Jeudi 15 mars 2012
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Jeudi 15 mars 2012
G R A N D FO R MAT BUSINESS Sponsor, c’est aussi du sport Le sponsoring sportif est à la mode dans les entreprises. Histoire d’améliorer leur visibilité, leur notoriété, l’attachement à la marque aussi. Mais, parfois, l’efficacité n’est pas au rendez-vous. Étude de quelques cas. ! FONCIA, LE PIC VENDÉE GLOBE L’AGENCE DE MARKETING SPORTIF SPORTLABGROUP dévoile aujourd’hui, comme chaque année, son étude sur la perception des marques qui font du sponsoring sportif. Les résultats sont issus de sept vagues de sondages, via Internet, effectués au cours de l’année 2011 auprès de mille personnes constituant un échantillon représentatif de la population française. Le point d’orgue de l’analyse de ces données est de déterminer le sponsor de l’année. Pour 2011, la Française des Jeux (en qualité de sponsor dans le cyclisme) succède au palmarès à Perrier (dans le tennis). Mais au-delà de ce titre, cette étude livre un large panorama du sponsoring sportif en France, en reprenant toutes les données récoltées depuis dix ans. Pour comprendre ce qui constitue une stratégie efficace, nous avons pris quelques exemples parmi ceux cités par Sportlabgroup. Positifs ou pas. Et nous avons confronté les sponsors concernés à ces chiffres. Où l’on apprend qu’un maillot jaune peut s’apparenter à un jackpot, que le foot n’est pas forcément l’investissement le plus rentable (sauf si on s’intéresse aux filles), qu’une bâche verte fait économiser plus de 600 000 spots télé et que des bateaux fantômes se promènent encore dans l’esprit du grand public… CE QUE DIT L’ÉTUDE : la marque s’est installée dans le monde de la voile, avec un vrai pic de notoriété (15 % en mémorisation et 41 % en mémorisation spontanée) et de sympathie en 2009, juste après la victoire de Michel Desjoyeaux dans le Vendée Globe. Ce que dit le sponsor : « Au-delà de la victoire, il y a eu le scénario de la course, la remontée au classement qui ont démultiplié les effets positifs. Avant la course, c’était Desjoyeaux avec son partenaire Foncia. Après, ! GDF SUEZ, À QUOI BON LE TENNIS FÉMININ ? ! ORANGE, CE QUE DIT LE SPONSOR : « On fait nos propres études de notoriété via IPSOS depuis 2006. On a juste constaté une baisse en 2010-2011 à la suite de l’arrêt de la compétition d’Amélie Mauresmo, en 2009. Nous avons perdu une ambassadrice. Selon une étude effectuée le mois dernier (après la finale perdue de Marion Bartoli à l’Open GDF Suez de Paris), nos résultats CE QUE DIT L’ÉTUDE : Orange est plus souvent cité comme un partenaire de la Ligue 1 de football que comme un sponsor du rugby, malgré son investissement auprès du quinze de France, du Top 14 et de plusieurs clubs. munauté rugby que de celle du foot. Où investit-on le plus ? Dans le rugby. C’est majeur pour nous, parce qu’on a des droits avec la Fédération, le Top 14 et les clubs, tandis que, dans le foot, ça ne concerne que les clubs de Ligue 1. A-t-on déjà pensé à abandonner notre engagement dans un des deux sports ? Très honnêtement, on s’est posé la question en début d’année. Mais on s’est rendu compte que le foot et le rugby ne sont pas les mêmes cibles et sont deux territoires complémentaires d’un point de vue du maillage géographique. » Stéphane TARDIVEL, directeur du sponsoring chez Orange ! BNP PARIBAS, UN MARIAGE QUI DURE… CE QUE DIT L’ÉTUDE : plus d’un Français sur trois (35 %) cite spontanément BNP Paribas comme sponsor du tennis, loin devant Nike et Lacoste. CE QUE DIT LE SPONSOR : « Nous fêterons l’an prochain nos quarante ans de partenariat avec Roland-Garros. Nous apparaissons indissociables du tennis. Je crois que cela ferait bizarre aux spectateurs et aux téléspectateurs de ne plus voir notre logo sur les bâches, même s’il a évolué au fil du temps. La bâche, c’était une idée de génie ! Roland-Garros, ça fait trois milliards de téléspecta- ! RENAULT, LA RÉUSSITE RUGBY CE QUE DIT L’ÉTUDE : débarquée en octobre 2010, la société a vu sa notoriété et sa cote de sympathie grimper en flèche après le Tour de France 2011, qu’on suive le cyclisme de près ou pas. CE QUE DIT LE SPONSOR : « Le cyclisme, par rapport au budget requis, était en phase avec ce que nous recherchions. C’est aussi un vecteur de communication quasiment toute l’année. Comme nous sommes présents dans cent cinquante pays, sa mondialisation nous intéressait également. Mais, à la base, on voulait surtout une équipe qui porte nos valeurs. Celle de JeanRené Bernaudeau, qu’on a contribué à sauver, était connue et dégageait une sympathie naturelle. Si elle s’était contentée de mouiller le maillot, on aurait déjà été très satisfaits. La solidarité qu’elle a dégagée dans la défense du maillot jaune de Voeckler, alors que tout le monde l’en pensait incapable, nous a d’ailleurs LA PRIME À LA FIDÉLITÉ CE QUE DIT L’ÉTUDE : en 2001, 10 % des amateurs de cyclisme aimaient la marque AG2R. Dix ans après, ils sont désormais 21 %. LE SENS DE L’ANTICIPATION CE QUE DIT LE SPONSOR : « Ce chiffre, c’est une prime à la fidélité : quinze ans dans le