La maison des enfants d`Izieu (1°ECO 1)

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La maison des enfants d`Izieu (1°ECO 1)
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> Voyage à Izieu et Lyon, mars 2009 > La maison des enfants d’Izieu (1°ECO 1)
La maison des enfants d’Izieu (1°ECO 1)
mardi 12 mai 2009
Le 6 avril 1944, la Gestapo de Lyon, sous le commandement de Klaus Barbie,a arrêté, dans la maison d’Izieu, 44 enfants qui
y avaient trouvé refuge et leurs sept éducateurs. Parmi les personnes présentes, seul un éducateur a pu s’échapper. Tous
les autres ont été assassinés à Auschwitz, une éducatrice a survécu.
Voici les impressions des élèves de 1°ECO1 après la visite de la Maison des enfants d’Izieu.
La Maison des Enfants d’Izieu
Le Silence.
Ce silence, si calme, si reposant, si protecteur.
En effet, ce silence s’installe ce six avril 1944.
L’Hiver résonne encore, le froid règne sur la vallée. Izieu, un village de l’Ain. Izieu, une sécurité recherchée, trop
recherchée.
Les enfants de la grande maison en haut de la colline, eux, le six avril, prenaient leur petit déjeuner dans la salle à manger
de la maison. Puis, durant cet habituel repas matinal, un camion avec ces soldats vinrent rompre ce parfait silence. Un
sentiment de coupure vint aussi. Ces enfants avec un camion, ici, devant la maison. Impossible à croire.
En effet ces enfants traités ainsi, jetés dans le camion tel des sacs. Jetés pour ne plus jamais les voir. Non seuls, mais
accompagnés de leurs sept éducateurs.
Tous morts, sauf une, une rescapée, une monitrice…
Les enfants, à la chambre à gaz…
Mais quel silence ?
On croyait pourtant qu’ils étaient bien ce sécurité. Je croyais, j’y ai cru aussi.
Trop
François Rocci
La maison des enfants d’Izieu
Essayer de comprendre.
Des enfants, innocents, et qui ne demandaient alors qu’à jouer. Etre aimé et être heureux, apprendre
aussi, pour grandir. Puis devenir grand, un jour. Pourtant, ces enfants ne grandiront jamais ! Ils restent là,
devant nous impuissants, figés sur du papier glacé. Leurs sourires rayonnants ne veulent plus rien dire à
présent…
Car ce fut un jour, dans cette belle maison et sous le ciel si bleu. Peut être que le vent soufflait entre les
brins d’herbes et le soleil réchauffait leurs jeux de printemps. Ils étaient là et riaient, doucement.
Quelques uns déjà conscients du crime d’être ce qu’ils sont, et du sort qui leur était réservé. Mais ils
gardaient leurs rires dans une insouciance propre à l’enfance.
Ce jour, des hommes firent taire les enfants.
Je ne comprends pas et ne comprendrai jamais. Je ne demande pas d’explications aux guerres, ni même
à comprendre le sentiment de haine. J’aimerais juste que l’on m’explique la nature de cette folie, celle qui
pousse l’homme à attenter à la vie.
Comment tuer, se permettre de décider d’une chose si sacrée ? Estimer son existence supérieure et
vouloir écraser celle d’un autre, jusqu’à être amener à la volonté de détruire ! Et réduire un être, en
cendre. Inhumanité, cruauté, barbarie.
Je ne veux pas comprendre la démence qui peut pousser un homme à abattre un enfant.
Alors je suis montée sur cette colline verdoyante. Le ciel était bleu et le vent soufflait timidement. Le
soleil, inutile, comme la maison au loin, vide et témoignant à jamais du crime de l’humanité. Et ce paysage
qui ne saura plus jamais être beau, comme hanté par une tristesse magnifique et le souvenir horrifiant de
quarante quatre enfants qui furent assassinés pour ce qu’ils étaient.
MOUSBA Imène
Je n’oublierai jamais …
Quand j’ai vu cette maison
Où le soleil chauffe de ses rayons
Comment imaginer
Qu’un homme sans cœur viendra les chercher.
Tous ces enfants innocents
De 4 à 17 ans
Qui n’ont rien fait
Si ce n’est espérer.
