12 les besoins en eau de l`olivier sur la base de son taux
Transcription
12 les besoins en eau de l`olivier sur la base de son taux
LES BESOINS EN EAU DE L’OLIVIER SUR LA BASE DE SON TAUX DE COUVERTURE DU SOL DANS LA ZONE DE BÉNI MELLAL A. BAMOUH, A. EZZAHOUANI ET S. ELHATMI L’objectif de ce travail de recherche méthodologique est de mieux préciser les besoins en eau de l’olivier conduit en extensif dans la région de Béni Mellal. Le besoin en eau d’une culture est fonction de la demande climatique (ETo) et de l’état de développement du couvert végétal, caractérisé par le coefficient cultural (Kc). Pour l’olivier, le Kc devrait être fonction du taux de couverture du sol et de l’indice foliaire eux même fonction de la densité et de l’âge de la plantation. Les objectifs spécifiques de cette étude sont (i) d’estimer l’indice foliaire (LAI) et le taux de couverture du sol (Cs) de l’olivier selon l’âge et la densité de plantation ; (ii) de rechercher une méthode simple pour estimer le taux de couverture du sol pour l’olivier selon l’âge et la densité de plantation, facile à appliquer par les agriculteurs ; et (iii) d’estimer les besoins en eau de l’olivier sur la base de son indice foliaire, son âge et sa densité de plantation dans le but d’affiner le calcul des besoins en eau de l’olivier en établissant un lien entre Kc et le taux de couverture. – Estimation du besoin en eau de l’olivier sur la base de son indice foliaire (LAI), de son taux de couverture du sol (Cs) en le comparant aux besoins déterminés à l’aide de formules standards ; INTRODUCTION Au Maroc, l’agriculture est le secteur qui consomme le plus d’eau du fait que l’irrigation utilise 86% des ressources en eau mobilisées. Par ailleurs, les ressources en eau sont surexploitées et polluées et la plupart des nappes connaissent une baisse sans précédent. Dans ce contexte de ressources hydriques limitées, une meilleure allocation et une valorisation de l’eau d’irrigation s’imposent. – Développement d’une méthode simple pour estimer les besoins en eau de l’olivier en utilisant une relation entre le taux de couverture du sol (Cs) et le Kc. Le taux de couverture du sol pour l’olivier sera estimé selon l’âge et la densité de plantation, paramètres facilement accessibles aux agriculteurs ; La ressource en eau au niveau du bassin de Tadla est partagée entre plusieurs secteurs, à savoir, l’agriculture, l’eau potable, l’industrie et l’énergie. Ces secteurs expriment chacun une demande en eau pour leurs activités, ce qui mène à une certaine concurrence pour les disponibilités limitées en eau de la région. De ce fait, une analyse minutieuse des demandes des différents secteurs s’impose pour mieux cerner les problèmes complexes liés à l’allocation efficiente de la ressource dans ce bassin. MATÉRIEL ET MÉTHODES Pour répondre aux objectifs de cette étude méthodologique, 32 parcelles ont été choisis aléatoirement au niveau de deux périmètres, l’un en zone de PMH et l’autre en zone de grande hydraulique. Le choix des parcelles a été basé sur deux critères : l’âge et la densité de plantation. Caractéristiques du site L’étude a été menée dans deux sites, le premier site est situé dans la Commune Rurale de Taghzirt appartenant à la zone Dir de la province de Béni-Mellal de la région de Tadla et le deuxième site est situé dans la Commune Rurale de Oulad Zemmam. L’évaluation des besoins en eau des cultures est basée sur l’utilisation de l’évapotranspiration de référence (ETo) et des coefficients culturaux (Kc). En arboriculture extensive, où l’espacement des arbres ou leur âge s’écarte des conditions standards, des valeurs spécifiques et locales de Kc doivent être recherchées pour mieux cerner les besoins réels en eau d’irrigation des vergers. Les principaux objectifs de ce travail de recherche sont les suivants : HTE N° 151 - Mars 2012 Le climat au niveau