cyclisme, mais aussi vingt ans en voile. Comme on n’a pas les moyens de faire un coup, on est obligés de s’inscrire dans le temps. Au-delà de la garantie de la citation de la marque, ces deux sports offrent aussi un spectacle gratuit, ouvert au plus grand nombre, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle. Ça compte pour nous. Dans un monde concurrentiel CE QUE DIT L’ÉTUDE : le foot féminin fait un carton en 2011 (demi-finales de l’équipe de France en Coupe du monde et première qualification pour les JO), en gagnant vingttrois points en termes d’image par rapport à 2010 et douze points en ce qui concerne le suivi. femmes souriantes. Elles ont un vrai sens de la communication avec le public. Elles sont disponibles après les matches et ne rentrent pas tout de suite au vestiaire. Nous sommes d’ailleurs sur le point de signer un contrat d’image individuel avec quatre joueuses de l’équipe. Et puis il ne faut pas oublier que la majorité de nos clientes sont des femmes… » Éric MARCHYLLIE, responsable du sponsoring chez Carrefour CE QUE DIT L’ÉTUDE : Continental, sponsor de la Coupe du monde et de l’Euro, n’est absolument pas associé au football par le public interrogé toute l’année passée. Quant à Ford, sponsor de la Ligue des champions depuis vingt ans, il voit son taux de citation spontanée passer de 2 % à 0,3 % en un an. CE QUE DISENT LES SPONSORS : « Le but de Continental n’est pas de devenir une marque à la notoriété de premier rang, comme Coca-Cola, par exemple. Nous avons deux objectifs : augmenter la connaissance de la marque et créer une certaine affinité entre le consommateur et elle. Car le pneu ne constitue pas un achat régulier. Il n’est pas non plus un produit de grande consommation. Nous utilisons aussi le sponsoring en relationnel, en faisant des opérations avec les vendeurs (package voyage + matches) et autour du stade avec les consommateurs. Nous n’apparaissons que par intermittence et n’avons donc pas une visibilité continue. Notre continuité à nous existe sur les points de vente. » Étienne CUCHE, responsable marketing Europe, Moyen-Orient et Afrique chez Continental « L’engagement de Ford dans le foot n’a pas principalement pour but d’augmenter la connaissance de la marque. La Ligue des champions offre un environnement de qualité dans lequel nous pouvons vivre des histoires avec des fans pour promouvoir nos nouveaux modèles ou nos solutions innovantes pour les conducteurs. » Mark JONES, directeur du sponsoring Europe chez Ford PAGE 8 Parmi les « coups » gagnants du sponsoring sportif, le cas Fleury Michon. Plus aucun voilier de compétition ne porte le nom de cette marque depuis dix ans. Pourtant, dans l’esprit du grand public, elle est toujours associée au grand large. (Photos Michel Deschamps, Sébastien Boué, Franck Faugère, Frédéric Mons, Pierre Minier, Bernard Papon, Stéphane Mantey et Richard Martin/L’Équipe) ! FLEURY MICHON, LE BATEAU FANTÔME CE QUE DIT L’ÉTUDE : dix ans après s’être désengagée de la compétition, Fleury Michon reste la quatrième entreprise spontanément citée comme sponsor de la voile. CE QUE DIT LE SPONSOR : « Ça fait plus que plaisir, c’est une sacrée récompense ! Surtout pour un partenariat inscrit dans la durée et dans la fidélité puisque nous sommes restés aux côtés de Philippe Poupon une vingtaine d’années. Quand on a commencé, c’était un pari osé, mais le président nous a tous convaincus. Aujourd’hui, on mesure l’effet de l’émotionnel sur la marque et cela ne peut se faire que sur de très longues périodes. Mais cela doit aussi beaucoup à la personnalité de “Philou”. Il a contribué à changer l’image has been de notre marque, celle des vieilles charcuteries d’autrefois. Il nous a boostés en termes de positionnement, en externe comme en interne où il nous a aidés à changer de mentalité. C’est un taiseux, alors quand il parle on l’écoute encore plus. Mais ce n’est pas un homme sandwich qui passe d’une marque à l’autre. C’est l’antifrime, l’antifaux, l’aventure incarnée. Aujourd’hui, on reste en contact, on se voit une ou deux fois par an. Nous gardons un lien plus discret, plus modeste, puisque nous l’accompagnons dans ses expéditions d’observation. Il y a quinze ans, selon une vieille étude, une partie du public pensait qu’on était des fabricants de bateaux. Aujourd’hui, le problème ne se pose plus et nous avons préféré recentrer la communication sur nos produits… » Raymond DOIZON, directeur général de Fleury Michon Dossier réalisé par FRÉDÉRIQUE GALAMETZ et SOPHIE TUTKOVICS, (avec A. Ba.) comme l’assurance à la personne, l’évolution du taux de notoriété est fondamentale pour le développement. Ça donne le sentiment aux gens qu’on est là, solvables, puisqu’on s’engage à long terme. Quand on gère des régimes de retraite, des capitaux décès, des rentes d’invalidité, on se lie pour vingt, trente ou quarante ans avec les personnes. Avec notre sponsoring, on a pu illustrer notre métier. Cela nous a aidés à donner une image performante. Sur le Tour, on a par exemple installé, il y a trois ans, une agence itinérante où on présente de manière