L`univers poétique de Jean Cocteau dans l`œuvre lyrique de Philip
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L`univers poétique de Jean Cocteau dans l`œuvre lyrique de Philip
CENTRE GEORGES CHEVRIER - UMR 7366 Sujet MM. LALITTE / GONIN L’univers poétique de Jean Cocteau dans l’œuvre lyrique de Philip Glass Informations / Présentation Intitulé français du sujet de thèse proposé : L’univers poétique de Jean Cocteau dans l’œuvre lyrique de Philip Glass Intitulé anglais du sujet de thèse proposé - Rubrique facultative Unité de recherche : Centre Georges Chevrier UMR 7366 CNRS-uB 4 Bd Gabriel - BP 17270 - F-21072 DIJON CEDEX Domaine scientifique principal de la thèse – Musicologie Domaine scientifique secondaire de la thèse – Histoire Culturelle Les noms, prénom et courriel du directeur de thèse - Philippe LALITTE [email protected] Les noms, prénom et courriel du codirecteur/coencadrant éventuel de thèse – Philippe GONIN [email protected] Section CNU : 18 Membre IUF : non Nombre de doctorants actuellement en direction : 2 Nombre de contrats doctoraux obtenus au cours des 3 dernières années : 0 Argumentaire scientifique présentant les enjeux de la thèse La présente thèse se focalise sur trois grands domaines de la recherche en musicologie : l’opéra, la musique à l’image et la musique minimaliste. Elle consiste en une analyse approfondie de la trilogie d’opéras de Philip Glass (Orphée, La Belle et la Bête, Les Enfants Terribles) basée sur les œuvres éponymes de Jean Cocteau, qu’il s’agisse des œuvres littéraires ou de leur adaptation cinématographique. Cette thèse aborde un ensemble de problématiques liées à l’univers poétique de Jean Cocteau et à la manière dont Philip Glass l’appréhende et se l’approprie. Philip Glass demeure à ce jour l’un des compositeurs vivants les plus joués et il est reconnu comme une figure de proue 1/3 de l’opéra contemporain. L’étude de son œuvre lyrique en lien avec l’un des artistes français les plus marquants du XXème siècle permettra un approfondissement des connaissances esthétiques que nous possédons à la fois sur les langages musicaux, cinématographiques et littéraires contemporains, sur la correspondance entre les arts, ainsi que sur ces deux personnalités emblématiques. Projet de thèse Le titre de la thèse : L’univers poétique de Jean Cocteau dans l’œuvre lyrique de Philip Glass La description du projet : Le présent projet de thèse s’articule autour de la seconde trilogie d’opéras composés par Philip Glass entre 1993 et 1996, inspirés par les œuvres littéraires et cinématographiques de Jean Cocteau. Au même titre que ses contemporains Steve Reich et Terry Riley, Philip Glass est l’un des pionniers de la musique minimaliste et actuellement l’un des compositeurs vivants les plus joués. L’intérêt de sa production réside tant dans son caractère prolifique que dans sa diversité stylistique. C’est par l’originalité de sa musique lyrique que Philip Glass a pu accéder à la reconnaissance, notamment avec Einstein on the Beach en 1976, bien que le compositeur se défende usuellement d’utiliser le terme « opéra » pour qualifier ses œuvres lyriques, ces dernières se trouvant bien souvent aux frontières de l’opéra et du théâtre musical. Bien qu’elle fut composée en un temps restreint et parallèlement à onze autres œuvres, la trilogie de Philip Glass autour de l’œuvre de Cocteau a été le fruit d’une réflexion intense de près de vingt ans. Elle a pris forme pour la première fois en 1993 avec Orphée, opéra de chambre en deux actes pour ensemble et solistes, basé sur le scénario du film éponyme de Cocteau (1950). En 1994, Glass crée La Belle et la Bête, opéra pour ensemble et film fondé sur un livret en français d’après le scénario du film de 1946 de Jean Cocteau. La particularité de cette œuvre réside dans sa mise en scène synchronique entre la projection du film et le texte des chanteurs calqué sur le mouvement des lèvres des personnages projetés sur l’écran. Totalement différente de la bande originale du film composée par Georges