L`engagement bénévole des jeunes
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L`engagement bénévole des jeunes
L’ engagement bénévole des jeunes analyses et recommandations Etude menée aucour sdel ’ année2008sousl adi r ect i onde Dominique Thierry Vice-président de France Bénévolat 1 Cet r avai laét émenét outaul ongdel ’ année2008dans l ecadr edut hèmed’ annéechoi si eparl e Réseau France Bénévolat, selon une méthode de recherche/action empirique, avec les éléments de démarche suivants : - l a const i t ut i on d’ un bi l an de connai ssances surl et hème,à par t i rde l a bi bl i ogr aphi e existante ; - l a condui t e d’ une enquêt e menée parMar i e Jour noi s,st agi ai r e Mast er1 à Fr ance Bénévolat de Février à Juillet 2008, prioritairement sur « les bonnes; pratiques » (avec l ’ appui d’ El i aneGoudetpourl esexpér i encesét r angèr es); - des données spécifiques de l ’ enquêt e «BOB 2007 » (Baromètre de l ’ Opi ni on des 1 Bénévoles » Recherches&Solidarités /France Bénévolat), - uneaut r eenquêt ei ndi vi duel l eaupr èsd’ unequar ant ai nedej eunesbénévol es,menéepar Arab Azedine, stagiaire Master 2 à France Bénévolat en Mai et Juin 2008, - l ami seenpl aced’ unedémar che«d’ aut omédi at i sat i on» menée par Moderniser Sans Exclure Sud auprès de 2 groupes de 16 jeunes ; - uneenquêt el ocal emenéeaupr èsd’ associ at i onsetdej eunesduLoi r etpar2st agi ai r es de licence (Pauline St Mart i netJul i eBr unet eau) ,sousl ’ égi dedeFBLoi r et , avecl escont r i but i onsd’ unComi t é de Pi l ot agei nt er i nst i t ut i onneletdel aCommi ssi on Inter Associative de France Bénévolat (voir compositions en annexes). Pour mémoire, France Bénévolat a élaboré, en parallèle, un dossier « de bonnes pratiques ». Parfois, cette étude y fait allusion en quelques lignes ; tous les exemples cités sont décrits de façon plus complète dans ce 2° dossier, lui aussi mis en ligne sur www.francebenevolat.org . Apr ès5annéesd’ ét udesetder echer chesausei nduCer Phi ,JacquesMal et ,Céci l eBaz i netl eur équipe poursuivent leurst r av auxdansl ecadr ed’ uneassoci at i onnouv el l e:Recher ches&Sol i dar i t és 1 2 Sommaire I. Les raisons de ce thème collectif et les constats de départ II. Les enjeux du développementde l ’ engagementbénév ol e des jeunes et les objectifs de France bénévolat III. Lesspéci f i ci t ésdel ’ engagementdesj eunes IV. La position des acteurs externes concernés Annexes : - Composition des Comités Bibliographie sélectionnée Enquête FB Loiret auprès de petites associations « Les jeunes existent-ils ? » : article de réflexion de Evelyne St Martin 3 I. Les raisons de ce thème collectif et les constats de départ Le Réseau France Bénévolat a décidé de faire de « l ’ engagementbénév ol edesj eunes» son thème col l ect i fd’ année2008.Lesr ai sonsdecechoi xsont assez évidentes. France Bénévolat utilise depuis plusi eur sannéesl ’ expr essi on« pédagogi edel ’ engagement» àl ’ égar ddesbénévol espot ent i el sou desnouv eauxbénév ol es,quin’ ontpaseul achancedebénéf i ci erdel at r ans mi ssi ondesv al eur s f ami l i al es de sol i dar i t é etd’ engagement( «les sociabilités familiales » sel on l ’ expr essi on des sociologues). Cette notion de « pédagogi edel ’ engagement»peuts’ appl i queràt ousl esgr oupesd’ âgesett out es catégories de population : nouveaux retraités ayant peu connu la vie associative auparavant, mais éprouvant un besoi nd’ ut i l i t ésoci al e; salariés peu disponibles, mais souhaitant quand même « faire quelque chose » pour donner Sens à leur vie ; demandeur s d’ empl oisouhai t antsor t i rde l eur i sol ement …Mai s,bi ensûr ,cet t epédagogi edel ’ engagementconcer nepr i or i t airement les jeunes. Hi st or i quement ,enpar t i cul i erdansl ’ apr ès-guerre, outre la transmission des valeurs familiales, ce sont essentiellement les mouvements de jeunesse qui ont joué ce rôle éducatif (scoutisme, Jeunesse Communiste, Action Catholique, « patronage, » Educat i onPopul ai r e…) , assezpeul ’ Ecol eentant qu’ i nst i t ut i on. Bien que toujours existants, il semble bien que le rôle de ces mouvements soit moins important ou moins pertinent. Cont r ai r ementauxi déesacqui ses,l et auxd’ engagementbénévol e des jeunes (en pourcentage, et non en temps passé) serait équi v al entàcel uidesaut r est r anchesd’ âge.Mais tous les pays qui ont unt auxd’ engagementbénévol esupér i euràl aFr anceontt outpar t i cul i èr ementmi senpl ace des politiques publiques très vol ont ar i st es,au ni veau de l ’ Et at comme au ni veau des col l ect i vi t ést er r i t or i al es,pourf avor i serl ’ engagementdesj eunes( Canada,Angl et er r e,PaysBas…) .Lessyst èmeséducat i f setl esensei gnant sysontt r èsi mpl i qués. Le cas de la Pologne à cet égard est particulièrement intéressant : sous le régime communiste, le bénévolat était quasiment obligatoire et encadré par les mouvements de jeunesse communistes. Le r et ourà l a démocr at i e a év i demmentent r aî né une pér i ode où l e bénév ol ata souf f er td’ une connotation péjorative ! Le bénévolat actuellement, tel le Phénix, est en train de renaître de ses cendr esenPol ogneàunev i t esset r èsr api de,essent i el l ementàpar t i rdel ’ engagementdesj eunes. Bel exemple pour « notre vieux pays » où le bénévolat souffre encor ed’ unei mageunpeur i ngar deet où la représentation courante est que les associations sont monopolisées par les seniors, au moins en matière de pouvoir ! Empiriquement et au quotidien, le Réseau France Bénévolat a un sentiment paradoxal : - d’ un côt é,des associations qui disent avoir du mal à trouver des jeunes, vivre un vieillissement de leurs bénévoles, avoir « besoin de sang neuf »… - d’ unaut r ecôt é,desj eunesquisouhai t ents’ engager ,mai squinousdi sentnepast r ouv er d’ associ at i onsat t r act i v esoude missions adaptées à leur envie ou leur disponibilité, ou encor ed’ av oi rét émalaccuei l l i sparl esassoci at i onsouencor ed’ êt r ei nst r ument al i sés surl est âchesl espl usbanal es… - enfin notre très grande difficulté, au sein même des missions de France Bénévolat, à trouver des missions et des projets adaptés aux rythmes et aux souhaits des jeunes, surtout quand ces demandes sont intégrées au sein de dispositifs pédagogiques et éducat i f spor t ésparl esét abl i ssement sd’ ensei gnement( v oi rdossi erExpér i ences). 4 Ducoup,beaucoupdej euness’ engagentdansdesassoci at i onsdej eunes,cequiensoi tn’ aurait rien de négatif, saufs’ i lyavai tdavant agede porosité et de coopération intergénérationnelle. En schémat i santà l ’ ext r ême,noussommespar adoxal ementen pr ésence d’ associ at i onsde seni or sf onct i onnantdef açonaut ocent r éeetdesj eunesquis’ engagentdansdesassoci at i ons de jeunes, portées par des jeunes, en particulier dans les petites associations. Sansni erl ’ appor tconsi dér abl edesassoci at i onsdej eunesàl apédagogi edel ’ engagement ,l er i sque d’ unf onct i onnementassoc i at i fbi céphal e,av ecdes«associations de jeunes » et des « associations de vieux » est toutefois important, reproduisant en quelque sorte le schéma dominant de la discrimination intergénérationnelle largement en vigueur dans les autres sphères de la Société. 5 II. Un r appeldes enj eux du dével oppement de l ’ engagement bénévole des jeunes et les objectifs 2008 de France Bénévolat Pour le développement des solidarités au sein même des écoles, des milieux étudiants, des milieux de travail et des territoires: Trop de préjugés empêchent encore la compréhension des engagements des jeunes et des étudiants. Par exemple, la vie associative est très développée dans les milieux étudiants et y assure des f onct i ons i r r empl açabl es de l i en soci al ,d’ i nt égr at i on etde sol i dar i t é,mal gr él es r i sques t ouj our s présents de communautarisme. Comme dans les autres catégories sociales ou les autres tranches 2 d’ âges,commel ’ i ndi quedef açont r èsper tinente, un rapport de Guillaume Houzel ,onpassed’ un engagementmi l i t antàunengagementpl uscont r act uel ,oùl ’ ét udi antengagépr i vi l égi ed’ abor dl ’ act i on et son résultat lisible, avant la cause et le Projet associatif. Un enjeu pédagogique : Encore trop souvent perçu comme présentant le risque de « distraire des apprentissages fondamentaux »,l ’ engagementdesél èv esetét udi ant sdansl avi eassoci at i v eetdans la solidarité commence à être perçu par certains responsables pédagogiques comme un élément fondamental de la formation :mont age etani mat i on de pr oj et s,t r avai ld’ équi pe,r ésol ut i on de pr obl èmes,pr i sedepar ol e,cul t ur edur ésul t at … Evi demment ,cesappr ent i ssagescor r espondentà des compétences indispensables dans toutes les situations professionnelles. Seules les dominantes académiques, déductives et descendantes de nos approches pédagogiques françaises empêchent une accélération de cette plus grande intégration entre engagements et pédagogie. Heureusement, on peut déceler des évolutions et des premières expériences intéressantes dans pl usi eur sUni v er si t és( Ev r y ,Besançon…) ,desGr andesEcol es( Ecol edesMi nesdePar i s,ESC La Rochel l e,HEC,I EP Par i s,Ecol e Cent r al e…) ,ou des l y cées ( Ev r y ,Ecol e Al saci enne, …) .Les dispositifs de validation des acqui s de l ’ expér i ence ( VAE) ou l a mi se en pl ace «d’ uni t és d’ ensei gnement» (UE) spécifiques sur la vie associative sont bien sûr des moteurs de cette évolution très positive. A cet égard, la diffusion du « Passeport bénévole » de France Bénévolat peut être un puissant levier de reconnaissance del ’ expér i enceetdes compétences acquises. Unenj eud’ éducat i onàl aci t oyennet é: Le Canada constitue à cet égard une référence de choix ; les élèves y sont incités, parfois de façon obligatoire, à prendre un engagement associatif au sein du « Pr ogr ammed’ act i oncommunaut ai r e». Cet engagement fait partie intégrante du processus éducatif, au même titre que les apprentissages plus classiques. Les Canadiens ont en effet découvert que bien des processus éducatifs pr écocesv ontensui t ej ouert outaul ongdel avi e.D’ oùl ’ enj eut r èsi mpor t ant r epr ésent éàl af oi sparl edével oppementdel avi eassoci at i v echezl esj eunesetparl ’ i nt égr at i onde jeunes dans les associations « di t esd’ adul t es» ou plus instituées. En France, on aurait pu espérer que les nouvelles lois sur le Volontariat Associatif et sur le Service Civil Volontaire, au-delà de la sécurisation juridique de la situation des volontaires, allaient fortement inciter à cet engagement pour une durée limitée. Elles devraient permettre aux jeunes, en particulier à l asor t i edesét udesetavantd’ ent r erdansl av i epr of essi onnel l e,unengagementauser v i cedel a Société et un apprentissage « au vivre ensemble dans la différence ». 2 « Les engagements bénévoles des étudiants » La Documentation Française –2003. 6 La récente mission confiée à Luc Ferry, lui-même promoteur du dispositif « Envi ed’ Agi r» quand il ét ai tMi ni st r edel ’ Educat i onNat i onal e,constitue une opportunité importante à saisir pour accélérer le dével oppementdecet t edémar chepar f ai t ementcompl ément ai r edubénév ol at ,d’ aut ant plus que son r appor tr ecommandebi enl edév el oppementd’ unSer v i ceCi v i lVolontaire, largement porté par tous les acteurs Au sei n de ce 3°gr oupe d’ enj eux,on mettra particulièrement en exergue deux points que beaucoup d’ act eur s soci aux pr i vi l égi entetque France Bénévolat reprend totalement à son compte : - la mixité sociale et la rencontre de j eunesd’ or i gi nedi f f ér ent e - la coopération inter générationnelle Pour France Bénévolat, les objectifs 2008 n’ ét ai entévidemment pas quantitatifs en termes d’ augmentation immédiate dunombr edebénévol esj eunes,mêmesic’ estbi enl ’ obj ect i fàl ongt er me visé. Ils étaient pr i or i t ai r ementdebi eni dent i f i erl esr essor t setcondi t i onsdel ’ engagementdes jeunes (et donc les freins), en distinguant ce qui relève de leurs propres postures, compor t ement s,r epr ésent at i onsetcequir el èvedesf act eur sd’ envi r onnement . Ainsi nous visions à identifier à la fois l escondi t i onsdusensdel ’ engagementetdel a qualité de l ’ engagement . Les cibles prioritaires indirectes, au sei ndesf act eur sd’ envi r onnement ,sontàpr i or i: - l escondi t i onsd’ i mpl i cat i on du Syst èmeEducat i f( del ’ écol eausupér i eur )ausens institutionnel du terme et qui dépassent donc « les bonnes pratiques » actuelles qui par t entl epl ussouventd’ i ni t i at i ves individuelles :d’ ensei gnant s,par f oi sdeDi r ect i ons l ocal es,par f oi sd’ associ at i onsdepar ent sd’ él èvesouencor ed’ associ at i onsdej eunes, telles que « les Juniors Associations »,l ’ AFEV,GENEPI ,ANI MAFAC,«Envi ed’ agi r»… - l es condi t i ons d’ accuei l et d’ i nt égr at i on des j eunes dans l es associ at i ons « instituées » : comme évoqué ci-dessus, il y a des progrès considérables à faire en la matière. Ce point rejoint la « 3°mission » de France Bénévolat qui est d’ i nci t erses associations adhérentes à une meilleure gestion de leurs ressources humaines bénévoles, dans cecaspar t i cul i er ,avecunr egar detuneat t ent i onspéci f i quesàl ’ égar d de cette cible des jeunes. Spécifiquement, il est indispensable de mieux appréhender la nature des missions bénévoles intéressant prioritairement les jeunes, les modes d’ i mpl i cat i onetl escondi t i onsdur espectdel eur s«temps sociaux ». Mai snousn’ oubl i onspasnon pl usles collectivités territoriales,t ouj our sau cœurà l af oi sdu développement associatif et des problématiques intergénérationnelles (voir à cet égard, les ensei gnement sd’ un sémi nai r e spéci f i que or gani sé l e 20 Novembr e 2008,en partenariat avec la Caisse des Dépôts et Consignations). Bien sur, le terme « jeunes » est vague. Même si on utilise la convention habituelle des moins de25ans,i lconvi entd’ analyser et de prendre en compte spécifiquement plus finement au moins 4 groupes distincts : - « les très jeunes » : mineurs, collégiens et lycéens - les étudiants (en distinguant Grandes Ecoles et Universités) - les jeunes travailleurs - l es j eunes demandeur s d’ empl oi ( t r ès souv ent «primo demandeurs » et pas nécessai r ementchômeur sau sensde l ’ i ndemni sat i on) ,en t out e pr i or i t é ceuxquisont « dans les quartiers dits difficiles ou prioritaires». Au delà de ce découpage opérationnel, il est indispensabl ed’ anal yserce«groupe » ou cette catégorie sociale.La not e de synt hèse d’ Evel yne Saint-Martin reprise en annexe 4 éclaire fortement ce paysage complexe et insiste fortement sur les relations existant entre insertion soci al eetpr of essi onnel l eetpédagogi edel ’ engagement . 