Orthographe révision _corrigés

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Orthographe révision _corrigés
Orthographe : révisions
1. Dictée : « Promenades »
Quoi qu’il arrivât, quelque temps qu’il fît, jamais les Martin n’auraient renoncé
à leurs promenades des samedis et des dimanches.
Ni grêle, ni neige, aucun brouillard, aucun caprice atmosphérique – qui en
auraient retenu plusieurs dans leur foyer – rien ne les dissuadait de se mettre
en route.
A vrai dire, je crois que – quoique ni l’un ni l’autre ne l’eût admis ouvertement
– ils préféraient presque une intempérie aux ciels méditerranéens des belles
saisons, pourtant si nuancés dans leur illusoire ressemblance. Car ondée,
averse et toute autre lubie climatique, décourageant les bourgeois soi-disant
épris d’écologie, dégageaient de tout promeneur inopportun les quelque dix
kilomètres de leur inaltérable parcours.
Ils pouvaient alors, bien emmitouflés dans leur parka, ou vêtus de solides
doudounes, s’élancer à l’éternelle découverte de leur domaine.
De retour dans l’antre protégé qu’était leur maisonnette au pied d’un
contrefort schisteux sommé d’une couronne de vieux hêtres, ils échangeaient
leurs commentaires sur les observations du jour : les piverts qu’ils avaient
entendus marteler dans la forêt ; la biche et son faon effarouché qu’ils avaient
aperçus, fuyant subrepticement à leur approche pourtant discrète ; l’écureuil
blotti dans le noisetier, si attendrissant qu’ils s’étaient souri ; les plates-bandes
orange des amanites qu’on aurait presque entendues pousser ; les accords
dissonants du jars et de ses oies criaillant dans leur enclos… Bref, ils
partageaient, autour d’une tasse de café allongé d’un vieux marc, ces cent et
quelques petits riens qui s’étaient succédé au cours de leur balade et qui
cimentent l’amour autant, voire davantage, que les effusions les plus exaltées.
Mathieu FALLA, dans Concours d’orthographe en duo (1993)
2. Textes à corriger
Dans les textes suivants, corrigez les erreurs orthographiques. Justifiez
ensuite vos corrections en employant un vocabulaire grammatical approprié.
TEXTE 1
Tout porte donc à croire que l’espèce humaine n’existait point dans les pays où se découvre les os
fossiles, à l’époque des révolutions qui ont enfui ces os, car il n’y aurait eu aucune raison pour qu’elle
échappa toute entière à des catastrophes aussi générales, et pour que ses restes ne se retrouvassent
pas aujourd’hui comme ceux des autres animaux ; mais je n’en veux pas conclure que l’homme
n’existait point du tout avant cette époque. Il pouvait habiter quelques contrées peu étendues, d’où
il a repeuplé la terre après ces événements terribles ; peut-être aussi les lieux où il se tenait ont-ils
été entièrement abîmés, et ses os ensevelis au fonds des mers actuelles, à l’exception du petit
nombre d’individus qui ont continué l’espèce. Quoiqu’il en soit, l’établissement de l’homme dans les
pays où nous avons dit que se trouvent des fossiles d’animaux terrestres, c’est-à-dire, dans la plus
grande partie de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique, est nécessairement postérieure, non seulement
aux révolutions qui ont enterré ces os, mais encore à celles qui ont remis à découvert les couches qui
les enveloppent, révolutions qui sont les dernières que le globe aie subies : d’où il est clair que l’on
ne peut tirer ni de ces os eux-mêmes, ni des amas plus ou moins considérables de pierres ou de
terres qui les recouvrent, aucun argument en faveur de l’ancienneté de l’espèce humaine dans ces
divers pays.
Au contraire, en examinant bien ce qui s’est passé à la surface du globe depuis qu’elle a été mise à
sec pour la dernière fois, et que les continents ont pris leur forme actuelle au moins dans leurs
parties un peu élevées, l’on voit clairement que cette dernière révolution, et par conséquent
l’établissement de nos sociétés actuelles ne peut pas être très ancien. C’est un des résultats à la fois
les mieux prouvés et les moins attendus de la saine géologie, résultat d’autant plus précieux qu’il lie
d’une chaîne ininterrompue l’histoire naturelle et l’histoire civile.
