(…) Bondissant à tous les échelons de la maison de Georges, Jean

Transcription

(…) Bondissant à tous les échelons de la maison de Georges, Jean
(…)
Bondissant à tous les échelons de la maison de Georges, Jean-François de Neck et Eric Van Gulick poussent,
avec ce conte-concerto, un peu plus loin l’une des passions du Théâtre de Galafronie : la complicité avec la
musique. Chaque objet, dans Georges, est une invitation au son, à la percussion : un verre sur le bord duquel le
doigt glisse, le chant de l’eau dans une bassine, la tartine dans le grille-pain, la mousse à raser sur les joues qui
se fait soudain flocons de neige...
(...)
Christelle Prouvost
28 avril 1993 – Le Soir
Une sombre affaire de robinets…
Créer consiste-t-il toujours à fabriquer un objet, à manipuler de la glaise ou du bois ? Ne peut-on pas considérer
que certains magiciens du verbe, par les fines suggestions qu’ils instillent dans l’esprit d’un enfant, puissent
amener celui-ci à créer »dans sa tête » tout un monde intérieur ? Ne sont-ils pas alors investis de cette formidable mission qui est d’amener l’enfant à découvrir son propre imaginaire, lui ouvrant les portes du Rêve et l’y
menant par la main ?
En tout cas, lorsque les oreilles encore tintantes et les yeux écarquillés, on quitte le Théâtre de Galafronie, c’est
ce qu’on ne peut s’empêcher de penser.
Mais revenons au début. Souvenons-nous…
Voici que deux étranges messieurs en habit noir, moustachus, rigolos, descendent les tréteaux du hall d’accueil,
tenant chacun à la main une bougie allumée.
« Silence, les petits, silence ! » chuchotent-ils, « Ceci est un spectacle musical et il vous faudra bien ouvrir les
oreilles ! »
Le petit peuple des enfants, groupés dans la salle, se tient coi, fasciné. Plus un bruit, plus une parole ! Généralement fort agités à cet âge (le plus vieux doit avoir 7 ans !), les bambins paraissent ici être tombés sous le
charme, comme en extase, hypnotisés ! Semblables aux meneurs de rats de la légende allemande, qui, soufflant
dans leurs flûtes, entraînaient derrière eux une ribambelle d’enfants, nos acteurs emmènent les spectateurs en
culottes courtes dans la salle.
Le décor intrigue aussitôt : constitué pour l’essentiel d’une double échelle sombre et tendue d’étoffes, il s’orne
de mille gadgets plus curieux les uns que les autres.
Robinets, machines à écrire, cymbales et autres triangles s’y accrochent comme autant de boules à un arbre de
Noël ! De petites lumières s’allument et s’éteignent, ici et là, en haut, en bas, jusqu’au cœur d’un ensemble de
tubes communicants où l’eau gentiment glougloute. Le tout, insistons bien, demeurant toujours plongé dans
une semi-pénombre propice aux imaginations les plus débridées. Et voilà donc nos deux conteurs qui s’en vont
contant, transformant brusquement leurs phrases en psalmodies rythmées, au son flûté d’un verre qu’on frotte,
d’une vieille casserole ou du chant léger des tuyaux. Mieux encore, ces deux gaillards parviennent à adopter la
personnalité de tous les personnages du récit qu’ils déploient : la maman qui travaille et ne veut rien entendre,
le vieil africain émigré dans la neige (laquelle est fort bien représentée par une touche de savon à barbe !) et
bien sûr le petit Georges lui-même.
On dirait l’un de ces contes anciens, comme on devait en réciter du temps d’Homère, faisant naître sans cesse,
avec peu de moyens mais une virtuosité sans exemple, un flot de scènes vives, joyeuses ou dramatiques.
Et les enfants rient, s’exclament, approuvent : leur monde mental s’accorde merveilleusement à cette histoire si
simple et toujours, on l’a dit, scandée à la façon des contes que disent les griots dans la brousse africaine.
Quant à l’histoire ? Eh bien, c’est celle d’un petit garçon apprenti plombier, confronté à un problème de robinets, et qui apprend à devenir grand, à se débrouiller sans son papa mais en ouvrant son cœur à l’autre.
Simple, sans doute, mais en tout cas mélodieux, et l’on sort de ce spectacle les yeux pleins d’étincelles, les
oreilles truffées de notes, adultes comme enfants, tous égaux devant le rêve.
Car finalement, le vrai, le bon, l’universel théâtre ne transcende-t-il pas tous les âges ?
Juillet 1993 – Génération ONE
(...)
C’est l’plombier
Le grille-pain souffle le vent, la botte de céleri frissonne, la boite de corn-flakes imite le loup. Dans le froid et
le noir, une maison tranche, celle du « petit » Georges, bâtie à dos d’échelle, avec son installation sanitaire
miniaturisée et ses tuyauteries apparentes. Lumière.
