Le Mensuel/octobre 2011 Le Mensuel

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Le Mensuel
Mensuel/octobre 2011
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châteaubourG
comment s'aFFiRmeR
entRe Rennes et vitRé ?
Route nationale, voie ferrée, Vilaine : Châteaubourg est placée idéalement près
des axes de circulation entre Vitré et Rennes. Un atout économique indéniable.
Mais vivre entre deux pôles urbains de couleur politique différente s'avère
parfois inconfortable.
l
a gare n'est qu'une banale maison blanche, construite le long
de la voie ferrée qui traverse
châteaubourg. D'un côté du
quai, le panneau bleu marine de la SNcF
indique Vitré/Laval. De l'autre, rennes.
En fin d'après-midi, un train déverse
toutes les demi-heures les castelbourgeois qui regagnent leur domicile, après
une journée passée à rennes ou Vitré.
Les lycéens montent dans la voiture de
papa ou maman. Les travailleurs enfourchent leur deux-roues déposé le matin
dans le parc à vélos ou retrouvent leur
automobile garée à proximité.
Critère de choix
châteaubourg se situe sur un axe de
circulation fort. rennes se trouve à une
vingtaine de kilomètres à l'ouest, Vitré
à une quinzaine de kilomètres à l'est.
La porte d'entrée de la bretagne est
toute proche. Le train et la quatre voies
qui passent à proximité constituent
des échappatoires rapides. La Vilaine,
qui traverse le centre-ville, en fournit un autre, plus lent. Voilà ce qui a
contribué au développement de la
ville. Et voilà pourquoi de nombreuses
entreprises ont choisi de s'implanter
à châteaubourg.
Sulky-burel est une PME familiale de
fabrication de matériel agricole, enracinée dans le canton depuis sa création en 1936. Aujourd'hui, elle compte
175 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 32 millions d'euros. En 1945,
le grand-père fondateur, Fabien burel,
avait choisi de s'installer à l'entrée de
la commune. « Nous étions basés à
Domagné depuis 1936. La présence
d'importantes routes à proximité avait
été un critère clé dans l’installation à
châteaubourg », rappelle aujourd'hui
Jacques burel, tout récent ex-président de Sulky (lire p.42). Aujourd'hui,
son ancien siège est vide (lire p.59).
La chaîne de production a déménagé
à quelques centaines de mètres, au
cœur de la zone de la Gaultière. Dans
Le retour de La déviation nord
Le projet de déviation nord va-t-il à nouveau susciter des
incartades ? La maire de châteaubourg a pris son stylo, avant l'été,
pour demander au président du Département de relancer ce débat.
La municipalité entend construire une nouvelle artère pour
désengorger et sécuriser la rue de Paris, voie traversante du centreville. En 2009, ce projet était tombé dans l'oubli après que le projet
de gigantesque plate-forme logistique de châteaubourg a capoté.
La déviation devait en effet rejoindre cette potentielle zone de
transit des marchandises.
Les opposants s'étaient mobilisés vent debout contre le
projet de nouvelle route qui risquait d'empiéter sur une zone
environnementale, la forêt de corbières. Eric Fresnay, leader
de l'association d'opposants, récent candidat écologiste aux
cantonales, rappelle qu'en 2009, le président du conseil général
lui avait garanti par courrier que « la déviation n’a plus lieu d'être
puisque la plate-forme est abandonnée ». reste à savoir si le
Département a changé d'avis.
ses nouveaux locaux sentant encore la
peinture fraîche, Jacques burel, cheveux gris coupés courts et chemise
blanche bien ajustée, peut contempler
le parc d'activités alentour. De l'autre
côté de la route, il aperçoit l'usine Sojasun (113 salariés fin 2010) et sa nouvelle
éolienne, qui produit une partie de sa
propre électricité. Avec les abattoirs
Tendriade (600 salariés) et Les Vergers
de châteaubourg (160 salariés), ces
entreprises fournissent le gros bataillon
des employeurs de la commune. Au
total, châteaubourg compte plus de
4 000 emplois pour 5 900 habitants !
1 600 sont liés à l'industrie, soit près de
40% du total*.
cette force économique permet de
maintenir la population dans la commune. La part des castelbourgeois travaillant sur place atteint 31%. Un chiffre
bien supérieur à la plupart des villes
de la périphérie rennaise (entre 15 et
20% en moyenne). cela, couplé à un
tissu associatif dense, permet d'éviter le
syndrome ville-dortoir. châteaubourg
compte aujourd'hui deux collèges (un
public et un privé), quatre écoles, une
salle de spectacle –La clé des champs–
et un cinéma –L'Etoile.