En mesurant les effets produits dans un temps donné par les causes aujourd’hui agissantes, et en les
comparant avec ceux qu’elles ont produit depuis qu’elles ont commencé d’agir l’on parvient à
déterminer à peu près l’instant où leur action a commencé, lequel est nécessairement le même que
celui où nos continents ont pris leur forme actuelle, ou que celui de la dernière retraite subite des
eaux.
C’est en effet à compter de cette retraite que nos escarpements actuels ont commencé à s’ébouler,
et à former à leur pied des collines de débris ; que nos fleuves actuels ont commencé à couler et à
déposer leurs alluvions ; que notre végétation actuelle a commencé à s’étendre et à former du
terreau ; que nos falaises actuelles ont commencé à être rongées par la mer ; que nos dunes
actuelles ont commencé à être rejetées par le vent ; tout comme c’est de cette même époque que
des colonies humaines ont commencé ou recommencé à se répandre, et à faire des établissements
dans les lieux dont la nature l’a permis. Je ne parle point de nos volcans, non seulement à cause de
l’irrégularité de leurs éruptions, mais parce que rien ne prouve qu’ils n’aient pu exister sous la mer,
et qu’ainsi ils ne peuvent servir à la mesure du temps qui s’est écoulé depuis sa dernière retraite.
(Extrait de CUVIER Georges, Recherches sur les ossements fossiles de quadrupèdes – Discours
préliminaire, éd. Flammarion, Paris, 1992, pp.122-123)
Découvrent : le verbe se conjugue ici à la troisième personne du pluriel puisque son sujet
(antéposé) est le GN « les os fossiles »
Ont enfoui : il s’agit ici du verbe « enfouir » qui signifie « enterrer » et non du participe passé
du verbe « s’enfuir », verbe essentiellement pronominal quant à lui et qui signifie
« s’échapper » (verbes « paronymes »)
Pour qu’elle échappât : après une enchâssée circonstancielle de but introduite par « pour
que », on doit utiliser le subjonctif. L’imparfait du subjonctif se justifie ici puisqu’il note une
simultanéité dans le passé.
Tout entière : tout est ici adverbe (très) placé devant un adjectif féminin commençant par
une voyelle donc il reste invariable (pas d’accord par euphonie)
Quoi qu’il en soit : en deux mots, on peut remplacer ici la locution par une tournure du type
« peu importe ce qu’il en est » et non par « bien qu’il en soit ».
Postérieur : l’attribut s’accorde avec le noyau du GN sujet. Ici le sujet est « l’établissement de
l’homme dans les pays où nous avons dit que se trouvent des fossiles d’animaux terrestres, c’est-àdire, dans la plus grande partie de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique » dont le noyau est
« l’établissement » donc accord de l’attribut au masculin singulier.
Les dernières que le globe ait subies : le subjonctif passé est ici mal orthographié.
L’auxiliaire « avoir » à la 3e personne du singulier du subjonctif présent s’écrit « ait » et non
« aie » (1e pers. sing.)
Cette dernière révolution, et par conséquent l’établissement de nos sociétés actuelles ne
peuvent pas être très anciens : le verbe se conjugue ici à la 3e pers. du pluriel puisque le
sujet est composé deux termes (la révolution… et l’établissement…). L’attribut du sujet
« ancien » prend non seulement cette marque du pluriel mais également la marque du
masculin puisque dans le GN sujet le masculin « l’établissement » l’emporte sur le féminin
« la révolution ».
Ceux qu’elles ont produits : participe passé employé avec l’auxiliaire « avoir ». Le CDV
« qu’ » mis pour « ceux » (les résultats) est placé devant le PP donc accord avec celui-ci au
masculin pluriel.
TEXTE 2
L’enfant, nus pieds, quitta la hutte tendue de peaux de bêtes et couru vers la crique abritée au creux
d’un méandre de la rivière ; elle ne jeta même pas un regard derrière elle. Rien ne l’avait préparé à
éprouver le moindre doute quant à la pérennité de son refuge et de ceux qui vivaient avec elle.
La petite fille pataugea quelques instants, nageant de-ci de-là, puis se laissa porter par le courant.
