Mise en page 1

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Mise en page 1
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CASEY
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Édouard Glissant
UN CHANT
PROTESTATAIRE
LE SAMEDI 2 DÉCEMBRE 2006, À 17H30
à la Médiathèque (rez-de-jardin)
Casey, rappeuse, Blanc-Mesniloise, en résidence au Forum Culturel
en 2006/2007, est l’invitée de la Médiathèque Edouard Glissant pour une
projection de son clip Dans nos histoires suivie d’une discussion avec le public.
Casey a débuté le rap à 13-14 ans en 1989, à un moment
où il est encore peu pratiqué en France. Après avoir fait partie du groupe Spécial Homicide elle a fondé le collectif
Anfalsh avec Prodige et B. James.
Sur la compilation L 432, en 1997, elle fait sa première
apparition discographique sur deux titres : La Parole est mienne et 3.30 pour un free-style. Son écriture précise et tranchante est déjà basée sur les principes qui la caractérisent (assonances, sonorités proches). Le ton est donné, elle ne fait pas
de la figuration, elle a des choses à dire : « Ma parole est
mise en péril - ou passe pour stérile - par ceux qui n'attendent
de moi qu'un profil servile » (La parole est mienne).
Pour elle, le rap est « encore le dernier endroit où les
exclus, les laissés-pour-compte et les sans voix peuvent à
peu près dire ce qu’ils vivent. » (entretien dans Ça Bouge,
No. 76 en octobre 2006). Elle évolue dans une logique
non-commerciale, participe à plusieurs mix-tapes avec des
groupes et des rappeurs comme La Contrebande, Faouzi
Tarkhani ou La Rumeur, comme elle engagés dans les luttes
contre les discriminations. Elle tient à rester intègre et
intransigeante et limite ses apparitions.
Ses textes, pleins de verve et de colère, contestataires et
protestataires, racontent et revendiquent l’identité noire
Un chant du CD Ennemi de l’ordre : Dans nos histoires
évoque la vie des colonisés et des immigrés, les mettant en
parallèle. Le clip qui l’accompagne sera diffusé le 2
décembre à 17h30 à la médiathèque et sera suivi d’une
discussion avec le public.
Dans nos histoires : Ennemi de l’ordre (2006)
Tu peux me croire
Y a pas d’espoir
Y a que la douleur à voir
Dans nos histoires
Tu peux me croire
Y a pas de victoire
Y a que la douleur à voir
Dans nos histoires
Aucune différence dans cette douce France entre mon passé,
mon présent et ma souffrance, être au fond du précipice ou
en surface, mais en tout cas sur place et haï à outrance. Mes
cicatrices sont pleines de stress, pleines de rengaines racistes
qui m’oppressent, de bleus, de kystes, de peines et de
chaînes épaisses pour les indigènes à l’origine de leur riches-
(Travail de nègre) et décrivent la violence sociale (Ennemi
de l’ordre , L’Exclu, Le Fusil dans l’étui). Elle renvoie sans
cesse la France à ses responsabilités et ses manquements.
Anti-racistes et anti-coloniales (Dans nos histoires), ses
chansons sont très engagées politiquement, autour du
même triptyque thématique que ses amis de La Rumeur :
la vie des cités, le fait d’être Noir en France aujourd’hui
(et plus généralement un de ces « damnés des colonies »
du chant Dans nos histoires) et le rap.
Son album, Tragédie d’une trajectoire est sorti en
novembre 2006. Le clip présenté à la Médiathèque est issu
du maxi CD Ennemi de l’ordre paru en 2006.
À ÉCOUTER :
• Ennemi de l’ordre, Musicast, 2006
• Tragédie d’une trajectoire, Doeen Damage, 2006
• Hostile au stylo, Doeen Damage, 2006
ELLE APPARAÎT ÉGALEMENT SUR :
• Faouzi Tarkhani, Guerrier pour la paix,1999
• Boo Graz, Hommage, 2 baz, 2000
• La Rumeur, L’Ombre sur la mesure, EMI, 2002
se. On nous agresse donc on agresse. Ils ont battu des
nègres, violé des négresses. Donc nos plaies sont grosses et
mon crâne endosse angoisse et moral en baisse dans mon
blockhaus. C’est le blocus sur nos vies en plus, on signale
nos pedigrees dans nos cursus. Comment veux-tu que ma
colère cesse quand le colon est cruel comme le SS ?
CMU et RMI dans mon roman. Gros nuages et orages dans
mon climat. Barbelés, paraboles au panorama. Des comas
et des ulcères à l’estomac. Des gosses sous trauma et qu’on
n’a pas promus. Et ces payes qu’on vient paumer au PMU.
Et l’économie où le chômeur est un ennemi. Et les fins de
mois à crever dans l’anonymat. Magasins fermés, pharmaciens armés, parents autant alarmés que désarmés. Des
regrets, des reproches et des remords. Et des taux d’antidépresseurs records. Des sorties de cure et puis ces coins obscurs où se procure la drogue dure pour une piqûre. C’est
sans recours ni issues de secours. Sans regards de compassion pour nos parcours.
