« On m`appelle "celle qui embrasse tout le temps" »
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« On m`appelle "celle qui embrasse tout le temps" »
Dimanche 30 janvier 2011 Calais 12 Lycéens à Coubertin, ils poursuivent leurs études à l’étranger Chloé Cousin a séjourné aux États-Unis Calaisiens d’origine, ils sont nombreux à avoir tenté l’aventure d’expatrié après leur passage au lycée Pierre de Coubertin. Marine Lemir, Frédéric Nicodème et Chloé Cousin ont suivi une partie de leur cursus en Europe et en Amérique du Nord. « Le bon pain, le bon beurre, la sauce pesto Barilla, mon chat Guizmo... » Quand on lui demande ce qui lui a le plus manqué, Chloé Cousin hésite, la liste est longue. L’étudiante a passé neuf mois aux ÉtatsUnis, neuf mois pendant lesquels elle a connu le gigantisme américain. Partie l’année passée dans le cadre de son cursus en école de commerce, elle ne regrette pas d’être allée si loin : « je ne voulais pas partir pour rien, je pensais que l'expatriation ne serait pas enrichissante si je ne coupais pas les ponts avec mes repères. » Direction donc Albuquerque au Nouveau Mexique, un nom qui « sonne comme les villes "ed min coin", Coudekerque ou Dunkerque », s’amuse-t’elle. Elle quitte donc Paris où elle fait ses études et traverse l’océan Atlantique. Là-bas, à peine installée, elle se prend d’affection pour un groupe international d’étudiants, expatriés comme elle. « On rencontre cinquante nouvelles têtes toutes les 24h, c’est assez incroyable ». Les relations nouées sur place se faisaient Chloé a profité de son voyage pour visiter le pays, elle est parfois restée ébahie devant son gigantisme. principalement avec les étrangers : « je crois que je n’ai pas rencontré plus de vingt Américains avec qui j’ai réellement échangé. » D’Albuquerque à New York, en passant par l’Italie Pour elle, tout est exacerbé sur place, de la taille du café "small" équivalent à un grand café chez nous jusqu’au lit du motel, rien n’est semblable à la France malgré la culture occidentale qui lie les deux pays. Frédéric Nicodème est universitaire « Ma vie est au Québec » Frédéric Nicodème a fait le choix de quitter sa ville, sa région et même son pays pour sa carrière professionnelle. Un choix difficile, tant l’éloignement a été dur à gérer pour lui à ses débuts au Québec, mais qu’il ne regrette nullement. Bachelier en 1995, son passage au lycée Coubertin ne l’a pas réellement marqué, « j’étais assidu mais je m’ennuyais beaucoup en cours.» Il commence à s’épanouir lorsqu’il intègre la faculté de médecine de Lille, puis quitte la France direction le Canada pour une formation en chirurgie. « Mon envie de voyager est née quand j’étais étudiant à Lille I, j’ai fait un puis deux voyages outre Atlantique, explique-t-il ; j’ai rapidement eu envie de m’y installer. » Pendant deux années, il poursuit son doctorat à Chicago, aux États-Unis, une pause « bienvenue » dans sa vie canadienne qu’il retrouve malgré tout puisqu’une carrière universitaire l’attend à Montréal. Il se considère aujourd’hui comme un expatrié parmi d’autres, bien intégré dans son nouvel environnement. « Ma vie est maintenant au Québec : j’y travaille, j’y habite et je vais même me marier à une "locale" l’année prochaine ! » Il conserve cependant un lien étroit avec sa famille restée à Calais, et un de ses amis de lycée, Steeves Demazeux, qui poursuit, lui, une formation en philosophie en France. Même s’il a eu beaucoup de mal à s’adapter à ce pays, où la langue est la même mais où les rapports sociaux sont bien différents de ceux de la France, il se considère encore et avant tout comme un Calaisien : « l’éloignement physique n’existe pas vraiment, il est possible de finir sa journée de travail, de prendre l’avion à Québec et d’être le matin à 9h à Calais. » Il commence, d’ailleurs, à bien connaître ce trajet puisqu’il