Rue Frontenac - Tabac — Un réseau de contrebandiers démantelé

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Rue Frontenac - Tabac — Un réseau de contrebandiers démantelé
Rue Frontenac - Tabac — Un réseau de contrebandiers démantelé
Écrit par Louis M. Gagné
Mardi, 28 juin 2011 13:33 - Mis à jour Mardi, 28 juin 2011 20:01
Plus de deux millions de cigarettes illégales et de nombreuses voitures de luxe dont des Rolls
Royce et une Bentley ont été saisies mardi dans le cadre d’une importante frappe policière
visant à démanteler un réseau de contrebandiers opérant sur des territoires autochtones du
Québec et du Nouveau-Brunswick.
Le chef présumé du réseau, John Stacey, un résident de 48 ans de Châteauguay, a été arrêté
lors de l’opération, à laquelle ont participé quelque 120 policiers sous la gouverne de la
Gendarmerie royale du Canada (GRC).
L’enquête a révélé que Stacey serait à la tête d’une organisation criminelle impliquée dans la
distribution et la vente illégale de produits du tabac à partir du territoire autochtone de
Kahnawake et de la ville de Châteauguay.
Le suspect possédait des points de vente de tabac sur les territoires autochtones de
Kahnawake et de Kitigan Zibi, en Outaouais.
Ces commerces, sous le nom Kahnawake Tobacco Manufacturing (KTM), étaient
principalement approvisionnés à partir d’Akwesasne. Le tabac était ensuite distribué en
contrebande vers d’autres territoires autochtones au Québec et au Nouveau-Brunswick.
« Nous avons frappé le réseau qui sert à alimenter les points de vente de tabac illégal comme
ceux de Kahnawake », indique Caroline Letang, porte-parole de la GRC.
De nombreux points de vente où s’approvisionnent bon nombre de résidents de la Montérégie
se trouvent maintenant à court de cigarettes, ajoute la caporale Letang.
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Blanchiment d'argent
Stacey est aussi soupçonné par la GRC d’avoir blanchi de l’argent par l’entremise d’autres
compagnies.
Neuf perquisitions réalisées dans des maisons, des entrepôts et des commerces de
Châteauguay, Laval et Longueuil ont permis la saisie de 208 caisses de cigarettes et d’une
cinquantaine de véhicules, au nombre desquels ont trouve une Bentley, une Aston Martin, une
Porsche, des Hummer, des Rolls Royce et un bateau de type régate.
Quelque 300 000$ en argent comptant et deux armes de poings ont aussi été saisis.
Le projet CASTELNAU a permis de démontrer que les actifs de Stacey ont été acquis avec de
l’argent provenant principalement de la vente du tabac illégal.
En plus des voitures saisies à titre de produits de la criminalité, la résidence de Stacey fait
l’objet d’une ordonnance de blocage ainsi que trois comptes dans des institutions financières à
son nom.
Cinq autres suspects arrêtés
Trois hommes et deux femmes ont également été arrêtés. Tous les suspects feront face
prochainement à des accusations de complot, de recyclage des produits de la criminalité ainsi
que de possession et vente de produits du tabac non conformes.
Ces autres personnes arrêtées sont Raymond Girard, 49 ans, Linda Courtemanche et
Stéphane Bernard, tous les deux âgés de 42 ans, Elizabette Internoscia, 43 ans, et Antonio
Ioannone, âgé de 47 ans.
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Des policiers de la Sûreté du Québec et des villes de Châteauguay, de Laval et de Longueuil
ainsi que l’Agence des services frontaliers du Canada ont participé à l’opération.
Des dépanneurs plus achalandés ?
Pour l’Association canadienne des dépanneurs en alimentation (ACDA) qui dénonce depuis des
années l’inaction des gouvernements face à la contrebande du tabac qui frappe durement ses
membres, l’opération policière est une « bonne nouvelle », mais dont l’effet bénéfique ne durera
pas.
« On va probablement assisté au cours des prochaines quelques semaines à une hausse de la
vente de tabac dans les dépanneurs. Mais cet effet va s’estomper rapidement car un autre
réseau va remplacer celui qui vient de tomber », croit Guy Leroux, porte-parole de l’ACDA.
Une cartouche de cigarettes achetée dans un dépanneur coûte de 75 à 80$. Or, un
commerçant dans une réserve autochtone peut vendre, sans permis et sans taxe bien que la loi
l’oblige, la même cartouche près de 10 fois moins cher, rappelle-t-il. De quoi attirer
consommateurs et commerçants illégaux.
« Les gouvernements sont complices de la situation actuelle en ayant augmenté de façon
stratosphérique les taxes et en ne faisant pas appliquer les lois sur les réserves, dit-il. En bout
de ligne, ils se privent de centaines de millions de dollars en revenus. »
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