Actualités du calendrier vaccinal

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Actualités du calendrier vaccinal
Actualités du calendrier
vaccinal
Professeur Daniel Floret
Université Claude Bernard Lyon1
DUCIV Lyon 09 Mars 2016
Conflits d’intérêt
• Déclaration Publique d’Intérêt consultable
sur le site du Haut Conseil de la Santé
Publique: www.hcsp.fr
• Pas de conflit d’intérêt en dehors de la
fonction de président du CTV
Calendrier vaccinal: de qui?
• Le calendrier vaccinal est le recueil officiel des
vaccinations obligatoires et recommandées du
ministère de la Santé
• Il est publié annuellement par le ministre chargé
de la santé après avis du Haut Conseil de la
Santé Publique (CTV)
• Il est désormais publié sur le site du Ministère de
la Santé
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Calendri
er_ vaccinal_2015.pdf .
Simplification du calendrier
vaccinal (2013)
• Objectifs:
– réduire le nombre de doses de vaccin
– réduire le nombre de rendez vous vaccinaux
– rendre le calendrier plus lisible et plus facilement
mémorisable
• Enfants/ adolescent:
– Suppression d’une dose de primovaccination
– 2 vaccins administrés à chaque séance
– Suppression du rappel de 16- 18 ans
• Adultes:
– Espacement des rappels (20ans vs 10 ans)
– Rappels à âge fixe plutôt qu’avec intervalle fixe
Vaccinations des nourrissons
• Dès l’âge de 2 mois (8 semaines)
• Sont recommandées les vaccins contre D, T, Polio, Coq,
Hib, Hépatite B. Vaccin hexavalent privilégié
• Schéma vaccinal:
– 2 mois (8 semaines), 4 mois
– Rappel 11 mois
• Co administration avec vaccin pneumococcique
conjugué aux mêmes âges
• Vaccin ROR:
– 1° dose à 12 mois, co administration avec le vaccin
Méningococcique C conjugué
– 2° dose à 16- 18 mois
Vaccinations de l’enfant et de
l’adolescent
• Rappel 6 ans: DTCaP
• Rappel 11- 13 ans: dTcaP
• Co administration avec 1 des doses de
vaccin HPV chez les filles
• Vaccination HPV chez les filles:
– Recommandée entre 11 et 14 ans
– Schéma vaccinal à 2 doses espacées de 6
mois
Vaccinations de l’adulte
•
•
•
•
1° rappel à l’âge de 25 ans: dTcaP
Rappels ultérieurs dTP à 45 et 65 ans
Au-delà rappels dTP à 75, 85, 95…ans
A partir de 65 ans vaccination annuelle
contre la grippe saisonnière
Vaccination de rattrapage
• Stratégie du cocooning : prévention de la coqueluche
du petit nourrisson par la vaccination des jeunes parents
ou futurs parents ainsi que les autres personnes en
contact étroit avec le nourrisson (et en particulier la
fratrie) n’ayant pas reçu de rappel dans les 5 dernières
années.
• Rougeole : les personnes nées depuis 1980 doivent
avoir reçu 2 doses de vaccin rougeole- rubéoleoreillons.
• Vaccin méningococcique C conjugué : 1 dose jusqu’à
l’âge de 24 ans révolus.
• Hépatite B : jusqu’à l’âge de 15 ans révolus (schéma 2
doses possibles entre 11 et 15 ans).
• Papillomavirus : jusqu’à l’âge de 19 ans révolus.
