Le Time Code
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Le Time Code
Le Time Code Dans n'importe quelle production audiovisuelle, qu'il s'agisse d'un film, d'une vidéo ou d'un travail purement audio, la nécessité d'identifier précisément une position sur un support a toujours fait partie du métier. Bien qu'il ait toujours été possible de travailler sans time code, on se simplifie grandement la vie quand on y fait appel. Le Time Code consiste à représenter des adresses assez précises, en Heures:Minutes:Secondes:Images exemple : 03:45:12:22 sous diverses formes Audio : LTC, pour Longitudinal TC Vidéo : VITC, pour Vertical Interval TC MIDI : Connecteur XLR, Jack, voire RCA ! Connecteur BNC (typique du monde vidéo) Connecteur DIN (celui du MIDI !) MTC, pour MIDI TC il y a même moyen d'enregistrer les huit Connecteurs spécifiques aux Optique : chiffres d'un TC sous formes de code-barres fabricants de caméra. ou de petits points le long des pellicules film ! Le Time Code est parfaitement normalisé, depuis 1972, par la SMPTE (Society of Motion Picture & Television engineers) et l'EBU (European Broadcasting Union) "Pourquoi subdiviser la seconde en images, et non pas en millisecondes ?" Car c'est pour les besoins de la télévision et du cinéma que le Time Code a été développé. Par la suite, les studios d'enregistrement purement audio ont aussi trouvé cette méthode d'adressage des événements très intéressante (synchronisation de magnétophones, d'automations, etc...), même s'il n'y a pas une seule image vidéo ou film alentours. Depuis ce temps là, lorsqu'on travaille en audio, on subdivise beaucoup plus souvent le temps en "images" ou en "samples" (maintenant que l'audio numérique est aussi chose commune en studio) qu'en "millisecondes". "Où le Time Code vient-il se loger sur un support ?" Il s'agit de distinguer les différents types de supports en 5 catégories : Magnétophones (analogiques ou numériques) Magnétoscopes (analogiques ou numériques) Séquenceurs (et boîtes à rythme) Direct to Disks Pellicules film Sur un magnétophone, prévu pour enregistrer de l'audio, c'est donc une représentation audio des chiffres du TC qu'il faut utiliser : le LTC. Sur les magnétophones analogiques, on utilise généralement la dernière piste (piste 24, sur un magnéto 24 pistes). Sur les magnétophones numériques, une piste à part entière est dédiée à ce signal (sauf sur les formats grand-public). Sur un magnétoscope, prévu pour enregistrer de l'image mais aussi de l'audio, c'était au départ du LTC qui était utilisé, sur une des pistes audio du magnétoscope. Mais depuis les années 80, deux mini-révolutions ont eu lieu : une piste supplémentaire a été créée pour enregistrer le LTC, et les magnétoscopes enregistrent maintenant aussi le TC dans les lignes invisibles (zone de suppression de trame ou 'vertical interval blanking') de l'image, ce qui permet de lire le TC en pause. Cette forme de TC s'appelle donc le VITC et coexiste avec la piste LTC. C'est généralement sa version VITC qui est exploitée sur ces machines. Sur une caméra film, prévue pour enregistrer de l'image optiquement, ils ont développé des systèmes permettant de codifier les chiffres du TC en code-barre. Ce code-barre vient se coucher le long des images, sur la pellicule. A droite, le code barre Arriflex . A gauche, la matrice de l'Aatoncode, avec l'adresse HH:MM:SS en clair. "L'Heure, la Minute et la Seconde sont des notions de temps universelles, mais qu'en est-il de l'image ?" Effectivement, il y a 3 grands formats de Time Code, répondant aux besoins des différentes cadences de télévision et de film dans le monde : Film : 24 images/seconde EBU : 25 i/s SMPTE : Pour le cinéma Pour la télévision dans les pays où le secteur est à 50 Hz Pour la télévision dans les pays où le secteur est à 60 Hz Il y a plusieurs variantes de la cadence SMPTE, pour refléter le problème des différentes fréquences image au sein des formats de télévision basés sur du 60 Hz secteur. En télévision 60 Hz noir et blanc, on a 30 i/s. Mais en couleur, chaque image dure un peu plus longtemps que 1/30ème de seconde. On dit qu'on a une cadence de 29,97 i/s. (en réalité, la cadence exacte est : 29,97002617 i/s !!!) On peut d'ores et déjà distinguer, donc, le SMPTE 30 et le SMPTE 29,97, où chaque image n'a pas exactement la même durée. "Qu'est-ce qu'un Time Code DF et NDF ?" Le Drop Frame et le Non Drop Frame (On dit DF ou NDF) La plupart du temps, lorsqu'on utilise le Time Code, c'est pour qu'un événement puisse être aisément localisé sur un support. Grâce à son adresse unique en HH:MM:SS:II, on peut distinguer chaque "image" d'un enregistrement, qu'il soit purement audio ou vidéo (image+audio). Dans ce cas, on se contrefiche de savoir si un coup de tom a lieu exactement à 00 Heure 03 Minutes 42 Secondes et 19 Images depuis le début du morceau. Ce qui importe, c'est que ce coup de tom soit à une adresse précise, ce qui va permettre à l'ingénieur du son de faire des choses par rapport à cette adresse : déclencher un sample, ouvrir un noise-gate, caler un autre son en vis à vis du tom, etc... Maintenant, lorsqu'une régie finale d'une chaîne de télévision diffuse un film et, par exemple, qu'une coupure publicitaire doit se faire à un instant précis depuis le début du film, c'est à la seconde près, voire même à l'image près qu'elle doit avoir lieu. Or, le time code SMPTE ne peut incrémenter que par images entières. Si le film est en noir et blanc, tout se passe bien : A chaque nouvelle image (qui dure 1/30ème de sec.), le Time Code incrémente d'1/30ème Si le film est en couleur, l'indication du Time Code est de plus en plus fausse, quant à la position de l'événement depuis le début du film puisque : A chaque nouvelle image (qui dure un peu plus qu'1/30ème de sec.), le Time code incrémente, lui, toujours d'1/30ème (il ne peut faire autrement). Il prend du retard par rapport au temps réel. Ce décalage par rapport au temps réel est ennuyeux pour de nombreuses applications liées à l'image des systèmes vidéo-couleur américains et japonais (60 Hz). Pour remédier à ce problème, la SMPTE a trouvé une méthode d'incrémentation des chiffres du time code, appellée Drop Frame (DF). Accrochez-vous, ça devient marrant : Toutes les minutes, le time code incrémente directement de 3 images au lieu d'une. Exemple : 01:23:59:27 01:23:59:28 01:23:59:29 01:24:00:02 <-- le compteur de TC saute (drop) l'adresse 01:24:00:03 01:24:00:00 et 01:24:00:01 01:24:00:04 En faisant ça le time code prend effectivement un peu d'avance par rapport au temps réel (c'est le but recherché, car sinon, il prend du retard)... Mais maintenant il en prend trop !!! Revenons à l'incrémentation normale toutes les dizaines de