ENTrEVUE - Provigo Michel Milot

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ENTrEVUE - Provigo Michel Milot
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VOLUME 2 No 6 - AOÛT 2013 - GENS D’AFFAIRES RICHELIEU-ESTRIE
entrevue
Michel Milot: un épicier
à l’écoute de sa clientèle
Charles Poulin
toujours permis de m’améliorer de jour en jour.
Il faut aussi prendre le temps de dire bonjour,
de s’informer des gens. J’en profite pour leur
Parfois, il se transforme en emballeur dire de m’encourager, que je suis content de
pour prendre le pouls de sa clientèle. Il se les avoir comme clients.»
garde du temps chaque jour pour aller Distribution aux consommateurs
jaser avec les gens sur le plancher de son
Michel Milot n’a pas toujours été dans le
épicerie, question de s’informer un peu
d’eux. Pour Michel Milot, il faut prendre le domaine de l’alimentation. En fait, l’homme
temps de dire bonjour et ne jamais laisser de 53 ans n’y est arrivé qu’il y a sept ans.
quelqu’un partir fâché.
Originaire de Shawinigan, son employeur
Propriétaire du Provigo Michel Milot de la de l’époque, Distribution aux Consommateurs,
rue Saint-Jacques, à Saint-Jean-sur-Richelieu, l’envoie à Saint-Jean-sur-Richelieu en 1982
M. Milot s’est récemment vu attribuer deux pour s’occuper de la restructuration du
prix au Gala de l’excellence de la Chambre magasin situé à l’époque sur le boulevard du
de commerce du Haut-Richelieu, à savoir la Séminaire Nord, en face de l’actuel Benny &
Mention spéciale du jury et le prix Coup de Co. Après 14 ans pour le même employeur, il
quitte pour se retrouver chez L’Équipeur, où il
coeur du public.
supervisera plusieurs magasins.
Si le premier l’a complètement pris par
C’est en envoyant son curriculum vitae
surprise, le second l’a ému. «Le Coup de coeur,
c’est le plus beau prix que je pouvais gagner «pour le fun» chez Provigo qu’il est embauparce que c’est ma clientèle qui a voté», avait- ché comme directeur de succursales pour
il avoué quelques secondes après en avoir Loblaw. Il s’occupera de neufs emplacements,
toutes des grandes surfaces, sauf une épicerie
pris possession.
de Boucherville.
Si on demande à Michel Milot quelle est la
Lors d’une réunion de direction, il apprend
chose la plus importante dans son commerce,
il répond qu’il veut faciliter la vie aux gens que Loblaw veut franchiser ses succursales
qui viennent l’encourager. C’est pourquoi il corporatives. Celle de Saint-Jean-sur-Richelieu
communique beaucoup avec sa clientèle. est du nombre.
C’est aussi la raison pour laquelle il a investi
«J’ai appliqué, raconte-t-il. Ça faisait longplusieurs centaines de milliers de dollars en temps que je cherchais à lancer un commerce
rénovations et améliorations dans son mar- et il s’agissait d’une belle opportunité.»
ché d’alimentation depuis qu’il en est devenu
Changements
propriétaire, en novembre 2010.
Avant même qu’il ne prenne possession de
«Si je vais emballer, c’est parce que c’est
l’endroit où la personne est la plus réceptive, cet établissement, M. Milot allait faire son tour
estime-t-il. Le stress est tombé, car son épice- sur la rue Saint-Jacques avec des idées sur ce
rie est terminée. Ça me permet d’aller chercher qu’il fallait changer pour avoir du succès.
un bon nombre de renseignements qui m’ont
«J’ai toujours agrandi par l’intérieur, dit-il en
(Photo: Stéphanie Brulé)
[email protected]
Michel Milot, propriétaire du supermarché Provigo, est d’avis que l’avenir
n’appartient pas aux grandes surfaces.
encore 260. J’ai sorti plusieurs fromages de
chèvre qui ne se vendaient vraiment pas.»
Il a également commencé à faire du
compost avec ses vidanges. Résultat: diminution de la moitié des coûts de transport
Il s’est aussi immédiatement attaqué au et d’enfouissement, réduction de 50% des
problème de la viande. La demande pour déchets, ce qui représente environ dix bacs
remettre un boucher dans l’épicerie a rapi- pleins par semaine.
dement été envoyée à Loblaw. Il n’y avait Ici et pas ailleurs
que du «prêt à manger» et les commentaires
Si Michel Milot a effectué tous ces changenégatifs des clients étaient nombreux, se souvient Michel Milot. Il a également trouvé de ments dans son Provigo, le seul qui a pignon
nouveaux fournisseurs pour combler ce qu’il sur rue à Saint-Jean-sur-Richelieu, c’est dans
estimait être «des trous» dans l’offre de son l’espoir de satisfaire ses clients. Il comprend
nouveau commerce, que ce soit au chapitre que s’il ne leur offre pas ce dont les gens ont
besoin, ils iront inévitablement voir ailleurs. Et
de la sélection ou des prix.
pas sûr qu’ils vont revenir.
Au cours de la première année seulement, il
Le service est une chose, mais la sélection et
a investi 250 000$ en rénovations. Depuis son
arrivée, il a ajouté 2400 nouveaux produits la qualité font également partie de l’équation.
«Avant, les gens me disaient qu’ils devaient
dans son épicerie, souvent après avoir jasé
faire deux autres marchés d’alimentation pour
avec les clients.
compléter leur épicerie, avoue-t-il. Maintenant,
Crampe au cerveau
ils trouvent tout ici. Nous sommes à l’écoute
«L’an dernier, j’ai eu une crampe au cerveau, des gens et c’est primordial. Je ne veux pas que
rigole-t-il. J’ai décidé qu’on allait avoir les 300 mon client ait besoin d’aller ailleurs. Sinon, je
fromages du Québec. On l’a fait. Il m’en reste prends la chance qu’il reste là», conclut-il.
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riant. La première semaine, j’ai commencé par
purifier le coup d’oeil. En entrant, à la caisse du
service à la clientèle, il y avait un gros présentoir en métal pour les cigarettes. On ne voyait
même pas les fruits et légumes.»
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