7 III. Les spécificités del ’ engagementdesj eunes: 1. Les travaux théoriques existants : S’ i lexi st edet r èsnombr euxt r av auxsurl ’ engagementengénér al ,ceuxpor t antspéci f i quementsur l ’ engagement des jeunes sont plus limités, mais néanmoins significatifs (voir bibliographie en annexe), en particulier : - La FONDA y a consacré des travaux et un numéro 96 de la revue qui date de Mai 1993 (Il est frappant, en relisant ce numéro, de constater qu’ àl af oi sl es anal y ses r est ent t ot al ementper t i nent es…mai squel eMondeAssoci at i fetl essy st èmeséducat i f sontpeu av ancésenmat i èr edepr at i quesetd’ i nnov at i ons): - Un rapport important a été consacré en 2003 àl ’ engagementbénév ol edesét udi ant sàl a demandedesMi ni st r eschar gésdesAf f ai r esSoci al esetdel ’ Educat i onNat i onal eetdi r i gé i par Guillaume Houzel ; - Un ouvrage de 2006, « Quandl esj euness’ engagent! » de Valérie Becquet et de Chantal ii de Linares - Plusieurs articles de Valérie Becquet - Les travaux du CNAJEP, synthétisés par Jean Bourrieau - Une enquête menée en 2004 par le MRJC sur « L’ engagementassoci at i fdesj eunes» - Un très important travail de Croix Rouge Française mené sur 2003/2004 - Une enquête de « L’ Obser vat oi r edel aVi eEt udi ant e» (OVE) publié en Janvier 2008 Les conclusions de ces travaux sont largement convergentes, tout particulièrement sur l ’ évol ut i ondesf or mesetdesr ai sonsdel ’ engagement: - besoi nd’ act i onsconcr èt es, - préférence pour les actions collectives en raison du poids du groupe d’ appar t enance, r éser veàl ’ égar ddesdébat si déol ogi ques, besoin de résultats assez rapides, réticences ou impossibilité à s’ engagerdansl adur éeoudansdesr esponsabi l i t és gl obal es,besoi nd’ unr et ourpoursoi … Guillaume Houzel a util i sél ’ expr essi ond’ un«engagement plus contractuel ». La FONDA, dans le numéro 96 mentionné ci-dessus (voir article de synthèsedeGabr i eld’ El l oy») pose « la bonne question » : « Les associations de jeunesse des années 1990 sont-elles en mesure de développer et de soutenir les pédagogies du volontariat (bénévolat), dans un environnement qui a changé ? Les f ami l l es, l ’ écol e, sont -elles en état elles-mêmes d’ encour ager un engagement associatif ? ». La FONDA pointe bien les problèmes essentiels : des associations aux mains des adultes, une i nsuf f i sancedepar t agedupouv oi r ,unehabi t udedel ’ engagementquisej ouet r èst ôt( envi r on16 ans), des présupposés de la part des adultes sur les attitudes des jeunes, des formes d’ i nst r ument al i sat i on par certaines collectivités territoriales qui achètent la paix sociale par les subv ent i ons…Et onnant eact ual i t éd’ unt ext equia15ans! La Croix-Rouge Française insiste en particulier sur deux points : 8 -l epr emi eref f etdel ’ engagement( oupl usbanal ementd’ uneact ivité utile et « sympa ») est l ’ amél i or at i on de l ’ i mage de soi , à un âge où la construction identitaire est évidemment dét er mi nant eetdansuncont ext eoùt outcont r i buepl ut ôtàdégr aderl ’ i magedesj eunes; - l ’ i mpor t ancedel ’ éducat i onnonformelle ou expérientielle dans un contexte où la France, plus que tout autre pays, continue à privilégier des formes pédagogiques académiques et déductives. 2. Les r ésul t at s de l ’ enquêt e «BOB » ( Bar omèt r e de l ’ opi ni on des bénévoles) Recherches&Solidarités/France Bénévolat 2007/2008: Cette enquête est une enquête en ligne à laquelle ont répondu presque 7000 bénévoles en 2007. Toutes les questions peuvent être croisées par âges, par sexe et par secteur associatif. Trois résumés portant spécifiquement surl ’ âgedes bénévol es,l ’ âgedu pr emi er engagement des répondants et sur l ’ or i gi nedel eurengagement3 sont repris ci-après : L’ âgedesbénévol esrépondants : Petites associations (-50 adhérents) Associations Moyennes (50/150 Adhérents) Grandes Associations (+150 adhérents) Ensemble 18/25 25/40 40/55 55/60 60/65 +65 Ensemble 34% 30% 30% 23% 22% 15% 28% 19% 21% 26% 26% 24% 23% 23% 47% 49% 44% 51% 54% 63% 49% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% Très clairement, plus on avance en âge, et plus on a de chances de se trouver dans une grande association : seulement 47% des 18-25 ans, mais 63% des plus de 65 ans y sont engagés. Par ailleurs et inversement, 34% des jeunes bénévoles se trouvent dans une petite association, cette proportion baissant à 23% ent r e55et60ans,etj usqu’ à15% chezl espl usde65ans. Les jeunes sont-ils plus tentés par une expérience dans un plus petit organisme, pour leur premier engagement ? Sont-ils plus enclins à créer eux-mêmes leur association, ce quiexpl i quer ai tqu’ onles retrouve majoritairement dans les petites structures ? Les grandes associations procèdent-elles beaucoup plus par cooptation de bénévoles de la même génération ? Y aurait-il un effet secteur, les jeunes allant plutôt vers des domaines dans lesquels dominent les petits organismes ? L’ âgedupr emi erengagement: Par miceuxquiontauj our d’ huient r e18et25ans,54% ontconnul eur spr emi er spasbénévoles avant 18ans,cequi mont r equecet t edémar chen’ at t endpasl enombr edesannées. Et ce qui montre aussi t outl ’ i nt ér êtdesensi bi l i ser ,aupl ust ôt ,l espl usj eunesàcegest ecitoyen. Vous souvenez-vousdel ’ âgedevot r epr emi erengagementbénévol e? Avant 18 ans 18/25 25/40 40/55 55/60 60/65 + 65 ans 40/45 ans 55/60 ans 60/65 ans + de 65 ans 24% 24% 34% 19% - 21% 17% 22% 23% 18% - 19% 17% 19% 13% 19% 12% - 16% 14% 17% 11% 14% 15% 12% 3 Pour avoir la totalité des résultats, consulter « La France bénévole 2008 » sur les sites de Recherches&Solidarités ou de France Bénévolat 9 Ensemble 100% 100% 100% 100% Un bénévole de 40 - 55anssurci nq( 19%)s’ estengagéapr ès40ans.C’ estl ecasde41% des bénévoles de 55 à 60 ans, de 44% des 60 –65 ans, et de 52% des plus de 65 ans. On voit aussi que pr èsd’ unbénévol esurci nqde55–60ans( 18%)s’ estengagéapr ès55ans,quec’ estl ecas de 31% des bénévoles de 60 –65 ans, et de 41% des plus de 65 ans. Les facteurs déclenchant de l ’ engagement: Vous souvenez-vous de ce qui a déclenché votre premier engagement ? En% sel onl ’ âgedur épondant (Choix multiples possibles) Tradition familiale Histoire personnelle (malade, handi capé…) Sollicitation par amis ou association locale Sollicitation par réseau ou association nationale Evènement relaté par les médias Besoi nd’ act i vi t és I magedy nami quedel ’ association Vous avez accompagné vos enfants Réponse à un problème local Vous souhai t i ezr encont r erd’ aut r es personnes Vous souhaitiez mettre en pratique des valeurs philosophiques, personnelles ou religieuses Lor s de cessat i ons d’ act i vi t és professionnelles 18/25 25/40 40/55 55/60 60/65 +65 20 18 21 11 20 12 22 11 17 12 19 19 35 34 36 28 29 24 6 7 7 10 9 11 3 48 28 0 20 23 5 38 22 5 23 23 5 34 19 18 25 24 5 42 16 15 18 19 3 46 15 11 24 27 2 39 16 7 20 15 30 30 24 32 30 30 1 4 6 21 29 34 . Premier constat : Quelquesoi tl eurâge,l esbénévol essesouv i ennents’ êt r eengagést outd’ abor d parbesoi nd’ act i vi t és; ensuite, sur la sollici t at i ond’ ami soud’ ungr oupel ocal .Lesj eunessontpl us sensi bl esquel eur saî nésàl ’ i magedy nami quedel ’ associ at i on: 28% de choix entre 18 et 25 ans, pour une moyenne nettement inférieure à 20%. Cela peut donner à penser un peu rapidement à une diminution des déclenchements altruistes au bénéfice des déclenchements individuels égoïstes. Mais attention, cela varie selon les secteurs de l ’ engagement .Ai nsi ,dansl ’ Educat i onpopul ai r eetl af or mat i on,l esoci aletl asol i dar i t éi nt er nat i onal e, le besoind’ act i vi t éestf or t ementcor r él éav ecl esouhai tdemet t r eenpr at i queses/ desval eur squi prennent place dans le collectif (respectivement 41%, 40% et 44%, chiffres largement au-dessus des pour cent agesdesaut r esf act eur sdedécl enchement ) .L’ al t r ui sme( par t agerdesval eur sav ecd’ aut r es) etl ’ égoï sme( t r ouv eruneoccupat i onpoursoi )const i t uentl esocl ed’ undondesont empsetdesoi , riche et actif. Second constat : L’ engagementaul ongcour si ssud’ unet r adi t i onf ami l i al e,r el i gi euseoupol i t i que sembl epr endr emoi nsdepl ace;l esper sonness’ engagentpoursat i sf ai r el emêmebesoi n( av oi rdes act i vi t és)etparl e même bi ai s( une sol l i ci t at i on d’ ami s ou d’ un gr oupe l ocal ) ,mai s sel on des contraintes et des attentes différentes à chaque étape de la vie. La tradition familiale ne constitue plus le seul socle du premier engagement des répondants. Les hommesetl esf emmess e souvi ennents’ êt r e engagést outd’ abor d parbesoi nd’ act i vi t és( 39%) . Ensui t e,surl asol l i ci t at i ond’ ami soud’ ungr oupel ocal( 32%). Enfin, les hommesenr ai sondel ’ i mage par t i cul i èr ement dy nami que de l ’ associ at i on sol l i ci t ant e( 22%) ,et l es f emmes par ce qu’ el l es souhaitaient rencontrer de nouvelles personnes (24%). Cela peut donner à penser un peu rapidement à une diminution des déclenchements altruistes au bénéfice des déclenchements individuels égoïstes. Cel av av ar i ersel onl essect eur sdel ’ engagement .Ai nsi ,dansl ’ Educat i onpopul ai r eetl aformation, le soci aletl asol i dar i t éi nt er nat i onal e,l ebesoi nd’ act i v i t éestf or t ement corrélé avec le souhait de mettre en pratique ses/des valeurs qui prennent place dans le collectif (respectivement 41%, 40% et 44%, 10 chiffres largement au-dessus des pourcentages des autres f act eur sdedécl enchement ) .L’ al t r ui sme (partager des valeurs avecd’ aut r es)etl ’ égoï sme(trouver une occupation pour soi) constituent le socl ed’ undondesont empsetdesoi ,r i cheetactif. 3. Les jeunes fonctionnent souvent entre eux et sur des types de projets précis L’ i mpor t ance du «gr oupe d’ appar t enance» (les soci ol oguesut i l i sentpar f oi sl ’ expr essi on «groupe primaire de socialisation » etl ebesoi nf or td’ appar t enancecol l ect i v esontdét er mi nant s.Leséchanges avec la FONDA confirment bien cette analyse : l ’ i mpor t ancedu gr ouped’ appar t enancecomme facteur de construction identitaire est essentiel,sur t outsil esaut r esgr oupesd’ appar t enanceont éclaté (la famille, …)ou sontcont est és ( l ’ écol e, …) .On agi td’ abor d «entre soi », la question essentielle étant les conditions du passage « de l ’ ent r e soi à l ’ avec les autres ». Quelles passerelles ? Quelle dynamique ? Quelle pérennisation ? Voir dans « le dossier Expériences » tout particulièrement : Unis-Cité, ANIMAFAC, Juniors Associations, AFEV et APJC. 4. Des jeunes qui acceptent des démarches de coopération intergénérationnelle, mais dans des conditions précises : Les coupures générationnelles sont certainement plus fortes en France que dans les autres pays développés, à tout le moins que dans les pays du Sud où la coopération intergénérationnelle fait partie des Valeurs. L’ or i gi nedecet t ecoupur eestl ar gementài mput eràl ’ Ent r epr i se,quiapar t i rde1975ar égl él es indispensables mutations industrielles et économiques à partir des préretraites (publiques, conventionnelles ou privées). Selon une expression de R. Lion « On est devenu vieux de plus en plus jeune ! » Al ’ aut r eboutdel apy r ami dedesâges,l ’ al l ongementdel adur éedesét udesetl adi f f i cul t é del ’ i nser t i onpr of essi onnel l edesj eunesf ont« quel ’ onr est ej eunedepl usenpl usvi eux» ! L’ association Accordages (voir www.accordages-intergeneration.com), association fondée en 2000 pour recenser, développer et valoriser les pratiques de solidarité intergénérationnelle, note qu'historiquement, les démarches intergénérationnelles ont émané principalement de ceux qui travaillent au côté des personnes âgées, et à qui le monde gériatrique, clos sur lui-même, semblait invivable en l'état. Des ponts ont d'abord été établis entre le monde des retraités et celui des loisirs culturels. Certaines maisons de retraite ont établi une coopération avec les maisons de quartier, permettant un ancrage dans la vie locale culturelle et associative. Voir dans « le dossier Expériences » tout particulièrement : Accor dages,Cœur sen Fêt e,Se Canto et FISAA. Cequiestt r èsf r appantdanscesexpér i ences,c’ estqu’ onnedemandepasauxj eunesdef ai r edu bénév ol at ,ausensdemi s si onsi ndi vi duel l es,mai sdef ai r ecequ’ i l ssav entf ai r eetcequ’ i l sai ment faire, en groupes. I l sdécouvr entl eurut i l i t ésoci al eparl ’ act i on. Dans la démarche Unis-Cités, parmi les chantiers pris en charge, il y a obligatoirement une action auprès de personnes âgées. L’ éval uat i on mont r e que c’ estl ’ act i on à l ’ égar d de l aquel l el es jeunes ont le plus de réticences au départ et le meilleur souvenir à posteriori. 11 5. Desf r ei nsàl ’ engagementbénévol edesj eunes: 5.1) Des milieux éducatifs et une pression sociale qui ne favorisent pas l ’ engagement: Le débat existe depuis le XIX° siècle au sein de « l ’ Educat i on Nat i onal e» etn’ aj amai sf ai t consensus : ent r eunr ôl eéducat i fetunr ôl est r i ctd’ ensei gnement .( «L’ i nst r uct i onpubl i queou l ’ éducat i on» ?). La figure emblématique et largement mythique des « hussards de la République » n’ aj amai sf ai tconsensus( Rel i r el ’ hi st oi r eetl econt enudu«Tour de France de deux enfants » …l ’ un des plus gros tirages de librairie français ! Plus récemment, relire les différents rapports du Commissariat du Plan entre 1960 et 1990). Nous sommes très loin des pratiques banalisées, en particulier celles des pays anglo-saxons, tels que rappelées au début de ce document. Les « bonnes pratiques » i dent i f i ées au cour s du t r av ai ld’ enquêt e sembl entr el everde deux processus distincts: - l ’ un cl assi que de t ous l es changement s,à par t i rd’ i ni t i at i ves i ndi vi duel l es,ce que l es sociologues appellent « les marginaux sécants » : des professeurs, parfois des proviseurs ou principaux de collèges, fréquemment – mais pas exclusivement- au sein de l ’ ’ ensei gnement pr i v é…. Les motivations de ces enseignants sont clairement éducatives, au sens le plus noble du terme. - l ’ aut r e,pl ut ôtausei ndesGr andesEcol esquiaur ai entpr i sconsci encedel ’ évol ut i ondes critères de recrutement des entreprises, sur une logique de compétences, avec autant d’ i mpor t ance, sel on l es concept s de compét ences, accor dée « aux savoir faire sociaux »,qu’ auxsavoir-f ai r et echni quesDucoup,l ’ i nt égr at i onexpl i ci t edest agesoude projets, dans ou pour des associations devient, un moyen de développement de ces savoirs faire sociaux. La motivation institutionnelle est prioritairement pédagogique. LeMRJC,danssonenquêt e de2004,soul i gned’ aut r esobst acl es: - les parcours chaotiques des jeunes : changement de situation personnelle, mobilité, nécessi t é d’ avoir « des petits boulots » pour mener ses études (y compris au niveau scol ai r e) … - l apr essi onsoci al eàl ar éussi t escol ai r eetpr of essi onnel l e.Mêmesil ’ engagementsembl e plutôt un facteur qui favorise la réussite scolaire (sans que nous en ayons la preuve absolue !), les pressions sociales et familiales vont plutôt contre ce qui « détournerait » d’ uner éussi t eauxexamens! Voir dans « le dossier Expériences » tout le chapitre III spécifiquement consacré aux expér i encesdesét abl i ssement sd’ ensei gnement . 5.2) Deux « modèles »depédagogi edel ’ engagementquicohabi t ent: Unmodèl edumi l i t ant i smequel ’ onpour r ai tqual i f i erdedescendant: C’ estl emodèl el epl usanci enquir emont eauxannées1930ets’ estl ar gementdével oppédansl es années 1950. A cet égar d,l ’ exempl eduMRJC ( MouvementRur aldesJeunesChr ét i ens)estt y pi que. Le MRJC se réfère explicitement, pour lui-même, à un modèle militant initié dans les années 1930, qui per dur e.Onpar tdev al eur spar t agées,d’ anal y sescol l ect i v esdesonmi l i euet de son contexte (« Le voir, juger, agir » del ’ Act i onCat hol i que) ,d’ engagementexpl i ci t equiabout i tensui t eàdesact i ons concrètes. Surcemodèl eonpar l edav ant aged’ engagement ,ausensgénér i que,qued’ engagementbénév ol e.I l faut rappeler à cet égard le rôle des mouvements de jeunesse, tels que le scoutisme, ou le Mouv ementdel ’ Act i onPopul ai r e( MJC,Cent r esSoci aux, …)quij ouentparai l l eur sunr ôl epl usl ar ge de formation « dite non formelle ». Les engagements politiques, syndicaux ou associatifs se conf ondentd’ ai l l eur sf r équemment . 