Soumis par voie électronique Le 2 novembre 2009 Monsieur Robert
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Soumis par voie électronique Le 2 novembre 2009 Monsieur Robert
Soumis par voie électronique Le 2 novembre 2009 Monsieur Robert Morin Secrétaire général Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Ottawa (Ontario) K1A ON2 Objet : Avis de consultation de radiodiffusion CRTC 2009-614 – Appel aux observations sur une demande de la gouverneure en conseil en vue de faire rapport sur les conséquences et la pertinence d’adopter un système de compensation pour la valeur des signaux de télévision locaux – Observations de CBC/RadioCanada Monsieur, Vous trouverez ci-joint les observations de CBC/Radio-Canada à l’égard de l’Avis de consultation de radiodiffusion CRTC 2009-614 – Appel aux observations sur une demande de la gouverneure en conseil en vue de faire rapport sur les conséquences et la pertinence d’adopter un système de compensation pour la valeur des signaux de télévision locaux. Compte tenu de l’importance des répercussions que pourrait avoir cette consultation sur CBC/Radio-Canada, nous demandons à comparaître à l’audience publique qui débutera le 7 décembre 2009. Le tout respectueusement soumis, Bev Kirshenblatt Première directrice, Affaires réglementaires C. P. 3220, succ. C Ottawa (Ontario) K1Y 1E4 Avis de consultation de radiodiffusion CRTC 2009-614 Appel aux observations sur une demande de la gouverneure en conseil en vue de faire rapport sur les conséquences et la pertinence d'adopter un système de compensation pour la valeur des signaux de télévision locaux Observations présentées par CBC/Radio-Canada 2 novembre 2009 Sommaire Depuis de nombreuses années, les entreprises de distribution par câble et par satellite augmentent leurs tarifs, font grimper leurs revenus et améliorent leur rentabilité aux dépens des consommateurs canadiens et des stations de télévision locale canadiennes. Aucune concurrence digne de ce nom n’existe pour protéger les consommateurs des augmentations répétées des tarifs des entreprises de distribution par câble et par satellite. Et aucun mécanisme n’est en place pour empêcher ces distributeurs de parasiter les télédiffuseurs locaux en utilisant leurs signaux sans les payer. Par conséquent, les consommateurs canadiens se font arnaquer. Et les télédiffuseurs locaux subissent un préjudice financier tel que l’avenir de la télévision locale au Canada est menacé. Il existe une solution simple à ce problème. Le CRTC devrait demander aux distributeurs par câble et par satellite d’offrir aux consommateurs un forfait de base réduit entièrement canadien, qui comprendrait toutes les stations de télévision locale plus quelques autres services autorisés. Le tarif de ce forfait de base réduit ne dépasserait pas un tarif maximum établi par le CRTC. Cela garantirait le caractère abordable du service de télévision pour tous les Canadiens. Les consommateurs seraient libres d’acheter tout service additionnel qu’ils pourraient vouloir et qui ne serait pas inclus dans le service de base réduit, mais ne seraient pas obligés de le faire. Les entreprises de distribution par câble et par satellite négocieraient avec les télédiffuseurs afin de déterminer la rétribution à verser pour les services qu’elles distribuent, notamment les services de télévision locale dans le forfait de base. Le CRTC agirait à titre d’arbitre dans toutes les situations où les parties ne pourraient parvenir à un accord. Cette approche simple – un forfait de base canadien réduit – permettrait de résorber le déséquilibre qui s’est installé au sein du système canadien de radiodiffusion. Les consommateurs recevraient un forfait de base abordable et pourraient faire une sélection parmi une gamme améliorée de services additionnels. Les télédiffuseurs locaux seraient dans une situation financière durable, qui leur permettrait de continuer de fournir la programmation locale que les Canadiens désirent et apprécient. ii Les entreprises de distribution par câble et par satellite pourraient obtenir un bon rendement sur leurs investissements et bénéficieraient d’une grande latitude pour offrir, au tarif qui leur convient, des services additionnels en plus du service de base canadien réduit. I. L’examen en cours 1 Au cours des derniers mois, le problème du parasitage des télédiffuseurs locaux par les entreprises de distribution par câble et par satellite a été propulsé au rang de sujet d’intérêt public de premier plan, et pour cause : l’avenir sombre prédit à répétition aux stations de télévision locale depuis quelques années se matérialise sous nos yeux. Le public a pris conscience de la situation et s’y intéresse maintenant 2 activement. Il commence à comprendre que les majorations régulières des tarifs de distribution par câble et par satellite n’ont qu’un but : enrichir les distributeurs. Constatant l’importance croissante que prenait la question du parasitage 3 sur la place publique, la gouverneure en conseil (GEC) a, le 16 septembre 2009, donné instruction au CRTC d’étudier la possibilité d’instaurer un régime de compensation pour la valeur des signaux de télévision locaux et de lui faire rapport de ses conclusions. La GEC a fourni quelques balises au Conseil : dans son analyse et son rapport, celui-ci devait prendre en considération les observations du public, l’accès à des services à prix abordables et les répercussions possibles d’un régime de compensation sur les autres composantes du secteur des communications. Le 2 octobre 2009, pour faire suite à la demande de la GEC, le Conseil a 4 publié l’Avis de consultation de radiodiffusion CRTC 2009-614 (ACR 2009-614), dans lequel il invitait le public à lui faire part de ses observations sur deux questions principales dans le contexte d’un éventuel régime de compensation : 1) l’accès à des services à prix abordables (l’« abordabilité »); 2) l’incidence d’un tel régime sur les diverses composantes du secteur. 2 5 Le Conseil a également sollicité des observations sur « d’autres questions », sous réserve que ces observations portent uniquement sur des sujets qui relèvent de sa compétence et qu’elles s’inscrivent dans le champ de l’étude circonscrit par la GEC. 6 Conformément aux instructions données dans l’ACR 2009-614, CBC/Radio-Canada présente ses observations sur : i) l’accès à des services à prix abordables; ii) l’incidence générale sur le secteur; et iii) d’autres questions. En guise d’introduction, la Société fait, dans la partie qui suit, un survol de la situation financière actuelle des câblodistributeurs, des abonnés du câble et des télédiffuseurs locaux. 3 II. L’actuel déséquilibre financier Il est temps, à mon avis, que le CRTC protège les consommateurs comme moi en réglementant les tarifs des forfaits de base du câble. Cela empêcherait les câblodistributeurs d’augmenter ma facture chaque fois que l’envie leur en prend. [Traduction] Ann-Marie Dube Mississauga (Ontario) 7 L’avenir de la télévision locale est en péril. 8 La vente des signaux des services de télévision locale aux Canadiens rapporte des centaines de millions de dollars aux entreprises de distribution par câble et par satellite. Les télédiffuseurs ne voient jamais la couleur de cet argent, car les distributeurs gardent leur magot pour eux. Ces derniers parasitent la télévision locale et font d’énormes bénéfices. Industrie de la télédistribution Bénéfices avant intérêts et impôts (en millions de dollars) 1800 1600 1400 1491 1597 2006 2007 1336 1198 1200 1000 862 800 733 600 400 200 0 2002 2003 Source : Statistique Canada, nos 56-001-X1E et 56-2009-X 2004 2005 4 9 Aucun mystère n’entoure la provenance de ces bénéfices. Leurs principales sources sont : 1) les hausses constantes des tarifs payés par les consommateurs (et, par conséquent, les hausses constantes des revenus des entreprises de distribution par câble et par satellite); et 2) le parasitage des télédiffuseurs locaux. 10 Les câblodistributeurs expliquent sans vergogne à leurs actionnaires que s’ils font toujours plus d’argent, c’est parce qu’ils peuvent augmenter leurs tarifs à leur guise. À preuve la déclaration suivante de Shaw, dans son rapport financier pour l’exercice 2009 : Pour l’ensemble de l’exercice, les revenus de services ont été de 2,63 milliards de dollars, en hausse de 11 pour cent. Cette progression résulte principalement de la croissance de la clientèle et des majorations tarifaires. Les revenus d’exploitation avant amortissement ont augmenté de 10 pour cent et s’établissent à 1,27 milliard de dollars.1 [Traduction] 11 Shaw prévoit que les résultats du prochain exercice seront de la même eau. Il y a quelques semaines à peine, la société était tout heureuse d’annoncer à ses actionnaires qu’elle anticipait une performance aussi exceptionnelle dans l’année qui vient. En effet, elle s’attend à une croissance d’au moins 14 pour cent de ses bénéfices d’exploitation avant amortissement2 en 2010. 12 La performance de Shaw n’est pas unique. Pour ses services de câblodistribution, Rogers déclare également une augmentation de 7 pour cent des revenus et de 8 pour cent des bénéfices d’exploitation depuis le début de l’exercice 2009. Les chiffres des revenus et des profits dans le secteur de la câblodistribution chez Rogers ont été tellement positifs cette année que l’entreprise de communications a déclaré, non sans satisfaction, que ce secteur 1 Shaw Communications, communiqué de presse sur les résultats financiers de l’exercice 2009 (23 octobre 2009). 2 Ibid. 5 poussait les profits à la hausse. « Les activités de câblodistribution sont à l’origine d’une augmentation continue de la marge bénéficiaire et d’une belle croissance des flux de trésorerie... »3 [Traduction] 13 Alors que l’année a été marquée par la pire récession économique à survenir depuis des décennies et que les finances du Canadien moyen ont été mises à rude épreuve, le secteur canadien de la câblodistribution n’a cessé d’engranger des bénéfices toujours plus élevés. Il y est parvenu principalement en multipliant les majorations tarifaires, qui étouffent encore plus les consommateurs. 14 Cela n’est pas un phénomène unique ou récent. Au cours des 16 dernières années, le prix de la télévision par câble a augmenté de plus du double – environ 112 pour cent –, comparativement au tiers pour le prix moyen de tous les biens et services au Canada. Autrement dit, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, le prix de la télévision par câble a connu une ascension trois fois plus rapide que la moyenne de tous les prix au Canada. Les consommateurs canadiens se font arnaquer. 3 Rogers Communications, communiqué de presse sur les résultats financiers du troisième trimestre de 2009 (27 octobre 2009). 6 Indice des prix et des abonnements, 1992-2008 (1992 = indice de 100) Indice des pri x à la c ons ommation (IPC) 220 200 Abonnements à la télé* 180 160 140 IPC (général) 120 Services téléphoniques 100 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 * Abonnements aux s ervic es des entreprises de distributi on par c âbl e et par satellite ai nsi qu’à t out autre s ervic e de t élévision par abonnement. 15 Et quelle a été la situation des télédiffuseurs locaux pendant cette période? 16 Depuis 20 ans, la pénétration d’Internet et d’une foule de nouveaux services de télévision spécialisée a entraîné une fragmentation considérable du marché publicitaire. Cette fragmentation a eu pour effet de fragiliser les assises financières des télédiffuseurs locaux, tant publics que privés, et de là, de contraindre ces derniers à tabler grandement, sinon exclusivement, sur les revenus publicitaires pour financer leurs activités. 17 Le graphique ci-après montre clairement que la crise financière qui secoue la télévision locale ne date pas d’aujourd’hui, et qu’elle n’est aucunement liée à la récente récession économique. La santé financière de la télévision locale se détériore petit à petit depuis un certain temps déjà. 7 Télévision généraliste privée Marge de BAII 1976 - 2008 25% Entrée en service de chaînes payantes et spécialisées 20% 15% 10% 5% 0% 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 Source : Statistique Canada, Tableau 357-0001 18 Dans ce contexte, les télédiffuseurs privés et publics répètent depuis des années au CRTC et au gouvernement que cette situation ne peut durer. 19 Les télédiffuseurs locaux ont dit maintes et maintes fois que les câblodistributeurs devraient être tenus de leur verser une rétribution en contrepartie de la distribution de leurs émissions. Ils ont réclamé pendant des années que l’on mette fin au parasitage de la télévision locale par les entreprises de distribution par câble et par satellite. Ces entreprises devraient, comme tout le monde, payer le prix des produits qu’elles utilisent. Sinon, elles signeront l’arrêt de mort de la télévision locale au Canada. 20 Les analystes du secteur de la radiodiffusion pressentent que la télévision locale, et la télévision généraliste dans l’ensemble, ne s’en remettront peut-être jamais. Sous l’action conjuguée des services spécialisés, d’Internet et, depuis peu, de la récession, le secteur est au bord du gouffre. 8 Déficit de financement prévu - Revenus et dépenses Télévision généraliste privée et télévision publique (en millions de dollars) 4400 CHIFFRES RÉELS PRÉVISIONS 4200 4000 3800 3600 DÉFICIT 3400 3200 2004 21 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Revenus Dépenses (fondées sur l'inflation prévue) Dépenses (fondées sur le taux de croissance historique) Dépenses (au taux de 2008) 2011 2012 2013 Comme on peut le voir dans le graphique ci-dessus, ces analystes prévoient une baisse de 13 pour cent des revenus publicitaires des télédiffuseurs généralistes publics et privés pour l’année de radiodiffusion 2009. Ces revenus ne reprendraient pas le terrain perdu depuis le début de la récession avant encore cinq ans. À l’évidence, sans une juste rétribution pour leurs services, les télédiffuseurs généralistes devront réduire leurs coûts de plus du quart au cours des prochaines années, simplement pour se maintenir à flot. 22 Selon le pronostic actuel de PricewaterhouseCoopers, la part des revenus totaux tirés de la publicité à la télévision occupée par les télédiffuseurs généralistes publics et privés peut ne jamais revenir à ses niveaux antérieurs. Elle continuera de s’amenuiser, passant de 80 pour cent en 2003 à moins de 67 pour cent d’ici 2013. 9 23 La télévision locale est en crise. Avec la perspective d’un avenir lugubre, ses jours sont comptés si l’on ne met pas un terme au parasitage pratiqué par les câblodistributeurs. L’avenir commence aujourd’hui 24 Tous les grands réseaux de télévision au Canada ont réduit leurs effectifs et leurs budgets au cours des 12 derniers mois. CBC/Radio-Canada a dû abolir environ 800 postes en 2009 et abaisser ses coûts de 171 millions de dollars. CTVgm, Canwest et Rogers ont toutes été forcées d’effectuer des compressions majeures et de réduire considérablement la valeur de certains actifs. Cette situation traduit un problème de fond dans cette branche du secteur de la radiodiffusion. 25 En 2009, CTVgm – le plus important télédiffuseur privé au Canada – a mis en vente trois stations de télévision au prix de un dollar chacune. Shaw Communications – le géant de la câblodistribution de Calgary – a annoncé haut et fort son intention de les acheter, pour ensuite reculer discrètement après un examen des livres comptables. À la suite de l’échec de ce projet de vente, CTVgm a fermé une station de télévision et indiqué qu’il entendait mettre la clé sous la porte des deux autres en 2010 si le problème du parasitage n’était pas réglé. CTVgm a également fait savoir que l’avenir de plusieurs autres stations de télévision locale était menacé. 26 Depuis six mois, Canwest a vendu de nombreuses stations de télévision locale – et pas pour des millions de dollars, ni même des milliers. La vente n’a rapporté à l’entreprise que quelques dollars par station. Ces prix sont la meilleure indication qui soit du peu d’attrait, financièrement parlant, que présente la télévision locale. 27 Les réseaux de télévision locale sont tout simplement incapables de survivre sans une juste rétribution pour leur programmation. 10 III. L’accès à des services à prix abordables 28 La question de l’accès à des services de distribution par câble et par satellite à prix abordables est au cœur même de la présente instance. 29 CBC/Radio-Canada a déjà soulevé cette question. Dans l’instance qui a donné lieu à l’Avis public de radiodiffusion CRTC 2008-100 (APR 2008-100) – portant sur l’établissement de nouveaux cadres de réglementation pour les entreprises de distribution par câble et par satellite –, la Société a soutenu que le Conseil devrait envisager l’offre, à un prix abordable, d’un forfait de base réduit, de manière à permettre aux consommateurs d’accéder à peu de frais au système canadien de radiodiffusion ainsi qu’à une programmation plus diversifiée. 30 Le Conseil n’a pas retenu la proposition de CBC/Radio-Canada, déclarant plutôt ceci : ... la concurrence entre les EDR suffira à assurer que les tarifs sont abordables.4 31 Sur ce point, le CRTC a malheureusement fait preuve d’un optimisme excessif. 4 APR 2008-100, paragraphe 39. 