Conjoncture économique et financière du 1 trimestre 2015
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Conjoncture économique et financière du 1 trimestre 2015
52 Avril 2015 Conjoncture économique et financière du 1er trimestre 2015 4 3 2 1 0 -1 -2 Inflation alimentation, énergie, tarifs publics et corrigée des mesures fiscales Inflation hors alimentation, énergie, tarifs publics et corrigée des mesures fiscales Inflation totale Source : INSEE 15 14 13 12 11 10 09 -3 08 En France, la reprise est plus lente. Le PIB a crû de 0,1 % ème ème au 4 trimestre après + 0,3 % au 3 trimestre (sur un an, la croissance s’établit à + 0,2 %). Cette progression plus faible d’un trimestre à l’autre cache une réalité plus favorable : la demande progresse et la contribution des stocks est, cette fois, négative. L’investissement reste ème cependant décevant. Ce chiffre du PIB du 4 trimestre devrait être le dernier des quinze trimestres de quasistagnation enregistrés depuis le printemps 2011. Graphique 1 : Inflation totale et sous-jacente en France (en %) 07 ème En zone euro, la reprise accélère : au 4 trimestre 2014, la croissance en zone euro a été de 0,3 % T/T après 0,2 % ème au 3 trimestre (sur un an : + 0,9 % après + 0,8 %). Les perspectives de demande s’améliorent : le reflux du prix du pétrole soutient le pouvoir d’achat, la demande étrangère progresse grâce à la dépréciation de l’euro et les conditions monétaires accommodantes créent les conditions d’une reprise de l’investissement, pour peu que la confiance se redresse légèrement. Les enquêtes publiées début 2015 illustrent une amélioration globale de la confiance des chefs d’entreprises de la zone euro, tant dans les services que dans l’industrie (l’indice PMI composite est au plus haut depuis 4 ans). 06 Macroéconomie Le reflux du prix du pétrole, la dépréciation de l’euro et les conditions monétaires accommodantes devraient rapidement montrer leurs effets positifs sur l’activité. Les er enquêtes publiées au 1 trimestre confirment une amélioration du climat des affaires et les premières statistiques (consommation, production industrielle) sont bien orientées (à l’exception de la construction). Le PIB du er 1 trimestre publié mi-mai devrait illustrer cet élan, prévu par la Banque de France et par l’INSEE à + 0,4 %. Le consensus et les instituts internationaux partagent la prévision gouvernementale de croissance de l’ordre de 1 % en 2015 mais, pour le budget, l’inflation plus faible que prévue pourrait poser un risque sur les recettes qui sont, elles, calculées sur des bases nominales. 05 L’environnement mondial est marqué par les ème conséquences de la baisse du prix du pétrole au 2 semestre 2014. La désinflation mondiale qu’elle engendre a autorisé de nombreux assouplissements monétaires au er 1 trimestre 2015. Côté croissance, ce reflux du prix du pétrole favorise une reprise graduelle, sauf dans les pays exportateurs de matières premières (Argentine, Brésil, Chili, Russie, Venezuela). L’inflation française est négative sur un an (-0,3 % en février). Des facteurs cycliques expliquent le niveau bas de l’inflation (déficit de la demande de biens et services relativement à l’offre) et la baisse du prix du pétrole depuis juin 2014 l’amène en territoire négatif. Ainsi, l’inflation sousjacente (hors alimentation, énergie, taxes) est faible mais positive (+0,1 %), alors que l’inflation totale est négative. er Au total, le risque de déflation a plutôt décru au 1 trimestre 2015. dollar (soit -11,3 % depuis début 2015), ce qui est bénéfique pour la conjoncture de la zone euro. Graphique 2 : taux souverains à 10 ans en zone euro (en %) 2 1,8 1,6 1,4 Marchés financiers 1,2 L’actualité sur les marchés financiers a été dominée par l’action inédite et volontariste de la BCE : la mise en place d’un ample programme d’achats d’actifs (de l’ordre de 10 points de PIB de la zone euro) incluant principalement des achats d’obligations souveraines (les achats de la Banque de France représenteront l’équivalent du financement de 2 années de déficit budgétaire pour la France). Le prix des obligations souveraines a intégré le nouvel équilibre offre/demande (hausse des prix, baisse des taux) : le taux OAT 10 ans a reflué de 35 pb ce trimestre, à 0,48 % (-64 pb pour le taux réel 8 ans à -0,96 %). Les actifs risqués ont bénéficié d’une meilleure confiance des investisseurs, d’un soutien massif de la liquidité et d’une conjoncture porteuse : le CAC 40 a progressé de 17,8 %. Les cours s’apprécient plus que les fondamentaux des entreprises et la valorisation est tendue. Cette situation peut durer, soutenue par la liquidité. Le creusement de l’écart des orientations monétaires de part et d’autre de l’Atlantique engendre une dépréciation de l’euro à 1,07 0,8 1 0,6 0,4 0,2 0 janv.-15 Italie (BBB+) France (AA) févr.-15 Espagne (BBB-) Autriche (AA+) mars-15 Belgique (AA) Allemagne (AAA) Source : Bloomberg Perspectives Dans les mois à venir, les investisseurs seront focalisés sur la Réserve Fédérale américaine qui pourrait augmenter ses taux directeurs. Le risque politique sera surveillé en zone euro (calendrier électoral dense, développements du dossier grec). > Indicateurs clés au 31/03/2015 Les taux de croissance sont attendus meilleurs en 2015 qu’en 2014 en France et en zone euro, grâce à des politiques budgétaires peu restrictives, à des conditions monétaires favorables, à la baisse du prix du pétrole et à la dépréciation de l’euro. La reprise reste conditionnée par la poursuite du regain de confiance qui se concrétise début 2015. Les taux d’intérêt sont historiquement bas. Les taux courts devraient rester durablement proches de 0% et les taux longs sont protégés par les achats des banques centrales nationales. Directeur de la publication : Odile Renaud-Basso - Responsable de la rédaction : Yann Tampéreau ([email protected]) - Caisse des Dépôts - Direction des fonds d’épargne - 72, avenue Pierre Mendès-France - 75914 Paris Cedex 13 - Abonnement : [email protected] Avertissement : les travaux objets de la présente publication ont été réalisés à titre indépendant par le service des Études économiques de la direction des fonds d’épargne. Les opinions et prévisions figurant dans ce document reflètent celles de son ou ses auteur(s) à la date de sa publication, et ne reflètent pas nécessairement les analyses ou la position officielle de la direction des fonds d’épargne ou, plus largement, de la Caisse des Dépôts. 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