12 Un modèle plus inductif : 4 Onpar td’ act i onsconcr èt esetdescompét encesdesj eunessurl er egi st r e: « on a besoin de vous » On retrouve la notion de pédagogie expérientielle, évoquée au dessus et soulignée avec beaucoup d’ i mpor t anceparl ’ ét udedel aCr oi x-Rouge Française. ( Lest er mesd’ engagementetdebénév ol at , souvent, ne sont mêmes pas prononcés, car à ce stade parfois non compréhensibles, voire largement ringards !). Les jeunes découvrent leur utilité dans l ’ act i onetl eurr econnai ssancedansl er egar ddes bénéficiaires (Exemples de FISAA ou « des vélos » Pom Pao de l ’ Ecol e desMi nesde Par i s, …). Commedéj àsoul i gné,c’ estd’ abor dl ar econnai ssancedesoiquiconst i t uel epr emi eref f etdecet engagement, en particulier pour les jeunes issus de milieux défavorisés. L’ enquêt e menée parAr ab Az edi ne aupr èsd’ une quar ant ai ne de j eunes conf i r me bi en l esdeux sour cesessent i el l esdemot i v at i onsàl ’ engagement:l ’ engagementpourl esaut r esetl ’ engagement pour soi, remettant en exergue la théorie du « don et contre don » mise en évidence par Marcel Mauss dès 1925 : Résultats 70% Nombre de fois où la raison est citée en première position 12 Lesouhai td’ êt r eut i l eàl as oci et éetd’ agi r 27 pour les autres L’ épanouissement personnel 25 67,5% 10 62,5% 6 L’ ac qui si t i on d’ une ex pér i ence préprofessionnelle Rencont r erd’ aut r esper sonnesetf ai r e des amis Occuper son temps en pratiquant une activité La reconnaissance sociale 17 42,5% 3 16 40% 4 10 25% / 2 5% / Autres motifs 2 5% 1 Total 150 375% 40 Motivations La c aus edéf endueparl ’ as soci at i on Nombre de fois où la raison est citée 28 Résultats en % Il convient de distinguer les facteurs qui vont favoriser l ’ engagement et les facteurs qui vont déclencher l ’ engagement . D’ apr èsl ’ enquêt e «BOB » 2007-2008 de Recherches & Solidarités/France Bénévolat, la tradition f ami l i al ear r i veent r oi si èmeposi t i onpar mil esf act eur sdécl encheur sdel ’ engagement ,apr èsl ebesoin d’ act i vi t ésetl asol l i ci t at i ond’ ami s.Desoncôt é,l’ ét udeduMRJC concl ueàuneconver gencedes trois facteurs entre : l af ami l l e,l ’ Ecol eetl esr éseauxdesoci al i sat i on. Sans que le MRJC tire formellement cette conclusion, il semble bien que, lorsque le facteur familial ne joue pas ou peu, il faille la conjonction des deux autres facteurs pour déclencher l ’ engagement:l ’ Ecol e etl es r éseaux de soci al i sat i on ( l e gr oupe,l e quar t i er ,la MJC…) . Ce poi ntd’ anal yseestévi demmentessent i elquantauxsyst èmesd’ act i onàmet t r eenpl ace, tout par t i cul i èr ementsurl apl acedel ’ Ecol e. On doit se réinterroger sur la place occupée par les grands mouvements éducatifs, en particulier les Mouvements del ’ Educat i onPopul ai r eetl escout i sme. Pour le scoutisme, on trouvera ci après une réflexion de Dominique Girard, Délégué Général des Eclaireurs et Eclaireuses de France : 4 C’ e s tl abe l l eph r a s edel ’ AbbéPi e r r edel ’ h i v e r1954«J ’ aibe s oi ndev o us! ». Elle reprise par Unis Cités dans s apol i t i qu edec ommuni c a t i onàl ’ é g a r dde sj e u n e sl e smoi n squ a l i f i é s: « Nous avons besoin de vous ! ». Ainsi, ils ne sont plus « bénéficiaires » mais acteurs ! 13 Je qualifierai le bénévolat de nos Mouvements de scoutisme comme engagé et militant. Les r esponsabl esj eunesouadul t ess’ engagentsurl abased’ un projet éducatif porteur de sens et de valeurs. La traduction peut-êt r et antpol i t i quequ’ opér at i onnel l e.Lesni veauxd’ engagement ssontt r ès di ver s( r esponsabl es d’ act i vi t és,d’ uni t és de st r uct ur e mai st ouj our s en r éf ér ence au pr oj etdu Mouvement quil uimêmes’ i nscr i tdansunedi mensi oni nt er nat i onal eetuni ver sel l e( Lescout i smeetl e guidisme les plus grandes internationales de jeunesse).Le scoutisme permet une véritable relation intergénérationnelle Les équipes locales réunissent à la fois des jeunes et des adultes de 17 à 77 ans. Même si nous devons constater que les plus jeunes sont plutôt engagés sur les niveaux pédagogiques et les plus anciens sur les niveaux structurels et politiques. Le scoutisme peut apparaître original dans le champ de l aj eunesse etde l ’ éducat i on popul ai r e car t r ès peu professionnalisé pour des mouvements de cette dimension nationale. Les points forts :desengagement squis’ i nscr i ventdansl adur ée,gar ant i ed’ unecont i nui t ééducat i ve, d’ une pér enni t é des mouvement s. Des associations animées du niveau pédagogique au niveau politique par des bénévoles. Des mouvements de jeunesse où la place donnée aux jeunes est r éel l e….Pl usquedonnéeel l eestpr i se.L’ engagementmi l i t antdépassel asi mpl edur éedel ’ act i vi t é réelle ; .l escout i sme estaussiun espr i tquivousaccompagnet out el avi e( scoutun j our…)qui pr épar eàl ’ act i onci t oyenne.Beaucoupdesbénévol esdesMouvement ssontàl ’ or i gi nedesenf ant set des jeunes qui ont bénéficié des activités. On estime à 10 mill i onsl enombr edeper sonnesquiontpar t i ci péàl ’ avent ur eduscout i smeenFr ance depuis sa création il y a bientôt 100 ans. Ecole de la responsabilité et de la citoyenneté, cela laisse des traces importantes quant àl ’ évol ut i ondenot r eSociété. (vie associative, sociale, politique, école …) .Sit antdedi r i geant s( dur esponsabl eassoci at i fl ocalauPr ési dentdel ar épubl i que)sontpassés par le scoutisme est ce un hasard ? Les difficultés : l’ évol ut i ondenot r eSoci ét é,l amodi f i cation des structures familiales, le consumérisme, l af or t esol l i ci t at i onr édui sentl esdur éesd’ engagementdansl escout i sme.….Lapr essi onsécur i t ai r e, l ’ exi gencedur i squez ér o,l essur -réglementations limitent aussi la prise de responsabilité qui apparaît comme très lourde etl i mi t el ’ i ni t i at i ve. Les bénévoles sont de plus en plus absorbés par les contraintes admi ni st r at i vesquil esél oi gnentducœurdupr oj etetdel ’ act i on.L’ absence de contre partie financière peut aussi apparaître indirectement comme un frein. Personne ne revendique une rémunération mais l esj eunesenpar t i cul i erhési t entent r eunpet i tboul otd’ ét él ucr at i f ,l ar ai sonetl ’ engagementdansun camp,l apassi on.Lamobi l i t édesj eunesr endpar f oi sdi f f i ci l el ’ engagementsurl el ongt er me.( en particulier lors des études supérieures). Mêmesicet t esi t uat i ont endàs’ amél i or erl eScout i smeestaussi«victime » de sa propre image qui appar aî tdémodée,r i ngar de, …. f r ei nàl ’ engagementdecer t ai nsj eunes. Ceci étant la principale difficulté rencontrée par nos groupesl ocauxestl af or mat i onetl ’ i mpl i cat i onde « cadres éducatifs » adultes, garantissant la stabilité de la structure locale et contribuant à insuffler le sens du projet. 6. Quelques conclusions en termes recommandations sur la « pédagogi edel ’ engagement » : 1) Partir des désirs, voire des activités, des jeunes Le terme même de « bénévolat » ne raisonne pas nécessairement clairement dans la tête des jeunes, au-delà même de sa représentation parfois un peu ringarde. Les jeunes vont souvent partir de ce qu’ i l sontenvi edef ai r e, oudecequ’ i l sf ont , pour utiliser ces envies et ces compétences dans des champs d’ ut i l i t ésoci al e. Par t i rd’ événement squit ouchentles jeunes : Louise Bartlett, dans le cadre du Forum Social Européen de Novembre 2003 à St Denis, montre l ’ ext r aor di nai r emouv ementdesol i dar i t équis’ estexpr i médel apar tdej eunesd’ or i gi neal gér i enneà la suite du tremblement de terre du Printemps 2003. Toute la question est à la fois de pérenniser 14 l ’ act i ondansl adur ée,apr èsunpr emi ermouvement spontané,etdepér enni serl ’ envi ed’ agi r de ces jeunes, quels que soient leurs futurs engagements. Dessect eur squiat t i r entpl usqued’ aut r es: Outre de secteurs qui attirent traditionnellement des jeunes (le sport et le culturel), France Bénévolat estf r équemmentsol l i ci t ée pardes j eunes surdes sect eur s pourl esquel s nous n’ av ons pas nécessai r ement beaucoup d’ of f r es de l a par t des associ at i ons, en particulier la solidarité i nt er nat i onal eetl ’ envi r onnement . La Croix-Rouge confirme cette analyse. Cette association estime ne pas avoir trop de difficultés pour attirer des jeunes (21 % des bénévoles ont moins de 27 ans). Elle estime que c’ estmoi ns l a not or i ét édel ’ associ at i onquel ’ act i vi t ésecour i smequiat t i r e(activité noble, résultats immédiats, f onct i onnementcol l ect i f ,v al or i sat i onparl econt actavecl esmi l i euxmédi caux…) . 2) Respecter les rythmes sociaux C’ estbi enconnu,l esj eunesn’ ai mentpassel evert ôt …i lv autmi euxdoncév i t erdel eurpr oposerdes activités ou des réunions tôt le matin ! Parai l l eur s,i lestév i dentquel esj eunesoul esét udi ant squiaccept entdes’ engagerbénév ol ement dans la vie associative le font selon les rythmes scolaires et universitaires :pl ut ôtd’ oct obr eàav r i l , év ent uel l ementunpeul ’ ét é;pl ut ôtenf i nd’ ét udes,ouaumoi nsenf i ndecy cl e.Voul oi retaccept er des jeunes ou des étudiants dans une association, c’ estàl ’ évi dencet eni rcompt edecesr yt hmes et trouver des activités compatibles avec ceux-ci. Au quotidien, France Bénévolat est confronté à cette question, à la limite insupportable, de ne pas trouver des missions répondant à des demandes de jeunes : créneaux horaires spécifiques, pendant l esmoi sd’ ét é,t y pesdemi ssi ons,sect eur sspéci f i ques…alors que parallèlement, nous entendons des discour smor t i f èr esd’ associ at i onsdites « instituées » de ne pas avoir de jeunes. La vie scolaire et ét udi ant eestpardéf i ni t i ont empor ai r e,oudumoi nsonpeutl ’ espér er! En outre, les jeunes sont de plus en plus mobiles. Derrière ces truismes, il faut accepter que les jeunes s’ i nv est i ssentaupl uspourquel quesannées,etpensercor r ect ement , par la suite, à la transition et à l at r ansmi ssi ond’ expér i ence.Enent r epr i se,onqual i f i er ai tcespr ocessusde«gestion prévisionnelle des ressources humaines ». De ce point de vue, la « démarche de projet » est plus adaptée que la notion de « fonctionnement permanent »L’ associ at i ondev r adonct r av ai l l erparpr oj et s,l esi dent i f i er , en formuler collectivement les cahiers des charges et en déléguer partiellement ou totalement les r esponsabi l i t és de mi se en œuv r e… t ous exer ci ces ext r êmement pr of i t abl es, mai s pas nécessairement dans les pratiques associatives au quotidien ! Enfin, i nt égr erdesj eunesdansuneassoci at i onnepeutpasêt r econsi dér écommel ’ appor tdef orces suppl ét i v es non pay ées.Le r i sque d’ i nst r ument al i sat i on estév i dent .Les j eunes doi v enty êt r e r econnus dans l eurspéci f i ci t é,avec l eur sv i si ons,l eur s anal y ses etl eur s modes d’ act i on.En particulier, il est tout à fait essentiel de leur déléguer des r esponsabi l i t és,d’ où t outl ’ i nt ér êtde l ’ appr ocheparpr oj et sdéj àév oquée. 3) Identifier des missions, voire des projets, spécifiques En compl émentde l ’ anal y se pr écédent e,i lappar aî tbi en que l esassoci at i onsquii dent i f i entdes projets spécifiques délégués à des groupes de jeunes les attirent plus facilement que par le biais classique de missions bénévoles individuelles. Un fonctionnement efficace: la délégation de projet. Plutôt que d'intégrer des jeunes dans les équipes constituées, ce qui peut s'avérer difficile, nous l'avons vu, un fonctionnement plus souple a fait ses preuves : on offre aux jeunes de participer à l'action de l'association, avec les moyens de l'association, mais à leur rythme. Ainsi, on offre aux jeunes de choisir un projet, et de bénéficier de l'expérience de l'association, c'est une incitation à la prise d'autonomie. La participation des jeunes aux instances de décision de l'association : 15 Cette étape nécessaire dans l'implication des jeunes bénévoles est mise en place à des degrés très différents selon les associations. Certains n'ont pas entamé une réflexion sur ce sujet, d'autres sont à la recherche du meilleur mode d'intégration (Unicef), d'autres ont vécu l'ouverture (Secours Cat hol i que,APJC,Juni orAssoci at i on, …)etenvivent les bénéfices. Dans certaines associations, les jeunes sont réfractaires à intégrer le CA : à les écouter, c'est parfois que la forme qu'il prend est trop formelle, trop longue, ou même au pire, trop tournée autour de questions de pouvoir. Ce sont donc des remises en question essentielles pour toute association : si des jeunes s'impliquent dans l'action de l'association et adhèrent au projet, pourquoi refusent-ils de s'impliquer dans les prises de décision ? - L'obstacle vient-il des jeunes, trop volatiles ou consommateurs ? - Peut-on repenser la forme que prend la prise de décision ? - Souhaite-t-on vraiment inclure des jeunes ? L'a-t-on déjà proposé à un jeune ? - participation des mineurs ? - majorité éventuelle ? Démarrage du projet: il faut mettre à disposition, ouvrir des possibilités, mais si les jeunes ne reprennent pas le projet, mieux vaut renoncer, car le projet ne peut pas être téléguidé. Il y a donc un travail préalable sur l'attractivité du projet. 4) Reconnaître les compétences acquises Encore plus que toutes les catégories de bénévoles, les jeunes ont besoin de reconnaissance des compétences acquises dans leur engagement bénévole, parce que cette reconnaissance est en tant que t el l e un f act eurde l eurconst r uct i on i dent i t ai r e etpar ce que l ’ expérience acquise dans le bénév ol atestsouv entl aseul er éf ér encequ’ i l speuv entpr ésent ersurl emar chédut r av ai l . L’ i mpor t ance du « Passeport Bénévole » lancé par France Bénévolat : Parce que tout parcours professionnel ou bénévole s’ enr i chi tdechaque expérience, France Bénévolat a lancé en sept embr e2007unnouvelout i lquiper metl ar econnai ssanc edel ’ expér i enceetl aval or i sat i ondescompét ences bénévol es:«l ePass epor tbénévol e»®quiper metder éper t or i erl esmi s si onsbénév ol esexer cées,d’ i dentifier et de val or i serl es compét ences acqui s es dansce c adr e.C’ estune r es sour ce pourl e bénév ol e quis ouhai t e mobiliser ses expériences à des fins professionnelles : enrichissement du CV, bilan de compétences, réorientation professionnelle et recherche d’ empl oi ,acc ès à une f or mat i on ou v al i dat i on des acqui s de l ’ expér i enc e( VAE) . I lconcour tai nsià l as écur i s at i on du par c our spr of ess i onnel ,enj eu d’ i mpor t ance pourévi t erl espér i odesde chômage dur abl e en t r ansi t i on d’ un empl oiver s un aut r e,s ynonymes de précarisation, mais aussi de déqualification. 16 IV. La position des acteurs externes concernés: 1. Des systèmes éducatifs peu impliqués, malgré des réalisations ponctuelles remarquables : Institutionnellement, les systèmes éducatifs sont peu impliqués ;c’ estmêmecequi frappe le plus quand nous nous comparons aux pays de référence (Voir analyses infra). Etpour t ant ,i lexi st e des or i ent at i ons,voi r e des di r ect i v es pr éci ses du Mi ni st èr e de l ’ Educat i on Nat i onal e.Ci t onsàt i t r ed’ exempl es: e e - Au collège, pour les élèves de la 6 à la 3 , une note de vie scolaire prend en compte l ’ engagementdesél èv es(voir http://www.education.gouv.fr/bo/2006/26/MENE0601604C.htm) «I l s’ agi t ,parunedémar chedeval or i sat i ondel ’ engagementdesél èves,d’ encour agerl eurespr i tde sol i dar i t é,l eurci vi smeetdedével opperl euraut onomi e.( …)Pourquecet t edémar chesoi tef f ect i ve, il importe que la communauté éducative accompagne et soutienne les élèves dans leurs actions. Ainsi, il est particulièrement souhaitable que les établissements proposent, valorisent et accompagnent les pr oj et squi per met t entauxél èvesdes’ engager». - Auni v eaudesét udessupér i eur es,l or squ’ i l ss’ i nscr i ventdansl ecur sus,l esst agesà ef f ect uersontbi ensûrr econnusdel amêmef açonl or squ’ i l ssontent r epr i sdansuneassoci at i onou une entreprise, et surtout une circulaire du 29 août 2001 encourage la reconnaissance des engagements associatifs étudiants (http://www.education.gouv.fr/botexte/bo010906/MENS0101700C.htm ). Par ailleurs, il convient de se souv eni rquel esuni v er si t éssontaut onomes,cequi r endpl usdi f f i ci l el ’ i mposi t i ond’ unepol i t i que nationale. La démarche la plus structurée a été le programme « Env i ed’ agi r» lancée par Luc Ferry, Ministre de l ’ Educat i onNat i onal e» en 2002: Poursout eni rl esj eunesdansl eurdési rd’ engagementetdepr i sed’ i ni t i at i ve,l emi ni st èr edel aSant é, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative promeut le programme « Envi ed’ Agi r» initié en 2002 par le mi ni st èr edel ’ Educat i onnat i onal e. Ce pr ogr amme f avor i se l ’ engagementdansun pr oj etcol l ect i fou i ndi vi duelr evêt antun car act èr e d’ ut i l i t é soci al e ou d’ i nt ér êtgénér al ,parl e bi ai sd’ un sout i en pédagogi que,t echni que etf i nanci er per met t antd’ accompagner les jeunes de 11 à 30 ans, quelle que soit leur situation, à toutes les étapes de leur projet, dans tous les domaines. Lesobj ect i f sd’ Envi ed’ Agi r: - dével opperl ’ aut onomi e,l esensdesr esponsabi l i t ési ndi vi duel l esetcol l ect i vesetl ’ i mpl i cat i on des jeunes dans la vie sociale ; - encour agerl ’ expr essi ondel eur st al ent s,del eurcapaci t éd’ act i onetdecr éat i on; - cont r i bueràl eurl ’ i nser t i onsoci al eetpr of essi onnel l eparl avoi eor i gi nal edel ’ expér i ence; - promouvoir une image positive des jeunes dans la société, acteurs à part entière de son développement social, culturel et économique. Des outils méthodologiques et des conseils sont disponibles sur le site www.enviedagir.fr, et partout en France, les directions régionales et départementales de la jeunesse et des sports ainsi que les 800 Poi nt sd’ Appui«Envi ed’ Agi r» informent et accompagnent les jeunes de façon personnalisée. La 17 t r ansmi ssi ond’ expér i encedej eunesàj eunesparl ebi ai sdest émoi gnagesd’ anci ensl aur éat sest aussi une caractéristique de la méthode. En 2007, plus de 3 000 projets ont été soutenus, représentant plus de 15 000 bénéficiaires directs. 