UNE REVOLTE IDENTITAIRE
Musique populaire par excellence, le rap est né dans le
ghetto du Bronx, au milieu des années 70. Il devient rapidement l’expression d’une conscience politique identitaire.
Cri de révolte, il évoque ceux des Noirs des Etats-Unis, dont
les figures de proue (Martin Luther King, Malcom X, Angela
Davis…) ont inspiré de nombreux musiciens.
A l’instar de Billie Holiday, qui, en 1939, évoquait le lynchage des Noirs dans sa chanson Strange Fruit, le blues,
le jazz, la soul ou le funk dénoncent la ségrégation raciale
et l’injustice, illustrant ainsi les mouvements pour l'émancipation et les droits civiques, voire le Black Power.
À ÉCOUTER :
• Billie Holiday , Strange fruit in Le Blues de Billie Holiday,
Polygram, 1939
• Nina Simone, My baby just cares for me, Mercury, 1960
• Isaac Hayes, Bande originale du film “Shaft", Polygram,
1971.
• Fela, Black man’s cry, Yaba, 1975.
• Last Poets, Freedom express, Celluloïd, 1990.
Rien à foutre de vivre pour tenir les poutres et voir à ma
fenêtre malheur et mal-être, ne connaître que ces remparts
qui m’ont vu naître, m’ont vu grandir et puis me verront disparaître. Et c’est les nôtres qui sont au centre pour subir, la
peur ou la faim au ventre, fléchir à chaque fois devant
chefs et maîtres et réfléchir à tout ça le soir quand ils rentrent. On nous maltraite de 20h à 20h30. Nos vies font les
gros titres dans leurs chapitres. Les journalistes flippent et
leurs cœurs palpitent, s’inquiètent qu’on fasse sauter soutes
et cockpits. Y’a pas d’espoir dans mon périmètre. Ma cote
est nulle à leur applaudimètre. Tu peux me croire, faire
l’étonné, sourire avec ironie. C’est le point de vue des damnés des colonies.
Toujours le même malaise. Hardcore et balèze. Toujours les
mêmes crises qui t’épuisent. Toujours amer et le cœur sous
armure. Et chaque jour les mêmes angoisses qui perdurent.
Putain !
Casey
LA CONTESTATION EN HERITAGE
Casey, par la force de ses propos et de ses images, est également la digne héritière des chanteurs contestataires français. Ils sont eux aussi les porte-paroles virulents du peuple,
de la Révolution Française à nos jours.
Beaucoup de ces textes sont restés inédits, d’autres censurés après leur enregistrement, Le Déserteur de Boris Vian,
par exemple.
À ÉCOUTER :
• Boris Vian, Chante Vian, Polygram, 1956.
• Colette Magny, Melocoton, Sony, 1964.
• Dominique Grange/François Béranger, L’utopie toujours,
Edito, 1968.
• Léo Ferré, Récital public à Bobigny, Barclay, 1969.
• François Béranger, L’alternative, Futur Acoustic, 1975.
• Renaud, Marche à l’ombre, Polydor, 1980.
• Gérard Pierron, Gaston Couté chanté par Pierron, Epm,
2002..
• Serge Utgé-Royo, Contrechants de ma mémoire, Noir
Coquelicot, 2002.
• Jacques Douai, Chansons sociales, Ina, 2005.
• Ministère des Affaires Populaires, Debout là-d’dans !,
Pias, 2006.
La Médiathèque Edouard Glissant
1-5 place de la Libération - 93150 LE BLANC-MESNIL
Direction, administration : 01.48.14.22.06
[email protected]
Secteur Adultes : 01.48.14.22.19
[email protected]
Secteur Jeunesse : 01.48.14.22.34
[email protected]
Discothèque, Vidéothèque : 01.48.14.22.08
[email protected]
[email protected]
Heures d’ouverture au public
mardi et vendredi : 14h - 19h / mercredi et samedi : 10h - 18h
(pour le secteur Jeunesse, ouverture à 16h
les mardis et vendredis en période scolaire).
La Bibliothèque Jacques Prévert
Résidence des 4 tours - Boulevard Jacques Decour
01.48.79.16.52
[email protected]
mardi et vendredi : 16h - 18h30
mercredi : 10h - 12h30 / 14h - 18h
samedi : 10h - 12h30 / 14h - 17h
Le Bibliobus
détail des arrêts au : 01.48.14.22.34
Les horaires d’ouverture de la Médiathèque Edouard Glissant,
de la Bibliothèque Jacques Prévert et les arrêts du Bibliobus
sont modifiés pendant les vacances scolaires, certains ponts
et veilles de jours fériés (voir guides et fiche horaires)
Réalisé en octobre 2006
par Annie Ducrocq et Laurent des Mesnards
Division de la communication - Imprimerie municipale - L/FILION - 2006 - http://www.blancmesnil.fr
• George Clinton / Funkadelic, Hey man, smell my finger !,
Warner, 1993.
• Gil Scott-Heron, A new black poet, Bmg, 2001.
• Saul Williams, Saul Williams, Wichita, 2004.
• Ursus Minor / Tony Hymas, Zugzwang, Nocturne, 2005.
• Guru /Jazzmataz, Street scriptures, Studio, 2005.
• Abd Al Malik, Gibraltar, Atmosphériques, 2006.