minutes !!! Exemple : 01:29:59:27 01:29:59:28 01:29:59:29 01:30:00:00 <-- on vient de passer à la dizaine "30" minutes, l'incrémentation 01:30:00:01 se déroule normalement. Il en est de même lorsque le chiffre des 01:30:00:02 minutes passe à "00", "10", "20","40" et "50". Pour résumer, chaque heure, il y a 54 minutes où il se passe quelque chose de bizarre, et 6 minutes où tout est normal. Un bon synchroniseur est capable de synchroniser n'importe quel format de Time Code, qu'il soit 24, 25, 30 ou 29,97 i/s, et qu'il soit DF ou NDF. J'insiste sur le fait que dans un studio qui se sert du time code uniquement pour synchroniser deux magnétos, par exemple, ou encore pour piloter une automation de console, ou pour caler des samples.... sans que la moindre image vidéo soit impliquée de près ou de loin dans le projet : le temps-réel n'a pas d'importance en tant que tel. Ce qui compte, c'est que chaque événement ait une adresse unique. Par contre, si vous travaillez pour l'image d'un pays en 60 Hz, directement ou indirectement, il vaut mieux bosser en 29,97 DF. Tôt ou tard, votre travail se retrouvera confronté à cette cadence bizarre de la vidéo couleur 60 Hz, et autant être temps réel, comme le demande ce genre de travail. Pas de panique, donc, la cadence image est toujours de 25 i/s, et il n'y a pas besoin de système DF. On est en permanence en NDF, à tel point qu'on ne le précise même pas ! On parle toujours de "time code 25 i/s", jamais de "25 NDF" (et encore moins, de 25 DF !!!). RECAPITULATIF : S'il y a 3 grands formats de Time Code dans le monde, on a vu que le format SMPTE comportait des variantes, ce qui porte le total des formats à 6. Quoique... Film : 24 i/s EBU : 25 i/s SMPTE : 30 i/s 29,97 i/s 29,97 i/s NDF NDF DF Pour le cinéma. On est forcément en NDF, on ne le précise donc pas. Pour la télévision dans les pays où le secteur est à 50 Hz. On est forcément en NDF, on ne le précise donc pas. temps-réel, vidéo 60 Hz N&B non-temps-réel, vidéo 60 Hz couleur temps-réel, vidéo 60 Hz couleur Le 30 DF étant absurde, il ne reste plus que 5 formats de Time Code (certains logiciels, pour paraître professionnels, proposent de tourner à 30 DF dans leurs menus de synchro !!!). "Pourquoi, alors que j'habite en Europe, est-ce que le mot SMPTE est utilisé à toutes les sauces (sur les connecteurs d'entrée/sortie TC, par exemple) plutôt que les termes adéquats tels que LTC, VITC... En plus de cela, on rencontre rarement du SMPTE ici : on ne travaille qu'en EBU !!!" Beaucoup de gens confondent encore le format (nombre d'i/s) du Time Code (SMPTE, EBU, FILM) et sa représentation électrique (audio/vidéo/MIDI/optique) LTC, VITC, MTC sur le support... On peut très bien avoir un SMPTE émis sous forme LTC, ou un EBU émis sous forme VITC, ou encore un EBU en LTC, un Time Code FILM (24 i/s) en LTC, un Time Code FILM (24 i/s) en MTC ou VITC... etc... etc... La Synchro Son au Cinéma synchronisation entre le son et l'image d'un tournage sur pellicule film, Et cela sans trop rentrer dans les détails. Certains sujets restent épineux (comment travailler à 24 i/s sur un banc de montage vidéo, alors que la vidéo à 24 i/s n'existe pas vraiment) et mériteraient un chapitre entier... Même en ayant maintenant réduit le champ d'investigation, de nombreuses variantes restent à étudier, en fonction de la manière dont se fait le tournage, du matériel utilisé au montage, et des conditions d'exploitation du film une fois monté et mixé. Si on compte bien ça nous fait 12 possibilités !!! Plutôt que d'expliquer chaque combinaison, je propose d'en étudier trois, le reste, une fois celles-ci expliquées, ne concerne que des variantes qui seront évidentes. Cas n° 1 : Tournage au clap traditionnel / montage sur table de montage traditionnelle Méthode Traditionnelle Etudions la manière dont les films se faisaient il y a 40 ans : Des films aussi prestigieux que Ben Hur, Autant en Emporte le Vent, 2001 : L'Odyssée de l'Espace...et des milliers d'autres, ont été tournés au clap traditionnel et montés sur une table de montage traditionnelle. L'image est "enregistrée" par la caméra sur une pellicule film (presque toujours 35 mm). Le moteur de la caméra est quartzé (ce qui permet un défilement très régulier, avec une dérive théorique de +/- 1 image/jour), et tourne à raison de 24 images/seconde. Séparément, le son est enregistré sur un magnétophone de type Nagra ou Stellavox, sur une bande 1/4", en mono (NAGRA III ou IV, par ex.) ou stéréo (NAGRA IV-S). Le moteur du magnétophone est lui aussi quartzé, la bande tourne à 38 cm/s. Puisque les deux éléments (image et son) sont enregistrés séparément, une annonce vocale avec un clap est effectuée au début de chaque prise de vues. Le but de cette annonce est d'établir un point de synchro, systématiquement, au début de chaque plan (ou à la fin du plan si ce n'est pas possible au début. Le clap est alors tenu à l'envers, pour ne pas être confondu avec le clap de début du plan suivant, lors des opérations de labo). On entend par point de synchro, tout événement, repéré sur les différents supports, permettant de les re-synchroniser. ici, l'annonce serait "les gendarmes, quinze-b, troisième" se terminant bien sûr par la fermeture du clap. "Qu'est-ce que le format Time Code Central ?" Il s'agit d'un format d'enregistrement stéréo, sur bande 1/4", avec une piste supplémentaire entre les deux pistes Gauche et Droite, d'où le terme "central". Cette troisième piste sert à accueillir un signal de synchronisation, comme un signal pilote par exemple ou, plus fréquemment de nos jours, un time code sous forme LTC. Le NAGRA IV-S peut être équipé, en option, d'un bloc de 4 têtes, dont les trois têtes traditionnelles : effacement / enregistrement / lecture audio. La quatrième tête, entre la tête d'enregistrement et la tête de lecture, sert à enregistrer/lire la piste centrale. tête TC entre les têtes d'enregistrement et de lecture Notez la fine bande noire au milieu de la tête sync, indiquant la position de la piste centrale. Pourquoi faire un clap, me direz-vous, puisqu'il suffit de repérer n'importe quel événement commun à l'image et au son : un verre posé sur une table, par exemple, ou une porte qui claque. C'est vrai, mais ça rend la synchro du son nettement plus hasardeuse. Il arrive parfois que le clap ne soit pas à l'image. Il a peut être été fermé hors cadre caméra, ou un clap de fin avait été convenu, puis.... oublié à la fin de la prise !!! Dans tous ces cas, le monteur son va effectivement devoir partir à la recherche d'un point de synchro dans le plan, en espérant qu'il y en ait un ! Les acteurs ne font peut-être rien de "percutant" dans le plan. Le but du clap est d'établir à coup sûr un point de synchro