Par Xavier Thierry
[email protected]
Photos Romain Joly
châteaubourg est située à
une quinzaine de kilomètres
de Vitré, et à une vingtaine de
kilomètres de rennes.
châteaubourg
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Châteaubourg
agglomération
Attraction et répulsion
La « plus-value géographique » joue
cependant des tours à châteaubourg.
Les médisants affirment que la commune est coincée entre rennes et
Vitré. La question se pose sans cesse :
vers quel « grand frère » se tourner ?
Pour Jacques burel, qui aime participer aux débats agitant la commune,
cet « entre-deux » reste un avantage :
« c'est un moyen de se faire courtiser
par l'une et l'autre. » châteaubourg
adhère à Vitré communauté. Elle entretient avec celle-ci un rapport d'attraction et de répulsion. Vitré a bénéficié de
l'entrée de châteaubourg dans l'intercommunalité, dont elle constitue
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5 866 habitants
28,6 km²
Taux de chômage : 4,8%
Parmi les acitfs : agriculteurs
1,5%, artisans, commerçants,
chefs d'entreprise 4,1%, cadres et
professions intellectuelles 9,4%,
professions intermédiaires 17,3%,
ouvriers 17,1%.
Source : Insee 2008
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dossier spéciaL châteaubourg
Les médisants
affirment que
châteaubourg est
« coincée » entre
rennes et Vitré.
la ville-centre, pour dépasser le
seuil des 50 000 habitants nécessaire
à l’obtention du statut d'agglomération. Aujourd'hui, châteaubourg est la
deuxième contributrice de Vitré communauté pour la taxe professionnelle.
Au rayon couleur politique, cependant,
la commune penche davantage côté
rennes Métropole. Lors des sénatoriales de 2008, sa maire, Virginie Klès, a
été élue sur la liste de l'ancien premier
magistrat socialiste de rennes,
Edmond Hervé. A
tribord, certains
voient en l'élue
castelbourgeoise
« le bras armé »
de la gauche rennais e, qui s o u haiterait s'ancrer
d a ns u n e te r r e
majoritairement de droite. De quoi alimenter les tensions.
Le paroxysme de la rivalité a été atteint
lors du déménagement de Thalès
microelectronics. L'entreprise de fabrication de pièces électroniques pour l'aérospatial et la défense employait 500 personnes sur le territoire de châteaubourg.
En 2009, son départ vers Etrelles a suscité
une vive polémique. Les élus castelbourgeois avaient accusé Pierre Méhaignerie
d'avoir œuvré en coulisse au déménagement de la « fierté » économique locale.
Aujourd'hui, la page est tournée. Mais
personne n'a oublié.
châteaubouRg
compte pLus de
4 000 empLois pouR
5 900 habitants.
*chiffres Insee 2008
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saint-melaine, broons, châteaubourG
bientôt
une fusion totale ?
Châteaubourg fonctionne sous le régime des
communes associées avec Saint-Melaine et Broonssur-Vilaine. Une particularité locale qui pourrait
disparaître. La loi autorise désormais le conseil
municipal à voter la fusion au nom des habitants.
s
i vous habitez broons-sur-Vilaine ou Saint-Melaine,
vous pouvez toujours voter pour élire votre maire, il
ne s'installera pas à la tête du conseil municipal. ces
communes ont la particularité de fonctionner sous le régime
de la fusion-association avec châteaubourg depuis 1973. En
clair : des listes différentes s'y présentent lors des élections
municipales, dont ressortent des maires délégués. Ils ont
toutefois peu d'influence. Seul le conseil municipal prend
les décisions pour châteaubourg et ses deux voisines. cette
situation complique les démarches administratives locales et
brouille les cartes : « Les habitants de broons et Saint-Melaine ne
votent même pas pour leur maire ! », déplore Virginie Klès, édile
de châteaubourg.
Débat relancé
Les habitants des deux communes associées avaient été
consultés en 2003. A quelques voix près, ils s'étaient exprimés
contre la fusion. Une récente loi pourrait relancer le débat. Elle
permet de faire voter par le conseil municipal, et non plus par
référendum, la fusion des trois clochers. Virginie Klès souhaite
s'engouffrer dans la brèche, sans répéter les « erreurs » commises
lors du référendum : « Le conseil municipal n'avait pas voulu
prendre position. Je pense que c'est notre rôle de communiquer
sur les avantages et les inconvénients » d’un tel rapprochement.