Beaucoup n’avaient plus de parents
Mais ils devaient apprendre à devenir grands
Dans ce monde où la violence et les morts
Ont autant de valeur que l’or.
Comment oublier ces 44 âmes
Que juste parce qu’elles étaient juives on les condamne
A payer de leur vie
Pour un crime qu’elles n’ont pas commis.
Vivons pour ne pas oublier
Vivons pour que cela ne se reproduise jamais.
Pour que ceux qui viendront après sachent
Qu’il y avait Isidore, Mina, Sarah et Max.
Marjorie Bouquin, 1°ECO1
Visite de la maison des enfants d’Izieu
Sujet abordé sous la forme d’une lettre qu’aurait envoyée Joseph Goldberg
(un des enfants recueilli à la maison d’Izieu) à sa famille.
Papa, Maman, Grand-mère,
Je suis bien arrivé à la maison d’Izieu où Madame Sabine Zlatin m’a accueilli à bras ouverts, accompagnés d’une joie
intense. Je m’amuse bien là-bas ; avec mes camarades nous nous amusons dans l’herbe, et lorsqu’il est l’heure de l’école,
Madame Gabrielle Perrier nous fait classe. Elle nous fait étudier la biologie, les mathématiques, le français, l’histoire et la
géographie, puis elle nous fait apprendre l’allemand car elle a dit que c’était important de savoir le parler avec ce qu’il se
passe en ce moment. En tout cas ça paraît grave et important.
Avec tous mes copains, on loge dans une grande maison avec un grand jardin, en plus dans la chambre où je dors il y a tous
mes copains, et on s’amuse bien. Aujourd’hui, Madame Feldblum nous a fait photographier devant la grande fontaine
remplie d’eau avec pleins de poissons. Papa, Maman, Grand-mère, j’ai hâte de vous revoir pour vous serrer très fort dans
mes bras. Mais Madame Feldblum a dit : "j’espère que la guerre va bientôt cesser car vous pourrez retrouver vos familles".
Moi aussi, je veux que la guerre touche à sa fin, car sinon je serais triste de ne pas vous revoir bientôt. Papa, Maman,
Grand-mère, j’achève ici ma lettre étant donné que Madame Feldblum nous a appelés mes camarades et moi car il est
l’heure de dîner, et j’ai très très faim. Je vous aime et vous embrasse très fort. À très bientôt.Joseph Goldberg.
Voici une lettre inventée de mon propre chef, et faisant ressortir les sentiments d’un enfant d’une dizaine d’années, loin de ses parents,
loin de tout amour. Je tente d’imaginer le sentiment de solitude, d’abandon, malgré la présence de camarades eux aussi réfugiés, et
d’éducatrices. Pour moi le plus touchant et le plus intrigant fut de me mettre dans la peau d’un de ces pauvres enfants innocents qui ne
devaient se douter de rien en ce qui concerne la guerre, l’antisémitisme dont ils étaient victimes, ou alors ne pas comprendre à leurs
âges. Tout cela n’est qu’un court extrait des sentiments que j’ai pu ressentir durant la visite de cette maison, chargée d’histoire. Dans
tous les cas, j’aimerais dire que le personnage de Sabine Zlatin suscite chez moi une grande admiration, concernant tout ce qu’elle a pu
faire, entreprendre afin d’aider ces enfants, le plus souvent même aux dépens de sa propre vie.
Philippe Berlengue
La visite de la maison des enfants d’Izieu fut essentielle au projet de ma classe. En effet, même si
nous sommes plus âgés que la majorité des enfants d’Izieu, nous restons des enfants. En visitant leur
maison, nous ne pouvions nous empêcher de nous mettre à leur place : séparés de nos parents, de notre
maison, de nos amis et, même pour beaucoup, de notre terre natale. Les lettres échangées entre les
parents et les enfants sont très émouvantes : j’ai pu sentir l’émotion due au manque, les parents
souhaitaient un joyeux anniversaire à leur enfant en leur promettant un futur meilleur...
