Script francaisXX
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White Star Un texte de Lies Pauwels, Diederik Peeters, Vanessa van Durme, Karlijn Sileghem, Jean-Benoit Ugeux, Jef Ravelinghien, Einat Tuchman, Jordi Gali, Fred Debrock… White Star ::: www.apoptose.org ::: jean-benoît ugeux KKK JEAN BENOIT Avant de commencer, je voudrais vous raconter une petite anecdote: mon neveu est venu chez moi pour manger avec mon fils et, par accident, il a fait tomber un verre. Crac. L’accident n’était pas grave mais il a crié : j’encule ta chienne de mère. Fin de l’anecdote. Mon frère Marc, respectable, a choisi de placer son fils, mon neveu donc, dans une école qu’on dit de « pédagogie nouvelle ». Très bien. Une école ou les vieilles valeurs n’ont plus de sens. ce qui est important, ce sont les jeux, les choix des matières, la camaraderie, la relation ami-ami avec les professeurs, etc.… et qui va à cette école ? des mohameds, des karim, des ignacio, des jésus… Alors, on se demande a une époque ou le sida avance, surtout chez les personnes avec une sexualité étrange, si les noirs n’avaient pas enculés les singes, on n’aurait pas ces problèmeslà. Alors, Je n’ai jamais voyagé en Afrique, je n’en veux pas, je me méfie des moustiques et des nègres. Mais il ne faut pas être explorateur pour comprendre que des gens qui courent nus en chantant des chansons, aient des rapports sexuels avec des gibbons et des macaques. Ouvrons une parenthèse : je prenais hier un bus. Et dans ce bus bondé, ils parlent l’arabe, le portugais, l’albanais et d’autres langues barbares. le bus se vide de son paquet de parasites devant la maison communale. Je demande à quelqu’un pourquoi, il me répond que c’est le jour de chômage. Fin de la parenthèse. Alors, l’économie va mal, privatisation de la fonction publique, les indépendants sont trop taxés. Mais a qui va cet argent ? aux gens colorés ? aux grosses mamas couscous ? aux jeunes adultes en training qui ne se lèvent pas dans le bus pour une vieille dame ? Je veux encore vous raconter une petite anecdote : je fais la file au supermarché avec mon fils derrière un jeune homme qui embrasse son… compagnon devant tout le monde et surtout devant auguste mon fils de huit ans. Je trouve quand même choquant que des jeunes pédérastes se montrent en public sans gène devant notre jeunesse qui porte l’espoir d’un monde meilleur et sportif. N’y a-t-il pas moyen d’avoir des pilules spéciales pour empêcher ces actes « contre-nature » ? Voulez-vous que votre fils “White Star” 2 vienne à la maison avec un … garçon et dise : c’est l’amour de ma vie ? Nous avons besoin de bras et pas d’hommes efféminés, des gens qui ne font pas l’amour comme des singes ou des chiens ? Allons-nous assister à la mort de notre culture? Pour ma part, je m’y refuse, avec mon sang et mon âme. Et j’ espère de vous le même. Merci beaucoup. JEAN-BENOIT ALLUME UNE BOUGIE. JEAN-BENOÎT SORT. ARNO/FLORIAN ENTRE ET PUIS S’ASSIED SUR L’ESCALIER. JEAN-BENOITREVIENT. JEANETTE SERVIETTE JEAN-BENOÎTDANSE. FRED/WIM/JORDI ENTRENT. FRED: J’aimerais bien allumer une bougie pour moi-même. Parce que j’en ai besoin. Pour m’aider à devenir droitier. Je pense que je me sentirais mieux comme ça. KARLIJN ENTRE JORDI: Gneuauimskeueeoommuim! FRED : Il dit que tu lui fais peur. L‘ACCIDENT KARLIJN: J’ai eu un accident. J’ai beaucoup changé après cet accident. Avant j’étais très belle. Les gens disaient toujours à ma mère : “White Star” 3 « c’est à vous, ça ? Un si bel enfant. » Et partout où on allait : « Ho, mais quelle belle enfant ». Quand j’avais deux ans, ma mère m’a inscrit à un concours de beauté. Et j’ai gagné, si belle que j’étais… Pendant ma puberté, tout le monde m’aimait parce que j’étais si belle. Mais, en fait, ça me semblait un peu superficiel, et puis j’en ai eu marre. C’est pas un accident. Je l’ai fait par exprès. J’ai