ludique nos produits et nos services, sans les vendre. Juste pour informer. L’an passé, elle a reçu 100 000 personnes. La période compliquée qu’a traversée le cyclisme ne nous a pas atteints, les gens sont capables de faire la part des choses. Une chose est sûre, si on est encore là, c’est que le retour sur investissement est au rendez-vous. Et si c’était à refaire, on le referait. » Yvon BRETON, directeur général délégué du groupe AG2R G RAN D FO R MAT D E M A I N FORMULE 1 ANDRÉ RICHELIEU, expert en gestion de la marque dans le sport (*), estime que le but du sponsoring ne doit pas être que la notoriété. « Créer une cohérence de marque » « COMMENT MESURE-T-ON l’efficacité d’un sponsoring ? – Plusieurs techniques sont utilisées par les entreprises et je dirais qu’il y a autant de techniques que d’entreprises… Mais c’est très difficile d’évaluer avec certitude les retombées du sponsoring, de le mesurer finement. Pour être efficace, il doit de toute façon être combiné à d’autres techniques promotionnelles pour toucher le marché cible. – Comment adopter la bonne stratégie ? – Si l’objectif est uniquement de développer la notoriété, pour moi, c’est de l’argent gaspillé. Deuxième point essentiel : quand on fait du sponsoring, l’association que vous créez doit s’inscrire dans une cohérence de marque. Les valeurs de l’entreprise doivent se retrouver dans l’équipe, le sportif ou l’événement. Sinon il y a incohérence. L’entreprise doit livrer sa promesse de marque sinon elle ne sera pas en mesure d’augmenter son capital sympathie. Enfin, si vous êtes une petite marque, ça ne sert à rien de vous associer à un événement, surtout si vous êtes noyé par d’autres entreprises plus prestigieuses que vous. Vous ne sortez pas du lot, et vous êtes alors victimes de ce qu’on appelle “l’effet pizza”. Tout est mélangé. – Faut-il avoir un lien direct ou indirect avec un sport dont on veut devenir sponsor ? – Pas nécessairement. Si vous avez une tradition historique d’association avec le sport, ça vous donne une crédibilité supplémentaire, une reconnaissance et une notoriété quasi instantanée. Mais au-delà de ce lien privilégié, il y a les valeurs de marque. Si une entreprise privilégie l’éthique, l’intégrité, le dépassement de soi, il vaut mieux la voir s’associer avec une entité qui va les mettre en lumière. – Des fléaux comme le dopage peuvent-ils faire reculer les sponsors ? – Il y a le dopage mais aussi tous les autres scandales qui peuvent éclater. Le plus récent, c’est celui de Tiger Woods. Plusieurs entreprises se sont détachées de lui parce qu’elles avaient peur d’un transfert d’image négatif. Donc, il y a toujours des risques. Et encore plus si l’on mise tout sur un athlète plutôt que sur une équipe… Mais les entreprises sont aussi devenues trop soucieuses de leur image. À cause de cette pression sociale actuelle où il faut être plus blanc que neige. – Comment être sûr de réussir ? – Une des conditions de succès, c’est l’activation du sponsoring. Il faut trouver une façon de développer une relation émotionnelle encore plus forte avec les consommateurs. Par exemple, vous êtes CocaCola et vous vous associez à la Coupe du monde de football. Il ne suffit pas de mettre des panneaux ou de faire de la pub, il faut organiser des événements autour. Ça renforce l’attachement à la marque et la rend plus sympathique. – Les panneaux publicitaires autour du stade ont-ils encore un impact, d’autant qu’ils sont devenus électroniques ? – Je ne crois pas et on est même à la limite de l’overdose ! Les gens sont bombardés de marques. Il y en a tellement que l’on ne se souvient plus de ce que l’on a vu. Et les consommateurs ont l’impression d’être agressés, harcelés. Il y a plus d’effets négatifs que positifs. » (*) André Richelieu est professeur titulaire en marketing du sport à l’université de Laval, au Québec. JEUDI 15 MARS 2012 SAISON DE F 1 : 6 PAGES SPÉCIALES À 2 jours du premier GP, retrouvez toutes les infos pour suivre la saison 2012. Le calendrier, les pilotes, les écuries, les circuits, les portraits des trois Français engagés, et un « Grand format » sur les débuts en F 1 des grands pilotes tricolores de l’histoire. Demain, gratuit dans L’Équipe Photo : S. Mantey / L’Équipe ENCÉPHALOGRAMME PLAT AU FOOT ? beaucoup servi. Nos partenaires, nos clients nous ont appelés, écrit pour nous féliciter. Et on a constaté aussi la jalousie de nos concurrents. Ce Tour a ressemblé à un jackpot, mais, en fait le jackpot, on l’a eu depuis le premier jour. Car l’équipe a gagné des courses toute l’année. Forcément, on a augmenté notre notoriété. Sans entrer dans le détail, selon nos études, de plus de huit points en France et de quatre points dans le monde. En phase avec nos objectifs, voire au-delà… Cette année, on a mieux structuré notre service d’hospitalités, on a mis en place en interne des ambassadeurs pour informer tout le groupe et on a des retours fantastiques. Si, en 2012, les résultats sont en deçà de l’année dernière, ce n’est pas grave, si l’équipe conserve cette proximité avec les clients. Mais on est