120, rue de la Gare - Archives Françaises du Film

Transcription

120, rue de la Gare - Archives Françaises du Film
120, rue de la gare
Fiche technique et artistique
1945 Réal. Jacques Daniel-Norman Prod. Sirius Films Dir. prod. Georges Bernier Sc. Maurice Henry et Arthur
Harfaux, d’après le roman éponyme de Léo Malet Adapt. et dial. Jacques Daniel-Norman Phot. Henri Tiquet
Mus. Vincent Scotto Son Jean Roberton Mont. Fanchette Mazin Sortie 6 février 1946.
Int. René Dary (Nestor "Dynamite" Burma), Sophie Desmarets (Hélène Chatelain), Jean Parédès (Marc Covet),
Albert Dinan (Bébert), Gaby Andreu (Suzanne Parmentier), René Alié, Jean Clarens (Inspecteur Faroux), René
Forval, Manuel Gary (Bob Colomer), Jean de Heurtot, Jean Heuzé (Gérard Lafalaise), Pierre Juvenet (Maître
Montbrison), Charles Lemontier (Un inspecteur), Geo Leroy, Maryse Manuel (L’infirmière), Daniel Mendaille
(Georges Pary), Robert Méral, Georges Paulais, Jean Tielment (Kimura).
Résumé
Sur le point de mourir, un homme confie au détective Nestor Burma une adresse, "120. rue de la gare". Ces
mêmes mots sont les derniers prononcés par son collègue Bob Colomer, abattu à sa descente d’un train sur le
quai de la gare de Lyon où l’attendait Burma, tout comme une inconnue que l’enquêteur avait juste eu le temps
de remarquer avant sa disparition dans la foule. Burma débute alors une enquête difficile, qui le mène d’abord à
Lyon, où le détective privé échappe à un attentat. Au cours de ses investigations, il rencontre un avocat, Maître
Montbrison, et Hélène Chatelain, la jeune collaboratrice d’une agence de détectives qui lui révèle que l’inconnue
de la Gare de Lyon était la maîtresse de Bob Colomer. Associés par la force des choses, Nestor et Hélène
retrouvent bientôt la mystérieuse jeune fille, Suzanne Parmentier. Elle est la fille du gangster Georges Parry,
réputé assassiné depuis plusieurs années, à la suite d’un cambriolage fructueux, mais dont Burma découvre
pourtant qu’il n’est autre que l’homme mort récemment dans ses bras. Sans le savoir, Suzanne détient la clé du
mystère de l’adresse incomplète : le pantin qu’elle a reçu de son père. Et lorsque Nestor, flanqué d’Hélène et de
l’inspecteur Faroux. débarque au 120, rue de la gare à Pantin, il y trouve Montbrison. Ancien collaborateur de
l’avocat de Parry, et comme tel au courant des activités illégales de celui-ci, Montbrison a assassiné Bob pour
l’empêcher de récupérer les perles que Parry avait cachées pour sa fille à cette fameuse adresse.
Entretien avec Léo Malet
« 120 rue de la Gare, sans être un chef-d’œuvre de cinémathèque, est un film bien fait (…). Le film a fait un
gros succès : il a coûté 12 millions et en a rapporté 36. J’ai été le voir à l’Eldorado, à Montmartre, et dans quatre
ou cinq cinémas parisiens. Les salles étaient pleines (…). Le producteur envisageait une suite, mais René Dary
n’a plus voulu jouer avec Sophie Desmarets ; elle avait une tête de plus que lui… C’est important ces choseslà ! ».
(Renaud Bezombes, François Cuel, « Entretien avec Léo Malet », Cinématographe n°63, décembre 1980, p. 23).
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Revue de presse
« L’action repose avant tout sur le dialogue que René Dary et Sophie Desmarets parlent très vite, à la manière
américaine. Quelques extérieurs tournés à Lyon. Le son n’est pas impeccable.
Sophie Desmarets, déjà très remarquée dans Seul dans la nuit, s’impose nettement dans un rôle analogue.
Charmante, pleine d’abattage et d’autorité, c’est un nouveau type de personnage que notre cinéma ne possédait
pas. René Dary, acteur populaire dont le jeu ne vas pas sans quelque vulgarité, a du « bagout » et un réel
dynamisme. Amusante composition de Parédès, toujours excellent. Jolie silhouette de Gaby Andreu ».
(Anonyme, La Cinématographie française n°1144, 16 février 1946, p. 14).
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« C’est une entreprise fort louable que de vouloir faire entrer dans une heure et demie de projection de l’esprit,
du mystère, de l’amour, de l’action, du pittoresque, du comique, du tragique et de la poésie. Seulement, on risque
la salade russe. Et Daniel-Norman, excellent réalisateur de L’Aventure est au coin de la rue, n’a pu l’éviter dans
120, rue de la gare (…). Dary s’agite trop vite, veut trop ostensiblement être drôle et ne réussit pas à nous
convaincre qu’il y comprend, lui, quelque chose. Mais il y a Sophie Desmarets. Jolie, simple, spirituelle des yeux
aux mollets, elle dépasse nettement son rôle. Quand elle est sur l’écran, on oublie facilement tout le reste de cette
affaire abracadabrante simplement pour la regarder vivre. Et c’est surtout à elle que 120, rue de la gare doit
d’être une adresse que l’on peut, à la rigueur retenir ».
(Henri Rochon, L’Ecran français n°33, 13 février 1946).
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« Il faut attendre l’Occupation pour que le film policier se développe vraiment en « cinéma de genre », avec le
retour de Maigret, l’apparition de l’inspecteur Wens (Pierre Fresnay dans Le Dernier des six et L’Assassin habite
au 21) et les mystères plus poétiques de Pierre Véry. Le genre s’est installé. Il perdure après la Libération mais
va subir des mutations. Il rate la première qui s’offre à lui dès 1945 en ne donnant pas de suite à 120, rue de la
gare de Jacques Daniel-Norman. Cette première apparition à l’écran de Nestor Burma (interprété par René
Dary), un détective privé inventé en 1943 par Léo Malet, connaîtra plus tard, au cinéma et à la télévision, une
légitime descendance ».
(Pierre Billard, L’âge classique du cinéma français : du cinéma parlant à la Nouvelle Vague, Flammarion, 1995,
p. 547).
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