Annick Drösdal-Levillain PRAG (Thèse qualifiée)

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Annick Drösdal-Levillain PRAG (Thèse qualifiée)
Annick Drösdal-Levillain
PRAG (Thèse qualifiée)
Département de LEA
Articles publiés.
1998 : Communication présentée à Chambéry et publiée dans les annales de l’Université de
Chambéry : “Nostromo et Under the Volcano : le regard et le “corps” morcelé”, Annales de
l’Université de Chambéry n°24 – Autoscopies : Représentations et identité dans l’art et la
littérature, 1998, pp.163-172.
Deux scènes de rencontre avec deux personnages de la limite et à la limite nous donnent un
aperçu de ce que la fiction peut donner à voir et à entendre au-delà de la représentation. Il en
découle la nécessité du déplacement anamorphique du regard du sujet ainsi que du lecteur
pour aborder la limite sans passer de l’autre côté du miroir.
Se pose aussi la question de l’identité, de l’altérité et de l’Autre mortifère qui fascine.
Finalement la fiction semble jouer le double rôle d’écran à la fois protecteur et révélateur de
l’indicible qui vient faire dépôt dans l’œuvre de fiction.
2001 : Communication présentée au colloque international sur Lowry et Conrad à Lyon 2 :
“Conrad and Lowry’s AEsth-ethics of Fiction : A ripple, a riddle”, L’Epoque Conradienne,
volume 26, Société Conradienne Française, Presses Universitaires de Limoges, 2001, pp. 3142.
Thèse en Littérature anglaise. Lyon 2. Mention très honorable avec les félicitations du jury :
Joseph Conrad et Malcolm Lowry : “La musique sombre du chaos”, Heart of Darkness
(1902), Nostromo (1904) et Under the Volcano (1947), sous la direction de Josiane PaccaudHuguet.
Comment le malaise dans la civilisation du jeune XXème siècle se « mi-dit-il » dans
Heart of Darkness, Nostromo et Under the Volcano ? Qu’est-ce qui unit Conrad et Lowry si
ce n’est leur rôle de révélateurs des brèches de l’Histoire et du cœur de l’homme moderne ?
La littérature et l’art ne nous en disent-ils pas plus sur la vérité enfouie sous les emplâtres des
écritures réalistes que les livres d’histoire ?
Avec Conrad, les écrans fictionnels posés sur le Réel se mettent à bouger, pour
finalement voler en éclats sous la plume de Lowry. Les va-et-vient entre littérature, art et
psychanalyse font émerger des bribes sonores et visuelles desquelles se dégage un réseau de
signifiance qui fait accroc et accroche chez le lecteur attentif. Mues par une musique
souterraine, ces écritures de la modernité font sourdre jusqu’à la surface des textes, des
fragments d’une langue d’avant le langage, cette « lalangue » (Lacan) qui fait vibrer la corde
sensible du lecteur ayant renoncé à la jouissance phallique, au profit d’une « écoute flottante »
(Freud). Le lecteur, à son tour morcelé, voit alors éclater le cri muet lancé à la face des « nondupes » (Lacan) errant au pays des lettres.
L’Autre qui n’existe pas fascine, et, par son absence, met en marche le désir et la
créativité. Les pulsions scopiques et dévoratrices font alors voir et entendre l’importance des
objets regard et voix pour l’analyse de ces écritures opaques, dont la dimension lyrique,
« poéthique », se propage telle une onde de choc partie d’un noyau obscur. Le rayonnement
de ces œuvres met en évidence l’importance de l’art, et en l’occurrence, de la littérature qui
fait voir, entendre et sentir des bribes de ce qui fait de nous des hommes encore « connectés »
avec leurs émotions. C’est peut-être vers une jouissance autre, non-phallique et réfractaire à
toute pensée dogmatique ou idéologique qu’il faut errer, entre son et sens, avec bonheur…
2002 : article publié dans un ouvrage collectif sur Joseph Conrad : “Joseph Conrad et
Malcolm Lowry, Horreur d’Ivoire”, Joseph Conrad 2, Presses Universitaires de Lyon, 2002,
pp. 185-202.
Ce travail tente une lecture de Heart of Darkness au travers du miroir-écran que lui
tend le texte de Lowry, Under the Volcano. Il s ‘agit d’une lecture souvent anamorphique et
métaphorique articulée autour de motifs centraux répandant autour d’eux tout un réseau de
signifiants tels que la dévoration, la fragmentation qui fait voler en éclats le discours de
l’Autre politique, la béance et comment côtoyer l’horreur sans basculer de l’autre côté. La
contamination métonymique à l’œuvre à tous les niveaux du texte amène au point
d’éblouissement où le texte éclate et révèle la brèche dans laquelle le sujet tente de se dire,
faisant de la fiction la chambre d’écho du symptôme, témoin de l’indicible.