La question sera à l'ordre du jour de l’assemblée municipale dans
les prochains mois.
proJet de centre commercial
Quand sulky
pousse le charriot
L'usine de fabrication de semoirs Sulky-Burel, installée
à l'entrée de Châteaubourg, a déménagé de quelques
centaines de mètres. Dans ses anciens locaux, aujourd'hui
vides, la famille Burel souhaite installer un nouveau centre
commercial. Un projet qui inquiète la concurrence.
l
'emplacement optimal. A la
sortie de la quatre voies, l'usine
Sulky-burel, propriété de la
PME familiale du même nom,
marque l'entrée de la commune de châteaubourg. Sa tôle ondulée a abrité la
fabrication de milliers de machines agricoles destinées à la fertilisation et à l’ensemencement des sols depuis 1945. Le
bâtiment est aujourd'hui inoccupé. La
famille burel, enracinée dans le canton
de châteaubourg depuis la création de
l'entreprise, en 1936, a installé son nouveau siège de 20 000 m² dans le parc
d'activités de la Gaultière, toujours sur
le territoire de la commune.
Aujourd'hui, ce bâtiment vide reste propriété des burel. La holding familiale doit
également payer son nouveau siège.
Jacques burel raisonne en bon gestionnaire : « on veut garder nos anciens
locaux pour les louer, afin de payer notre
nouveau siège. » F. burel SA a donc mandaté un cabinet de conseil en immobilier
d'entreprise basé à rennes, Db Expansion. Une étude de marché a donné son
feu vert à une zone de consommation.
Elle conclut qu'une forte évasion commerciale s'opère vers rennes et Vitré.
Par ailleurs, la densité commerciale de
la zone de chalandise étudiée, allant
d'Etrelles à cesson-Sévigné, est inférieure à la moyenne nationale.
Une esquisse de projet a été présentée à
la population lors d'une réunion publique,
en juillet. Les castelbourgeois ont découvert sur plan un supermarché qui s'installerait sur 2 500 m² et des cellules commerciales qui occuperaient 3 300 m².
officiellement, le projet demeure au
stade des discussions. Dans un communiqué, la famille burel avance déjà une
date d'ouverture : « Horizon 2013. »
Bataille d'études
Seulement voilà : tout le monde ne l'entend pas de cette oreille. Sur la route
de Vitré, à la sortie du centre-ville,
Guillaume Jaunait, PDG du Super U,
fait grise mine. Il ne s'oppose pas à
l'implantation d'un commerce dans les
anciens locaux de l'usine Sulky-burel.
Il comprend également que la famille
souhaite amortir l'investissement pour
son nouveau siège. Mais il ne veut
pas d'un supermarché concurrent de
l'autre côté de la ville. Autrement dit :
oui à un hard discount ou à un drive.
Non à un supermarché qui affaiblirait
son Super U. Le commerçant conteste
avec véhémence l'étude des promoteurs : « Le périmètre de chalandise,
entre Etrelles et cesson-Sévigné, est
abracadabrantesque. comment imaginer que les cessonnais viendront faire
leurs courses à châteaubourg ? »
Guillaume Jaunait a commandé
une autre étude, dont il brandit la conclusion comme une
menace : son chiffre d'affaires
(cA) baisserait de 27% et il devrait
licencier quinze à vingt de ses 70 salariés si un projet identique au sien s'implantait de l'autre côté de la ville. Un
hard discount aurait moins d'impact :
son cA chuterait de 10 à 15% les pre-
miers mois, puis de 7 à 8%.
Les petits commerces attenants au
Super U craignent également pour leur
existence, même si les promoteurs leur
ont assuré qu'ils ne créeraient pas de
boutique concurrente. La zone commerciale connaît déjà quelques difficultés : un bazar et une enseigne d'électroménager ont déserté les lieux, laissant
plusieurs centaines de mètres carrés
inoccupés. En centre-ville, les inquiétudes grandissent également pour le
supermarché de proximité Huit à huit,
même si d'autres petits commerçants
affirment être séduits par le projet.
La maire, Virginie Klès, entend rester
prudente face à ce dossier. Interrogée,
La famille burel doit payer son
nouveau siège. Elle entend donc
rentabiliser ses locaux vides
situés à l'entrée de la ville.