Une photo des enfants d’Izieu m’a beaucoup touchée, on pouvait les voir rire, discuter. Et quand je
pense que pour certains hommes comme Klaus Barbie, ces enfants ne représentaient qu’une sorte de
troupeau d’animaux nuisibles à l’homme, je suis outrée, j’en reviens toujours aux mêmes questions :
"Comment des hommes ont-ils pu vouloir ou faire ces actes ?" Je pense que je n’obtiendrai jamais les
réponses à mes questions. La visite de la maison des enfants d’Izieu m’a fait prendre conscience que parmi
toutes les personnes concernées, certaines ont fait les plus belles preuves d’humanité possibles : des
personnes telles que SABINE ZLATIN la directrice de la maison, son mari ainsi que le sous préfet de Belley
Pierre Marcel Witlzer qui n’ont pas hésité à braver la loi en cachant illégalement ces enfants qu’eux seuls
voulaient bien voir innocents.
Ainsi je peux dire que pour mon cas, la visite de la maison des enfants d’Izieu fut plus que nécessaire au
projet de la première ECO 1, elle perpétue le souvenir des enfants et des adultes d’Izieu mais aussi de tous
ceux qui ont été victimes de l’idéologie nazie. Elle dénonce le crime et permet la lutte contre l’oubli car
comme nous avons pu lire dans le centre d’histoire et de la résistance de Lyon :
" Ceux qui ne se souviennent pas du passé
sont condamnés à le revivre".
Cloé Alessandri
Poème
C’était une belle journée de Printemps
On apercevait des visages chantants
C’était des enfants communs.
Ils étaient tous pleins d’entrain
Tout s’accelera en un instant
Pour ces quarante quatre innocents
Un dernier geste, un dernier regard
Malgrè des yeux remplis de désespoir
Un long voyage en train
Ils croyaient surement que c’était la fin
Prochaine destination, Auschwitz : L’enfer.
La pire adversité qu’il y eut sur terre.
Humiliation, brutalisation
Dans ce genre d’endroit on appelait ca
Déshumanisation.
Ils se sont transformés en fumée
Mais nous ne les oublierons jamais
Adieu Izieu
Alyssa Lalli
Le passé fait partie de l’avenir
« Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre ». C’est pour cela que nous devons garder dans notre mémoire
tout ce que nous avons appris en ces deux jours sur l’histoire, une histoire parfois dure à entendre mais utile comme celle de Klaus Barbie
qui a envoyé sans état d’âme quarante quatre enfants d’Izieu, victimes d’un bourreau fou à lier qui ne pensait qu’à tuer, à la mort. Lors du
procès projeté à l’écran d’une salle du Centre d’Histoire de la résistance et de la déportation de Lyon, j’ai vu la haine sur le visage de
Sabine Zlatin, directrice de la colonie d’Izieu qui a échappé à la déportation. La tristesse, la souffrance, la culpabilité dans son cœur
étaient encore intactes après toutes ces années.
J’espère aujourd’hui que tout ce que nous faisons sur ce travail de mémoire nous évitera de vivre une nouvelle fois ce passé qui a fait
couler tant de larmes et de sang.
Lisa Rixte
Mesdames, Messieurs…
Aujourd’hui nous allons nous souvenir d’Une histoire émouvante, tragique, déchirante, d’une histoire dramatique… Les mots sont
insignifiants, et impuissants pour la définir.
