SEMANA GRANDE
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Semana 558 volet 10/12/07 10:24 Page 1 (Film Noirfilm) PRIX : 1,50 € - N° 558 Notre ami Jean-Pierre Fabaron, grand historien de la tauromachie française, nous fait le plaisir de nous écrire quelques précisions sur la corridas avec mise à mort pendant la guerre : “À la suite de votre article “1945-1946 : la reprise” dans Semana Grande du 26 novembre, je vous signale que pendant la dernière guerre, la mise à mort a été pratiquée dans les arènes du Sud-Ouest. Il y eut à Bordeaux pendant l’occu- pation allemande 10 courses hispano-portugaises avec mise à mort autorisées (trois en 1942, six en 1943 et une en 1944). Dans ces courses, le picador était remplacé par un rejoneador (pour la plus grande joie de Don Severo). Les toros camarguais furent tués par José Piles (père de Roberto) pour Madame Calais et les Bernal, Pulido, Paradas, Lagartito, Muñoz, Vicente Jorda ou Cano ; même spectacle à Mont-de-Marsan LUNDI 10 DÉCEMBRE 2007 en juillet 1943 et à Dax, le 15 août 1943. Soit 14 spectacles taurins avec mise à mort en comptant les deux novilladas organisées pour les Allemands à Bayonne les 17 et 18 mai 1941 avec du bétail espagnol. Par contre, pendant la même période, le Sud-Est ne donna que des courses libres ou des capeas. Ce qui était autorisé dans le Sud-Ouest ne l’était-il pas dans le Sud-Est ? Bizarre !” ÉCHOS DU CALLEJÓN OFFRE SEULEMENT VALABLE POUR LA FRANCE MÉTROPOLITAINE Chaque lecteur offrant ce cadeau verra son abonnement augmenté de six numéros, passant de 52 à 58 numéros. Code Postal ........................................................................................................... Ville .................................................................................................................................... qui sera averti par lettre de votre intention, et joint un chèque de 60 € à l'ordre de Semana Grande. offre un abonnement d'un an (52 numéros) à Semana Grande à : M. ..........................................................................................................................Adresse : .............................................................................................................................. Code Postal ...........................................................................................................Ville ..................................................................................................................................... NOM : ..................................................................................................................Adresse : .............................................................................................................................. UNE IDÉE POUR NOËL : OFFREZ UN ABONNEMENT À SEMANA GRANDE PRÉCISION SUR LES CORRIDAS DE LA GUERRE . La Mexico fermée puis rouverte . Nouveaux toreros pour Picamills Les arènes de Mexico ont été fermées le 7 décembre par les autorités de la capitale mexicaine, l’empresa n’ayant pas respecté la parité règlementaire entre toreros mexicains et toreros étrangers lors de la corrida du 2 décembre. Les arènes ont été rouvertes le lendemain, l’empresa ayant fait appel, et la corrida du 9 décembre a pu avoir lieu normalement. Antonio Picamills dirigera désormais les carrières du matador Juan Ávila et du novillero Ismael Cuevas. . Mort de Marino Gómez Escobar Président de l’association des abonnés de arènes de Madrid Abovent, Marino Gómez Escobar est décédé le 4 décembre, foudroyé par un infarctus. Il avait 66 ans. C’était un homme sympathique et dynamique. . Istres, dates et ganaderias Les arènes d’Istres ont déjà fixé leurs dates et les ganaderias pour la temporada 2008. La feria aura lieu du 20 au 22 juin. Le 20 juin, en nocturne, corrida portugaise avec des toros de Fano. Le 21 juin, le matin, novillada non piquée de Colombeau. L’après-midi, corrida de Cruz Madruga. Le 22 juin, à 11 heures, novillada piquée de Hoyo de la Gitana. L’après-midi, corrida d’Escolar Gil. Le dimanche 3 août, novillada des fêtes avec du bétail de Piedras Rojas (Patrick Laugier). En