Elle reprit pied pour gagner le rivage et se mit à collecter des galets qui bientôt s’amoncelèrent sur la
plage. Au moment où elle posait une dernière petite pierre sur la pile de celles qu’elle avait choisie
parce qu’elle les trouvaient particulièrement jolies, la terre se mit à trembler.
L’enfant vit avec stupeur le caillou rouler tout seul et, interloquée, regarda vaciller et s’effondrer sa
petite pyramide de galets. Elle s’aperçut alors seulement qu’elle était elle-même secouée et
l’étonnement, bien plus que l’appréhension, la saisit. Elle regarda autour d’elle, s’efforçant de
comprendre pourquoi son univers se trouvait ainsi inexplicablement bouleversé. La terre n’était pas
sensée bouger.
La rivière qui, peu auparavant, coulait paisiblement bouillonnait à présent. Les buissons qui
bordaient le cours d’eau s’agitèrent, animé par une force invisible partant des racines et, plus bas,
d’énormes blocs de pierre tressautèrent de façon surprenante. Plus loin, dans la forêt, les
majestueux cônifères se mirent à tituber de manière grotesque. Avec un sinistre craquement, un pin
géant s’abattit au travers des flots. Lorsque l’enfant se décida enfin à regagner la hutte, un
grondement sourd se fit soudain entendre, bientôt transformé en un mugissement terrifiant. Une
forte odeur d’humidité et de moisi s’échappa d’une crevasse déchirant le sol ; on eut dit l’exhalaison
nauséabonde d’un gigantesque bâillement de la terre. Elle resta bouche bée devant le spectacle
ahurissant des rochers et des arbustes, précipités pêle-mêle dans la faille qui ne cessait de s’agrandir
en un déchirement de cataclysme. Subitement, le danger s’accrut ; il fallait qu’elle fuit.
(D’après J.M. AUEL, Ayla, l’enfant de la terre, Paris, Balland, 1981)
Nu-pieds : l’adjectif « nu », quand il est placé devant le nom, est joint à celui-ci par un trait
d’union et reste invariable (comme mi, demi, semi)
L’enfant courut : le verbe est ici conjugué à l’indicatif passé simple (3e pers. sing.) et réclame
donc la terminaison « -ut ». A ne pas confondre ici avec « couru », participe passé de
« courir ».
Rien ne l’avait préparée : participe passé employé avec l’auxiliaire « avoir ». Le CDV « l’ »
mis pour « l’enfant » (ici nom féminin) elle ne jeta pas un regard derrière elle) est placé
devant le PP donc accord avec celui-ci au féminin singulier.
Celles qu’elle avait choisies : participe passé employé avec l’auxiliaire « avoir ». Le CDV
« qu’ » mis pour « celles » (sous-entendu « les pierres ») est placé devant le PP donc accord
avec celui-ci au féminin pluriel.
Elle les trouvait particulièrement jolies : le sujet est ici le pronom « elle » et non le pronom
« les » ce qui justifie ici l’accord à la 3e pers. sing.
La terre n’était pas censée bouger : il s’agit ici de l’adjectif « censé » qui signifie « supposé »
et non de « sensé » qui signifie « raisonnable » (homophones lexicaux)
Les buissons (…) s’agitèrent, animés par une force invisible : participe passé employé seul,
ici épithète détachée du nom « buissons » donc accord au masculin singulier.
Les majestueux conifères : lorsqu'un mot comprend un accent circonflexe (ici « cône »),
souvent cet accent n'est pas maintenu dans tous les mots de la même famille (comme
« conifère »). Ainsi lorsque la voyelle pouvant porter l'accent circonflexe est suivie d'une
syllabe ne contenant pas de e muet, l'accent circonflexe tend à disparaître.
On eût dit : ici il s’agit d’un conditionnel passé 2e forme (on peut le remplacer par « on aurait
dit que »)
il se conjugue comme un subjonctif plus-que-parfait donc il ne faut pas omettre
l’accent circonflexe sur le « u ».
Il fallait qu’elle fuie : le subjonctif se justifie ici après le verbe impersonnel « falloir » dans la
principale. Eventuellement, on pourrait aussi écrire « Il fallait qu’elle fuît » (subjonctif
imparfait)

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