Bruxelles veut év acuer les cam lles veut év acuer les
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Planète Un nouveau concept de distribution urbaine est mis en place à Bruxelles. ● Il vise à limiter les embouteillages et à diminuer les déplacements polluants. Bruxelles veut év acuer les camions ● 12h00 Le magasinier de Citydepot signe le bon de livraison d’un fournisseur. L’un des livreurs aide à trier les marchandises reçues un peu plus tôt. Ahmet livre des marchandises dans la cuisine d’un hôpital bruxellois. Citydepot adapte ses livraisons aux rues du centre-ville I Reportage Nicolas Sohy l est 6h30. Une vingtaine de palettes de marchandises arrive dans l’entrepôt de 1000 m2 de Citydepot, situé non loin du site de Tour&Taxis à Bruxelles. A cette heure-ci, le bâtiment est vide, mais pas pour longtemps. Le premier fournisseur arrive un quart d’heure plus tard pour déposer ses produits à transmettre aux commerçants bruxellois. “Mais avant, il faut décharger les camions”, explique le magasinier Jean Berghans, dans sa tenue rouge “Citydepot”. “Si j’ai accepté ce nouveau défi, c’est parce que je crois en la distribution urbaine intelligente et écologique.” La filiale bruxelloise de Citydepot existe depuis le mois de septembre. Elle suit sa grande sœur, dont le succès est grandissant à Hasselt. Citydepot souhaite adapter les livraisons aux rues bruxelloises souvent embouteillées. En déposant leurs marchandises dans le hangar de l’entreprise de logistique, les semi-remorques des fournisseurs n’encombrent pas le centre de la capitale. Citydepot se charge ensuite de livrer les marchandises aux commerçants à l’aide de camions plus petits et écologiques. Granit, le conducteur du semi-remorque qui vient de se garer au bord du quai de l’entrepôt, aide l’ouvrier de Cityde- 26 pot à décharger les trois palettes de marchandises de son camion. “Nous livrons ici tous les jours, explique Granit. Mais d’habitude on tourne autour des cinq à dix palettes.” Deux autres camions succèdent à celui de Granit ce matin. “On vient ici car c’est plus rapide que d’aller dans le centre-ville et on ne bloque pas la circulation”, explique un autre fournisseur. Un total de trois camions, qui n’encombreront pas les rues de la capitale ce matin. Une fois le dernier semi-remorque vidé, Jean Berghans parcourent les marchandises disposées à l’entrée de l’entrepôt. “On doit s’assurer qu’il ne manque rien”, ajoute le magasinier. Aujourd’hui, deux produits manquent à l’appel. Une petite signature pour finaliser la livraison et le fournisseur est reparti. de séparer les marchandises à transporter par camions de celles à livrer par camionnettes. “Nous préférons utiliser les camionnettes, plus faciles à manier dans le centre-ville. Mais certains colis sont trop lourds et trop encombrants, nous sommes alors obligés d’utiliser un camion”, continue le gérant. Aujourd’hui, l’entrepôt est principalement rempli de boissons, de sucres et d’autres produits alimentaires. “Nous avons également de l’électroménager comme ces micro-ondes ici. Nous livrons aussi bien des produits alimentaires que du matériel hi-fi ou des pneus, explique Philippe Lovens. Et nous attendons énormément de caisses de champagne avec les fêtes de fin d’années qui approchent à grands pas.” 08h30 09h30 Il est 8h30 passées. L’heure de trier les marchandises. Un des livreurs de Citydepot arrive pour aider son collègue. Le tri se fait d’abord selon la destination des produits. “On a commencé les livraisons vers Bruxelles-Ville, Schaerbeek et Etterbeek. Maintenant on commence à s’étendre vers Laeken et Saint-Josse-Ten-Noode”, explique le gérant Philippe Lovens, arrivé peu après ses deux travailleurs. Le gérant demande alors à ces derniers Une heure plus tard, les travailleurs de Citydepot commencent à charger les marchandises dans les camions. Cette étape est cruciale car elle permet de mutualiser les coûts. “Quand un camion part en livraison, qu’il soit rempli de deux colis ou de vingt, ça nous coûte le même prix. On s’arrange pour qu’il soit toujours rempli au maximum. On peut ainsi diminuer le prix pour les petits indépendants qui n’ont pas beaucoup de moyens”, explique le gérant. 10h00 Le premier camion de Citydepot part en livraison vers 10 heures. Celui-ci carbure au diesel, “propre”, tient à préciser le gérant. “Tous les autres camions sont écologiques. Nous avons même des vans électriques”, affirme Philippe Lovens. Hormis la diminution des embouteillages, réduire la pollution à Bruxelles est un des objectifs principaux de l’entreprise. 