Schéma 3 doses
Vaccinations ciblées
• Vaccination par le BCG : nourrissons et enfants à risque
• Vaccination contre la grippe: personnes à risque: > 65 a,
maladies chroniques,femmes enceintes, obèses
• Vaccination contre l’hépatite A: personnes à risque
• Vaccination contre l’hépatite B: nouveaux critères pour
satisfaire l’obligation (arrêté du 2 aout 2013)
• Vaccination contre les méningocoques de sérogroupe
non B: sujets à risque(vaccins quadrivalents)
• Vaccination contre le méningocoque B: personnes à
risque ou situations épidémiques
• Vaccination contre le pneumocoque au-delà de 2 ans :
nouvelles recommandations: vaccin conjugué pour
immunodéprimés
• Vaccination contre la varicelle: ados, femmes en âge de
procréer
Calendrier vaccinal simplifié
(INPES)
http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1175.pdf
Actualités: vaccinations contre la diphtérie,
le tétanos, la polio et la coqueluche
• Diphtérie, Tétanos, Polio: pas de grandes
nouveautés:
– Restent (pour l’instant) obligatoires pour les enfants
(primo vaccinations et rappels de 6 et 11-13 ans pour
la polio)
– Restent tout à fait nécessaires
• Coqueluche:
– Nouvelles recommandations (2014) pour les adultes
– Rupture prolongée d’approvisionnement en vaccins
contenant la valence coquelucheuse: adaptation des
recommandations
La diphtérie en France
file:///C:/Users/User/Documents/biblio/dipht%C3%A9rie/Donn%C3%A9es%20%C3%A9pid%C3%A9m
iologiques%20%20%20Dipht%C3%A9rie%20%20%20Maladies%20%C3%A0%20pr%C3%A9vention
%20vaccinale%20%20%20Maladies%20infectieuses%20%20%20Dossiers%20th%C3%A9matiques
%20%20%20Accueil.html
8 cas à Mayotte
2012- 2014
Épidémiologie: diphtérie
• A pratiquement disparu des pays
industrialisés
• Fortes épidémies en Europe de l’Est dans
les années 1990. Aucune importation en
France
• Pays d’endémie: Sud Est asiatique (Inde,
Indonésie, Népal, Philippines), Amérique
du Sud (Brésil, Équateur) Moyen Orient et
Afrique (Madagascar, Zambie)
Pourquoi vacciner contre le
Tétanos?
• Maladie grave, potentiellement mortelle
touchant tous les âges de la vie
• Le tétanos n ’est pas éradiquable
– pas d ’immunité naturelle (et maladie non
immunisante)
– Clostridium tetani, germe tellurique
• La Vaccination est le seul moyen efficace
et durable de prévention de la maladie
Le tétanos en France
Quelques cas à quelques dizaines de cas chaque année (moyenne d’âge 78 ans).
Létalité 30%
La poliomyélite en France
Source: Guide des vaccinations 2012
Source: Guide des vaccinations 2008
Aucun cas de poliomyélite autochtone lié à une souche sauvage rapporté en France
depuis 1990
Pays où le virus circule en 2015:
Afghanistan, Pakistan, Guinée, Nigéria,
Madagascar, Ukraine et Laos
http://www.polioeradication.org/Dataandmonitoring/Poliothisweek/Poliocasesworldwide.aspx
La coqueluche
• Avant l’ère de la
vaccination
– La coqueluche était
une maladie quasi
obligatoire chez
l’enfant
– Pic d’incidence entre 2
et 4 ans
– Gravité dans la
première année de la
http://www.eurosurveillance.org/ViewArticle.aspx?ArticleId=84
vie
Que se passe-t-il dans les pays où on
vaccine bien contre la coqueluche?
•
L’épidémiologie change:
– Peu de cas aux âges
traditionnels
– 2 pics:
• Le petit nourrisson trop jeune
pour être vacciné
• L’adolescent et l’adulte
•
Pourquoi?
