centres villes en 2015 le commerce en mutation
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centres villes en 2015 le commerce en mutation
Photos Centres-villes en 2015 : le commerce en mutation Préconisations des chefs d’entreprises costarmoricains Vers une nouvelle vision de nos centres-villes ... Le développement non maîtrisé des pôles commerciaux et le déplacement d’enseignes des centres-villes vers la périphérie, couplés à des politiques parfois non harmonisées en matière de stationnement, ont pour incidence de vider et d’asphyxier nos centres-villes. Le contexte économique actuel et le pouvoir d'achat en berne ne font malheureusement que continuer à fragiliser cette situation. Ces circonstances sont toutefois grandement liées à la complexité réglementaire à laquelle les collectivités font face depuis la loi Royer de 1973 et aux nouvelles lois Alur et Pinel de 2014. Réinventer l’attractivité des centres-villes et des centres-bourgs passe dorénavant par une meilleure approche et une articulation des dispositifs réglementaires en urbanisme général et ceux directement liés au commerce. Il est nécessaire par ailleurs que les collectivités aient une meilleure connaissance de l’activité commerciale, de ses contraintes, ses besoins, ses flux et de ses apports. Mais le commerce n’est pas le seul facteur de dynamisme d’un territoire. La collectivité doit s’engager dans une politique globale et cohérente tenant compte de sa population, ses besoins, ses flux de déplacements et de l’animation de ses centres-villes. La Chambre de Commerce et d’Industrie des Côtes d’Armor a pris toute la mesure des enjeux et a mené une série de débats entre septembre 2014 et janvier 2015 qui a permis de soulever les principales interrogations et problématiques liées à l’avenir des centres-villes et du commerce de proximité, enjeux auxquels les collectivités doivent faire face. Quel avenir pour les centres-villes ? Quelle place pour les commerces en centre-ville ? Quelles règles du jeu ? Les Côtes d’Armor, comme l’ensemble des territoires départementaux français, vivent une même situation : Une offre commerciale qui continue de se développer en périphérie depuis 2000 aussi bien pour le commerce traditionnel que pour les grandes et moyennes surfaces. Une durée de vie d’activité des commerces qui a diminué. En Côtes d’Armor, elle est passée en moyenne de 6,3 ans en 2000 à 4,5 ans en 2008. Des centres-villes qui ont une tendance à se dégrader et vieillir. Des centres-bourgs qui luttent pour le maintien de leurs derniers commerces. Des règles d’implantation régulièrement modifiées. Aujourd’hui, l’enjeu pour les collectivités est de faire face au « mille-feuille » réglementaire, en créant des passerelles entre les règles d’urbanisme général et celles qui gouvernent le commerce. D’une part, la superposition des échelles décisionnelles au niveau des territoires impactant le commerce et le développement commercial n’est pas pour les aider. D’autre part, ces centres de décisions font face à de nouveaux enjeux : Des enjeux démographiques : la population française est de plus en plus vieillissante, ce qui a une portée sur le logement et le besoin de commerces de proximité adaptés. Des enjeux écologiques : le commerce est générateur de déplacements urbains et péri-urbains motorisés liés aux trajets des consommateurs et à la livraison des magasins, ce qui implique un impact énergétique et environnemental non négligeable. Des enjeux numériques : aujourd’hui, les consommateurs sont largement connectés aux smartphones, tablettes tactiles et Internet et consomment de plus en plus en ligne, ce qui impacte l’organisation et l’animation commerciale. Tous ces enjeux ajoutent de la complexité dans la prise de décisions et la gestion des centres-villes par les collectivités et amènent, d’autre part, les entreprises à évoluer dans leur fonctionnement. Il existe malgré tout aujourd’hui un ensemble d’outils, de dispositifs et d’initiatives qui peuvent aider la redynamisation des centralités et