danger, entre les autorités judiciaires et administratives, puisse être élaboré, avec lappui technique de lObservatoire pour lanalyse statistique des données. Un guide du signalement sera soumis à létude des membres du Comité de réflexion et des professionnels de terrain Enfin, nous participerons au développement de la formation initiale ou continue des professionnels, mais aussi à linformation des parents et des jeunes, par louverture dun centre de documentation spécialisé dans le domaine de lenfant et de la famille. � �� GLOSSAIRE AED : action éducative à domicile AEMO : action éducative en milieu ouvert ASE : aide sociale à lenfance BO : bulletin officiel CAE : centre daccueil de lenfance CASF : code de laction sociale et des familles CCPE : commission de circonscription préscolaire et élémentaire CCSAT : centre de consultations spécialisées dalcoologie et de toxicomanie CCSD : commission de circonscription du second degré CCSHMIJ : centre de consultations spécialisées dhygiène mentale infanto-juvénile CCSHSS : centre de consultations spécialisées dhygiène et santé scolaire CCSPI : centre de consultations spécialisées de protection infantile CFAS : code de la famille et de laide sociale CHPF : centre hospitalier de la Polynésie française CJA : centre de jeunes adolescents CPS : caisse de prévoyance sociale CTES : commission territoriale de léducation spéciale DEP : direction des enseignements primaires DES : direction des enseignements secondaires DESCO : direction de lenseignement scolaire DRESS : direction de la recherche, des études, de lévaluation et des statistiques GIPEM : groupement dintérêt public enfance maltraitée GOD : groupement dobservation dispersé ISPF : institut de la statistique de Polynésie française IUFM : institut universitaire de formation des maîtres JE : juge des enfants JORF : journal officiel de la République française JOPF : journal officiel de la Polynésie française ODAS : observatoire national de laction sociale décentralisée ONED : observatoire national de lenfance en danger PELS : permanence éducative et liberté surveillée PJJ : protection judiciaire de la jeunesse PMI : protection maternelle et infantile RNS : régime des non salariés RSPF : régime de solidarité de la Polynésie française RST : régime de solidarité territoriale SAS : services des affaires sociales SEAT : service éducatif auprès du tribunal SNATEM : service national daccueil téléphonique pour lenfance maltraitée TGI : tribunal de grande instance TPI : tribunal de première instance UMJ : unité médico-judiciaire UNAVI : unité daccueil des victimes � �� BIBLIOGRAPHIE AFIREM, La prise en charge de la maltraitance, Karthala, Paris, 1999 AFIREM 49, Autres regards sur la maltraitance, Ed. 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Observer, évaluer pour mieux adapter nos réponses, ODAS, Paris, 2005 Observatoire national de lenfance en danger, Premier rapport annuel au Parlement et au Gouvernement de lobservatoire national de lenfance en danger, Paris, 2005 Observatoire national de la délinquance, Premier rapport annuel, Paris, 2005 Ribes B., Laccompagnement des parents, Dunod, Paris, 2003 Rosenczveig J.-P., Le dispositif français de protection de lenfance, Ed. Jeunesse et droit, Paris, 2005 Ruhaud B., Accueil familial et gestion de lautorité parentale, LHarmattan, Paris, 1997 Sanchez J.-L., Décentralisation : de laction sociale au développement social, LHarmattan, Paris, 2001 SNATEM, Rapport dactivité 2003, Paris, 2004 Tange C., Le placement des enfants : une bientraitance à risque, De Boeck, Paris, 2003 ��� � ANNEXES � �� ANNEXE 1 DEFINITIONS RETENUES PAR L’ODAS Enfant : tout mineur de moins de 18 ans. Enfants en danger : ensemble des enfants en risque et maltraités pris en charge par l’ASE ou par la Justice. Enfant en risque : enfant dont les conditions d’existence risquent de mettre en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien mais qui n’est pas pour autant maltraité. Enfant maltraité : enfant victime de violences physiques, cruauté mentale, abus sexuels, négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique. Entrée dans le dispositif d’observation : elle se fait au sein de l’ASE à partir d’une information relative à un enfant en danger, évaluée par au moins deux professionnels, faisant l’objet d’un signalement écrit et proposant une mesure. Evaluation : regroupement des informations connues par au moins deux professionnels ou deux institutions afin d’apprécier la réalité du