Autochromes et techniques de la photographie en couleurs
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Autochromes et techniques de la photographie en couleurs
Fous de couleurs Autochromes, les premières photographies couleur de Suisse, 1907-1938 POUR LES CLASSES SECONDAIRES A l’attention des responsables de classe des cycles d’orientation ou des collèges L’autochrome et les techniques de la photographie en couleurs Dossier pédagogique pour la visite de l’exposition temporaire Cette exposition raconte l’éclosion de la photographie couleur au temps du noir et blanc. L’autochrome est une photographie diapositive couleur brevetée le 17 décembre 1903 et commercialisée dès 1907 par les frères Auguste et Louis Lumière, les inventeurs du cinématographe. Le titre de l’exposition est tiré d’une citation du photographe américain Alfred Stieglitz : «Bientôt le monde sera fou de couleurs et Lumière en sera responsable » (revue Photography, 1907). Sept expériences sur l’autochrome, la couleur et la lumière Les sept expériences de l’exposition expliquent comment fonctionne la photographie autochrome. Cette invention révolutionnaire exploite deux découvertes plus anciennes: la photographie en noir et blanc, diffusée dès 1839 par Daguerre, et la synthèse additive des couleurs, soit la possibilité d’obtenir par projection toutes les couleurs visibles à partir de trois faisceaux lumineux rouge, vert et bleu. Démontrée en 1861 par Maxwell, la synthèse additive est toujours utilisée dans les appareils de photographie numérique, les projecteurs ou les écrans actuels. Expérience n°1 – La diapositive autochrome Une autochrome est composée de deux couches: a. Le filtre composé de millions de grains de fécule de pomme de terre colorés en rouge, vert et bleu. b. Le négatif transparent et photosensible (sensible à la lumière) qui permet de reproduire les valeurs, du plus clair au plus foncé. 1/ Prise de vue (la lumière traverse l’autochrome de la droite à la gauche) 2/ Développement et inversion (le négatif est transformé en positif) 3/ Consultation (la lumière traverse l’autochrome de la gauche à la droite) L’expérience permet de comprendre comment fonctionne la fabrication et la consultation des autochromes. Lors de la prise de vue (de droite à gauche), la lumière provenant du sujet est filtrée par les grains de fécule (par ex. la lumière rouge ne traverse que les grains rouges, elle est stoppée par les autres). Lorsque la surface photosensible et transparente est frappée par un rayon lumineux, elle devient noire. Lors du développement, l’image négative se transforme en image positive (les points noirs deviennent blanc et les points blanc noirs). Lors de la consultation, la lumière traverse l’autochrome dans l’autre sens (de la gauche à la droite). Il ne faut pas confondre la synthèse additive avec la synthèse soustractive qui est utilisée par les peintres et les imprimeurs (encres et pigments cyan, magenta, jaune et noir). Expérience n°2 – La synthèse additive des couleurs de la lumière Les trois boutons (potentiomètres) permettent de régler l’intensité des trois couleurs fondamentales sur chacune des deux images: le rouge, le vert et le bleu. Observez ce qui se passe lorsqu’on enlève des couleurs et lorsqu’on les mélange entre elles. Expérience n°3 – La projection en trois couleurs L’autochrome est une diapositive. Pour voir l’image on peut la placer devant une source lumineuse et la projeter contre un écran. Faites pivoter les miroirs placés devant les projecteurs et observez le résultat sur l’écran. Expérience n°4 - Une autochrome au microscope Le filtre coloré de l’autochrome est composé de grains de fécule de pomme de terre qui sont aplatis avec une presse jusqu’à ce qu’ils deviennent des disques translucides (qui laissent passer la lumière). Quand on agrandit 200 fois la surface d’une autochrome, on voit des paquets de grains colorés, mais pas les grains de fécule eux-mêmes qui sont beaucoup plus petits. Expérience n°5 – Une image géante L’image autochrome – comme les photos numériques – est composée de millions de points colorés et microscopiques. Observez ce qui se passe lorsqu’on se rapproche de l’image géante et lorsqu’on s’en éloigne. Expérience n° 6 – Sensible à la lumière Pour enregistrer une image, il faut utiliser une surface photosensible, c’est-à-dire sensible à la lumière. Placez-vous dos au mur, derrière la ligne blanche, attendez que le flash se déclenche et observez le résultat sur l’écran. Expérience n°7 – Un univers de couleurs Une autochrome comprend 6000 à 7000 grains par millimètre carré. Imaginez que vous êtes une particule de lumière qui traverse cet univers de couleurs. La quête de la couleur (salle des premières techniques de photographie en couleurs) L’invention de l’autochrome s’inscrit dans la longue quête de la reproduction des couleurs qui traverse l’histoire de la photographie, des premiers daguerréotypes – des photographies en noir et blanc sur plaques de cuivre argentées – à nos écrans actuels en passant par les tirages sur papier rehaussés à l’aquarelle et la photographie trichrome. Photographies colorisées et retouchées Dès la diffusion des premières photographies en noir et blanc en 1839, des auteurs tentent de reconstituer les couleurs de la réalité – avec plus ou moins d’habileté – en retouchant les images avec des encres transparentes, de la peinture à l’aquarelle, des pigments au charbon, des craies ou des crayons de couleur. Impression en couleurs Le photochrome est une image en noir et blanc qui est colorisée en imprimant successivement les différentes couleurs selon une technique d’impression plus ancienne, la lithographie. Plusieurs impressions avec des pierres lithographiques de couleurs différentes sont nécessaires pour obtenir toutes les nuances de coloris. Comme pour le cas des images retouchées, il n’était pas rare que les auteurs ajoutent ou retirent des éléments à l’image originale. La photographie interférentielle de Gabriel Lippmann La photographie interférentielle en couleurs, inventée par Gabriel Lippmann en 1891, reproduit les couleurs de la réalité à l’aide d’un procédé physique complexe et resté depuis à l’état de prototype : lors de la prise de vue, les différentes longueurs d’ondes colorées de la lumière sont enregistrées dans la couche photosensible à l’aide d’un miroir, et restituées à la perfection après développement. En résumé, la forme de la matière modifie la couleur réfléchie. C’est un principe comparable qui fonctionne lorsque nous voyons des reflets irisés sur une bulle de savon ou une tache d’essence sur le sol. En 1908, Gabriel Lippmann a reçu le Prix Nobel pour cette invention. La photographie trichrome La photographie couleur trichrome est une technique mise au point dès 1869 qui produit trois négatifs. Après développement, les positifs transparents rouge vert et bleu sont superposés lors de la projection. CM/2015