Tout avait commencé dans un paysage splendide et paisible, Impossible à décrire, tout était si beau. Le soleil illuminait la clairière pour
venir embellir plus qu’elle ne l’était, l’herbe, le fleuve et le ciel, de ses rayons majestueux… Les couleurs si variées semblaient vous
ensorcelées et remplir le lieu de gaieté…
Aujourd’hui lorsque je l‘admire, il est douloureux de savoir qu’il n’y a pas si longtemps, 44 merveilles y ont vécu les derniers instants
d’une vie trop courte…
Marcher sur leurs traces semble m’avoir replongé dans le triste passé. C’est comme si j’étais parmi eux, sans qu’ils puissent me voir ni
m‘entendre… je voulais les aider, les protéger, leur dire de s’échapper, leurs vies étaient en danger, mais ils ne m’entendaient pas. J’étais
impuissante face à leurs malheurs, comme inexistante…
A cette époque, l’être humain n’avait plus aucune valeur, en particulier s’il était juif, aujourd’hui cela nous semble effroyable mais cela
continue hélas…C’est la raison pour laquelle mes enfants, innocents ont étés assassinés. Non pour quelque chose qu’ils auraient fait,
simplement pour ce qu’ils étaient…
Tous étaient si jeunes et lorsque je contemplais leur tendres sourires et leurs yeux émerveillés reflétant malgré des efforts pour le cacher,
un mal être compréhensible et la peur de l’avenir. Mon cœur se fanait en milles pétales…
J’avais l’impression de les connaître depuis toujours, J’espérais pour eux, une vie digne d’un rêve et tout ce qu‘il existe de mieux. Soudain
comme pour m’arracher à mes agréables projets, il était trop tard, ils étaient entrain de me les enlever, ils s’éloignaient de plus en plus
sans que je ne puisse les en empêcher. Tout était fini, on mes les avait pris, à jamais. Des sanglots et des cris étaient tout ce qui me
parvenait d’eux à présent : la tristesse détruisant leurs visages est la dernière image qui me reste et celle qui me bouleverse à chaque
seconde de mon existence. C’est ainsi que la réalité me submergea, elle désirait que je la regarde droit dans les yeux, que je comprenne la
vérité mais il m’était insupportable de la reconnaître : mes rêves ne se réaliseront jamais.
Ces étoiles sont parties en fumées… nous ne les reverrons plus jamais : chanter, sourire, aimer, respirer ou dessiner. La vie leur a été
enlevée dans un élan de violence, alors qu’ils venaient seulement de la découvrir et de l’apprécier.
Une telle cruauté est indéfinissable, et l’absence de regret est impensable,
Face à la tristesse des amis, proches et familles, je n’ai pu empêcher les larmes qui me dévastaient de couler à leur gré… Je me suis sentie
accablée.
Mes amis, laissez-moi rêver de leur agréable enfance, de toutes les joies qu’ils ont pu connaître pour atténuer le chagrin de leurs ultimes
souffrances… Je veux penser à eux de cette manière.
Je porte en moi la flamme d’un amour infini en leur mémoire et que nul ne pourra éteindre. Ils représentent mon combat, notre combat
j’espère, celui que j’entreprendrai jusqu’à mon dernier souffle : pour qu’ils restent gravés dans nos âmes, à tous, pour toujours et pour
que rien ni personne ne permette qu’une atrocité pareille ne se reproduise.
Je le promets.
Sachez, que si l’écho de leurs voix faiblit nous péririons, c’est garanti.
Nawal Zarbaz
Jeux d’enfants
Une déshumanisation inconcevable,
Des morts innombrables,
Tel a été le résultat d’une guerre minable.
On l’a nommé führer,
Pourtant il ne méritait pas de fleurs.
Des déportés épuisés,
Achevés,
Par ce travail forcé.
Plus aucune pudeur,
Plus aucune chaleur,
Rien que des cendres
Et des pleurs.
Comment un tel désarroi,
A t’il pu devenir roi ?
Nous ne pourrons mettre des mots,
Sur ces effroyables bourreaux.
Parmi ces victimes,
44 enfants innocents,
Sous un contrôle permanent,
Entre les mains de grands violents.
Ils n’ont pas toujours vu le soleil relevé d’un beau jour d’été,
Ils se sont contentés,
De rester les yeux émerveillés,
De garder foi en leurs pensées.
Au fond,
De leur petite maison,
Ils ne cessaient de dessiner au crayon,
Tous ces grands et monstrueux avions,
Afin que sous leurs grands chapeaux
Cette satanée Gestapo
En perde la raison.
Ils seront en nous gravés a jamais,
Il me sera impossible de les oublier.
A tous les enfants d’Izieu,
Qui malgré tout gardaient la tête dans les cieux,
Par leurs tendres sourires,
Leurs éclats de rires,
Qui parvenaient à cacher certains soupirs,
Certains mauvais souvenirs,
Pour faire preuve d’intelligence,
Nous avons l’obligeance,
Sous ces futurs beaux jours,
De toujours,
Continuer à tenir le flambeau,
Il ne me semble pas que ce soit un vrai fardeau
Symbole de l’humanité,
De leurs mémoires,
Qu’ont pourrait prendre comme un miroir,
Rempli de courage,
Malgré tous ces orages.