octobre, festival taurin. . Dates de Saint-Martin-de-Crau La feria de Saint-Martin-de-Crau est prévue le 12 et le 13 avril 2008 dans les nouvelles arènes, en cours de construction. . Dates de Séville Après la corrida du dimanche de Pâques, qui aura lieu le 23 mars, la feria de Séville se déroulera du 30 mars au 13 avril, les “farolillos” étant fixés du 7 au 13 avril. Victorino Martín devrait faire combattre ses toros le jeudi 3 avril. SEMANA GRANDE N° 558 - LUNDI 10 DÉCEMBRE 2007 www.semana-grande.com Édité par la Société Semana Grande au capital de 304,90 €. Directeur et rédacteur : Marc LAVIE • AVIS AUX ORGANISATEURS : aucune personne ne peut se réclamer du journal sans l’accord explicite et préalable du directeur de la publication. Impression : S.A.I. (Biarritz) Abonnements-publicité-rédaction : B.P. 519 - 64010 PAU (France) Courrier électronique de la rédaction : [email protected] Fax de la rédaction : 05.59.14.94.30 N° Commissions Paritaire : 0607K77667 Aucun service d’abonnement n’est pris par téléphone . Autres transferts Le matador Antón Cortés a rompu avec José Félix González, qui dirigeait sa carrière cette année. Le ganadero Francisco Medina, qui créa la ganadería d’El Ventorrillo, devient apoderado pour le jeune novillero madrilène Pablo Lechuga. Le novillero de la Mancha Fernando Tendero sera dirigé par Francisco Romero Leal. . Pepe Luis Segura se repose Après avoir dirigé Jesulín de Ubrique jusqu’à la fin de sa carrière, Pepe Luis Segura prend une année sabbatique et, malgré les nombreuses propositions qu’il a reçues, il ne devrait pas diriger de toreros en 2008. . Colmenar en concours Les arènes de Colmenar Viejo sont l’objet cet hiver d’un appel d’offres pour leur direction. . Soutien au comité de la feria d’Arles On attend le 18 décembre pour connaître le délibéré du procès du président du comité de la feria d’Arles, Serge Louis, poursuivi après la mort d’un spectateur lors d’une “bandido” durant la feria arlésienne de 2005. Lors du procès en appel soutenu le 17 octobre dernier devant le Tribunal correctionnel de Tarascon, l’avocat général avait requis non lieu et relaxe. De nombreuses personnalités, élus et aficionados, étaient venues entourer Serge Louis à l’appel de son comité de soutien. . Les “repentirs” de Renaud N’hésitant pas à arborer aujourd’hui des tee-shirts pour la libération de Betancourt après avoir revêtu ceux à l’effigie de Guevara, Renaud, aux idées affichées de gauche mais au fisc en exil, n’en est pas à une reconversion près. Le 5 décembre, dans l’émission de Ruquier, le chanteur désintoxiqué a déclaré qu’il était “pour l’interdiction aux mineurs des antidépresseurs, des cigarettes et de cette barbarie qu’est la corrida”. www.semana-grande.com Le nerf de la guerre . Une proposition des députés communistes Trois députés communistes de la région parisienne ont déposé une proposition de loi à l’assemblée nationale visant à “interdire l’accès aux arènes ou tout autre lieu où est organisée une course de taureaux comportant la mise à mort d’au moins un animal aux mineurs de quinze ans. Est puni des peines prévues au présent article, le fait, pour le gestionnaire du lieu où se déroule la course de taureaux et pour son organisateur, d’enfreindre cette interdiction.” Parmi les trois députés de cet ingénieux projet visant à redresser la hauteur morale de la jeunesse, figure JeanPierre Brard, député communiste de Seine Saint-Denis. Comme le suggère avec justesse André Viard dans Terres Taurines”, “n’a-t-il donc pas assez à faire avec la jeunesse de ses quartiers qu’il veuille aussi éduquer la nôtre ?”