45 000 jeunes ont été touchés par les événements de sensibilisation organisés dans toute la France dur antl ’ année. Sources : http://www.enviedagir.fr http://www.jeunesse-sports.gouv.fr (rubrique jeunesse) Exemple du « Programme Humacité » del ’ Ecol eSupér i eur edeCommer cedeLaRochelle : L’ obj ect i fdel ’ ESCdeLaRochel l eestdef or merdesc i t oy ensr esponsabl esetconsc i ent sdel eur sdevoi r senver s la Société, chaque élève durant son cursus doit réaliser un projet « Humacité » (mission à caractère sociale, sociétal et/ou humanitaire). Le dispositif a été mis en place depuis la rentrée 2007. Les projets sont réalisés sous f or medest agesdansdesas s oci at i onsd’ unedur éede3moi s,s oi tdef açoncont i nue,soi tdef aç ondi scont i nue (une journée par semaine sur 9 mois) Exemple des Projets Col l ect i f sdel ’ I nst i t utd’ Et udePol i t i quedePar i s: Sciences Po Paris et France Bénévolat ont signé un accord de partenariat en juin 2007. Ce partenariat porte prioritairement, mais non exclusivement, sur le dispositif « Projets collectifs » des étudiants de Master 1 (4° année) qui existe maintenant depuis environ 5 ans. Dans le dispositif «Projets collectifs »,l esét udi ant s,pargr oupesde4à5ett outaul ongdel ’ annéed’ oct obr eà juin, doivent prendre en charge et réaliser un véritable projet. Ce projet est évalué (environ 8% des crédits à r ass embl erpourl ’ obt ent i ondudi pl ôme) . Exempl edel ’ Ecol eAl saci enne: Depui st ouj our s,l ’ Ecol eAl s aci ennepr ônedesv al eur shumani st esdet ol ér anceetd’ ouver t ur eauxaut r esEn particulier à partir de 2006, entr el aDi r ect i onetl ’ Assoc i at i ondepar ent sd’ él èves,s’ estdével oppéeuner éf l exi on surl ’ i nt égr at i on d’ act i ons de ci vi sme etde sol i dar i t é dans l ec ur sus de l ’ Ecol e( au-delà de démarches individuelles très intéressantes), car cette dimension de la formation de la personnalité apparaît comme un él émentàpar tent i èr edel ’ éducat i on. Des initiatives qui partent des élèves :l ’ exempl edesEcol esdesAr t setMét i er s. C’ estunei ni t i at i vequiestpar t i ei lyaquel quesannéesdesassoci at i onsd’ él èves( «Les Gazols »). Ces associations sont très actives pour proposer des missions bénévoles aux étudiants : soit missions individuelles (exemple : accompagnement scolaire), soit missions collectives (exemple : forte mobi l i sat i on des él èves à l ’ occasi on de l a campagne du Téléthon). Les Directions des 8 Ecoles sont bien sur au courant de ces initiatives, les encouragent mais n’ i nt er vi ennentpas.«Les Gazols » sont mêmes assez sourcilleux de leur indépendance ; ils indiquent qu’ i l s’ agi td’ unet r adi t i oncul t ur el l edesélèves (Origine ?). 2. Les associations instituées Les associations dites « instituées » à la fois disent regretter de ne pas avoir assez de jeunes et ont souv entdespost ur esqui n’ i nci t entpasl esj eunesàset our nerv er sel l es. Thierry Crosnier, Délégué Général du Réseau National des Juniors Associations, identifie bien les poi nt sd’ at t ent i onpr i or i t ai r espourcesassoci at i onsi nst i t uées: - questionner le Projet associatif, seposerl aquest i ondel ’ at t r act i vi t édel ’ associ at i on, - mettre en place une communication adaptée, - identifier des projets adaptés, - f avor i serl ’ adhési on, - seposerl apl acedesj eunesdansl agouver nancedel ’ associ at i on, respecter les rythmes sociaux des jeunes, Identifier et respecter des projets spécifiques proposés par des jeunes, - r econnai t r el edr oi tàl ’ er r eur , - met t r eenpl acel edr oi tdevot eetl ’ él i gi bi l i t é, - mettre en place des dispositifs de valorisation des compétences et de reconnaissance de l ’ i mpl i cat i on. 18 Dans l ’ ét ude déj à ment i onnée,La Cr oi x-Rouge Française souligne le hiatus existant entre le f onct i onnementdesassoci at i onsi nst i t uéesetl esf or mesd’ engagementdesj eunes:« Le problème ne serait-il pas du côté des adultes plus que du côté des jeunes ? » « L’ engagementdes j eunes,c’ estappr endre aux adultes à écouter ! ». L’ enquêt emenée par les jeunes étudiantes du Loiret (voir annexe 3), rédigée avec un certain degr édenaï vet é,mont r ebi enqu’ au-delà de contraintes objectives (disponibilité de temps, nécessité d’ av oi r «des jobs » r émunér és…) ,l es associ at i ons n’ ontaucune pol i t i que,niaucun moy en spécifiques pour attirer et intégrer des jeunes. Bien pire, certaines ont du mal à comprendre la question. En schémat i santà l ’ ext r ême,nous sommes en pr ésence,en par t i cul i erdans l es pet i t es associations, avec à la fois des associations de seniors fonctionnant de façon autocentrée et desj eunesquis’ engagentdansdesassoci at i onsdej eunes,por t éespardesj eunes. Unsémi nai r eor gani séparl eCent r eEur opéenduVol ont ar i at( CEV)àSkopj eenmar s2007s’ est également penché sur cette question. On peut résumer ces travaux et notre propre enquête au sein du tableau ci-après (voir en particulier les travaux de Jean Bourrieau pour le CNAJEP en 2003 et les travaux du Centre Européen du Volontariat) : Champs Postures et attitudes Gouvernance Ce qui fait obstacle à l ’ engagementdesj eunes -méfiance à priori avec des stéréotypes du type : «Le jeune ne respecte pas ses engagements, est désordre, n’ ar r i ve j amai sàl ’ heur e, ne ferme pas les lumièr es… »), -instrumentalisation (on attribue aux jeunes les tâches les plus banales et les plus ingrates), -relation au savoir et savoir faire (en particulier sur l ’ i nf or mat i que)avecl apeurdes seniors de perdre leur pouvoir enaccept antdedi r equ’ l i s«ne savent pas tout » -l ogi que d’ aut or i t é et non de compétences -absence de jeunes au CA (ou « Le jeune alibi ») -non reformulation du Projet associatif (qui va de soi dans la tête des anciens) -fonctionnement institutionnel lourd (débats de notables et de pouvoir) Cequif avor i sel ’ engagement des jeunes - a priori de confiance -ambiance conviviale et festive -reconnaitre leurs savoir faire spécifique et être contents de les avoir - réappropriation/reformulation du Projet associatif (pourquoi on est ensemble) -place significative des jeunes dans les instances (avec formation à la prise de parole) -formation spécifique au tutorat chez les seniors -reconnaissance de l ’ expér i ence et des compétences acquises (avec une certaine solennité) 19 Fonctionnement opérationnel -missions individuelles dans -délégation de projets deséqui pesd’ adul t esav ecpeu spécifiques d’ aut onomi eetd’ i ni t i at i ves -dr oi tàl ’ er r eur -valorisation des projets réussis -respecter les rythmes et disponibilités des jeunes -être attentifs aux coûts individuels (transports, repas, consommables i nf or mat i ques…) L’ UNI CEFut i l i seunegr i l l eà cet égard très intéressante : L’ échel l edepar t i ci pat i ondesj eunes: D’ apr èsRogerHar t ,Children's Participation: From Tokenism to Citizenship (Participation des enfants : du geste symbolique à la citoyenneté), Innocenti essays, n°4, UNICEF, 1992. Les trois premiers échelons dits de non-participation : 1. La manipulation : cette notion décrit les situations où les enfants ou les jeunes sont entraînés à par t i ci peràunpr oj etd’ adul t essansencompr endr el esenj eux. 2. La décoration : l esenf ant soul esj eunesn’ ontpasl eurmotàdi r edansl ’ or gani sat i ondu pr oj etetn’ ontqu’ une pet i t ei dée de ce donti ls’ agi t .I l s sontut i l i sés poursout eni rune opération. 3. La politique de pure forme : dans cette situation, les enfants ou les jeunes ont appar emmentl a par ol e,mai si l s n’ ontpas pu choi si rl e suj etdu débatou l e mode de communi cat i oneti l sn’ ontpas–ou de façon limitée –l apossi bi l i t éd’ expr i merl eurs opinions. Les cinq échelons de la participation : 20 4. Désignés mais informés : les enfants ou les jeunes comprennent les objectifs du projet, ils savent qui a pris les décisions concernant leur implication et pourquoi, ils ont un rôle réel, et ils sont volontaires. 5. Consultés et informés : le projet est conçu et mené par des adultes mais les enfants ou les jeunes en comprennent le processus de réalisation et leurs opinions sont prises au sérieux. 6. Projet initié par des adultes, décisions prises en concertation avec des enfants ou des jeunes : i ls’ agi ti civ ér i t abl ementdepar t i ci pat i on.Lepr oj etesti ni t i épardesadul t esmai s les décisions sont partagées avec les enfants ou les jeunes. 7. Projet initié et mené par des enfants ou des jeunes. 8. Projet initié par des élèves/étudiants, décisions prises en concertation avec des adultes. 3. Les collectivités territoriales et les acteurs locaux : Sauf exception, tous les élus territoriaux sont maintenant totalement convaincus de la place irremplaçable des associations dans le maintien du lien social et le développement des solidarités locales. De fait, les associations, extrêmement diversifiées,sonten si t uat i on d’ exer ci ce d’ une mi ssi on d’ i nt ér êtgénér alpouv ants’ assi mi l eràunef or medeSer v i ce Public et les collectivités territoriales s’ appui ent sur el l es pour assur er une sér i e d’ act i vi t és: le sport, le culturel, le social, la pr év ent i on…LesCol l ect i vi t ésTer r i t or i al esontdoncuni nt ér êtmaj euraudév el oppementdunombr ede bénévoles, « carburant essentiel » du développement associatif. Pour répondre au besoin sans cesse croissant de bénévoles, en quantité et qualité, pour augmenter ce que les sociologues appellent « l e capi t alsoci ald’ un t er r i t oi r e», deux sources majeures existent : les seniors et les jeunes, cequin’ excl utbi ensurpasl apl acedesaut r escat égor i es: sal ar i és,demandeur sd’ empl oi ,f emmesau f oy er ….C’ estce qu’ ontbi en compr i s,par f oi sdepui s pl usi eur sdécenni es,l espay squiontun t auxd’ engagementbénévol e supér i eurà l a France ; le Canada,l ’ Angl et er r e,l esPay s-Bas,l ’ Al l emagne…. S’ i lyal ar geconsensusdepr i nci pesurl esanal y sesci -dessus,i ln’ exi st equepeud’ expér i ences col l ect i vespor t éespardescol l ect i v i t ést er r i t or i al es ou l es Ser vi cesdéconcent r ésde l ’ Et at .C’ est d’ ai l l eur sl ’ undesenj euxdessuites qui seront données à ce travail de 2008. A noter toutefois une expérience très intéressante portée par le Conseil Général de Seine St Denis (voir chapitre VI du « Dossier Expériences ») et la démarche très complète de la Ville de Laval (Québec) (voir chapitre VII du même dossier), ainsi que les projets de la Ville de Paris. 4. La situation du Réseau France Bénévolat : Sur les 13 000 bénévoles potentiels reçus physiquement en 2007 dans les 260poi nt sd’ accueil du Réseau France Bénévolat, hor sdeceuxquin’ ut i l i sentquel esi t e, environ 25% ont moins de 25 ans, soit plus de 3000 personnes.Nousn’ av onsmal heur eusementpasactuellement les moyens d’ anal y ser ,nil eur sat t ent esspéci f i ques,nil est y pesde mi ssi on vers lesquelles ces jeunes sont orientés. Certains Centres ont des coopérations déjà bien instituées ou en cours de montage avec des ét abl i ssement s d’ ensei gnement s( Ai x en Pr ov ence,Char ent e-Maritime, Paris, Brest, Essonne, Besançon/Doubs, Reims,…) .D’ autres ontdespr at i quesd’ i nf or mat i onrodées (Sarthe, Strasbourg…) . D’ aut r es commencentà y t r avai l l erà l ’ occasi on du t hème d’ année ( Tar n etGar onne,Somme, Loiret…) . On peut commencer à établir une forme de typologie de ces actions selon : la dominante en en matière de finalités (pédagogique ou éducative), - le fonctionnement des projets (individuel ou collectif), 21 - l e poi nt de dépar t de l ’ i ni t i at i ve: jeunes eux-mêmes, enseignants ou Directions d’ ét abl i ssement s Voir chapitre V spécifique du « dossier Expériences » Fi nal i t ésàdomi nant e… Pr oj et sdenat ur e… Pédagogique : Mines de Paris, Sciences Pô Paris, Cresci Evry,… Individuelle : ESC La Rochelle, Ecole Alsacienne, Arts et Métiers Aix, AFEV Nord, Ecole Pigier de Toulouse,... Collective : Sciences Pô Paris, Arts et Métiers Paris, Ecole Centrale, Ecole des Mines de Paris, … Educative : ESC La Rochelle, Ecole Centrale, Lycées et Collèges de l ’ Essonne, Ecole Alsacienne, Université Besançon, AFEV Nord, Ecoles Arts et Métiers, Sciences Pô Aix en Provence, Université de Picardie,… I ni t i at i ves de…, ou por t age par … Jeunes : Ecoles Arts et Métiers, AFEV Nord, … Enseignants : Lycées et collèges del ’ Essonne, Directions d’ ét abl i ssement s: ESC La Rochelle, Sciences Pô Paris, Ecole des Mines de Paris, Ecole Centrale, Université de Besançon, Université de Picardie… 22 Conclusions : des recommandations pour aller plus loin : 1. Une recommandation générale qui concerne tous les acteurs : donner aux jeunes une meilleure information sur le Monde associatif et sur t outsursonspect r ei l l i mi t éd’ oppor t uni t és: On reste très frappé par une méconnaissance du tissu associatif local, de sa diversité, des opportunités. Ce constat ne concerne malheureusement pas que les jeunes, mais est particulièrement net pour cette cat égor i e.A cetégar d,i lf autsoul i gnerl et r avai lexempl ai r ed’ ANI MAFAC,dontc’ est l ’ une des mi ssi ons essent i el l es,mai sl a ci bl e d’ ANI MAFAC ne concer ne que l es ét udi ant s en universités. I lconvi entd’ unepar t ,der enf or cerl acoopér at i onANI MAFAC/ Fr anceBénév ol atetetd’ aut r epar tde t r av ai l l ersurl esaut r esci bl es( col l égi ens,l y céens,j eunest r avai l l eur s,j eunesdemandeur sd’ empl oi ) , en partant des « bonnes pratiques » repérées (Exemples de la coopération Unis-Cité/FB Savoie, démarche « Tr ai td’ Union », coopération avec les MJC…) .La meilleure communication est celle qui est portée par des jeunes avec des supports mis au point par des jeunes (Exemple « Capitaine de soirée » de la Prévention Routière). Il est indispensable de donner la parole aux jeunes,denepasdonnerl ’ i mpr essi onquel ’ onpense poureux,depar t i rdel eur st émoi gnagesetdel eur sexpér i ences.C’ estt outl esensdel apr oduct i on dusuppor td’ aut omédi at i sat i oncommandi t éparFr anceBénév ol atàMSESud.Noussouhai t onsqu’ i l constitue un support de démultiplication et de réflexion auprès des acteurs clés : le Monde éducatif, les associations instituées et les collectivités territoriales. 