mis de l’eau sur le feu, et quand ça bouillait, j’ai plongé ma tête dedans. Mais c’est pas grave. J’ai beaucoup changé. Les gens réagissent d’une autre manière maintenant avec moi. C’est incroyable, l’effet que je fais aux gens. Les gens deviennent plus beaux grâce à moi. Je le vois bien quand je parle avec les gens. Ils s’ouvrent. Ils commencent à briller, les gens. Je fais rien de spécial. C’est un don naturel. Je vois ça aussi quand je dois me présenter pour un boulot, quand je rentre, les gens se disent : « Ouille ! ». Mais quand j’ouvre la bouche, les gens sont si heureux. Et avec les animaux aussi, c’est le même. J’ai beaucoup de cicatrices. Regardez là, sur ma cuisse, c’est une cicatrice, hein ça. Et là aussi, hein, parce qu’on m’a enlevé une partie de mon foie. Mais c’est pas grave, hein. Et là… un rein qu’est foutu le camp. Ca ne fait rien non plus parce que mon autre rein, entre-temps, a bien évolué. Ma glande surrénale, on me l’a laissé pour la régulation de mes hormones. La vésicule biliaire, on l’a enlevée aussi, mais c’est bien parce que comme ça, quand je m’énerve, c’est pas grave, j’ai plus ces pointes dans ma vésicule. Et puis j’ai aussi, une grande cicatrice dans mon dos. Je n’ai plus qu’un poumon mais c’est bien assez, je ne respire pas tant que ça. Et aussi en enlevant mon utérus, on m’a enlevé les ovaires, en passant… Mais y’en a assez, des enfants, hein. Je pense… y’en a assez… JEF ENTRE. JEAN-BENOÎT VIENT CHERCHER KARLIJN. PLEURER POUR LE MASSACRE JEAN-BENOÎT: “White Star” 4 Allez viens, ça suffit comme ça. KARLIJN : Mais laisse-moi ! Laisse-moi un peu faire. Pour une fois que je me sens bien dans mon peau. JEAN-BENOÎT: Dans MA peau. KARLIJN : Mais qu’est-ce que tu viens faire ici toi ? on parle tous flamand et toi tu viens ici pour parler un peu ton français… JEAN-BENOÎT: Arrête de pleurer ! KARLIJN : Mais je pleure pas ,hein. Même si je serais un noir, je pleurerais quand même pas JEAN-BENOÎT: Quand tu pleures, pleure en bon français KARLIJN : Chacun pleure quand même comme il veut. C’est quand même un peu de liberté, quoi. On doit tous tout le temps tellement se déguiser. Pleurer, c’est quelque chose d’international. Les émotions, c’est quelque chose d’international. Et c’est pas toi qui va venir m’apprendre comment je dois pleurer dans mon propre pays. Je suis si sensible au cancer. Tu connais Brigitte Bardot ? Je lui ressemble un peu. Mais je suis quand même resté un peu punkette. J’aimerais bien d’avoir un appareil J’aimerais bien d’avoir des lunettes. J’aimerais bien d’avoir un épi. J’aimerais bien d’avoir une bosse. J’aimerais bien que comme je me sens, ça se voit. Je me sens comme ça et ça tu le vois aussi. VANESSA & SIMON ENTRENT. “White Star” 5 LA PROCESSION EINAT ENTRE. VANESSA: Es war ein zerr hupses kind. Zu blond, zo shun und nich alein. Die elderen waren zerr katolische leute. Einen tag had ihr die lippenstift zeine muther aus schrank genommen. SIMON : Je vous salue, Marie, pleine de grâce. VANESSA: Ihr had die nylonstrumphen genommen, die schönne, mit die naad von achteren und die breitte band zo hoog. Und die leute waren zo katolisch. SIMON: Le seigneur soit avec vous VANESSA: Mit rasiercrème hadt ihr imm die beinen gerasiert. Und wenn ihr die nylonstumphe antzichte zängte irh: Come on baby, take a walk on the wild side. And the He was a She. SIMON: Vous êtes bénie entre toutes les femmes VANESSA: Ihr hatte die schünnen zeine mutter aangetogen. Und die leute waren zo katolisch. SIMON: Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni VANESSA: “White Star” 6 Mitt die lippenstift hat imm irh eine zundige mund getseichenent, und die nachtkleidung zeine mutter angetogen. SIMON: Sainte Marie, mère de Dieu… VANESSA: Und irh hatt gebedet. SIMON: Je vous salue, Marie, pleine de grâce. Le seigneur soit avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes. Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvre pécheurs, maintenant et a l’heure de notre mort. Amen EINAT AND THE SORROW OF THE WORLD All the pain and all the suffering All the children raped in Srebrenica And nobody love everybody And don’t forget Iran and don’t forget Iraq And Tsjernobyl and Pinochet and the earthquakes in Mexico And the plague in the middle-ages And no justice anymore All the oil in the sea And all the cute koala-bears slaughtered And I was in the ditches of Ieper in ’14-’18 And all the mud They shot Bruce Lee And the war of Troye And Michael Jackson is not a star no more Dead body’s all over, everywhere And all the civil wars All those children born by accident And all the dirt “White Star” 7 All the million heads rolling down the guillotine in the French Revolution And all the mothers in Argentina People living underground Vietnam And all those hungry little stomachs in Ethiopia And André Cools Nelson Mandela in his prison for more then 100 years And too many religions And all the torturing And no food for everybody My family and brother children killed in all the holocausts Everybody wants to be like in the magazines and bulimia and anorexia everywhere And little child-prostitutes in Roumenia And hands and legs cut off in Congo And the kilos and tons of sorrows on my shoulders Little girls all torn apart and ripped into pieces Child labour in dirty factories And all the poison And diseases everywhere LE GRAND ESCALIER + CHANGE D’IDENTITE + I’M SORRY EINAT (BALLET) JORDI: Maintenant, c’est comme ça. J’ai changé d’identité. C’était mon rêve d’être handicapé. Alors, maintenant je suis comme ça. FRED/WIM: I’m sorry. Het spijt mij. 1000x sorry. Op mijn blote kniekes. Je m’excuse. Ik had dat zo niet bedoeld. “White Star” 8 Mea Culpa. EINAT : Do you have a cigaret? Voertje? Do you have a dollar? … KARLIJN: Je peux avoir une cigarette? Et du feu? Et un dollar? … THE HANDS + BALUSTRADIERRE WIM ET TOUT LE RESTE. VANESSA: Regarde maman, je suis un papillon. Maman, regarde ! BALLET OF ALL THE FRIENDS TOUS LES COPAINS WIM: Klootzakken! Hoeren! Vurtzakken! ’t Is altijd ’t zelfde! Altijd! Godverdomme! TOUT LE MONDE DONNE DE L’ARGENT A EINAT. STUPID WOMEN VANESSA: L’attribution du genre se déroule pendant la naissance par l’inspection des organes procréateurs. Mais sexe et différenciation de genre forment ensemble un tout très complexe, qui naturellement englobe beaucoup de données. KARLIJN: Comment ça va pour toi maintenant? “White Star” 9 VANESSA: Les déterminants du sexe et du genre identitaire sont, entre autre, les chromosomes. Et, plus particulièrement la vingttroisième paire de chromosomes qui définit le sexe génétique KARLIJN: Mets-toi une fois à poil ! Mets-toi une fois à poil ! … KARLIJN : Comment s’est passé ton opération ? VANESSA : Quelle opération ? KARLIJN: Je suis confus. JEAN-BENOIT: Confuse ! KARLIJN: C’est tellement bizarre avec toi, tu me troubles vraiment. Parfois tu passes dans ce sens-ci et je me dis : « Ha, tiens, v’la une femme qui passe » et une minute après, tu passes ici, dans l’autre sens, et je vois en un coup : « Ha non, c’est un mec »… c’est très troublant, tu sais ? VANESSA : Homme ou femme, je suis simplement moi-même. Tu ne dois pas toujours mettre les choses dans des tiroirs JORDI TOMBE. FRED: Fais le normal! KARLIJN : Eh quoi? Tu fonctionnes normalement? VANESSA : “White Star” 10 Je fais quelque chose de travers ? KARLIJN : En fait, t’es de quelle origine ? VANESSA : D’ici. KARLIJN : Pas des gens bizarres dans ta famille ? VANESSA : Heu non… Grand-père a fait de la prison KARLIJN : Ah ouais… mais ça doit venir de là alors… JORDI TOMBE. FRED: Excusez… KARLIJN: Dis, quand tu pleures, est-ce que tu pleures comme une femme ou comme un homme? VANESSA: Les choses sérieuses comme un homme, les futilités comme une femme. KARLIJN: Donc, une femme pleure comme un mauvais homme? VANESSA: Oui. KARLIJN : Dis un peu, quand tu dors, tu dors dans un lit… ou dans une niche ? VANESSA : “White Star” 11 Dans un hamac. KARLIJN : Ah ! Tu vois que t’es d’une autre culture ! Mais, Allez, tu n’es pas malade ? VANESSA: La transsexualité n’est pas une maladie. KARLIJN: J’me sens vraiment bizarre dans mon corps, aujourd’hui. J’me sens vraiment bizarre… Toi aussi, tu t’sens bizarre comme ça ? VANESSA : Mais non, je me sens bien. KARLIJN : C’est à cause de toi que je me sens si confuse VANESSA: Je suis désolée, ma fille, c’est ton problème, je viens seulement ici, comme tout le monde, pour chercher un peu de consolation… KARLIJN : Et ,dis-moi, t’es heureuse ou pas ? VANESSA : Mais oui, je suis heureuse… KARLIJN : Ah, mais les gens qui disent qu’ils sont heureux, ils sont pas heureux, hein. Les gens qui disent qu’ils sont heureux, en vrai, ils sont malheureux. IDENTITE HANDICAPE JORDI/ FRED “White Star” 12 FRED: Allez, fais le normal! Ne fais pas le con. Arrête ! Sois normal, je te dis. Je ne supporte pas ça, tu le sais bien. C’est dégoûtant. C’est quoi ton problème ? Pourquoi tu fais ça ? Mais arrête! Je supporte plus ça! Tu me rends risible! Tiens-toi droit! TURNING POINT Fred: On a besoin de toi ici en bas Qu’est-ce que tu cherches la haut? Descend. C’est pas parce que tu es en haut que tu es mieux que nous hein. Tu veux jouer Jésus ou quoi? Benoit: Hé, si tu veux faire jésus, il faut peut-être le faire dans la croix et pas sur la croix. Et puis jésus était à poil, hein. Einat: Cach me, Jésus. Jordi: Je suis pas Jésus... Vanessa: Mais oui tu es mon jésus. Viens mon petit jésus. Benoit: Hé, tu préfères jésus dans ton cœur, dans ta bouche ou dans ton cul? “White Star” 13 Vanessa: Je le préfère dans mon âme, chéri. Einat: Cach me Jésus. Jordi: Je veux pas être Jésus, merde... Vanessa: Tu n’as pas a vouloir, tu l’es ou tu l’es pas. Et moi, je crois en toi. Fred: Oh, madame, meme si un caniche montait a la croix, tu y croirais aussi. Il est deja completement a cote de ses pompes, si tu vas lui repeter qu’il est Jésus... Karlijn: Je comprends pas.. qu’est-ce qui se passe ici en fait? Einat: Cach me, Jésus. Jordi: Je sus pas Jésus... Vanessa: Mais oui, tu es mon Jésus et j’ai besoin de toi ici en bas. Fred: He mais c’est pas un saint, hein. Il est monte tout seul a la/cette croix Tu nous la fais comme si c’etait un miracle. Vanessa: Viens ici toi, tu m’as l’air d’un chouette type.. un peu Jesutique... Avec la comprehension et tout et tout.. Allez viens, je t’emmene. Karlijn: “White Star” 14 Dis, a qui est-ce qu’elle parle en fait? Fred: Ho, elle s’imagine qu’elle est sainte Rita des causes perdues Vanessa: Mais allez, laisse-moi etre un peu Marie-Madeleine: Je vetis les denudes. Si tu courais ici a poil, je t’aiderais aussi a mettre ta petit robe... Fred: Quelle petit robe? Je ressemble a un travelo ou quoi? Vanessa: Un bon travelo ca ne se voit pas: tout est a l’interieur. Gonzesse de kermesse. Fred: Quoi, Gonzesse de kermesse? Vanessa: Oui, t’es (vraiment) comme cette sorte de bonnes femme qui sortent seulement qunad il y a la foire. Fred: Mais j’ai meme pas mis de robe, enfin... Vanessa: Bien sur, t’oserais surement pas. Fred: ouais, allez une fois mais c’etait juste pour se marrer. Vanessa: Un mec avec des habits de fille, meme au carnaval c’est pas drole, c’est juste du mauvais humour. Et puis Jésus, c’est pas pour rigoler / c’est pas de la blague. Fred: Mais allez, Jésus avait aussi une petit robe / jupette. “White Star” 15 Vanessa: Ce serait bien, hein, si je pouvais t’emmener partout au cas ou j’ai besoin de toi. Quelqu’un qui me comprend... Et pas quelqu’un qui se detourne de moi comme tous les autres. Karlijn: J’aimerais aussi bien d’avoir un Jésus. Vanessa: Hein, mon Jésus personnel. Et quand je me sentirais mal, je n’aurais qu’a toucher tes mains et tout redeviendrait en ordre. Ce serait bien.. un “Je vous salue Marie“ et tu t’occupes du reste. on va avoir un beau futur ensemble, hein, nous deux? Toi, tu portes ma croix, tu prend tout mon chagrin sur les epaules et moi je n’ai simplement qu’a baiser tes pieds. Hein, qu’est-ce que t’en penses? C’est pas un bon deal? Karlijn: J’aimerais aussi bien d’avoir un Jésus. Karlijn: Pourquoi chuis si laide? Je meriterais de me balader avec une bourka sur la tete toute la journee tellement que je suis laide... Benoit: Merde. Crie pas comme ca... Karlijn: Parfois quand je me reveille et que je me sens bien, je me dis. “Godverdomme“. Et alors je dois trouver quelque chose pour me sentir mal... J’aimerais bien d’avoir un appareil. Qui veut mourir avec moi? Qui veut mourir avec moi? Benoit: Mais crie pas comme ca. “White Star” 16 Karlijn: J’aimerais bien d’avoir un Jésus. Tu veux etre mon Jésus? Benoit: Jésus, hein, c’est pour les gens sans courage. Karlijn: Qu’est-ce que tu dis: Jésus pour les ges sans courage? Benoit: Oui, parfaitement: sans courage. Karlijn: Comment? Tu ne crois pas en Jésus, et tu viens ici un peu allumer des bougies? C’est piteux. C’est vraiment piteux... Benoit: Mais allez Jésus c’est juste un stupide produit qu’on a invente, enfin. Karlijn: Jésus? Un produit? Dis, un peu de respect pour les gens... Jésus qui a du tellement pleurer sur a croix. Qui a eprouve tellemnt de chagrin. Qui a ete crucifie parce qu’il etait si bon.. Et c’est pour ca que tout le monde est catholique. Fred: Ah bon.. et les Musulmans alors Karlijn: Les musulmans sont auss catholiques. Benoit: Et les juifs. Karlijn: Les juifs aussi sont catholiques. Tout le monde. Benoit: “White Star” 17 Ouais.. n’empeche c’est quand meme incroyable qu’une bitte pareille ait pu se ramasser tellement de pognon.. „Crucifie parce qu’il etait si bon“... Karlijn: Oui, parce qu’il etait si bon.. et qu’il a tant pleure... Benoit: Et quoi? Et je dois me sentir coupable? Karlijn: He bien oui, sens toi un peu coupable pour une fois... Benoit: Ce serait quand meme drole si je devais commencer a me soucier de chacun ici... (Karlijn: och jong. Spreek vlaams. Jordi: Oui, c’est vrai ca. parle un peu flamand...) BAGARRE GENERALE GRANDE BAGARRE! (Jordi & Fred, Jean-Benoît & Karlijn, Wim & Einat…) BRIDGE OVER TROUBLED WATER (Jef s’avance pour chanter – le reste se tait) CAN YOU DO... EINAT AND BENOIT EINAT: Can you do that? “White Star” 18 Etc... JONGENS VAN 13 JEF: J’aime les garçons de treize ans. Je les aime, c’est comme ça. Leurs petits genoux sont si attirants. Je sais bien que leur age pose un problème mais je les aime. Ils peuvent aussi avoir douze ans, ou onze ou dix, je ne sais pas. Quand je suis au parc et qu’il arrive qu’un de ces jeunes garçons s’approche un peu de moi, je lui demande s’il n’a pas envie de s’asseoir un peu à côté de moi. Et s’il décide de le faire, alors on peut être simplement assis et juste être bien. Et alors je peux lui demander s’il aime bien les poissons rouges. J’ai beaucoup de poissons rouges à la maison, tu sais? Et puis alors, si le garçon vient à la maison, on peut regarder un peu mes poissons rouges. Les jeunes garçons aiment regarder les poissons rouges. Moi aussi, j’aime bien les regarder. Alors on regarde un peu les poissons. Les enfants aiment bien cela. Ils portent des petits slips bleus, ou bleus et blancs. J’adore ça. Ca ne les ennuient pas si moi aussi je suis en slip. Il s’agit toujours d’amour, tu sais… j’ai tellement d’amour… trop d’amour… à donner. Les gens ne peuvent simplement pas comprendre cela. JEAN-BENOÎT: Est-ce que tu penses que tu serais capable de tout recommencer à partir de zéro ? JEF : Oui, j’aimerais bien… mais alors plutôt… comme tu es. Parce que moi, je suis plutôt… JEAN-BENOÎT: Tu vas souvent voir des dessins animés ? JEF : A l’époque où j’avais encore des Mickeys sur mon caleçon, ils ont parlés de « attouchements sexuels explicites illicites ». Mais je n’ai lu cela seulement après. “White Star” 19 THE QUESTIONS JEAN-BENOIT: How old are you? JEF: Trente. EINAT: Seventeen. EINAT DANSE – JORDI LA REJOINT JEF & JEAN-BENOIT: Do you know your parents? What is your religious conviction? What country are you from? Do you have a passport? Why are you here? Why don’t you work? What’s your political conviction? Are you really seventeen? Do you remember your grandfather? When are you gonna die? Why are you here? Do you like goldfish? What’s your favorite dish? Are you lesbian? Are you a prostitute? What is your sexual orientation? GRANPA’S DANCE EINAT/JORDI/FRED THE RAPE “White Star” 20 EINAT/BENOIT/JEF JUSTICE VANESSA ( avec un écho de KARLIJN): Tu sais au moins ce que tu es en train de faire ? Tu te rends compte ou quoi ? Tu ne peux pas arrêter un peu d’exclure les gens différents ? Tu crois vraiment que tu vas faire avancer les choses en écrasant les autres ? Qui tu crois que tu es, toi ? Meilleur ? Meilleur que qui ? Meilleur que les six millions de Hitler, les 10 millions de Staline, les Indiens de Woudend Knee, les Mayas de Yucatan, les disparus d’Argentine, les génocides ? Fous la paix aux autres, essaie de les aimer! Laisse vivre cette petite pute camée, les petites prostituées de 10 ans de Manille, les sans-abri de Rio. Donne-leur un peu de dignité. Peut-être qu’ils ne demandent rien d’autre que ça. Laisse-les un peu être ce qu’ils sont. Ou tu penses que je suis folle, hein ? Ma folie, C’est ma manière pour ne pas voir les choses laides dans la vie. Ma manière de survivre. Je me laisserai pas traîner dans la chambre à gaz. Laisse-moi être ce que je suis parce que je ne peux pas faire autrement. CASTA DIVA + UN, DEUX VANESSA/EINAT BENOIT/ KARLIJN KARLIJN: Et là, il y avait encore l’histoire de Samson et Dalila. Et Dalila était très belle. Et Samson était très fort. Et Dieu avait dit à sa mère de ne jamais lui couper les cheveux. Parce que sa force résidait dans ses sept tresses. Et alors Dalila a séduit Samson, et elle l’a emmené, et pendant qu’il dormait, elle a coupé ses sept tresses. Et le pauvre Samson a perdu toute sa force. Et alors Samson était très faible et tout le monde avait tout perdu. C’était l’histoire de Samson et Dalila. BENOIT: “White Star” 21 Je ne suis pas si poétique, moi. Je suis plutôt quelqu’un de concret, des choses concrètes. Je suis plutôt dans le genre: Une banane. Deux bananes. KARLIJN: Moi, je suis plutôt de: une tomate. Deux tomates. Ca me fait penser à quelqu’un qui a été écrasé. Un écrasé, deux écrasés. BENOIT: Un fusillé. Deux fusillés. KARLIJN: Un Coup d’état. Deux coups d’état. BENOIT: Un insomniaque. Deux insomniaques. KARLIJN: Un mutant. Deux mutants. BENOIT: Un an de prison. Deux ans de prison. KARLIJN : Un enfant enlevé. Deux enfants enlevés. BENOIT: Une phase terminale. Deux phases terminales. KARLIJN: Un violeur. Deux violeurs. BENOIT: Un acte raciste. Deux actes racistes. KARLIJN: Une mère violente. BENOIT: Un embargo. Deux mères violentes. Deux embargos. KARLIJN: “White Star” 22 Un qui pleure. Deux qui pleurent. BENOIT: Un sans larmes. Deux sans larmes. KARLIJN: Un père aveugle. Deux pères aveugles. BENOIT: Un tchernobyl. KARLIJN: Un demandeur d’asile. Deux tchernobyls. Deux demandeurs d’asile. JEAN-BENOÎT: Un dictateur. Deux dictateurs. KARLIJN: Un enfant trouvé. Deux enfants trouvés. JEAN-BENOÎT: Un traumatisme. Deux traumatismes. KARLIJN: Un braquage. Deux braquages. JEAN-BENOÎT: Un enfant dans la cave. Deux enfants dans la cave. KARLIJN: Un mère seule. Deux mères seules. BENOIT: Un enfant écrasé. Deux enfants écrasés. KARLIJN: Un alcoolique. Deux alcooliques. BENOIT: Un patient psychiatrique. Deux patients psychiatriques KARLIJN: “White Star” 23 Une femme