. . Un vol direct pour Séville Une nouvelle qui intéressera nombre d’aficionados du SudEst : la compagnie Eurociel propose un vol direct NîmesSéville. Renseignements au 04.67.65.01.01 ou sur leur site : www.eurociel.net LA FERIA DE QUITO •TROPHÉE “JESÚS DEL GRAN PODER” POUR DIEGO RIVAS . Loto du club taurin Marc Serrano •DEUX OREILLES ET TROIS AVIS POUR CASTELLA Le loto annuel du club taurin Marc Serrano aura lieu le dimanche 16 décembre à 15 h au-dessus de la grande Bourse (4 bis boulevard des arènes à Nîmes). •BEAUX ADIEUX DE RINCÓN . Le site actualisé Après quelques problèmes en ligne, notre site internet est à nouveau actualisé et remis à neuf. Vous trouverez le sommaire de chaque numéro de Semana Grande à l’adresse habituelle : www.semana-grande.com BULLETIN D’ABONNEMENT 60 € POUR 52 NUMÉROS ÉTRANGER 80 € MEXICO OREILLES POUR RUI FERNANDES ET LEOPOLDO CASASOLA ELVAS JESULÍN BLESSÉ Je désire souscrire un abonnement de 12 mois à Semana Grande NOM ................................................................................................................................... Prénom ........................................................................................................ Adresse........................................................................................................................................................................................................................................................ Code Postal......................................................... Ville ............................................................................................................................................................................ ■ En règlement, ci-joint un chèque de 60 € à l’ordre de Semana Grande BP 519 - 64010 PAU CEDEX À ........................................................... Le.................................... Signature 558 L’UVTF À BAYONNE . Les premières ébauches des ferias de 2008, le déficit important annoncé par les arènes de Bayonne pour l’année écoulée, ou encore les déclarations des divers responsables de la feria de Mont-de-Marsan alimentent les tertulias de l’hiver taurin français. Ici et là, on accuse les toreros vedettes d’avoir trop d’exigences et de demander trop d’argent. Mais est-ce vraiment la raison de la crise ? . À Bayonne, on dit que Castella a été le torero le mieux payé de la temporada. Mais il a assuré aussi les deux seuls “pleins” de l’année, hormis la corrida à cheval, qui constitue un spectacle différent destiné à un public également différent. Le gros problème de Bayonne est de ne pas avoir de feria. Sur cinq jours suivis, avec un quasi plein assuré par les abonnements, une feria gagne avec un ou deux cartels pauvres ce qu’elle peine à équilibrer avec les vedettes. Un mauvais choix de date, une ou deux corridas de trop et quelques erreurs de communication auront fait basculer les comptes bayonnais dans le rouge. Mais là comme ailleurs, ce n’est pas en se dispensant des vedettes qu’on va faire revenir le public. Comme le disait le père Dangou à notre photographe Bernard, encore enfant, avec Ordóñez, Camino et Viti, “j’ai un cartel qui me coûte cher mais je suis tranquille pour la taquilla... Mais dimanche prochain, avec Tinín et El Pireo, alors là mon petit, je me fais vraiment du souci !” . Sont-ils vraiment les plus chers ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’un des toreros les moins chers de la temporada 2007 a été José Tomás. Il a pourtant été le mieux payé, le plus exigeant, le pire de capricieux... mais son seul nom a suffit à afficher le “no hay billetes” à chacun de ses passages. S’il a fait fortune sans combler d’or ceux qui l’engageaient, il ne leur aura pas fait perdre d’argent. Surtout aussi mal accompagné qu’il était dans la plupart des cartels... . Ceux qu’on ne voit jamais. Qu’on le croit solide ou éphémère, fragile ou inconstant, Talavante a été le principal triomphateur à Madrid et à Séville en début de saison. Je ne me suis pas gêné pour écrire dans ces colonnes les réserves que je faisais à son égard. Mais sauf à Nîmes, où Casas est l’un des derniers à programmer ce qui lui plaît, on ne l’aura pas vu en France. Attendons son déclin... On me dit que Cayetano est un torero glamour, un produit de marque, rien de profond... Peut-être. Je ne souhaite pas le voir dix fois. Mais une, ce serait trop demander ? Au moins une fois en France, ne serait-ce que pour se faire une certaine idée ? J’arrête là la liste, on va croire que je postule à quelque chose en cette période de diverses campagnes... . Le nerf de la guerre. Dans les coulisses, cela demeure le cachet des vedettes. Castella maintient ses