Oct. 2007 : Communication dans le cadre d’une journée d’Etude du CARMA (Centre
d’Analyses et de Recherches du Monde Angophone) : “Malcolm Lowry dans la modernité”,
Université Lyon 2 : « La dimension du sacré dans “The Forest Path to the Spring” » .
Publication en ligne.
http://conferences.univ-lyon2.fr/index.php/Malcom/Lowry/paper/viewFile/83/120, Université
Lyon2.
La modernité pose la question de l’articulation du Sujet au monde, or la nouvelle To
the Forest Path peut se lire comme une tentative réussie, malgré quelques bémols à la clé, de
faire avec le Réel grâce au sacré qui fait acte de transcendance dans ce texte parcouru de
métaphores et métonymies de transformation du profane en sacré. Le Sujet se relie au monde
par le lien profond à la nature ainsi qu’aux débris d’une civilisation occidentale en guerre
(2ème guerre mondiale), débris qu’il recycle et transforme sans relâche tout comme l’écrivainpoète Lowry touche au sacré par le biais de la prose poétique déployée tout au long de cette
nouvelle rythmée par les marées et les lunaisons de la baie de Vancouver (BC). La poésie est
peut-être une façon de faire avec l’indicible malaise de la civilisation dont l’artiste se fait le
porte-parole au prix fort du sacrifice du Sujet lui-même, celui-ci risquant à tout moment de
disparaître dans un évanouissement à la frontière de l’indicible.
Mai 2008 : Communication au colloque “Oceans of Stories”, John Moore University,
Liverpool, “After all, wasn’t Malcolm Lowry an expert at ringing bells ?”
Travail sur les effets de résonance, de mise en abîme et d’anamorphose dans le recueil de
nouvelles Hear us O Lord from Heaven thy Dwelling Place, et plus particulièrement dans
“The Forest Path to the Spring” : “After all, wasn’t Malcolm Lowry an expert at ringing
bells?”
“The Bravest Boat” and “The Forest Path to the Spring” - the last story Lowry wrote form a sacred arch over the stories of Hear Us O Lord from Heaven Thy Dwelling Place,
providing ‘oceans of stories’ for Malcolm Lowry’s quintessential quest. Lowry launches a
toy-boat with the opening story of the collection, “The Bravest Boat”, which will travel the
ocean of the collection to finally come back to the mythical Eridanus of “The Forest Path to
the Spring”.
We propose to explore how meaning is allowed to circulate, echo and chime to the reader’s
ear and mind. How the reader is compelled to dance to the music and take the risk of a dive in
the dark waters spreading between the two framing stories, and loop the loop.
In a similar movement we intend to probe the deep-running metaphoric undercurrents which
ballast Lowry’s poetic prose. A subtle “psycho-poethic” cocktail may answer for the iconic
dimension of “The Forest Path to the Spring” which reaches a quintessence as a result of
unrelenting efforts towards truth.
We will attempt to put Lowry’s stories to the test he himself defined : “ […] good if held up
to the light, watertight if held upside down, but full of effects and dissonances that are
impossible in a short story, but nevertheless having its purity that can only be achieved by the
born short story writer.” (Selected Letters 28)
Avril 2009: « Eridanus, Liverpool, Echos and Transformations at the Edge of Eternity »
in « Malcolm Lowry : From the Mersey to the World , ed. Bryan Biggs and Helen Tookey,
Liverpool University Press, septembre 2009.
http://www.liverpool-unipress.co.uk/html/publication.asp?idProduct=3926
Etude de l’ « echo-sytème » lowrien dans The Forest Path to the Spring et des
transformations « po-éthiques » à l’œuvre dans une écriture qui vient border la lettre et laisse
émerger la lalangue, ce language à la fois singulier et universel, celui même qui fait touche
chez le lecteur à l’écoute des sons. Métaphores et métonymies s’enlacent et s’entrechoquent,
entre liaison et déliaison, dans un rythme dont se soutient l’écriture de Lowry.
Le passé singulier est transcendé en une vision universelle et prophétique d’un monde pris
dans une course folle que le poète « abouché » au monde contemple entre émerveillement et
horreur depuis son refuge au bord du monde.
Mai 2009 : Communication dans le cadre d’un atelier de la MISHA sur Les Villes Invisibles :
« Malcolm Lowry et la ville : jeu des hétérotopies », accepté pour publication aux Presses
Universitaires de Strasbourg.