11 Les tarifs du câble augmentent sans arrêt C’est simple : les tarifs des entreprises de distribution par câble et par 32 satellite ont augmenté régulièrement au cours des dernières années, à un rythme trois fois supérieur aux prix moyens dans le pays. Comme nous l’avons indiqué précédemment, ces entreprises ont déclaré 33 très ouvertement à leurs actionnaires que la hausse de leurs revenus et de leurs profits était, en grande partie, le résultat direct de ces majorations tarifaires. Il est extraordinaire de retrouver, dans un marché supposément 34 concurrentiel, des majorations tarifaires sauvages de ce genre, sans parler de ces déclarations publiques empreintes d’une franchise remarquable. L’évolution des tarifs du câble au Canada et aux États-Unis ces dernières années présente un contraste frappant. Tendances d'évolution des prix réels - Câble/SRD Canada et É-U., 1998 - 2008 (Indice des prix - 1998 = 100) 125 Canada - Services de câble/SRD 120 115 É.-U. - Services de câble/SRD 110 105 100 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Source : Statistique Canada, US Bureau of Labor Statistics. Les prix des services de câblodistribution/SRD pour chaque pays sont corrigés de l'inflation par l'application de l'IPC d'ensemble correspondant. 2006 2007 2008 12 35 Comme on peut le voir ci-dessus, les tarifs du câble ont grimpé beaucoup plus vite au Canada qu’aux États-Unis, particulièrement ces dernières années, depuis qu’ils ont été déréglementés. 36 Pourquoi les tarifs de la distribution par câble et par satellite augmentent- ils autant au Canada? La concurrence ne devrait-elle pas avoir pour effet de les abaisser? 37 Comme il est montré à l’annexe A, de nombreux indicateurs donnent à penser qu’une concurrence très faible s’exerce au sein du secteur de la distribution par câble et par satellite. À vrai dire, les faits montrent nettement qu’il n’existe pas un marché concurrentiel des services de télédistribution, mais plutôt un oligopole au sein duquel les entreprises de distribution par câble et par satellite se répartissent l’offre et se servent de leur pouvoir pour augmenter les tarifs au détriment des consommateurs. 38 Le Conseil escomptait que la concurrence protège les consommateurs, mais cela ne s’est pas produit. En fait, il semble qu’à peu près la seule chose qui pousse les distributeurs canadiens à contenir leurs ardeurs soit la crainte d’une révolte des consommateurs face à une arnaque trop flagrante. Et encore, les distributeurs disposent d’un bouclier efficace : ils n’ont qu’à faire porter le chapeau au CRTC. Une facturation peu transparente 39 Dans le secteur canadien des communications, trop souvent maintenant les entreprises de distribution par câble et par satellite camouflent, sur leur facture, des frais en taxes au détail imposées par le gouvernement alors qu’il n’en est rien (c’est le cas des « frais d’accès », des « frais de récupération des coûts gouvernementaux et réglementaires », de la « taxe FAPL », des « frais CRTC FAPL »). 13 40 Ce manque de transparence dans la facturation suscite de graves inquiétudes quant à l’intégrité dont font preuve les EDR dans leurs activités au sein du marché des communications. Dans la présente instance, il n’est que trop évident que le Conseil ne peut compter sur ces entreprises pour corriger d’ellesmêmes le problème. 41 Par exemple, dans l’APR 2008-100, le Conseil a affirmé que les entreprises de distribution par câble et par satellite ne devraient pas refiler aux consommateurs – au moyen d’une augmentation des tarifs – leurs contributions au Fonds pour l’amélioration de la programmation locale : Compte tenu des rendements dans le secteur des EDR et les avantages dont elles bénéficieront à la suite d'autres changements apportés à leur cadre de réglementation, le Conseil ne voit pas de raison pour que les coûts supplémentaires associés au FAPL – estimés en moyenne à 0,50 $ par mois – soient transférés à leurs abonnés.5 42 Les entreprises de distribution par câble et par satellite ont fait exactement ce que le Conseil leur avait clairement dit de ne pas faire, et même pire encore : elles ont augmenté leurs tarifs du montant de leur contribution au FAPL et elles ont imputé au CRTC la responsabilité de l’augmentation en la qualifiant de taxe imposée par le gouvernement. 43 Cette situation est d’autant plus affligeante lorsqu’on considère que plusieurs distributeurs, comme Rogers et Vidéotron, sont propriétaires d’importantes entreprises de radiodiffusion qui bénéficient directement du FAPL. 44 Il ressort clairement que ni la concurrence ni la pression morale exercée par le CRTC n’assurent la protection des consommateurs. Cette défaillance a de graves conséquences sur l’atteinte de l’objectif fondamental de la politique de 5 APR 2008-100, paragraphe 357. 14 radiodiffusion poursuivi par le Conseil et le gouvernement : assurer à l’ensemble des Canadiens des services de télévision abordables. Il faut à tout prix mettre en place un mécanisme plus direct et ayant force exécutoire. Revenir à la base pour garantir l’accès à des services abordables 45 Il est incontestable que l’accès aux services des EDR à des prix abordables est devenu un problème pour les consommateurs. 46 En 2006, la Société a déposé en preuve auprès du Conseil des éléments d’information selon lesquels, en 2004, le coût élevé des services de distribution par câble ou par satellite était la première raison déclarée par les personnes qui n’étaient pas abonnées à ces services même si elles y étaient intéressées. Depuis, les tarifs des services ont connu une progression fulgurante, qui aggrave certainement le problème de l’accessibilité financière. 47 En fait, depuis le début de la récession actuelle, alors que les télédiffuseurs ont licencié des employés, ont fermé des stations de télévision locale ou les ont vendues à des prix symboliques, les entreprises de distribution par câble et par satellite continuent d’augmenter leurs tarifs, plaçant les consommateurs dans une position encore plus intenable qu’en 2004. Et cela, malgré qu’elles ne cessent de marteler que toute majoration tarifaire résultant du versement d’une rétribution négociée pour des services de télévision hertziens se soldera par la défection des consommateurs.6 48 La situation est encore pire pour un faible pourcentage de consommateurs qui, après le mois d’août 2011, ne pourront plus recevoir de services de télévision hertziens. Dans certaines petites localités, l’accès aux services de 6 CBC/Radio-Canada présente à l’annexe B une analyse des récentes augmentations de prix chez les câblodistributeurs et montre que, contrairement à ce que ceux-ci affirment, ces augmentations continuent de contribuer à la hausse de leurs revenus et de leurs profits et n’ont aucun lien avec les désabonnements. 15 télévision passera obligatoirement par l’abonnement à des services de distribution par câble ou par satellite. 49 Dans ces circonstances, il est clair que le CRTC doit agir pour protéger les intérêts des consommateurs et faire en sorte que l’on s’emploie à résoudre la question de l’accès à des services à prix abordables. Un service de base réduit, mais abordable 50 Selon notre analyse, la meilleure solution au problème du caractère abordable des services qui se pose actuellement serait d’offrir au volet de base un bouquet réduit de services exclusivement canadiens constitué de toutes les chaînes de télévision locale et d’un très petit nombre de services complémentaires autorisés. 51 Dans ce modèle, les EDR ne pourraient ajouter aucun autre service au forfait de base. Toutefois, pour que le service demeure abordable, le CRTC obligerait les EDR à soumettre à son approbation leurs propositions tarifaires pour ce forfait. 52 Le tarif exigible pour le nouveau service de base serait fonction du nombre de chaînes incluses dans le forfait. 53 Comme le montre le tableau ci-dessous, le tarif unitaire des chaînes incluses dans le service de base actuellement offert par les grands câblodistributeurs varie entre 0,78 $ et 1,28 $. 16 Tarifs des services de base7 Nombre de services 54 Prix Prix unitaire moyen Cogeco-ON** 31 28,99 $ 0,93 $ Cogeco-QC** 20 25,50 $ 1,28 $ EastLink** 27 22,42 $ 0,83 $ Rogers 33 37,47 $ 1,14 $ Shaw 46 35,95 $ 0,78 $ Vidéotron 23 17,98 $ 0,78 $ Bien que ce tarif unitaire moyen puisse connaître une légère augmentation du fait du versement d’une rétribution négociée pour la valeur des signaux de télévision hertziens, le Conseil pourrait s’en servir comme repère pour évaluer si les tarifs proposés pour le nouveau service de base sont raisonnables. 55 Le Conseil n’aurait simplement qu’à déterminer quels services devraient être inclus dans le forfait de base de chaque zone. Les EDR par câble et par satellite ne seraient pas autorisées à offrir d’autres services au volet de base que ceux approuvés par le Conseil. Plutôt, les consommateurs seraient libres d’ajouter autant de chaînes supplémentaires qu’ils le souhaitent, en les choisissant à la carte ou en optant pour les bouquets thématiques proposés par leur fournisseur. Une règle s’appliquerait alors : la grande majorité des services complémentaires offerts aux consommateurs devrait être d’origine canadienne. 7 Selon le tarif du service de base numérique indiqué sur le site des câblodistributeurs. ** Selon le tarif du service analogique publié, puisque le tarif du service numérique n’était pas indiqué sur le site Web des entreprises (semaine du 26 octobre 2009). Le prix indiqué pour Vidéotron comprend les frais d’accès au réseau, qui sont obligatoires. 17 La facilité d’application du nouveau cadre proposé 56 Pour que les nouvelles règles et façons de faire ci-dessus puissent se concrétiser, trois conditions doivent être remplies. 57 Premièrement, le Conseil aurait à décider de la composition du nouveau forfait de base allégé. 58 Deuxièmement, les EDR par câble et par satellite auraient à négocier avec les télédiffuseurs les tarifs de gros s’appliquant aux services de programmation distribués au volet de base, y compris les services de télévision locale. En cas de différend, les parties pourraient s’en remettre à l’arbitrage du Conseil. 59 Troisièmement, le Conseil approuverait le tarif proposé pour ce forfait de base. 60 Ces trois étapes sont simples et pourraient être accomplies avant la date de passage à la transmission numérique, qui doit avoir lieu en août 2011. 61 Dans l’intervalle, à la lumière de l’annonce faite par le Conseil d’un nouveau modèle de revenus pour les télédiffuseurs locaux et du maintien du FAPL jusqu’à l’entrée en vigueur du nouveau régime, les télédiffuseurs locaux pourraient réfléchir à un nouveau modèle financier plus viable – en s’inspirant notamment de celui qui est utilisé pour les services spécialisés – et commencer à planifier les importants investissements dans la programmation qui doivent être faits pour assurer l’avenir de la radiodiffusion canadienne. Une solution gagnante sur toute la ligne 62 Le cadre de réglementation en place est conçu de manière à avantager les entreprises de distribution par câble et par satellite, au détriment des 18 consommateurs et des télédiffuseurs locaux. L’offre d’un forfait de base réduit, entièrement canadien et peu coûteux rééquilibrerait les forces en présence dans le secteur de la télévision. 63 Le cadre de réglementation établi par l’APN 2800-100 a conféré une souplesse beaucoup plus grande aux entreprises de distribution par câble et par satellite. La nouvelle façon de faire présentée plus haut ne serait pas un fardeau financier pour ces entreprises, qui n’auraient aucune difficulté à composer un forfait de base réduit incluant une rétribution aux stations de télévision locale pour les services distribués. 64 L’instauration d’un régime de rétribution en contrepartie de l’utilisation associée à un forfait de base renouvelé éliminerait enfin le handicap financier qui afflige les télédiffuseurs locaux depuis nombre d’années. Une fois l’équilibre financier rétabli, ces télédiffuseurs seraient à même de continuer à enrichir leur contribution fondamentale au système de radiodiffusion : une programmation locale dynamique qui renseigne, alliée à des émissions d’intérêt national marquées au sceau de l’audace et de l’originalité. 65 Enfin, et surtout, les consommateurs feraient de nombreux gains. En mettant en place un forfait de base allégé, on leur garantirait un point d’accès abordable au système de radiodiffusion. Ce forfait réunirait des chaînes de télévision locale débordantes de vitalité et viables mettant à leur antenne une programmation diversifiée (nouvelles locales, information, etc.) et appréciée des consommateurs. Quant aux personnes qui souhaiteraient des services supplémentaires, elles seraient libres d’acheter ceux qui leur plaisent – et uniquement ceux-là – en les choisissant à la carte ou en optant pour les bouquets thématiques. 66 En dernier lieu, les consommateurs seraient gagnants au chapitre de la transition au numérique. Les Canadiens qui ne pourront plus recevoir de 19 services de télévision hertziens après le mois d’août 2011 auront alors un moyen peu coûteux d’être reliés au système de radiodiffusion. Pour ces Canadiens qui habitent de petites localités, cet avantage ne sera pas négligeable. 67 Services abordables, viabilité, choix et entrée de plain-pied dans l’ère numérique : quel que soit l’angle sous lequel on examine la question, l’établissement d’un forfait de base réduit, exclusivement canadien, est la réponse sensée. 20 IV. L’incidence sur le secteur 68 Le Conseil a demandé aux parties intéressées de présenter des observations sur l’incidence sur le secteur des communications de l’adoption d’un régime de compensation dans le nouvel environnement numérique, et plus précisément sur deux points : 69 i) les effets possibles sur les diverses composantes du secteur, surtout si le Conseil met en place un mécanisme pour régler la question du caractère abordable des services; ii) l’incidence sur la transition au numérique et le modèle hybride proposé pour la distribution des signaux de télévision locaux. Ces deux sujets de préoccupation sont traités séparément dans les parties qui suivent. Les effets possibles sur les diverses composantes du secteur 70 Sur la ligne de départ du nouvel environnement numérique, tous les intervenants du secteur devraient être sur un pied d’égalité et aucun ne devrait subir de préjudice financier en raison d’une réglementation obsolète. En somme, on ne devrait pas considérer qu’un régime de rétribution en contrepartie de l’utilisation du signal est une nouveauté qu’il faut justifier interminablement, mais plutôt qu’il est le mécanisme tant attendu qui permettra de corriger un système désuet et asymétrique. 71 Comme on l’a fait valoir plus haut, les entreprises de distribution par câble et par satellite ont joui, et continuent de jouir, d’une prospérité exceptionnelle et d’une souplesse inégalée de la réglementation. Les services spécialisés ont eux aussi connu la réussite financière et bénéficient également depuis peu d’un assouplissement accru de la réglementation en vertu de l’APR 2008-100. 21 Profits avant intérêts et impôts des télévisions généralistes et spécialisées/payantes (millions $) 1999 - 2008 800 686 700 648 600 573 556 500 414 400 299 300 280 271 260 285 242 233 222 200 178 242 195 149 113 91 100 8 0 1999 2000 2001 2002 2003 Télévisions généralistes privées 2004 2005 2006 2007 Télévisions spécialisées et payantes Source : Sommaires financiers et statistiques du CRTC 72 Il est vrai que certains services spécialisés sont plus populaires et ont été plus rentables que d’autres. C’est normal dans une économie de marché. Ce qui n’a aucun sens toutefois, c’est que les télédiffuseurs locaux ne reçoivent aucune rétribution, alors qu’ils obtiennent un fort pourcentage de l’écoute des services canadiens, une situation qui compromet leur viabilité financière. 73 Par ailleurs, comme la Société l’a démontré dans une présentation précédente, l’écoute d’émissions dramatiques et humoristiques canadiennes à l’antenne des télédiffuseurs généralistes porte majoritairement sur des émissions originales jamais diffusées encore sur une chaîne de télévision généraliste ou spécialisée. Par opposition, près de 90 pour cent des émissions dramatiques et humoristiques canadiennes regardées sur des chaînes spécialisées sont des reprises. 2008 22 Écoute des services canadiens de télévision Année de radiodiffusion 2008-2009 (de septembre à août) Heures de pointe (%) À toute heure de la journée (%) 43,6 49,8 50,2 56,4 Services généralistes canadiens Services spécialisés/payants canadiens Source : BBM Canada 74 Encore une fois, le versement d’une rétribution aux télédiffuseurs locaux ne devrait pas entraîner une majoration des tarifs payés par les consommateurs si le Conseil instaure un forfait de base réduit, entièrement canadien et peu coûteux. Ce forfait serait beaucoup moins cher que le forfait actuel, et les consommateurs pourraient choisir les services supplémentaires qu’ils souhaiteraient acheter. Ainsi, les consommateurs détiendraient un pouvoir presque total sur le coût et la composition des services reçus. 75 Cela étant dit, la Société reconnaît que le jeu de la liberté de choix des consommateurs et de l’offre de bouquets de services donnés, à des tarifs donnés, par les EDR par câble et par satellite pourrait résulter en une perte de revenus pour certains services spécialisés. En particulier, les services moins populaires pourraient enregistrer une chute de leurs revenus d’abonnement. 