Entrée en matières - Ville de Bourg-en

PORTRAIT
N° 230 Février 14
NOM : Blondel
PRÉNOM : Régis
NÉ LE : 5 juin 1957
à Bourg
PROFESSION :
professeur d'arts
plastiques à l'atelier
Peindre à Bourg,
intervenant dans les
écoles, à l'Adapei de
Treffort, à la Mission
générale d'insertion
(Pardé)
SOURCES
D'INSPIRATION : le bleu,
le voyage intérieur, les
boules en bois de tous
les pays du monde, les
écrivains Charles Juliet
et Christian Bobin.
© Serge Buathier
© Serge Buathier
NOM : Guy
PRÉNOM : Gérard
NÉ LE : 9 avril 1946 à Belley
PROFESSION : sculpteur et
professeur d'arts plastiques
à l'atelier Sculpt'à Bourg
SOURCES D'INSPIRATION :
les femmes, la nature,
les foules, Paris et ses
expositions d'art, la
photographie.
Entrée en matières
Deux personnalités. Deux styles. Mais, chacun à sa manière, le sculpteur
Gérard Guy et le peintre Régis Blondel ont ce désir de révéler l’artiste qui
sommeille en chacun de nous. Portraits croisés.
F
usains, pastels, chevalets,
toiles et modelages inachevés... un joyeux bazar règne
dans les locaux de l’ancienne école
Charles Jarrin qui accueillent les
ateliers Peindre à Bourg et Sculpt’à
Bourg. Depuis une trentaine d’années, des générations d’élèves se
frottent aux matières, aux couleurs,
aux techniques et approfondissent
leur passion pour l’art, sous la férule
de Gérard Guy et Régis Blondel. Les
deux professeurs d’arts plastiques
sont des piliers de l’expression artistique burgienne.
VOYAGE INTÉRIEUR
« L’association Peindre à Bourg est
née en 1984 » raconte son créateur,
Régis Blondel. « Il n’y avait rien à
Bourg à l’époque, les amateurs allaient en cours à Lyon ou Mâcon.
Aujourd’hui, nous avons 130 adultes
et 70 jeunes ». Régis Blondel a été
formé aux Beaux-Arts de Lyon.
« Cinq ans où j’ai désappris tout
ce que je savais. On en sort nettoyé,
sans certitudes, mais ça ouvre vers
tous les possibles. Cette formation
m’a apporté une écoute de chaque
élève sans a priori, dans le res-
pect de sa sensibilité... L’un de mes
thèmes préférés est le voyage intérieur. Je suis toujours ému de voir
la richesse et la complexité de mes
élèves, révélées par leur œuvre. Les
paysages de chacun varient plus que
les paysages extérieurs... ».
Une émotion partagée par Gérard
Guy qui a créé l’atelier Sculpt’à
Bourg en 1986. « Au fil des séances,
les élèves se découvrent, je vois leur
potentiel évoluer et leur sensibilité
s’affirmer » souligne-t-il. Cet ancien
professeur de mathématiques a suivi
des cours de dessin et de sculpture à
l’école régionale des Beaux-Arts de
Mâcon. « J’ai enseigné pendant une
dizaine d’années au collège Amiot.
En 1984, j’ai rencontré Leck Naccarat, un sculpteur thaïlandais. Après
l’académisme des Beaux-Arts, sa
sensibilité asiatique m’a fortement
influencé » confie-t-il.
DOMPTER LA MATIÈRE
Ses maîtres sont : Michel-Ange, un
coup de foudre qui l’a orienté vers la
pierre ; Rodin, « un autre sensuel »
ou encore l’italien Giuseppe Penone
dont les arbres l’ont récemment bouleversé.
« La sculpture, c’est l’art de dompter
la matière, la terre, le plâtre, le fil de
fer, le polystyrène, la pierre, le bois.
À 60 ans, je découvre un nouveau
matériau, le bronze. La vie est trop
courte, il faut mettre les bouchées
doubles » s’enthousiasme Gérard
Guy.
À travers son œuvre, Régis Blondel
est, quant à lui, en quête de profondeur. Sa couleur, c’est le bleu.
« Celle qui a le moins de poids, l’œil
passe à travers, elle emmène vers
un ailleurs et des questions d’ordre
universel ». Une sensibilité qui le
rapproche de Cézanne, Morandi,
Bram Van Velde mais aussi d’illustres inconnus totalement coupés
des normes esthétiques convenues.
« L’art brut me fascine, toute œuvre
révèle les mystères de la vie », confie
Régis Blondel, qui participe notamment à l’événement Art Bis, en lien
avec Résonance Contemporaine. Il
travaille également avec 190 écoliers de Louis Parant sur une fresque
et prépare l’exposition des 30 ans de
l’atelier Peindre à Bourg en juin, autour de l’œuvre de Klimt.
Christelle Moiraud
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