en début de prise, pour accélérer les opérations de resynchronisation du son au montage. Admettons que le tournage se soit bien passé. Suivons parallèlement les différentes étapes de traîtement de l'image et du son : Traîtement de l'image Traîtement du son Le négatif est développé. Les prises jugées bonnes par le réalisateur (sons Les prises que le réalisateur avait synchrones), ainsi que les jugées bonnes sont tirées en sons seuls enregistrés sur positif, ne serait-ce que pour la l'initiative du chef opérateur projection des rushes, lors du son, sont repiquées (terme tournage. technique pour "copier") sur bande magnétique perforée, Le négatif est alors mis de côté, au même format que la il ne sera manipulé de nouveau pellicule image : 16 mm si qu'à la fin du montage. l'image est en 16, 35 mm si l'image est en 35. Le tirage positif des bonnes prises est fourni au monteur. C'est Les claps sont repérés un par la copie de travail. Les prises un, en écoutant tout d'abord sont mises bout à bout, sur une l'annonce et en la notant au bobine, avec plusieurs mètres de crayon gras (sur la dorsale de bande-amorce au début et à la fin la bande !), du côté gauche du de chaque bobine. clap. Le clap lui-même est repéré en faisant un "scrub" de Bande amorce = pellicule plastique la bande (vas et viens de la opaque de format identique : 16, bande contre la tête de 35 ou 70mm. Existe aussi pour le lecture), et marqué par une Défileur (magnéto) son, avec des propriétés croix au crayon gras. perfo 16/35 antistatiques Magna-Tech Au tour du monteur son de Electronic 600-c Tant que le son du tournage n'a ne plus pouvoir progresser, Pour vous donner une pas été synchronisé à ces tant que le monteur image idée de l'échelle : images, le monteur ne peut n'a pas terminé le montage ça fait 2 mètres de progresser dans son travail. grossier d'au moins une haut. scène Pour gagner du temps (c'est normalement à l'assistant monteur de le faire ou au monteur son), le monteur peut repérer chaque clap en traçant une croix au crayon gras sur l'image où les deux bouts de bois du clap entrent en contact. Pour gagner du temps le monteur son peut tout de même préparer divers éléments : repérer les sons seuls qu'il souhaite utiliser, les ambiances, etc... Il isole les silences plateaux sur des bobines individuelles, en vue d'être mis en boucle au mixage. Le poinçon et le piétage Le monteur son (ou le monteur image) resynchronise l'image et le son en plaçant les croix de clap image et les croix de clap sonore en vis à vis sur la table de montage. S'il y a plus d'image que de son ou plus généralement l'inverse, il utilise de la bande amorce pour combler les vides apparaissant sur l'autre défileur. Pour ne pas risquer de perdre ces synchronismes patiemment et fastidieusement récupérés, le monteur (ou son assistant) procède aux opérations suivantes : La croix de start et le poinçon Après quelques mètres de bande-amorce, nécessaires pour une bonne fixation sur la bobine réceptrice, le monteur trace une croix appelée croix de start sur la bande amorce de chaque défileur. 240 images plus loin exatement (10 secondes à 24 i/s), il pratique un trou dans la bande amorce image. Ce trou projette un rond blanc lorsqu'il passe devant le lecteur image. En face, sur chaque défileur son, il place une image de 1 kHz qu'il a découpée dans les nombreuses secondes de 1000 Hz que le repiqueur aura reporté sur la bande perforée. Lors d'une projection, le rond blanc doit être accompagné d'un seul "top" sonore, preuve que tous les sons sont bien synchrones à l'image. 48 images plus loin, il placera la première image (ou le premier son, si le son débute avant l'image) de la (ou les) scène(s) qu'il est en train de monter. C'est ce seul système de poinçon image et son qui permet de conserver la synchro dans toutes les étapes ultérieures de post production !!! Le piétage Pour ne pas risquer, encore une fois, de perdre la synchro une fois qu'il aura entamé son montage (autrement dit : supprimé les claps !), le monteur procède au piétage de ses supports. Cela consiste à numéroter les supports avec des chiffres croissants inscrits sur le bord de la pellicule image ou son. Ces chiffres incrémentent toutes les 16 images en 35 mm et toutes les 40 images en 16mm. Le chiffre repart à 000 sur le clap de chaque plan, le chiffre étant précédé du n° de plan. ex : 015 006 signifie qu'on est à 6 pieds (d'où le nom) du clap du plan 15. Cette opération peut se faire à la main, heureusement, il existe des machines appelées piéteuses qui comportent des tampons encreurs et peuvent piéter simultanément les pellicules son et la pellicule image. Le monteur doit juste veiller à remettre le compteur à zéro sur chaque clap, et à identifier le plan. En cas de doute quant au synchronisme d'une série de plans, il suffit d'inspecter les numéros de piétage des différents supports. Chaque plan, même monté, comporte certainement plusieurs numéros sur sa durée. S'ils sont alignés sur les différents supports, pas de problème. Le Montage (enfin !) Traîtement de l'image Traîtement du son Le monteur son peut enfin s'attaquer à l'habillage de la bande son, ajoutant au son Le monteur peut enfin attaquer son travail synchrone (géré la plupart du temps par le artistique ! Il manipulera les différents monteur image), les bruitages, les supports en prenant garde, avec l'aide des n° ambiances et la musique. de piétage, à conserver la synchro son/image. Il débutera chaque bobine additionnelle par une croix de start et une image de 1000 Hz, comme il se doit. Une fois son montage terminé, la copie de travail image sur laquelle il a effectué ses coupes est envoyée au labo pour la conformation du négatif. Il s'agit de Les bobines de son synchrone, dialogues reporter les mêmes coupes sur le négatif en refaits (ADR), bruitages (foley), inspectant où elles ont eu lieu sur la copie ambiances, effets sonores et musique de travail. Pour les fondus enchaînés et doivent maintenant être mixées. autres effets, des symboles conventionnels (des rampes) sont tracés au crayon gras par le monteur. C'est là que les numéros de bord (keycodes) interviennent. Rien à voir avec les n° de piétage, comme vous allez le voir. Ces numéros sont inscrits sur le négatif dès sa fabrication. Kodak et Fuji, les seuls fabricants de pellicule cinéma, se débrouillent pour qu'aucune bobine vendue ne comporte les mêmes chiffres. Lorsque le négatif est développé, ces chiffres apparaissent sur la copie de travail. Il ne reste plus qu'à inspecter où les coupes ont eu lieu par rapport à ces chiffres sur la copie de travail, pour répercuter les mêmes coupes sur le négatif original. Autrefois effectuée manuellement, cette conformation du négatif