76 On ne connaîtrait toutes les répercussions de l’instauration d’un forfait de base réduit seulement à mesure que le marché s’adapterait au nouvel environnement et que d’autres propositions de tarifs et de bouquets de services 23 seraient offertes. 77 Dans l’ensemble, CBC/Radio-Canada estime qu’il faut d’abord et avant tout définir des règles du jeu équitables pour l’accès aux sources de revenus. Ensuite, le Conseil pourrait modifier la réglementation sur des points précis – pour permettre, par exemple, l’instauration d’un forfait de base réduit et peu coûteux – afin de favoriser l’atteinte des objectifs de la politique de radiodiffusion énoncés dans la Loi sur la radiodiffusion et de protéger les intérêts des consommateurs. Au-delà de ces actions, il faudrait laisser le champ libre aux forces du marché, sauf si l’on peut établir sans équivoque la primauté des exigences de la politique publique. La transition au numérique et les services hertziens 78 Si l’on se fie aux plans actuels de transition au numérique des télédiffuseurs locaux, un faible pourcentage de Canadiens – environ 1 à 2 pour cent de la population – seraient privés de la possibilité de recevoir les signaux de télévision hertziens dans le modèle de distribution hybride. Ces Canadiens habitent de plus petites localités et des régions rurales où, de l’avis même du Conseil, le remplacement de l’émetteur analogique par un émetteur numérique exigerait un effort considérable eu égard aux ressources disponibles. 79 Dans ce groupe, la majorité est probablement déjà abonnées à un service de distribution par câble ou par satellite. Parmi les Canadiens qui ne le sont pas, il y en a certains qui sont peut-être moins intéressés à regarder la télévision et d’autres qui ne peuvent peut-être pas se payer un service de distribution par câble ou par satellite, sans lequel ils n’auront plus accès à la télévision. 80 De l’avis de CBC/Radio-Canada, la question du coût de l’accès aux services de télévision pourrait être réglée en obligeant les entreprises de distribution par câble et par satellite à offrir un forfait de base réduit, entièrement canadien, à un prix abordable. Certes, tout le monde ne s’abonnerait pas à ce 24 forfait, mais ce ne serait pas parce que son prix n’est pas abordable. 81 Il serait facile de mettre en place un service de base réduit et peu coûteux, comportant plusieurs avantages pour les consommateurs (prix abordables, choix élargi, possibilité de s’abonner à d’autres services). Un tel service n’aurait aucun effet sur la concurrence, puisqu’il ne favoriserait pas un mode de distribution (câble ou satellite) particulier. 82 Selon nous, l’instauration d’un forfait de base réduit est un moyen très efficace et pratique pour assurer une transition au numérique en douceur. Il n’est ni nécessaire ni approprié d’offrir, par la voie réglementaire, d’autres stimulants aux distributeurs par câble ou par satellite dans le cadre de la mise en œuvre du modèle hybride. 25 V. Autres questions 83 Le Conseil a sollicité des observations sur d’autres questions qui relèvent de sa compétence et qui s’inscrivent dans le champ de l’étude circonscrit par la GEC. 84 La Société constate qu’il est expressément mentionné dans le décret de la GEC que les « modèles d’affaires actuels et nouveaux » dans l’environnement numérique pourraient susciter des préoccupations. Les entreprises de distribution par câble et par satellite (ou leurs propriétaires) sont des acteurs importants dans le marché de l’accès Internet. En effet, les entreprises de câblodistribution et de téléphonie accaparent plus de 90 pour cent du marché résidentiel des services à large bande. En 2008, le ratio de la marge d’exploitation des services autres que des services de programmation (essentiellement Internet) des câblodistributeurs s’établissait à 66 pour cent. Au vu de la domination exercée sur le marché par ces entreprises, CBC/RadioCanada pense qu’il est extrêmement important d’examiner les avantages supplémentaires découlant de la mise en place d’un régime de rétribution. 85 Si l’on permet aux distributeurs par câble et par satellite de continuer de parasiter les télédiffuseurs locaux et d’augmenter les tarifs du câble comme bon leur semble, ceux-ci bénéficieront d’un avantage économique (en d’autres termes, de plus grandes ressources) énorme et indu pour investir dans de nouveaux sites de contenus sur Internet. En outre, ils pourraient alors être incités à mettre au point une solution de distribution du contenu sur Internet qui les favoriserait (c’est-à-dire encourager l’utilisation d’un portier ou la maximisation de la rente comme on dit en économie, autrement dit des revenus, en demandant à être rétribués pour la distribution du contenu). 86 Ces situations pourraient très bien devenir réalité dans l’avenir si le Conseil ne prescrit pas aux câblodistributeurs d’établir un service de base réduit 26 et peu coûteux, et s’il ne permet pas aux télédiffuseurs locaux de négocier une rétribution de la part des câblodistributeurs, en contrepartie de l’utilisation de leurs signaux. À notre avis, il est capital que le Conseil prenne des mesures claires et cohérentes pour régler ces questions. Tous les intervenants doivent être sur un pied d’égalité, à tous égards, y compris dans l’environnement numérique. Il faut empêcher les exploitants de réseaux de prendre appui sur leur position stratégique pour s’accorder des avantages indus, de nature économique ou autre. 27 VI. Conclusion 87 CBC/Radio-Canada se réjouit de voir que le Conseil se penche sur la question du caractère abordable des services de distribution par câble et par satellite, ainsi que sur l’incidence d’un éventuel régime de compensation pour la valeur des signaux de télévision sur les diverses composantes du secteur. 88 Le cadre de réglementation actuel est conçu de manière à avantager les entreprises de distribution par câble et par satellite, au détriment des consommateurs et des télédiffuseurs locaux. 89 Aucune concurrence réelle ne s’exerce sur le marché canadien de la distribution par câble et par satellite. Parts de marché stables, faible taux de résiliation, prix de détail à la hausse et rentabilité supérieure, tel est le contexte dans lequel un nombre infime d’entreprises y exploitent des services. Nul doute que le caractère abordable des services des EDR est devenu une question importante pour les consommateurs et devrait retenir l’attention du Conseil et du gouvernement. 90 La vente des signaux des services de télévision locale aux Canadiens rapporte des centaines de millions de dollars aux entreprises de distribution par câble et par satellite, mais les télédiffuseurs ne voient jamais la couleur de cet argent. Comme il a été montré dans des instances antérieures, la télévision locale n’est pas viable si elle n’a pas la possibilité de négocier une rétribution pour l’utilisation de ses signaux. 91 En outre, un faible pourcentage de Canadiens – environ 1 à 2 pour cent de la population – seraient privés de la possibilité de recevoir les signaux de télévision hertziens dans le modèle de distribution hybride proposé dans le cadre de la transition au numérique. Dans ce groupe, la majorité est probablement 28 déjà abonnées à un service de distribution par câble ou par satellite. Parmi les Canadiens qui ne le sont pas, il y en a certains qui ne peuvent peut-être pas se payer un service de distribution par câble ou par satellite, sans lequel ils n’auront plus accès à la télévision. 92 À l’évidence, le CRTC doit prendre des mesures concrètes pour garantir l’accès à un service de base à prix abordable, la viabilité de la télévision locale et la diversité des services au choix des consommateurs, et pour faire en sorte que la transition au numérique se déroule sans problème. 93 La solution la plus simple et la plus facile à appliquer consiste à obliger les EDR à offrir un forfait de base réduit, entièrement canadien, à prix abordable et qui comprend une rétribution aux stations de télévision locale. Le forfait allégé serait constitué de toutes les chaînes de télévision locale et d’un très petit nombre d’autres services de programmation autorisés. Les EDR ne seraient pas autorisées à ajouter d’autres services à ce forfait de base réduit. Pour qu’il demeure abordable, le Conseil exigerait des EDR qu’elles soumettent à son approbation leurs propositions tarifaires pour ce forfait. 94 Cette façon de faire n’aurait aucun effet sur la concurrence, puisqu’elle ne favoriserait pas un mode de distribution (câble ou satellite) en particulier. Tout pourrait être facilement mis en place avant la transition au numérique, dont la date a été fixée au mois d’août 2011. 95 Dans l’optique de CBC/Radio-Canada, le forfait de base serait beaucoup moins cher que le forfait actuel, et les consommateurs pourraient choisir les services supplémentaires qu’ils souhaiteraient acheter. Ainsi, les consommateurs auraient une plus grande liberté de choix et un pouvoir accru sur leurs dépenses. Cette approche réglementaire garantirait l’accès à des services de télévision à prix abordables de manière très efficace et pratique. Annexe A La concurrence déficiente sur le marché des EDR au Canada Introduction 1 La présente annexe s’intéresse donc à plusieurs facteurs économiques standard révélateurs du niveau de concurrence sur le marché canadien des EDR. Ces facteurs sont les suivants : a) le nombre de concurrents en présence et leurs caractéristiques; b) les parts de marché; c) les taux de résiliation; d) Les prix de détail; e) la rentabilité. 2 Une analyse des faits à l’égard de chacun de ces facteurs indiquera si ceux-ci confirment ou non l’hypothèse selon laquelle le marché canadien des EDR est concurrentiel. ii a) Nombre de concurrents sur le marché canadien des EDR et caractéristiques des entreprises Sur un plan strictement technique, on répertorie jusqu’à cinq plateformes 3 de distribution de télévision dans certaines régions du Canada : les entreprises de distribution par câble titulaires, les entreprises de distribution par satellite, les exploitants de SDMM, les services de télévision par protocole Internet (IPTV) s’appuyant sur les services LAN des compagnies de téléphone et la télévision sur Internet. De ces cinq catégories de distributeurs toutefois, seuls les distributeurs par câble et par satellite ont une présence importante dans tous les marchés géographiques, à la seule exception de Winnipeg, au Manitoba, où MTS Allstream a accaparé une part de marché de plus de 34 %1. Comme on le montre dans le tableau ci-dessous, dans l’ensemble du Canada, les concurrents qui ne sont pas des distributeurs par câble ou par satellite ne possèdent même pas 3 % du marché de la distribution de la télévision au Canada. La distribution de la télévision au Canada : un marché à deux têtes 12,000 10,000 84 8,000 2,058 110 2,257 141 2,432 177 2,626 206 230 2,695 2,647 324 2,749 (en milliers de foyers) Abonnés résidentiels Autre DTH Cable 6,000 4,000 7,283 7,304 7,358 7,468 7,609 7,780 7,822 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2,000 - Source : Abonnés résidentiels (milliers de foyers), données de juin, Mediastats. 1 Résultats financiers, analyse de la direction de MTS Allstream pour le deuxième trimestre de iii 4 Comme nous l’expliquons ci-dessous, pour des raisons techniques et des raisons liées à l’assemblage, aux coûts et au statut de titulaire des EDR, il semble probable que cette situation perdurera dans un avenir prévisible. Par conséquent, dans les faits, en matière de distribution de signaux de télévision, il n’existe au Canada que deux véritables options : le câble et le satellite. Distribution par câble 5 Les câblodistributeurs dominent le marché partout au Canada sauf dans certaines régions rurales ou éloignées. 6 Ils disposent de réseaux à large bande de fibre ou de câble coaxial à débit élevé qui sont technologiquement supérieurs aux réseaux de leurs concurrents. Par conséquent, sauf si une nouvelle technologie câblée s’avérait très robuste et efficace à plus long terme, très peu de Canadiens disposeront un jour d’une solution de rechange filaire efficace pour remplacer le câble.2 Distribution par satellite 7 Il existe deux EDR de distribution de signaux par satellite (aussi appelées services de radiodiffusion directe ou SRD) au Canada : Bell Télé et Shaw Direct. Les entreprises de distribution par satellite ont l’avantage d’offrir une couverture nationale accessible autant dans les régions urbaines que dans les régions rurales ou éloignées du pays. Elles en profitent pour recruter des abonnés dans les régions mal desservies ou sous-desservies par les câblodistributeurs. En revanche, elles doivent composer avec un certain nombre d’inconvénients non négligeables. 8 Le premier inconvénient est la bande passante en aval. Pour ce qui l’exercice 2009 (7 août 2009). 2 Un nombre très limité de nouveaux développements résidentiels et d’immeubles d’habitation à logements multiples ont été entièrement « surcâblés » et ont donc accès à plus d’une EDR offrant un service filaire robuste et efficace. iv concerne la capacité pour les chaînes de télévision haute définition et la capacité en aval pour Internet haute vitesse, l’infrastructure actuelle de câblodistribution dispose d’un avantage très net sur la distribution par satellite. Le deuxième inconvénient est lié à la qualité de l’opérabilité bidirectionnelle. La distribution par satellite doit s’en remettre à une ligne de téléphone pour valider les achats d’émissions à la carte tandis que le caractère bidirectionnel de l’infrastructure permet aux clients de recevoir la vidéo sur demande avec toutes les fonctions d’un DVD au moyen d’une fonction de lecture en transit de fichiers accessible dans leur salon. Pour un certain nombre de raisons, les distributeurs par satellite sont 9 aussi gravement désavantagés dans les immeubles d’habitation à logements multiples. L’accès à ce marché représente une part appréciable du chiffre d’affaires des sociétés de câblodistribution titulaires. Decima estime qu’environ le tiers des abonnés au service de câblodistribution de Rogers vivent dans des immeubles d’habitation à logements multiples et que sur le marché crucial de Toronto, Rogers contrôle 90 % de ce marché.3 10 La propriété des EDR exploitant des services de distribution par satellite est un autre facteur contraignant important. Shaw Direct appartient en effet à Shaw Communications et, par conséquent, il serait étonnant qu’elle livre une concurrence très vigoureuse à Shaw Cable, surtout au chapitre des tarifs, car ce faisant, elle réduirait la marge bénéficiaire des deux EDR. Bell Télé appartient à Bell Canada et suivant le même principe, il est peu probable que la première livre une concurrence vigoureuse aux services LAN de Bell Canada ou de Bell Aliant. De manière générale, la parenté entre les distributeurs par satellite et certains services de distribution terrestre limite directement et considérablement l’importance de la concurrence à laquelle on pourrait par ailleurs s’attendre de la part des distributeurs par satellite sur de nombreux territoires. 3 Decima, The Digital Domain, vol. 6, rapport 4, août 2007. v SDMM 11 Quelques entreprises offrant le SDMM ont été lancées au cours des dix dernières années, mais le service SDMM est une technologie peu attrayante, compte tenu de sa capacité limitée de transmission ainsi que des problèmes de réception causés par les exigences de l’angle de vision. En fait, Look Communications, le plus important exploitant de SDMM ne fournira plus de services de télévision à compter du 15 novembre 20094. Craig Wireless a annoncé le déploiement de WIMAX, mettant fin ainsi à sa technologie SDMM5. 12 Le service SDMM ne constitue pas une menace véritable pour les distributeurs par câble et par satellite. En fait, il est clair que le SDMM ne survivra pas à long terme comme technologie des EDR. Le nombre total d’abonnés au service SDMM diminue régulièrement et est passé d’environ 100 000 en 2001 à 13 000 actuellement. Decima estime que d’ici la fin de 2008, le SDMM ne comptera plus que 700 abonnés à la fin de 20116. Services LAN des entreprises de télécommunications 13 Plusieurs compagnies de téléphone possèdent un permis d’EDR et offrent l’IPTV au moyen des services LAN. Certaines contraintes technologiques nuisent cependant au développement de ces services et par conséquent, ils retiennent peu l’attention sur le marché des EDR. 14 Au cours des années à venir, les entreprises de télécommunications du monde entier envisagent d’offrir des services de distribution de radiodiffusion en mettant à niveau leur infrastructure LAN. Toutefois, un survol de la situation mondiale révèle que l’IPTV progresse plus lentement en Amérique du Nord qu’en Europe et en Asie, probablement parce que le taux de pénétration de la 4 Avis du site Web de Look Communications, en date du 30 octobre 2009. « Craig brothers’ wireless venture makes TSX debut », The Globe and Mail, 18 septembre 2007. 6 « Canadian Digital TV Market Monitor », BoonDog, vol. 2, rapport 4, août 2009. 