– La maladie n’immunise que
pour 12 à 15 ans
– Les vaccins ne protègent que
pendant 8 ans
•
Les nourrissons sont
contaminés majoritairement
par leurs parents
Halperin SA. N Engl J Med 2007; 356; 110-3
La coqueluche en France
Source: Guide des vaccinations 2012
Coqueluche: données
épidémiologiques françaises
(RENACOQ)
• De 1996 à 2012:
– 3318 cas de
coqueluches chez les
nourrissons < 6 mois,
– 64% < 3 mois
– 18% admis en
réanimation
– Parents à l’origine de
la contamination dans
> 50% des cas, mère
surtout
La stratégie du cocooning
• Stratégie consistant à protéger le nouveauné/jeune nourrisson par la vaccination de son
entourage proche
• Introduite en 2004, rendue possible par la mise
à disposition d’un vaccin comportant la valence
coquelucheuse et adapté à l’adulte (dTcaP)
• Les recommandations initiales comportaient
l’administration d’une seule dose chez l’adulte
(pas de données de tolérance)
Tolérance de doses itératives chez
l’adulte
• Plusieurs études relatives à tolérance d’une
dose de rappel de vaccin comportant la valence
ac chez des adultes vaccinés 5 à10 ans
auparavant. Un peu plus d’effets secondaires
locaux (Booy R et al Vaccine 2011- Mertsola J,
et al Clin Infect Dis 201 ou systémiques
(Halperin SC, et al Vaccine 2011). Pas d’EI
graves
• Doses rapprochées:
– 1 mois vs placebo Beytout J, et al Vaccine 2009:
incidence EI comparables
– Comparaison < 2 ans/ > 2 ans: (Talbot EA, et al
Vaccine 2010)
Données d’immunogénicité (1)
• Persistance des AC (PRN,FIM, PT, FHA)
dans les 5 ans après rappel dTcaP 160
ados + étude modélisation jusqu’à 20 ans.
– A 5 ans tous ont des AC décelables avec
MGT x 2/ taux pré booster
– Le modèle prédit un retour aux taux pré
booster entre 9,5 et 15,3 ans selon AC
• Pour les auteurs, étude soutient une
recommandation de rappels décennaux
Bailleux F, & al. Vaccine 2008; 26: 3903-8
Données d’immunogénicité (2)
• 75 adultes ayant reçu un 1° rappel de vaccin
dTca 10 ans auparavant entre 10 et 14 ans. 2°
rappel de ce même vaccin
• En pré booster à 10 ans, % de séropositifs de
61,3% pour PT, 100% pour FHA et 96% pour
PRN. Les MGT d’AC sont proches des taux
initiaux (avant le 1° rappel) pour PT et FHA,
supérieurs pour PRN
• Le second rappel produit une réponse similaire
à celle du 1° rappel
• Pour les auteurs, cette étude supporte une
recommandation de rappel décennal
Mertsola J, & al. Clin Infect Dis 2010 ; 51 : 656-62
Les rappels de l’adulte dans le
cadre du cocooning
• Les personnes non antérieurement vaccinées contre
la coqueluche ou n’ayant pas reçu de vaccin
coquelucheux depuis l’enfance reçoivent une dose
de vaccin dTcaPolio.
• Les personnes antérieurement vaccinées à l’âge
adulte contre la coqueluche dans le cadre du
cocooning et à nouveau en situation d’être en
contact avec des nourrissons âgés de moins de 6
mois, reçoivent une dose de rappel de vaccin
dTcaPolio si la vaccination anticoquelucheuse
antérieure remonte à plus de 10 ans.
• Un délai de 1 mois doit être respecté par rapport à
un éventuel vaccin dTP
Avis du Haut Conseil de la Santé Publique- 20 février 2014
file:///C:/Users/User/Documents/Downloads/hcspa20140220_stratvacccoquelucheadulte%20(1).pdf
Coqueluches nosocomiales
• 89 épisodes signalés
(308 cas), 2 décès
• 17 épisodes dans des
structures de soin
moyenne-longue durée
accueillant des
personnes âgées
• 62% concernaient
exclusivement les PS,
19% PS et patients
• Un soignant est à l’origine
de la contamination dans
56% des cas
Belchior E, & al. BEH 2011; 35-36: 381-4
Recommandations de vaccination
coquelucheuse en milieu professionnel
• les personnels concernés non antérieurement
vaccinés contre la coqueluche ou n’ayant pas reçu
de vaccin coquelucheux depuis l’enfance reçoivent
une dose de vaccin dTcaPolio en respectant un délai
de 1 mois par rapport au dernier vaccin dTP.