se fait maintenant par robot, grâce aux keycodes sous forme de code barre qui accompagnent les chiffres en clair. S'en suivent diverses étapes visant à rendre les plans d'une même scène homogènes en colorimétrie, en luminosité, etc...l'étalonnage du film ! On parle alors de copie zéro, puis de copie une (ou deux), qui est la version définitive du film, celle que le spectateur verra en salle. l'image du film est prête ! Le Mixage Les diverses bandes son ainsi qu'une copie positive de l'image une fois montée sont envoyées à l'auditorium de mixage. Le propos n'est pas d'expliquer le fonctionnement d'un audi de mixage, mais de montrer comment la synchro est conservée de A à Z dans l'industrie du film. On y trouve un projecteur film pour l'image, plusieurs défileurs lecteur son (parfois plus d'une dizaine !) et au moins un défileur enregistreur. Les lecteurs arrivent chacun sur une tranche de la console, le bus master de celle-ci est relié à l'entrée du défileur enregistreur. Tous les défileurs + le projecteur défilent synchrones, commandés par l'ingénieur du son depuis la console. La pellicule image est installée sur le projecteur, croix de start devant la fenêtre de projection. Les bandes son sont installées sur les défileurs perfo de lecture, croix de start devant l'entrefer. Les boucles de silence ou d'ambiance de chaque scène sont préparées : les guidebandes "superflus" répartis un peu partout sur les défileurs servent justement à faire serpenter les bandes dans la pièce pour les longues boucles. Une bande vierge (bande master) est installée sur le défileur enregistreur. Une croix de start est tracée sur l'image qui se trouve en face de la tête d'enregistrement. Tout ce beau monde défilera synchrone lors de tous les mouvements commandés par l'ingénieur du son, y compris en rembobinage. Avant de débuter le mixage (enregistrer la sortie de console sur le défileur enregistreur), l'ingénieur du son veillera à mettre le défileur en enregistrement un peu avant le poinçon, de manière à copier la somme des images de 1000 Hz (le poinçon son) sur la bande master. Une fois le mixage de ces bobines terminées, un technicien se charge de remplacer le début de la bande master par de la bande amorce, sur laquelle il prend le plus grand soin (!!!) de reporter la croix de start ainsi qu'une image de 1 kHz à la même position que celle qui a été enregistrée. Le son est maintenant entièrement compris sur une seule bande. Il ne reste plus qu'à étudier les deux possibilités d'exploitation du film... L'Exploitation Le film peut soit faire carrière dans les festivals, où seules quelques copies seront produites (bien souvent, une seule !), soit faire l'objet d'une exploitation commerciale, où des centaines (parfois des milliers) de salles devront disposer de leur copie mardi soir pour la première projection de mercredi midi. Exploitation en double bande L'exploitation la plus économique qui soit, c'est la projection en double bande, puisqu'il n'y a aucune autre étape nécessaire que celles que nous avons couvertes dans les pages précédentes. Les festivals sont tous équipés de projecteurs double bande, ainsi que les écoles de cinéma, qui peuvent très rarement financer une copie son optique à leurs étudiants ! Un projecteur double-bande comporte un seul moteur qui entraîne simultanément la pellicule image et son. Le projectionniste recevra deux bobines : une bobine image et une bobine son. Normalement, c'est une copie image produite par un labo (une copie 0 ou une) qui est projetée. Mais il arrive, lorsque le budget du film est vraiment plus bas que terre, que ce soit la copie de travail avec tous ses scotches, toutes ses rayures, ses marques de crayon gras, qui est projetée ! Quant à la bobine son, il peut très bien s'agir de la bande master ou sinon, par sécurité, une copie de celle-ci. Le projectionniste a juste à positionner les croix de start en face de la fenêtre de projection pour l'image, et de la tête de lecture magnétique, pour la bobine son, afin d'obtenir une projection en son synchrone. Projecteur double bande vu du dessus Ce type de support son, et d'exploitation s'appelle techniquement le son magnétique séparé ("Sepmag" en anglais). Il existe aussi une autre possibilité, l'optique séparé ("Sepopt"), qui sera fréquemment exploité avant les années 50, puisque l'enregistrement magnétique ne sera systématisé qu'au milieu des années 50. A l'époque, le film était projeté en stéréophonie sur 3 canaux (Left / Center / Right), avec un défileur pour l'image et trois défileurs son optique pour les trois canaux son, les quatre défileurs étant synchronisés mécaniquement. Notons qu'en projection avec son numérique DTS (Digital Theater Sound), comme le son est sur disques magnéto-optique, synchronisés à la pellicule image par un time code couché le long de ses perfos, il s'agit aussi d'une projection de type "sepmag", ou pour être plus précis, "sepmag...néto-optique". Exploitation en son optique Lorsque le but est de projeter un film dans plusieurs centaines de salles le même jour, il faut autant de copies ! Une exploitation en double bande reviendrait très chère puisqu'il faudrait autant de copies image que de bandes son séparées. La fabrication d'une copie son optique est à ce moment là bien plus intéressante puisque son coût est vite amorti sur le nombre de copies d'exploitation. La bande master son obtenue à la sortie de l'audi est envoyée au labo image, qui va se charger de réunir sur un seul négatif, l'image et le son. Il existe deux possibilités : l'optique commun ("comopt" en anglais) qui est le grand standard en 35mm, surtout depuis l'apparition du numérique optique. Le magnétique commun ("commag") déjà rare dans les années 80 et 90, sous la forme du 70mm 6-pistes magnétiques. l'image est décalée sur la droite pour laisser un peu de place à la double trace optique baptisée LT-RT (Left Total et Right Total). C'est de cette double trace que les 4 canaux du Dolby Stéréo ou du Dolby SR (peu de différence entre ces deux formats) seront extraits par le dématriceur de la salle de projection. Pour ce dernier, la copie d'exploitation réunit en un seul tenant, l'image argentique et un couchage magnétique des deux côtés de la pellicule pour le son, qui coûte cher à fabriquer. Les formats de projection son numérique Dolby D et SDDS (Sony Dynamic Digital Sound) entrent aussi dans la catégorie du son "optique commun". Ils font appel à deux principes : Les pellicules à grain très fin, offrent une résolution suffisante pour une bonne représentation des petites cases du message binaire (opaques ou translucides = bit 1 ou bit 0). Les algorithmes de compression, permettent d'obtenir un débit en bit/sec raisonnable malgré