5 vi câblodistribution y est relativement élevé.7 15 Le déploiement véritable des services des entreprises de télécommunications aux États-Unis progresse beaucoup plus lentement que prévu. Kagan prévoit que, d’ici 2010, les entreprises de télécommunications américaines n’atteindront collectivement qu’environ 37 % de leur part de marché actuelle pour les services vidéo. D’ici 2019, dans dix ans, Kagan prévoit que les abonnés des entreprises de télécommunications représenteront seulement environ 15 % de la totalité du marché multicanaux aux États-Unis8. 16 Au Canada, les compagnies de téléphone titulaires ont adopté une démarche encore plus prudente et progressive dans la mise en œuvre des services d’IPTV. Si l’on fait exception de certains lancements ciblés et très limités par SaskTel et MTS Allstream, les services d’IPTV (de Bell Alliant, Bell Canada et Telus) en sont encore à leurs premiers balbutiements. Un signe clair du démarrage très lent des services d’IPTV est l’annonce récente de Telus de s‘associer avec Bell Télé pour revendre ses services de télévision par satellite sous la marque Telus. Telus est tout simplement incapable d’employer sa propre technologie pour faire directement concurrence aux forfaits de services de télévision par câble, de service téléphonique résidentiel et de service Internet que propose Shaw Cables9. 17 Tant que Telus et Bell Canada, plus particulièrement, ne se lanceront pas avec plus de conviction sur ce marché, le nombre total d’abonnés à l’IPTV au Canada demeurera limité10. En outre, avant d’être en position de commercialiser leurs services d’IPTV avec plus d’énergie, les deux entreprises doivent être en mesure d’y ajouter la capacité d’offrir de la programmation HD. 7 RBC Equity Research, « Video 2.0 », 10 septembre 2007. Document de Kagan intitulé « 10 year Multichannel projections 2008-2019 » et article de Kagan intitulé « Telcos poised to take video market share from incumbents », 17 juin 2009. 9 « The satellite surprise: Telus ties up with BCE », The Globe and Mail, 30 juin 2009. 10 Les données du CRTC de septembre 2008 indiquent qu’il y a seulement 212 000 abonnés aux services LAN au Canada, ce qui représente moins de 2 % du marché des EDR (source : Rapport de surveillance des communications du CRTC, tableau 4.4.3). 8 vii 18 À l’heure actuelle, et probablement pour un certain nombre d’années encore, la couverture géographique limitée des services d’IPTV offerts sur services LAN par les compagnies de télécommunications et les coûts élevés que représente l’augmentation de la capacité11 font en sorte que cette technologie ne représente pas une solution de distribution de télévision vraiment crédible, sauf peut-être pour une minorité de téléspectateurs canadiens. 19 En effet, Kagan a constaté que les coûts nécessaires pour fournir de la fibre optique au nœud ou à la résidence de l’abonné afin d’accroître la capacité sont tout simplement prohibitifs pour les entreprises de télécommunications : (traduction) Contrairement aux câblodistributeurs, qui pensent que l’ajout d’un produit basé sur la voix constitue un facteur de croissance, les entreprises de télécommunications considéreront au mieux qu’un jeu vidéo constitue théoriquement un facteur de croissance à long terme12. 11 Les données du CRTC de septembre 2008 indiquent qu’il y a seulement 212 000 abonnés aux services LAN au Canada, ce qui représente moins de 2 % du marché des EDR (source : Rapport de surveillance des communications du CRTC de 2009, tableau 4.4.3). 12 SNL Kagan Media Money, 17 octobre 2007. viii Télévision sur Internet 20 Les EDR n’ont pas encore vraiment eu à faire face à une véritable concurrence de la part de la télévision sur Internet, parce que l’offre de celle-ci n’est pas encore vraiment comparable à celle des EDR. Dans son récent Examen de la radiodiffusion par les nouveaux médias, CRTC 2009-329, le Conseil affirme : (qu’il) estime que la radiodiffusion par les nouveaux médias offre au système de radiodiffusion des possibilités de mieux servir la population canadienne et félicite les parties de leur enthousiasme à intégrer ce nouvel environnement. Se fiant au dossier de l'Instance, le Conseil ne croit pas que la radiodiffusion néomédiatique menace la capacité des titulaires de licences traditionnelles à faire face à leurs obligations. En fait, de nombreux radiodiffuseurs utilisent aujourd'hui les nouveaux médias comme complément à leurs activités, par exemple pour permettre à leur auditoire de voir des émissions qu'ils ont manquées, pour annoncer des offres de radiodiffusion ou pour bâtir la fidélité à leur marque. À ce titre, le Conseil est d'avis que les radiodiffuseurs ont les outils nécessaires pour relever le défi du changement technologique et la motivation requise pour intégrer les nouvelles formules et plateformes à leurs modèles d'affaires. 21 Par conséquent, il est raisonnable de penser que l’effet de la télévision par Internet sur la concurrence ne se fera sentir que dans un avenir lointain et même s’il est vrai que le cadre réglementaire d’un secteur devrait s’adapter à la conjoncture du marché réglementé, il serait à notre avis téméraire de faire en sorte que ce cadre devance l’avenir. Survol de la concurrence 22 Même si dans quelques rares régions du Canada, il arrive qu’il y ait jusqu’à cinq catégories d’EDR desservant un même marché, pour la grande majorité des Canadiens, il n’existe que deux catégories : la distribution par câble ix et la distribution par satellite13. Les autres EDR offrent moins de 3 % des services de distribution de télévision au Canada. 23 Sur un tel marché, l’intensité de la concurrence entre le câble et le satellite aura un effet déterminant absolu sur l’intensité de la concurrence sur le marché canadien des EDR. Compte tenu de l’absence d’une concurrence de taille de la part des EDR des autres catégories, si les distributeurs par satellite ne sont pas en mesure de livrer une concurrence efficace aux câblodistributeurs, la concurrence sur ce marché au Canada ne peut qu’être minimale. 24 Comme nous l’avons mentionné précédemment, les distributeurs par satellite doivent composer avec un certain nombre d’inconvénients dont ne souffrent pas les câblodistributeurs. En outre, le fait que certains distributeurs par satellite et certaines EDR terrestres appartiennent au même propriétaire limite parfois la vigueur de la concurrence offerte par les distributeurs par satellite dans certains marchés clés au pays. Cela est particulièrement vrai de Shaw Direct, car Shaw Cable est le deuxième plus important câblodistributeur au Canada et qu’une guerre de prix entre Shaw Direct et le distributeur de télévision qui lui est affilié serait tout simplement insensée sur le plan commercial. 25 En somme, tant le nombre limité que les caractéristiques des concurrents dans le marché des EDR soulèvent la question de la portée véritable de la concurrence dans ce marché. Comme nous en discutons plus loin, cette préoccupation se confirme lorsqu’on prend en considération d’autres facteurs comme la croissance de la part de marché, le taux de résiliation, les tarifs et la rentabilité. 13 Dans certaines régions rurales ou éloignées, il arrive que le service soit offert uniquement par les deux entreprises de distribution par satellite. x b) Évolution de la part de marché de la distribution par satellite : nouvelle croissance ou attrition du câble 26 Jusqu’au milieu des années 1990, les câblodistributeurs jouissaient d’un monopole réglementé sur le marché des EDR14. Après l’octroi de licences aux exploitants de services de distribution par satellite, de SDMM et de services LAN, on aurait pu s’attendre à ce que la part de marché des câblodistributeurs diminue au même rythme que ces nouveaux venus s’établissaient sur le marché. 27 Les statistiques révèlent que l’abolition du monopole réglementé a pendant un certain temps bien eu cet effet, la part de marché des câblodistributeurs ayant bel et bien diminué un peu. Toutefois, comme nous l’avons déjà mentionné, cette baisse n’est pas imputable à l’émergence de nombreux nouveaux venus qui ont prospéré sur le marché. En fait, au cours des 12 dernières années, une seule technologie, la télédistribution par satellite, a réussi à s’imposer comme une solution de rechange à grand déploiement à la télédistribution par câble. 28 Le nombre total d’abonnés résidentiels aux EDR a crû, passant de 7,7 millions en 1997 à 10,9 millions en 2009. Au cours de cette période, le nombre d’abonnés au câble est resté relativement constant (7,7 millions en 1997 et 7,8 millions en 2009). Le nombre d’abonnés au satellite a crû constamment, passant de 179 000 en 1998 à 2,7 millions en 2009. 14 À strictement parler, comme les câblodistributeurs contrôlaient « seulement » 98 % du marché des EDR, ils ne bénéficiaient pas d’un monopole complet. Un certain nombre d’exploitants de STAC continuaient en effet d’exister au Canada. Les entreprises de STAC desservent un ou plusieurs immeubles situés en un même lieu. xi Comme le graphique ci-dessous l’illustre, la part détenue par les autres 29 EDR n’ayant jamais dépassé plus de 3 % du marché canadien, il n’y a que deux véritables acteurs sur l’échiquier. Croissance du nombre d'abonnés résidentiels au câble et au satellite (SRD) 12 000 000 10 000 000 Abonnés résidentiels (foyers) 8 000 000 6 000 000 4 000 000 2 000 000 0 1997 30 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Lorsqu’on examine ce cadre toutefois, il importe de relever qu’une bonne partie de la croissance du nombre d’abonnés à la distribution par satellite est imputable à l’expansion des services de distribution de télévision dans les régions où le câble n’était pas offert. 31 Ce serait par conséquent une erreur d’attribuer en totalité la croissance de la distribution par satellite au jeu de la concurrence en supposant qu’il aurait permis aux distributeurs par satellite de « dérober » des abonnés aux distributeurs par câble et une autre erreur que de voir une expression des forces de la concurrence en jeu dans la part de marché globale détenue par la distribution par satellite. Pour bien évaluer les effets de la concurrence de la xii distribution par satellite sur la distribution par câble, il importe de faire la distinction entre les abonnés de la distribution par satellite qui sont « nouveaux » dans le système, au sens où ils n’avaient précédemment pas accès au câble et qu’ils dépendaient vraisemblablement de la transmission sur ondes hertziennes pour recevoir des signaux de télévision, et ceux qui ont été véritablement dérobés aux câblodistributeurs par le jeu de la concurrence. 32 Pour distinguer ces deux catégories d’abonnés, CBC/Radio-Canada a dû évaluer ce qu’aurait été le parc d’abonnés de la distribution par câble en l’absence de la distribution par satellite sur le marché. Avant l’entrée sur le marché de la distribution par satellite en 1997, l’industrie canadienne du câble peut être décrite comme un secteur déjà arrivé à maturité. Dans son évaluation de l’état de l’industrie du câble avant l’entrée en jeu des entreprises de distribution par satellite, Statistique Canada décrit ainsi le secteur : « Le taux de pénétration à ce service était plafonné à environ 75 % des ménages y ayant accès. L’industrie dépendait par conséquent de la formation de nouveaux ménages pour attirer de nouveaux clients15. » 33 En fonction des taux de croissance historiques avant l’entrée des entreprises de distribution par satellite, le nombre d’abonnés à la câblodistribution aurait augmenté à un taux annuel modeste de 1,4 %. Cette hypothèse est illustrée dans le graphique ci-dessous, où le nombre d’abonnés au câble, n’eut été de l’avènement du satellite, est estimé et comparé au moyen d’une courbe au nombre réel d’abonnés au câble. 15 Statistique Canada, Câble, satellite et système de distribution multipoint, 2005, No 56-001-XIF au catalogue, vol. 36, novembre 2006. xiii Nombre d'abonnements à la télévision par câble avec et sans SRD 12 000 000 10 000 000 Abonnés résidentiels (foyers) 8 000 000 6 000 000 4 000 000 2 000 000 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 *Basé sur le taux de croissance historique, en supposant une hausse annuelle de 1,4 % équivalente à la croissance du nombre de foyers. 34 L’estimation de ce qu’aurait été la croissance du nombre d’abonnés au câble ces 12 dernières années sans l’avènement du satellite permet de séparer en deux catégories les abonnés du satellite comme l’illustre le graphique précédent : les abonnés du satellite qui sont « nouveaux » dans le système et les transfuges de la câblodistribution. Le résultat est illustré sous forme de graphique ci-dessous : le parc d’abonnés à la distribution par satellite est superposé au nombre estimatif d’abonnés à la distribution par câble en l’absence du satellite et au nombre d’abonnés réels du câble. 35 Les deux catégories d’abonnés à la distribution par satellite sont illustrées comme suit : i) les abonnés au satellite qui sont « nouveaux » dans le système, soit la zone en bleu; ii) les abonnés au satellite qui ont été dérobés aux xiv câblodistributeurs ou qui se seraient abonnés au câble n’eût été de l’avènement de la distribution par satellite, soit la zone en rouge. Part de marché de Share: la SRD: deux composantes DTH Market Two Components ÉTAPE 1 12,000,000 ÉTAPE 2 Abonnés au câble sans SRD* (estimations) ÉTAPE 3 10,000,000 Total Abonnés SRD Abonnés résidentiels Residential Subscribers (foyers) (Households) 8,000,000 Abonnés au câble (chiffres réels)) réels 6,000,000 « Nouveaux » abonnés SRD dans le système 4,000,000 Abonnés SRD gagnés sur le câble 2,000,000 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 *Basé sur le taux de croissance historique, en supposant une hausse annuelle de 1,4 % équivalente à la croissance du nombre de foyers. Source : Mediastats, données de juin. 36 Comme on peut le voir dans ces données, la première étape, soit de 1997 à 2001, la croissance du nombre de nouveaux abonnés à la distribution par satellite – la zone ombrée en bleu – a été très rapide, mais celle du nombre d’abonnés « dérobés » aux entreprises de câblodistribution – la zone ombrée en rouge – a été plus restreinte. Cette réalité s’explique facilement. Au cours de leurs premières années sur le marché, les distributeurs par satellite ont naturellement concentré leurs efforts sur les « fruits les plus faciles à cueillir », soit les ménages qui n’avaient pas accès au câble. En tant que nouveaux venus sur le marché n’ayant aucun historique de service ni aucune réputation à faire valoir, il aurait été difficile aux entreprises de distribution par satellite de convaincre les abonnés à la distribution par câble de changer « d’allégeance ». xv 37 À la deuxième étape toutefois, soit de 2001 à 2003, le nombre de nouveaux abonnés a semblé s’épuiser quelque peu – la zone ombrée en bleu – et les distributeurs par satellite ont lancé une attaque en règle contre les distributeurs par câble et ont réussi à plus que doubler le nombre d’abonnés « dérobés » aux entreprises de câblodistribution – la zone ombrée en rouge. 38 Ce résultat est aussi fort compréhensible. À partir de 2001-2003, on a assisté à un ralentissement de la croissance du taux de pénétration de l’ensemble des EDR au Canada. Le bassin d’abonnés potentiels qui devaient se contenter de la transmission sur ondes hertziennes et qui pouvaient opter pour la distribution par satellite a commencé à s’épuiser et n’était donc plus un segment de marché à croissance rapide. À partir de 2001, le nombre global de « nouveaux abonnés » au satellite a tout simplement commencé à se stabiliser, ce qui a donné un taux de croissance normal légèrement plus rapide que celui de l’ensemble des ménages. 39 Dans l’intervalle, les entreprises de distribution par satellite ont établi leur réputation et leur légitimité et, comme nous l’indiquons ci-dessous, elles y sont arrivées en offrant des rabais appréciables par rapport aux tarifs des entreprises de câblodistribution. En conséquence, pour 2001-2003, la zone ombrée en rouge démontre que la distribution par satellite a réussi des percées concurrentielles considérables au sein de la clientèle des entreprises de câblodistribution. 