titre iii - Métropole Européenne de Lille

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titre iii - Métropole Européenne de Lille
8 octobre 2004
TITRE III – LES ENJEUX ET AMBITIONS COMMUNAUTAIRES DU PLAN LOCAL
D’URBANISME
Un espace communautaire en pleine mutation
Longtemps, les grands trafics Nord-européens se sont organisés le long d’un grand axe allant de
Londres à l’Italie, en passant par Rotterdam et le couloir Rhénan. L’agglomération Lilloise, tout en
profitant de la proximité de ces pôles, s’est trouvée un peu à l’écart de cet axe économique majeur.
Jusqu’au XVème siècle, les courants d’échanges européens les plus déterminants ont eu lieu entre
l’Angleterre, les Flandres, la vallée du Pô et la Toscane, avec la production et le négoce de draps.
Après le XVème siècle, cet axe d’échange a glissé vers l’Est, empruntant l’axe constitué par le Rhin
et la Suisse vers l’Italie. Aux XIXème et XXème siècles, ce mécanisme s’est amplifié. Le
développement industriel conforte les unités urbaines de la Ruhr, de la Sarre et du Rastadt, Anvers,
Rotterdam et La Haye. Sur les marges de ce couloir d’échange, la région Lilloise profite de cette
croissance, en investissant notamment dans le textile. Après la seconde guerre mondiale, avec la
désindustrialisation, les fondements économiques de ce pôle régional sont remis en cause.
A partir des années 1960-1970, un ensemble de décisions politiques aux échelles régionales,
nationales et européennes, amorce une nouvelle dynamique de développement pour Lille et sa
région. Dans les années 90, la mutation engagée s’accentue. Des opérations déterminantes
d’équipements publics ainsi que l’évolution de la conjoncture politique et économique internationale
ont contribué à cette transformation.
Un atout considérable : une accessibilité renforcée
Le développement des grandes infrastructures de transport a placé l’agglomération lilloise au cœur
d’un nouveau maillage de communication européen. La réalisation du tunnel sous la Manche et du
réseau ferroviaire à Grande Vitesse Nord-Européen a ainsi ouvert l’espace de la Métropole Lilloise,
en réduisant de façon importante les distances « temps ». Lille Métropole est actuellement située à
une heure de Paris, une demi-heure de Bruxelles et deux heures de Londres. A court terme, moins
de trois heures seront nécessaires pour rejoindre les grands centres économiques du Nord de
l’Europe (le Randstad, la Ruhr…).
La confortation du maillage autoroutier a également permis de développer les liens entre
l’agglomération Lilloise et le reste de la France. La Métropole est au centre d’un maillage autoroutier
qui relie la Métropole, Amsterdam, Paris, Bruxelles, Valenciennes et la vallée du Rhin. Huit
autoroutes en France et en Belgique convergent ainsi vers la Métropole.
L’ouverture des frontières européennes
Parallèlement, l’ouverture des frontières européennes a transformé la place et le rôle de
l’Agglomération Lilloise au cœur de l ‘Europe. La Métropole nordiste a une position charnière entre
l’Europe Nordique et Baltique d’un coté, et l’Europe Atlantique et méditerranéenne de l’autre. Elle
devrait bénéficier de l’augmentation des relations transfrontalières.
Cette ouverture politique s’est doublée d’une accentuation de la mondialisation, processus qui a
influé de façon importante sur la mutation de la structure économique de la région
(délocalisations…).
Rapport de Présentation – Les choix retenus pour établir le projet d'aménagement
et la délimitation des zones
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Mutation de la structure économique en cours
Depuis une dizaine d’années, la transformation du tissu économique s’est poursuivie. La région de
Lille est passée d’une économie totalement industrielle à une économie plus équilibrée, où les
emplois de service ont augmenté. Le poids des industries traditionnelles est devenu moins
important. Dans le même temps, une partie du tissu industriel (dont le textile) s’est repositionnée vers
de la production plus spécialisée. La filière de distribution s’est développée, avec ses fonctions amont
comme les arts graphiques et ses fonctions aval comme la logistique. Lille Métropole est devenue
une place tertiaire, renouant avec son passé de ville marchande.
La mutation de la Métropole lilloise découle également de la transformation des grandes villes
centres, et des chantiers qui y ont été réalisés ces dernières années : gare TGV, Euralille en cours
d’extension, réhabilitation des centres villes, opération de restructuration à Roubaix et à Tourcoing…
Une ambition spatiale à diverses échelles
Le Plan Local d’Urbanisme doit permettre de poursuivre et de conforter la mutation de l’agglomération
lilloise remarquée ces dernières années et soutenir sa montée en puissance aux échelles régionales,
nationales et européennes.