2. Pour les associations instituées :s’ i nt er r ogerf or t ementsurl es pr at i quesr éel l esd’ accuei letd’ i nt égr at i ondej eunes Les constats sont globalement sévères. Il appartiendra bien sur au Réseau France Bénévolat de les relayer et de faire travailler, collectivement et localement ses associations adhérentes, sans discours moralisateur ou mortifère, mais en mettant les associations devant leur responsabilité et en valorisant au maximum les bonnes pratiques. C’ estl ar ai sonpourl aquel l enoussouhai t onsqu’ enpar t enar i atavecl esDDJS l esmani f est at i ons « autour du 5/12/2008 » soient largement cent r éessurcet hème.I ls’ agi r ad’ unpoi ntdedépar tsurun travail de longue haleine à mener sur plusieurs années. Enmat i èr ededi agnost i c,onpeutf av or i serl ar epr oduct i ond’ enquêt esl ocal est el l equecel l ei ni t i ée par France Bénévolat Loiret. En matièr edepr ocessusd’ act i ons,c’ estmani f est ementl econcept« de délégation de projet » qui constitue un levier fort, dans sa double dimension décrite ci-dessus : délégation opérationnelle et/ou dél égat i ondansl agouver nancedel ’ associ at i on. 3. Pour les systèmes éducatifs, passer de bonnes pratiques de terrain à une Politique nationale où la pédagogie expérientielle 23 aurait toute sa place, tant sur les registres pédagogique que éducatif : A ce stade et sous cette forme, cette recommandation apparait bien comme une pétition de principe ! Pour être clairs, France Bénévolat ne sait pas aller plus loin que le travail très empirique d’ expér i ment at i onsdet er r ai nengagédepui s3ansetdedi f f usi ondebonnespr at i ques. La sortie du « Rapport Ferry » sur le Service Civil Volontaire, la Conférence Nationale de la Vie associative voulue par le Président de la République, la perspective que « l ’ engagementbénévol e» soit considéré Grande Cause Nationale 2009 constituent à l ’ évi dence des opportunités très prometteuses d’ une action publique de grande envergure. 4. Pour les collectivités territoriales, favoriser les dispositifs de portage de projets par des les jeunes et favoriser les pratiques de coopération intergénérationnelles dans les deux sens : Pour ce qui concerne les pr oj et sdesj eunes,i lestcl ai rquedesdi sposi t i f st el squeEnv i ed’ Agi rou Juniors Associations sont particulièrement adaptés, mais les jeunes vivent très mal le manque fréquent, à priori, de confiance de la part des élus territoriaux (voir analyses de Juniors Associ at i onsetl espar ol esdesj eunesent endusdansl ecadr edusuppor td’ aut omédi at i sat i onFr ance Bénévolat/Moderniser sans Exclure). France Bénévolat ne peut que se féliciter que des Collectivités Territoriales se soient emparées du « Passeport Bénévole » et souhaite le promouvoir de façon très volontariste (Conseil Général des BouchesduRhône,Vi l l edePar i s…) .Même,s’ i ln’ i nt ér essepasquel esj eunes,l esj eunesen sont une cible privilégiée, par leur besoin de reconnaissance et de valorisation. Pour ce qui concerne les pratiques de coopération intergénérationnelle, un long chemin reste à faire, tant au sein de la gouvernance associative que dans le portage de projets de solidarité locale. France Bénévol atsepr oposed’ enf ai r eunaxedetravail prioritaire pour les années à venir. Des ponts ont d'abord été établis entre le monde des retraités et celui des loisirs culturels. Certaines maisons de retraite ont établi une coopération avec les maisons de quartier, permettant un ancrage dans la vie locale culturelle et associative. On ne peutque sal uerce mouv ementr écent ,par t iessent i el l ementd’ i ni t i at i v es i ndi v i duel l es et di sper sées,mai si lnouspar ai ti ndi spensabl e de l ’ él ar gi rt anten nombr e d’ i ni t i at i vesque dansl a problématique globale. 24 Annexe 1 Composition du Comité de Pilotage « ad hoc » et de la Commission Inter Associative : Comité de Pilotage : Structures FB national FONDA CPCA DDJS 92 ANIMAFAC Maison des Initiatives Etudiantes (MIE Paris) Juniors Associations UNICEF Unis Cités Cotravaux Eclaireurs et éclaireuses de France Prévention Routière Accordages Secours Catholique Moderniser Sans Exclure Sud Caisse des Dépôts et Consignations Recherches et Solidarités France Bénévolat Somme DR PACA de France Bénévolat Commission Inter associative FB Ecole Centrale de Paris APJC Noms Dominique Thierry Gabr i el d’ El l oy Erik Lavarde Valérie Floch Florian Prussak Thomas Rogé Thierry Crosnier Carole Reminny Stéphen Cazade Véronique Busson Jean-François Lévy Guillaume Pennequin Mohammed Malki Thomas Chanteau Michael Diebold Khalid Ezzinbi Cécile Bazin Alain Alméras André Goncalves Evelyne St Martin Lisa Carrière Franck Gautier Commission Inter Associative : Bernard Gousset Vice-président de France Bénévolat Marie de Beaufort Secours Catholique Pierre Birambeau ADEMA Pierre Blein UNIOPSS Michel Bonfils VS Art Anne-Marie Cohen-Tanugi Solidarités Féminines Eliane Goudet France Bénévolat Benoit Berny Croix-Rouge Française Pierre Rivière Association des Paralysés de France Bernard Touboul France Bénévolat 92 25 Annexe 2 Bibliographie sélectionnée Valérie Becquet, Chantal de Linarés : « Quandl esj euness’ engagent! » 2006 Guillaume Houzel : « Les engagements bénévoles des étudiants » Documentation Française 2003 Revue FONDA : numéro 96 de 1993 Enquête MRJC 2004 : « L’ engagementassoci at i fdesj eunes» Travaux Croix-Rouge Française de 2003/2004 Enquête OVE de Janvier 2008 Jean-Claude Richez "l es cahi er s de l ’ act i on" n°1: " Des r essour ces pour l ’ engagement et l a participation et des jeunes", édi t éparl ’ I nj epenmar s2005 J our nées mondi al es de l aj eunesse,or gani sées parl ’ Égl i se cat hol i que,voi rde Li nar es Chant al , Kebaïli Cécilia, Mayol Pierre, « Entretien avec Mgr Dubost », Agora débats/jeunesse, no 9, 1997, pp. 35-40 ; et pour une perspective plus générale : Lambert Yves, « Des changements dans l ’ évol ut i on r el i gi euse del ’ Eur ope etde l a Russi e», Revue française de sociologie, no 2, 2004, pp. 307-338. Sur les jeunes et le mouvement alter mondialiste, voir Pleyers Geoffrey, « De Gênes à Évian, les jeunes dans la mouvance alter mondialiste », L’ annéesoci al e,2004,pp.167-187. Ion Jacques, « Gr oupement sassoci at i f setmodèl esd’ engagement», dans Roudet Bernard (dir.), Desj eunesetdesassoci at i ons,L’ Har mat t an/ I NJ EP,col l .«Débats Jeunesses », Paris/Marly-le-Roi, pp. 53-64 et Ion Jacques, « La fin des militants »,L’ At el i er ,Par i s,1997. La société du risque, Aubier, Paris, 2000, cité dans Labadie Francine, Ragi Tariq, « Les jeunes et la politique », Agora débats/jeunesse, no 30, 2002, p. 19. Jean Bourrieau « La participation associative des jeunes » étude de la Commission Jeunesse du CNAJEP 2003 Labadie Francine, « Modernité et engagement des jeunes », communi cat i on à l ’ uni ver si t é d’ ét é DESCO/ I NJ EPsurl ’ engagementdesj eunes,du25au29août2003 26 Annexe 3 Enquête FB Loiret 2008 « L’ engagementbénévol edesj eunes» Enquête réalisée par Pauline SAINT MARTIN et Julie BRUNETEAU, stagiaires chargées de communication pour France Bénévolat Loiret. Noust er mi nonsnot r et r oi si èmeannéedel i cenceLEA( LanguesEt r angèr esAppl i quées)àl ’ Uni v er si t é d’ Or l éansLaSour ce.Af i nder enf or cernosconnai ssancesacqui sesl or sdenot r ecur susàl ’ uni ver si t é, nous avons dû effectuer un stage qui servira ensuite à valider notre diplôme. Nous avons répondu à une annonce parue sur le site de la faculté concernant un stage en communi cat i on au sei n de l ’ associ at i on Fr ance Bénévol atLoi r et .Nousavonsét é cont act éespar Sol angePERROT,l apr ési dent edeFr anceBénévol atLoi r et ,pourconv eni rd’ unent r et i en.Al asui t e de celui-ci, nous avons constaté que nous postulions toutes les deux au même stage. La Présidente ét ai tt outàf ai td’ accor dpourquenousf assi onséqui pepourmeneràbi encet t eenquêt e.D’ ai l l eur s,à deux, ce serait bien plus motivant. CAHIER DES CHARGES Cet t eannéel ’ associ at i onFr anceBénév ol atachoi sicommet hèmenat i onal2008«L’ engagementdes jeunes ».. Notre mission était de réaliser une enquête au sein des différentes associations orléanaises afin de déterminer l ’ engagementdesj eunesdansl ebénévol at . Quelques jours avant le début de notre stage, nous avons rencontré Marie Journois, stagiaire chargée de communication au siège de France Bénévolat à Paris, venue tout spécialement un après midi afin de nous définir plus en détails notre mission, de nous faire découvrir son travail et de nous faire part de sesi mpr essi ons. Mar i e nousa al or sf our niquel quespi st espourl ’ él abor at i on de not r ef ut ur questionnaire. Après avoir réalisé notre propre questionnaire, nous sommes allées interroger les associations. Nousavonst outd’ abor ddét er mi néunet r anched’ âge,cel l edes15-25ans,af i nquel ’ enquêt esoi tl a plus représentative possible. Les questions por t ai entsurl ’ i nt égr at i on des j eunes au sei n des associ at i ons,l eurr ôl e,l eur s motivations ainsi que les éventuels problèmes liés à la participation des jeunes. Nous voulions savoir si les associations orléanaises étaient prêtes à accueillir des jeunes bénévoles, quelles missions elles pour r ai entl eurpr oposeretcequer epr ésent ai tpourel l esl aj eunessed’ unef açongénér al e. DEMARCHE : Lors de notre première semaine de stage nous avons rencontré Rose-Marie, accueillante et chargée du suivi des associations pour France Bénévolat Loiret, qui nous a donné une liste des associations del ar égi onavecl enom etl enumér odel aper sonneàcont act er .Cel anousaf aci l i t él et r avai l pui squ’ il est très difficile de trouver ses renseignements seuls. Grâce à cette liste, nous avons pu prendre cont actav ec l es di f f ér ent es associ at i ons,mai sc el a n’ a pas ét éf aci l e même en ay antl es coor données.En ef f etbeaucoup d’ associ at i ons sontdi f f i ci l es à j oi ndr e,el l es ontdes heur es de permanence précises et peu nombreuses.I ly a d’ ai l l eur s des associ at i ons que nous n’ avons malheureusement pas pu joindre. Afin de diversifier les réponses obtenues nous avons rencontré des associations dans différents domai nes comme parexempl el e spor t ,l ’ ai de à l a per sonne,l ’ empl oi ,l e caritatif ou encore l ’ humani t ai r e.Nousnoussommeségal ementr enduesaul y céeSai ntPauld’ Or l éans,auCRI Jetnous avons même effectué des entretiens par téléphone. 27 Dansl amaj eur epar t i edescas,l ar encont r eavecl esr esponsabl esdesassoci at i onss’ esttrès bien déroulée, la plupart ont pris le temps de nous recevoir et étaient très intéressés par notre enquête. A l asui t edesent r et i ensbeaucoupd’ associ at i onsontmêmev oul unousr ecr ut erent antquebénévol es. Malgré un accueil chaleureux, nous avons quand même été confrontées à quelques refus. En effet cer t ai nesassoci at i onsn’ ontpasper çul ’ i nt ér êtdecet t eenquêt eetnousontr éponduavecv el l éi t é. De plus, certaines associations ont mal interprété notre venue dans leurs locaux et ont pensé que nous étions présentes en tant que bénévoles pour leur venir en aide ponctuellement. Il a donc fallu r edéf i ni rnot r emi ssi onav antchaqueent r et i enaf i nqu’ aucunmal ent endunesubsi st e. PREMIERS RESULTATS : Pendant 5 semaines les rendez vous se sont succédés, nous allons donc à présent reprendre chaque point du questionnaire afin de synthétiser au mieux les réponses obtenues des associations. I lestdi f f i ci l ededonnerunemoy ennedel ’ ef f ect i fdesassoci at i onspui squ’ i lestt r èsvar i abl eetque nous avons rencontré des petites associations qui comptaient une dizaine de bénévoles mais aussi des associations nationales ayant une antenne dans la région et qui regroupaient forcément beaucoup plus de membres actifs. Quantàl ami ssi on,commenousl ’ avonsdi tpr écédemment, elle diffère selon chaque association. Cer t ai nesconcer nentl ’ ai deàl aper sonne,l ’ éducat i on,l ’ empl oi ,l espor t ,l asant é… Dans la grande majorité des cas, les associations ne comptent que très peu de jeunes de 15 à 25 ans dans leurs effectifs.Cer t ai nesn’ enontd’ ai l l eur sj amai sr ecr ut éetenmoy enneont r ouv edansl es associations orléanaises deux à trois jeunes sur vingt bénévoles. Pour celles qui en ont recruté, les jeunes sont chargés de la même mission que les autres. Il nous semblait pertinent de préciser qu’ aucunemi ssi onpar t i cul i èr en’ estpr év uepourl esj eunes.Depl us,onapuconst at erquel quesf oi s que les jeunes bénévoles sont peu considérés au sein des associations. En ce qui concerne la formation des bénévoles, chaque association a sa propre politique. Les associ at i onsdontl ami ssi onestl i éeàl asant é,àl ’ ai deàl aper sonneetaucar i t at i for gani sentdes f or mat i onsàl ’ écout eetdesf or mat i onspr at i quesdi spenséesl epl ussouv entpardespr of essi onnel s. De plus, des groupes de paroles et des rendez vous avec des psychologues sont souvent organisés parl esassoci at i onsel l esmêmespourl ebi enêt r edesbénév ol esetpourqu’ i l spui ssentaumi eux remplir leur mission et tenir leur engagement. Le recrutement des bénévoles se fait essentiellement par le « bouche à oreille »,quial ’ ai rdet r ès bien fonctionner pour certaines associations. En compl ément de cet t e mét hode, beaucoup d’ associ at i ons ont r ecour s à des campagnes d’ af f i chages,pourcel l esqui enontl esmoy ens. De plus, toutes les associations que nous avons rencontrées participent à des manifestations publiques, comme « Rentrée en Fête » à Orléans qui a lieu tous les ans début septembre. Ces associations assurent aussi des permanences à la maison des associations d’ Or l éans.Cer t ai nesnous ont aussi précisé que France Bénévolat les aidait ponctuellement à trouver de nouveaux bénévoles. Lesbénévol essontpourl apl upar tdesr et r ai t és,enef f etl amoy enned’ âgeausei nd’ uneassoci at i on est de plus de 60 ans. Les bénévoles qui ont une activité professionnelle représentent une petite mi nor i t édesef f ect i f spui squel ’ engagementbénévol edemandel epl ussouv entbeaucoupdet empset de di sponi bi l i t é surl et er r ai n.Just ementen ce quiconcer ne l ’ engagementdes bénévol es,l es per sonnesquient r entdansuneassoci at i on,s’ i l ssesent entbi eni nt égr ésyr est entl epl usl ongt emps possible. I ln’ estpasr ar e de r encont r erdesbénév ol espr ésent sdepui sune vi ngt ai ne,v oi r e une t r ent ai ne d’ années. Cependant il existe également desbénév ol esquinesontpr ésent squ’ unou deuxansenr ai son, souv ent ,de l eur s obl i gat i ons per sonnel l es ( déménagement ,mut at i on…) .Par mices bénév ol es cer t ai nssontàl ar echer ched’ unempl oi ,i l sdi sposentdoncdebeaucoupdet empsmai spourune durée indéterminée. Les associations accueillent volontiers ces personnes tout en sachant que l or squ’ el l est r ouver ontunempl oi el l esmet t r ontunt er meàl eurengagement . Sel onl esdomai nesassoci at i f sl er y t hmed’ engagementv ar i ed’ uneheur eparsemai neàdi xheures. Cela dépend de la disponibilité des gens, il est évident que les retraités sont beaucoup plus présents que les personnes salariées. Mais une association a besoin de tout le monde pour pouvoir avancer. 