convaincus qu’on va faire une super année… » Rafael GIRONA, directeur des opérations du groupe Europcar ! AG2R LA MONDIALE, ! CARREFOUR, ! CONTINENTAL, FORD, Sébastien GUYADER, responsable du sponsoring chez BNP PARIBAS L’EFFET MAILLOT JAUNE d’habitude, mais on a choisi de ne diffuser que ce spot-là. On a mesuré son impact et son efficacité, on s’est rendu compte que celui qui met en scène les joueurs dans la concession est l’un de nos meilleurs. Voilà pourquoi on a réalisé une saison 2 (actuellement à la télé). En septembre, on a vendu 11 300 véhicules de la série Ovalie. C’est très bien, on a même dû en refabriquer parce que nos concessionnaires nous en demandaient. Notre partenariat avec la FFR court jusqu’à la fin de l’année. Évidemment, on voudrait continuer. C’est en négociation, mais il faudra que ça reste dans des coûts acceptables. » Guillaume JOSSELIN, directeur marketing et communication France de Renault CE QUE DIT LE SPONSOR : « Ça fait plaisir de ne pas se tromper… Fin 2009, quand nous avons renégocié notre contrat avec la Fédération française de football, le football féminin nous a semblé un axe intéressant et innovant. Dès mars 2010, on a sponsorisé notre premier match féminin FranceIrlande, à Boulogne-sur-Mer. La fédé nous regardait alors avec de grands yeux. Moi, j’ai découvert des filles différentes de ce que je croyais. Ce sont des athlètes de haut niveau, des joueuses techniques et des teurs en audience cumulée, à l’international sur quinze jours. Et notre marque est visible trente secondes par minute. Soit l’équivalent de 675 362 spots . J a ma is nous n’aurions les moyens d’investir autant en publicité… À l’international, le tennis apporte une notoriété très importante à notre groupe, d’autant que ce sport est pratiqué en compétition toute l’année et sur tous les continents (la marque est aussi devenue sponsor titre de la Coupe Davis, de la Fed Cup et, entre autres, des tournois de Bercy, Rome, Shanghai ou Indian Wells). Nous lancer dans le foot ? Jamais ! On est tellement impliqués dans le tennis qu’on ne se pose pas la question. Nous n’avons d’ailleurs jamais été attirés par d’autres sports. » ! EUROPCAR, CE QUE DIT L’ÉTUDE : la notoriété spontanée de Renault comme partenaire du quinze de France a quadruplé pendant la Coupe du monde de rugby. CE QUE DIT LE SPONSOR : « Une autre étude, centrée sur le rugby, montre qu’on nous considère déjà comme le premier partenaire du rugby, alors qu’on est le plus jeune. C’est extrêmement encourageant. Je pense que notre partenariat est perçu comme assez naturel, parce que nous en avions déjà des locaux avec différents clubs. Ensuite, il y a une question de profondeur : on a associé notre réseau de distribution à des apports financiers, des prêts de véhicule, des achats de publicité dans les stades ou sur les maillots. On a mis en place des opérations commerciales avec des séries limitées Quinze de France et Ovalie, on a habillé nos collaborateurs aux couleurs du quinze de France et il y a eu ce film publicitaire avec nos trois ambassadeurs. On n’a pas dépensé plus que remontent. C’est comme la natation, à une époque, l’exposition était centrée sur Laure Manaudou. Aujourd’hui, ce sont les garçons qui sont les plus performants… Comme dans le tennis où nous avons quatre gars dans le top 20. De toute façon, la notoriété, la visibilité ne sont pas notre objectif ultime. Nous avons un dispositif global, différentes actions dans le tennis féminin que nous soutenons depuis vingt ans et nous nous servons aussi de ce partenariat pour faire des relations publiques et des actions fédératrices en interne. » Emmanuel SZENDROI, responsable des partenariats sportifs chez GDF SUEZ CE QUE DIT L’ÉTUDE : GDF SUEZ n’est cité qu’en huitième position des marques sponsors du tennis pour le grand public (3 %). Cette mémorisation spontanée reste désespérément stable (3 % en juin 2000 et 3 % en juin 2011). DU FOOT D’ABORD CE QUE DIT LE SPONSOR : « C’est dur de se prononcer, parce que je n’ai pas le détail de cette étude, mais ce constat ne m’étonne pas. Le foot est quand même un sport beaucoup plus populaire, et je pense aussi qu’il y a un amalgame avec les droits TV de la Ligue 1 sur lesquels Orange Sports s’est engagé. Cela dit, nous suivons, via des instituts, nos actions dans le sport en général, et on voit que ça a un impact plutôt très positif pour le foot et le rugby. Depuis un an, on active nos droits de sponsoring sur ces deux sports de façon numérique, via des communautés sur Internet (Le 12e homme et Ensemble avec le XV), et il y a un engagement plus fort de la com- Foncia était totalement associé à Michel. Nous avons fait une étude après le Vendée Globe. Un Français sur deux, contre un sur quatre avant la course, reconnaissait la marque. Depuis que nous sommes arrivés dans la voile, en 1999, jamais nous n’avons connu un tel pic de notoriété. Mais nous ne serons pas au départ du prochain Vendée (en novembre). On a voulu se tourner vers quelque chose de plus collectif et donc vers les courses en équipage. » Julien BENOIST, responsable du