Auric (également à l’origine de celle d’Orphée), la musique de Philip Glass constitue par là même une réinterprétation novatrice de ces œuvres cinématographiques. En 1996, Glass compose Les Enfants terribles, opéra de chambre dansé pour quatre voix et trois pianos, d’après le roman de Cocteau (1929) porté au cinéma par Jean-Pierre Melville (1950). Cette étude s’inscrit dans une optique transdisciplinaire. Il n’existe à ce jour que peu de travaux sur le compositeur, et aucune thèse à son sujet n’a été entreprise en français. La réception de l’œuvre de Glass ainsi que sa place dans le paysage musical du XXème et du XXIème siècle est en effet atypique. Il a été très critiqué par une partie de l’avant-garde tout en étant adulé par l’autre. Son audience est par ailleurs très large, puisque son influence s’est étendue du côté de la musique populaire et de la musique à l’image. Aux frontières de la musique savante et de la musique populaire, Philip Glass a également été amené à collaborer avec de nombreux artistes de musiques actuelles. Son éclectisme en fait un compositeur incontournable dans le paysage musical contemporain, aux frontières de toute classification. Ainsi, la présente thèse explorera un ensemble de problématiques liées à l’univers poétique de Jean Cocteau et à la manière dont Philip Glass l’appréhende et se l’approprie, tant du point de vue du rapport à l’image que du point de vue du rapport au texte. Il sera par ailleurs intéressant de considérer ici les « territoires sonores » redéfinis par l’effacement des éléments sonores initiaux (voix des acteurs, bruits, musique) pour en intégrer de nouveaux (musique en continu, voix chantées 2/3 conservant le texte d’origine et devant donc se synchroniser exactement avec le « territoire sonore » effacé mais toujours visible – les mouvements des lèvres des acteurs…-comme ce peut être le cas dans La Belle et la Bête). Les éléments et procédés propres au langage musical du compositeur seront également étudiés en relation avec ses œuvres antérieures, au même titre que des paramètres tels que l’orchestration, l’instrumentation, la vocalité ou encore la mise en scène, afin de se rendre compte des spécificités de ces œuvres et du tournant qu’elles ont pu marquer dans l’histoire de l’opéra contemporain et de la musique minimaliste. Les sources qui permettront de mener à bien cette thèse (enregistrements, vidéos, partitions éditées) sont disponibles à l’achat et sont donc directement exploitables pour mener à bien le travail d’analyse. Egalement, il est envisageable d’obtenir des interviews des metteurs en scène et des musiciens côtoyés par Philip Glass, voir du compositeur lui-même. Notons également qu’il existe plusieurs publications publiées d’ores et déjà sous forme d’articles de revues musicologiques sur la trilogie, qui peuvent constituer un point de départ pour les recherches, au même titre que les ouvrages sur le compositeur ou sur la musique contemporaine, la musique à l’image et la musique répétitive. La littérature concernant cette période de l’histoire de la musique est importante, bien que moins fournie pour ces deux dernières décennies. La présente thèse s’avère être en adéquation avec le nouveau projet scientifique du Centre Georges Chevrier en s’inscrivant, plus particulièrement, dans l’axe 1 « Créations, circulations et appropriations » du Pôle 1 (« Hiérarchies, cultures et représentations ») qui interroge les phénomènes de création/production, les circulations (médiations et transferts) et, enfin, la réception et les appropriations collectives et/ou individuelles des œuvres. Les connaissances et compétences requises : Le/la candidat(e) devrait posséder une bonne maîtrise des procédés d’analyse musicale, littéraire et cinématographique, des connaissances historiques et esthétiques des sous-champs disciplinaires mentionnés plus haut (musique minimaliste américaine, opéra contemporain, musique à l’image, œuvre de Jean Cocteau), capacités d’analyse et de synthèse, maîtrise des normes académiques. 3/3