Jean-François De Neck et Eric Van Gulick (du Théâtre de Galafronie) sont les conteurs-musiciens de ce divertimento. Chaque objet du quotidien appelle un son, un bruit, une musique. Et chaque son, bruit, musique, dit un
sentiment, accompagne un geste, souligne un mouvement.
Il n’y a plus d’eau. Le papa n’est pas encore rentré pour réparer la tuyauterie et, dans son bureau, la maman
tape des mots d’amour sur sa machine à écrire. « Petit cochon qui fait des bêtises, n’oublie pas de te brosser les
dents. » Mais il n’y a toujours pas d’eau. Avec le « vieux Mamboulé qui vient dormir sur le trottoir, Georges va
oser jouer au roi des plombiers.
La Galafronie offre avec ce spectacle une surprise toute poétique, toute de tendresse. Sous le ciel plombé de
Huy, les festivaliers espèrent d’autres (belles) surprises.
Anne Mawis et Sonia Perpise
23 août 1993 – La Libre Belgique
Chut ! Mais chut ! Si vous avez entre 4 et 8 ans, entrez dans l’univers de Georges, une maison pleine de sons,
un concerto pour casseroles, verres et tuyaux. Et la maman Tictac qui tape ses petits mots dans son bureau pendant que Georges et son ami, interdits, réparent les fuites à grande eau, à grands bruits : une initiation musicale
en dehors des instruments battus par La Galafronie
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Claire Pierson et Michel Voiturier
25 août 1993 – Vers l’Avenir
D’emblée, Jean-François De Neck et Eric Van Gulick invitent « à faire le plus de silence possible ». Sur scène,
une maison érigée à dos d’échelle, avec son installation sanitaire et sa tuyauterie apparentes, reliant la cave à la
salle de bains où – souci du détail – s’allume un mini-néon. Les objets les plus anodins sont en place pour nous
conter musicalement l’histoire du tout petit Georges. Comment va-t-il surmonter sa peur du noir et jouer les
rois des plombiers ? C’est à un savoureux « divertimento », où mots cocasses, bruits, musiques et images se
font écho à l’infini, que les deux comédiens-percussionnistes nous convient.
Anne Mawis et Sonia Perpise
8 septembre 1993 – La Libre Belgique
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Un joli moment où jaillit à chaque instant la musique. Musique du vent sous le souffle de Jean-François de
Neck et d’Eric Van Gulick. Friselis d’eau, chant des verres, rythmes ténus sous leurs doigts. Le noir s’étoile de
loupiotes et de neige. Qu’on est bien dans cette drôle de maison sous l’échelle...
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Monique Bosman et Claire Coljon
25 septembre 1993, Le Ligueur n°38
Bravo Georges
Un bon spectacle pour enfants peut aussi être un bon spectacle pour adultes. Jean-François De Neck et Eric
Van Gulick nous l’ont prouvé. Georges, au Centre Culturel d’Ottignies, est un contre merveilleux fait d’images
et de sons simples et drôles, pour le plaisir de tous.
Dieux merci, « on peut encore s’amuser à raconter des histoires », comme nous le dit Jean-François De Neck,
de la troupe du Théâtre de Galafronie à Bruxelles. Accompagné d’Eric Van Gulick, musicien percussionniste
de formation, les deux compères unis pour le temps d’un spectacle tissent pour un jeune public ébahi des arabesques folles dans un décor surréaliste. « C’est l’histoire qui est surréaliste » dit De Neck, auteur de la pièce.
Mais les problèmes de Georges, petit enfants qui reste à la maison, « sont les problèmes de tout le monde ».
La soirée de Georges est pleine de magie. Magie du quotidien, musique des objets simples, tel est l’univers de
De Neck et Van Gulick. « La montre fait… Tic… Tac… L’eau fait… Plic… Ploc… Plic… Ploc… Qui va dormir dans sa belle et grande maison ? Qui va dormir ? C’est Georges, le tout petit garçon ». Toutes ces harmoniques sont faites avec des tuyaux, des robinets, une machine à Corn Flakes, et une multitude d’objets plus communs les uns que les autres, de la poêle à frire au toaster. Un travail de mise en musique impressionnant, fruit
apparemment simple de longues heures de recherche sonore.
Les enfants sont ravis mais, chose plus rare, les parents aussi ! Le véritable exploit de ces deux conteurs fous
est de réveiller l’enfant qui reste en nous, cet enfant qui le soir bien souvent attendait ses parents, seul avec ses
songes dans sa trop grande maison. Spectacle trop rare dans ce monde dépourvu de merveilleux, Georges
éveille les enfants, et réveille les adultes, le temps d’une trop courte heure.
A voir absolument.
Nicolas Grégoire
1er février 1994 – La Nouvelle Gazette (Brabant Wallon)
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Imaginez la performance de deux brosses à dents et quatre gobelets complices... ou encore, le vent qui souffle
dans le grille-pain et fait frissonner les branches de l’arbre céleri, l’escalier qui « vibraphone » et les mots d’amour qui « tiquetiquetaquent » sur le clavier de la machine à écrire...
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Jeannine Rosman
Le moniteur de l’environnement