sponsoring chez Foncia JEUDI 15 MARS 2012 PAGE 9 G R A N D FO R MAT BUSINESS Sponsor, c’est aussi du sport Le sponsoring sportif est à la mode dans les entreprises. Histoire d’améliorer leur visibilité, leur notoriété, l’attachement à la marque aussi. Mais, parfois, l’efficacité n’est pas au rendez-vous. Étude de quelques cas. ! FONCIA, LE PIC VENDÉE GLOBE L’AGENCE DE MARKETING SPORTIF SPORTLABGROUP dévoile aujourd’hui, comme chaque année, son étude sur la perception des marques qui font du sponsoring sportif. Les résultats sont issus de sept vagues de sondages, via Internet, effectués au cours de l’année 2011 auprès de mille personnes constituant un échantillon représentatif de la population française. Le point d’orgue de l’analyse de ces données est de déterminer le sponsor de l’année. Pour 2011, la Française des Jeux (en qualité de sponsor dans le cyclisme) succède au palmarès à Perrier (dans le tennis). Mais au-delà de ce titre, cette étude livre un large panorama du sponsoring sportif en France, en reprenant toutes les données récoltées depuis dix ans. Pour comprendre ce qui constitue une stratégie efficace, nous avons pris quelques exemples parmi ceux cités par Sportlabgroup. Positifs ou pas. Et nous avons confronté les sponsors concernés à ces chiffres. Où l’on apprend qu’un maillot jaune peut s’apparenter à un jackpot, que le foot n’est pas forcément l’investissement le plus rentable (sauf si on s’intéresse aux filles), qu’une bâche verte fait économiser plus de 600 000 spots télé et que des bateaux fantômes se promènent encore dans l’esprit du grand public… CE QUE DIT L’ÉTUDE : la marque s’est installée dans le monde de la voile, avec un vrai pic de notoriété (15 % en mémorisation et 41 % en mémorisation spontanée) et de sympathie en 2009, juste après la victoire de Michel Desjoyeaux dans le Vendée Globe. Ce que dit le sponsor : « Au-delà de la victoire, il y a eu le scénario de la course, la remontée au classement qui ont démultiplié les effets positifs. Avant la course, c’était Desjoyeaux avec son partenaire Foncia. Après, ! GDF SUEZ, À QUOI BON LE TENNIS FÉMININ ? ! ORANGE, CE QUE DIT LE SPONSOR : « On fait nos propres études de notoriété via IPSOS depuis 2006. On a juste constaté une baisse en 2010-2011 à la suite de l’arrêt de la compétition d’Amélie Mauresmo, en 2009. Nous avons perdu une ambassadrice. Selon une étude effectuée le mois dernier (après la finale perdue de Marion Bartoli à l’Open GDF Suez de Paris), nos résultats CE QUE DIT L’ÉTUDE : Orange est plus souvent cité comme un partenaire de la Ligue 1 de football que comme un sponsor du rugby, malgré son investissement auprès du quinze de France, du Top 14 et de plusieurs clubs. munauté rugby que de celle du foot. Où investit-on le plus ? Dans le rugby. C’est majeur pour nous, parce qu’on a des droits avec la Fédération, le Top 14 et les clubs, tandis que, dans le foot, ça ne concerne que les clubs de Ligue 1. A-t-on déjà pensé à abandonner notre engagement dans un des deux sports ? Très honnêtement, on s’est posé la question en début d’année. Mais on s’est rendu compte que le foot et le rugby ne sont pas les mêmes cibles et sont deux territoires complémentaires d’un point de vue du maillage géographique. » Stéphane TARDIVEL, directeur du sponsoring chez Orange ! BNP PARIBAS, UN MARIAGE QUI DURE… CE QUE DIT L’ÉTUDE : plus d’un Français sur trois (35 %) cite spontanément BNP Paribas comme sponsor du tennis, loin devant Nike et Lacoste. CE QUE DIT LE SPONSOR : « Nous fêterons l’an prochain nos quarante ans de partenariat avec Roland-Garros. Nous apparaissons indissociables du tennis. Je crois que cela ferait bizarre aux spectateurs et aux téléspectateurs de ne plus voir notre logo sur les bâches, même s’il a évolué au fil du temps. La bâche, c’était une idée de génie ! Roland-Garros, ça fait trois milliards de téléspecta- ! RENAULT, LA RÉUSSITE RUGBY CE QUE DIT L’ÉTUDE : débarquée en octobre 2010, la société a vu sa notoriété et sa cote de sympathie grimper en flèche après le Tour de France 2011, qu’on suive le cyclisme de près ou pas. CE QUE DIT LE SPONSOR : « Le cyclisme, par rapport au budget requis, était en phase avec ce que nous recherchions. C’est aussi un vecteur de communication quasiment toute l’année. Comme nous sommes présents dans cent cinquante pays, sa mondialisation nous intéressait également. Mais, à la base, on voulait surtout une équipe qui porte nos valeurs. Celle de JeanRené Bernaudeau, qu’on a contribué à sauver, était connue et dégageait une sympathie naturelle. Si elle s’était contentée de mouiller le maillot, on aurait déjà été très satisfaits. La solidarité qu’elle a dégagée dans la défense du maillot jaune de Voeckler, alors que tout le monde l’en pensait incapable, nous a d’ailleurs LA PRIME À LA FIDÉLITÉ CE QUE DIT L’ÉTUDE : en 2001, 10 % des amateurs de cyclisme aimaient la marque AG2R. Dix ans après, ils sont désormais 21 %. LE SENS DE L’ANTICIPATION CE QUE DIT LE SPONSOR : « Ce chiffre, c’est une prime à la fidélité : quinze ans dans le cyclisme, mais aussi vingt ans en voile. Comme