La ville dans l’œuvre de Malcolm Lowry se manifeste comme une omniprésente
absence sur le mode de la vision infernale, du rêve, du souvenir ou encore de la transcendance
aux limites de l’hallucination. Qu’il s’agisse de New York dans Lunar Caustic ou de
Vancouver, les villes infernales sont intimement liées à Liverpool, la ville d’origine de
l’auteur qui hante son œuvre entre fascination et répulsion. « The Forest Path to the Spring »
ainsi que d’autres nouvelles de Hear us O Lord from Heaven thy Dwelling Place comme
« Present Estate to Pompeï » nous offrent des visions de la ville ensevelie qui donnent
naissance à une succession de vues de Vancouver et Liverpool dans un condensé typique du
jeu d’écriture d’un Lowry résolument moderne, cinématographique, impressionniste et
original dans sa façon d’écluser le monde et de lui donner vue, vie et voix. Clignotis, trompe
l’œil, échos, synecdoques, surimpositions et fondus-enchaînés se succèdent jusqu’à déchaîner
la langue qui laisse alors sourdre des bribes de « lalangue » – autant de « lichettes de plaisir »
– offertes au lecteur en quête d’invisible et d’indicible.
Juillet 2009: Communication au colloque international de Vancouver : Malcolm Lowry : A
Centenary Celebration, University of British Columbia, Canada, July 23 –25, 2009. “From
Liverpool to Eridanus in the twinkling of an eye.”
Article accepté pour publication en 2010/11, University of British Columbia Press. A paraître.
Liverpool is both present and absent from Malcolm Lowry’s prose. I intend to take a
closer look at the influence of his native place on a writer in exile. Is it correct to say that
Lowry both loved and hated his birth place? What about the way he portrayed Vancouver, for
example in The Forest Path to the Spring. Doesn’t he merge those two cities of the edge in his
writing, one facing the Atlantic, the other opening on the Pacific? Is it possible that in the
multiple figures of transformation, Lowry attempted to transcend the past and transfigure
reality so as to make do with it?
How do the metaphors of orality, transformation and gap sustain Lowry’s writing and life?
Can his writing be considered as a bridge thrown over the whirlpool of a man’s life? Or rather
“Like a rotten old ladder/ up and down which/ each night my mind /meaninglessly climbs1”?
Lowry’s poems offer interesting keys to his prose in which they echo and ripple on the
glittering surface of Burrard inlet so much like Lowry’s native Wirral in many ways. As we
travel from one place to the other (Vancouver and Liverpool), we, in fact, probe the heart of
man thanks to Lowry’s “brave boat” over the ocean.
Septembre 2010: Communication au 36ème colloque annuel joint de la Société Conradienne
française et de la Joseph Conrad Society britannique, à Paris et Versaille : “‘To make you
hear, to make you feel … to make you see.’: A universal metabolic process inscribed in the
artistic gesture.” A study of “Freya of the Seven Isles”.
If one steps back and sideways and looks at Conrad’s biography and work from an
anamorphic perspective, major significant structural motifs and metaphors appear in a
shimmer, a whisper, a halo. How do the visual and the sonorous interlace, reverberate and
spread? How do the voice and gaze objects suddenly leap to the front of the complex fabric of
Conrad’s yarns or of Edvard Munch’s canvas? To what extent are Joseph Conrad’s
preoccupations ever so precious for us to “think” the chaos at our doorstep? Can the artist
metabolize his biography, History? How does the artist shift from symptom to the Lacanian
“syntom”?
Equipes d’accueil :
De 1999 à 2001 : participation active au séminaire mensuel Dea/Ceran : “Lettre, langage et
psychanalyse” organisé par Josiane Paccaud-Huguet à Lyon 2. Une présentation intitulée
“Topologie et tropologie des arches dans Nostromo”
Les arches sont tour à tour des seuils, que les personnages franchissent parfois, mais plus
souvent, ils restent au seuil et de là, observent le monde. Les seuils sont aussi à la fois des
cadres qui délimitent et des voûtes qui permettent les effets de résonance à l’œuvre dans le
texte qui à son tour devient un édifice, une scène sur laquelle se joue le jeu des signifiants.
Depuis 2008 : Recherches sur le monde anglophone - EA 2325. Université de Strasbourg.
Autres domaines de recherche :
- L’expressionisme scandinave et la modernité. (Munch et Joseph Conrad)
-La poésie de Malcolm Lowry
-Malcolm Lowry et le Nord.
-D.H. Lawrence
-Virginia Woolf
-Margaret Atwood
-Traduction d’auteurs contemporains norvégiens vers le français.
Membre de la SAES et de la Société Conradienne Française.