formation action developpement economique sud gironde

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formation action developpement economique sud gironde
FORMATION ACTION DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE SUD GIRONDE
SYNTHESE DE LA TABLE RONDE
Jeudi 18 juin 2015, à Langon
Participants :
Emilie Congiu-Balleste, chargée de mission politiques contractuelles – Conseil Régional
Aquitaine
Hilaire Fossé, chef du service petite entreprise et entreprenariat – Conseil Régional Aquitaine
Bertrand Gelley – Etablissements Clémens
Elodie de la Grange – chargée de mission Territoire Sud Gironde
Céline Payri – chargée de mission Val de Garonne Expansion
Nathalie Perrot – directrice Gironde Initiative
Delphine Scipion-Cosson - Zéphyr et Cie
Animation Didier Tcherkachine – Argo&Siloe
1ère partie : Création, primo-développement, croissance
Pourquoi viendrait-on s’installer en Sud Gironde ? Quelles raisons économiques, mis à part pour le
cadre de vie (souvent cité par les élus) et le prix des terrains bas. Quels sont les besoins des
entrepreneurs ? Quelle est l’offre de services existante et que faut-il développer ? Comment se
connecter à la métropole bordelaise ?
 Deux témoignages d’entrepreneurs installés en Sud Gironde :
Delphine SCIPION COSSON témoigne de son parcours d’installation à Saint Macaire en tant que
plumassière. Son parcours de création d’activité répond à de nouvelles aspirations professionnelles
et un goût pour la création et l’artisanat. Suite à une rencontre, le projet se concrétise par
l’ouverture d’une galerie photos et d’une boutique d’artisans d’arts.
Elle est accompagnée dans son parcours d’installation et de professionnalisation par un cabinet qui
propose des journées d’informations et d’analyse sur la viabilité des projets puis par les consulaires.
Elle intègre une association des métiers de la mode sur Bordeaux. La Communauté de Communes, le
Pays et la coopérative co-actions accompagne le projet également.
Bertrand GELLEY des établissements Clemens (agroalimentaire) rachète à Monségur un
établissement de transformation et conservation de la viande de boucherie suite à sa démission dans
une société où il est cadre commercial. Il fait progresser le développement de l’entreprise pendant 6
ans en passant de 2 à 8 salariés et de 40 à 280 tonnes. Après une séparation avec son associé, le
projet se re-déploie sur un nouveau site à Bazas mais l’usine prend feu en mai 2015 rajoutant des
difficultés supplémentaires. Lors de son installation, M Gelley a bénéficié d’une aide du Conseil
Départemental avec le dispositif Créagir (subvention de 25 000 euros). Il a également bénéficié d’une
aide européenne à l’investissement du FEADER de 7,5%. M Gelley souligne le manque de souplesse
dans le cadre de l’accompagnement à l’investissement via les aides : les délais pour investir sont
limités ce qui contraint à investir par anticipation et uniquement sur de l’achat de matériel neuf.
 Les outils et dispositifs :
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L’aide Créagir intervient sur l’investissement matériel à hauteur de 15% sur un
investissement de 100 000 euros maximum.
Initiative gironde intervient avec un prêt d’honneur à taux 0, en complément d’un prêt
bancaire. Il est fait à la personne et non à l’entreprise et permet de constituer un capital
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(entre 2000 et 70000 euros maximum). Cela vient conforter les fonds propres et a un effet
levier vis-à-vis de la banque.
Le système de suivi des créateurs d’entreprises : l’objectif est de rompre la solitude du chef
d’entreprises avec un suivi par des parrains sur les 3 premières années : ils posent un regard
distancié et bienveillant sur les problèmes du chef d’entreprise. Ce sont essentiellement des
TPE qui sont accompagnées et le résultat est un taux de pérennité à 5 ans de 90% (contre
70% observé en règle générale).
Des outils régionaux : contribution au dispositif de prêt d’honneur, garantie sur le
financement bancaire, facilitation de l’obtention de prêt bancaire et appui sur les fonds
propres, appui à la transmission reprise. Il faut mettre en place des mécanismes facilitateurs
pour éviter aux entrepreneurs de perdre leur énergie : donner de la visibilité, trouver le bon
interlocuteur, donner de la souplesse via la mise en réseau des acteurs.