les nombreux canaux audio (6 ou 8) et les canaux d'informations optionnelles (commandes de vérins hydrauliques / soustitres / etc.) Après un multiplexage de l'information (réunion de tous les canaux en un seul flux d'information), le damier ainsi obtenu est couché entre les perfos pour le Dolby D et à l'extérieur des perfos pour le SDDS. Notez que le Time Code nécessaire au DTS étant entre la double trace analogique Dolby SR et les perfos, une seule pellicule peut donc être Dolby SR (4.1), Dolby D (5.1), SDDS (7.1) et DTS (5.1). On distingue à droite en (1) le bloc de lecture son d'un projecteur 35mm son optique. Projecteur 35mm son optique Le son ne peut être lu au même endroit que l'image car devant la fenêtre de projection, l'image avance par saccades, 24 fois par seconde. C'est donc en aval de la lecture image qu'il a été décidé de faire la lecture son. Le labo se charge de ce décalage qui est d'une valeur bien entendu standard pour le monde entier en 35, en 16 et en 70mm. 21 images de décalage en 35mm 22,4 images de décalage en 70mm Voilà, nous avons suivi les divers traitements apportés à l'image et au son, du tournage à la diffusion en salle, tel que cela se faisait il n'y a pas si longtemps que ça (beaucoup de pays procèdent encore ainsi !). Cas n° 2 : Tournage au clap traditionnel / montage sur système de montage virtuel Maintenant, voyons la façon dont la plupart des films sont produits actuellement : Curieusement, des films qui paraissent très complexes à l'écran, comme Matrix, sont tournés en grande partie sans time-code. Pourtant... le résultat, tout comme des milliers d'autres films tournés dans les mêmes conditions, est tout à fait professionnel. Le montage de tels films, par contre, serait très difficile sur une table traditionnelle. Il vaut mieux avoir recours à un banc de montage vidéo ou virtuel. Rien ne change en ce qui concerne le tournage. Un clap est effectué pour chaque plan comme nous l'avons décrit au cas n°1, pour permettre de re-synchroniser le son et l'image au montage. Que se passe-t-il ensuite ? Traîtement de l'image Le négatif est développé. Les prises que le réalisateur avait jugées bonnes sont tirées en positif, ne serait-ce que pour la projection des rushes, lors du tournage. Le négatif est alors mis de côté, il ne sera manipulé de nouveau qu'à la fin du montage. Les prises jugées bonnes par le réalisateur (sons synchrones), ainsi que les sons seuls enregistrés sur l'initiative du chef opérateur son, sont transférés sur système Direct to Disk audio (PC, Mac ou Station dédiée). Pour avancer le travail, le monteur son peut déjà faire le tri dans les sons seuls, isoler les silences plateaux, etc. Un télécinéma des bonnes prises est fourni au monteur. C'est la clef de toute production cinématographique moderne. Le but du télécinéma est double : • permettre un travail plus souple que sur une table de montage, sur matériel vidéo (magnétoscope ou DtD) et audio (DtD). • attribuer un time-code aux images et aux sons, pour terminer la post-production sur une base commune. Il s'agit d'un transfert de l'image argentique (film) sur support vidéo. Au cours de ce transfert, un time-code est couché le long des images. L'adresse de début est choisie arbitrairement par le labo. Les relations entre ce time-code et les key-codes de la pellicule sont sauvegardées sur disquettes par le labo. Chaque cassette (d'une durée de 60 ou 90mn) a une disquette associée, le tout est remis à la maison de production qui a commandité le télécinéma. Tant que le son du tournage n'a pas été synchronisé à ces images, le monteur ne peut entamer son travail. NOTE : Lorsque vous regardez un film à la télévision ou sur cassette vidéo, un nouveau télécinéma de ce film a été effectué pour l'exploitation. Traîtement du son Les prises jugées bonnes par le réalisateur (sons synchrones), ainsi que les sons seuls enregistrés sur l'initiative du chef opérateur son, sont transferés sur système Direct to Disk audio (PC, Mac ou Station dédiée). Pour avancer le travail, le monteur son peut déjà faire le tri dans les sons seuls, isoler les silences plateaux, etc. -------------------------------Pour la suite des événements, le monteur son a besoin - soit d'un magnétoscope au même format que celui du télécinéma, pour lire ces cassettes vidéo... - soit d'un transfert sur disque dur, des images time-codées du télécinéma, à un format exploitable par son système de montage audio virtuel (Quicktime, par exemple). Nous allons étudier le cas où le travail se fait au magnétoscope, cas le plus fréquent encore, et de loin le plus compliqué. Le time-code du magnétoscope (donc des images) est relié à l'entrée time-code du système de montage. Dès que le magnétoscope est mis en lecture, le DtD suit donc en synchro, aux même adresses. Idéalement, le DtD devra disposer d'une entrée time-code VITC, ce qui accélère considérablement le repérage des claps, comme nous allons le voir juste après... Le clap du premier plan est repéré, en ralenti image par image, en utilisant la molette de "jog/shuttle" du magnétoscope ou en pilotant le magnétoscope depuis le DtD par "Contrôle Machine 9-Broches" (protocole de transport presque universel, du moins dans le monde de la vidéo, aussi appelé RS422). Deux possibilités peuvent se présenter : • Le DtD comprend le VITC. A ce moment là, lorsque la tête de lecture du magnétoscope est positionnée à l'image exacte où les deux bouts de bois du clap sont en contact, l'adresse de time code correspondante est émise en continu depuis la sortie VITC du magnétoscope, vers le DtD, qui placera donc sa propre tête de lecture à cette adresse. • Le DtD ne comprend pas le VITC, il n'accepte que le LTC. A ce moment là, lorsque la tête de lecture du magnétoscope est positionnée à l'image exacte où les deux bouts de bois du clap sont en contact, le LTC ne peut être lu par le magnétoscope (la bande étant immobile !). Par contre, l'être humain devant le magnétoscope (vous !) peut lire l'adresse correspondante incrustée en clair au bas de l'écran par le labo. Il ne reste plus qu'à positionner la tête de lecture du DtD à la même adresse, en la tapant manuellement. Comme on l'a évoqué plus haut, il y a donc deux interventions humaines en LTC (lecture visuelle de l'adresse / saisie de l'adresse au clavier) dont on se passerait volontiers lorsqu'il y a des centaines de plans à re-synchroniser : vive le VITC ! La prise de son synchrone correspondante à ce plan est dans un premier temps écoutée : on vérifie que l'annonce vocale correspond bien au plan (et à la prise) indiqué par le clap côté image. Puis le clap sonore est repéré : soit en audio, en faisant un scrub jusqu'à repérer sa position exacte... soit en visuel en