• pour ces personnels, les rappels administrés aux
âges de 25, 45, 65 ans comportent
systématiquement la valence coquelucheuse (vaccin
dTcaPolio). Pour les personnes ayant déjà reçu une
dose de vaccin coquelucheux à l’âge adulte, le
recalage sur le calendrier en cours se fera suivant
les recommandations du calendrier vaccinal 2013
Avis du Haut Conseil de la Santé Publique- 20 Février 2014
file:///C:/Users/User/Documents/Downloads/hcspa20140220_stratvacccoquelucheadulte%20(1).pdf
Couverture vaccinale coqueluche
chez les soignants
Pas
de2011;
données
spécifiques
pour les EHPAD ni Moyen/Long séjour
BEH
35-36: 3715
Même s’il est tout à fait improbable qu’un rappel à l’âge adulte protège pendant
20 ans, cette recommandation, en augmentant significativement une couverture
vaccinale actuellement très insuffisante devrait améliorer la situation
Ruptures d’approvisionnement: la
situation
• Rupture d’approvisionnement durable
concernant les vaccins:
– Quadrivalents « pédiatriques » DTCaP et
pentavalents DTCaPHib
– Le vaccin hexavalent et les vaccins
quadrivalents « adultes » dTcaP ne sont pas
concernés
• Raisons invoquées: augmentation de la
demande mondiale de vaccin Ca +
problèmes industriels…
Les conséquences
• La vaccination des nourrissons (primo
vaccination et rappel de 11 mois) maintenus
avec hexavalent
• Des doses de vaccins pentavalents sont
désormais disponibles: PMI ainsi qu’en officine
sur demande
• Rappel de 6 ans avec dTcaP. Recevront
ultérieurement un DTCaP pour le rappel de 1113 ans
• Rappel de 11- 13 ans maintenu avec dTcaP. Si
tension faire plutôt à 13 ans
Haut Conseil de la Santé Publique: avis relatif aux ruptures de stocks et aux tensions
d’approvisionnement des vaccins combinés comportant la valence coquelucheuse.
25 février 2016.
file:///C:/Users/User/Documents/Downloads/hcspa20150225_sotcklimitevacccoqueluchereco.pdf
Sont inchangés
• Le rappel de l’adulte à 25 ans
• La stratégie du cocooning, y compris les rappels
à 10 ans
• Les recommandations de vaccination autour des
cas
• La vaccination des professionnels de santé
• Dispositions particulières pour les enfants
recevant un vaccin hépatite B à la naissance
(mère HBs+, Guyane et Mayotte)
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Tensions_approvisionnement_vaccins_combines_coqueluche.pdf
L’épidémie de 2008-2011
www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-Infectieuses/Maladies-a-prévention-vaccinale/Rougeole/Pointd-d-actualité
>23,000 cas déclarés
5,000 cas hospitalisés
27 encéphalite/myélite
10 décès
L’épidémie est terminée mais le virus continue à circuler:
En 2012, 859 cas déclarés, 259 en 2013, 267en 2014, 364 en 2015 (foyer Alsace)
Rougeole: les perspectives
• La France est engagée par le plan OMS
d’élimination de le rougeole (< 1/1million)
pour 2015…
• Ce qui nécessite dans tous les
départements:
– À l’âge de 2 ans une CV > 95% pour D1 et >
80% pour D2
– A 6 ans une CV > 90% pour D2
La situation actuelle
• Couverture vaccinale:
• En 2012 à 2 ans 92,1% pour D1, 65,8 % pour D2
• A 15 ans 96% pour D1, 84% pour D2
• Réservoir de 1,5M de personnes réceptives
âgées de 15 à 30 ans
• L’épidémie peut repartir à tout moment!