Actuellement considérée comme une capitale régionale, Lille-Métropole a pour ambition d’améliorer
son rôle national et son influence européenne et internationale. La coopération transfrontalière
constitue notamment un axe de développement important. Toutefois, cet enjeu doit s’accompagner
d’une prise en compte des équilibres au sein même de la Communauté.
Ainsi, le positionnement et le rayonnement de la métropole doivent être envisagés à quatre échelles
de développement :
- la dimension internationale et transfrontalière ;
- la place nationale ;
- la position régionale et la relation de Lille Métropole Communauté Urbaine avec les entités urbaines
du Nord-Pas-de-Calais ;
•
les équilibres locaux au sein du territoire communautaire.
La dimension internationale et transfrontalière
L’Agglomération Lilloise fait partie d’un vaste ensemble européen. Zone de contacts et d’échanges,
elle constitue un relais entre les capitales européennes Paris, Londres, Bruxelles. Elle dispose d’une
zone de chalandise importante, se situant au centre d’un espace de plus de 100 millions d’habitants,
accessible en moins d’une demi-journée de transport. Elle est d’ailleurs incluse dans l’épine dorsale
de l’espace économique européen définie par la DATAR, s’étendant de Londres à Milan.
Ce positionnement exceptionnel a été valorisé par la mise en service du tunnel sous la Manche et du
réseau de TGV Nord Européen, qui s’inscrivent dans la logique de développement européen.
Parallèlement, l’ouverture des frontières, l’amplification de la redistribution internationale des pouvoirs
de décision et des activités concernent en premier lieu les villes frontalières de l’arc Nord. Ces
évolutions ouvrent de nouvelles perspectives de développement à une région sortant d’une longue
phase de reconversion industrielle.
Bien que déjà important lieu d’échange, la dimension internationale de l’Agglomération Lilloise relève
encore plus d’une ambition que d’une réalité. Toutefois, le potentiel de développement est bien
présent : très bonne accessibilité, fort poids démographique et économique…
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La constitution d’un axe fort entre Lille-Métropole et Bruxelles est à privilégier. La coopération
transfrontalière constitue en effet une composante importante de la dimension internationale.
Cette coopération est ancienne. La frontière tracée lors du congrès de Vienne, en 1815, est
« artificielle ». Elle coupe des villes et des villages en deux.
Aujourd’hui, en faisant abstraction des frontières, l’agglomération Lilloise constitue une métropole binationale relativement équilibrée du point de vue démographique. La partie belge de l’agglomération
ajoute environ 500 000 habitants aux 1,1 million d’habitants de l’espace communautaire. Ce système
urbain est complexe et diversifié. Il comporte une douzaine de villes et d’agglomérations bi-nationales,
parmi lesquelles la grande agglomération réunissant Lille-Roubaix-Tourcoing en France et Mouscron
en Belgique, ainsi que le chapelet de « villes jumelles » de la Lys. Il intègre aussi des villes plus
éloignées de la frontière, telles que Courtrai, Tournai et Ypres en Belgique. Cette trame urbaine est
reliée par des tissus agglomérés et par un réseau dense d’infrastructures. Les relations économiques
se sont naturellement développées des deux cotés de la frontière, au rythme de la croissance
industrielle.
Pour acquérir une dimension européenne, il convient que les grands choix d’aménagement adoptés
dans le cadre du Plan Local d’Urbanisme répondent à des logiques de développement qui dépassent
les frontières. Les outils de coopération transfrontalière actuellement mis en place peuvent apporter
un soutien efficace pour atteindre cet objectif : la Conférence Permanente Transfrontalière (COPIT),
réunissant autour d’un projet de Schéma transfrontalier (le projet Groostad) Lille, Courtrai, Tournai,
Mouscron, Ypres et Roulers, ainsi que le réseau de villes euro-régional RAFHAEL, outil de
coopération entre 13 villes françaises et belges autour des thèmes des transports, de la culture, du
développement économique et de l’aménagement du territoire.
La dimension nationale
Le rôle de la métropole lilloise constitue un enjeu de niveau national et relève de la politique
d’aménagement du territoire français.
Compte tenu de son poids démographique et économique, l’espace communautaire fait déjà partie
des grandes cités de l’hexagone. Toutefois, son positionnement national constitue un enjeu
important, méritant d’être ici souligné.
Le renforcement des liaisons entre la région parisienne et la métropole lilloise a ainsi permis de
contrer sa position excentrée, en limite frontalière.