prétentions de 2007 et on sait déjà que ça coince sérieusement pour son engagement lors de la prochaine feria de Pâques à Arles, dont il a été pourtant le triomphateur numérique au printemps dernier. À moins d’un retournement spectaculaire de dernière minute, Castella ne devrait pas faire le paseo sur les bords du Rhône en mars prochain. Il faut préciser également que si Sébastien était l’attraction majeure du début de saison 2007, d’autres noms rivalisent aujourd’hui auprès du grand public, parmi lesquels son principal rival français, Juan Bautista, qui a gravi tout un escalier en quelques mois. Le tableau actuel des toreros offre de nombreuses possibilités de combinaisons attractives. Derrière les solides valeurs que sont José Tomás, Enrique Ponce, El Juli, sans oublier l’imprévisible Morante ou El Cid, il y a les Perera, Talavante, Manzanares, Adame, etc. Beaucoup de noms interchangeables. Pas mal de cartels de luxe à servir. Chers ? Peutêtre. Rentables ? Sans doute. Pas pire, en tous cas, que les corridas modestes n’attirant pas plus de trois mille personnes. À perdre de l’argent, autant le faire en s’amusant. Marc LAVIE (Film Noirfilm) RESEÑA des TOROS. 1. “Correcuerda”, n° 206, negro bragado, 442 kg (né en décembre 03). 2. “Torero”, n° 246, negro, 427 kg (né en mai 04). 3. “Pajarero”, n° 181, colorado, 427 kg (né en janvier 04). 4. “Nene”, n° 217, burraco, 465 kg (né en mai 04). 5. “Barbaverde”, n° 225, castaño, 400 kg (né en mai 04). 6. “Ventero”, n° 191, negro bragado, 498 kg (né en février 04). . Mexico . Dimanche 2 DÉCEMBRE. Plaza Mexico. Temps ensoleillé. Faible entrée. Toros mexicains de Rancho Seco, correctement présentés, encastés et âpres, pour le rejoneador Rui FERNANDES, en veste ivoire brodée d’or (une oreille et ovation) Antonio BARRERA, lilas et or souligné de noir (silence et division) Leopoldo CASASOLA, vermillon et or (une oreille et ovation). Président : Roberto Andrade. Casasola remplaçait Israel Tellez. Le rejoneador portugais Rui Fernandes se présentait à Mexico. Il a dédié le 4e à Monica Serrano. Le premier toro, du rejoneador, sauta dans le callejón. Casasola a dédié le 6e à Sergio Hernández, ganadero de Rancho Seco. L’un des articles du règlement mexicain, selon lequel le cartel aurait dû intégrer un rejoneador mexicain, a été violé et l’empresa soumise à une sanction. PORTA GAIOLA À CHEVAL... En recevant le quatrième toro à la porte du toril et en clouant le premier rejón sur un simple écart, le blond rejoneador Rui Fernandes a dressé le public de la Plaza Mexico. Il avait été très brillant face au premier, dont il avait coupé une juste oreille après une mort rapide. L’autre triomphateur de la journée fut Leopoldo Casasola, le torero mexicain de Texcoco, qui surmonta une dure épreuve, tirant une faena vibrante d’un toro difficile qui le prit sans mal à trois reprises, lui déchirant le pantalon en lui ôtant d’entrée la cape des mains, puis en fin de faena et lors de l’estocade. Cette lutte pathétique de Casasola gagna le coeur de l’afición de la capitale et un cartilage prima son effort. Il fut encore courageux face au dernier, qu’il tomba d’une épée horizontale. Antonio Barrera reçut son premier par une larga à genoux mais ne parvint pas à transmettre sur les vingt bonnes charges que possédait le pensionnaire de Rancho Seco. Il ne put convaincre davantage au cinquième, sérieux et encasté, subissant un échec avec l’épée du descabello. RESEÑA des TOROS. 1. (rejones) “Banquero”, n° 954, cárdeno oscuro, 505 kg (né en juillet 03). 2. “Tapatío”, n° 169, 471 kg (né en septembre 02). 3. “Pintor”, cárdeno, 478 kg (né en octobre 03). 4. Ruiz Miguel (rejones) “Huerfanito”, n° 185, 543 kg. 5. “Melocotón”, n° 275, colorado ojinegro, 495 kg (né en décembre 03). 6. “Copetito”, n° 174, 515 kg (né en décembre 03). . Lima (Pérou) . Dimanche 2 DÉCEMBRE. Plaza de Acho. Quatrième et dernière corrida de la feria du Christ aux Miracles. 2/3 entrée. 5 toros de Teófilo Gómez et 1 de Fernando de la Mora (1er) pour Freddy VILLAFUERTE (sifflets et un avis avec bronca) Miguel Angel PERERA (silence et tour de piste) Sebastián PALOMO (un avis avec silence et ovation). Perera, qui remplaçait El Juli, a perdu avec l’épée les bénéfices d’une grande faena au cinquième. . Guayaquil (Équateur) Trois moments de la blessure de Jesulín. 