• Les impératifs:
– Améliorer la CV à 2 ans
– Le rattrapage: toute personne née depuis 1980
devrait avoir reçu 2 doses de ROR
Actualité de la vaccination contre
l’hépatite B
280 000 porteurs chroniques de l’Ag HBs
Environ 2500 cas d’hépatite B aigue en France (incidence maximale: 20- 30 ans
Plus de 1000 décès/ an (cirrhose, cancer du foie)
Stratégie vaccinale française
contre l’hépatite B
• Identification et vaccination des
personnes a risque élevé d’exposition
• Et, dans la perspective de contrôle à plus
long terme de l’hépatite B, la vaccination
des nourrissons et le rattrapage des
enfants et adolescents jusqu’a l’âge de 15
ans révolus.
Les personnes à risque
Pourquoi vacciner les enfants?
• Le risque de contamination « horizontale »
de l ’enfant est faible mais pas nul
notamment en collectivité
• Le risque de passage à la chronicité est
d ’autant plus élevé que l ’enfant est plus
jeune (nouveau né 90%, 7-12 mois 50%,
adulte 8-10%)
• La vaccination du nourrisson procure une
protection efficace et prolongée
Les adolescents: une catégorie à haut
risque
• L ’hépatite B est désormais une IST
• L ’adolescent est à risque de
contamination lors des premières
expériences sexuelles
• L ’adolescent est peu réceptif aux
messages de prévention
• L ’adolescent échappe aux consultations
médicales
Couverture vaccinale Hépatite B
2006
100%
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
90%
80%
70%
60%
CV
50%
Couverture vaccinale hépatite B (1 dose)
en fonction de l’âge et de l’année de naissance (données EGB)
40%
30%
Source : CnamTS, exploitation InVS, dernières données au 31/12/2013
20%
10%
0%
0
3
6
9
12
15
18
21
24
27
30
33
36
39
42
Age en mois
A 2 ans: hépatite B 3 doses 81,5% en 2013
A 6 mois: CV 1 dose 92,1% en 2014
45
48
51
54
57
60
63
66
69
72
75
78
81
84
Couverture vaccinale des
enfants/ adolescents:
6ans: 51%
11 ans: 48%
15 ans: 44%:
Pour les personnels visés par l’obligation vaccinale contre l’hépatite B
(personnels exposés des établissements de santé et médico-sociaux,
élèves ou étudiants des professions de santé…), il n’est plus demandé
d’apporter la preuve qu’ils vaccinés mais qu’ils sont immunisés
Hépatite B: schémas accélérés
• Adultes immunocompétents non préalablement
vaccinés devant être rapidement protégés
– voyageurs en situation de départ imminent en zone
d’endémie
– personnes détenues
– patients en attente de greffe d’organes solides
– étudiants des écoles médicales et paramédicales et
professionnels de santé à titre exceptionnel
• Abandon du schéma actuel (M0,M1,M2, M12)
• 2 schémas possibles avec rappel à M12:
– J0, J7, J21: Engerix B20
– J0, J10, J21: Genhévac B
Haut Conseil de la Santé Publique: avis relatif aux schémas vaccinaux accélérés contre
l’hépatite B par les vaccins ENGERIX B® 20 microgrammes/1 ml et GENHEVAC B
Pasteur® 20 microgrammes/0,5 ml . 20 février 2014
Vaccination hépatite B et SEP: une
étude de plus
• Étude cas/témoin cohorte de la Kaiser
Permanente (Californie)
• Jusqu’à 3 ans après de vaccination: 0R pour
maladie démyélinisante après vaccination
hépatite B: 1,12 (0,72- 1,73)
• Dans les 30 jours suivant l’administration de
n’importe quel vaccin, OR= 2,32 (1,18- 4,47)
• La vaccination n’est pas responsable des
maladies démyélinisantes mais peut favoriser le
passage d’une forme asymptomatique à le
forme symptomatique de la maladie
Langer-Gould A, & al JAMA Neurol Décembre 2014
Pourquoi vacciner par le BCG?