l’effectue en moyenne deux fois par an pour retrouver les siens. M.D. CA12. Réagissez sur http://www.nordlittoral.fr « Pour la première fois de ma vie, j’ai vu un panneau "dernière station service avant 350 kilomètres". » Les rues désertes l’ont aussi marquée, les piétons sont en effet très peu dans le centre-ville, « tout est fait pour encourager le déplacement en voiture, on ne donne pas cher de quelqu’un marchant seul dans la rue la nuit. » Rentrée il y a seulement neuf mois, elle repart dans trois semaines pour un autre séjour en Italie cette fois, sans parler un mot d’italien, mais qu’à cela ne tienne, elle avait besoin de voyager à nouveau. Elle adorerait d’ailleurs vivre quelques années à New-York, chose que son entourage familial n’apprécie pas forcément ; « ma mère s’inquiète de voir grandir un jour ses petits-enfants .» Ses amis, eux, la suivent dans ses aventures à l’étranger. Rencontrés au lycée Coubertin entre 2003 et 2006, elle garde un lien étroit avec eux, n’hésitant pas à se remémorer leurs souvenirs de l’époque à chaque fois qu’ils se retrouvent. « Avec Binoul et Dauve, mes meilleurs amis, on avait créé la Dauvanie en salle de permanence, on avait monté un journal relatant l’actualité des imaginaires "Dauvaniens". » Elle se souvient aussi de ses nombreux voyages effectués avant les épreuves du bac scientifique, comme en Allemagne où tout le monde se moquait de son pantalon orange. L’époque Coubertin reste une des périodes les plus marquantes de sa vie jusque-là, elle sera bientôt, sans doute, remplacée par ses nombreuses aventures d’expatriée à travers le monde. Margaud DÉCLEMY Marine Lemir est assistante de français à Rotterdam « On m’appelle "celle qui embrasse tout le temps" » Coubertin avait plutôt mal commencé pour elle : élève dissipée, redoublement de sa première... Marine Lemir a pourtant réussi un beau parcours, et il ne fait que débuter. En 2006, elle obtient son bac L avec mention, s’ensuivent des études de langues à Lille où elle décroche une licence d’allemand-néerlandais. « Ma passion pour les langues a débuté en 2005, j’étais animatrice en Autriche, explique-t’elle, mon niveau d’allemand s’est nettement amélioré. » Là-bas, elle rencontre Job, un Néerlandais qui lui donne envie d’apprendre sa langue, et qui partage aujourd’hui encore sa vie. Elle participe alors au programme d’échange ERASMUS à l’université libre d’Amsterdam pendant un an. Licence en poche, elle entame une formation en langues des signes, « une langue fascinante », qu’elle doit malheureusement laisser de côté quelque temps faute d’un niveau suffisant pour intégrer un master spécialisé. « J’ai donc déposé ma candidature pour le programme CIEP, qui envoie des assistant français dans toute l’Europe. » Elle enseigne Marine a adopté le moyen de transport préféré des Hollandais : le vélo. depuis sa langue maternelle aux 11 - 18 ans d’un collège-lycée proche de Rotterdam, « ce qui n’est pas toujours évident, mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, les cours de langue aux Pays-Bas ne sont pas mieux qu’en France. » Au Pays-Bas, tout est différent selon elle, bien que le pays reste très proche géographiquement. Un simple exemple suffit à marquer cette différence culturelle, « les gens m’appellent "celle qui embrasse tout le temps", car ici, on ne se fait pas la bise ! » Marine Lemir compte rentrer en France à la rentrée prochaine, elle espère pouvoir y intégrer le master langue des signes pour devenir ensuite interprète, et surtout maîtriser une cinquième langue, encore trop peu pratiquée. «Je ne voyagerai plus autant, ou du moins plus aussi loin, il n’existe pas de pays des sourds, mais la France me suffira. » Cela lui laissera sans doute aussi tout loisir de profiter de sa bande d’amis, « le clan Bertioux », rencontrée pendant ses années de lycée à Coubertin. M.D.