on n’a pas les moyens de faire un coup, on est obligés de s’inscrire dans le temps. Au-delà de la garantie de la citation de la marque, ces deux sports offrent aussi un spectacle gratuit, ouvert au plus grand nombre, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle. Ça compte pour nous. Dans un monde concurrentiel CE QUE DIT L’ÉTUDE : le foot féminin fait un carton en 2011 (demi-finales de l’équipe de France en Coupe du monde et première qualification pour les JO), en gagnant vingttrois points en termes d’image par rapport à 2010 et douze points en ce qui concerne le suivi. femmes souriantes. Elles ont un vrai sens de la communication avec le public. Elles sont disponibles après les matches et ne rentrent pas tout de suite au vestiaire. Nous sommes d’ailleurs sur le point de signer un contrat d’image individuel avec quatre joueuses de l’équipe. Et puis il ne faut pas oublier que la majorité de nos clientes sont des femmes… » Éric MARCHYLLIE, responsable du sponsoring chez Carrefour CE QUE DIT L’ÉTUDE : Continental, sponsor de la Coupe du monde et de l’Euro, n’est absolument pas associé au football par le public interrogé toute l’année passée. Quant à Ford, sponsor de la Ligue des champions depuis vingt ans, il voit son taux de citation spontanée passer de 2 % à 0,3 % en un an. CE QUE DISENT LES SPONSORS : « Le but de Continental n’est pas de devenir une marque à la notoriété de premier rang, comme Coca-Cola, par exemple. Nous avons deux objectifs : augmenter la connaissance de la marque et créer une certaine affinité entre le consommateur et elle. Car le pneu ne constitue pas un achat régulier. Il n’est pas non plus un produit de grande consommation. Nous utilisons aussi le sponsoring en relationnel, en faisant des opérations avec les vendeurs (package voyage + matches) et autour du stade avec les consommateurs. Nous n’apparaissons que par intermittence et n’avons donc pas une visibilité continue. Notre continuité à nous existe sur les points de vente. » Étienne CUCHE, responsable marketing Europe, Moyen-Orient et Afrique chez Continental « L’engagement de Ford dans le foot n’a pas principalement pour but d’augmenter la connaissance de la marque. La Ligue des champions offre un environnement de qualité dans lequel nous pouvons vivre des histoires avec des fans pour promouvoir nos nouveaux modèles ou nos solutions innovantes pour les conducteurs. » Mark JONES, directeur du sponsoring Europe chez Ford PAGE 8 Parmi les « coups » gagnants du sponsoring sportif, le cas Fleury Michon. Plus aucun voilier de compétition ne porte le nom de cette marque depuis dix ans. Pourtant, dans l’esprit du grand public, elle est toujours associée au grand large. (Photos Michel Deschamps, Sébastien Boué, Franck Faugère, Frédéric Mons, Pierre Minier, Bernard Papon, Stéphane Mantey et Richard Martin/L’Équipe) ! FLEURY MICHON, LE BATEAU FANTÔME CE QUE DIT L’ÉTUDE : dix ans après s’être désengagée de la compétition, Fleury Michon reste la quatrième entreprise spontanément citée comme sponsor de la voile. CE QUE DIT LE SPONSOR : « Ça fait plus que plaisir, c’est une sacrée récompense ! Surtout pour un partenariat inscrit dans la durée et dans la fidélité puisque nous sommes restés aux côtés de Philippe Poupon une vingtaine d’années. Quand on a commencé, c’était un pari osé, mais le président nous a tous convaincus. Aujourd’hui, on mesure l’effet de l’émotionnel sur la marque et cela ne peut se faire que sur de très longues périodes. Mais cela doit aussi beaucoup à la personnalité de “Philou”. Il a contribué à changer l’image has been de notre marque, celle des vieilles charcuteries d’autrefois. Il nous a boostés en termes de positionnement, en externe comme en interne où il nous a aidés à changer de mentalité. C’est un taiseux, alors quand il parle on l’écoute encore plus. Mais ce n’est pas un homme sandwich qui passe d’une marque à l’autre. C’est l’antifrime, l’antifaux, l’aventure incarnée. Aujourd’hui, on reste en contact, on se voit une ou deux fois par an. Nous gardons un lien plus discret, plus modeste, puisque nous l’accompagnons dans ses expéditions d’observation. Il y a quinze ans, selon une vieille étude, une partie du public pensait qu’on était des fabricants de bateaux. Aujourd’hui, le problème ne se pose plus et nous avons préféré recentrer la communication sur nos produits… » Raymond DOIZON, directeur général de Fleury Michon Dossier réalisé par FRÉDÉRIQUE GALAMETZ et SOPHIE TUTKOVICS, (avec A. Ba.) comme l’assurance à la personne, l’évolution du taux de notoriété est fondamentale pour le développement. Ça donne le sentiment aux gens qu’on est là, solvables, puisqu’on s’engage à long terme. Quand on gère des régimes de retraite, des capitaux décès, des rentes d’invalidité, on se lie pour vingt, trente ou quarante ans avec les personnes. Avec notre sponsoring, on a pu illustrer notre métier. Cela nous a aidés à donner une image performante. Sur le Tour, on a par exemple installé, il y a trois ans, une agence itinérante où on présente de manière ludique nos produits et nos services, sans