28 Les responsables des associations sont des bénévoles qui occupent cette fonction depuis au moins deux ans. Cer t ai nssontl àdepui sl acr éat i ondel ’ associ at i onmai ssouhai t er ai entdél éguerl eur sf onct i onsàdes per sonnespl usj eunespourqu’ i l spui ssentensui t epour sui v r el acr oi ssancedel ’ associ at i on. Cependantnousav onspur emar querqu’ i lestt r èsdi f f i ci l edet r ouverdesbénévol espr êt sàpr endr e d’ aussi gr andesr esponsabi l i t és.Enef f etcel ademandeunengagementencor epl usconséquent . Concernant la présence de jeunes au sein des associations, ces dernières ne sont pas du tout contre mai snemet t entaucunmoyenspéci f i queenœuvr epourl esmobi l i ser .En effet les campagnes d’ af f i chagesontdest i néesàt outl emonde,etnevi sentpaspar t i cul i èr ementunpubl i cj eune. Ensuite, il nous a parut intéressant de questionner les associations sur leur vision de la jeunesse d’ auj our d’ hui . Nousl eurav onst outsi mpl ementdemandé ce qu’ év oquai tpoureuxl e mot«jeunesse ». Pour la maj eur epar t i ed’ ent r eel l es,la jeunesse est synonyme de dynamisme, de renouveau,d’ i dées nouvel l esetr epr ésent el ’ aveni rd’ uneassoci at i on. Mai spourcer t ai nesassoci at i ons,l aj eunesseestpar f oi saussisy nony med’ i nst abi l i t é,cequipour r ai t f r agi l i serl ’ associ at i on.D’ aut r esontaj out é que l aj eunesse d’ auj our d’ huiav ai taussibesoi n d’ êt r e recadrée pour être plus efficace dans ses actions. Toutes les associations ont conscience que la jeunesse est indispensable à leur pérennité etsedemandentquel l esact i onsmet t r eenœuv r eaf i n de sensibiliser les jeunes au bénévolat. De plus, toujours selon les associations, les jeunes pourraient apporter beaucoup de choses au bénévolat. En effet, elles nous ont confié que des jeunes bénévoles pourraient apporter de nouvelles compétences, puisque la nouvelle génération est très portée sur les nouvelles technologies, comme internet par exemple. Ils pourraient également apporter un nouveau point de vue sur la façon de gérer l ’ associ at i onousurl esdi f f ér ent spr oj et sor gani sés. Puis, pour conclure nos entretiens, nous avons interrogés les associations sur les raisons pour l esquel l esl esj eunespour r ai enthési t eràs’ engageretsurcequipour r ai taucont r ai r el esmot i v er . Cette question a posé beaucoup de problèmes à nos interlocuteurs car elle a été parfois mal comprise. Les réponses que nous avons obtenues sont donc parfois très vagues. Toutefois, nous av onspur emar querquel esassoci at i onsét ai entd’ accor dsurl ef ai tques’ engagerbénév ol ement dans une association demande une motivation personnelle forte. Toutes ont également conscience que le premier frein à la participation des jeunes est le manque de temps libre dû à leurs études. De plus, certaines associations abordent des sujets lourds et graves qui nécessitent une expérience de la v i equel esj eunesn’ ontpasencor eacqui se. Afin decompl ét ernot r eenquêt e,nousnoussommesr enduesauCRI Jd’ Or l éans,pourqu’ i l spui ssent nous renseigner sur les activités bénévoles proposées dans leurs locaux et afin de pouvoir interroger quelques jeunes, bénévoles ou non, et ainsi avoir leur point de vue sur leur rapport au bénévolat. Ainsi, nous avons interrogé une trentaine de jeunes de 16 à 22 ans. Nous sommes allées à la r encont r ed’ unpubl i cr adi cal ementdi f f ér entdecel uiquenousav onsr encont r édansl esassoci at i ons. En effet, nous avons pucr oi serdesét udi ant s,desdemandeur sd’ empl oi ,desact i f smai saussides jeunes étrangers venus pour leurs études ou en vacances. Nousl eurav onsdemandél eurâge,l eurst at utpr of essi onnel ,s’ i l sét ai ent( ouav ai entét é)engagés dans une association, ce que cela leur avait apporté, leurs motivations et que représentait le bénév ol atpourceuxqui n’ ét ai entpasengagés. Sui t eàcesmi ni si nt er v i ews,nousavonsconst at équ’ unel ar gemaj or i t én’ av ai tj amai sét éengagée dans une association, même si un cer t ai nnombr eestmembr ed’ uneassoci at i onspor t i ve.Mai scet t e i nf or mat i onnel eurestpasv enuet outdesui t eàl ’ espr i tl or squenousl euravonspar l édebénévol at . Enef f et ,pourbeaucoup,spor tn’ estabsol umentpassy nony medebénévol at . Pourtant, les jeunes semblent disposer de temps libre, ou pourraient en dégager, mais selon leurs di r es, l es i nf or mat i ons concer nant l ’ engagement associ at i f ne sont pas nombr euses, v oi r e inexistantes. Pour ceux qui seraient intéressés, ils sont plus attirés par du volontariat international, dans le but de voyager et de monter des projets très concrets. Par ailleurs, lorsque nous avons demandé à ces jeunes ce que représentait le bénévolat, les premiers mot squi l eursontv enusàl ’ espr i tf ur ent: « solidarité, entraide, don de soi ». Nous nous sommes ensuite rendues au lycée Saint Paul Bourdon Blanc, un établissement d’ ensei gnementpr i v é d’ Or l éans, poursav oi rsides pr oj et s bénév ol es en par t enar i atavec des associations étaient réalisés. Nous avons rencontré la responsable des projets associatifs de 29 l ’ ét abl i ssementquinousl esa pr ésent ésen dét ai l s. Le pr oj et l e pl usi mpor t antdu l y cée estl a participation des élèves et du personnel enseignant et administratif au « Marchathon », marche d’ envi r on 10 kmsquiper metde financer un chien guide pour une personne non voyante. Cette mar che,pr écédée d’ une sensi bi l i sat i on desél èvesau handi cap etl ar emi se du chi en gui de,est or gani séedansl ’ encei nt edel ’ ét abl i ssement .Ai nsil esél èvespeuv entsui v r el ’ accompl i ssement de leur projet de A à Z. L’ associ at i onMadagascaraét écr ééeausei ndul y céepourl ut t ercont r el a«fracture du numérique ». Les élèves des filières technologiques construisent ainsi eux-mêmes des ordinateurs qui ont ensuite envoyés à Madagascar afin que la population puisse combler son retard dans les nouvelles technologies. De plus, le repas du partage a été instauré tous les ans chaque Vendredi Saint. Les él èv espay entl epr i xhabi t ueld’ unr epasmai sl ’ ét abl i ssementr ev er sel esbénéf i cesàuneassoci ation locale choisie par les élèves durant la semaine de la solidarité. CONCLUSI ONSDEL’ ENQUÊTE: Durant ces six semaines de stage au sein de France Bénévolat Loiret nous avons pu analyser en détails les questionnaires que nous avons soumis aux différentes associations de la région orléanaise. Ainsi nous avons pu noter que la population jeune au sein des associations est quasi nulle. Ils r epr ésent entàpei ne10% del ’ ef f ect i fd’ uneassoci at i on. I lexi st edemul t i pl esr ai sonsàl ’ absencedesj eunesdansle bénévolat :t outd’ abor di l sdi sposentde peu de temps libre et ils sont aussi très mobiles du fait de leurs études qui les obligent parfois à quitter la région. Decef ai tl esassoci at i onssontpeutêt r er ét i cent esàl ’ i déed’ engagerdesj eunespui squ’ el l esnesont pas sûr de pouvoir compter sur eux longtemps. Par ailleurs lorsque les jeunes réussissent à trouver du temps libre ils le consacrent à une activité rémunérée afin de financer leurs études et de payer leur logement. De plus, les jeunes sont très mal informés des activités associatives autour de chez eux ce qui ne f aci l i t epasl eurr ecr ut ementparl esassoci at i ons.Lor squel esj eunesdéci dentdes’ engagerausei n d’ uneassoci at i onl esmi ss i onsquil eursontpr oposéesnecor r espondentmal heur eusement pas à leurs attentes ;c’ estpourcel aquel apl upar tdut empsi l snes’ engagentpasàl ongt er meausei nde l ’ associ at i on. Par ailleurs, les associations que nous avons rencontrées nous ont fait part de leur désir de recruter les jeunes afin de renouvel erl eur sef f ect i f s,d’ appor t erunecer t ai nef r aî cheuretdedi v er si f i erl eur s activités. Malgré cette prise de conscience évidente, cesassoci at i onsnemet t entaucunmoyenenœuvr e pouramél i or erl eurcommuni cat i onaupr èsd’ unpubl i cpl usj eune. El l es se cont ent entde campagnes d’ af f i chage v i santun publ i c pl us l ar ge etne r éf l échi ssent absol umentpasàdespossi bl esmani f est at i onsàor gani seraf i nd’ at t i r erl espl usj eunes. Les jeunes ne semblent pas représenter une réelle préoccupation pour les associations ; pour l ’ i nst ant ,el l esr éussi ssentàr ecr ut erdenouveauxbénévol es,pourl apl upar tâgés,etnes’ i nqui èt ent donc pas du fait que les jeunes soient inexistants au sein de leurs effectifs. Pourtant, cette situation constitue un vrai paradoxe, car on sait la difficulté grandissante pour certaines associations de trouver de nouveaux bénévoles, mêmes retraités. De plus, le côté « intergénérationnel » pourrait avoir des conséquences tout à fait bénéfiques pour une association. Cela permettrait par exemple de monter de nouveaux projets, de sensibiliser de nouvelles personnes, etder endr el ’ associ at i onbeaucouppl usconvi vi al e.Carl a« convivialité » d’ uneassoci at i onnous parait primordiale. Enef f et ,bonnombr ed’ associ at i onsquenousav onsi nterrogé ont remarqué que les jeunes attiraient les jeunes, et que donc une population bénévole trop vieillissante pouvait être un point « négatif » à leur image. Enf i n,l a mi nor i t é d’ associ at i onsquiontenv i e de se donnerl esmoy ensd’ at t i r erl esj eunessont certainement maladroites. En effet, peut-êt r eparmanqued’ expér i ence,cer t ai nesassoci at i onssel ancentdansdesact i onsaux effets quasi nuls sur une population jeune. Ainsi, nous avons par exemple rencontré des associations qui souhaitaient sensibiliser un public ét udi antàl eur sact i onsetqui ,poursef ai r e,onti nv est idut empsetdel ’ ar gentdansunecampagne dedi st r i but i ondet r act s.Hél as,l esét udi ant ssontchaquej ourl aci bl ededi z ai nesd’ associ at i onsou entreprises leur distribuant ce type de tracts publicitaires ou informatifs. 30 Ce cas est un exemple vraiment représentatif puisque les associations manquent cruellement d’ i nf or mat i onssurl epubl i cj eunequ’ el l esvi sent . Peut-être serait-il alors intéressant de recruter un étudiant, ou tout du moins un jeune, pour aider à la communi cat i ondel ’ associ at i on,af i nqu’ i lpui ssemet t r eenpl acedespr oj et sconcr et setdi r ect spour t ent erd’ i nt ér esserceuxquisontcer t ai nementsesami sousescol l èguesdet r av ai l . De plus, et nous pensons quecel aestpr i mor di aldel esi gnal er ,l escampagnesd’ af f i chagesnesont qu’ unmoy enpr esque«publicitaire »d’ at t i r erdenouveauxbénév ol es. En revanche, si le souhait des associations est de sensibiliser un public à leur cause, alors des interventions dansdesét abl i ssement sscol ai r esparexempl esontpr esqueessent i el l esets’ i nscr i r ont alors dans une démarche beaucoup plus profonde de recrutement et de sensibilisation de potentiels bénévoles. Encequiconcer nel ’ engagementbénévol edesj eunesausei ndes associations orléanaises nous pouv onsdi r equ’ i l estquasinul .Enef f et ,l esj eunesbénévol esner epr ésent entqu’ unei nf i memi nor i t é. Cependantl esj eunes,engénér al ,nesontpascont r el ef ai tdes’ engagerdansuneassoci at i on,bi en au contraire ils sont prêts à donner de leur temps. Mais malheureusement ce que proposent les associations ne leur convient pas, cela ne correspond pasàl eur sat t ent es.C’ estdoncauxassoci at i onsdecr éerdespr oj et sai nsiquedes campagnes publicitaires bien ciblées afin de mobiliser les jeunes. D’ unpoi ntdev ueper sonnel ,r éal i sercet t eenquêt enousaappor t ébeaucoupdechoses. Cel a nousa per mi st outd’ abor d de mi euxconnaî t r el e domai ne associ at i f ,gr âce bi en sûr ,aux personnes travaillant au sein de France Bénévolat Loiret ,mais aussi grâce à chaque personne que nous avons rencontrée dans les différentes associations. De plus cela a été un travail très enrichissant personnellement puisque nous avons rencontré de nombreuses associations ayant chacune un but différent. En effet chaque personne interrogée nous a ainsi fait partager ses convictions, ses désirs ainsi que ses propres interrogations concernant le futur associatif. Cette étude nous a donc beaucoup enrichi que ce soit personnellement ou professionnellement notamment pour la suite de nos études. En effet nous avons été très bien encadrées et accueillies, ce qui nous a aidé pour réaliser cette enquête. 31 Annexe 4 « Les jeunes existent-ils ? » ( Not eder éf l exi onetdec ont r i but i ond’ Ev el y neSai nt -Martin pour France Bénévolat Février 2008) Introduction : Définir ce que nous entendons par « jeunes » et explorer la littérature produite sur le sujet me semble être un préalable juste. En effet : – Doit-on considérer « La jeunesse » comme un groupe social en tant que tel ? Comment alors définir cette « population »:t r anched’ âges( l aquel l e?), statut scolaire ou étudiant ? pratiques sociales ? système de valeurs ?... – La jeunesse doit-el l e pl ut ôt( ou aus s i )êt r e abor dée s ous l ’ angl e d’ un pr oces s us de maturation i ndi v i duel l e,pass ageent r el ’ enf anc eetl ’ âgeadul t e?Cel ai nv i t eà ex pl or erl a not i onàl al umi èr edecel l esquiysontat t achéesc ommel ’ adol es c enc e( v oi r eauj our d’ huil a pr éadol es c ence etl a not i on de j eune adul t e) ,l a soc i al i s at i on,l ’ i ns er t i on,l aconstruction identitaire. – Dansuncont ex t eoùl esét apessy mbol i quesd’ ac c èsaus t at ut«d’ adul t e» (entrée dans la vie active, accès au logement, vie de couple, parentalité) sont désorganisés dans leur déroulement, parfois précipités ou au contraire retardées voire compromis dans leur permanence, les notions de « jeune »etd’ «adulte » ont-elles la même teneur (expérience, s ent i mentpr opr e)etst abi l i t équ’ aupar av ant? – A mons ens ,l epar t ipr i sdes ’ i nt ér es s erauxj eunes ,doi têt r emani éav ecpr éc aut i on car il comporte le risque de perpétuer un postulat de « conflit des générations », ou de nécessité de s ec ompor t erd’ une mani èr e par t i c ul i èr eà l ’ égar d desj eunes ,au r i s que de c onf or t er c er t ai nsd’ ent r eeuxdansl es ent i mentque«les adultes » les cantonnent hors de leur monde voire les instrumentalisent au lieu de les intégrer à part entière et dans des rôles qui vaillent l apei ned’ êt r ei nv es t i s . – Cette approche si elle vaut peut-être pour certains jeunes qui ont pris pour attitude de se créer leur pr opr emondenedoi tpasl ’ empor t ers url ’ ét udedesf ac t eur squic ont r i buentà r éuni rj eunesetadul t esens ’ i nt ér es s antauxenj euxpar t agésparc esact eur s ,auxl ev i er sde leur engagement dans des causes ou des projets, aux valeurs qui les rassemblent ou les c ar ac t ér i s ent ,auxc ompét enc esqu’ i l speuv entmut ual i s eretauxr ôl esqu’ i l sent endentj ouer « ensemble » en prenant en compte leurs différences sur ces différents points. – Enfin nous ne pouvons pas éluder que le concept de bénévolat dans un contexte où les j eunes s ’ ér i gentcont r el es s t ages non r émunér és etoù l es es pac es d’ i nt égr at i on et d’ ex pér i ences er ar éf i ent ,s uppos eder edéf i ni rl anot i ond’ engagementbénév ol eàl al umi èr e decequel esi nt ér es s ésat t endent .( r ec onnai s sance,oppor t uni t éd’ ent r epr endr e,r és eau…. ) Après les questions etl esr emar ques:quel quesappor t st héor i quesex t r ai t sd’ unt r av ai lder ec her c he quej ’ ai menéi lyaunedi z ai ned’ années .I l dat edoncmai s ,nedemandequ’ àêt r eac t ual i s é,amendéet utilisé. Doit-on considérer la jeunesse en tant que groupe social ? La production académique en sociologie se divise entre des théories qui font de la jeunesse un phénomènepar t i cul i erdegénér at i on.C’ estl epôl e“culturaliste ”quisef édèr eaut ourdel ’ i déeque 5 « quelque chose de plus en plus fort est commun à tous les jeunes ». Certains établissent un lien entre type de Société et forme de jeunesse. L’ adol escencen’ estpasun “phénomène ”uni v er selmai s pl us l a soci ét é estcompl exe,pl us l ’ adol escence estl ongue et conflictuelle6. 5 Chantal NICOLE-DRANCOURT. Hi s t or i quedus uj e te ts t at utdus uj e t .L’ appor tdel as oc i ol ogi edu comportement, in Le sj e une se tl ’ e mpl oi , recherches pluridisciplinaire, Paris, La documentation Française, 1996, page 122. 