Il est important de se souvenir,
Pour construire
Notre bel avenir.
Seirina Ponzo .
Un jour quelqu’un a dit
« La mémoire est la racine de la délivrance comme l’oubli est celle de l’exil ».
Voila pourquoi nous n’oublierons pas,
Toutes ces souffrances et ces gestes puérils,
Infligées à de nombreux innocents,
Qu’ils soient adultes ou enfants.
Dans cette petite maison d’Izieu,
Ils étaient quarante quatre et avaient entre quatre et dix-sept ans.
Des personnes les ayant dénoncés,
Et Klaus Barbie étant arrivé,
Ils ont tous été voués
A une mort planifiée.
Ils avaient déjà été séparés,
De tous ceux qu’ils aimaient.
Grâce à certaines personnes
Ils retrouvaient leur joie passée,
Pour qu’on finisse par leur briser,
L’insouciance qui leur restait.
Toutes ces horreurs ne seront jamais oubliées.
Amélie Dimech
Les enfants d’Izieu
Dans un petit village de l’Ain
Habitaient des orphelins
Qui n’imaginaient pas la fin
Le 6 Avril 1944
Ils furent enlevés par les Nazis
Qui en raflèrent 44
Sous les ordres de Barbie
Ces enfants furent déportés
Afin d’être gazés
Et exterminés à tout jamais
Dans l’histoire de l’humanité
Dans cette maison d’Izieu
Ils n’ont toujours pas fait leurs adieux
Leurs présences se font sentir
Et nous racontent ces souvenirs
Notre mémoire ne doit pas oublier
Ce que ces enfants ont enduré
Pour faire perdurer
Un monde sans inégalités.
Clément Brest
"Les morts parleront un jour et ce jour là la terre tremblera"
Elie Wiesel, écrivain, deporté, prix Nobel de la paix.
44 enfants, tous êtres humains en ce monde, vivaient paisiblement dans une bergerie près du village paisible d’izieu. Cette
colonie respirait la joie de vivre. La bâtisse est grande et chaleureuse,cette maison est unique. La fragilité et l’innocence
des enfants hantent ces couloirs depuis plus de soixante-six ans. Joseph Goldbeg à 12 ans, malgré l’année 1944 qui fut
marquée par la guerre, il était heureux vivant protégé par les justes. Il écrivit à sa mère, lui expliquant qu’il comptait
s’instruire durant sa présence à Izieu pour que la directrice et sa mère soient fières de lui après la guerre. Ce pauvre enfant
avait des projets pour pouvoir construire son avenir, il n’aurait pu prévoir l’ampleur de la barbarie Nazie, aucune personne
à vrai dire n’aurait pu anticiper de telles atrocités. Ces quarante quatre enfants étaient des juifs originaires d’Algérie ou de
Roumanie, d’Allemagne ou de Russie. Des êtres humains ? Pas pour l’idéologie nazie, pas pour ses représentants, pas pour
les collaborateurs. Le 6 avril 1944,des soldats se dirigeaient vers la colonie, une rafle avait été organisée par le terrible
Klaus Barbie. Ces pauvres enfants déportés vers les camps de la mort ont péri pour le seul fait d’avoir existés. Elie Wiesel
dit que l’ensemble des victimes qui furent exterminées par les nazis moururent deux fois : lorsqu’elles perdaient la vie,
puis, une seconde fois lorsque les soldats effaçaient leurs traces de la mémoire de la Shoah. Nous, étudiants du Lycée Val
de Durance, n’oublierons jamais les enfants martyrs d’Izieu.
Franck Reusa
LA MAISON D’IZIEU
Apprendre, savoir, transmettre, les uns ne vont pas sans les autres. Qu’est ce qu’on apprend ? On apprend
tellement de choses qui appartiennent au passé, un passé dont on ne veut pas parler mais on le doit. C’est
quand justement on nous dit la vérité, ce qui est arrivé dans le passé, que c’est dur à entendre, à voir et
pourtant elle est si loin de tout ce que l’on a pu imaginer. Les témoignages sont alors si importants, les
témoignages sont le reste d’un passé, une preuve. Un témoin est celui qui voit, qui entend, il est celui qui
raconte, celui qui explique. Lorsqu’on est un témoin, ou qu’on le devient, c’est plus qu’un devoir de faire
connaître la vérité même elle n’est pas toujours facile à entendre. Les témoins nous racontent des choses
appartenant au passé et au lieu de répondre à nos questions en soulèvent de nouvelles.