2 . Dimanche 9 DÉCEMBRE. 1/2 entrée. 2 toros de Puchalitola pour le rejoneador Guillermo JARRÍN (silence et une oreille). 2 toros de San Luis (1er et 2e) et 1948 : LES OMBRES DE MANOLETE 24 corridas intégrales ont eu lieu pendant les six mois d’une temporada française 1948 ouverte le 25 avril à Arles et terminée le 24 octobre à Nîmes. Seulement trois novilladas avec picadors ont eu lieu à Éauze, Alès et Soustons. Le matador le plus sollicité est Agustín Parra “Parrita”, avec 9 contrats. Il devance Antonio Bienvenida (6), Pepín Martín Vázquez (5), Julián Marín, Antonio Caro et Paquito Muñoz (4). Parmi les débuts en France, on note ceux de Luis Miguel Dominguín (le 31 août à Dax), Manolo González (le 14 juillet à Bordeaux), Paquito Muñoz (le 20 juin à Nîmes) et Isidro Marín (le 25 juillet à Soustons). Parrita à Nîmes. Manolete a été tué l’été précédent. Son ombre plane sur la temporada 1948. Les Sévillans, en avril, croient décelé en Frasquito une réincarnation du “monstruo”. Frasquito ne paraîtra qu’une seule fois en France, en 1949 à Bordeaux, et ne sera qu’un feu de paille. Celui qu’on surnomme “l’ombre de Manolete” est Parrita, qui a calqué son style vertical sur celui du Cordouan, même si ses capacités de muletero n’arrivent pas à la cheville de Manuel Rodríguez. Il est notamment le grand triomphateur des fêtes de la Madeleine à Mont-de-Marsan, où débute en France Pepe Luis Vázquez. Parrita torée les deux corridas organisées au Plumaçon. Après son triomphe du dimanche, obtenant les oreilles et la queue d’un Buendía, il est engagé le surlendemain pour remplacer Luis Miguel, indisponible, et coupe à nouveau une queue. Pour la corrida du 21 juillet à Mont-de-Marsan, Robert Soldevilla fait ses débuts d’alguacil : il reste, soixante ans plus tard, à ce poste, avec une indéniable personnalité. Parrita coupe également quatre oreilles et deux queues le 16 mai à Nîmes, devant des toros de Moura ne donna pas plus de 207 kilos de viande en moyenne... ce qui correspond aujourd’hui à peine au “trapío” d’une novillada non piquée. Ce n’est seulement que le 31 août à Dax apparaît pour la première fois en France le vrai successeur de Manolete, Luis Miguel Dominguín. Vêtu d’ivoire et or, il fait le paséo entre Pepe Luis Vázquez et Agustín Parra “Parrita” pour combattre des toros de Domingo Ortega. Huit corridas sur les vingt-quatre célébrées sont agrémentées par la prestation d’un (ou d’une) rejoneador (a). Si Conchita Cintrón reste la vedette incontestée de la tauromachie à cheval, se présentant notamment à Nîmes, Béziers et Vic-Fezensac, deux cavaliers espagnols se présentent dans notre pays : le duc de Pinohermoso (à Bayonne) et surtout Álvaro Domecq y Díez, fils d’éleveur andalou et lui-même ganadero à Jerez, qui torée à Bordeaux (le 13 juin) puis à Arles (le 19 septembre). Conchita reste l’attraction majeure et son seul nom a le pouvoir de remplir les arènes. Le critique bordelais Don Severo n’hésite pas à la comparer à Belmonte. Álvaro Domecq, comme tous les membres de sa dynastie, est issue d’une vieille famille française. Les Domecq sont, en effet, originaires de Sauveterre en Béarn. Plus exactement d’Usquain, dans les Pyrénées Atlantiques, où ils possèdent encore quatre propriétés. Peu après la révolution française, Pedro Domecq Lembeye s’associe avec un certain Haurie pour faire du cognac en Espagne. Ils sont ruinés par les guerres napoléoniennes, mais Domecq garde Jerez sa bodega à Jerez. Il y envoie son fils, Pedro Pascual Domecq Loustau, qui s’installe définitivement en Andalousie. Il aura cinq filles et un fils : Juan Pedro Domecq y Núñez de Villavicencio, lequel achètera le célèbre élevage du duc de Veragua en 1929. L’art de Pepín Martín Vázquez, Álvaro Domecq à Bordeaux. dont la brillante carrière sera fauchée par une grave blessure à Valdepeñas, illumine les jour- Le 6 juin a lieu aux arènes d’Alès une novillada avec picadors nées du 17 mai à Vic et du 4 juillet à Arles, où sa deuxième - échappant à toutes