les vendre. Juste pour informer. L’an passé, elle a reçu 100 000 personnes. La période compliquée qu’a traversée le cyclisme ne nous a pas atteints, les gens sont capables de faire la part des choses. Une chose est sûre, si on est encore là, c’est que le retour sur investissement est au rendez-vous. Et si c’était à refaire, on le referait. » Yvon BRETON, directeur général délégué du groupe AG2R G RAN D FO R MAT D E M A I N FORMULE 1 ANDRÉ RICHELIEU, expert en gestion de la marque dans le sport (*), estime que le but du sponsoring ne doit pas être que la notoriété. « Créer une cohérence de marque » « COMMENT MESURE-T-ON l’efficacité d’un sponsoring ? – Plusieurs techniques sont utilisées par les entreprises et je dirais qu’il y a autant de techniques que d’entreprises… Mais c’est très difficile d’évaluer avec certitude les retombées du sponsoring, de le mesurer finement. Pour être efficace, il doit de toute façon être combiné à d’autres techniques promotionnelles pour toucher le marché cible. – Comment adopter la bonne stratégie ? – Si l’objectif est uniquement de développer la notoriété, pour moi, c’est de l’argent gaspillé. Deuxième point essentiel : quand on fait du sponsoring, l’association que vous créez doit s’inscrire dans une cohérence de marque. Les valeurs de l’entreprise doivent se retrouver dans l’équipe, le sportif ou l’événement. Sinon il y a incohérence. L’entreprise doit livrer sa promesse de marque sinon elle ne sera pas en mesure d’augmenter son capital sympathie. Enfin, si vous êtes une petite marque, ça ne sert à rien de vous associer à un événement, surtout si vous êtes noyé par d’autres entreprises plus prestigieuses que vous. Vous ne sortez pas du lot, et vous êtes alors victimes de ce qu’on appelle “l’effet pizza”. Tout est mélangé. – Faut-il avoir un lien direct ou indirect avec un sport dont on veut devenir sponsor ? – Pas nécessairement. Si vous avez une tradition historique d’association avec le sport, ça vous donne une crédibilité supplémentaire, une reconnaissance et une notoriété quasi instantanée. Mais au-delà de ce lien privilégié, il y a les valeurs de marque. Si une entreprise privilégie l’éthique, l’intégrité, le dépassement de soi, il vaut mieux la voir s’associer avec une entité qui va les mettre en lumière. – Des fléaux comme le dopage peuvent-ils faire reculer les sponsors ? – Il y a le dopage mais aussi tous les autres scandales qui peuvent éclater. Le plus récent, c’est celui de Tiger Woods. Plusieurs entreprises se sont détachées de lui parce qu’elles avaient peur d’un transfert d’image négatif. Donc, il y a toujours des risques. Et encore plus si l’on mise tout sur un athlète plutôt que sur une équipe… Mais les entreprises sont aussi devenues trop soucieuses de leur image. À cause de cette pression sociale actuelle où il faut être plus blanc que neige. – Comment être sûr de réussir ? – Une des conditions de succès, c’est l’activation du sponsoring. Il faut trouver une façon de développer une relation émotionnelle encore plus forte avec les consommateurs. Par exemple, vous êtes CocaCola et vous vous associez à la Coupe du monde de football. Il ne suffit pas de mettre des panneaux ou de faire de la pub, il faut organiser des événements autour. Ça renforce l’attachement à la marque et la rend plus sympathique. – Les panneaux publicitaires autour du stade ont-ils encore un impact, d’autant qu’ils sont devenus électroniques ? – Je ne crois pas et on est même à la limite de l’overdose ! Les gens sont bombardés de marques. Il y en a tellement que l’on ne se souvient plus de ce que l’on a vu. Et les consommateurs ont l’impression d’être agressés, harcelés. Il y a plus d’effets négatifs que positifs. » (*) André Richelieu est professeur titulaire en marketing du sport à l’université de Laval, au Québec. JEUDI 15 MARS 2012 SAISON DE F 1 : 6 PAGES SPÉCIALES À 2 jours du premier GP, retrouvez toutes les infos pour suivre la saison 2012. Le calendrier, les pilotes, les écuries, les circuits, les portraits des trois Français engagés, et un « Grand format » sur les débuts en F 1 des grands pilotes tricolores de l’histoire. Demain, gratuit dans L’Équipe Photo : S. Mantey / L’Équipe ENCÉPHALOGRAMME PLAT AU FOOT ? beaucoup servi. Nos partenaires, nos clients nous ont appelés, écrit pour nous féliciter. Et on a constaté aussi la jalousie de nos concurrents. Ce Tour a ressemblé à un jackpot, mais, en fait le jackpot, on l’a eu depuis le premier jour. Car l’équipe a gagné des courses toute l’année. Forcément, on a augmenté notre notoriété. Sans entrer dans le détail, selon nos études, de plus de huit points en France et de quatre points dans le monde. En phase avec nos objectifs, voire au-delà… Cette année, on a mieux structuré notre service d’hospitalités, on a mis en place en interne des ambassadeurs pour informer tout le groupe et on a des retours fantastiques. Si, en 2012, les résultats sont en deçà de l’année dernière, ce n’est pas grave, si l’équipe conserve cette proximité avec les clients. Mais on est convaincus qu’on va faire une super année… » Rafael