Pour un flirt, avec toi... La méthode Harris
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Pour un flirt, avec toi... La méthode Harris
Pour un flirt, avec toi... Je ferais n’importe quoi. C’est d’ailleurs ce qui se passe souvent. Alors que plus personne ne cruise et qu’un nouveau virus, la flirtophobie, fait rage, l’art de la drague se perd. Comme le retrouver ? Quelques pistes. Jean-Yves Girard La méthode Harris Dans une autre vie, Patrick Harris devait être joaillier, car il ne cesse d’enfiler des perles dans son guide sur la séduction. En voici deux pour commencer votre collier :«L’hypocrisie est à l’homme ce que le porte-jarretelles est à la femme : un atout maître qu’il faut sortir au bon moment» et «Ceux qui pensent que la sincérité est possible dans la séduction croient aussi qu’il y a des petits nains dans les postes de radio pour les faire fonctionner.» Oh, et puis, comme je vous aime bien, je vous en donne une dernière pour le même prix : «une fille a plus de chances de réussir sa vie en sortant du rayon maquillage qu’en sortant de Polytechnique.» D’après le texte dithyrambique en 4e de couverture, on apprend que ce Français trèstrèstrès moyen (photo à l’appui) est un redoutable Casanova moderne. Patrick Harris a «consacré sa vie aux femmes» et au moins 400 d’entre elles sont tombées dans ses bras, les chanceuses. C’est une autorité en la matière, un Maître, qui a même depuis 10 ans sa propre «école de séduction». À voir sa tronche, on se dit qu’il y a de l’espoir pour tout le monde. Et à feuilleter son bouquin, on se dit qu’il propose des trucs si éculés avec des ficelles si énormes que même Peter MacLeod ou Marc «Testostérone» Boilard n’oseraient s’y risquer. Intrigué, j’ai voulu en savoir plus long. J’ai donc interrogé le Maître. Maître? Oui, j’écoute (ou plutôt je lis le courriel). Qu’elle a été la réaction des médias, des lecteurs et, surtout, des lectrices, lors de la parution de votre livre en France? Les médias ont trouvé le caractère provocateur du livre intéressant, les hommes ont trouvé certaines techniques bien utiles pour ne pas dormir tout seul. Et les femmes ont brûlé mon livre, en dansant et en chantant des chansons vaudoues... Vous vous répétez, Maître, car cette dernière phrase est copiée du livre. Passons... Il me semble que vous avez une vision assez simpliste de la femme. D'ailleurs, j'ai fait lire vos écrits à une copine célibataire dans la jeune trentaine et elle a été horrifiée par plusieurs passages... Horrifiée? Je prends cette réaction comme un réel compliment! Ce qu'il faut savoir, c'est que la souffrance d'un célibataire justifie amplement les techniques les plus machos pour en sortir... Peut-on s'inscrire à votre École de séduction? Sans problème, et d'où vous voulez, il suffit de me téléphoner au 0144530276. Etes-vous marié? Après 400 filles (je dois préciser que j’ai été rembarré 2000 fois…), j'ai effectivement fini par rencontrer ma femme. C'est d'ailleurs pour cela qu'il faut draguer et séduire sans cesse avec des techniques efficaces. La quantité engendre la qualité, et je ne crois pas au hasard. Le destin n'est jamais suffisamment sympathique pour placer sur votre route la femme de vos rêves du premier coup. On se bat pour avoir un travail, pourquoi ne pas faire pareil pour trouver sa femme? Tremblez, Mesdames, car il vous adore. À côté des Québécoises, les Françaises sont des chieuses! J’aimerais bien vivre chez vous, mais le travail m’oblige à rester à Paris. J’en connais quelques-unes qui lui souhaitent beaucoup de boulot Drague et séduction – Les méthodes de Patrick Harris Dreamland éditeur (2003) oui, 2003 ! La méthode Danièle Parent Quand on s’est parlé, elle revenait d’un week-end dans le