32 Les t héor i es évol uent .El l es passentd’ une concept i on quipr ésent el ’ adol escence comme une pér i odeder ef usdumondedesadul t es,àd’ aut r esquiexpl i quentcer t ai nscompor t ement sdesj eunes comme r évél at eur s d’ une i mpossi bi l i t é des adul t es à l eurpr oposerdes modèl es d’ i dent i f i cat i on accessi bl es,duf ai tdel at r opgr andecompl exi t édest âchesetf onct i onsdesadul t es( c’ estl ecasdu soci ol ogue BRUNER) .L’ adol escence devi ental or s une pér i ode t r ansi t oi r e d’ adapt at i on à ces modèles. La jeunesse se voit attribuer des valeurs culturelles spécifiques. Après la deuxième guerre mondiale, les mouvements de jeunesse sont marqués par des couleurs religieuses et politiques (jeunesse cat hol i que,j eunessecommuni st e. . . )I l ssemani f est entsousdesf or mesd’ opposi t i onau monde des adul t es,ontun car act èr ei nt er nat i onal ,mai s,sel on l es pays,s’ or i ent entver s des aspi r at i ons différentes. De 1957 à 1967, apparaissent des mouvements collectifs de révolte « sauvage ». Le phénomène de « bandes » de jeunes est observé et la j eunessedevi entl ’ obj etd’ unmar chéci bl édeconsommat i on spécifique (style de mode juvénile, musique et « idoles » des jeunes). Les mouvements hippies pr oposentunmodèl edevi ecommunaut ai r eauxj eunesdel ’ Eur opeduNor d. De 1967 à 1975, les courants idéologiques portés par la jeunesse étudiante, remettent en cause et ébranlent, par des actions révolutionnaires, les institutions politiques, culturelles, éducatives et la l égi t i mi t édel ’ or dr esoci al .I l spr oposentd’ aut r esval eur s.Ai nsi ,pourFr ançoi sDUBET, la jeunesse de cet t eépoqueavai tl apossi bi l i t édesedi st anci erparr appor tàcel l ed’ auj our d’ hui .El l esecar act ér i sai t par la confrontation, la contestation, la contre-culture et le contre-pouvoir.Auj our d’ huicequi est associé à la jeunesse, c’ est: inadéquation entre formation et emploi, précarité, chômage, sousqual i f i cat i on,j eunesseenvoi ed’ excl usi on. D’ aut r es,aucont r ai r e,dansunpôl e«critique », considèrent que cette catégorie est vide de sens. Qu’ el l eisole, artificiellement les jeunesenungr oupesoci aletl esmetai nsiàl ’ écar t ,pendantune 7 l ongue pér i ode d’ i ndét er mi nat i on.Cl aude TAPI A aj out e à ce cour antd’ i déesque l esappr oches universalistes et globalisantes constituent des exempl es d’ i nt er pr ét at i ons r i squées,r éduct r i ces, puisque fondées sur des tendances à mythifier la jeunesse. Ainsi la thèse du « jeunisme » est, selon lui, de nature à per pét uerouaccent uerl aper cept i ond’ une jeunesse homogène culturellement ou idéologiquement et par conséquent uniformément disposée à aborder positivement ou négativement le monde du travail ou de la professionnalisation8. Lessoci ét ési ndust r i al i séesse sontdonci nt ér esséesà l aj eunesse,à une époque où el l e s’ est montrée menaçante et capable, pendant un temps, de déborder les institutions républicaines. Lapr oduct i onacadémi queàpr oposdel ’ i nser t i ondesj eunes,t el l equel adécr i tChant alNI COLEDRANCOURT, n’ a pas r éussià s’ i mposer f ace à l ’ hégémoni e d’ une pr oduct i on sci ent i f i que institutionnelle émanant des grands observatoires statistiques. Les jeunes : des acteurs qui diversifient leurs stratégies faces à des contraintes inédites : I lf autat t endr el esannées80pourqu’ émer ge l anouvel l esoci ol ogi ecr i t i que.El l epr endencompt e l ’ act i vi t équel esact eur ss oci auxdépl oi entpourf ai r ef aceàl eur scondi t i onsd’ exi st ence.Ai nsil e t empsi ndi vi duel etl esf or mesor gani séeseti nf or mel l esd’ act i onscol l ect i vessontmi sesàj our . Lesaut eur s,t el squeOl i vi erGALLAND,etFr ançoi sDUBET,s’ i nt ér essentàl aj eunessedes«sans diplôme » mais en portant sur elle un regard qui, au delà de la description de la galère vécue par les jeunes et de leurs sentiments de rejet ou de rage, permet de révéler toutes les formes de stratégies qu’ i l smet t entenpl ace. La di mensi on d’ acteur est i nt r odui t e à pr opos d’ une j eunesse cont r ai nt e à composeravec des possi bi l i t ésd’ i nt égr at i onaucor pssoci aletpr of essi onnelbeaucouppl usr édui t esetcont r ar i ées.El l e 6 ERIKSON développe également cette idée. Chantal NICOLE-DRANCOURT.L’ a u t e u rf a i tn ot a mme n tr é f é r e n c eàBOURDI EUpou rl e qu e l“la jeunesse ” n ’ e s tqu’ u nmot . 8 Claude TAPIA. I nt é gr e rl e sj e une sdansl ’ e nt r e pr i s e ,op. cit.. 7 33 semont r ecapabl ededével opperdesr éseauxsoci auxpar al l èl esauxdi sposi t i f sd’ i nser tion desquels elle se détourne. 9 Danièle LINHART et Anna MALAN t out esdeuxsoci ol ogues,pourl ’ uneauC. N. R. S.etpourl ’ aut r e auMi ni st èr eduTr av ai l ,abor dent ,l ’ i nser t i ondesj eunesens’ i nt ér essantàl eur scompor t ement s. Elles proposent de lier les dét er mi nant ssoci auxauxl ogi quesd’ i nser t i onmi sesenœuv r eparl es j eunesets’ appui entl ar gementsurdesi nt er vi ews. Caractéristiques globales des comportements des jeunes en insertion : Selon les auteurs, les facteurs conjoncturels de notre société contraignent les jeunes à mobiliser toutes leurs ressources pour préserver ou améliorer leur sort. De ce fait, les comportements des j eunessontgl obal ementcar act ér i sésparl ’ i ndi v i dual i s me.Nonpasparv al or i sat i oni nt el l ect uel l eou idéologique de « la personne » (comme les jeunes de la génération précédente), mais par recherche d’ ef f i caci t é,depr agmat i s mef aceaumonde. Leur étude fait apparaître que les jeunes ne se reconnaissent pas dans une identité collective qui les lierait en un groupe social du faitdel eurappar t enanceàunemêmegénér at i on.S’ i l schoi si ssentde se débrouiller par eux-mêmes,cen’ estpaspargoûtdel acont est at i on,duf ai td’ unconf l i tquil es opposerait à leurs aînés, comme leurs prédécesseurs, mais parce que tout les encourage à ne compter que sur eux-mêmes età dout erdessy st èmesd’ i nt égr at i on soci al e( Cer t ai nscher cheur s évoquent même un vaste phénomène de désenchantement de la jeunesse). Dansl escasext r êmes,l ’ i ndi v i dual i smepeutcondui r ecer t ai nsaur epl i ,àl ’ i sol ement ,v oi r eàl ’ er r ance morale (anomie) ou physique (jeunes « S.D.F. » ou « sans papiers ») .D’ aut r es expr i mer ontl eur 10 lassitude de « la galère » par la « rage » à travers la délinquance, le non respect des codes soci aux( i nci vi l i t és)oul edév el oppementd’ unecontre culture. Pour t ant ,i l sval or i sentetr echer chentl at ol ér ance,l ’ échange,l e di al ogue.Mai si l sr éser ventces compor t ement s etces v al eur sàl a sphèr e des i nt i mes.L’ af f i l i at i on s’ opèr e par él ect i on et r econnai ssancer éci pr oquesd’ i ndi vi dual i t és. Si ,ponct uel l ement ,i l ssemobi l i sentaut ourdecausesquil est ouchentgl obal ement ,c’ estsur t out par ce qu’ el l es l es concer nenti ndi vi duel l ement( exempl e des mani f est at i ons d’ ét udi ant s) .I l s se démarquent alors des débats politiques, idéologiques ou partisans qui bloquent tout selon eux, empêchent de trouver des solutions efficaces, rapides et concrètes pour leur faciliter la vie. Ils cher chentàs’ ensor t i rdumi euxqu’ i l speuventd’ unemani èr epr at i que.Unef oi st er mi néel al ut t epour une cause, ils se disper sentetr et our nentàl eur spr éoccupat i onsetst r at égi esper sonnel l es.I ln’ ya pas,commechezl eur saî nés,l ’ i déedeser assembl erpourchangerl emonde. Selon les auteurs, deux raisons majeures expliqueraient le développement des comportements individualistes. Lechangementdecont enudel ’ i nser t i on: La reproduction socioprofessionnelle est « contrariée »parl ’ év ol ut i onbr ut al edumar chédut r av ai l , désarticule certaines professions, certains métiers, en fait émerger de nouveaux, bouleverse l ’ équi l i br e ent r el esdi f f ér ent sgr andssect eur s,augment el echômage.L’ af f ai bl i ssementdu mi l i eu ouv r i eretdesoni déol ogi edécour agel esj eunesdumondeouv r i eràsui v r el ’ exempl edel eur saî nés. Paradoxalement, la réussite professionnelle, les salaires élevés sont valorisés par les normes sociales. Aussi, il est moins naturel de faire comme « ceux »dumi l i eudontonestor i gi nai r e.S’ ef f r i t e ai nsil a di mensi on col l ect i v e de l ’ i nser t i on.Chacun décr ochantdesmodèl escomme i lpeutmai s 11 beaucoup se trouvent dansl ’ i ncapaci t édel esappl i quer ,del esr epr odui r e. L’ al l ongementdel adur éed’ i nser t i on: 9 « Fin de siècle début de vie, voyage au pays des 18-25 ans », Paris, Syros Alternative, 1990. 10 Cf. François DUBET : « La galère : jeunes en survie », Paris, FAYARD, 1987. 11 Page 142. 34 D. LINHART et A. MALAN décrivent, dans leur ouvrage, les comportements des jeunes qui visent, sel onl amar ged’ act i ondonti l sdi sposent ,às’ i nsér erpourse« met t r eàl ’ abr i».I l sn’ échappentpas, sauf pour les privilégiés, au « carrousel » del apr écar i t é.Mai sunef oi sst abi l i sés,l echemi nn’ estpas terminé. Ils cherchent à recueillir les récompenses de leurs efforts, fortement valorisés socialement et d’ autant plus attendus que leur parcours du combattant les a longuement et péniblement bridés : amélioration de leur condition, épanouissement au travail, accès au confort matériel, à l ’ épanoui ssementper sonneletcul t ur el ,à l ’ expr essi on de l eur s capaci t és dans le travail, à la promotion sociale. Lesexempl esci t ésparl esaut eur s,décr i v entl esal éasqu’ i l sdécouv r entunef oi squ’ i l sontt r ouvé unepl acesurl emar chédut r avai l .I l ssontauxpr i sesav ecl ’ i ner t i edesor gani sat i onsetsy st èmesde promotions,quif av or i sentpeu l eurmobi l i t é pr of essi onnel l e.En out r e,l ’ i ndi vi dual i sme qu’ i l s ont adopt écommeat t i t udeenpér i oded’ i nser t i on,n’ estpasf or cémentunat outdansl ’ ent r epr i seetdans l esr el at i onsdet r avai l .Lepr obl èmesedépl acedoncdel ’ accèsàl ’ empl oiàl ’ adapt at i onaut r avai l . L’ écar tent r eef f or tetr écompensesecr euseconsi dér abl ement ,ycompr i sl or squ’ i l ssontenempl oi ,et pose à terme des problèmes de satisfaction et de motivation au travail. D. Linhart et A. Malan ont identifié quatre « logiques » qui président aux stratégies déployées par les jeunes dans leur insertion. 1)LA LOGIQUE DE LA NECESSITE : St at i st i quement ,c’ estl a pl us r épandu chez l es j eunes.Le poi ds des handi caps estt elpourl a per sonnequel ’ aveni restunedi mensi oninaccessible, trop lointaine et obstruée par le poids du court t er me.Lasur vi eestaucent r edespr éoccupat i ons.El l en’ apasl esmoyensdes’ i nt er r ogersurses choi x ou aspi r at i ons.C’ estf r équemment- mais pas systématiquement - l ’ apanage de ceux qui disposentde peu d’ at out spourcor r espondr e auxnor mesd’ i nt égr at i on soci al e etpr of essi onnel l e (bagage scolaire ou culturel) ou qui ne peuvent pas tenir matériellement ou psychologiquement j usqu' àl ’ aut onomi ef i nanci èr e( sout i en f ami l i aldéf ai l l ant ,moyens économiques faibles...). Les exemples cités par D. LINHART. et A. MALAN décrivent des jeunes en emploi précaire ou très peu qual i f i ésquin’ ontpasét éenposi t i ondechoi x.I l spr ennentt outcequ’ i l st r ouvent . La peur du chômage inhibe toute tentative de dynamique professionnelle. Toute leur énergie est consacr éeàsuppor t erl eurcondi t i on,pr éser v erl eurcohér enceper sonnel l e.Lepl ussouvent ,s’ i l sy ar r i v ent ,c’ estaupr i xdel ’ oubl i desoioududéni .I l sadopt er ontal or sl ’ at t i t udedeTENI RoudeFUIR. TENIR : nepasypenser ,s’ accommoder ,t ai r esesaspi r at i onsper sonnel l escondui tcer t ai nsaur epl i sur soi. Ils se battent contre eux-mêmespoursuppor t eretadopt entl ’ at t i t udeduchacunpoursoi . Cherchent à préserver de maigres avantages (confort dupost edet r av ai l ,mai nt i endansl ’ empl oi )et déchargent entre eux leur insatisfaction. FUIR : d’ aut r esév oquentl eur sr êv esd’ une vi e mei l l eur e.Mai ss’ i l sl ef ont ,c’ estsanspr oj ect i on ef f ect i v edansl ’ aveni rcar ,auf ond,i l sn’ at t endentpl usr i ensauf un miracle, une délivrance offerte par l edest i n.Leur sr êv esd’ accèsàunecondi t i onmei l l eur e,s’ i l ss’ aut or i sentàl esév oquer ,c’ estsans l ’ i nt ent i ondel esconf r ont eràl ’ épr euv edur éel:deveni rcoi f f euse,s’ occuperd’ enf ant s,av oi runpet i t commerce à soi... ontdav ant age pourf onct i on de l esai derà suppor t erl eurcondi t i on qu’ i l sne peuv entêt r e compr i s comme i nt ent i on ef f ect i v e d’ agi retd’ ent r epr endr e etsur t outde r éi t ér er l ’ expér i encedel ’ échecsouv entdoul our eusedupassé. Enfin, dans la logi quedel anécessi t é,d’ aut r esadopt entunedoubl epost ur e.Cesontceuxquin’ ont pasr enoncéàl ’ espoi rd’ amél i or erl eurcondi t i on.I l st i ennentetaf f ect entàl eursi t uat i onpr ésent eun caractère provisoire. Saisissent toutes les occasions de montrer de quoi ils sont capables, d’ appr endr eaut r echose,d’ accéderàd’ aut r espost esàl af oi spourr ompr el amonot oni edet âches répétitives mais aussi pour développer leur capacité de travail. Ils cherchent à évoluer dans l ’ ent r epr i se pouraugment erl eur s chances de s’ en sor t i r .I l st endentà r ej oi ndr el al ogi que de l ’ adapt at i on. 2)Lal ogi qued’ adapt at i on: se caser quelque part, progresser ensuite : Dansl al ogi qued’ adapt at i ondeuxcasdef i gur e: → «La galère » : faute de projet, les jeunes qui cumulent les facteurs défavorables, expériences r épét éesdur ej et ,del ’ échec,st i gmat i sat i onparl emi l i eud’ or i gi ne,l equar t i er;l agal èr ec’ estl e sent i mentd’ êt r ehor sj euetdenepl usavoi renv i edej ouer . . .Lagal èr eestunt empsr at é,dévi é. . . 35 Les jeunes quiysuccombentset r ouv entdansunesi t uat i ond’ anomi e,devi desoci aletcul t ur el . Faut e de r essour ces f i nanci èr es mai s aussicul t ur el l es et à cause d’ un envi r onnement par t i cul i èr ementdéf av or abl e. . .Faut e de pr oj et ,d’ oppor t uni t és,de sout i en etde modèles à sui v r e. . .l at ent at i v ed’ i nser t i ont our neàl adésoci al i sat i on. . .Eni èmever si ondel ’ i ndi v i dual i sme, mais version exacerbée, la galère on y glisse tout seul, progressivement, et on la vit sur un mode solitaire. La sortie de la galère résulte davantage d’ oppor t uni t és sai si es au voletnon de l ’ about i ssementd’ unel ogi que,d’ unpr oj et .I l s’ agi tdegér erl ehasar d,l apar td’ i ni t i at i v eestf ai bl e. → L’ i nser t i onparl ehasar d: l adeuxi èmev er si ondel ’ adapt at i onconcer neégal ementdesj eunes peuoupasf or mésquin’ ontpas,euxnonpl usdepr oj etconst r ui t .Mai si l sdi sposentd’ unepl us gr andeampl i t ude,qu’ i l sdoi v entengr andepar t i eausout i enf ami l i al ,etd’ unecompét encesoci al e dével oppée par i mpr égnat i on cul t ur el l e de l ’ ent our age: ils se réfèrent à des modèles 12 professionnels supérieurs .Leurobj ect i festde v i vr e conf or t abl ement ,de j oui rd’ un r el at i f équilibre de vie. Ils recherchent le conf or tdav ant agequel ’ i nt ér êtaut r av ai l ,àév ol uer ,amél i or er l eurcondi t i on,pr ogr esser ,nesecensur entpas,n’ ontpasd’ i nhi bi t i on( él oi gnement ,pr ét ent i on pr of essi onnel l e. . . )i l sontunei nt el l i gencedel ast r at égi eetdel ’ oppor t uni t émai spasdepr ojet quantaucont enudut r avai l .Cet t el ogi quedel ’ adapt at i oncor r espondàl eurcar act èr eet( sans dout eaussi )àl eurâge.I l spr i vi l égi entl adi v er si t é,expl or entparl ’ act i ondequoii l ssontcapabl es. Semesur entaumonde,cher chentunespaced’ expr essi ondel eur scapaci t ésdansl et r avai l .S’ i l s accept entl ’ i ngr at i t udedecer t ai nest âchescel as’ i nscr i tpl ut ôtdansunecer t ai nest r at égi e: faire ses preuves, se faire remarquer pour être rétribués ensuite par un gain en responsabilité, en stabilité, en sal ai r e etl i ber t é dansl eurmar ge d’ act i on au t r av ai l .Ce quil esmot i v e c’ estde pr ogr esser .I l ssontpr êt s,pourcel a,àj ouerl ej eudel ’ ent r epr i se.N’ hési t entpasàsef or mer ,à s’ i nv est i rdansl ebutt ouj our sd’ évol uer . Dans les exemples cités par D. LINHART et A. MALAN, ils visent fréquemment les admi ni st r at i ons,l es gr andes or gani sat i ons ( R. A. T. P. ,banques. . . ) pour l a sécur i t é qu’ el l es pr ocur entetcompt entsurl eurcapaci t éd’ adapt at i onpourpr ogr esserensui t eeni nt er ne.Mai sl e risque pour eux estdeseheur t er ,unef oi sdansl apl ace,àl ’ i ner t i edesor gani sat i onsquine f aci l i t entpasl eurpr ogr essi on,l eurmobi l i t édansl ’ empl oi .Lapr i maut éducr i t èr edel ’ anci ennet é, dans l es sy st èmes de pr omot i on des or gani sat i ons qu’ i l s pr i v i l égi ent ,cant onne leur besoin d’ i ni t i at i v e.La st r at égi e qu’ i l s av ai entj usqu’ al or s pr i vi l égi ée,l ’ i ndi v i dual i sme,l av al or i sat i on personnelle, ne fonctionne plus ni vis à vis des collègues ni des systèmes de reconnaissance et de rétribution. 3) LE DIFFEREMMENT :L’ I NSERTION NEGOCIEE : Lesj eunesquiadopt entl ast r at égi edudi f f ér emmentj oui ssentd’ unenvi r onnementquil eurper metde s’ accor derune pér i ode mor at oi r e.Leurmar che ver sl ’ i nser t i on estl ent e. . .el l e estaussipai si bl e, heureuse pourrait-on dire. Ils goûtentd’ une vi ei nt ér essant esansvér i t abl e cont r ai nt e,t outense convai ncantquecel anepeutqu’ êt r ebénéf i queàl aqual i t édel euri nser t i on. Fréquemment, ils prolongent leurs études en suivant la voie toute tracée de leur réussite antérieure davantage qu’ i l snesontgui déparunevocat i onconcept ual i sée: « bons en maths »,i l ss’ i nscr i r ont dans les grandes écoles, comptant sur la carte de visite que leur procurera « d’ êt r esor t ide. . .». Le prestige peut être une de leurs valeurs ou de celles de la famil l e.C’ est ,parexempl e,cequipr ési de auchoi xdel ’ uni ver si t é,ducy cl eoudel agr andeécol eetquipeutêt r epr éconi séparl espar ent s.I l s suivent alors ce choix comme un marché tacite pour jouir en contrepartie de ce temps accordé. Lal ogi quequ’ i l ssuivent consiste à capitaliser des expériences enrichissantes, des diplômes, qui les guideront et augmenteront leurs chances - pensent-ils - face aux opportunités. Ils cherchent à acquér i runecer t ai necul t ur emai sontunei déeassezv aguedecequ’ i l sf eront « plus tard ». Ce qu’ i l svi sentc’ estl epl ai si r ,l ar éussi t e,l epr est i gesoci al ,unmodedevi eenr i chi ssant .Mai si l sévi t ent l apr i seder i sque,r et ar dentl ’ épr euv edur éel . 4) L’ ACCOMPLI SSEMENT: Y ARRIVER : Ceuxquiadopt entl a st r at égi e de l ’ accomplissement ont, à la différence des précédents, dès le dépar t ,un dessei n qu’ i l s ontde bonnes chances de r éal i serpar ce qu’ i l s s’ en donnentt r ès pr agmat i quementl esmoy ens.I l sontdel ’ ambi t i onetsef i xentpar f oi sdesobj ect i f squidépassent même les per f or mancesr éal i séesparl af ami l l ed’ or i gi ne.Leurpr épar at i onestassezl ongue.I l sse fixent des étapes, des délais, et préparent scrupuleusement les différentes phases. Animés par une 12 Page 111. 36 forte détermination, ils ne reculent devant aucune difficulté, trouvent des moyens. Une fois les études terminées, ils cherchent à négocier rapidement leur insertion. Ils sont obstinés, pragmatiques, autonomes. I l sr epor t entàpl ust ar dl ’ épanoui ssementper sonnelunef oi squ’ i l saur ontgar ant il eurav eni r . La jeunesse en tant que processus de maturation : La notion de jeunesse est dans ce cas apparentée à la période de l ’ adol escence,del ’ él abor at i onde l ’ i dent i t é, de la socialisation. La const i t ut i on de l ’ i dent i t é per sonnel l e, au r egar d de l a psychol ogi e, est un phénomène multidimensionnel qui lie des données objectives, chaque individu est unique, à des sentiments subjectifs. Ainsi l ’ i dent i t é poursoiestdi scer nabl e de l ’ i dent i t é pouraut r ui ,et se décline en de 13 multiples facettes . La psychologie montre bien que l’ i dent i t éseconst r ui tdansundoubl emouvementd’ assimilation et de différenciation, d’ i dent i f i cat i onauxaut r eset de distinction parr appor tàeux.L’ adol escenceestun âge crucial au regard de ce double mouvement. 14 Erik. H. ERIKSON , s’ est par t i cul i èr ement i nt ér essé au phénomène i dent i t ai r eàl ’ âge de l ’ adol escence.L’ i déegénér al ementassoci éeàcet t epér i odedel avi eestcel l edecrise.Or ,l ’ aut eur r ét abl i tl ’ ambi guï t éàcepr opos: Lemotdecr i sen’ év oquepl usl ’ i déed’ unecat ast r ophei mmi nent e, ce quiàunmomentdonnéapar us’ opposeràl aj ust ecompr éhensi ondut er me.Cel ui -ci est devenu auj our d’ huisy nony medetournant nécessaire, de moment crucial, dans le développement lorsque celui-ci doit choisir entre des voies parmi lesquelles se répartissent toutes les ressources de 15 croissance, de rétablissement et de différenciation ultérieure . Sel onERI KSON,l ’ i dent i t éest: unsent i mentsubj ect i fett oni qued’ uneunité per sonnel l eetd’ une continuité temporelle. L’ achèvementdel ’ i dent i t ésepr odui tl or squel ’ i ndi vi duasubor donnésesi dent i f i cat i onsdel ’ enf anceà unnouveaumoded’ i dent i f i cat i on,accompli grâce à une absorption dans le corps social. Celui ci apourr ôl e,vi sàvi sdel ’ adol escent ,del uiof f r i run potentiel idéologique dans lequel il trouvera l ’ occasi ond’ êt r eaffirmé par ses pairs, confirmé par ses maîtres, et inspiré par des modes de 16 vie qui en vaillent la peine . PI AGET si t ue l ’ achèvementdu pr ocessus de l a soci al i sat i on à l ’ adol escence.Sel on l ui ,l es changements significatifs de si t uat i onét antpl usr ar esàl ’ âgeadul t e.Cet t ehypot hèseestnéanmoi ns r emi seenquest i onauj our d’ hui . Claude DUBAR interroge sur ce point : Commentpenserl asoci al i sat i onl or squel ’ i nser t i onsoci al e dans un premier emploi devient précaire ou provisoire pour de nombreux jeunes et que les changement sd’ empl oi ,demét i eroudepr of essi onsemul t i pl i entaucour sdel avi eact i ve? Que pr ov oque l a di ssoci at i on cr oi ssant e des sphèr es de l ’ act i v i t é soci al e etl a non coï nci dence systématique des événements (sor t i edel ’ écol e,ent r éedansl ’ act i v i t ést abl e,mar i age)ent r antdans 17 le stade terminale de PIAGET ? ERIKSON sur ce point relie également développement individuel et 13 l es e nt i me ntdes oi(l af aç ond ontons er e s s e nt ) ,l ’ i mage de soi ( façon dont on se voit), la r e pr é s e nt at i ondes oi( l af aç ondonto npe uts edé c r i r e ) ,l ’ e s t i medes oi( l af aç ond onto ns ’ é v al ue ) ,l a c ont i nui t édes oi( l af aç o nd on tons es e nts e mbl abl eouc ha n ge ant ) ,l es oii nt i me( c e l uiquel ’ one s tà l ’ i nt é r i e urdes oie tl es ois oc i al( c e l uiquel ’ onmont r eauxaut r e s ) ,l es oii dé al( c e l uiquel ’ onv o udr ai tê t r e )e t l es oiv é c u( c e l uiquel ’ onr e s s e ntê t r e )Edmon dMARC.Ma î t r edec on f é r e n c e se nps y c h ol og i eàl ’ un i v e r s i t é Paris X Nanterre. L’ i de nt i t épe r s onnelle in SCIENCES HUMAINES - hors série N° 15 : Identité, identités, déc./Janv. 1997. 14 Erik. H. ERIKSON. Adol e s c e nc ee tc r i s e ,l aquê t ed’ i de nt i t é ,t r a du i tdel ’ a mé r i c a i npa rJ os e ph NASSET et Claude-Louis COMBET. Paris, Flammarion, 1972. 15 Idem. page 11. 16 Idem. pages 135 et 162. 17 Idem. page 28. 37 environnement : La di scussi on sur l ’ i dent i t é ne peutsépar er l a cr oi ssance per sonnel l e des 18 changements sociaux . 19 Chacun di spose d’ une di ver si t é d’ i magesde soipl usou moi nsr i che.Cl aude LEVY-LEBOYER ajoute que : pl usuni ndi v i dudi sposed’ unr egi st r ed’ i dent i t ésdi sponi bl es,pl usi l estpr ot égécont r el es chocs affectifs et plus il est équilibré, à condition que les différents aspects de sa personnalité soient bien intégrés entre eux. Le rôle de la Société est donc, selon ERIKSON, de lui aménager un certain moratoire psychosocial, c’ estàdi r e,unepér i odecar act ér i séeparunemar ged’ opt ions diverses, accordée par el l eaf i nqu’ i lmet t eenœuv r edescompor t ement sdontl ’ about i ssementestuneconfirmation plus ou moins solennelle par la société de cet engagement. ERIKSON insiste particulièrement sur le rôle de la société et des adultes vis-à-vis des adolescents : Il estdel apl ushaut ei mpor t ancepourl af or mat i ondel ’ i dent i t échezl ej eunequ’ onl uir éponde... et... qu’ onl uiaccor del afonction et le statut d’ uneper sonnedontl acr oi ssanceetl at r ansf or mat i on progressives prennent une signification au regard de ceux qui commencent eux-mêmes a prendre 20 une signification pour lui . Not ammenti lat t i r el ’ at t ent i on surl e danger de cristalliser les comportements adoptés par les jeunes durant « la crise » d’ adol escence etde l es cataloguer une fois pour toute, à l ’ ai de de diagnostics rapides et de jugements sociaux qui ignorent les conditions dynamiques spéciales de 21 l ’ adol escence . En effet, sipar f oi sel l esembl el uif ai r ecompr endr equ’ i ln’ estpasconf or meàcequ’ el l eat t enddel ui , et qu’ el l e conçoi tce changementsouhai t abl e comme une si mpl e af f ai r e de bonne v ol ont é,c’ est souvent parce que la société sous-est i meàquelpoi ntl al ongueetcompl exehi st oi r ed’ unenf anta 22 réduit, chez le jeune, sa possibilité de choisir plus tard un changementd’ i dent i t é. Le travail, notamment, est présenté par ERIKSON et la psychologie en général, comme lieu privilégié deconf r ont at i on,d’ él abor at i onetdeconf i r mat i ondel ’ adol escentparl uimêmeetparaut r ui .Que les capaci t ésd’ un adol escentr égr essent ou non à des conflits infantiles dépend, dans une mesure significative de la qualité des possibilités de récompenses que peut lui offrir le groupe de ses pairs aussibi enquedesmodespl usf or mel sparl esquel sl egr andpubl i cl ’ i nvi t eàopér erunpassage du jeu social à l ’ expér i encedu travail et à passer des rites du travail à des engagements définitifs... Les objectifs du travail ... renforcent aussi le fonctionnement du moi en offrant une activité 23 constructive avec des outils et des matériaux réels cette fois et dans une réalité communautaire . Les thématiques de l ’ i dent i t éet de la socialisation, se retrouvent également en psychosociologie et en sociologie. Les concept s de soci al i sat i on et d’ i dent i t é en soci ol ogi e et psychosociologie Au sens fort,soci al i ser ,c’ estt r ansf or merun i ndi vi du d’ un êt r e asoci alen un êt r e soci alen l ui i ncul quantdesmodesdepenser ,desent i r ,etd’ agi r . . .Cet t eintériorisation des normes et valeurs a également pour fonction de rendre siennes les règles sociales, qui sont par définition extérieures à l ’ i ndi vi duetd’ augment erl asol i dar i t éent r el esmembr esd’ ungr oupe.Ent antqu’ i nst r umentdel a r égul at i onsoci al e,el l eper metl ’ économi edesanct i onsext er nes. . .Cet t edéf i ni t i ondel asoci al i sat i on 24 suppose la primaut é de l a soci ét é sur l ’ i ndi vi du . Le concept de socialisation suscite des questionnements et des théories qui se contredisent. 18 19 20 21 22 23 24 E.H. ERIKSON. Op. cit. page 19. Docteur ès Lettres et Sciences humaines en Psychologie et Psychologie du travail. E.H. ERICKSON. Op. cit. page 163. Idem. page 137. Idem page 167. Idem, pages 172 à 179. R. BOUDON, et alii. Dictionnaire de la sociologie, Paris, éditions Larousse, 1990, page 181. 38 Cer t ai nsavancentl ’ hypot hèsequel asoci al i sat i onestunpr ocessusdeconditionnement,c’ estl e 25 courant représenté par DURKHEIM , PERCHERON, PASSERON et BOURDIEU. Ces derniers 26 dével oppentl ’ i déequel ’ ensei gnementestl ’ i nst r umentparl equell acl assedomi nant ereproduit ses pr ér ogat i vesenf ai santi nt ér i or i seràl acl assedesdomi nésl ’ accept at i ondesalégitimité symbolique. La cr i t i quemét hodol ogi quequiestf ai t eàcecour antestd’ avoi rét abl iunl i encont est abl edecausal i t é ent r ecl assessoci al esetf r équencesdest ypesdeval eur setdecr oyancesobser véesàl ’ i nt ér i eurde celles-ci. Unaut r epar adi gmes’ y opposec’ est cel uidel ’ interaction.D’ i nspi r at i onPi agét i enne( pr i nci pede l ’ aj ust ementdes condui t es de l ’ enf ant ) ,l a soci al i sat i on estal or s per çue comme un processus adaptatif. Les si t uat i ons nouv el l es amènentl ’ i ndi vi du à enr i chi rses r essour ces cogni t i ves ou à modifier ses attitudes normatives. Ainsi une distinction fondamentale est introduite par BERGER et LUCKMAN, entre socialisation primaire ( acqui seaucour sdel ’ enf ance)etsocialisation secondaire (qui résulte des réajustements produits et optimisés au fil des expériences nouvelles). La capacité d’ unsuj et ,àr éaj ust ersescondui t es,r ésul t e,sel oncet t eopt i que,dudegr éd’ intériorisation de son mode de socialisation primaire. La réversibilité de celui-ci dépend de ses capacités affectives et cognitives à remettre en question les r epr ésent at i onsappr i sesant ér i eur ement ,l esmodesd’ appr opr i at i ondel ’ envi r onnementt r ansmi set 27 l esi dent i f i cat i onssurl esquel l esi l s’ ét ai tappuyéj usqu’ al or s. MERTON introduit la notion de groupe de référence qu’ i lopposeau gr ouped’ appar t enance.Cette hypot hèse s’ appui e égal ementsurl ’ i dée que l ’ adhési on peut être différenciée par rapport aux val eur sdugr ouped’ appar t enance. La psychosoci ol ogi e s’ i nscr i tégal ementdans une opt i que de l ’ i nt er act i on.El l e s’ i nt ér esse aux phénomènes qui se produisent entre sujets et groupes. Ainsi la constitution des opinions, les phénomènesd’ i nf l uence,l esat t i t udesetl eschangement ssoci auxsont notamment étudiés par cette discipline. 28 Selon Carmel CAMILLERI l ’ i dent i t éremplit certaines fonctions. Elle est intimement liée à la production des rapports sociaux. Définir autrui serait en réalité unet ent at i v ed’ i mmobi l i sat i onde ce rapport en faveur de celui à qui cela profite.L’ i dent i t éattribuée serait un instrument de fixation des rapports sociaux, un puissant vecteur de la production idéologique ayant recours à la falsification de 29 l ’ i dent i t ér éel l eparréduction ou par confusion . Ainsi toutes formations générales, y compris les syst èmesl espl usf avor abl esàl ’ humai nser et our nentcont r el uis’ i l snesontpassanscesse réappropriés par le sujet concret. BECKER,s’ esti nt ér essédepl uspr èsauphénomènedemise en conformité.Sel onl uil ’ at t r i but i on d’ i dent i t é,l ’ i dent i f i cat i onparaut r uietl ’ af f ect at i onàunecat égor i epeuventcondui r eles sujets ainsi définis à s’ i dent i f i eract i vementàl ’ i dent i t équi l eurestaf f ect ée. THOMAS parle du principe de la prédiction créatrice : quand les hommes considèrent quelque chose comme réelle, elle le devient dans ses conséquences. Selon MERTON, enfin, se réalise un model agedel ’ i ndi vi dusurl ’ i magequ’ enontl esaut r esetl adéf i ni t i onqu’ i l sendonnent .Cel adépend 30 duf ai tquel esuj etsedéf i ni tbi enaussisel onl esdéf i ni t i onsd’ aut r ui . La notion de rôle social est associée, dans cette disciplineàcel l ed’ i dent i t é.MEAD déf i ni tl e“Soi ”commeét antl ’ aspectde l ’ i ndi vi dumar quéparl esval eur setl esnor mesducont ext esoci al . . .Il est le lieu où se forge une 25 DURKHEI Mi n t r odu i tn ot a mme ntl ec on c e ptd’ h a bi t usc ommeé t a nt: un état intérieur et profond qui or i e n t el ’ i n di vi duda nsuns e n sdé f i n ipou rt ou t el av i e .Se l onBOURDI EUl ’ h a bi t usa s s u r el ac oh é r e n c ee n t r e les probabilités objectives et les espérances subjectives, autrement dit, les individus finissent généralement par n ev ou l oi rpr a t i qu e me n tqu ec equ ’ i l son tde sc h a n c e sd’ obt e n i rc ompt et e nudel e u rpa s s é .Cf. Claude DUBAR. Op. cit. pages 65-66. 26 Pierre BOURDIEU et Jean-Claude PASSERON. La reproduction, éléments pour une théorie du s ys t è med’ e ns e i gne me nt , Paris, Les éditions de Minuit, 1970. 279 pages. 27 R. BOUDON, F. BOURRICAUD. Dictionnaire critique de la sociologie, Paris, P.U.F. 2éme édition, 1986, pages 527 à 534. 28 Professeur de psychologie sociale, Université René DESCARTES à Paris. 29 Carmel CAMILLERI.I de nt i t é se tc hange me nts oc i aux ,poi ntdevued’ e ns e mbl ein Identités collectives et changements sociaux, sous la direction de Pierre TAP, colloque international, Toulouse, éditions Privat, 1979, page 339. 30 Cf. Claude DUBAR. Op. Cit. page 113. 39 consci encedesoi ,c’ estàdi r euneposi t i onpr opr equiconsi st eàs’ épr ouv ersoi -même, à travers le 31 prisme de la relation à autrui . MEAD insiste sur le risque constant de dissociation du soi qui 32 accompagne la socialisation ainsi : Plus on est soi-même mieux on est intégré à un groupe . Le risque dansl ecasoùl ’ homogénéi t édesdi f f ér ent esf acet t esdel ’ i dent i t én’ estpasgar ant i eét antune disjonction entre identité virtuelle et identité réelle. La consistance des identités entre elles (identité primaire, identité secondaire, identité réelle, identité virtuelle) détermine les chances de continuité ou les risques de rupture. Lorsque cette dernière se produit on peut arriver à des altérations pr of ondesdel ’ i dent i t é33. 31 Gustave-Nicolas FISCHER. Les concepts fondamentaux de la psychologie sociale, Paris, éditions DUNOD, BORDAS, 1987, page 167. 32 Claude DUBAR. Op. cit. pages 97 à 98. 33 Idem. page101. 40