repérant la transitoire caractéristique du claquement sec du clap dans la forme d'onde. Tout logiciel de montage audio digne de ce nom permet alors de positionner un repère à n'importe quel endroit du fichier son. Ce repère sera bien entendu placé sur la fermeture du clap précédemment repérée. Tout logiciel de montage audio digne de ce nom permet aussi d'insérer le fichier audio dans une EDL de manière à ce que ce repère coïncide avec la position de la tête de lecture du DtD. Voilà : le premier plan est synchronisé. Si on recule le magnétoscope et qu'on le met en lecture, ce son défilera synchrone avec l'image. On peut passer aux 1499 autres plans du film ! Une fois que tous les sons synchrones d'une cassette de télécinéma ont été resynchronisés... Alors que le tournage s'est fait sans time code, les images se sont vues attribuer un time-code arbitraire par le labo au moment du télécinéma, et maintenant, les sons synchrones sont positionnés aux mêmes time codes... Comme si le tournage avait été fait au time code. Mais la post production est loin d'être terminée. Les sons synchrones doivent maintenant être reportés sur les pistes longitudinales (A1 et A2) de la cassette vidéo de télécinéma, pour que le monteur image puisse entamer son travail. Pour ce faire, les sorties analogiques (stéréo) du DtD sont connectées aux entrées A1 et A2 du magnétoscope. Il est conseillé d'enclencher la fonction Dolby NR du magnétoscope pour améliorer le son (réduction de bruit Dolby C). Un point d'entrée d'enregistrement (IN point) est programmé sur le magnétoscope, quelques images en amont du tout premier son à transférer. Le mode d'édition à sélectionner est INSERT + A1 et A2 (en ASSEMBLE, on écraserait la vidéo !) vue du sélecteur de mode d'édition Il ne reste plus qu'à appuyer sur le bouton EDIT du magnétoscope. Celui-ci va faire un preroll (reculer d'environ 5 à 10 secondes), puis se mettre en lecture. Le DtD va se vérouiller au time code entrant, et sera donc synchrone aux images. Au time code du point IN, le magnétoscope bascule en enregistrement sur les deux pistes audio longitudinales. En admettant que vous aviez vérifié vos niveaux de modulation avant le transfert, vous pouvez aller boire un café pendant que les sons se reportent sur la cassette. NOTE : Vous êtes censé coucher un 1 kHz à 0 VU sur les canaux son pendant la mire de barre (début de cassette) pour que le monteur puisse procéder à un alignement de son matériel ou tout simplement en guise de référence de niveau pour toute autre opération. C'est un jeu d'enfant que de générer une sinus à 1 kHz depuis le DtD, et de caler son niveau de sortie de manière à ce qu'elle module à 0 VU côté magnétoscope. Le monteur peut enfin récupérer la (ou les) cassette(s) et entamer son montage. Comme il peut s'écouler quelques jours, voire quelques semaines avant que son travail ne puisse être exploité en retour par le monteur son (les sons synchrones auront été manipulés en même temps que les images, donc, ils aient changé d'emplacement !), que faire du disque dur plein de sons du DtT ? La solution idéale, c'est le disque dur en tiroir extractible. La séance (tous les fichiers sons synchrones synchronisés et les sons seuls) peut entièrement être contenue sur un disque, mis de côté pendant qu'on passe à un autre projet. Solution idéale bis : le backup sur disque magnéto-optique. Admettons que vous n'ayez pas de tiroir extractible. Il faut alors que vous "vidangiez" le contenu du disque dur sur un support capable d'enregistrer à la fois l'audio et le time-code. Puisque vous avez fastidieusement réussi à synchroniser les sons synchrones avec le time-code de télécinéma, ce serait dommage que cette relation soit de nouveau perdue. Il vous faut pour cela un magnétophone stéréo (ou multi-canal si le son synchrone a été enregistré sur un tel support) synchronisable. Et si possible, pour éviter des conversions inutiles, qu'il soit numérique. Il peut très bien s'agir d'un magnétophone analogique 1/4" time code central, mais le son passera par deux étapes de conversion : D-->A et, plus tard, A-->D... Pas vraiment souhaitable ! Ce magnétophone va enregistrer la sortie numérique de votre DtD en même temps que les adresses de time-code patiemment trouvées. Ce support permettra par la suite de "recharger" le disque dur avec l'audio et ses adresses, comme si rien ne s'était passé, comme si vous étiez resté sur le même projet entre-temps. Notez que le transfert du son synchrone et la "vidange" de l'audio et du TC sur le "magnéto de sauvegarde" peuvent se faire en même temps. (voir schéma ci-contre) Le support de sauvegarde ainsi obtenu devrait s'appeller "support d'autoconformation". Comme il s'agit bien souvent de cassettes DAT, on les nomme à ce moment là "autoconform DATs" (en anglais). Il est temps de passer au montage image et son synchrone ! Traîtement de l'image Le monteur récupère maintenant les cassettes de télécinéma. Il va pouvoir procéder à son travail artistique, à l'aide d'un banc de montage vidéo ou d'un banc de montage virtuel (une fois ces cassettes numérisées), assemblant les images et les sons dans un certain ordre. Bien qu'il ne manipule pas les images et les sons pleine qualité (le négatif original est toujours au labo / le son est toujours chez le monteur son, sur disque dur ou support d'autoconformation), l'essentiel est ailleurs : en faisant son travail de montage, il construit petit à petit une EDL. Une fois que le monteur a fini son travail sur une scène (voire sur tout le film), il suffit de faire parvenir l'EDL au labo, qui effectue la conformation négatif : ils analysent les TC déterminant les montages dans l'EDL, et les répercutent sur le négatif. Le négatif est maintenant conforme au travail du monteur. Il ne reste plus qu'à étalonner l'image : revoir l'équilibre des couleurs et le contraste/luminosité de chaque plan, pour qu'ils se raccordent bien les uns à la suite des autres. l'image du film est fin prête ! Traîtement du son Le monteur son récupère l'EDL sur disquette et la charge dans son DtD. Le logiciel "sait" alors où se trouve chaque portion de son utilisée par le monteur image. Si le travail de synchro du son synchrone avait été fait sur disque dur extractible (ou un backup effectué sur disque magnéto-optique) : il suffit d'ouvrir la séance au stade où elle avait été quittée, puis de procéder à l'autoconformation de l'audio... Sur un logiciel de montage son professionnel, un seul clic de souris suffit pour conformer l'audio : le logiciel dispose alors les fichiers son conformément à l'EDL. On peut même spécifier que celui-ci prenne un peu plus de son avant et après le point de montage de l'EDL, pour effectuer, par exemple, des fondus