• L ’épidémiologie mondiale n ’est pas
rassurante: 2 milliards d ’humains infectés
• SIDA:risque de recrudescence et diffusion
des souches des BK résistants
• Le vaccin protège à 80% contre méningite
et miliaire, 55% contre formes pulmonaires
• Persistance d’une incidence élevée en Ile
de France et dans la population migrante
Aït Belghiti FA, & al BEH 2015; 9-10: 164-71
Taux d’incidence de la tuberculose selon la nationalité,
France métropolitaine 1993- 2003
BEH 2005
Incidence régionale de la
tuberculose
Aït Belghiti FA, & al BEH 2015; 9-10: 164-71
La vaccination BCG est fortement
recommandée chez les enfants présentant
des facteurs de risque de tuberculose:
• Nés dans un pays d’endémie
• Au moins 1 des parents originaire d’un de ces pays
• Devant séjourner au moins 1 mois d’affilée dans l’un de
ces pays
• ATCD familiaux de tuberculose (collatéraux ou
ascendants directs)
• Vivant en Île de France ou en Guyane et Mayotte
• Toute situation considérée à risque par le médecin:
conditions de logement défavorables (habitat précaire ou
surpeuplé) ou socio-économiques défavorables ou
précaires (en particulier parmi les bénéficiaires de la
CMU, CMUc, AME, …) ou en contact régulier avec des
adultes originaires d’un pays de forte endémie
Les régions à risque de
tuberculose (OMS)
• Le continent africain dans son ensemble
• Le continent asiatique dans son ensemble, y
compris les pays du Proche et Moyen-Orient
• Les pays d’Amérique centrale et du sud
• Les pays d’Europe Centrale et de l’Est y compris
les pays de l’ex URSS
• Dans l’Union européenne: Bulgarie, Estonie,
Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal,
Roumanie
Vente de BCG aux officines
(Guthmann JP & al. Impact épidémiologique de la suppression de l’obligation vaccinale
par le BCG et mesure de la couverture vaccinale. BEH 2012; 24-25: 288-91)
Couverture vaccinale à 9 mois en
IDF (certificats de santé)
(Guthmann JP & al. Impact épidémiologique de la suppression de l’obligation vaccinale
par le BCG et mesure de la couverture vaccinale. BEH 2012; 24-25: 288-91)
Couverture vaccinale hors IDF
• Secteur libéral
– Enquête INFOVAC février 2008: 40% des enfants à
risque vaccinés par le BCG (Guthmann JP, & al.
Couverture vaccinale BCG en médecine libérale: premières
données chez le nourrisson, sept mois après la levée de
l’obligation vaccinale en France. Arch Pediatr 2009;16:489-95)
– Enquête médecins Réseau Sentinelle juin 2009: 32%
des enfants à risque vaccinés par le BCG (Rossignol L,
& al. Barriers to implementation of the new targeted BCG
vaccination in France: a cross sectional study. Vaccine.
2011;29:5232-7)
Couverture vaccinale BCG
enquête PMI avril 2009
Données JP Guthmann- InVS
Impact chez les enfants < 5 ans
(Guthmann JP & al. Impact épidémiologique de la suppression de l’obligation vaccinale
par le BCG et mesure de la couverture vaccinale. BEH 2012; 24-25: 288-91)
Impact de la levée de l’obligation
vaccinale
• Stabilité globale du nombre de cas de
tuberculose déclarés chez les enfants < 5 ans
• Stabilité liée à la baisse du nombre de cas en
IDF alors que le nombre de cas a augmenté
hors IDF
• Hors IDF, la part des cas survenant chez des
enfants non vaccinés a augmenté: 47% des
enfants atteints n’étaient pas vaccinés bien
qu’éligibles. Ces cas auraient pu être évités
• L’impact de la baisse de la CV ne semble pas
aller au-delà de ce qui avait été prévu dans
l’expertise INSERM
Taux d’incidence annuel des IIM
liés aux principaux sérogroupes
AS Barret & al. Les infections invasives à méningocoques en France en 2012: principales
caractéristiques épidémiologiques. BEH 2014; 26; 25-31
AS Barret & al. Les infections invasives à méningocoques en France en 2012: principales
caractéristiques épidémiologiques. BEH 2014; 26; 25-31
Les situations d’hyper endémie
• Augmentation brutale de l’incidence des IIM
dans une zone géographique limitée et/ ou dans
une population particulière liée à un sérogroupe/
complexe clonal spécifique
• Épisodes récents:
– Finistère: augmentation des IIMC en 2012,
notamment chez les < 1 an: recommandation
transitoire de vaccination des NRS à partir de 2 mois
– Pyrénées Atlantiques: IIM B:14:P1-7,16: campagne
de vaccination MenBVac puis Bexsero
Situations d’hyper endémie
• Situations récentes:
– Alsace: méningocoque B adolescents et
adultes jeunes campus universitaire de
Strasbourg
– Seine Maritime: situation d’hyper endémie à
méningocoque B depuis 2003
particulièrement zone de Dieppe. Campagne
de vaccination avec vaccin MenBvac. A fait
chuter l’incidence. Réduction de la zone de la
campagne. Relais par Bexsero
Méningocoques: vaccins
disponibles: vaccins polyosidiques
non conjugués
– Vaccin méningococcique A + C
polyosidique®:
•
•
•
•
immunisation contre les IIM de sérogroupes A et C
adultes et enfants à partir de 2 ans.
une seule dose.
revaccination indiquée après 2 à 4 ans si
exposition.
– Vaccin A,C,Y,W135: MENCEVAX® n’est plus
commercialisé en France
Vaccins disponibles: vaccins polyosidiques
conjugués monovalents C
• Au nombre de trois:
– MENJUGATE et MENJUGATEKIT® : conjugué à la protéine
CRM197 de la toxine de Corynebacterium diphtheriae
– NEISVAC® : conjugué à l’anatoxine tétanique
• Schéma vaccinal:
– Nourrissons 2 à 3 mois: 2 doses (intervalle ≥ 2 mois) et rappel
dans la 2° année pour les 3 vaccins
– Après 4-11 mois:
• 2 doses (intervalle ≥ 2 mois) et rappel dans la 2° année: Menjugate
et Menjugatekit
• 1 dose et rappel dans la 2° année: NEISVAC
– A partir de 12 mois: 1 seule dose
– Nécessité de rappels non établie
Vaccins disponibles: vaccins
quadrivalents conjugués A,C,Y,W135
– MENVEO®: oligosides des Neisseria meningitidis de
groupe A, C, W 135 et Y, conjugués à la protéine
CRM-197 de la toxine de Corynebacterium
diphtheriae.
– immunisation active des enfants (à partir de 2 ans), des
adolescents et des adultes.
– une seule dose.
– nécessité de doses de rappel non établie.
– NIMENRIX®: oligoside de Neisseria meningitidis des
groupes A, C, W, et Y, conjugués à l’anatoxine
tétanique.
– immunisation active des sujets à partir de 12 mois.
– une seule dose.
– nécessité d’injections de rappel non établie.