Le patRon du supeR u ne veut pas
d'un supeRmaRché concuRRent
elle espère « une concurrence raisonnée qui se déroule dans la concertation
pour qu'aucun commerce ne coule ».
Avant de prendre ses distances : « c'est
un projet privé, sur lequel le conseil
municipal donnera un avis. »
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dossier spéciaL châteaubourg
VirGinie klès, maire
« nous n'avons pas
négocié dans les couloirs
avant mon élection »
Elue maire une première fois en 2001, Virginie Klès n'a
pas rencontré d'adversaire en 2008 pour lui disputer
sa réélection. Femme de gauche dans un territoire de
droite, l'édile refuse l'étiquette socialiste, même
si elle siège dans les rangs du PS au Sénat.
« châteaubourg ne rejoindra
jamais rennes Métropole à
cause de tensions entre élus.
Œuvrer au développement
d'un territoire se réalise sur
la durée. Les élus, eux, sont
sur un siège éjectable. »
v. kLès
Vétérinaire, Virginie Klès est
originaire de Soissons, dans
l'Aisne. Elle est arrivée en
politique via le milieu associatif
communal, dans lequel elle
a œuvré dans les années 90.
Elle a remporté les élections
municipales en 2001. En 2008,
elle a été réélue sans adversaire :
toutes les anciennes oppositions
se sont rassemblées derrière elle.
quelques mois plus tard, elle
a fait son entrée au Sénat sous
les couleurs socialistes, au côté
d'Edmond Hervé.
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Le Mensuel : Il n'existe qu'une seule
liste au conseil municipal de Châteaubourg. Comment faites-vous vivre la
démocratie sans opposition ?
Virginie Klès : Il faut rappeler que châteaubourg fonctionne sur le principe
des communes associées avec broonssur-Vilaine et Saint-Melaine. Les habitants de ces dernières élisent leurs
représentants, même s'ils siègent tous
dans un seul conseil municipal. A châteaubourg et broons, une seule liste
s'était présentée aux élections en 2008,
c'est vrai. A Saint-Melaine, il en existait une autre, qui n'a pas obtenu d'élu,
même si elle se rapprochait de la nôtre
sur de nombreux points.
Rassembler des personnalités de sensibilités politiques diverses (droite, centristes, écologistes, gauche) en négociant dans les couloirs avant l'élection,
c'est « jouer » la démocratie ?
Nous n'avons pas négocié dans les couloirs. ce n'était pas un arrangement
entre amis. Nous nous sommes mis
d'accord sur un projet que nous avons
publié. Au sein du conseil municipal,
nous sommes en permanence obligés
de prendre en compte des avis différents du mien, car nous ne sommes pas
d'accord sur tout. La démocratie, c'est
le débat à un moment ou à un autre, y
compris avant le projet.
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La liste que vous avez menée aux
municipales de 2008 était qualifiée
d’« arc-en-ciel ». Quelques mois plus
tard, vous avez été élue au Sénat sur la
liste d’Edmond Hervé. Vous êtes sans
étiquette politique à Châteaubourg et
socialiste au sénat ?
A châteaubourg, j'ai toujours clairement affirmé ma sensibilité de gauche.
Je ne suis pas encartée pour autant. Au
Sénat, c'est un niveau de réflexion différent. Je n'y siège pas avec une ambition politique. En conséquence, je n'utilise pas mon mandat au service d'un
parti, mais plutôt pour la commune.
Je connais les conséquences d'un vote
vous toutes ses propositions. Il ne faut
pas confondre cumul et accumulation.
S'il n'y a plus d'élus des petites communes au Sénat, on risque de voter des
bêtises. Pourquoi ne pas s'appuyer sur
les indemnités, et faire en sorte que les
mandats ne dépassent pas 8 000 € ?
cela éviterait que certains élus reversent leur surplus, comme le fait Pierre
Méhaignerie à Vitré. Personnellement,
je préfère garder le Sénat et la mairie de
châteaubourg.
Quels sont les rapports de Châteaubourg avec Vitré Communauté ?
On dit que vos relations avec Pierre
Méhaigneire sont tendues depuis le
« je suis dans La dYnamique
pouR RepaRtiR en 2014 »
national au niveau local.
Si la gauche gagne la présidentielle
en 2012, en tant que sénatrice, vous
serez peut-être amenée à voter un
texte pour limiter le cumul des mandats de parlementaire et d'élu local.