Maine, complètement flabbergastée par ce qu’elle avait vu. «Manger du homard avec du ketchup, voyons donc ! Et tous ces gens obèses... Mon Dieu que les Américains manquent de goût! Je devraispeut-être déménager là-bas. Je ferais sans doute fureur... et fortune.» En effet, à Old Orchard ou même Kennebunkport, une sommité de l’étiquette gagnerait sa vie les doigts dans le nez (geste à proscrire, même aux feux rouges). Ex-Miss Montréal, ex-mannequin, ex-animatrice à la radio (Cruising bar, à CKAC), experte des bonnes manières depuis plusieurs années, Danièle Parent enseigne l’art de bien se comporter, en affaires comme en amour, au restaurant avec des clients importants comme dans la chambre entre deux draps (bien propres, svp.). Et si votre lit Mariette Clermont reste désespérément vide, elle saura vous dire pourquoi, et clairement. Trop de parfum. Trop de maquillage. Trop leste avec les mains. Trop de «c’est kiki» (comme dans : c’est qui qui vient?). Trop de détails sur un pénible divorce ou une nouvelle bagnole. Trop préoccupé par son nombril et pas assez par sa bedaine. Trop exigeant(e). Trop bruyant en mangeant sa soupe... Des vérités pas toujours drôles à entendre, mais toujours dites avec tact, et avec le sourire. «C’est très important, le sourire. Pour briser la glace, rien de tel.» Et c’est plus efficace que de demander : habitez-vous toujours chez vos parents? Conseil gratuit de la jolie Danièle aux hommes de plus de 40 ans un peu rouillés et hors circuit depuis un bout qui n’ont pas appris la nouvelle : «cette phrase, elle ne marche plus!» Quand dans les bars parfois elle s’aventure, Danièle sirote un martini et se retient à deux mains manucurées de troquer l’olive pour une Prozac. «Toute cette misère humaine, cette solitude, je trouve ça tellement déprimant, avoue cette célibataire «temporaire». «Les gens sont tellement seuls au Québec, plus qu’ailleurs, et c’est un sérieux problème. Les Québécois ont peur des femmes, ils n’osent plus les regarder, mais il ne faut leur en vouloir. C’est la faute à toutes ces bonnes femmes frustrées, à ces féministes complètement dépassées.» «J’ai vu des hommes ouvrir la porte pour une femme en s’excusant ou en demandant la permission. Mais voyons donc! La galanterie a toujours sa place.» Elle remarque aussi que les mâles sont de plus en plus pointilleux sur l’aspect physique des femelles. «A-telle 5 livres en trop, qu’ils me demandent quand je leur parle d’une amie que j’aimerais leur présenter. Ils sont très sévères mais, apparemment, ils ne se voient pas.» Heureusement que Danièle est là pour les rappeler à l’ordre, contre espèces sonnantes et trébuchantes. Quand je lui parle des méthodes de Patrick Harris, qu’elle ne connaissait pas, la pro s’étonne. «Mentir? Mais voyons donc, c’est tout le contraire. Il faut privilégier l’intégrité.» À une exception près. «Mentir sur son âge de quelques années, c’est délicieux», avoue la dame qui situe le sien dans un vague «fin quarantaine». C’est ellemême qui a fourni cette information. On ne demande jamais l’âge d’une femme, voyons donc ! Leçons de charme par Danièle Parent (Libre Expression) [email protected] La méthode Élyse «C’est moi qui accoste les gars. Mes amies, qui me regardent aller et trouvent ça cool, disent que je suis aussi subtile qu’un tracteur. Mais elles sont pas capables de faire pareil.» Elle a 25 ans, un appart sur le Plateau, un beau visage, des formes remarquables et la réplique assasine. À un jeune prétendant qui lui demandait, ou plutôt demandait à son soutien-gorge : qu’est-ce que tu manges pour être belle comme ça?, Elyse lui a répondu : des queues, puis a tourné les talons. «C’est pas que j’étais choquée qu’il me regarde là - je suis tellement habituée que