danger encouru par l’enfant, la capacité d’adhésion de la famille à un projet d’aide, et de faire des propositions de protection immédiate ou de prévention. Cette évaluation s’effectue le plus souvent dans la circonscription mais peut également être réalisée au sein d’une équipe hospitalière ou éducative. A partir de celle-ci pourront être distingués les enfants en risque des enfants maltraités. Information : souvent improprement nommée « signalement ». il s’agit des informations caractérisant un enfant en danger et pouvant provenir de plusieurs sources : voisinage, associations, familles, de services ou d’intervenants médicaux, sociaux, éducatifs en contact avec l’enfant ou sa famille. Mesures : les mesures administratives proposées au terme de l’évaluation peuvent être : - de type contractuel : AEMO, placement… - de type non contractuel : suivi social et /ou médical renforcé … - prises en concertation avec d’autres partenaires (secteur psychiatrique, service de promotion de la santé ou de l’action sociale en faveur des élèves, hôpitaux). Saisine administrative : le terme « saisine » est propre au domaine judiciaire. Ici, c’est le processus qui, partant de l’information, comprend l’évaluation, le signalement et la prise de mesures par l’ASE. Saisine judiciaire : demande d’intervention adressée au procureur par des personnes ou organismes dont la loi a limité la capacité d’intervention. Le magistrat du parquet doit alors, obligatoirement, prendre une décision (classement sans suite, saisine du juge des enfants ou du juge d’instruction). Signalement : document établi après évaluation pluridisciplinaire et si possible pluriinstitutionnelle, d’une information. Il fait état de la situation de l’enfant et de la famille, des mesures préconisées, administratives ou judiciaires, et de tous les éléments permettant l’entrée dans le dispositif d’observation. Le signalement peut être adressé à : - soit à l’aide sociale à l’enfance (ASE) qui prendra les mesures administratives, ou transmettra éventuellement au parquet, - soit directement au procureur de la République par des partenaires ayant procédé euxmêmes à une évaluation (hôpitaux, écoles, police, gendarmerie par exemple). Quand une information est directement transmise au procureur de la République (tiers, associations, professionnels pour des situations urgentes), ce dernier fait alors procéder luimême à une évaluation. Dans ce cas, un double de ces signalements doit être adressé à l’ASE, soit lorsqu’il saisit le juge des enfants, soit lorsqu’une poursuite pénale est entamée contre les auteurs, soit lorsqu’il estime qu’une suite pourrait être donnée par l’ASE. Cette dernière ne sera pas informée des « classements sans suite ». ANNEXE 2 ANNEXE 3 ANNEXE 4 INSTITUTIONS ET PERSONNES RENCONTREES Les autorités judiciaires : - Madame Paule COLOMBANI, Vice-présidente du TPI, et juge des enfants - Monsieur Franck ZIENTARA, Substitut du Procureur chargé des mineurs Ministère de la Solidarité, chargé des personnes âgées et handicapées : - Madame Annie VITRAT-CROZIER, juriste Le Service des Affaires sociales : - Monsieur Gilbert CHING, Chef du service - Monsieur Roger BONNECAZE, adjoint au chef de service et Responsable des interventions sociales - Madame Diane CHIU, conseillère technique de la Division Protection de l’enfance et de la jeunesse - Madame Marie-Christine AHED, département Etablissements et Programmes d’action sociale - Madame Marie-Thérèse TAERO, administrateur adhoc - Mesdames Elisabeth LAI, Sandrine TOUSSAINT, département Formation La Direction de la Santé : - Docteur Geneviève de Clermont, responsable du Bureau de la Veille Sanitaire La Direction de l’enseignement secondaire : - Madame Régine GUYOMARCH, proviseur de la vie scolaire La direction de l’enseignement primaire : - Monsieur Christian MORHAIN, adjoint au directeur et inspecteur de l’Education La Direction de l’enseignement catholique : - Madame Solange MAILLON, adjointe au directeur La Direction de l’enseignement protestant : - Monsieur ROUET, secrétaire général - Les directeurs d’établissements La Direction de l’enseignement adventiste : - Monsieur Mervin HAUMANI, directeur Les forces de la Gendarmerie : - Lieutenant-Colonel Alain SEVILLA, chef d’Etat-Major de la Gendarmerie - MDL chef MARBACHE, responsable de la brigade de renseignements et d’investigations judiciaires La direction de la sécurité publique à Papeete : - Capitaine SACAULT - Lieutenant Loïc ANUSE Le service social de la