40 La troisième étape, soit de 2003 à 2009, est la plus décourageante sur le plan de la concurrence. Comme la zone ombrée en rouge l’illustre très bien, à partir de 2003, la croissance de la part de marché de la distribution par satellite imputable au nombre d’abonnés dérobés aux câblodistributeurs par le jeu de la concurrence a simplement été freinée. Il n’y a eu aucun changement substantiel, d’une année à l’autre, du nombre d’abonnés au câble qui ont décidé de laisser tomber le câble au profit du satellite au cours des six dernières années. Comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous, la dilatation verticale de la partie en xvi rouge a tout simplement cessé de croître. La croissance des abonnés « dérobés » (zone en rouge), dont le parc a stagné autour de 1,3 million de personnes au cours des trois dernières années, n’a pas dépassé 3 % en moyenne pour l’ensemble des six dernières années. Blocage de la SRD à attirer les clients du câble 12 000 000 Abonnés au câble sans SRD* (estimations) 10 000 000 Abonnés résidentiels (foyers) 8 000 000 Abonnés au câble (chiffres réels) réels ) 6 000 000 Pas de changement dans le nombre d’abonnés au câble potentiels « perdus » en faveur de la SRD 4 000 000 Abonnés SRD gagnés sur le câble 2 000 000 Déréglementation des tarifs accordée en 2002 0 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 *Basé sur le taux de croissance historique, en supposant une hausse annuelle de 1,4 % équivalente à la croissance du nombre de foyers. Source : Mediastats, données de juin. 41 Ces gains négligeables de part de marché de la distribution par satellite au cours des six dernières années soulèvent de graves questions sur le sérieux de la menace concurrentielle que font actuellement peser les entreprise de distribution par satellite sur les entreprises de câblodistribution titulaires. Comparativement à la concurrence exercée et à leurs activités au cours des années 2001-2003, les entreprises de distribution par satellite sont maintenant ou bien incapables de faire croître leur part de marché davantage, ou bien peu désireuses de le faire. xvii 42 Cette évaluation de la situation se corrobore lorsqu’on compare la croissance nette du parc d’abonnés à la distribution par satellite de la période 2001-2003 et celle de 2004-2006 et 2006-2008. Même si le graphique ne permet pas de faire la distinction entre les abonnés « nouveaux » et les abonnés « dérobés », il n’en est pas moins très révélateur. 43 Comme l’illustre le tableau ci-dessous, la croissance nette du nombre d’abonnés au satellite au cours des deux périodes considérées a considérablement ralenti – de plus de 50 %. Au cours de la période 2004-2006, la croissance du parc d’abonnés au satellite n’a même pas égalé la moitié de celle enregistrée en 2001-2003. Dans la plus récente période 2006-2008, la croissance nette du parc d’abonnés a diminué de plus de 90 % par rapport à 2001-2003. Croissance nette du parc d’abonnés à la distribution par satellite16 (en milliers) 44 2001-2003 Total (3 ans) 2004-2006 Total (3 ans) Variation (%) 2006-2008 Total (3 ans) Variation (%) 1 029 494 -52 % 173 -83 % Sauf si des données additionnelles, comme une baisse marquée des prix, réfutent cette information et démontrent que les entreprises de distribution par satellite se sont vainement efforcées d’accroître leur part de marché, il faut conclure des chiffres qui précèdent que les entreprises de distribution par satellite ne sont tout simplement pas un concurrent efficace du câble et ne sont pas disposées ni en mesure d’élargir leur présence sur le marché. 16 Données financières tirées des rapports financiers publiés par les entreprises de distribution par satellite. xviii c) Taux de résiliation 45 L’importance du taux de résiliation (c’est-à-dire du pourcentage de clients qui décident de se désabonner d’un service) est un autre indicateur valable de l’intensité de la concurrence sur le marché. Un client peut décider de résilier son abonnement pour un certain nombre de raisons : changement de fournisseur de services ou annulation pure et simple du service. Si le taux de résiliation est bas et que les parts de marché sont stables, il faut peut-être en conclure que la concurrence sur le marché est faible. 46 On ne dispose pas de statistiques sur le taux de résiliation pour tous les segments du marché des EDR. Les câblodistributeurs, notamment, ne publient aucune statistique à ce sujet. Cependant, le prochain tableau illustre le taux de résiliation dans le marché de la distribution par satellite et compare ces données avec le taux équivalent dans le secteur canadien du sans-fil qui, en règle générale, a toujours été considéré comme un marché concurrentiel par le Conseil. Taux annualisés de résiliation - Distributeurs par satellite et fournisseurs de sans-fil canadiens 2002-2008 25% 20% 15% 10% 5% 0% 2002 2003 2004 2005 Distributeurs par satellite canadiens Fournisseurs de sans-fil canadiens * Moyenne pondérée pour Shaw Direct et Bell Vidéo. Source : Shaw Communications, BCE, Merrill Lynch Global Wireless Matrix, CRTC, estimations de CBC/Radio-Canada. 2006 2007 2008 xix 47 Comme l’illustre le tableau de la page précedente, le taux de résiliation dans le marché de la distribution par satellite est considérablement inférieur au taux de résiliation sur le marché du sans-fil. En fait, en 2007 et en 2008, le taux de résiliation sur le marché du sans-fil a été environ 40 % plus élevé que celui de la distribution par satellite. 48 Ce faible niveau de résiliation dans la distribution par satellite tient peut- être au fait que pour une partie des abonnés, il n’existe que peu de solutions de rechange, voire aucune (les clients qui vivent dans des régions rurales et éloignées n’ont souvent aucune autre EDR terrestre vers qui se tourner). Il se peut aussi que ce faible taux dénote le peu d’enthousiasme des clients du satellite à changer de fournisseur après avoir investi des sommes considérables pour acquérir l’équipement requis (antenne parabolique et décodeur numérique). 49 Quelle qu’en soit la raison, le taux de résiliation inférieur dans la distribution par satellite permet d’avancer que l’intensité de la concurrence sur le marché des EDR n’est pas aussi vive qu’on pourrait l’espérer et qu’elle est certainement plus faible que sur le marché du sans-fil. Cette comparaison est particulièrement troublante quand on sait que, ces dernières années, de nombreux intervenants se sont plaints de l’absence de concurrence sur le marché du sans-fil et qu’Industrie Canada a pris des mesures proactives afin de promouvoir la concurrence dans ce secteur17. 50 Le faible taux de résiliation et le caractère quasi stationnaire des parts de marché ces dernières années suggèrent que les acteurs en cause ne se livrent pas une concurrence pour leurs abonnés respectifs et qu’il n’existe donc aucune véritable concurrence sur ce marché. 17 En annonçant les détails de l’affectation du spectre d’AWS en 2008, le ministre de l’Industrie a affirmé : « Nous cherchons à favoriser la concurrence dans le marché et l’innovation dans l’industrie. Finalement, nos objectifs sont les suivants : baisse des tarifs, amélioration du service et plus grand choix pour les clients et les entreprises. » Communiqué de presse d’Industrie Canada, 28 novembre 2007. xx d) Prix de détail 51 Sur un marché fortement concurrentiel, on s’attendrait normalement à ce que les entreprises se livrent une concurrence de tous les instants pour aller chercher de nouveaux abonnements en baissant les prix, entre autres choses. Toutefois, une analyse des tarifs pratiqués par les EDR au cours des dernières années indique que les consommateurs n’ont pas eu accès à des prix vraiment concurrentiels. Au contraire, les prix ne cessent d’augmenter sans motif apparent. 52 Dans les sections qui suivent, nous étudions de plus près, sous deux angles, les tarifs pratiqués par les EDR seulement. Nous procédons d’abord à une analyse des tarifs des câblodistributeurs en tant que tels et, dans la deuxième section, nous comparons les tarifs pratiqués par les distributeurs par câble et ceux pratiqués par les distributeurs par satellite. xxi Tarifs des câblodistributeurs Étant donné que les câblodistributeurs sont de loin les plus importants 53 acteurs du marché, il est important d’analyser les tarifs qu’ils pratiquent depuis que la concurrence a été introduite sur leur marché vers le milieu des années 1990. Coût du service base des EDR par câble $35 $30 Coût mensuel $25 $20 $15 Rogers Toronto Metro Videotron Mtl* Shaw Calgary Shaw Winnipeg (W) Access Communications Regina $10 Déréglementation des tarifs accordée en 2002 $5 $0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 * Depuis 2001, le marché montréalais est divisé en deux régions : Montréal Métro et Montréal Laval. Source: Mediastats 54 Comme l’indique clairement le graphique ci-dessus, les tarifs de base des câblodistributeurs n’ont cessé d’augmenter avec le temps, et le mouvement s’est accéléré depuis la déréglementation des tarifs du câble au début des années 2000. 55 Il importe de souligner que ces hausses tarifaires ont été décrétées malgré l’existence des entreprises de distribution par satellite comme concurrentes présumées sur le marché. De plus, la majoration des tarifs de base ne peut être imputée à un quelconque changement dans la composition du service de base. xxii 56 Comme le démontre le tableau ci-dessous, le nombre de chaînes incluses dans le forfait de base des câblodistributeurs n’ayant que très légèrement augmenté de 1998 à 2009, ce facteur pourrait difficilement à lui seul justifier les hausses tarifaires appréciables décrétées. Tarifs et chaînes du câble analogique de base 1998 Tarif Rogers* 2009 Chaînes 20,11 Généralistes - Canada Tarif Rogers* Généralistes - US 8 serv. spécialisés Shaw** 16,79 Généralistes - Canada $ Généralistes - US Chaînes 29,99 Généralistes - Canada $ Généralistes - US 12 serv. spécialisés Shaw** 8 serv. spécialisés 27,55 2 Généralistes - Canada $ Généralistes - US 9 serv. spécialisés Source : Mediastats *Toronto **Calgary 57 Il faudrait noter que cette analyse reflète les tarifs du service de base analogique. C’est important, car, même si cela n’est pas publicisé, de nombreuses entreprises de distribution par câble limitent le câble analogique à leurs clients actuels. Tout nouveau client ou client actuel qui veut changer sa combinaison de services doit s’abonner au câble numérique de base, qui coûte beaucoup plus cher que le câble analogique de base. Le câble numérique de base de Rogers est proposé à 37,47 $ par mois, soit 25 % plus cher que le câble analogique de base18. Le câble numérique de base de Shaw est à 35,95 $, soit 30 % de plus que le câble analogique de base19. 58 L’augmentation constante des tarifs du câble de base depuis la déréglementation des tarifs et l’absence d’augmentation des services offerts par la concurrence renforcent l’idée que la concurrence ne fonctionne pas sur le marché des EDR. Ce point de vue est aussi renforcé par d’autres statistiques sur les tarifs. 18 19 Site Web de l’entreprise : www.rogers.com, en date de la semaine du 26 octobre 2009. Site web de l’entreprise : www.shaw.ca, en date de la semaine du 26 octobre 2009. xxiii Services de distribution de télévision et IPC Statistique Canada suit l’évolution de l’indice des prix à la consommation 59 (IPC) qui mesure le taux d’augmentation des prix de certaines marchandises et de certains services achetés par les consommateurs canadiens. Les services de distribution de télévision sont l’un des biens inclus au panier de services utilisés pour le calcul de l’IPC. Comme l’illustre le graphique ci-dessous, le prix que les consommateurs 60 paient pour les services de distribution (volet de base et volet facultatif compris) a augmenté beaucoup plus rapidement que le prix de « l’ensemble des articles » ou que le prix des services téléphoniques. Indice des prix et des abonnements, 1992-2008 (1992 = indice de 100) Indice des pri x à la c ons ommation (IPC) 220 200 Abonnements à la télé* 180 160 140 IPC (général) 120 Services téléphoniques 100 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 * Abonnements aux s ervic es des entreprises de distributi on par c âbl e et par satellite ai nsi qu’à t out autre s ervic e de t élévision par abonnement. 61 De 1992 à 2008, les tarifs des services de distribution ont plus que doublé, augmentant d’environ 112 %, tandis que le prix de « l’ensemble des articles » a augmenté de 35 % et que le prix des services téléphoniques a augmenté de moins de 25 %. En d’autres mots, les tarifs des services de distribution ont augmenté plus de trois fois plus vite que le prix moyen de xxiv l’ensemble des articles et quatre fois et demie plus vite que le prix des services téléphoniques. 62 Il convient de souligner qu’au cours de cette même période, les tarifs des services téléphoniques étaient en phase de rééquilibrage – d’où une augmentation appréciable des tarifs locaux – et on introduisait la concurrence dans le secteur des services locaux et des appels interurbains. L’effet conjugué de ces deux facteurs a été d’offrir des prix considérablement réduits aux consommateurs au moment où de nombreuses nouvelles technologies arrivaient sur le marché. 63 Le graphique ci-dessus démontre un contraste marqué dans le secteur des EDR, car il indique que la concurrence de la distribution par satellite, arrivée sur le marché en 1997, n’a nullement freiné l’augmentation des tarifs des services de distribution. L’offre concurrentielle présumée des entreprises de distribution par satellite n’a pas d’effet visible sur les prix que les consommateurs paient pour leurs services de distribution. Ce point de vue est renforcé par une analyse comparative des tarifs pratiqués par les distributeurs par satellite et de ceux des distributeurs par câble. Comparaison des tarifs du satellite et du câble 64 On aurait pu raisonnablement s’attendre à ce que les nouveaux venus sur le marché des EDR s’engagent dans une forme ou une autre de guerre des prix avec les câblodistributeurs titulaires. Un examen des statistiques sur les tarifs révèle pourtant que si une telle guerre a semblé s’engager dans les premières années qui ont suivi l’arrivée sur le marché de la distribution par satellite, les « hostilités » ont été pour le moins timides au cours des cinq dernières années. xxv Absence de concurrence par les prix Comme l’illustre le tableau suivant, toute concurrence par les prix qui a 65 déjà existé entre les distributeurs par câble et les distributeurs par satellite a été remplacée par une évolution à la hausse très semblable des tarifs. Coût du service base des EDR par câble et par SRD $40 $35 Coût mensuel $30 $25 $20 $15 Rogers Bell Express Vu Star Choice Shaw Calgary $10 Déréglementation des tarifs accordée en 2002 $5 $0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Source: Mediastats 66 Cette absence apparente de concurrence par les prix est un indice de plus très révélateur de l’inexistance de la rivalité entre les distributeurs par câble et les distributeurs par satellite. Augmentation continue des tarifs 67 Selon ce recoupement de données, il semble bien que les distributeurs par câble et les distributeurs par satellite procèdent à des augmentations systématiques des prix. Cette conclusion saute également aux yeux lorsqu’on compare les politiques de tarification annoncées par les grandes EDR. 68 L’appendice 1 de la présente annexe présente des énoncés relatifs aux hausses tarifaires extraits de rapports annuels de Cogeco, Shaw, Rogers, xxvi Vidéotron, Bell Télé et Shaw Direct. Voici une série d’extraits typiques tirés des rapports annuels de Shaw Communications publiés de 2002 à 200820. Les rapports étant publiés en anglais seulement, il s’agit de traductions. 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 69 « À partir de mai 2002, nous avons majoré de 3 $ par mois les tarifs de tous nos forfaits et services. Cette hausse tarifaire a touché environ 90 % de notre clientèle canadienne. » « À partir de janvier 2003, Shaw a appliqué des majorations de son tarif de base allant de 0,16 $ à 2 $ par mois et par abonné selon le niveau de service à prix échelonnés reçu par le client. Cette hausse tarifaire a touché environ 1,2 million d’abonnés des services de base analogiques non groupés. » « À partir du 1er mai 2003, Shaw a appliqué une majoration de ses tarifs mensuels sur certains forfaits. Cette hausse tarifaire a touché environ 550 000 clients et généré des revenus de un million de dollars par mois. » « À partir du 30 juin 2003, Shaw a appliqué une majoration de ses tarifs mensuels sur ses services de base non groupés et sur ses forfaits groupés de FCS. Cette hausse tarifaire a touché environ 1,1 million de clients et généré des revenus mensuels de 2 millions de dollars. » « À partir de février 2004, Shaw a appliqué une majoration de ses tarifs de 1 à 2 $ par mois pour la plupart de ses forfaits. » « À partir du 26 novembre 2004, Shaw a appliqué une majoration de ses tarifs d’environ 1 $ par mois sur la plupart de ses forfaits. » « À partir d’octobre 2005, Shaw a appliqué une majoration de ses tarifs sur la plupart des services seuls, des forfaits et des services spécialisés. Ces hausses tarifaires ont généré des revenus mensuels additionnels de 3,8 millions de dollars. » « L’entreprise a augmenté les tarifs de la plupart des services seuls, des forfaits et des services spécialisés, entre septembre 2006 et juillet 2007 ». « Les revenus du service du câble [câble, téléphone numérique et Internet] ont atteint 2,38 milliards de dollars, une hausse de 14,1 % [293 millions de dollars] par rapport à l’année précédente. Les hausses du nombre de clients et des tarifs ont compté dans cette augmentation. » Les résultats financiers 2009 récemment communiqués par Shaw montrent également que les majorations de tarifs continuent d’être un facteur 20 Selon les renseignements indiqués ci-dessus, les majorations de tarifs imposées de janvier 2003 à octobre 2005 ont généré des produits d’exploitation annuels additionnels de 135 millions de dollars pour Shaw. xxvii important qui contribue à la croissance de ses revenus et de sa rentabilité. 