Le territoire Pays a un rôle de coordination, de mise en réseau des partenaires afin que tous
les acteurs puissent accompagner au mieux l’entreprise en fonction de son projet. Cette grille
de lecture permet de renvoyer aux bons interlocuteurs et facilite l’accessibilité aux aides.
La Région intervient en soutien à l’ingénierie via les contrats signés avec les Pays. Cette
ingénierie fait le lien entre les différents opérateurs à une échelle pertinente, aide à mieux
mobiliser les dispositifs et les fait vivre auprès des entreprises.
 Le témoignage de Val de Garonne :
Val de Garonne Agglomération est un territoire de 60 000 habitants incluant deux villes centres :
Marmande et Tonneins. Il a confié à une agence de développement économique, Val de Garonne
Expansion, l’animation des zones d’activités, des pépinières d’entreprises. L’agence gère 3 pépinières
thématiques qui sont devenues généralistes pour répondre avec davantage de souplesse aux besoins
des entrepreneurs. 4 ans pour se lancer est un temps court donc cela a nécessité de faire évoluer
l’offre en hôtel d’entreprises afin de s’adapter au cycle de vie. VGE représente 8,5 ETP et s’appuie sur
un partenariat avec des structures associées.
2ème partie : Entreprises en développement, transmission
Qu’est-ce qui peut être fait pour soutenir la croissance des jeunes entreprises ? Comment créer du
lien entre les entreprises ? Comment accompagner la transmission ? Comment parler à une
entreprise ? Quels sont ses attentes vis-à-vis du territoire ?
 Les enseignements :
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L’accès aux prêts bancaires est compliqué. L’appui de la collectivité apporte une garantie vis
à vis de la banque.
Pour faire grandir une entreprise, il faut cultiver un écosystème qui favorise la dynamique de
projets. L’accompagnement, le suivi, le parrainage sont une plus-value à la croissance de
l’entreprise.
Le périmètre d’action : il est à géométrie variable selon l’action que l’on veut mettre en
œuvre. Les EPCI ont la compétence économique mais cela n’empêche pas d’avoir une
fédération qui va se projeter dans une stratégie plus globale et complémentaire.
Les pépinières connaissent des taux de remplissage variable d’une année sur l’autre. C’est un
choix de la collectivité d’assumer les charges de fonctionnement. Le retour sur
investissement dans une pépinière ne se fait pas avant 5 ans. Une pépinière peut être
protéiforme en accompagnant à la création, en étant un lieu ressource (point relais,
permanences de services, accueil de clubs d’entreprises) pour les entreprises des zones
d’activités proches.
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 Les préconisations :
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Poursuivre l’accompagnement par des prêts d’honneur adaptés à la phase de croissance et
au primo développement. Adapter les dispositifs au cycle de vie des entreprises.
Organiser de journées rencontres élus-entreprises au sein de l’entreprise : la compréhension
des problématiques d’un entrepreneur passe par l’immersion dans l’entreprise.
La pépinière n’a pas vocation à accompagner l’entreprise au-delà des 4 premières années.
C’est la première pierre d’une stratégie d’accompagnement de l’entreprise dans la phase de
démarrage voire d’incubation. La plus-value est d’arriver à ancrer l’entreprise sur le territoire
dans sa phase de croissance.
Les attentes des entrepreneurs et créateurs ont changé depuis 10/15 ans. La collectivité doit
faire du sur mesure : au-delà de l’outil physique mis à disposition dans le cadre d’une
pépinière, il faut animer et faire vivre. C’est un coût important pour la collectivité qui
nécessite en amont un état des lieux précis avant de s’engager et mesurer les besoins pour
adapter au mieux l’outil.
Communiquer et rendre lisible les dispositifs notamment auprès des artisans commerçants :
cela passe par l’organisation d’animations, l’entretien de contacts réguliers et de visites sur le
terrain. L’accompagnement via le dispositif Opération Collective de Modernisation (OCM)
n’est pas seulement une aide à la modernisation mais un accompagnement global avec des
conseils pour sécuriser l’investissement (analyse financière, ressources humaines,
marché….).