plus longs que ceux que le monteur avait effectués. Les fichiers sons qui ne figurent pas dans l'EDL (prises non retenues par le monteur image, par exemple) peuvent être, au cas par cas, purgés du disque dur ou conservés pour une utilisation ultérieure. Si un support d'autoconformation avait été enregistré, il faut maintenant "réenregistrer" l'audio aux mêmes time-codes sur le disque dur. Pour cela, la sortie audio numérique du lecteur de support d'autoconformation doit être reliée à l'entrée numérique du DtD. La sortie time code du lecteur doit aussi alimenter l'entrée TC du DtD, qui se synchronisera presque immédiatement dessus. Comme dans le cas précédent, un logiciel de montage son professionnel peut conformer le son en un seul clic de souris : le logiciel se lance alors en lecture dès qu'il reçoit le time code du lecteur son, et attend qu'un son "l'intéresse" par rapport à l'EDL pour basculer en enregistrement, reportant ainsi seulement sur le disque dur, les sons concernés par l'EDL. On peut là aussi spécifier que celui-ci prenne un peu plus de son avant et après les positions de début et de fin EDL, pour reprendre les fondus. Là encore, les prises de son qui ne figurent pas dans l'EDL peuvent être chargées aussi, mais il faudra le faire manuellement, comme tout enregistrement normal sur le disque dur. Il existe une variante "de luxe" de ce principe, si le DtD est capable de piloter le lecteur via Contrôle Machine 9-Broches. Dans ce cas, plutôt que d'attendre que les sons concernés par l'EDL veuillent bien "passer" pour les enregistrer, le DtD repère le premier élément son dont il a besoin dans l'EDL (premier au sens TC le plus petit, pas par rapport à la position du son dans la scène), et demande via CM9-br. au lecteur de se caler quelques secondes en amont de l'adresse correspondante. Puis le lecteur est mis en lecture (toujours via CM9-br), le DtD se verrouille dessus, et bascule en enregistrement au moment voulu. Une fois le son enregistré, le DtD passe au suivant selon la même procédure. Une fois que la conformation son a été effectuée, le monteur son peut se consacrer aux autres sons que ceux du tournage (dialogues refaits, bruitages, ambiances, musiques), pour constituer la bande-son totale du film. Il ne "restera plus" qu'à mixer le tout. Le mixage peut être envisagé de deux façons... Soit en "emportant la séance" sur support de mémoire de masse (disque dur extractible ou backup fait sur disque magnéto-optique) dans un auditorium équipé du même DtD. Ils auront au moins une interface utilisateur hardware, permettant de gérer plusieurs faders en même temps ! La variante serait d'amener les sorties audio du DtD dans une console de mixage dédiée. L'autre solution consiste à "reporter" les sons une fois montés sur un support audionumérique multi-canal : DASH 48 pistes, plusieurs cassettes DA-88 huit-pistes, plusieurs disques MO Genex 8000 huit pistes, etc... Ce support alimente alors une console de mixage dédiée. Pour l'instant, cette solution est vraiment la plus souple, puisqu'elle élimine tout problème de compatibilité entre logiciels de montage et de mixage. Tous les audis de mixage sont équipés pour lire du DASH 48 pistes et du DA 88, et ils se mettent de plus en plus au format Genex. A partir de là, les plus perspicaces auront constaté qu'il ne reste plus qu'à envisager l'exploitation du film, et nous avons déjà couvert le sujet dans l'explication consacrée à la méthode traditionnelle. Cas n° 3 : Tournage au clap électronique / montage sur système de montage virtuel (Méthode actuelle). Dans le cas précédent, nous avons vu que la plupart des films étaient toujours tournés sans l'aide de timecode. Il y a tout de même de nombreux avantages à tirer de l'utilisation du TC au tournage, facilitant grandement la post production, comme nous allons le voir maintenant... Le grand changement par rapport aux 2 méthodes précédentes réside dans le tournage Bien qu'il y ait plusieurs variantes possibles, le but d'un tournage au time-code est d'associer aux images et aux sons les mêmes adresses dès le départ, pour éviter les pertes de temps en resynchronisation. Soit un générateur externe (Aaton OriginC+, par exemple) soit le magnétophone, peuvent servir de source pour ces adresses. Côté son, le time-code est généralement enregistré en LTC sur une piste dédiée du magnétophone Côté image, il existe divers systèmes, qui représentent les adresses sous forme de code-barres ou de petits points sur la pellicule : A droite, le code barre Arriflex A gauche, la matrice de l'Aatoncode, avec l'adresse HH:MM:SS en clair. Bien que, en théorie, un clap ne soit pas nécessaire lorsqu'on tourne au time-code, puisque les supports image et son enregistrent les mêmes adresses, la plupart des chef-ops (sinon tous) préfèrent la redondance que leur apportent des adresses aussi imprimées "en clair" sur la pellicule, grâce à un clap électronique. Ce sont ces claps avec un énorme afficheur rouge vif montrant les 8 chiffres du TC. Certains claps électroniques comportent un générateur de TC intégré, que le deuxième assistant opérateur met à jour fréquemment en le connectant à la sortie du générateur de TC principal du tournage (voir ci-dessus), puis on espère que le générateur interne du clap ne dérivera pas trop par rapport à ce générateur principal. Certains claps ne comportent que l'afficheur de TC (pas de générateur intégré), et doivent rester connectés en permanence au générateur de TC principal. Cela peut être fait par le biais d'un câble ou par le biais d'une liaison HF : un émetteur envoie le TC du générateur principal, et un récepteur est fixé au dos du clap, branché sur l'entrée TC. Au moins avec ce type de clap, on n'a pas de soucis de dérive possible entre générateurs, puisqu'il n'y en a qu'un ! Vous avez probablement remarqué, grâce à tous ces "making-of" de clips ou de films, que les chiffres sur l'afficheur du clap se figent tout à coup lorsque le deuxième assistant opérateur "fait son clap". Il y a une raison, bizarre certes, à cela : souvenez-vous qu'une caméra n'est jamais rien qu'un appareil photo qui prend 24 clichés par seconde. Imaginez qu'à chaque cliché, le clap décide, rien que pour rigoler, d'incrémenter juste à ce moment là son adresse (en vérité, il y a une chance sur deux que cela arrive !!!). Vous ne filmeriez que les changements d'adresses, pas les adresses en question. Les adresses, ou du moins le chiffres des images, seraient flous. Le clap fige donc son afficheur lorsque le deuxième assistant opérateur appuie sur un bouton pour "faire son clap", pour qu'au moins une adresse soit correctement imprimée sur la pellicule. Dès le tournage, un (ou plusieurs) magnétoscope(s) enregistrent