70 On peut lire à l’appendice 1 des énoncés de même nature émanant de toutes les grandes EDR canadiennes au cours de la même période. Les similitudes dans le niveau et la fréquence des annonces des hausses tarifaires chez les distributeurs par câble et par satellite sont proprement étonnantes et accentuent l’impression d’une absence de concurrence sur le marché. xxviii e) Rentabilité des EDR 71 Le dernier facteur à prendre en considération dans l’évaluation de la concurrence sur le marché canadien des EDR est l’évolution dans le temps de la rentabilité de l’ensemble des EDR et leur rentabilité par rapport aux entreprises d’autres secteurs. 72 Plusieurs indicateurs permettent d’évaluer la rentabilité. Le BAII (bénéfices avant intérêts et impôts) et le BAIIDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) sont couramment utilisés à cette fin et ceux du secteur de la câblodistribution sont connus. L’analyse de ces deux indicateurs pour les câblodistributeurs est frappante. Sur un marché de vive concurrence, il est inhabituel que la rentabilité des entreprises augmente de manière appréciable avec le temps, car le jeu de la concurrence limite normalement les bénéfices, et il est aussi inhabituel, pour les mêmes raisons, de constater des prises de bénéfices très élevées. Pourtant, ces résultats improbables semblent être communs à tout le secteur de la câblodistribution. Rentabilité des câblodistributeurs – Statistique Canada 73 Statistique Canada publie annuellement un rapport sur la rentabilité du segment de la câblodistribution sur le marché des EDR. De 2002 à 2007, le BAII et le BAIIDA démontrent que la rentabilité des câblodistributeurs a augmenté à la fois en termes absolus et en pourcentage du chiffre d’affaires (soit la marge de BAIIDA et la marge de BAII). Il importe de souligner que les données de Statistique Canada sur la rentabilité des câblodistributeurs ne portent pas seulement sur les services de câblodistribution offerts par ces entreprises, mais englobent aussi l’ensemble des autres services, y compris les services d’Internet et de téléphonie21. 21 Dans le document du CRTC intitulé Distribution de radiodiffusion - Relevés statistiques et financiers, le BAIIDA pour les « services de base et non de base » est énoncé en le séparant des autres statistiques sur le BAIIDA des services exemptés et hors programmation. Toutefois, ces données ne sont pas considérées comme utilisables dans l’analyse de la rentabilité. Le CRTC souligne qu’en xxix 74 Comme on peut le voir ci-dessous, le BAIIDA des câblodistributeurs est passé de 1 760 millions de dollars en 2002 à 2 928 millions en 2007, une hausse de 66 %. En même temps, les marges de BAIIDA sont demeurées à 41 % des revenus. Secteur de la télévision câblée BAIIDA et marge BAIIDA 50% $3,500 44% $3,000 41% 44% 43% 42% 41% 45% $2,928 40% $2,656 $2,500 35% $2,342 30% $1,938 $2,000 $1,760 25% $1,500 20% 15% $1,000 10% $500 5% $- 0% 2002 2003 2004 2005 EBITDA BAIIDA 2006 2007 EBITDA margin Marge BAIIDA BAIIDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) . Source : Statistique Canada - Catalogue no 56-001-XIE et 56-209-x raison d’un changement amorcé en 2006 du mode de présentation de l’information financière et des données sur l’exploitation, les données ne sont pas comparables aux années précédentes. De plus, une comparaison des marges de BAIIDA pour les différents segments indique qu’il y a peut-être des problèmes de répartition des coûts entre les différents segments de l’exploitation des sociétés de câblodistribution. Par exemple, la marge de BAIIDA pour les services de base et non de base en 2006 a été établie à 28,1 % tandis que la marge de BAIIDA pour les services hors programmation, qui englobent les services Internet haute vitesse et les services de téléphonie par câble offerts par les sociétés de câblodistribution, a été établie à 66,7 % (en hausse par rapport à 52,1 % en 2002). Les services hors programmation fournis en bouquet aux clients par une même installation de télédistribution peuvent nuire à l’identification des coûts particuliers à un service donné et des coûts particuliers aux services à coûts partagés. Il est indiqué qu’aucun des quatre plus grands câblodistributeurs n’a fait état distinctement du BAIIDA généré par les seuls services de câblodistribution (de base et non de base) dans les rapports financiers publiés par les différentes entreprises. Marge BAIIDA (% de revenus) BAIIDA (millions de $) $2,208 xxx 75 De même, le BAII et les marges de BAII pour l’industrie de la télévision par câble ont également augmenté au cours de la période de 2002 à 2007. Le BAII a augmenté de 733 millions de dollars en 2002 passant à 1 597 millions en 2008, une augmentation de 118 %. Au cours de la même période, la marge de BAII a crû, passant de 17 % du chiffre d’affaires à 22 % en 2007. Cette hausse de la marge de BAII indique que les revenus augmentent plus rapidement que les dépenses, y compris les frais d’amortissement, dans tout le secteur de la câblodistribution. Rentabilité des câblodistributeurs – Rapports annuels 76 Confirmant les données de Statistique Canada, un examen des données publiques accessibles sur la rentabilité des quatre plus grandes sociétés de câblodistribution (Rogers, Shaw, Vidéotron et Cogeco) révèle également que leurs bénéfices ne cessent de croître22. 77 Les données qui suivent sont fondées sur les bénéfices déclarés par chaque société de câblodistribution pour l’exercice financier mentionné (se clôturant soit le 31 décembre, soit le 31 août). Les services inclus dans le segment de la câblodistribution pour chaque entreprise sont indiqués sous les graphiques. 78 L’information fournie pour les années 2001 à 2008 (et 2009 lorsque disponible) dénote une croissance continue des bénéfices (tel qu’établi par le BAIIDA) et une croissance des marges de BAIIDA pour chacune des quatre grandes sociétés de câblodistribution. Les revenus continuent d’augmenter à un rythme supérieur à celui des dépenses au sein de ces entreprises. Cette information, qui démontre une rentabilité croissante des câblodistributeurs, est aussi conforme à l’information sur la tarification dont il est question ci-dessus. 22 Les données sur la rentabilité sont disponibles uniquement pour le BAIIDA des segments consacrés au câble des entreprises. xxxi Rogers Communications - segment câble BAIIDA $1,500 45% 42 % 41 % 42 % 41 % 40 % 39% 39 % $1,250 37 % 40% $1,171 35% Marges BAIIDA (% de revenus) $1,008 BAIIDA (Millions de $) $1,000 30% $854 25% $732 $750 $681 $640 20% $542 $498 $500 15% 10% $250 5% $- 0% 2001 2002 2003 2004 2005 BAIIDA 2006 2007 2008 Marge BAIIDA BAIIDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) Le segment câble comprend le câble, Internet et la téléphonie résidentielle. Source : Rapports annuels de RCI (au 31 décembre) Shaw Communications - Segment câble BAIIDA $1,750 55% 52 % 50 % 49 % 47 % 48 % 49 % 48 % 50% $1,500 44 % 45% 41 % $1,270 $1,250 BAIIDA (millions de $) 35% $996 $1,000 30% $857 $780 $798 25% $727 $750 $609 $500 20% $471 15% 10% $250 5% $- 0% 2001 2002 2003 2004 2005 BAIIDA BAIIDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) Le segment câble comprend le câble, Internet et les services de téléphonie. Source : Rapports annuels de Shaw Communications (au 31 août) 2006 Marge BAIIDA 2007 2008 2009 Marge BAIIDA (% de revenus) 40% $1,153 xxxii Vidéotron - segment câble BAIIDA 50% $1,000 44 % 45% 41 % 39 % $797 39 % 38 % 40% $750 34 % 34 % 35% $513 25% $500 $414 20% $364 $292 $264 BAIIDA (% d 30% M BAIIDA (millions de $) ) $643 32 % 15% $266 $250 10% 5% 0% $2001 2002 2003 2004 2005 BAIIDA 2006 2007 2008 Marge BAIIDA BAIIDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) Le segment câble comprend le câble, Internet, la téléphonie, les Services affaires, les magasins vidéo et autres. Source : Formulaire 20-F de Vidéotron (présenté à la SEC) (au 31 décembre) Cogeco Cable - segment câble BAIIDA $600 50% 47 % 45% 43 % 41 % $500 41 % 41 % 39 % 37 % $460 40% 36 % 35 % BAIIDA (millions de $) $357 30% $293 $300 25% $248 $228 20% $203 $200 $176 $161 15% $160 10% $100 5% $- 0% 2001 2002 2003 2004 2005 BAIIDA 2006 Marge BAIIDA BAIIDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) Le segment câble comprend le câble, Internet, la téléphonie, les solutions d'affaires, les magasins vidéo et autres. Source : Rapports annuels de Cogeco Cable (au 31 août) 2007 2008 2009 Marge BAIIDA (% de revenus) 35% $400 xxxiii On peut aussi évaluer la rentabilité du secteur de la câblodistribution en 79 comparant son rendement à celui d’autres secteurs de l’économie. Une comparaison du rendement du secteur de la câblodistribution et de celui d’entreprises actives dans d’autres segments de l’industrie ou de celui de tous les segments donne une image de la rentabilité relative du secteur de la câblodistribution au sein de l’économie canadienne. Le graphique ci-dessous compare les marges de BAII du secteur de la 80 câblodistribution à celles d’un certain nombre d’autres secteurs. Cette comparaison révèle que la rentabilité du secteur canadien de la câblodistribution est substantiellement plus élevée que la rentabilité de l’ensemble des secteurs (total – ensemble des secteurs). En 2008, la marge de BAII du secteur de la câblodistribution était de 25,3 % tandis que celle de l’ensemble des secteurs était de 8,7 %. De même, la marge de BAII de la câblodistribution excédait celle de tout le secteur des activités culturelles et de l’information (14,5 % en 2008). Comparaison intersecteurs des marges de BAII (% de revenus) 30% 25% 24.0% 25.3% 24.9% TV par câble 24.1% 22.2% 20% 21.1% 18.7% 17.2% 20.6% Oléifaction et dégazage 19.4% 18.5% 17.3% 15% 13.9% 14.0% 14.6% 17.4% 14.5% 14.7% 11.2% 10% Information et activités culturelles 9.0% 8.3% 7.6% 6.2% 5% Total - tous secteurs au Canada 8.2% 8.5% 8.7% 8.7% 6.2% 5.9% 6.1% 6.3% 6.7% 6.4% 5.8% 5.0% Fabrication 0% 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Source : Statistique Canada, Tableau 187-0001, excepté TV par câble (353-0003). Les données du CRTC Source : Statistique Canada, Tableau 187-0001, excepté T V par câble (353-0003). Les données du CRT C ont ont utilisées pour pour 2008, car les les données de Statistisque CanadaCanada ne sont pas disponibles deux étéété utilisées 2008, car données de Statistisque ne encore sont pas encore (les disponibles (les deux organisations utilisent le même sondage). xxxiv 81 Le niveau de rentabilité élevé du secteur de la câblodistribution par rapport à l’ensemble des industries et à d’autres secteurs qui sont considérés comme concurrentiels, comme celui de la fabrication, appuie fortement le point de vue que les câblodistributeurs ne font pas face à des pressions de la concurrence sur le marché. Sommaire sur la rentabilité 82 Si le marché des EDR était vraiment concurrentiel, le niveau de rentabilité des câblodistributeurs titulaires ne dépasserait pas la moyenne, et surtout pas celle des cinq à sept dernières années. Pourtant, les statistiques citées précédemment révèlent clairement que les câblodistributeurs affichent plutôt des bénéfices croissants, tant en chiffres absolus que sur le plan des marges bénéficiaires. 83 De plus, la comparaison avec les autres secteurs de l’économie révèle que le taux de rentabilité des câblodistributeurs est plus élevé que la moyenne pour tous les secteurs au total, ainsi que la moyenne de nombreux autres secteurs pris individuellement. Cette capacité de générer des bénéfices s’ajoute aux autres facteurs qui indiquent que le secteur canadien des EDR n’est pas vraiment concurrentiel. xxxv Conclusion 84 Chacun des cinq facteurs économiques dont il a été question précédemment porte à croire qu’il n’y a pas de véritable concurrence sur le marché canadien des EDR. Même si aucun de ces facteurs n’est à lui seul concluant, le fait que les cinq pointent dans la même direction leur procure collectivement une force probante certaine. 85 Un marché sur lequel on ne compte qu’un très petit nombre d’entreprises concurrentes dont les parts de marché sont stables, dont le taux de résiliation est faible, où les prix de détail sont à la hausse et dont le taux de rentabilité est élevé ne peut raisonnablement être considéré comme un marché où règne une concurrence vigoureuse ou efficace. Pourtant, cette description correspond en tous points à l’état du marché canadien des EDR. APPENDICE 1 Hausses des tarifs des distributeurs par câble et par satellite (Rapports annuels 2002-2008) Année 2002 Shaw Communications « [Traduction] À partir d’octobre 2002, la tarification de tous nos systèmes de classe 1 sera déréglementée. Comme nous l’avons mentionné précédemment, à partir de mai 2002, nous avons majoré de 3 $ par mois les tarifs de tous nos forfaits et services. Cette hausse tarifaire a touché environ 90 % de notre clientèle canadienne. Environ 300 000 clients du service de base seulement n’ont subi aucune hausse tarifaire appréciable ces cinq dernières années. Le tarif mensuel de base moyen est d’environ 18 $ comparativement au tarif de base équivalent d’un exploitant de distributeur par satellite qui est de 21 $ par mois. Par conséquent, à partir de janvier 2003, nous majorerons nos tarifs en moyenne de 2 $ par mois pour ces clients. » Source : Rapport annuel 2002 de Shaw Communications, page 22 « [Traduction] La déréglementation des tarifs de base est entrée intégralement en vigueur à la fin d’octobre 2002. À partir de janvier 2003, Shaw a appliqué des majorations de son tarif de base allant de 0,16 $ à 2 $ par mois et par abonné selon le niveau de service à prix échelonnés reçu par le client. Cette hausse tarifaire a touché environ 1,2 million d’abonnés des services de base analogiques non groupés et a généré des revenus additionnels d’environ 0,9 million de dollars par mois. 2003 À partir du 1er mai 2003, Shaw a appliqué une majoration de ses tarifs mensuels sur certains forfaits. Cette hausse tarifaire a touché environ 550 000 clients et généré des produits d’exploitation additionnels d’environ 1,0 million de dollars par mois. À partir du 30 juin 2003, Shaw a appliqué une majoration de ses tarifs mensuels sur ses services de base non groupés et sur ses forfaits groupés de FCS. Cette hausse tarifaire a touché environ 1,1 million de clients et généré des produits d’exploitation mensuels additionnels d’environ 2 millions de dollars à partir du moment de sa mise en œuvre intégrale le 31 août 2003. » Source : Rapport annuel 2003 de Shaw Communications, page 26 2004 « [Traduction] À partir de février 2004, Shaw a appliqué une majoration de ses tarifs de 1 à 2 $ par mois pour la plupart de ses forfaits. Ces hausses tarifaires ont généré des produits d’exploitation mensuels additionnels d’environ 1,5 million de dollars à partir du moment de leur mise en œuvre intégrale à la fin de mai 2004. » Source : Rapport annuel 2004 de Shaw Communications, page 30 2005 « [Traduction] À partir du 26 novembre 2004, Shaw a appliqué une majoration de ses tarifs d’environ 1 $ par mois sur la plupart de ses forfaits. Ces hausses tarifaires ont généré des produits d’exploitation mensuels additionnels d’environ 2,0 millions de dollars à partir du moment de leur mise en œuvre intégrale à la fin de janvier 2005. » Source : Rapport annuel 2005 de Shaw Communications, page 32 2006 « [Traduction] À partir d’octobre 2005, Shaw a appliqué une majoration de ses tarifs sur la plupart des services seuls, des forfaits et des services spécialisés. Ces hausses tarifaires ont généré des produits d’exploitation mensuels additionnels d’environ 3,8 millions de dollars dès leur mise en œuvre intégrale en novembre 2005. » Source : Rapport annuel 2006 de Shaw Communications, page 33 2007 « [Traduction] L’entreprise a augmenté les tarifs de la plupart des services seuls, des forfaits et des services spécialisés, entre septembre 2006 et juillet 2007. Les hausses ont généré des revenus additionnels d’environ 5,0 millions de dollars et 6,5 millions de dollars respectivement, une fois mises en œuvre. » Source : Rapport annuel 2007 de Shaw Communications, page 32 ii Année 2008 Année 2003 Shaw Communications « [Traduction] Les revenus du service du câble [câble, téléphone numérique et Internet] ont atteint 2,38 milliards de dollars, une hausse de 14,1 % [293 millions de dollars] par rapport à l’année précédente. Les hausses du nombre de clients et des tarifs ont compté dans cette augmentation. » Source : Rapport annuel 2008 de Shaw Communications, page 34 Vidéotron Ltée « [Traduction] Les produits du secteur de la câblodistribution pour l’exercice terminé le 31 décembre 2003 ont diminué de 20,3 millions de dollars, ou 3,5 %, par rapport à 2002. Cette diminution est principalement imputable à la baisse du nombre d’abonnés à notre service de câblodistribution de base, et a été partiellement contrebalancée par une majoration des tarifs mise en œuvre en février 2003. » Source : Vidéotron Limitée – Formulaire 20F 2003 (déposé auprès de la SEC), page 36 2004 « [Traduction] Les produits du secteur de la câblodistribution pour l’exercice terminé le 31 décembre 2004 ont augmenté de 17,9 millions de dollars, ou de 3,2 %, par rapport à 2003. Cette augmentation aurait été de 25,5 millions de dollars ou 4,6 % si nous avions exclu l’effet des changements apportés à nos politiques comptables. Cette croissance est principalement imputable à une augmentation du nombre d’abonnés au service de câblodistribution de base, à la vente de forfaits plus lucratifs et à des er majorations de tarif mises en œuvre graduellement à partir