Depuis le moment où j’ai vu cette photo des enfants d’Izieu, je me demande comment un enfant peut-il
vivre la guerre , la fuite, la discrimination ? Des questions qui restent sans réponses. Comment un enfant
réagit lorsqu’il est séparé de ses parents et que les derniers regards qu’il voit sont des regards hantés par
la peur ? Peuvent-ils continuer à vivre, tous ces enfants victimes d’une idéologie qui n’est en rien fondée
sur la raison ?
La maison d’Izieu avait pour but non pas seulement de cacher des enfants mais aussi de les faire vivre
cette enfance de laquelle ils ont été privée, une enfance qu’il n’étaient pas destinés à avoir. Il y a des
personnes dans ce monde qui ont su, face aux plus affreuses monstruosités, rester humaines.
Candice
Ils étaient des enfants,
ils étaient des jeunes,
ils étaient des vieillards, hommes et femmes.
Impuissants face à cette terreur qui régnait,
celle qui les emportait loin
pour qu’ils ne reviennent jamais.
Comme eux on se demande pourquoi,
comment peut on en arriver là ?
La bonté de certains en a sauvé quelques uns.
C’etait dans les charmantes plaines de la région de l’Ain,
à Izieu, un lieu paisible.
Une quarantaine d’enfants juifs y étaient réfugiés, la plupart orphelins.
Un jour des camions sont arrivés, plus jamais on ne les a revus.
"C’etait des innocents" dont on n’oubliera pas le sort qu’ils ont subi.
Victor Claude
6 Avril 1944
Chère Sabine Zlatin, directrice de la maison d’Izieu
Je suis actuellement dans un wagon en train de vous écrire une lettre dans l’espoir que vous la lisiez un jour, pour que vous sachiez le fond
de ma pensée. Je vais donc jeter cette lettre en dehors du train, tout en priant qu’une personne la trouve et vous l’apporte.
Je tiens tout d’abord à vous témoigner toute ma gratitude, vous dire que vous étiez comme une mère pour moi. Je ne saurais
comment vous remercier car votre générosité, gentillesse, douceur et tendresse sont tellement immenses et vagues comme un océan,
qu’on n’en voit pas la fin. Vous avez consacré votre vie, pour nous, enfants juifs et vous nous avez aimés d’un amour sincère et infini, alors
que tout le monde nous rejetait. Malgré les risques, vous nous avez protégés et vous avez mis en danger votre vie pour des enfants qui
n’étaient pas les votres. J’admire votre courage, sensibilité, force ainsi que votre sourire lorsque vous nous regardez jouer. Et vos efforts
pour nous offrir un maximum de confort. Je vous serais infiniment reconnaissante de m’avoir permis de passer une partie de mon enfance
plus agréable, de vivre et de m’avoir épargné tous les soucis de la guerre. Grâce à vous, j’ai connu la maison du bonheur, je n’oublierai
jamais ces merveilleux souvenirs que j’ai passés auprès de vous.
Malheureusement, comme toute chose le bonheur est éphémère. En effet, ce matin à huit heures des hommes très violents sont
venus nous chercher. Ils ont été très brutaux et nous ont jetés comme des sacs de patates dans le camion pour la prison de Lyon. Une fois
arrivés là-bas, se trouvait un homme à la peau pâle avec un regard foudroyant et un sourire diabolique. Ce dernier, se nommait
apparemment Klaus Barbie, c’est lui qui contrôlait tout. Et il faisait cela avec une telle fermeté, qu’il y régnait une ambiance de terreur.
Ensuite, nous avons pris le train pour partir je ne sais où.
Je sens là tout au fond de moi, et je ne sais pas pourquoi, que c’est le commencement de la fin. J’ai donc voulu vous écrire, afin de vous dire
que je vous aime, oui c’est ça, JE VOUS AIME ! Et que vous alliez terriblement me manquer
Bien affectueusement, Liane Krochmal
Loubna, 1°ECO1

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