Que choisirez-vous : Châteaubourg
ou le Sénat ?
ce n'est pas parce que je suis apparentée à un parti que je vote au garde-à-
déménagement de Thalès, de Châteaubourg vers Etrelles, en 2009. Vous
l'avez alors accusé d'agir en coulisse...
(Long moment de réflexion) Elles ne se
sont pas tendues depuis le déménagement de Thalès, mais depuis le jour où je
me suis affichée avec Edmond Hervé aux
sénatoriales. Avant, Pierre Méhaignerie
me considérait comme un caillou dans
sa chaussure, mais sans plus de danger. Il
savait que j'étais de centre-gauche, mais
cela ne le dérangeait pas. Il était toujours loyal envers moi. Quand je me suis
exprimée sur des projets nationaux, cela
l'a gêné. Il a trouvé en moi une source de
contradiction.
Si les relations avec Vitré Communauté s'envenimaient, Châteaubourg pourrait-elle rejoindre Rennes
Métropole ?
châteaubourg ne rejoindra jamais
rennes Métropole à cause de tensions entre élus. Œuvrer au développement d'un territoire se réalise sur la
durée. Les élus, eux, sont sur un siège
éjectable. J'ai su passer à autre chose,
depuis l'épisode du déménagement
de Thalès.
Maryvonne Rebours, candidate PS
que vous avez soutenue aux cantonales, n'a pas passé le premier tour.
Europe écologie est arrivé en tête à
Châteaubourg. N'est-ce pas le signe
d'un désaveu ?
De multiples raisons expliquent ce
résultat. Nous n'avons pas fait une
bonne campagne. Maryvonne rebours
est peu connue dans les petites communes, elle a eu du mal à se mettre en
avant et s'est lancée très tard. L'équipe,
quant à elle, n'a pas été très offensive.
Vous aviez dit que le développement durable serait la priorité de
votre mandat. N'est-ce pas contradictoire, alors que vous militez pour
la construction d’une nouvelle déviation routière qui passerait par le nord
de la commune ?
Le développement durable, ce n'est
pas seulement l'écologie. c'est aussi
mettre en avant l'humain, le développement économique, apporter le
calme aux habitants, faciliter le déplacement à vélo. Une déviation nord
améliorerait ces différents points.
Châteaubourg gagne des habitants.
Il va falloir vous équiper davantage
dans les prochaines années...
Nos équipements explosent. Nous
allons faire acte de candidature pour
ouvrir un lycée. Nous réfléchissons à
un troisième groupe scolaire public. La
salle de sport devra certainement être
refaite d'ici cinq à dix ans. Nous récupérons des locaux ici et là en prévision.
Il est possible d'aller plus vite en augmentant les impôts, mais je ne suis pas
sûre que cela soit supportable.
Vous représenterez-vous en 2014 ?
Les élections se dérouleront dans trois
ans. Si les prochaines municipales
avaient lieu en 2012, je dirais oui. Mais
d'ici à 2014, je ne sais pas ce qui peut
arriver. En tout cas, aujourd'hui, je suis
dans la dynamique pour repartir.
quel scénario
politique en 2014 ?
l
a question brûle de nombreuses lèvres : qui se
présentera lors des prochaines municipales, en
2014 ? Lors du scrutin de 2008, Virginie Klès avait
rassemblé tous les groupes d'opposition de son
premier mandat de maire : socialistes et élus de centredroit s'étaient rangés derrière elle. Elle se disait à la
tête d'une liste « arc-en-ciel ». Quelques mois plus tard,
elle s'affichait pourtant à côté du socialiste Edmond
Hervé lors des sénatoriales. Un coming out qui n'a pas
plu à tous les conseillers municipaux.
Les dernières élections cantonales ont permis à
chacun de se dévoiler. Les écologistes, emmenés par
le castelbourgeois Eric Fresnay, issu d'une association
d'opposants au projet de déviation nord, ont, à
la surprise générale, terminé en tête du scrutin à
châteaubourg. Les conditions sont réunies pour qu'ils
présentent une liste en 2014. Eric Fresnay n'entend
pourtant pas la mener. bernard renou, candidat de
centre-droit, a accroché de son côté la deuxième place
dans la commune. Le premier adjoint de Virginie Klès,
rémi Lemoine, a ouvertement soutenu l'adversaire de
la candidate du maire, Maryvonne rebours. La droite
ne surprendrait donc personne si elle faisait cavalier
seul. Difficile de croire que le scénario de 2008 se
reproduise en 2014.
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