du périmètre de Taghzirt est de type semi-aride à hiver tempéré. A la station d’expérimentation de Taghzirt, la température moyenne journalière varie entre 3.5 oC en janvier et 39 oC en juillet. Les précipitations mensuelles enregistrées varient entre 1.5 mm 12 en juillet et 69 mm au mois de mars et la pluviométrie annuelle est 470.7 mm pour la campagne 2009/2010. estimer le taux de couverture du sol de l’olivier. La première méthode consiste à utiliser le LAI-Ceptometer (AccuPAR LP80), la deuxième méthode consiste à mesurer la surface de l’ombre porté sous les arbres à midi solaire. Au niveau d’Oulad Zemmam, la moyenne annuelle des précipitations est de 340 mm. Un record de 398 mm a été enregistré durant la campagne agricole de 2010/2011 et le total des précipitations jusqu’à 10/05/2011 est de l’ordre de 339 mm. Pour évaluer le taux de couverture du sol, la méthode géométrique consiste à estimer la surface de l’ombre des arbres à midi-solaire, en assimilant la forme de l’ombre à un disque. L’évapotranspiration de référence pour la campagne agricole 2009/2010, calculée par la formule de PenmanMonteith, est de 1290 mm. Elle est maximale en juillet avec 197 mm, et minimale en décembre avec 36 mm. Pour cela, on a mesuré à l’aide d’un mètre ruban la longueur de quatre diamètres de l’ombre pour un même arbre, perpendiculaires deux à deux, puis on a calculé le diamètre moyen (D) de l’ombre pour estimer la surface de l’ombre (S) à l’aide de la relation : S = πD2=4. Le taux de couverture du sol est estimé par la formule suivante : Les ressources en eau de la zone PMH proviennent d’une multitude de sources qui sourdent au piémont de la montagne. Certaines de ces sources se trouvent en pleine montagne donnant naissance à des cours d’eau dont les principaux sont : Aïn Talghomt et Aïn Grgour. Pour le périmètre Oulad Zemmam, l’eau d’irrigation provient du barrage Bin el Widane. Csg = SDp/10000 Avec S : la surface de l’ombre en m2 et Dp : la densité de plantation (arbres/ha). Le choix des parcelles Enquête culturale Le matériel végétal considéré dans cette étude est composé des variétés Picholine Marocaine, Haouzia, Ménara, Picual et Arbequine. L’âge des plantations est compris entre 5 ans (pour les jeunes plantations) et 66 ans (pour les plantations âgées). Les arbres âgés sont généralement multi-troncs (2 à 5 tronc/arbre), alors que les jeunes plantations sont mono-troncs. La densité de plantation varie entre 70 et 400 arbres/ha. Par ailleurs, une enquête parcelle a été réalisée avec les agriculteurs propriétaires des parcelles objets de notre échantillon. Les données collectées concernent l’identification de l’exploitant et de la parcelle, l’âge et densité des parcelles, la gestion de l’irrigation et les apports annuels en eau. Calcul des besoins annuels en eau de l’olivier Les besoins en eau de l’olivier sont calculés par deux méthodes, l’une est basée sur l’utilisation de l’évapotranspiration de référence (ET0) et du coefficient cultural (Kc) utilisé par la FAO dans des conditions standards, dont la formule est : TABLE 2 – L’échantillon de parcelles d’olivier réparties en 4 classes selon l’âge et la densité de plantation Classes 1 2 3 4 Age (ans) Densité (arbres/ha) Inférieur à 20 Inférieure à 100 Nombre de parcelles 5 Supérieure à 100 11 Supérieur à 20 Inférieure à 100 Supérieure à 100 11 5 ETc = KcET0 Avec ETc : L’évapotranspiration maximale de la culture en mm, ET0 : L’évapotranspiration de référence en mm et Kc : Le coefficient cultural. L’autre méthode consiste à multiplier l’évapotranspiration de référence (ET0) par le coefficient cultural (Kc) de chaque culture et un facteur de correction (Kr). L’expression de calcul se présente comme suit : ETc = KcKrET0 Mesures de taux de couverture du sol et de l’indice foliaire Le coefficient cultural (Kc) est donné dans le bulletin 56 de la FAO (1998) sous forme de table pour les différentes espèces en fonction du stade de développement. Ces valeurs ont été établies pour des pratiques culturales moyennes et des conditions standards. Pour chaque parcelle, nous avons choisi quatre arbres représentatifs de la parcelle en vue d’estimer pour chaque arbre le taux de couverture du sol (Cs) par la mesure de la surface de l’ombre porté de la frondaison au niveau du sol, à midi solaire, l’indice foliaire de la parcelle (IF) et le taux d’interception du rayonnement solaire. Le facteur de correction Kr est utilisé lorsque le pourcentage de couverture du sol par la végétation est inférieur à 60%, comme préconisé par le Conseil Oléicole International (1997). Deux types de mesures indirectes ont été appliqués pour 13 HTE N° 151 - Mars 2012 général, LAI est plus élevé dans les vergers ayant l’âge entre 30 et 55 ans. Ce LAI augmente avec l’augmentation de l’âge et de la densité de plantations sauf pour quelques vergers où l’on trouve un LAI faible même si l’âge et la densité sont élevés. FIGURE 11 – Valeurs de Kr Taux de couverture du sol par la végétation Plus de 50 % 1.00 40 - 50 % 35 - 40 % 30 - 35 % Inférieure à 30 % Kr L’effet moyen de l’âge, toute densité confondue, montre un indice foliaire supérieur pour les plantations âgées avec une augmentation de 31%. Concernant l’effet moyen de la densité, tout âge confondu, montre un indice foliaire supérieur pour les fortes plantations avec une augmentation de 17 %. 0.90 0.80 0.75 0.70 (COI, 1997) On constate que la relation entre LAI d’une part et l’âge des oliviers ou leur densité dans les parcelles étudiées, d’autre part, n’est pas significative (Figure 12). Il en est de même lorsque les deux variables, âge et densité, ont été prises en compte pour rendre compte des variations du LAI. RÉSULTATS ET DISCUSSION Effets de l’âge et de la densité de plantation sur l’indice foliaire de l’olivier La non signification de ces relations recherchées est due à la présence dans l’échantillon de parcelles composées soit d’arbres très jeunes ou d’arbres trop vieux, deux cas de figure qui sortent du domaine des vergers productifs d’olivier. L’indice foliaire moyen le plus élevé (2.58) est observé chez les oliveraies dépassant vingt ans et dont la densité est supérieure à 100 arbres/ha alors que l’indice minimum a été enregistré dans les oliveraies ayant moins de vingt ans et dont la densité dépasse 100 arbres/ha. En TABLE 3 – Effet de l’âge et de la densité de plantation sur l’indice foliaire de l’olivier Classes Age (ans) Densité (arbres/ha) LAI moyen Ecart-type moyen Coefficient de variation (CV ) % 1 ≤20 ≤100 1.8 0.48 27 3 ≥20 ≤100 1.56 0.67 43 Effet moyen ≤20 2 4 ≥20 ≥100 1.36 ≥100 2.58 ≤100 ≥100 0.41 0.71 1.58 31 29 2.07 1.68 1.97 FIGURE 12 – Relation entre l’âge, la densité de plantation et LAI des parcelles d’olivier étudiées HTE N° 151 - Mars 2012 14 laire (Cs) (Figure 13). Le calcul du taux de couverture du sol par la méthode géométrique tend à surestimer le taux de couverture du sol réel par 21% (Cs = 1.21Gsg). Cette surestimation peut s’expliquer par le fait que la méthode géométrique ne prend pas en considération les trous existants à l’intérieur des arbres. Estimation du taux de couverture du sol par la méthode géométrique Une relation linéaire et significative a été observée entre le taux de couverture du sol estimé par la méthode géométrique (Csg) et le taux de couverture du sol réel mesuré par le taux d’interception du rayonnement so- FIGURE 13 – Relation entre le taux de couverture du sol estimé à partir de l’interception du rayonnement(Cs) et par la méthode géométrique (Csg) Les besoins en eau d’olivier en conditions standard Le Kc pour l’olivier est de l’ordre de 0.65-0.7 selon le stade physiologique de l’arbre. Le besoin en eau (BE) d’une culture durant une période donnée est la hauteur d’eau (mm) nécessaire pour compenser les pertes par évapotranspiration pendant cette période. Ce besoin est fonction de l’évapotranspiration de référence (ETo) qui traduit la demande climatique et des caractéristiques de la culture. Ces caractéristiques dépendent de l’espèce, de la variété, de l’âge, du stade phénologique et du mode de conduite et sont représentés par un coefficient cultural (Kc). Les valeurs de Kc préconisées pour l’olivier (FAO 56, 1998) ont été établies pour des pratiques culturales moyennes et des conditions standards (conditions non limitantes de la croissance ou de l’évapotranspiration de l’eau du sol et du stress de la salinité, absence des ravageurs et des maladies, des infestations de mauvaises herbes ou de fertilité faible). Ces valeurs sont recommandées pour les oliviers adultes ayant un taux de couverture du sol supérieure à 60%). Les besoins en eau de l’olivier, calculés en utilisant le kc standard sont présentés au tableau 4. TABLE 4 – Effet de l’âge et de la densité de plantation sur l’indice foliaire de l’olivier ET0 (mm) Kc 1293.5 0.7 ETc (mm) (Besoin en eau) 905.5 Les besoins en eau d’olivier en utilisant le facteur de correction Kr Afin de tenir compte des variations du taux de couverture du sol liées à l’âge et à la densité de plantation, l’utilisation d’un facteur de correction (Kr) est proposée, dans 15 HTE N° 151 - Mars 2012 ce cas l’évapotranspiration est exprimée par l’équation suivante : raux donnés par la FAO, dans des conditions standards (Tableau 5). Ces résultats montrent que les besoins en eau de l’olivier, calculés à l’aide de Kc standards, surestiment en moyenne les besoins en eau réels de l’olivier dans le Tadla de 8.5% à 16%. ETc = Kc . Kr . ET0 Les coefficients culturaux corrigés (Kc . Kr) par un facteur de correction sont inférieurs aux coefficients cultu- TABLE 5 – Les besoins en eau moyens de l’olivier, par classe d’âge et de densité, ajustés en utilisant le facteur correctif (Kr ) basé sur le taux de couverture du sol Classes 1 2 3 4 Effet moyen Age (ans) ≤20 ≥20 ≤20 ≥20 Densité (arbres/ha) ET0 (mm) Kc . Kr ≤100 1293.5 0.64 0.60 0.62 0.64 ≥100 ≤100 ≥100 ≤100 ≥100 Estimation du coefficient cultural corrigé (Kc . Kr) à partir du taux de couverture du sol (mm) 834 778 803 824 806 813 818 801 Degré de surestimation (%) 8.5 16 13 10 Bilan apport-besoin en eau La principale ressource en eau pour l’irrigation au niveau des périmètres irrigués du Dir de Béni Mellal provient des sources qui y affleurent. Les apports annuels en irrigation à l’olivier ont étés estimés à partir de l’enquête réalisée auprès des agriculteurs. Les quantités de pluie tombées pour la campagne 2010-2011 ont été de 398.5 mm. Sur la base des résultats de cette étude, on a pu établir la relation qui lie le taux de couverture du sol (Cs) de l’olivier à son coefficient cultural (Kc = 0.0039 . Cs + 0.4348, R2 = 0.83). Cette relation indique que le coefficient cultural de l’olivier augmente avec l’augmentation du taux de couverture du sol pour se stabiliser à la valeur recommandée de Kc pour les conditions standard de culture. Les quantités d’eau apportées par irrigation varient d’un verger à l’autre, selon le mode d’irrigation, le nombre d’irrigation par an et le débit d’irrigation. Ils ont couvert et dépassent les besoins en eau de l’olivier pour la majorité des vergers lorsqu’on y additionne les pluies reçues. L’excès des apports en eau varie d’environ 50 à 64% des besoins stricts des vergers d’olivier (Tableau 6). On constate ainsi que les valeurs de Kc recommandées par la FAO ne s’appliquent qu’à partir d’un taux de couverture supérieur à 50%. Ceci est indiqué par la relation polynomiale qui a un coefficient de régression plus important et qui a un plafonnement du coefficient cultural (Figure 14). HTE N° 151 - Mars 2012 ETc Cependant, si l’on suppose que l’efficience d’apport de