les statistiques de l’époque - à l’occasion faena, face à un toro portugais d’Emilio Infante da Camara, du congrès mondial de la soie. Dans des arènes combles, Chato est un modèle. de Movera - qui a renoncé à l’alternative avant de voir sa carLe 26 septembre à Nîmes, c’est le matador portugais Manolo rière freinée par une blessure à Montargis - Niño de la Estrella Dos Santos qui laisse une forte impression par des séries de et Jaime Torres affrontent des novillos de la ganadería frannaturelles citées de face devant le dernier exemplaire d’Ata- çaise du Tenque. Le jeune rejoneador Lescot travaille les novilnasio Fernández. “On y applaudit à la fois le classicisme, la los de Jaime Torres. Le spectacle se termine par un grand chatechnique, le courage serein, réfléchi, et la sincérité la plus hut. absolue” écrira Artillero dans Midi Libre. Le 26 juillet sont inaugurées les arènes de Soustons par une Le 12 septembre est présenté à Bordeaux le fameux cartel novillada avec du bétail de Martínez Elizondo pour A. Flores, des trois gitans : Cagancho, Gitanillo de Triana et Albaícin, qui Isidro Marín et Curro Relámpago. Le 15 août, c’est au tour de avaient été les acteurs d’une corrida en mai aux arènes madri- Nogaro (Gers), haut lieu de la course landaise, de célébrer lènes de Vista Alegre. Au Bouscat, face à des toros peu braves une novillada sans picadors avec des novillos de Berthet pour de Muriel, les artistes ne sont guère inspirés et seul Cagancho le rejoneador Charles Fidani et les novilleros Paco Roldán et est à créditer d’un effort face au quatrième. Manolo Ortiz. Le même jour, 12 septembre, lors d’un festival à Bayonne, Le 7 août en nocturne dans les arènes d’Arles, le jeune protorée le grand torero mexicain Rodolfo Gaona. Il alterne avec dige Carlos Corpas porte pour la première fois le costume de d’autres glorieuses figures : Antonio Márquez, Carlos Arruza, lumières. Avec son frère Paco, les deux Corpas vont être les Rafaelillo et El Vito. Ce festival devait avoir lieu à Madrid mais protagonistes de nombreuses novilladas économiques où leur n’a pû y être célébré à cause du conflit hispano-mexicain. fraîcheur et leur créativité d’enfants toreros enchantera le public. Gaona, sexagénaire, pose même une paire de banderilles. Leur carrière chez les seniors ne sera pas à la hauteur des espéEn parlant de festival, un autre a lieu au profit des prisonniers rances suscitées par leur époque de gamins. de guerre le 8 août à Saint-Vincent-de-Tyrosse avec des novillos de Lamamié de Clairac pour Carlos Arruza, Morenito de Notons, au chapitre exotique, la tenue de deux courses les 10 Talavera, Curro Caro, Rafael Ponce “Rafaelillo” et Niño de la et 11 juillet en Bretagne, à Guingamp, dans des arènes dites Estrella. Le grand triomphe est pour Arruza qui, par amitié pour “de la Tour d’Auvergne”, organisées par Etienne Pouly, avec Dangou, accepte de toréer ce festival et tue deux novillos pour le rejoneador Charles Fidani, Jaime Blanch (en simulacre) et remplacer Canitas. Il se montre éblouissant face au dernier et le matador Paco Bernal (en mise à mort), ce dernier ayant renoncé à l’alternative prise à Nîmes en 1945 avant de s’emcoupe les oreilles et la queue. Le 30 mai a lieu à Éauze la première novillada répertoriée barquer pour le Venezuela. M.L. dans cette ville avec Sergio del Castillo, Vicente Fauro et Chaves (à suivre) Flores face à du bétail de Lescot. 7 Bulletin à découper et à envoyer avant le 21 décembre 2007 à : SEMANA GRANDE – B.P. 519 – 64010 PAU CEDEX . Dimanche 9 DÉCEMBRE. Corrida sans picadors ni mise à mort. Arènes couvertes. 