Décloisonner le monde des collectivités et de l’entreprise en provoquant la rencontre, en
simplifiant les liens et les contacts : dynamique collective à bâtir.
 Les témoignages d’entrepreneurs :
Le collectif d’artisans d’arts Simone et les mauhargats à Saint Macaire : depuis 4 ans, un lieu galerie
d’art et boutique d’artisans d’art a ouvert fédérant une cinquantaine d’artisans et créateurs. Fort de
cette expérience et le mécénat touchant à sa fin, le collectif souhaite se développer et poursuivre son
activité : accompagner les créateurs et artisans d’art au lancement de leur activité, se faire connaitre,
trouver un lieu pour exposer et vendre, partager son réseau, échanger pour rompre solitude et
isolement. Un bilan conseil leur a permis de définir les contours du projet : développement d’une
couveuse des métiers d’arts, professionnalisation….. La question de la transmission des savoir-faire
est au cœur du projet.
Bertrand GELEY, établissement Clemens : Un chef d’entreprise est seul et doit faire preuve d’énergie
positive en permanence. L’agroalimentaire est un métier difficile avec des exigences fortes du
consommateur et de la grande distribution. Les normes sont lourdes. Le quotidien étant prenant, les
questions liées à la transmission ne sont pas encore d’actualité.
 Les outils et dispositifs :
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La Région Aquitaine a une politique d’accompagnement des métiers de l’artisanat en
partenariat avec les consulaires. Elle accompagne les entreprises dans la stratégie
d’impulsion et d’amorçage par des groupements d’employeurs et d’achats.
Les clusters ou grappes d’entreprises peuvent être suivis dans leur structuration :
accompagnement à la structuration juridique, ressources humaines, animation pour créer un
climat de confiance de connaissances entre entreprises.
Sur Val de Garonne Agglomération, la collectivité a accompagné la structuration d’un cluster
autour des nouveaux matériaux à base de ressources renouvelables. Il y a un fort besoin des
entreprises de se connaître entre elles avant de mettre en place ce type de projet, la
collectivité accompagne et anime ces temps d’échanges (exemple : états généraux de
l’économie du territoire).
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Des prêts d’honneur existent sur le volet transmission reprise (jusqu’à 15 000 euros).
Pour l’accompagnement à la transmission, il faut être capable d’identifier les entreprises à
enjeu en matière de transmission et avoir une démarche proactive et sur mesure. L’échelon
de la communauté de communes est adapté à cet enjeu. Il s’agit d’aller vers le dirigeant pour
détecter un début d’intention et l’accompagner sur le sujet avec les bons interlocuteurs. Plus
tôt on sécurise le parcours de l’entreprise qui transmet, plus facile sera la transmission.
Toutes les entreprises ne sont pas transmissibles : déclin, fin de vie du produit….
Conclusion
Jean Pierre BAILLE, président de la Communauté de Commune du Bazadais, remercie la mairie de
Langon pour l’accueil dans la salle des Carmes ainsi que les intervenants et les organisateurs.
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Il n’y a pas trop d’acteurs ; les collectivités doivent mieux orienter les demandes vers les
bons interlocuteurs.
Les communautés de communes sont, à l’échelle de l’histoire de la République, un des
acteurs les plus récents. Elles se sont occupées en priorité de leur compétence optionnelle
avec les services à la population afin de répondre aux besoins des habitants. Or le
développement économique fait partie des premières compétences des EPCI ; la démarche
initiée aujourd’hui à l’échelle du Pays est un signe fort de prise de conscience. Dans le
domaine économique, nous ne pouvons rien faire si nous ne menons pas ensemble les
actions à la bonne échelle.
Se préoccuper de l’attractivité de notre territoire n’est pas seulement le bœuf de Bazas, le
sauternes mais un ensemble de choses communes au Sud Gironde: les moteurs peuvent être
un club sportif, des manifestations culturelles….
L’entreprise repose sur 3 piliers : les clients, les collaborateurs qui doivent y trouver leur
place, le capital (celui qui a risqué quelque chose veut en retirer un revenu). Nous ne
pouvons parler d’économie ensemble entre élus que si nous sommes en capacité de tisser
les liens entre les élus et les chefs d’entreprises.
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