Le vaccin Bexsero
• On ne peut fabriquer de vaccin dirigé contre la
capsule du méningocoque B (communauté
antigènique entre les polysaccharides de la
capsule et ceux du tissu cérébral)
• Vaccin original de nature protéique: 3 protéines
recombinantes (NadA, fHBP, NHBA) et vésicules
membranaires (OMV) du vaccin MenZB
• AMM européenne 14 janvier 2013 sur des
données d’immunogénicité et de tolérance
Nouveau vaccin méningococcique
B: Bexsero
Vaccin Bexsero® constitué de 3 Ag
protéiques sous capsulaires recombinants
et du composant OMV
Séroprotection après vaccination
Réponse en Ac bactéricides sériques (hSBA) avant et après le rappel à 12 mois suivant
une primo-vaccination administrée chez les petits nourrissons entre 2 et 6 mois selon le
schéma à 2, 4, 6 mois, et persistance des titres bactéricides un an après le rappel
Schéma vaccinal
Evaluation du vaccin (1)
• Couvre en théorie 85% des souches de
méningocoques circulant en France
• Couverture possible (mais non établie) sur une
partie des autres sérogroupes (notamment le C)
• Pas de données d’efficacité mais bonne réponse
immune vis-à-vis des 4 antigènes du vaccin. Les
taux d’anticorps baissent rapidement,
notamment chez le nourrisson. Durée de
protection non connue, probablement limitée
• Pas de données sur l’effet vis-à-vis du portage
(conditionnant l’immunité de groupe)
Évaluation du vaccin (2)
• Profil de tolérance: considéré comme
acceptable chez le nourrisson et l’enfant, pour
primo vaccination et rappels. Cependant la coadministration avec les autres vaccins
pédiatriques majore la réactogénicité (fièvre
parfois compliquée de convulsions)
• Etude médico-économique très défavorable:
stratégie la plus coût efficace: vaccination des
nourrissons. Même en prenant les hypothèses
les plus favorables au vaccin et avec un prix de
20€ la dose, aucune stratégie ne comporte un
ratio coût efficacité < 80 000 €/Qualy
Recommandations vaccinales
méningocoque C
• Vaccination systématique à 1 dose des
nourrissons à l’âge de 12 mois
• Durant la mise en place de cette stratégie et en
attendant la mise en place d’une immunité de
groupe, l’extension de cette vaccination jusqu’à
l’âge de 24 ans révolus avec le même schéma à
1 dose
• Réévaluation au plus tard dans 5 ans de cette
stratégie et notamment de la nécessité d’un
rappel à l’adolescence
Haut conseil de la santé publique. Avis relatif à la vaccination par le vaccin méningococcique conjugué de
Sérogroupe C. Séances du 24 avril et du 26 juin 2009. www.hcsp.fr
Ce qui inquiète: les IIMC
Couverture vaccinale menC
Recommandation reconduite jusqu’à fin 2016
Indications d’utilisation des vaccins
méningococciques quadrivalents
A,C,Y,W135
• Personnels des laboratoires de recherche travaillant
spécifiquement sur le méningocoque
• Sujets exposés transitoirement aux méningocoques A, Y
ou W135 :
– prophylaxie post exposition
– pèlerinage de La Mecque ou voyage dans une zone d’endémie à
méningocoque A, Y ou W 135, notamment la ceinture de la
méningite en Afrique subsaharienne.
• Personnes devant pouvoir bénéficier d’une protection
durable et étendue vis-à-vis d’un nombre élargi de
sérogroupes de méningocoque:
– déficit en fraction terminale du complément ou traitement antiC5A ou déficit en properdine
– asplénie anatomique ou fonctionnelle
– receveurs d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques
Haut Conseil de la santé publique. Avis relatif à l’utilisation du vaccin méningococcique A, C, Y, W135 MENVEO®
25 juin 2010. Disponible sur www.hcsp.fr
Le vaccin n’est recommandé que:
-pour les personnes à risque élevé d’IIM: laboratoires de recherche,
déficit en fractions terminales du complément (ou traitement anti C5A) ou en
properdine, asplénie anatomique ou fonctionnelle, greffés de cellules souches
hématopoiétiques
-pour des situations épidémiques dans des zones géographiques ou des
populations limitées
-la vaccination en post exposition n’est pas recommandée