je ne le remarque même plus. C’est juste qu’il ne me plaisait pas vraiment, surtout en m’abordant avec une phrase aussi niaiseuse. Et j’ai pas de temps à perdre.» Célibataire depuis quelques mois, Elyse sort beaucoup et préfère prendre le taureau par les cornes. Mais pas par surprise, seulement après avoir établi un contact visuel. «Je m’arrange pour qu’il me voit. Le regard, ça parle.» Et le Minotaure, séduit par son audace autant que par ses... euh, yeux, apprécie. «Comme je suis grande (5 pieds 10 pouces, sans les talons), je sais que ça les intimide. D’ailleurs, avant, c’était rare que les gars m’accostent. Et ceux qui le faisaient n’étaient jamais ceux qui me tentaient. J’ai finalement compris que pour avoir ce que je voulais, je devais aller le chercher moimême.» La méthode scientifique Regardez bien la photo en haut de la page. On peut y lire plein de choses: 1- qu’on est à Paris, à cause des chaises et de l’air bête du garçon en arrière-plan; 2- qu’avec ses cheveux vavavoum, elle sort sûrement de chez le coiffeur; 3- qu’il n’est pas marié et ne pourra pas lui demander : vous avez l’heure? Questions : se parleront-ils? partiront-ils ensemble? On ne le saura jamais mais, après avoir lu une étude très scientifique sur le flirt, je dirais que non. Son sourcil est trop élevé. Lors d’un premier contact, tout le body language, comme les mouvements du sourcil, sont fort révélateurs. Et parfois embarrassants, surtout au Japon : un flash du sourcil (qui a une signification très sexuelle) et vous risquez d’aboutir allongé sur le tatami. Cette étude fascinante, et la première du genre, a été menée par le Social Issues Research Centre d’Oxford (SIRC). Les résultats, publiés sur le site de l’institut (www.sirc.org/publik/flirt.html), démontrent noir sur blanc que flirter est un jeu de société fort complexe.Les chercheurs ont entre autres remarqué que : - lors de la première rencontre, l’apparence et le langage corporel comptent pour 55% ; la façon dont vous vous exprimez, 38% (c’est là où les c’est kiki font mal), et seulement 7% sur ce qui est dit. - les hommes ont tendance à prendre de l’amitié pour le flirt, et à voir de l’intérêt sexuel là où il n’y a que gentillesse. Ils évitent aussi souvent les yeux d’une femme pour s’adresser à ses seins. Quand j’ai mentionné cette «découverte» à Elyse, elle a donné 10 sur 10 au SIRC. - entre la zone sociale (de 4 à 12 pieds) et la zone personnelle (18 pouces à 4 pieds), il y a un monde. La zone intime, moins de 19 pouces, est cruciale, et réservée aux amoureux, à la famille et aux très proches amis. Attention aux «signaux frontaliers», qui indiquent que vous êtes trop proche (si la personne se masse le cou en pointant son coude vers vous, reculez !). Gare aussi à ce qu’on appelle les fuites non-verbales : les mouvements, par exemple. Les femmes penchent la tête d’un côté quand elles sont captivées par leur interlocuteur. S’il y a «congruence posturale» (les deux inconnus adoptent la même posture), c’est bon signe. - il faut «lire» l’autre et contrôler les messages qu’on lui envoie. Hocher la tête, par exemple, est moins anodin qu’on le croit. À la verticale comme à l’horizontale, tout est dans le rythme. [email protected] p.s. Peta Heskell, la reine du flirting britannique, sera l’hôte d’une session intensive le week-end du 11 et 12 octobre, au Westin Hotel de Forrestal Village, à Princeton (NJ). Pour 395$ US, on aura droit à deux jours d’ateliers sur l’humour («la vaseline de la séduction» dixit Patrick Harris), de flirt, de danse même, et plusieurs célibataires. Intéressé-e ? Contactez Mike Davis au (609) 799-3713 ou à [email protected] p.s. 2 La semaine internationale du flirt aura lieu du 25 novembre au 1er décembre.