l'image et le son ainsi que le time-code sur bande vidéo, de manière à fournir immédiatement un support de travail au monteur du film. Pour les plus perspicaces, et plus particulièrement pour ceux qui viennent de lire les pages concernant le cas précédent : c'est comme si, dès le tournage, on était déjà rendu au stade où, suite à un télécinéma, le son a été conformé aux images. Le monteur obtient effectivement un support sur lequel figurent les images et le son, aux même adresses de time-code. Que se passe-t-il ensuite ? Traîtement de l'image Le monteur reçoit ses cassettes, relatives à des plans tournés parfois quelques minutes seulement auparavant. Il va pouvoir procéder à son travail artistique, à l'aide d'un banc de montage vidéo ou d'un banc de montage virtuel (une fois ces cassettes numérisées), assemblant les images et les sons dans un certain ordre. Bien qu'il ne manipule pas les images et les sons pleine qualité (le négatif original est toujours au labo / le son est toujours chez le monteur son), en faisant son travail de montage, il construit petit à petit une EDL. Une fois que le monteur a fini son travail sur une scène (voire sur tout le film), il suffit de faire parvenir l'EDL au labo, qui effectue la conformation négatif : ils analysent les TC déterminant les montages dans l'EDL, et les répercutent sur le négatif. note : s'il y a un problème avec la version "informatique" du TC sur la pellicule, l'adresse peut toujours être lue sur le clap électronique, pour re-synchroniser le plan. Le négatif est maintenant conforme au travail du monteur. Il ne reste plus qu'à étalonner l'image : revoir l'équilibre des couleurs et le contraste/luminosité de chaque plan, pour qu'ils se raccordent bien les uns à la suite des autres. l'image du film est fin prête ! Traîtement du son Le monteur son récupère l'EDL sur disquette et la charge dans son DtD. Le logiciel "sait" alors où se trouve chaque portion de son utilisée par le monteur image. Mais pour l'instant, le disque dur du DtD ne comporte aucun de ces sons ! Il faut maintenant "enregistrer" l'audio correspondant à ces éléments présents dans l'EDL. Pour cela, les supports audio time-codés du tournage sont chargés sur un lecteur approprié. La sortie audio numérique du lecteur est reliée à l'entrée numérique du DtD. La sortie time code du lecteur doit aussi alimenter l'entrée TC du DtD, qui se synchronisera presque immédiatement dessus. Là encore, il ne reste plus qu'à envisager l'exploitation du film, et nous avons déjà couvert le sujet dans l'explication consacrée à la Méthode Traditionnelle. Et dans quelques années ??? le 'Tout Numérique' Nous sommes certainement à l'aube du cinéma numérique. Le problème jusqu'à maintenant, c'est la résolution d'une pellicule film, bien trop élevée pour la définition disponible en image numérique. Grâce à des capteurs CCD ou CMOS haute résolution couplés à des supports de stockage haute capacité, ce n'est plus un problème et la résolution d'une pellicule photo-chimique peut enfin être atteinte sans utiliser de pellicule. Nous verrons bien entendu naître les mêmes débats concernant l'image numérique et analogique, ces mêmes débats auxquels nous avons eu droit lorsque l'audio analogique a lentement évolué vers le numérique. Des arguments du genre : - "Le comportement d'une pellicule film en basse lumières ne présente pas la même granulosité que le bruit de fond d'un signal vidéo numérique." Mais certains 'plug-ins' simuleront ce comportement. Le pionnier dans ce domaine est encore une fois George Lucas. Il a lancé le principe du montage numérique dans les années 80 avec les logiciels Edit Droïd et Sound Droïd, pour Star Wars : A New Hope. Il a aussi ré-introduit les règles de base en terme d'acoustique dans les salles de cinéma (grâce au Theater Alignment Program, plus connu sous le sigle THX) ; il a révolutionné la façon d'utiliser la caméra avec l'aide de John Dykstra (ce qui allait déboucher sur le système du Motion Control) ; il a placé la barre au plus haut en matière d'effets visuels traditionnels ou numériques (via l'une des branches de Lucas Films : Industrial Light & Magic) ; il a aussi établi un nouveau standard de qualité pour le LaserDisc (le label THX). La grande révolution n'est pas tellement dans le tournage, plus dans la manière dont le film sera distribué La grosse différence lors du tournage, bien sûr, c'est que vous utiliserez une caméra vidéo à la place d'une caméra film, mais pas un bête caméscope ordinaire ! Ici, la résolution du CCD qui convertit l'image optique en signal vidéo est un millier de fois plus élevée, sinon 10 000 fois plus élevée, rivalisant enfin avec la résolution d'une pellicule film. Puis il faut stocker les dizaines et dizaines de MO par seconde qui sortent de votre caméra ! Des sociétés comme SONY sont en train de lancer des supports capables de stocker plus d'un Teraoctet d'informations (ça nous fait plus de 1024 Gigoctets). A partir de là, la post-production est relativement identique à la méthode vue précédemment. Le monteur peut travailler sur une copie basse résolution des images et du son, construire une EDL, etc... La distribution du film n'aura rien à voir avec la façon dont on procède actuellement. Lorsque vous allez voir un film, les images numériques truquées doivent être retransférées sur une pellicule film (le kinescopage), pour l'exploitation en salle. En 2000, le tout premier film à avoir été projeté en numérique fut Toy Story 2, un film qui se prête parfaitement à ce type de technologie puisqu'il est entièrement composé d'images de synthèse ! Pour ce faire, certaines salles (très peu nombreuses. En France, une seule a testé ce nouveau procédé, le Gaumont Aquaboulevard à Paris) pouvaient s'équiper d'un matériel spécial dans leur salle de projection. Tout d'abord, un système à 3 micro-miroirs (plus d'1,3 millions !) haute-résolution est 'glissé' entre la lampe du projecteur et l'objectif, ce qui signifie qu'il n'y a pas d'investissement majeur concernant le projecteur. Les images qui se forment sur l'écran LCD sont ainsi projetées sur l'écran, comme l'auraient été les images d'une pellicule passant par là. Pour alimenter l'image du LCD, surtout à une telle résolution, il vous faut un support de grande capacité. C'EST LA QUE SE TROUVE LA REVOLUTION. Pour l'instant, ils utilisent un système RAID. Quelle que soit la méthode utilisée, un algorithme de compression sans perte développé par Texas Instruments est appliqué à l'image pour réduire son débit et un algorithme de réduction de débit est utilisé pour les mêmes raisons sur l'audio. LE FUTUR : C'EST ENVOYER LES DONNEES A LA SALLE, DIRECTEMENT DEPUIS LE DISTRIBUTEUR, VIA LIAISON SATELITTE OU CABLEE !