Toutefois, paradoxalement, l’amélioration de son accessibilité et des moyens de transport avec Paris
(mise en service du TGV Nord-Européen) peut se révéler à double tranchant. En effet, la réduction
des temps de liaisons entre ces deux pôles peut se faire aux dépens de la Métropole Lilloise, avec la
transformation de cette dernière en métropole-banlieue, plutôt qu’en métropole-relais.
La stratégie de délocalisation avec Paris est donc à encourager, pour conforter l’identité de la
Métropole Lilloise. L’implantation récente d’organismes de renommée nationale (et même
internationale), tel que l’Institut du Sang, constitue un atout très important à développer.
De même, l’ouverture vers le Nord de l’Europe et l’accroissement des relations avec la Belgique
peuvent équilibrer l’emprise parisienne. Elle peut offrir une opportunité de développement pour la
Métropole Lilloise, confortant sa place au niveau national.
Parallèlement, les liaisons avec certaines régions françaises restent à améliorer. Les relations avec
une partie de la Picardie et la Normandie sont mauvaises. Avec la France du Sud-Ouest, les liaisons
ferroviaires et routières se sont améliorées, mais restent insuffisamment développées,
comparativement à celles qui existent avec Lyon et le Sud-Est.
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La dimension régionale et les relations de Lille-Métrople avec les autres villes de la région
En 1971, le schéma de l’OREAM faisait de l’agglomération lilloise le territoire fort de la région NordPas-de-Calais, tout en évitant de parler de hiérarchie urbaine. Depuis cette période, la prédominance
de l’agglomération lilloise et son rôle de capitale régionale se sont renforcés. Toutefois, au vu de
certains indicateurs (grands équipements publics…), son influence sur le reste du Nord-Pas-deCalais est moins marquée que celle d’autres capitales régionales sur leur région.
Actuellement, en dehors de la forte concentration sur l’agglomération lilloise, la structure urbaine du
Nord-Pas-de-Calais s’articule autour de plusieurs réseaux de villes ou d’agglomérations :
- l’Arrageois, pôle urbain fort de la région ;
- l’ex-bassin minier (Douai, Béthune, Lens…), qui, s’engageant dans une dernière phase de
rénovation et d’organisation urbaine, bénéficie d’effets de complémentarités avec l’agglomération
lilloise ;
- le littoral (Dunkerque, Calais, Boulogne, Saint-Omer), dynamisé par la réalisation récente de l’A16 ;
- le Hainaut-Sambre-Cambrésis (Valenciennes, Maubeuge et Cambrai), dont les perspectives
reposent en grande partie sur le « redémarrage » de Valenciennes.
A l’échelle régionale, l’enjeu communautaire de métropolisation reste délicat. En effet, il suppose à la
fois de développer une politique de compétitivité pour renforcer l’attractivité et le poids de la
métropole, et d’entrer dans une logique de solidarité avec les territoires du reste de la région. Il ne doit
pas y avoir concurrence entre la Communauté et les villes régionales, mais entraînement réciproque ;
la réussite de l’agglomération lilloise doit profiter à l’ensemble de la région. Ce constat est confirmé
par l’observation des grandes unités urbaines européennes. L’articulation métropole / région constitue
en effet une composante essentielle de la réussite d’un territoire (Munich et la Bavière, Barcelone et
la Catalogne, Milan et la Lombardie…).
Pour la Métropole lilloise et la région Nord-Pas-de-Calais, cette synergie est actuellement en cours
dans le domaine économique. Ainsi, le renforcement du tissu de services de Lille Métropole est un
atout important pour favoriser l’implantation de nouvelles activités dans l’ensemble du Nord-Pas-deCalais. Concomitamment, le dynamisme économique des autres grandes agglomérations de la
région (Arras, Douai, Lens…) constitue désormais un potentiel de développement pour l’espace
communautaire.
Toutefois, la mise en œuvre d’une meilleure accessibilité pour les personnes et les marchandises
actuellement engagées reste à améliorer (axes de communication avec le littoral…).
La Communauté Lilloise doit également favoriser les projets qui confortent son rôle moteur, et qui à
terme participent au développement régional. Cette ambition doit s’inspirer de l’exemple de la plateforme de Dourges. Bien qu’en dehors de la C.U.D.L., cet équipement profite à l’ensemble de la
région : la C.U.D.L., l’ex-Bassin minier et la région toute entière.
Par ailleurs, la Métropole doit assumer le rôle de promotions pour l’ensemble des villes de la région
dans les domaines économique, scientifique, universitaire, culturel, grandes manifestations…
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Le respect des spécificités locales au sein de la C.U.D.L.