battue. Deux femmes battues. JEAN-BENOÎT: Un enfant prostitué. Deux enfants prostitués. KARLIJN: Un trafic d’armes. Deux trafics d’armes. JEAN-BENOÎT: Un malade. KARLIJN: Un mort à la guerre. Deux malades. Deux morts à la guerre. JEAN-BENOÎT: Une génération. Deux générations. VANESSA : Regarde maman, je suis un clown ! TOUS DES CONS JEAN-BENOÎT: Non mais tu as vu le nombre de mecs qui grossissent exprès pour prendre plus de place dans le bus ? Et les gens qui portent des chemises lignées avec des vestons à carreaux ? C’est incroyable le nombre qu’il y en a. Et c’est laid, hein ! Putain, comme c’est laid. Vraiment ! Et le nombre de mecs qui portent des lunettes, ça c’est incroyable, des gros verres comme ça, des tessons de bouteilles. Faut tout de même vivre avec son temps, bordel, mettre des lentilles de contacts, ne fut-ce que pour les autres, on vit quand même entourés d’autres individus, oui ou merde ? JEF : Oui, mais… JEAN-BENOÎT: Et le bio, alors là. Le Bio… Rien que des conneries, ça. Tu as vu l’air qu’on respire ? Tu as vu comment les usines polluent “White Star” 24 l’atmosphère ? Tu vas pas aller payer trois fois plus cher ta bouffe pour faire semblant d’être plus sain, plus « harmony with the nature ». Rien que de la merde. Oui ! Les chaises pour handicapés, tiens ! Le nombre d’handicapés qui ont une vieille chaise dégueulasse, immonde… Alors qu’ils font des modèles sport sublime… C’est vrai quand même. C’est pas si compliqué d’avoir une belle chaise, quand tu vois toutes ces vieilles charrettes grises pourries, c’est laid, hein. JEF : Oui, mais c’est cher… JEAN-BENOÎT: C’est cher ? Ils sont de toutes façons sur la mutuelle, ce sont nos impôts qui payent leurs caddies, alors qu’ils se donnent un peu de mal, nom de Dieu. Parce que tu crois qu’ils travaillent, les cheminots ? La corne qu’ils ont, c’est juste pour avertir quand le contremaître passe sur le chantier. Ils sont la POUR que les trains arrivent en retard, c’est fait exprès. Vraiment. A faire un peu comme ça et comme ça (il se baisse pour montrer le pantalon qui lui découvre les fesses.), « Passe-moi une jatte, Willy »… Mais allez, tu prends le bus, le seul qui travaille, c’est le chauffeur, s’il n’est pas en grève… alors, tous des dépressifs.. Avant on disait des « paresseux » maintenant ce sont des « dépressifs ».. Tout évolue, hein ? Ah oui.. Oui, mais moi je suis encore flexible, hein. C’est pas comme d’autres. Qu’est-ce qu’il y a toi ? T’es un peu contraire ou quoi ? Tu serais pas un peu pédé, des fois… un peu tapette ? THOSE WHERE THE DAYS/DA GEVOEL JEF: Tu connais ce sentiment ? Que tu penses : « Je monte dans ma voiture, je ferme les yeux, je roule plein pot et j’espère qu’il y aura un arbre sur le chemin » ? “White Star” 25 Que la personne que tu aimes le plus, tu sais que tu peux la perdre parce que tu sens qu’un jour tu peux la tuer? Ou bien tu penses que tu ne te sens pas bien et que tu te dis : « Si je pouvais être dans une guerre et courir comme un dingue avec un flingue » ? Tu connais ça ? Que tu as envie de frapper sur la gueule de quelqu’un, simplement parce que tu en as envie ? Que tu dis à quelqu’un : « Je crois en Dieu » et qu’il te répond : « Oui moi aussi, mais pas au même. Et le mien est meilleur » ? Que quelqu’un te dit: « mets-toi derrière dans la file, comme ça je devrai pas me payer ton affreux cul » ? Ou bien que tu te laisses pousser un peu la moustache et que les gens disent : « Tu vois, je te l’avais bien dit que c’était une tante! » ? Qu’il y a plein de gens qui passent à coté de toi mais qui, eux, n’ont pas du tout envie que toi tu passes à coté d’eux. Que tu sais que l’ébola est beaucoup plus fort que le du sida et que tu te dis : « je mourrais bien de l’ébola. » Que chaque fois que tu allumes une cigarette, il y a quelqu’un qui te dit : « C’est pas bon pour la santé et tu vas en crever » ? Que tu achètes quelque chose de beaucoup trop cher, et puis tu rentres à la maison et tu te dis : « mais, nom de Dieu, pourquoi est-ce que j’ai acheté ça » ? Que chaque fois que tu rentres quelque part, tout le monde se tait en un coup ? Que chaque tu fois que tu veux boire un café, le thermos est toujours vide ? “White Star” 26 BLUE EYE KARLIJN/WIM KARLIJN: Pourquoi tu m’as frappé? WIM : T’is niet waar, zeg. KARLIJN: Si si c’est toi qui as fait ça. Tu m’as fait mal. J’étais simplement là, en train de danser, dans mon carré… et, tout à coup, tu viens, et tu me gifles, dans mon ventre et puis dans mon cou, et comme ça, et comme ça… C’est toi qui as fait ça. WIM : T’is niet waar, zeg. KARLIJN: Ah, mais tu es un menteur, en plus. Sale type. Sale type. Gros porc. FRED : (Chante) Those where the days. (dit) -où les diables rouges ont joué la demi-finale au Mexique. -Où le roi Baudouin est mort. -du premier homme sur la lune. -où Allende a été renversé. -ou il n’y avait pas de téléphones mobiles. -de l’opération ‘tempête du désert’. -de Woodstock. SIRENE DE GUERRE “White Star” 27 Tout le monde attend. BAMBI FRED/KARLIJN JEF: Allez roulez! … FRED: C’était l’époque de Mussolini et Staline et Churchill et Roosevelt. De la sortie de Star Wars. JEAN-BENOIT: C’était le jour ou j’ai recommencé à parler avec mon père. FRED: De la bande de Nivelles JEF: C’était l’époque de :”Pas de sexe avant le mariage” KARLIJN: C’était l’époque ou Sadam était encore dans son trou JEAN-BENOÎT: C’était l’époque où il y avait les bus pour les blancs et les bus pour les noirs. FRED: C’était l’époque de Eddy Merckx. EINAT: Those were the days of Dostoievski, Gogol, Tolstoj, Chekov. JEAN-BENOÎT: C’était l’époque ou Jésus était dans mon cœur KARLIJN: C’était l’époque ou Kennedy vivait encore. FRED: “White Star” 28 C’était l’époque de Beat It de Michael Jackson. KARLIJN: C’était l’époque où les trois mousquetaires vivaient encore. EINAT: Those were the days of the sex revolution. KARLIJN: C’était l’époque des grèves des mineurs en Angleterre.. KARLIJN: C’était l’époque où on allait encore a l’école le mercredi aprèsmidi. CRIST ON ICE JORDI KASPAR JEAN-BENOÎT: Je suis plein de force et de santé. Je suis poli et honnête. J’ai conscience de mes responsabilités. Je suis toujours amical. Je suis aimé de tous. Je viens à bout de tout. Je suis là pour tout le monde. Mes connaissances sont au-dessus de la moyenne. Je ne suis pas de ceux qui font beaucoup de bruit pour rien. Je suis tranquille compréhensif et j’ai le sens du devoir. Je suis plein d’attention pour les objets. Je vais mieux. Je vais bien. Je peux aller à la mort. Je ne suis pas un danger public. Je ris beaucoup. Je n’ai pas de signes particuliers. J’aimerais être un membre actif. J’aimerais coopérer. “White Star” 29 Je suis fier du résultat. Je ne manque de rien. Voici ma main droite. Voici ma main gauche. Je suis calme. Je n’aimerais plus maintenant être un autre. Je sais maintenant ce que je veux. Je veux être tranquille. TEARS, SANG ET AMOUR KARLIJN : … In your eyes evermore … I love my grandmother. I love my grandmother’s house. I love my grandmother’s kitchen. I love my grandmother’s bed… Il dit que je suis laide de dedans et de dehors. Il dit aussi que je dois rester à la maison. … Parlez-moi d’amour … Il dit que je ne suis pas attirante sexuellement. Il dit que je dois faire un enfant avec un autre. Il dit que je prends trop de place dans la maison. Faut pas avoir peur hein. C’est pas si cher, l’amour, c’est remboursé par la mutuelle… … Je vous ai-aime … C’est pas si cher… J’ai marché des heures et des heures… J’ai oublié mon enfant… J’ai pas voulu ça… C’est pas d’ma faute hein… DANCE FOR THE DEAD CHILDREN JORDI FLORIAN/ARNO EINAT “White Star” 30 KARLIJN ET EINAT SORTENT. LET’S CLEAN OP THE WORLD WIM NETTOIE LE SANG BEAUTIFUL + LES PUTES “White Star” 31