le renforcement du commerce de proximité. Commerces et centres-villes : quelles mutations ? Les Côtes d’Armor ont subi une tendance de désertification des centralités au profit des périphéries. Les collectivités n’ont pas su développer des outils permettant d’endiguer un phénomène d’érosion de l’attractivité de leur centre et la fuite des enseignes en périphérie. En 2009, alors que la Commission Départementale d’Aménagement Commercial (CDAC) remplace la Commission Départementale d’Équipement Commercial (CDEC), 3 120 Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) sont recensées par l'Observatoire Régional du Commerce en Bretagne, soit 3,8 millions de m² de surface commerciale sur la Région. Sur la même année, les Côtes d’Armor concentrent 561 GMS représentant environ 20 % de la surface de vente totale pour 18 % de la population bretonne. Ainsi, la densité en GMS généraliste (nombre de m² pour 1 000 habitants) en Côtes d’Armor reste la plus élevée de Bretagne (elle-même, la plus forte de France). Ceci s’explique par la densité des hypermarchés (+ de 2 500 m²) et le renforcement de l’offre en hard-discount. En 2015, la situation n’a pas évolué. Evolution des densités commerciales des GMS généralistes entre 1999 et 2009 (en m2 pour 1 000 habitants) Des densités commerciales en GMS généralistes supérieures à la moyenne nationale dans les quatre départements Sources : CCI de Bretagne - Champ ORC - INSEE recensements - Nielsen / TradeDimensions Si en 2000, on pouvait relever sur le territoire des taux d’évasion extra-départementaux supérieurs à la moyenne régionale, aujourd’hui les études menées par la CCI des Côtes d’Armor montrent que ces taux ont fortement diminué. Ils ne sont plus un argumentaire recevable pour justifier l’accroissement des surfaces commerciales de vente des GMS. Bien au contraire, dans le contexte actuel du territoire, tout accroissement des zones commerciales périphériques se traduit plutôt par des mouvements intra et extra-communaux qui fragilisent l’attractivité des centralités. Si la crise économique de 2008 a gelé les projets de développement des GMS, elle n’a pas permis d’atténuer le déséquilibre de l’offre commerciale entre périphérie et centre-ville. Aujourd’hui, compter uniquement sur l’offre commerciale de centre-ville pour permettre à une ville d’être attractive n’est plus suffisant. Nous constatons une « périphérisation » des commerces qui, pour beaucoup, ont migré pour s’adapter aux nouvelles tendances commerciales, aux changements de comportements d’achats des consommateurs et faciliter l’accès aux produits. Nous assistons à une modification forte de l’offre commerciale des centres-villes. D’un statut de généraliste, l’offre devient de plus en plus mono-produit (notamment en équipement de la personne). A l’inverse, les pôles périphériques continuent d’accroître leur offre diversifiée notamment en renforçant leur galerie marchande. Il devient urgent de pouvoir décider et coordonner le développement commercial à une échelle intercommunale dans le cadre d’une stratégie d’aménagement du territoire. Quelles nouvelles articulations entre les cœurs de ville et le commerce ? Arriver à coordonner les dispositifs réglementaires liés à l’urbanisme général et les règles liées au commerce devient un enjeu essentiel pour les collectivités dans l’élaboration de leurs documents stratégiques locaux (SCOT, PLU, etc). Cette articulation passe notamment par une meilleure connaissance économique des collectivités de leur territoire : typologie des dépenses effectuées territorialement et des flux liés à l’activité commerciale (évasion / rétention des dépenses commercialisables, déplacements urbains et péri-urbains, etc.). Un grand nombre d’outils tels que : le Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce (FISAC), le droit de préemption, les taxes anti-friches, le programme national de revitalisation des centres-villes, l’Etablissement Public Foncier de Bretagne (EPFB), les aides à la création ou à la reprise d’activité