du 1 mars 2004. » Source : Vidéotron Limitée – Formulaire 20F 2004 (déposé auprès de la SEC), page 41 2005 « [Traduction] Ces tarifs reflètent les hausses tarifaires de 0,60 $ sur le service de base analogique et sur le service de base analogique étendu, de 1 $ sur le service numérique de base et d’entre 1 et 3 $ sur le service numérique étendu et de 1 $ sur l’accès à Internet par câble et à la téléphonie IP. Ces er hausses tarifaires ont pris effet le 1 mars 2006.» Source : Vidéotron Limitée – Formulaire 20F 2005 (déposé auprès de la SEC), page 25 2006 « [Traduction] Ces tarifs reflètent les hausses tarifaires de 0,69 $ sur le service de câblodistribution analogique de base et sur le service de câblodistribution analogique étendu, de 1 $ sur le service de câblodistribution numérique de base et de 1 $ sur le service de câblodistribution numérique étendu. Ces hausses tarifaires ont pris effet le 15 mars 2007. » Source : Vidéotron Limitée – Formulaire 20F 2006 (déposé auprès de la SEC), page 30 2007 « [Traduction] Ces tarifs reflètent les hausses tarifaires de 1,00 $ à compter du 15 mars 2008 sur le service de câblodistribution analogique de base, le service de câblodistribution analogique étendu et le service de câblodistribution numérique étendu ». Source : Vidéotron Limitée – Formulaire 20F 2007 (déposé auprès de la SEC), page 31 2008 « [Traduction] Les revenus combinés de tous les services de télévision par câble sont passés de 74,1 millions de dollars (10,1 %) à 809,9 millions de dollars. Cette croissance était principalement attribuable à l’augmentation du nombre moyen de clients du câble de base, à la migration de nos clients des services analogiques aux services numériques, à l’augmentation des taux d’achat pour nos produits de vidéo sur demande et de télévision payante, à une augmentation du nombre d’abonnés à nos forfaits haute définition ainsi qu’à des hausses de tarifs, partiellement compensées par des réductions pour services groupés, du fait de la croissance des clients d’Internet et de la téléphonie par câble. » Source : Vidéotron Limitée – Formulaire 20F 2008 (déposé auprès de la SEC), page 31 iii Année 2002 Rogers Cable « [Traduction] Les produits des services de câblodistribution analogiques ont augmenté d’un exercice à l’autre de 20,6 millions de dollars en raison en partie : 1) d’une majoration de tarif moyenne de 2,88 $ par abonné pour environ 600 000 abonnés à partir du 1er août 2002; 2) d’une majoration moyenne des tarifs de 1,78 $ par abonné pour environ 260 000 abonnés à partir d’octobre 2002; et 3) d’une augmentation de la tarification échelonnée.» Source : Rapport annuel 2002 de Rogers Communications Inc., page 19 2003 « [Traduction] Les produits d’exploitation des services de câblodistribution de base se sont accrus de 23,7 millions de dollars d’un exercice à l’autre en raison des augmentations des tarifs en août 2003, contrebalancées en partie par une baisse des produits issus des installations. » Source : Rapport annuel 2003 de Rogers Communications Inc., page 37 « Les produits des services de câblodistribution analogiques se sont accrus de 33,3 millions de dollars d’un exercice à l’autre en raison des augmentations des prix en août 2003 et juillet 2004, le solde de 33,4 millions de dollars provenant principalement de la pénétration accrue des services de câblodistribution numériques supplémentaires comme la VSD, la télévision à la carte, les canaux spécialisés et la programmation multiethnique. 2004 La croissance des PMPA des services de câblodistribution de base, qui sont passés de 43,69 $ à 46,29 $, a découlé de la pénétration accrue des services de câblodistribution numériques de câble, de la vente soutenue de forfaits élargis aux clients et des changements des tarifs en août 2003 et en juillet 2004. » Source : Rapport annuel 2004 de Rogers Communications Inc., page 36 2005 « [Traduction] L’augmentation des produits des services de câblodistribution de base de 4,1 %, qui comprend les produits issus de la téléphonie par câble indiqués ci-dessous et la croissance des PMPA des services de câblodistribution de base de 48,09 $ à 46,29 $ par rapport à l’exercice précédent reflètent la pénétration accrue des services de câblodistribution numériques de câble, de la vente soutenue de forfaits élargis aux clients et des hausses tarifaires. » Source : Rapport annuel 2005 de Rogers Communications Inc., page 38 2006 « [Traduction] Les hausses tarifaires mises en application à partir de mars 2006 ont contribué à l’augmentation d’un exercice à l’autre des produits des services de câblodistribution d’environ 53 millions de dollars. » Source : Rapport annuel 2006 de Rogers Communications Inc., page 37 2007 « [Traduction] L’augmentation des produits des services de câblodistribution de base en 2007 reflète l’impact des augmentations tarifaires, la croissance du nombre d’abonnés du câble et la pénétration croissante de nos produits du câble numérique. Les augmentations des tarifs des services qui sont entrées en vigueur en mars 2006 et 2007 ont représenté environ 54 millions de dollars de la croissance des revenus des services de câblodistribution de base en 2007. » Source : Rapport annuel 2007 de Rogers Communications Inc., page 39 2008 « [Traduction] Au sein de l’Exploitation du câble, l‘augmentation des produits des services de câblodistribution de base en 2008, comparativement à 2007, reflète la pénétration de notre offre de produit du câble numérique, notamment l’adoption accrue de la TVHD, combinée à l’augmentation année après année du nombre d’abonnés au câble analogique. Les revenus tirés des ventes d’équipement ont augmenté de 11 millions de dollars comparativement à 2007, ce qui est principalement le résultat de la campagne de vente du boîtier numérique HD (par rapport à la location) qui s’est déroulée pendant le quatrième trimestre de 2008. De plus, l’impact de certains changements de prix imposés en mars 2008 et mars 2007 pour nos services de câble numérique et de câble de base a contribué à la croissance des revenus. Source : Rapport annuel 2008 de Rogers Communications Inc., page 22 iv Année 2002 Cogeco Cable « La répercussion de diverses hausses tarifaires appliquées aux exercices 2001 et 2002 s’est traduite par des produits d’exploitation supplémentaires de 7,3 millions de dollars. En mars 2001, des hausses tarifaires mensuelles allant de 2 à 3 $ par client ont été appliquées pour les volets facultatifs et la plupart des services regroupés offerts en Ontario. (…) Cogeco Cable a appliqué une hausse tarifaire d’environ 2,50 $ par mois pour son service de base à l’intention de sa clientèle du Québec, tirant profit de la déréglementation autorisée des tarifs et réduisant son seul volet facultatif du même montant. Conséquemment, l’impact s’est fait ressentir pour la clientèle prenant uniquement le service de base. L’augmentation tarifaire du service de base a eu très peu de répercussions du fait qu’elle ait été appliquée à la fin de l’exercice 2002. » Source : Rapport annuel 2002, Cogeco Cable Inc., page 9 2003 « Les diverses hausses tarifaires introduites au cours des exercices 2002 et 2003 ont donné lieu à des produits d’exploitation supplémentaires de 16,3 millions de dollars. (...) À la suite de la déréglementation du tarif de base autorisée par le CRTC, le tarif mensuel des clients souscrivant uniquement au service de base a augmenté d’environ 2,50 $ au Québec et 2,75 $ en Ontario en août 2003 et en janvier 2003, respectivement. Cogeco Cable a procédé à d’autres ajustements tarifaires en juin pour les clients de l’Ontario et en juillet pour les clients du service numérique du Québec. Ces ajustements se sont traduits par l’augmentation du tarif mensuel moyen d’environ 1,75 $ par client du service de base en Ontario et d’environ 2,20 $ par client du service numérique au Québec. » Source : Rapport annuel 2003, Cogeco Cable Inc., page 12 « Les diverses hausses tarifaires introduites au cours des exercices 2003 et 2004 ont donné lieu à des produits d’exploitation supplémentaires de 16,3 millions de dollars, en raison des éléments suivants : 2004 – Une augmentation du tarif mensuel moyen d’environ 0,74 $ par client du service analogique de base à compter du 15 juin 2004 en Ontario et du 1er août 2004 au Québec. Ces hausses tarifaires sélectives permettront une plus grande harmonisation des tarifs de base dans l’ensemble de nos réseaux de câblodistribution. Le 1er août 2004, une hausse de 4 $ du tarif mensuel de base du service numérique a été également appliquée au Québec. De plus, le tarif mensuel du forfait de télévision payante a été majoré de 3 $ et d’autres hausses tarifaires restreintes liées aux services facultatifs ont été appliquées en Ontario à compter du 15 juin 2004. » Source : Rapport annuel 2004, Cogeco Cable Inc., page 16 « Les diverses hausses tarifaires introduites au cours des exercices 2004 et 2005 ont donné lieu à des produits d’exploitation supplémentaires de 4,2 millions de dollars en raison des éléments suivants : 2005 – Des hausses tarifaires mensuelles d’au plus 3 $ par client et d’en moyenne 0,50 $ par client du service de base ont été annoncées avec prise d’effet le 15 juin 2005 en Ontario et le 1er août 2005 au Québec. À la suite de ces hausses, le tarif mensuel de base est de 24,99 $ dans la grande majorité des réseaux en Ontario et, au Québec, le nombre de tarifs de base différents est passé de 22 à 7, variant principalement entre 20 $ et 27,50 $ mensuellement. Le tarif mensuel de certains forfaits groupés a augmenté de 1 $ en Ontario et d’autres hausses tarifaires limitées sur les services facultatifs ont été mises en œuvre au Québec. » Source : Rapport annuel 2005, Cogeco Cable Inc., page 21 « Différentes hausses tarifaires mises en œuvre au cours des exercices 2005 et 2006 ont généré des produits d’exploitation supplémentaires d’environ 5,6 millions de dollars, en raison des facteurs cidessous : 2006 – Le tarif mensuel de certains forfaits groupés a augmenté de 1 $ en Ontario et d’autres hausses tarifaires limitées sur les services facultatifs ont été mises en œuvre au Québec. En outre, la réduction des tarifs de location des terminaux numériques d’août 2005 a été plus que compensée par un plus grand nombre de clients louant leurs terminaux numériques. — Des hausses tarifaires mensuelles jusqu’à 3 $ par client et d’en moyenne 2 $ par client du service de base ont pris effet le 15 juin 2006 en Ontario et le 1er août 2006 au Québec. » v Année Cogeco Cable Source : Rapport annuel 2006, Cogeco Cable Inc., page 23 « Différentes hausses tarifaires mises en oeuvre au cours des exercices 2006 et 2007 ont généré des produits d’exploitation supplémentaires d’environ 23,4 millions $, en raison des facteurs ci-dessous : – Des hausses tarifaires mensuelles d’au plus 3 $ par client et d’en moyenne 2 $ par client du service de Câble de base ont pris effet en juin 2006, en Ontario, et en août 2006, au Québec. – Le tarif mensuel de certaines offres groupées a augmenté de 1,50 $ en Ontario, à compter du mois d’avril 2007. 2007 – Des hausses tarifaires mensuelles d’au plus 3 $ par client et d’en moyenne 1 $ par client du service de Câble de base ont pris effet en mars 2007, en Ontario, et en avril 2007, au Québec. » Source : Rapport annuel 2007, Cogeco Cable Inc., page 39 « Les différentes hausses tarifaires qui suivent, mises en oeuvre par la Société au cours des exercices 2007 et 2008, ont généré des produits d’exploitation additionnels de 10,3 millions $ : o Au cours du second semestre de l’exercice 2007 : • En mars 2007, une hausse tarifaire mensuelle de 3 $ par client du service de Télévision numérique en Ontario. • En avril 2007, une hausse tarifaire mensuelle de 3 $ par client du service de Télévision numérique au Québec, ainsi qu’une hausse tarifaire de 1,50 $ par client du Forfait analogique (Analogue Value Pack) en Ontario. Ces hausses tarifaires représentent une hausse moyenne d’environ 1,25 $ par client du service de Câble de base. o Au premier trimestre de 2008 : • En octobre 2007 au Québec, une hausse tarifaire se situant entre 1 $ et 2 $ par client du service de Câble de base analogique sans forfait, une hausse tarifaire de 0,50 $ par client des services de Câble de base et des volets facultatifs sans forfait et des hausses tarifaires entre 2 $ et 5 $ par client du service IHV Mini et de 5 $ par client du service IHV Standard ne faisant pas partie d’un forfait. 2008 • En novembre 2007 en Ontario, une hausse tarifaire se situant entre 1 $ et 2 $ par client du service de Câble de base analogique sans forfait et des hausses tarifaires entre 2 $ et 5 $ par client du service IHV Mini et de 5 $ par client du service IHV Standard ne faisant pas partie d’un forfait. • Finalement, un rabais de 5 $ par client du service de Téléphonie profitant d’un forfait comptant deux services a également été mis en place au cours de l’exercice 2008 en Ontario et au Québec. o Au quatrième trimestre de 2008 : • En juillet 2008 en Ontario, une hausse tarifaire de 2 $ pour tous les forfaits de Télévision numérique, légèrement contrebalancée par des réductions ciblées des frais d'accès HD dans certains marchés et des frais de location mensuels d'équipement pour certains récepteurs numériques; une hausse tarifaire de 2 $ du service IHV Standard faisant partie d'un forfait et une hausse tarifaire de 5 $ du service IHV Pro faisant partie d'un forfait. • En juillet 2008 au Québec, une réduction de 4 $ des frais de location mensuels d’équipement pour le récepteur ENP à définition standard. Ces ajustements tarifaires mis en application en 2008 représentent une hausse moyenne d’environ 1,60 $ par client du service de Câble de base. » Source : Rapport annuel 2008, Cogeco Cable Inc., page 35 vi Année 2002 Bell Video (Bell ExpressVu) « Le PMA a fléchi légèrement passant de 45 $ par mois à 44 $, reflétant la compensation des crédits au titre de la programmation portés en diminution des produits d’exploitation. Cette mesure a été contrebalancée par l’incidence positive des initiatives mises de l’avant en matière de prix comme les frais mensuels pour second récepteur dans le cas des nouveaux clients, les hausses des frais de transfert et de rebranchement et les gains tirés des forfaits plus élaborés choisis par les clients. » Source : Rapport annuel 2002, BCE, page 34 2003 « Cette augmentation reflétait les frais d’accès au réseau de 2,99 $ pour tous les clients qui a pris effet le 28 avril 2003 et les augmentations de tarif de 2 à 3 $ sur certains forfaits précis qui ont été mises en œuvre le 1er février 2003. Cette hausse a été partiellement contrebalancée par une diminution des produits issus de la télévision payante. » Source : Rapport annuel 2003, BCE, page 37 2004 S. o. 2005 « En mars 2005, nous avons appliqué une majoration de 3 $ à nos abonnés actuels et, le 1er octobre 2005, nous avons appliqué des majorations de 2 $ et de 3 $, respectivement, à l’égard de notre forfait de base et de nos forfaits thématiques pour tous les nouveaux abonnés. » Source : Rapport annuel 2005, BCE, page 25 2006 « En 2006, nous avons maintenu notre discipline en matière de prix en appliquant une majoration de 2 $ au début de l’exercice à notre bloc de programmation numérique standard pour tous les clients actuels n’ayant pas signé de contrat et en augmentant, en mai, les frais d’accès au système de 3 $ par mois pour une partie de nos abonnés. » Source : Rapport annuel 2006, BCE, page 31 2007 « Les produits d’exploitation des services vidéo ont progressé de 14,5 % en 2007, pour atteindre 1 317 millions $, contre 1 150 millions $ en 2006, surtout en raison de l’augmentation du PMU. Le PMU des services vidéo s’est sensiblement amélioré, augmentant de 6 $ pour s’établir à 60 $ par mois en 2007, contre 54 $ par mois l’exercice précédent. L’amélioration découle principalement des majorations de prix appliquées au dernier exercice, de la transition des abonnés vers des blocs de programmation d’émissions dont le prix est plus élevé et de l’augmentation des revenus tirés des frais de location dans le sillage de notre option de location de décodeurs. » Source : Rapport annuel 2007, BCE, page 42 2008 « Les produits d’exploitation des services vidéo ont augmenté de 10,1 % en 2008 pour s’établir à 1 450 millions $, comparativement à 1 317 millions $ en 2007, en raison de l’augmentation du PMU et de celle du nombre d’abonnés. Le PMU des services vidéo s’est considérablement amélioré en 2008, augmentant de 5,68 $ pour atteindre 65,37 $ par mois, contre 59,69 $ par mois l’exercice précédent. L’amélioration d’un exercice à l’autre du PMU des services vidéo découle principalement de la transition d’abonnés vers des blocs de programmation d’émissions dont le prix est plus élevé, qu’explique en partie le fait que les clients optent de plus en plus pour des décodeurs de qualité supérieure, des majorations de prix appliquées au cours de l’exercice écoulé et de l’augmentation des revenus de location tirés de la location de décodeurs. » Source : Rapport annuel 2008, BCE, page 42 vii Année 2002 Shaw Direct (Star Choice) « [Traduction] En ce qui concerne les hausses tarifaires, en septembre 2001, Star Choice a majoré les tarifs mensuels de ses forfaits Platine Or et Argent de 2 $ et de 1 $ en ce qui concerne son forfait Bronze. De plus, à partir de mars 2002, Star Choice a introduit des frais de 4,99 $ par mois sur les deuxièmes récepteurs sur tous les forfaits sauf les forfaits Platine et Ultime. En ce qui concerne l’augmentation des services, en janvier 2002, Star Choice a commencé à offrir 30 nouveaux services numériques. L’an prochain, les produits devraient augmenter puisqu’à partir du 1er septembre 2002, Star Choice a majoré les tarifs mensuels de la plupart de ses forfaits de 3 $. » Source : Rapport annuel 2002, Shaw Communications, page 26 « [Traduction] À partir de septembre 2002, Star Choice a appliqué une hausse tarifaire de 3 $ par mois sur la plupart de ses forfaits et modifié ses crédits de programmation de telle sorte qu’ils sont maintenant étalés sur trois à quatre mois. Auparavant, le client recevait le crédit de programmation complet dès le premier mois. er À partir du 1 janvier 2003, le prix de la plupart de nos forfaits de programmation en français a été majoré de 3 $ par mois, ce qui a touché environ 100 000 clients. 