Créée suite à la loi de 1966, la Communauté Urbaine de Lille regroupe actuellement plus d’un million
d’habitants et 85 communes (dont deux associées).
La diversité caractérise son territoire. En termes de relief, d'hydrographie, de végétation, les
particularismes géographiques ne sont pas particulièrement significatifs. Cependant, l'histoire, la
culture et le développement économique ont marqué et défini des espaces particuliers. Autour de
zones urbanisées denses, des pays conservent une forte identité.
L'espace urbanisé aggloméré occupe une grande partie du territoire communautaire. Il s'articule
selon un axe Nord-Sud, autour de Lille et de sa proche couronne, de Roubaix et de Tourcoing. Au
Nord, l'urbanisation s'est développée en limite frontalière avec la Belgique (Halluin, Neuville-enFerrain, Wattrelos...). Au Sud-Est, elle s’est étendue avec la création de la ville nouvelle Villeneuve
d'Ascq.
Autour de l'agglomération lilloise, trois territoires offrant encore de fortes caractéristiques rurales se
remarquent : la plaine de la Lys et les Weppes à l'Ouest, et dans une plus faible mesure, le Mélantois
à l'Est, dans le prolongement de Villeneuve d'Ascq.
En limite avec la Belgique, la plaine de la Lys a une vocation frontalière importante. Son urbanisation
s'est développée autour de l'agglomération d'Armentières et de Comines-Wervicq-Sud.
L’enjeu de métropolisation nécessite que soient pris en compte la référence locale et les
particularismes des différentes zones de la Communauté Urbaine, tout en évitant une « idéologie »
de territoire, risquant de générer des régressions.
C’est dans cet état d’esprit que le territoire communautaire a été divisé en huit territoires, pour le Plan
Local d’Urbanisme :
Le Territoire des Weppes,
Le Territoire Tourquennois,
Le Territoire Roubaisien,
Le Territoire de la Lys,
Le Territoire Est,
La Couronne Nord,
La Couronne Sud,
Le Territoire de Lille et de des communes associées.
Les projets de développement, élaborés pour chaque territoire, doivent à la fois permettre de mieux
respecter les spécificités de chaque zone géographique et favoriser le processus de métropolisation
de l’agglomération lilloise.
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Un enjeu stratégique : la mise en œuvre d’une politique de développement durable
Les choix d’aménagement pris dans le cadre de l’élaboration du P.L.U. auront des impacts à plus ou
moins long terme. Ils ne doivent pas entraver le développement à long terme, mais au contraire le
préparer.
Dans le cadre du P.L.U., les orientations adoptées doivent répondre à deux attentes : une meilleure
prise en compte de l’environnement, et un plus grand respect du patrimoine et de la diversité de nos
cultures, ainsi qu’une nécessité de développer la mise en réseau de nos villes.
Notre projet d’agglomération s’inscrit donc dans une logique de dévelopement durable par un
aménagement et un développement visant le progrés économique, social et culturel tout en
protégeant l’environnement. Il a pour objectif de « répondre aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (rapport Brundtland)
Dans cette perspective, les objectifs de développement engagés à l’échelle de la Communauté
Urbaine doivent permettre un développement équilibré, solidaire et de qualité.
A l’échelle de l’Agglomération Lilloise, cette problématique a des répercussions sur de nombreux
thèmes.
La maîtrise de l’urbanisation
La politique de développement durable, en plus de la reconquête du tissu urbain existant, implique
une meilleure maîtrise de la consommation de l’espace en périphérie, et donc à terme une meilleure
protection des espaces agricoles ou naturels. Elle a pour enjeu la gestion économe de l’espace.
Dans le cadre du Plan Local d’Urbanisme, cet enjeu ne doit pas se traduire par une limitation stricte
de toute extension spatiale urbaine. Il implique plutôt l’adaptation et l’ajustement de ces extensions
aux besoins prévisibles de la population en matière de développement économique et d’habitat.
La maîtrise de l’urbanisation suppose également la progressivité de l’inscription des zones
d’extension, le respect des paysages existants sur les marges de l’urbanisation, ainsi que le refus du
mitage.
La requalification urbaine : un enjeu primordial dans l’agglomération lilloise
Le développement durable de l’Agglomération Lilloise ne peut se faire sans une stratégie de
cohérence et de requalification spatiale, tendant à mieux répondre aux besoins de la population et à
réduire les écarts sociaux, économiques, ainsi que les déséquilibres en matière d’habitat.