commerciale, l’appui aux Unions Commerciales, etc … sont à la disposition des collectivités et des entreprises pour intervenir directement ou indirectement sur la redynamisation des centralités. Seule la capacité des collectivités à innover et à développer une stratégie globale et cohérente s’articulant autour des différents outils règlementaires permettra d’influer sur l’activité commerciale et la vie des centralités. Les préconisations des chefs d’entreprises Le groupe de travail a poursuivi deux objectifs : informer sur les enjeux de l’aménagement commercial et proposer des recommandations à l’intention des différents acteurs. L’ensemble de ces préconisations est regroupé autour de 2 thèmes : Thème 1 : L’évolution et l’adaptation du commerce Préconisation 1 : Encourager le commerce dans ses démarches collectives. Favoriser le regroupement de commerces en Unions Commerciales professionnalisées afin d’avoir un impact plus important sur le développement des centres-villes grâce à une réelle gouvernance. Préconisation 2 : Soutenir le commerce dans son évolution. Sensibiliser, accompagner et former les commerçants afin de faire face aux nouveaux comportements d’achats. Préconisation 3 : Délocaliser les actions de la CCI à l’échelle des Communautés de Communes et des Pays. Préconisation 4 : Renforcer les partenariats avec les banques et autres organismes en contact avec les commerçants. Thème 2 : Politiques publiques et commerces de centralité Préconisation 1 : Sensibiliser les collectivités à comprendre l’écosystème des centralités, notamment leurs points forts et points faibles. Préconisation 2 : Inciter les collectivités à soutenir les regroupements de commerces (les créations d’Unions Commerciales et d’Offices de Commerce). Préconisation 3 : Être en veille sur les nouvelles dispositions règlementaires en urbanisme commercial. Préconisation 4 : Soutenir les actions d’acteurs publics agissant sur l’avenir des centralités pour faire émerger des solutions nouvelles et adapter les centralités aux besoins des consommateurs. Ces propositions, issues du groupe de travail sur l’avenir des centres-villes et centres-bourgs, résument l’ensemble des échanges qui ont eu lieu avec l’appui d’intervenants extérieurs et internes à la Chambre de Commerce et d’Industrie des Côtes d’Armor, enrichis par les informations collectées auprès d’acteurs publics et privés. Membres du groupe de travail CCI 22 sur les centres-villes Dominique LECOMTE, Président de la CCI 22 Gilles BLANSCHONG, Vice-président - Studio du Miroir Stéphane ALEXANDRIDRIS, Personne qualifiée Sophie AUDRAIN, Membre titulaire - Le Carré de la Modernité Charles BOIVIN, Membre titulaire Philippe BOULBAIN, Membre titulaire - Boulbain Chausseur Jacques CARIMALO, Vice-président délégué Sylvie GOUELOU, Membre titulaire - Le Nautilus Yannick GOUELOU, Membre titulaire - Groupe CODEMA Michel HELLIO, Membre associé Jean-Pierre LAMBERT, Trésorier - J.P.L.1 Sandra LEFEBURE, Personne qualifiée - Poapo Yves LE BIHAN, Personne qualifiée Michel LERAT, Vice-président - Voyages Collier Lynda TURMEL, Membre titulaire - Ouest Affûtage Intervenants Henri LE PESQ, Directeur du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement des Côtes d’Armor Marie-Christine RENARD, Directrice des études à l'Etablissement Foncier de Bretagne Dominique MORENO, Sous-directrice et Secrétaire générale de la Commission Commerce du département DGA/EMC de la CCI de la Région Paris Ile de France Laurent LE CORVOISIER, Chargé de mission au Syndicat Mixte de Cohérence Territoriale du Trégor Stéphane HERY, Conseiller Commerce à la CCI 22 Laure MITNIK, Chargée d’études et de mission Aménagement du Territoire à la CCI 22 Jean-Marc NOURRI, Responsable du pôle Commerce à la CCI 22 Fabien THOMAS, Responsable du pôle Etudes à la CCI 22 Contact CCI 22 / Pôle Etudes : Laure MITNIK Tél. : 02 96 75 11 62 - [email protected] www.cotesdarmor.cci.fr Réalisation : CCI 22 - Mars 2015 Guénaëlle LE MEUR, Conseillère Commerce en charge des Unions Commerciales à la CCI 22