2003 À partir du 1er avril 2003, Star Choice a appliqué une hausse tarifaire de 3 $ touchant la plupart des forfaits de programmation qui n’étaient pas inclus à l’augmentation tarifaire de septembre 2002, ce qui a touché 150 000 clients. À partir du 1er juin 2003, Star Choice a appliqué une hausse tarifaire de 3 $ touchant la majorité de ses clients, ce qui a généré des produits supplémentaires d’environ 1,8 million de dollars par mois après mise en œuvre intégrale. » Source : Rapport annuel 2003, Shaw Communications, page 31 2004 er « [Traduction] À partir du 1 février 2004, le tarif mensuel de la plupart des forfaits de programmation a été majoré de 3 $. Cette mesure a généré une augmentation des produits d’exploitation d’environ 2 millions de dollars par mois à partir de sa mise en œuvre intégrale à la fin de mars 2004. » Source : Rapport annuel 2004, Shaw Communications, page 37 2005 er « [Traduction] Le 1 février 2005, Star Choice a appliqué une hausse tarifaire sur la plupart de ses forfaits de programmation variant entre 1 $ et 3 $ par mois pour une augmentation moyenne totale d’environ 1,50 $ par mois. » Source : Rapport annuel 2005, Shaw Communications, page 37 2006 « [Traduction] Des hausses tarifaires ont été mises en œuvre sur la plupart des forfaits de programmation par satellite. Les majorations tarifaires ont pris effet le 1er septembre 2005 pour certains genres de forfaits et le 1er février 2006 pour d’autres. Chacune des hausses tarifaires de septembre et de février a généré des produits additionnels d’environ 0,8 million de dollars par mois à partir du mois de leur mise en œuvre. » Source : Rapport annuel 2006, Shaw Communications, page 38 2007 « [Traduction] Des hausses tarifaires ont été mises en œuvre sur la plupart des forfaits de programmation par satellite. Les majorations tarifaires ont pris effet en septembre 2006 pour certains genres de forfaits et en février 2007 pour d’autres, et ont généré des produits additionnels mensuels d’environ 1,5 million de dollars et 0,7 million de dollars respectivement à partir de leur mise en œuvre. » Source : Rapport annuel 2007, Shaw Communications, page 38 2008 « Les revenus par service ont augmenté de 5,4 % [37,5 millions de $] en 2007 pour atteindre 729,3 millions de $. L’amélioration était principalement attribuable aux augmentations de tarifs et à la croissance du nombre de clients. » Source : Rapport annuel 2008, Shaw Communications, page 38 Annexe B Preuve empirique de l’incidence de l’augmentation du tarif de base du câble par les EDR Preuve empirique de l’incidence de l’augmentation du tarif de base du câble par les EDR 1.0 Introduction Dans son Avis de consultation de radiodiffusion CRTC 2009-614, le Conseil demande qu’on lui fournisse des preuves empiriques de l’incidence que pourrait exercer le système de compensation pour la valeur des signaux de télévision locale sur les diverses composantes de l’industrie des communications, ainsi que tout mécanisme visant à mitiger cette incidence. CBC/Radio-Canada s’est efforcée de présenter des preuves en se fondant sur les sources les plus accessibles et les plus exhaustives qui soient. Compte tenu des données d’excellente qualité qui existent pour le marché francophone, CBC/Radio-Canada s’est penchée sur l’historique de Vidéotron, du marché des EDR québécoises ainsi que du marché de la télévision spécialisée/payante de langue française pour tenter de comprendre comment réagissent ces segments du marché face à une augmentation des tarifs de base du câble. CBC/Radio-Canada soutient que cette analyse des augmentations décrétées récemment par les EDR fournit des preuves empiriques permettant d’évaluer l’incidence qu’aurait un éventuel système de compensation pour la valeur des signaux de télévision locale sur les EDR et sur les segments de télévision spécialisée/payante. Dans le cadre de l’Avis de consultation de radiodiffusion CRTC 2007-10, Bell Canada, Rogers Communications et TELUS ont déposé un rapport préparé par Suzanne Blackwell et Steven Globerman en vue de démontrer de façon empirique l’incidence qu’aurait un système de compensation pour la valeur des signaux de télévision locale dans le secteur canadien de la télédiffusion1. CBC/Radio-Canada a déjà présenté une analyse critique du rapport BlackwellGloberman dans le cadre de l’Avis d’audience publique de radiodiffusion 2007102. Cette analyse montrait que le modèle économique hypothétique présenté dans le rapport Blackwell-Globerman ne repose sur aucun fait réel ni sur aucune preuve empirique existante. Comme le soutenait CBC/Radio-Canada, ce rapport 1 Economic Impact of a Fee for Carriage in the Canadian Television Broadcasting Industry (janvier 2008). 2 CBC/Radio-Canada, Avis d’audience publique de radiodiffusion CRTC 2007-10, Réplique aux observations (22 février 2008), Annexe B. ii ne contenait aucune donnée empirique, mais plutôt de simples calculs de retombées économiques possibles effectués au moyen d’un modèle hypothétique. D’ailleurs, pour reprendre les termes utilisés dans le rapport Blackwell-Globerman, « la conduite d’analyses économétriques originales sur la demande pour les services des EDR canadiennes outrepasse la portée de l’étude [Traduction] ». CBC/Radio-Canada ajoute à cela que CTVglobemedia et Canwest Media ont présenté un rapport conjoint préparé par CRA International, pour commenter le rapport Blackwell-Globerman. CRA International conclut que le rapport Blackwell-Globerman exagère grandement les pertes sur le plan des abonnements, ce qui explique les incidences négatives estimées, notamment sur le revenu des EDR, les montants versés aux services spécialisés et payants, les contributions versées au Fonds canadien de télévision et les montants versés aux réalisateurs canadiens. CBC/Radio-Canada signale que Rogers Communications s’est de nouveau servi du rapport Blackwell-Globerman dans le cadre de l’Avis de consultation de radiodiffusion CRTC 2009-411, sans y apporter aucun changement, pour appuyer son argumentation selon laquelle un système de compensation pour la valeur des signaux de télévision locale nuirait aux abonnements au câble et aux services discrétionnaires, ainsi qu’à l’offre autonome de services payants et spécialisés3. CBC/Radio-Canada trouve très révélateur que les EDR continuent de brandir le rapport Blackwell-Globerman, plutôt que de fournir des données empiriques sur l’incidence qu’auraient les hausses du tarif de base sur leur entreprise, notamment au chapitre des revenus totaux, des abonnements, du niveau de services choisi, des paiements aux services spécialisés et aux services payants, bref, des renseignements que les EDR ont à leur disposition sans aucun problème. Contrairement au rapport Blackwell-Globerman, CBC/Radio-Canada a étudié les divers historiques financiers de ces entreprises pour prouver de façon empirique l’incidence qu’ont eue dans le passé les augmentations du tarif de base du câble sur les divers segments de l’industrie des communications. 3 Observations de Rogers dans le cadre de l’Avis de consultation de radiodiffusion CRTC 2009411 (14 septembre 2009), paragraphe 108. iii 2.0 Incidence de l’augmentation du tarif de base du câble sur les EDR Le rapport présenté aujourd’hui par la Société démontre bien que les EDR augmentent régulièrement leurs tarifs d’abonnement depuis plusieurs années. Comme l’indique l’annexe A, toutes les grandes EDR procèdent depuis 2002 à des hausses tarifaires qui influent de façon favorable sur leurs résultats financiers. D’après les plus récents rapports financiers publiés par les EDR, les hausses tarifaires représentent encore une source importante de revenus : La division du câble de Shaw (câble, Internet et téléphonie) a affiché des revenus de 2,63 milliards de dollars pour 2009, soit une hausse de 11 % comparativement à 2008, une hausse attribuable principalement à la croissance de la clientèle et à la hausse des tarifs4. La division de la distribution par satellite de Shaw a enregistré des revenus de 760 millions de dollars en 2009, soit une hausse de 4 % par rapport à 2008, qui est attribuable principalement à la hausse des tarifs et à la croissance de la clientèle5. Pour les neuf mois terminés le 30 septembre 2009, Rogers a affiché des revenus pour le câble de base de 6 % supérieurs à ceux de 2008, signalant au passage que certains changements appliqués aux tarifs des services analogiques et numériques au cours des douze derniers mois avaient contribué à augmenter les revenus6. Du côté de Rogers, les revenus ont progressé sous l’effet partiel des changements appliqués aux tarifs, même si le nombre d’abonnés au service de base a reculé de 1 % pendant ces neuf mois7. Le rapport financier présenté par Vidéotron à la SEC8 fournit des données financières sur les exercices de 2003 à 2008, qui permettent d’analyser plus en détail l’éventuelle incidence des hausses annuelles du tarif de base sur le nombre d’abonnements, les revenus totaux, le revenu moyen par abonné et les services spécialisés et payants. La figure 1 ci-dessous présente le tarif mensuel moyen facturé par Vidéotron pour ses services de base analogiques et numériques. Ces tarifs ont augmenté 4 Résultats financiers de 2009 de Shaw Communications Inc. (23 octobre 2009). Ibid. 6 Résultats financiers de Rogers Communications pour le 3e trimestre 2009 (27 octobre 2009). 7 Ibid. 8 Rapport annuel de Vidéotron à la SEC, formulaire 20-F. 5 iv au fil du temps, tant du côté analogique que numérique. Pour la période allant de 2003 à 2008, cette hausse s’élève à 2,68 $ (soit 12 %) pour les services analogiques, et à 2,92 $ (soit 26 %) pour les services numériques, ce qui représente une hausse annuelle respective de 2,3 % et de 4,8 %. Figure 1 Vidéotron - Changements appliqués au tarif de base du câble 30,00 $ 24,57 $ 25,00 $ 22,53 $ 21,89 $ 23,67 $ 23,10 $ 21,89 $ 20,00 $ 15,00 $ 14,00 $ 14,00 $ 13,01 $ 12,03 $ 11,08 $ 11,08 $ 10,00 $ 5,00 $ 0,00 $ 2003 2004 2005 Câble analogique 2006 2007 2008 Câble numérique Quelle a été l’incidence de ces hausses annuelles sur le nombre d’abonnés au service de base et sur le revenu annuel moyen par abonné au câble? Selon l’hypothèse avancée par le rapport Blackwell-Globerman, la hausse des tarifs de base aura les effets suivants : les abonnés annuleront leur abonnement au câble; les abonnés choisiront un abonnement moins coûteux. La figure 2 présente les données de Vidéotron publiées pour la période allant de 2003 à 2008 (foyers desservis, nombre d’abonnés au service de base, revenus de la télévision câblée et revenu moyen par abonné au service de base9). 9 Revenu moyen par abonné au service de base calculé par CBC/Radio-Canada = revenus du câble pour l’année / (nombre moyen d’abonnés au service de base pour l’année en question). v Figure 2 Vidéotron – Statistiques et revenu moyen par abonné Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Total i (2003 - 2008) Moyenne annuelle Revenus du câble (en milliers $) Revenu moyen par abonné 2 351 344 Abonnés au service de base 1 424 144 558 887 $ 32,52 $ 2 383 443 1 452 554 576 825 $ 33,42 $ 2 419 335 1 506 113 618 346 $ 34,83 $ 2 457 213 1 572 411 677 273 $ 36,67 $ 2 497 403 1 638 097 735 832 $ 38,20 $ 2 542 859 1 715 616 809 891 $ 40,25 $ 291 472 20 % 251 004 $ 45 % 7,73 $ 24 % Foyers desservis 191 515 8% 1,6 % 3,8 % 7,7 % 4,4 % Les données recueillies à la figure 2 permettent de formuler les observations suivantes : Le nombre d’abonnés au service de base a augmenté de 20 % (soit 3,8 % par an en moyenne) de 2003 à 2008. Même en éliminant les effets de la croissance du nombre de foyers desservis, le nombre des abonnés au service de base a tout de même progressé en moyenne d’environ 2,4 % sur une base annuelle. Le taux de pénétration dans les foyers desservis est passé de 60,6 % en 2003 à 67,5 % en 2008. Les revenus du câble tous services confondus (exclusion faite des services Internet et de la téléphonie) ont bondi de 45 % au cours de la période, soit une hausse annuelle de 7,7 %. Le revenu moyen par abonné au service de base s’est accru chaque mois de 7,73 $, soit une moyenne annuelle de 4,4 %. Si l’on recoupe les données des figures 1 et 2, on peut en conclure que : 1. le tarif mensuel moyen du service de base du câble a augmenté entre 2003 et 2008; 2. le nombre d’abonnés au service de base s’est accru au cours de la même période, ce qui permet d’affirmer que, vi 3. le revenu moyen par abonné au service de base a augmenté de façon significative au cours de la période, soit de plus de 4 % par an en moyenne. Ces résultats empiriques viennent complètement contredire l’hypothèse avancée dans le rapport Blackwell-Globerman selon laquelle la hausse du tarif de base du câble aura pour conséquence de pousser les abonnés à a) annuler leurs services au câble, ou b) choisir un abonnement moins coûteux. Même si Vidéotron a beaucoup augmenté ses tarifs de base du câble, le nombre de ses abonnés au service de base s’est également accru, et le taux de pénétration dans les foyers desservis a suivi la même tendance. En outre, la hausse des tarifs de base n’a pas poussé les abonnés à opter pour un abonnement moins coûteux afin d’alléger leur facture globale, puisque le revenu annuel moyen par abonné au service de base (qui comprend les services discrétionnaires) a augmenté de façon plus marquée que le tarif des services de base (7,74 $ comparativement à 2,68 $ et 2,92 $ par mois de 2003 à 2008). Les résultats de Vidéotron viennent corroborer les conclusions du sommaire statistique et financier du CRTC pour les EDR en ce qui touche les services de base et non de base de 2006 à 2008 pour le Québec. En effet, ce document montre que le nombre d’abonnés au service de base a augmenté en moyenne de 4,4 % par an au Québec, tandis que le revenu moyen par abonné au service de base s’est accru de 3,2 % par an10. 3.0 Incidence sur le segment de la télévision spécialisée/payante Les données historiques de Vidéotron et du CRTC peuvent également servir de preuve empirique pour évaluer l’effet d’une hausse du tarif de base du câble sur d’autres segments de l’industrie des communications, comme celui de la télévision spécialisée/payante. Le rapport Blackwell-Globerman présuppose qu’une hausse du tarif de base nuira aux segments de la télévision spécialisée/payante, puisque les abonnés au service de base annuleront leurs services ou opteront pour un abonnement moins coûteux. 10 CBC/Radio-Canada fait observer que, si l’on se fie aux données de Vidéotron et du CRTC, Vidéotron représente environ 90 % des abonnés au service de base au Québec. vii Là encore, l’examen des résultats empiriques pour Vidéotron et le marché québécois révèle que le segment de la télévision spécialisée/payante n’a pas du tout été touché par les hausses régulières du tarif de base du câble. Comme nous l’indiquions précédemment, les données financières de Vidéotron montrent que le revenu moyen par abonné a davantage progressé comparativement au tarif de base du câble, ce qui laisse croire que les abonnés ont augmenté (et non diminué) leurs dépenses pour s’offrir des services de programmation discrétionnaire entre 2003 et 2008. Par ailleurs, les données financières publiées par le CRTC pour les EDR québécoises montrent que les paiements d’affiliation versés à tous les services ont progressé de 15,1 % par an entre 2006 et 2008, et de 4,5 % par an si l’on fait le calcul par abonné au service de base. Ces résultats viennent démontrer que la hausse du tarif de base du câble n’a eu aucune conséquence négative. Si l’on se réfère aux données financières publiées par le CRTC sur le segment de la télévision spécialisée/payante de langue française pour analyser le marché québécois, on s’aperçoit que les revenus par abonné des câblodistributeurs québécois ont progressé en moyenne de 5,7 % par an entre 2003 et 2008. Tous ces résultats empiriques viennent contredire le rapport BlackwellGloberman qui avance l’hypothèse que des hausses du tarif de base du câble pénaliseraient le segment de la télévision spécialisée/payante. Ces résultats empiriques indiquent que les revenus perçus par ce segment de l’industrie des communications ont continué à progresser malgré les hausses tarifaires imposées par Vidéotron pour son service de base. *** Fin du document***