l’irrigation gravitaire est de 50% et que pour l’irrigation en goutte à goutte elle est de 95%, on aura les résultats présentés dans le tableau 7 : 16 FIGURE 14 – Relation entre le taux de couverture du sol de l’olivier et son coefficient cultural TABLE 6 – Bilan apport-besoin en eau des vergers d’olivier en fonction de leur âge et leur densité de plantation Classes 1 2 3 4 Effet moyen Age (ans) ≤20 ≥20 ≤20 ≥20 Densité (arbres/ha) ≤100 ≥100 ≤100 ≥100 ≤100 ≥100 Apport annuel moyen (irrigation + précipitations en mm) 2278 1752 1428 1608 Besoin en eau (en mm) 834 778 803 824 2015 1518 1853 1680 17 Déficit ou Excès (en mm) 1454 974 625 784 Excès en (%) 64 56 44 49 HTE N° 151 - Mars 2012 TABLE 7 – Comparaison des apports en eau en utilisant l’efficience de l’irrigation gravitaire et l’irrigation en goutte à goutte Classes Age (ans) Densité (arbres/ha) Apport annuel moyen (irrigation + précipitations) (mm) 1 2 3 4 ≤20 ≤100 ≥20 ≤100 ≥100 ≥100 2278 1752 1428 1608 En tenant compte du mode d’irrigation gravitaire dominant dans la région du Tadla, on note un excès des apports en eau allant d’environ 200 à 600 mm pour les jeunes plantations (Classe 1 et 2) et un léger déficit de 40 à 180 mm pour les oliviers âgés (Classe 3 et 4). d’irrigation (mm) Irrigation gravitaire Irrigation en goutte à goutte (Efficience d’apport (Efficience d’apport 95%) 50%) 610 1402 196 935 -178 584 -40 743 Les résultats montrent que les besoins en eau d’olivier donnés par la FAO surestiment les besoins en eau réels dans la province de Béni Mellal. De ce fait, on a utilisé un facteur correctif (Kr) pour estimer le besoin en eau réel lorsque le pourcentage de couverture du sol par la végétation est inférieur à 50%. Cette étude a permis d’aboutir à une relation linéaire entre le coefficient cultural (Kc) et le taux de couverture du sol (Cs) (Kc = 0.0039 . Cs + 0.4348). Par ailleurs, une relation entre le taux de couverture du sol et les paramètres géométriques de l’arbre de l’olivier, notamment son ombre projeté sur le sol à midi, a été déterminée. Cette corrélation permet de préciser les besoins en eau réels dans la région de Tadla en se basant sur le taux de couverture du sol. Ces excès apparents des apports en eau d’irrigation pour les deux classes (1,2) est du essentiellement à la présence des cultures intercalaires, dont on n’a pas tenu compte dans cette étude ; et du fait que certains agriculteurs utilisent leur tour d’eau en irrigation même en période d’hiver. Par ailleurs, on constate qu’il y a un potentiel important d’économie d’eau à réaliser en irrigation si l’on adopte l’irrigation localisée goutte à goutte. Cette économie d’eau qui est de l’ordre de 600 à 1400 mm peut être utilisée pour répondre aux besoins en eau d’autres cultures ou élargir la surface irriguée. Le bilan des apports d’eau aux vergers d’olivier par rapport aux besoins montre un léger excès d’apport pour les jeunes plantations et un léger déficit pour les arbres âgés. En adoptant la reconversion au système d’irrigation goutte à goutte, une importante économie de l’eau de l’ordre de 900 mm peut être réalisée. A la lumière des résultats de ce travail de recherche, nous recommandons de continuer cette étude d’affinement des besoins en eau de l’olivier dans les zones de PMH en vue de mieux préciser les paramètres des vergers (dont l’âge et densité) qui agissent sur le coefficient cultural. CONCLUSION L’étude a permis d’analyser les pratiques d’irrigation des vergers d’olivier et d’affiner leurs besoins en eau dans la PMH de Béni Mellal, en se basant sur un échantillon de parcelles ayant des âges et des densités différentes. Le travail avait pour objectifs d’une part d’estimer l’indice foliaire selon l’âge et la densité de plantation et d’autre part d’estimer les besoins en eau de l’olivier sur la base de son indice foliaire, son âge et sa densité de