Caisse de Prévoyance sociale : - Madame Julia CHING, chef de service - Madame Marilyne TEUIRA, adjointe au chef de service L’équipe du service social du CHT de Mamao : - Madame Sophie VERGNE, chef de service - Mesdames Alexandra ACHILLE, Toimata KOUDOLO, Béatrice LAFAY, et monsieur Elvis MAIAU L’association « Te Torea » : - Monsieur Fred KWONG, responsable de l’équipe de prévention L’antenne délocalisée de l’IRFE de Limoges : - Madame Virginie LEU, directrice ANNEXE 5 ANNEXE 6 ETABLISSEMENT PUBLIC ADMINISTRATIF POLYNESIE FRANÇAISE Enfants en danger Données disponibles Procureur de la République Tribunal d’instance de Papeete Année 200… � Signalements d’enfants en risque ou maltraités Service des Affaires sociales par le Parquet reçus du Nombre de dossiers : Nombre d’enfants concernés : � Signalements d’enfants directement au Parquet en risque ou maltraités arrivés Nombre de dossiers : Nombre d’enfants concernés : � Signalements n’ayant pas judiciaires : Nombre de dossiers : donné lieu à � Signalements ayant donné lieu à une saisine enfants d’une requête en assistance éducative Nombre de dossiers : des du suites juge � Signalements ayant donné lieu à une saisine du d’instruction en vue d’éventuelles poursuites pénales Nombre de dossiers : des juge Parquet de Papeete Nom, qualification et n° de téléphone de la personne à contacter le cas échéant : ANNEXE 7 POLYNESIE FRANÇAISE ETABLISSEMENT PUBLIC ADMINISTRATIF Enfants en danger Données disponibles Juge des enfants Tribunal d’instance de Papeete 1) nombre de mineurs en danger pour lesquels le juge est saisi Origine Age année Parquet Père, mère, tuteur Sais.d’office 2002 2003 2004 2002 2003 2004 2002 2003 Mineur 2004 2002 2003 Gardien 2004 2002 2003 Autre 2004 2002 2003 2004 <= 4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans Total 2) Effectif selon l’origine des saisines du Parquet Origine Age année 2002 SAS 2003 2004 Education Nationale Police, Gendarmerie 2002 2002 2003 2004 2003 2004 Milieu médical 2002 2003 Autre 2004 2002 2003 2004 <= 4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans Total 3) Effectif selon l’origine des saisines d’office Origine Age Année 2002 SAS 2003 Education Nationale 2004 2002 2003 2004 Police, Gendarmerie 2002 2003 2004 Milieu médical 2002 2003 Autre 2004 2002 2003 2004 <= 4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans Total 4) nombre de mesures concernant les mineurs en danger Type de mesures Age Année <= 4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans Total Fin de procédure 2002 2003 2004 Nouvelle mesure 2002 2003 2004 Mesure en cours 2002 2003 2004 Mesure renouvelée 2002 2003 2004 Mesures Année Enquête sociale A.E.M.O Placement : SAS Direct foyers Tiers digne confiance Autre Total Nouvelles 2002 2003 Renouvelées 2004 2002 2003 En cours 2004 2002 2003 2004 ANNEXE 8 POLYNESIE FRANÇAISE ETABLISSEMENT PUBLIC ADMINISTRATIF Enfants en danger Données disponibles Service des Affaires Sociales 1) Signalements des enfants en danger reçus par le Service des Affaires Sociales Les enfants en danger représentent l’ensemble des enfants en risque et des enfants maltraités (définitions retenues proposées par l’Observatoire nationale de l’action sociale décentralisée) Institution à l’origine du signalement Signalement Education Santé Particulier Association Famille Autre 2002 2003 2004 2002 2003 2004 2002 2003 2004 2002 2003 2004 2002 2003 2004 2002 2003 2004 Années Nombre de signalements Enfants en risque Enfants maltraités 2) Les enfants maltraités Un enfant maltraité est un enfant victime de violence physique, cruauté mentale, abus sexuels, négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique Année 2002 Type de mauvais traitement Nbre enfants concernés Garçons 10-14 <=4 ans 5-9 ans ans 15-19 ans Nbre enfants concernés <=4 ans 5-9 ans Garçons 10-14 ans 15-19 ans Filles 10-14 <=4 ans 5-9 ans ans 15-19 ans Filles 10-14 ans 15-19 ans Abus sexuels Violence physique Négligences lourdes Cruauté mentale TOTAL Année 2003 Type de mauvais traitement Abus sexuels Violence physique Négligences lourdes Cruauté mentale TOTAL <=4 ans 5-9 ans Année 2004 Type de mauvais traitement Abus sexuels Nbre enfants concernés Garçons 10-14 ans <=4 ans 5-9 ans 15-19 ans Filles 10-14 ans <=4 ans 5-9 ans 15-19 ans Violence physique Négligences lourdes Cruauté mentale TOTAL 3) Les enfants en risque L’enfant en risque est celui dont les conditions d’existence risquent de mettre en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien mais qui n’est pas pour autant maltraité. Année 2002 Nature du risque Garçons 10-14 ans 15-19 ans Nbre enfants concernés Garçons 10-14 <=4 ans 5-9 ans ans Nbre enfants concernés Garçons 10-14 <=4 ans 5-9 ans ans Nbre enfants concernés <=4 ans 5-9 ans Filles 10-14 ans 15-19 ans 15-19 ans Filles 10-14 <=4 ans 5-9 ans ans 15-19 ans 15-19 ans Filles 10-14 <=4 ans 5-9 ans ans 15-19 ans <=4 ans 5-9 ans Education Santé psychologique Entretien Sécurité Santé physique Moralité TOTAL Année 2003 Nature du risque Education Santé psychologique Entretien Sécurité Santé physique Moralité TOTAL Année 2004 Nature du risque Education Santé psychologique Entretien Sécurité Santé physique Moralité TOTAL 4) Signalements adressés à l’autorité judiciaire par le SAS Service justice Signalement Années Parquet Juge des Enfants 2002 2003 2004 2002 2003 2004 Nombre de signalements Enfants en risque Enfants maltraités 2 ANNEXE 9 POLYNESIE FRANÇAISE ETABLISSEMENT PUBLIC ADMINISTRATIF Enfants en danger Données disponibles Les services de Santé : SPIJ, CHT … 1) Procédure Quelle est la procédure adoptée par les services face à un enfant en danger ? La distinction enfant en risque/enfant maltraité est-elle retenue et selon quels critères ? comment et par qui sont réalisés les signalements ? (médecin ou/et assistante sociale). A quelle institution sont-ils destinés (Service des Affaires sociales ou Procureur), quelles sont les raisons du choix de l’un ou de l’autre ? (un exposé succinct sur papier libre conviendra) 2) Les enfants en danger : définitions Selon l’ODAS (observatoire national de l’action sociale décentralisée), les enfants en danger sont l’ensemble des enfants en risque et des enfants maltraités. Toujours selon l’ODAS, un enfant maltraité est un enfant victime de violences physiques, cruauté mentale, abus sexuels, négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique ; un enfant en risque est celui dont les conditions d’existence risquent de mettre en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien mais qui n’est pas pour autant maltraité. 3) Les données disponibles a)Population suivie par le nbre d’enfants suivis 2002 nbre d’enfants suivis 2003 nbre d’enfants suivis 2004 service par année : : : b) Signalements des enfants en danger par institution destinataire et par année Institutuion réceptrice Service des affaires sociale Signalement années 2002 2003 2004 2002 2003 Parquet 2004 2002 2003 JE ???? 2004 Nbre d’enfants signalés Dont enfants en risque Dont enfants maltraités Si cette rubrique n’a pu être renseigné, pourquoi ? c) les enfants maltraités � type de mauvais traitement, par sexe, par tranche d’âge, et par année Année 2002 Type de mauvais traitement Garçons <= 4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans <= 4 ans Filles 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans Abus sexuels Violence physique Négligences lourdes Cruauté mentale TOTAL 1 Année 2003 Type de mauvais traitement Garçons <= 4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans <= 4 ans Filles 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans Abus sexuels Violence physique Négligences lourdes Cruauté mentale TOTAL Année 2004 Type de mauvais traitement Garçons <= 4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans <= 4 ans Filles 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans Abus sexuels Violence physique Négligences lourdes Cruauté mentale TOTAL Si cette rubrique n’a pu être renseigné, pourquoi ? d) les enfants en risque � nature du risque, par sexe, et par tranche d’âge, et par année Année 2002 Nature du risque Garçons <= 4 ans 5-9 ans <= 4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans <= 4 ans Filles 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans Education Santé psychologique Entretien Sécurité Santé physique Moralité TOTAL Année 2003 Nature du risque Garçons 10-14 ans 15-19 ans <= 4 ans Filles 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans Education Santé psychologique Entretien Sécurité Santé physique Moralité TOTAL 2 Année 2004 Nature du risque Garçons <= 4 ans 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans <= 4 ans Filles 5-9 ans 10-14 ans 15-19 ans Education Santé psychologique Entretien Sécurité Santé physique Moralité TOTAL Si cette rubrique n’a pu être renseigné, pourquoi ? 4) Remarques-Suggestions 3 Observatoire de l'enfant en danger et de l'adolescent en difficulté BP 9026 - 98715 Papeete Tél : 48 80 15 - Fax : 48 80 16