Il se traduit notamment par la poursuite de la reconquête du tissu urbain existant et la revalorisation
des espaces urbanisés qui subissent une déqualification physique, sociale et économique.
Il suppose une aération du tissu urbain existant et une végétalisation importante, un traitement
qualitatif du bâti et des espaces publics, une valorisation ou une requalification du patrimoine
industriel, une politique de suppression des friches. Il implique également une politique volontariste
favorisant la mixité de l'habitat, permettant la réhabilitation et la résorption de l'habitat insalubre. Il
nécessite une amélioration de l'accessibilité des différents territoires et des dérogations fiscales
incitatives pour la reconquête des secteurs dégradés, pour l'immobilier résidentiel et économique.
La reconquête des tissus urbains dégradés a déjà été engagée dans le programme communautaire
de la « ville renouvelée », concernant 21 communes de la Communauté Urbaine. Elle a été renforcée
par des dispositifs nationaux (projet d’agglomération 1992-1994, projet de ville-cadre 1994-1998,
grands projets urbains de Croix-Roubaix-Tourcoing-Wattrelos). Elle est poursuivie au travers de l’ex-
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Grand Projet de Ville, repris dans le cadre de la politique nationale de rénovation urbaine, avec le
concours des politiques sociales du département. Le Plan Local d’Urbanisme doit être l’occasion de
renforcer cette politique.
Un développement économique cohérent à mettre en place
Le P.L.U. définit les zones réservées aux activités et les règles de leur implantation. Il conditionne
donc leur accueil, leur implantation et leur intégration dans le tissu urbain.
Le développement économique durable sous-entend notamment :
- une valorisation des zones existantes, dans un souci d’efficacité ;
- une prise en compte des besoins futurs, pour assurer un développement économique répondant
aux attentes de la population ;
- une bonne intégration des zones d’activités dans le milieu environnant ;
- une réduction des nuisances générées par les activités et une meilleure protection de la population ;
- une localisation plus équilibrée de l’emploi, pour améliorer son accessibilité.
Actuellement, la structure économique de la Communauté se cristallise de plus en plus autour de
sites à forte potentialité de développement, avec la définition de zones d’activités spécifiques, telles
qu’Euralille, le site de l’Union, Eurasanté… Cette politique s’inscrit dans une perspective de
développement durable. Elle limite en effet la multiplication d’opérations concurrentes sur l’ensemble
du territoire. Elle devrait également permettre de ne pas gaspiller l’espace par le gel réglementaire de
terrains surdimensionnés. Cette politique doit être confortée par les dispositions adoptées dans le
P.L.U..
La valorisation du cadre de vie actuel à améliorer
Enfin, le développement durable de l’agglomération lilloise se traduit par la valorisation du cadre de
vie actuel.
Ce principe de qualité reprend diverses préoccupations :
- la qualité urbaine ;
- le développement des espaces naturels métropolitains ;
- la prévention des risques technologiques et naturels ;
- la protection des ressources naturelles et des zones agricoles.
La qualité urbaine est à rechercher notamment par le biais de la réglementation adaptée en matière
architecturale, urbaine et paysagère, dans les quartiers existants et futurs. La protection et la mise en
valeur du patrimoine et le respect des identités locales s’inscrivent dans cette perspective. La qualité
des espaces publics pour tous les usagers, la diminution de l’effet des coupures urbaines, l’attention
portée aux sites urbains historiques sont à privilégier. La recherche du confort et de la convivialité
sont également à favoriser.
La valorisation du cadre de vie actuel inclut la préservation et la mise en valeur des sites verts
urbains, ainsi que des espaces naturels et de loisirs métropolitains. En bordure de l'agglomération, les
parcs périurbains de niveau métropolitain doivent être confortés. Plusieurs opérations sont
prioritaires : le parc de la Deûle, au Sud de Lille, le Val de la Marque, au Sud du territoire Roubaisien,
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le parc du Ferrain ainsi que la valorisation des berges de la Deûle, de la Marque urbaine, du canal de
Roubaix.
L’amélioration du cadre de vie implique également la bonne gestion des ressources naturelles,
comme la ressource en eau potable, dont la préservation est primordiale pour l’agglomération lilloise,
la ressource agricole...
La qualité de l’air entre dans cette préoccupation. Une politique de déplacement favorisant les modes
alternatifs aux voitures particulières doit notamment y contribuer.
La gestion des risques naturels et technologiques constitue également un axe important de la
politique de développement durable.
Ces questions sont particulièrement sensibles au sein d’un espace communautaire de plus en plus
urbanisé.
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