plantation. Afin de corriger les besoins en eau d’olivier par rapport à ceux donnés par la FAO dans des conditions optimales et lorsque le taux de couverture est inférieur à 50%, on a cherché un lien entre Kc et le taux de couverture du sol. HTE N° 151 - Mars 2012 Excès ou déficit selon le mode 18 Hargreaves, G.H., Samani, Z. A. 1982. Estimating potential evapo-transpiration. Journal of the Irrigation and Drainage Division, ASCE, 108 : 225 - 230. Jermouni, A. 2009. Evaluation des performances des variétés d’olivier : Arbequine, Dahbia, Haouzia et Menara, en surperintensif dans la région de Meknès. Mémoire de fin d’études. BIBLIOGRAPHIE Allen, R.G., Smith, M., et al. 1998. Guide- 20 HTE No , Mars 2012 lines for computing crop water requirements, FAO Irrigation and Drainage, Vol 56. FAO, Rome, 1998 Belabbes, K. 2004. Besoins en eau des cultures dans le périmètre du Tadla. ˇ Bouaziz A., Belabbès K. 2002. Efficience productive de l’eau en irrigué au Maroc. Revue H.T.E. Nr 124. Kasraoui, M.F., Denden M., Braham M., et al. 2004. Comportement physiologique de deux variétés d’olivier (Olea europaea L.) soumises à une contrainte hydrique. Annales de l’INGREF 6. MADRPM, DERD. 1998. Plan National Oléicole, Bulletin de liaison du programme national de transfert de technologie en agriculture. Brantley, S.T., Zinnert J. C., Young D. R. 2011. Application of hyperspectral vegetation indices to detect variations in high leaf area index temperate shrub thicket canopies. Remote Sensing of Environment 115, 514-523. Masmoudi-Charfi, C., Masmoudi M. M. et Ben Mechlia N.2004. Irrigation de l’olivier : cas des jeunes plantations intensives. Revue Ezzaitouna 10 (1 et 2). Bréda N.1999. L’indice foliaire des couverts forestiers : mesure, variabilité et rôle fonctionnel. Rev. For. Fra. LI. 2 : 135-150 Nasr Z. 2002. Une méthode simple de pilotage des irrigations basée sur une estimation simple de ETo par Tmax. Cas des vergers d’agrumes au Nord-est de la Tunisie. In «Irrigation Advisory Services and Participatory Extension in Irrigation Management»,Workshop organised by FAO-ICID, Montreal. Broadhead J. S. 2003. Comparison of methods for determining leaf area in tree rows. Agricultural and Forest Meteorology 115, 151- 161. CAM, 2007. Guide de l’investisseur, crédit agricole du Maroc, Forum de l’Investissement dans l’olive, Meknès. Castaneda, C., et al. 2000. Catalogue mondial des variétés d’olivier. COI Paré S. 2006. Contribution à la détermination d’un terme du bilan hydrologique dans la région d’Errachidia-Tafilalet : Evaluation de l’évapotranspiration de référence et de l’évaporation à travers la zone non saturée de la Plaine de Tafilalet. Thèse de doctorat. Er-Raki, S. 2007. Estimation des besoins en eau des cultures dans la région de Tensift AL Haouz : Modélisation, Expérimentation et Télédétection. Thèse de doctorat. Villalobos, F.J., et al. 2000. Measurement and modeling of evapotranspiration of olive (Olea europaea L.) orchards. European Journal of Agronomy 13, 155-163. Vincent, S., Michel L., Dorian H. et al. 2009. Estimation spatialisée de l’évapotranspiration des cultures irriguées par télédétection : application à la gestion de l’irrigation dans la plaine du Haouz (Marrakech, Maroc), Sécheresse 2009 ; 20 (1) : 123- 30. Faouzi, E. H., 1999. Diagnostic hydrique de la culture de blé en milieu oasien. Une aide à l’avertissement, à l’irrigation dans le périmètre du Drâa moyen. Thèse de doctorat. Univ. Catholique de Louvain, Belgique. Granier A., Bréda N. 1996. Modelling canopy conductance and stand transpiration of an oak forest from sap flow measurements. Annales des Sciences forestières, vol. 53, pp. 537- 546. Grattan, S.R., Berenguer M.J, et al. 2006. Olive oil production as influenced by different quantities of applied water. Agricultural water management, vol. 85, no1-2, pp. 133-140 19 HTE N° 151 - Mars 2012