GIRONA, directeur des opérations du groupe Europcar ! AG2R LA MONDIALE, ! CARREFOUR, ! CONTINENTAL, FORD, Sébastien GUYADER, responsable du sponsoring chez BNP PARIBAS L’EFFET MAILLOT JAUNE d’habitude, mais on a choisi de ne diffuser que ce spot-là. On a mesuré son impact et son efficacité, on s’est rendu compte que celui qui met en scène les joueurs dans la concession est l’un de nos meilleurs. Voilà pourquoi on a réalisé une saison 2 (actuellement à la télé). En septembre, on a vendu 11 300 véhicules de la série Ovalie. C’est très bien, on a même dû en refabriquer parce que nos concessionnaires nous en demandaient. Notre partenariat avec la FFR court jusqu’à la fin de l’année. Évidemment, on voudrait continuer. C’est en négociation, mais il faudra que ça reste dans des coûts acceptables. » Guillaume JOSSELIN, directeur marketing et communication France de Renault CE QUE DIT LE SPONSOR : « Ça fait plaisir de ne pas se tromper… Fin 2009, quand nous avons renégocié notre contrat avec la Fédération française de football, le football féminin nous a semblé un axe intéressant et innovant. Dès mars 2010, on a sponsorisé notre premier match féminin FranceIrlande, à Boulogne-sur-Mer. La fédé nous regardait alors avec de grands yeux. Moi, j’ai découvert des filles différentes de ce que je croyais. Ce sont des athlètes de haut niveau, des joueuses techniques et des teurs en audience cumulée, à l’international sur quinze jours. Et notre marque est visible trente secondes par minute. Soit l’équivalent de 675 362 spots . J a ma is nous n’aurions les moyens d’investir autant en publicité… À l’international, le tennis apporte une notoriété très importante à notre groupe, d’autant que ce sport est pratiqué en compétition toute l’année et sur tous les continents (la marque est aussi devenue sponsor titre de la Coupe Davis, de la Fed Cup et, entre autres, des tournois de Bercy, Rome, Shanghai ou Indian Wells). Nous lancer dans le foot ? Jamais ! On est tellement impliqués dans le tennis qu’on ne se pose pas la question. Nous n’avons d’ailleurs jamais été attirés par d’autres sports. » ! EUROPCAR, CE QUE DIT L’ÉTUDE : la notoriété spontanée de Renault comme partenaire du quinze de France a quadruplé pendant la Coupe du monde de rugby. CE QUE DIT LE SPONSOR : « Une autre étude, centrée sur le rugby, montre qu’on nous considère déjà comme le premier partenaire du rugby, alors qu’on est le plus jeune. C’est extrêmement encourageant. Je pense que notre partenariat est perçu comme assez naturel, parce que nous en avions déjà des locaux avec différents clubs. Ensuite, il y a une question de profondeur : on a associé notre réseau de distribution à des apports financiers, des prêts de véhicule, des achats de publicité dans les stades ou sur les maillots. On a mis en place des opérations commerciales avec des séries limitées Quinze de France et Ovalie, on a habillé nos collaborateurs aux couleurs du quinze de France et il y a eu ce film publicitaire avec nos trois ambassadeurs. On n’a pas dépensé plus que remontent. C’est comme la natation, à une époque, l’exposition était centrée sur Laure Manaudou. Aujourd’hui, ce sont les garçons qui sont les plus performants… Comme dans le tennis où nous avons quatre gars dans le top 20. De toute façon, la notoriété, la visibilité ne sont pas notre objectif ultime. Nous avons un dispositif global, différentes actions dans le tennis féminin que nous soutenons depuis vingt ans et nous nous servons aussi de ce partenariat pour faire des relations publiques et des actions fédératrices en interne. » Emmanuel SZENDROI, responsable des partenariats sportifs chez GDF SUEZ CE QUE DIT L’ÉTUDE : GDF SUEZ n’est cité qu’en huitième position des marques sponsors du tennis pour le grand public (3 %). Cette mémorisation spontanée reste désespérément stable (3 % en juin 2000 et 3 % en juin 2011). DU FOOT D’ABORD CE QUE DIT LE SPONSOR : « C’est dur de se prononcer, parce que je n’ai pas le détail de cette étude, mais ce constat ne m’étonne pas. Le foot est quand même un sport beaucoup plus populaire, et je pense aussi qu’il y a un amalgame avec les droits TV de la Ligue 1 sur lesquels Orange Sports s’est engagé. Cela dit, nous suivons, via des instituts, nos actions dans le sport en général, et on voit que ça a un impact plutôt très positif pour le foot et le rugby. Depuis un an, on active nos droits de sponsoring sur ces deux sports de façon numérique, via des communautés sur Internet (Le 12e homme et Ensemble avec le XV), et il y a un engagement plus fort de la com- Foncia était totalement associé à Michel. Nous avons fait une étude après le Vendée Globe. Un Français sur deux, contre un sur quatre avant la course, reconnaissait la marque. Depuis que nous sommes arrivés dans la voile, en 1999, jamais nous n’avons connu un tel pic de notoriété. Mais nous ne serons pas au départ du prochain Vendée (en novembre). On a voulu se tourner vers quelque chose de plus collectif et donc vers les courses en équipage. » Julien BENOIST, responsable du sponsoring chez Foncia JEUDI 15 MARS 2012 PAGE 9