1/4 entrée. Novillos de La Dehesilla (propriété de José Luis Pereda), faibles et nobles, pour JESULÍN de UBRIQUE, mandarine et argent (ovation, tour de piste et blessure) PEDRITO de PORTUGAL, vert buvard et or (tour de piste, tour de piste et tour de piste). Mano a mano sans sobresaliente. Président : Antonio Berrocal Rodríguez. Jesulín de Ubrique fut pris en toréant le 5e, souffrant d’un coup de corne au creux poplité gauche et une lésion et à la main gauche nécessitant des examens radiologiques. Il fut soigné à l’infirmerie par le docteur Gomes Estevez avant d’être évacué en ambulance vers l’hôpital. La corrida était accompagnée musicalement par la guitarre flamenca de Francisco Morales “El Pulga” et par un chanteur, alternant avec les paso-dobles classiques de l’orchestre (Banda 14 de Janeiro). Corrida télévisée par Castilla-La Mancha TV. DOULOUREUX ADIEU DE JESULÍN. Paradoxe des carrières : Jesulín toréait pour la dernière fois en habit de lumières. Est-ce que les historiens futurs retiendront cette corrida comme sa dernière ? Ce fut un spectacle à la mode portugaise, sans mise à mort ni picadors. Les toros, qui étaient des novillos, étaient règlementairement épointés. Et ce dernier rendez-vous confina à l’intimité, car ce Jesulín qui a attiré tant de foules dans sa période prospère toréa cette dernière corrida devant des gradins aux trois quarts vides. Comme on le dit souvent, si les toros ne meurent pas au Portugal, les toreros peuvent, eux, y mourir. Ce fut le cas de Carnicerito de México, ce torero mexicain installé en Europe qui affronta tous les aurochs de son époque et qui tomba au cours de ce genre de spectacle. Pour Jesulín, il y eut plus de peur que de mal, mais il quitta par la piste sur une civière, puis dans l’ambulance des “bombeiros voluntarios”. Le théâtre de ce douloureux adieu était les modernes arènes d’Elvas, appelées Coliseu José Rondão de Almeida, inaugurées en octobre 2006. Des arènes de 4 500 places, avec un toit amovible analogue à celui de Saint-Sébastien ou Logroño. Des arènes confortables, avec des sièges individuels, abritant de nombreux spectacles autres que les courses de taureaux. Mais dans cette atmosphère hivernale, il y eut pourtant quelques moments de dégustation, lorsque la muleta de Jesulín ou de Pedrito inspira les artistes et le flamenco, devant les toros faibles et suaves de José Luis Pereda. Ce fut le cas au deuxième toro, auquel Pedrito, dans son style de porcelaine qui anima les novilladas de 1993, dessina deux séries droitières lentes, basses, d’une extrême douceur. Ce fut le cas au troisième, un bon toro roux auquel Jesulín récita, dans un style magistral, le numéro EN AMÉRIQUE Meilleure ganadería :................................................................................................................................................................................................................... . Elvas d’immobilité qui a fait sa gloire, enchaînant les passes, par gestes lents et posés, sur un petit mètre carré. On en oublia pendant quelques instants ce soleil noir de la mélancolie qui baignait les arènes hivernales d’Elvas. Le cinquième, qui devait être le dernier toro de sa carrière, fut aussi faible que les autres. Et c’est un autre sujet de réflexion : les toros non piqués tombent aussi. Ou même tombent davantage. On y reviendra. Ce toro noble mais court, freinant par manque de force et non par vice, mit en difficultés le banderillero Lebrija. Jesulín tenta peu à peu, en distance et en rythme, de s’accorder sans parvenir à canaliser la charge du Pereda. Et sur une tentative de naturelle, en quittant sa position, il fut accroché et soulevé par la corne logée dans le creux poplité du genou gauche du torero. En le jetant au sol, elle fit tourner le genou, et donna l’impression d’une entorse. Jesulín, au sol, hurla sa douleur. Il ne releva pas. Une civière l’amena à l’infirmerie, puis dans l’ambulance quelques minutes après. C’est ainsi que se terminait la carrière d’un torero qui, jadis, fit courir les foules. Dans une sombre nuit portugaise, un soir d’hiver. Meilleur rejoneador : ................................................................................................................................................................................................................... AU PORTUGAL LES CORRIDAS DE L’APRÈS-GUERRE Meilleur matador de toros : ......................................................................................................................................................................................................... SEMANA PASADA TROPHÉES “SEMANA GRANDE” 2007 en France Semana 558 volet 10/12/07 10:24 Page 2