11h00 Le dernier véhicule de livraison, une petite camionnette qui roule au gaz naturel compressé, quitte l’entrepôt peu avant 11h. Au volant, Ahmet, le livreur. “Les commerçants n’aiment pas les gros camions car ils cachent leurs magasins.” Voilà pourquoi Ahmet roule dans ce petit véhicule utilitaire. La camionnette se faufile sans trop de difficultés dans les rues de Bruxelles. Après avoir passé la place Sainte-Catherine, bloquée par l’arrivée du marché de Noël, le livreur s’arrête à la première adresse de livraison : une quincaillerie. Un seul colis à livrer ici. “Dans le passé, des semi-remorques livraient nos colis, explique un ouvrier après avoir ouvert la La Libre Belgique - vendredi 28 novembre 2014 © S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Innovating Digital Content “Tous nos camions sont écologiques. Ils carburent au diesel propre ou au gaz naturel compressé. Nous avons même des vans électriques.” OLIVIER PAPEGNIES/COLLECTIF HUMA OLIVIER PAPEGNIES/COLLECTIF HUMA 08h30 OLIVIER PAPEGNIES/COLLECTIF HUMA 07h00 PHILIPPE LOVENS Gérant de la filiale bruxelloise de Citydepot. bruxellois porte de l’entreprise. Ils bloquaient la rue et créaient des bouchons car il était impossible de les dépasser.” En cinq minutes et une signature, la livraison est bouclée. “Nos clients changent tous les jours. C’est dommage car aucune relation ne s’installe entre nous, les livreurs, et les commerçants. C’est pour ça qu’on ne parle pas beaucoup.” Etape suivante, un hôpital bruxellois. Ici, Citydepot livre des produits alimentaires pour les repas des patients. Direction les cuisines, au neuvième étage. “Pour être honnête, ce sont nos fournisseurs qui décident qui nous livre nos produits, explique le responsable des livraisons de la cuisine de l’hôpital. Ils prennent directement contact avec Citydepot parce qu’il est plus facile pour eux de livrer dans leur entrepôt que de venir dans le centre de Bruxelles.” 17h00 Ahmet poursuit sa tournée vers un centre commercial du centre-ville. “L’idée est de faire un seul trajet pour livrer plusieurs commerçants. C’est ce qu’on fait ici ou sur la rue Neuve où nous irons juste après. Je gare la camionnette et je dépose les colis à pied”, explique Ahmet. La tournée d’Ahmet continue jusqu’à ce que la camionnette soit vide. Aujourd’hui, il est 17h passées. “Nos camions ne doivent plus jamais rouler à vide” Le projet “Citydepot” s’inscrit dans un projet européen dit “Lamilo”, qui vise à créer des plateformes de distribution de marchandises vers les commerçants à l’aide de véhicules moins polluants et plus petits. Grâce à ce projet européen, “Citydepot” reçoit le soutien de la Région bruxelloise, notamment via des indemnités financières. “Mais nous sommes obligés de nous développer rapidement. Nous devons arriver à quarante palettes de marchandises par jour, contre vingt actuellement, d’ici le mois de mars 2015”, explique le gérant Philippe Lovens. “Citydepot” remplit ses camions “Citydepot” veut aller encore plus loin en créant une politique de livraison entièrement écologique. Et il ne s’agit pas seulement de leurs camions électriques et de ceux qui roulent au gaz naturel compressé. “Dans la plupart des cas, les camions des fournisseurs ne sont qu’à moitié remplis, voire presque vide. On veut changer ça. Nos camions ne doivent jamais rouler à vide”, explique le gérant de “Citydepot”. Pour ce faire, “Citydepot” souhaite récupérer les déchets des commerçants bruxellois. “Ceux qui n’ont pas de place pour stocker leurs cartons et leurs plastiques avant que les éboueurs viennent les chercher pourront nous les confier et on les recyclera.” Philippe Lovens prévoit également de livrer les produits des commerçants à leurs clients. Les livreurs de “Citydepot” reprendraient ainsi les colis à envoyer aux consommateurs, après avoir livré les marchandises aux commerçants. Pour aller encore plus loin, “Citydepot” envisage de mettre son entrepôt à disposition des commerçants pour stocker leurs produits. “Il suffira de nous dire quel produit envoyer à quel client et on le fera. Le commerçant ne devra pas nous envoyer le produit avant vu qu’on l’aura déjà. Ça diminuera encore le nombre de déplacements.” Le centre bruxellois devrait ainsi être libéré d’une partie des camions de livraison. “Et les déplacements que nous devrons encore faire ne pollueront pas ou peu”, termine Philippe Lovens. Les particuliers peuvent également faire appel aux services de “Citydepot”. “Et pourquoi pas réaliser des livraisons à vélo pour les colis légers”, lance Philippe Lovens, à la recherche de solutions toujours plus écologiques. N. So. vendredi 28 © S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation p